Louis Giscard d'Estaing: fils d'Amérique

Louis Giscard d'Estaing: fils d'Amérique

Par Alexis Buisson / Le 20 mars 2013 / Actualité

M. Giscard d’Estaing, un ex-UMP devenu co-fondateur de l’UDI (l’Union des Démocrates et Indépendants dirigée par Jean-Louis Borloo), confirme qu’il a approché Jean-François Copé avant la commission d’investiture du parti pour solliciter une candidature commune entre la droite et le centre-droit. “La décision du siège national de l’UMP de s’enfermer dans un logique purement partisane autour du candidat de l’an dernier a créé les conditions de ma candidature, assure-t-il. Je veux que ma candidature soit celle du rassemblement“.

Reste le grand écart transatlantique: tout en briguant le poste de député en Amérique du Nord, il reste maire de Chamalières, commune qu’il dirige depuis 2005, en Auvergne le fief familial. De 2002 à 2012, il était député de la 3e circonscription du Puy de Dôme, un siège occupé avant lui par son père et son grand-père, Jacques Bardoux. Il a perdu la circonscription en juin, devancé sur le fil par l’écologiste Danielle Auroi. Une défaite qui, selon ses critiques, poussent aujourd’hui l’ancien vice-président de l’Assemblée à se tourner vers l’Amérique du Nord. Une circonscription “lot de consolation” ? Il balaie la critique d’un revers de la main. “Ce n’est pas une question de consolation, mais de constat: si j’avais été réélu dans le Puy-de-Dôme, je n’aurais pas été disponible (pour la circonscription Amérique du Nord, ndlr) et, par ailleurs, ce n’est pas comme si j’avais déserté. J’ai mené dans le Puy-de-Dôme un combat qui a été démocratiquement remporté par mon opposante.” 

Elu en Amérique du Nord, il ne se prononce pas sur un éventuel renoncement à son mandat de maire, qui expire en mars 2014. “J’ai toujours mené mes mandats jusqu’à leur terme, dit-il. Si je suis élu, la question se posera à partir de la rentrée. J’ai aussi une très bonne équipe municipale, dont un très bon maire adjoint.

Suppléant au Canada

Mais avant, il y a la campagne. Son site électoral est lancé ce mercredi, sa candidature annoncée par courrier le même jour. Il n’a pas choisi de suppléant, précise-t-il, mais celui-ci sera implanté au Canada. Pendant la campagne, il devrait marteler ses attaches nord-américaines: ses deux ans à New York et Washington au sein du groupe LVMH – “400 employés, deux Français, dont moi” -, son expérience de président du groupe d’amitié France – Etats-Unis à l’Assemblée de 2007 à 2012, et les deux colloques qu’il a organisés sur les relations franco-américaines. Et son mariage avec une Californienne (décédée en 2011 d’un cancer), qui l’a amené régulièrement aux Etats-Unis. “Mes attaches en France resteront en Auvergne, poursuit-il, en raison de mes racines mais aussi de son histoire franco-américaines. L’Auvergne est la province de naissance de Lafayette.”

Ce député doit être représentatif, il doit avoir un parcours qui s’approche que ceux qui ont fait le choix de s’expatrier. Ca été mon cas. Il faut aussi qu’il ait des liens culturels et familiaux et ait exercé des responsabilités politiques qui le mettent en rapport avec le pays, estime-t-il. Si j’étais élu, je ne serais pas totalement inaudible“.

Fiscalité, réforme de l’aide à la scolarité: les dossiers qui attendent le futur député sont nombreux. Pour résumer sa pensée politique, il cite Raymond Barre: “Il faut que la France cesse de dépenser plus, travailler moins et d’emprunter la différence.” “Si je suis élu, ça sera un signal politique du constat que dressent ceux de notre pays qui ont pris le risque de venir ici, avec deux semaines de vacances par an.

 Propos recueillis par Emmanuel Saint-Martin et Alexis Buisson

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