On la connaissait pour ses récits de voyage et ses livres sur l’ailleurs. Cette fois, c’est son propre corps que Mathilde Piton raconte. Dans Broken Pussy (Ed. Larousse), elle décrit son long parcours d’infertilité, sans pathos ni détour, avec une honnêteté rare. « Je l’ai vu par la suite comme une chance… mais pour moi, c’était l’échec. Une couche de honte, de me dire : ce n’est pas possible, je dois passer par là. »
L'écriture salvatrice
Le titre du livre, provocateur, vient d’une chanson de la série « Insecure ». « C’était le titre de mon journal intime. Je m'y moquais de moi-même. Ce n’est pas quelque chose que je recommande, mais c’était ma manière de tenir le coup », nous raconte-t-elle.
Pendant des années, à Boston, Mathilde écrit pour elle seule, en parallèle des rendez-vous médicaux, des piqûres, des cycles qui recommencent. « L’écriture, c’était thérapeutique. Et puis, à un moment, je me suis dit : ce n’est pas que pour moi. C’est aussi pour la personne que j’étais, celle qui souffrait et se sentait seule. »
Entre six inséminations et quatre FIV, Mathilde Piton traverse ce que beaucoup vivent sans le dire : l’attente, la honte, les conversations qui tournent en rond, la p...
