Ruth Priscilla Kirstein est artiste, docteur en éthique médicale, professeur en sciences humaines, directrice d’une association à promouvoir l’emploi de professionnels d’origine moyen-orientale dans les médias américains.
Et aussi évangélisatrice de l’escrime française aux Etats-Unis.
« Ma spécialité, c’est le croisement des disciplines. Le but, c’est d’en utiliser une pour aider l’autre et aider les gens d’une façon nouvelle« , décrit la jeune femme qui maîtrise parfaitement le français. Un lien avec l’Hexagone qui ne date pas d’hier. Après avoir écrit sa thèse de médecine à Strasbourg, Ruth Kirstein obtient une bourse pour étudier la représentation théâtrale et de danse baroque, entre Paris et New York.
Une recherche qui l’amène à découvrir l’art français de l’escrime. « En France, la représentation théâtrale baroque laisse une place importante à l’escrime », explique l’artiste qui travaille et apprend à l’époque avec le maître d’armes et cascadeur Claude Carliez qui a réglé de nombreuses scènes de combat pour le cinéma. « Dans ce contexte, j’ai commencé à élaborer mon propre travail sur le croisement de l’escrime avec la danse« , raconte Ruth Kirstein qui multiplie les projets artistiques, éducatifs, mais aussi sportifs en France.
L’entraineuse d’escrime propose aujourd’hui à New York des formations aux amateurs ou escrimeurs plus perfectionnés. « L’escrime, selon les pays, devient un langage d’expression différent. En France, on a tendance historiquement à avoir un geste plus petit, plus rapide, plus agressif. A titre de comparaison, en Italie, c’est un geste plus large, plus théâtral« , explique-t-elle.
Passionnée et « accro » à la discipline, Ruth Priscilla Kirstein n’a qu’un seul regret ; le manque de visibilité et d’accès à l’escrime française aux Etats-Unis. « Ici, l’escrime n’est pas perçue comme une activité que l’on peut exercer toute une vie. En général, on la voit comme élitiste ou comme un moyen d’accès à l’université. Souvent, des parents font apprendre l’escrime à leur enfant pour qu’il puisse avoir une bourse universitaire », raconte l’escrimeuse qui, en contact régulier avec la Fédération Française d’Escrime, souhaite renforcer la représentation de l’escrime française à New York, notamment auprès des plus jeunes.
« J’espère qu’avec la nouvelle ministre des sports, l’ancienne escrimeuse Laura Flessel, l’escrime française va se démocratiser à l’international. Il faut prendre conscience de la valeur de cet art, qui est vraiment un produit éducatif extraordinaire et qu’on pourrait exporter aux Etats-Unis.«
Ruth Priscilla Kirstein, l'Américaine qui fait vivre l'escrime française à New York
Par Jules Varlot / Le 30 juillet 2017 / Actualité
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