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Des chants de Noël en français à San Francisco

Vous allez enfin pouvoir comprendre les paroles. La chorale California Bach Society entonnera des chants de Noël français inédits à San Francisco (vendredi 4 décembre), Palo Alto (samedi 5) et Berkeley (dimanche 6).
Le spectacle, qui s’appelle tout simplement “Joyeux Noël”, rappelle que Noël est chanté en France depuis le Moyen-Age. Composée de 30 voix, la chorale spécialisée dans les chants baroques et de la Renaissance proposera un répertoire varié, allant des chants grégoriens jusqu’aux chants de Noël modernes. Jean Mouton, Henri Dumont, Hector Berlioz, Marc-Antoine Charpentier, Francis Poulenc et Pierre Villette sont au programme.
 
 

Retour du marché de Noël français de Houston

Après avoir pensé à la dinde, il faudra se creuser la tête pour les cadeaux de Noël. L’association EFGH et Houston Accueil organisent, les 4 et 5 décembre, leur traditionnel Marché de Noël de la communauté française de Houston à la Memorial Drive Lutheran Church. Entrée gratuite.
Gourmandises, broderies, couture, décorations de Noël, bijoux, carterie: il y aura de quoi faire de belles emplettes. Et soutenir une bonne cause: les fonds récoltés bénéficieront à EFGH et seront consacrés à la location des locaux pour les classes, à la commission d’Aide Financière pour l’octroi de bourses scolaires, ainsi qu’à l’achat d’équipements et de fournitures scolaires.

COP21: la France et la Californie contre le changement climatique

“Saviez-vous que la Californie et la France sont les deux économies du monde qui produisent les plus faibles taux de gaz à effet de serre?”. Alors qu’il s’apprête d’ici quelques jours à s’envoler pour Paris, à l’occasion de la grande conférence mondiale sur le climat de la COP21, du 30 novembre au 11 décembre, le sénateur californien Kevin De Leon ne tarit pas d’éloges sur les modèles climatiques français et  californien. 

“La France a fait des efforts formidables dans le domaine de l’écologie” estime-t-il. “Elle partage aujourd’hui de nombreux points communs avec la Californie. Votre pays a notamment fait de gros progrès en matière de technologies et d’emplois verts (ndlr: le ministère de l’Ecologie a promis la création de 100.000 postes d’ici 2017), même si votre économie demeure encore largement basée sur le nucléaire, ce qui n’est pas le cas de la Californie”.

PALM SPRINGS, CA - MARCH 27: Giant wind turbines are powered by strong winds during sunset on March 27, 2013 in Palm Springs, California. According to reports, California continues to lead the nation in green technology and has the lowest greenhouse gas emissions per capita, even with a growing economy and population. (Photo by Kevork Djansezian/Getty Images)

Un bilan mi-figue mi-raisin

Selon une étude réalisée par le think-tank américain Next 10, publiée en mai 2015, l’économie française serait la plus faible productrice d’émissions de gaz à effet de serre par dollar de PIB dans le monde, juste devant la Californie. L’Hexagone est aussi le deuxième pays du G20 (derrière l’Angleterre) ayant le plus réduit son intensité carbone, en baisse de 9,1%.

Pour autant, la France a encore du chemin à parcourir concernant son empreinte carbone par habitant qui s’élève à 10,6 tonnes, en légère progression par rapport à 1990 et bien au-delà des 2 tonnes par Terrien qui doivent être atteintes d’ici 2050, pour maintenir le réchauffement planétaire sous le seuil des 2°C.

Une législation verte ambitieuse

De son côté, la Californie entend bien jouer son rôle de locomotive verte lors de la COP21. “Du Mexique à la Chine, en passant par l’Europe, c’est la planète toute entière qui nous regarde. Nous sommes LE modèle environmental par excellence” insiste le sénateur démocrate qui se bat depuis plusieurs mois pour faire adopter une législation verte encore plus restrictive dans le Golden State.

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Début octobre, la Californie a fini par adopter cette loi ambitieuse dont la mesure phare stipule que la moitié de l’électricité produite par l’Etat devra provenir d’énergies renouvelables d’ici 2030. En revanche, sous la pression de grands groupes pétroliers, l’une des mesures les plus draconiennes visant à réduire la consommation d’essence jusqu’à 50% d’ici 2030, a été abandonnée.

Croissance verte

Le sénateur de Leon, co-auteur de cette mesure, ne s’avoue pas pour autant vaincu. “L’une des principales réticences face à la lutte contre le réchauffement climatique est liée à la peur d’un ralentissement économique. Or, la Californie, qui est aujourd’hui la 7e puissance économique du monde et la championne des emplois verts, a prouvé que l’on pouvait à la fois réduire les émissions de gaz carbonique et préserver la croissance”.

De 1990 à 2012, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 25% par habitant en Californie, tandis que le PIB par tête a augmenté de 37%.“C’est un argument de poids, qui pourra, je l’espère, avoir un effet d’émulation lors de la COP21” souligne le sénateur, qui est par ailleurs convaincu que “le changement  se jouera à l’échelle inter-régionale”, plus qu’au niveau des nations. En juillet dernier, la région Rhône-Alpes a montré l’exemple en signant, aux côtés de l’Ecosse et du Pays-Basque, l’accord “Under 2 MOU” contre le réchauffement climatique, déjà adopté par 14 autres régions, dont la Californie et le Québec.

Démocratiser la lutte contre la pollution

Issu d’un quartier pauvre de San Diego, le sénateur est aussi convaincu que l’écologie doit d’abord cibler les communautés défavorisées, principales victimes du réchauffement climatique. “A l’avenir, les plus riches seront les plus à même de pouvoir lutter contre la pollution. A Paris, j’imagine que vous trouvez déjà plus d’hybrides dans les beaux arrondissements qu’en banlieue !” souligne-t-il.

Le Petit Parisien, grand jambon-beurre dans l'East Village

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A Paris, les bagel shops ouvrent à tour de bras. A New York, on mise sur le jambon-beurre. Le Petit Parisien vient d’ouvrir ses portes dans une rue tranquille de l’East Village, avec un concept : des sandwiches “à la française”, dans du pain baguette.
“On est parti du constat qu’on avait du mal à trouver de bons sandwiches ici. Souvent, il y a mille ingrédients dedans, on ne sent plus rien, tout est noyé. On veut offrir des sandwiches simples, de bonne qualité”, explique Louis Testanière, le manager coiffé d’un béret du Petit Parisien.
Au menu : jambon-beurre, jambon-fromage, rillettes, saucisson-cornichons… Il y a aussi un sandwich au foie gras, et un autre à la Fourme d’Ambert. “On s’est demandé à un moment si on allait faire quelque chose à la carte, à l’américaine, où l’on puisse choisir ses ingrédients. Mais en fait, on pense qu’on sait bien quels sont les meilleurs accords, et on a décidé de faire une carte fixe, avec un choix limité”, affirme Louis Testanière, qui a passé les dernières semaines à tester diverses boulangeries, charcuteries et fromageries pour trouver les bons fournisseurs.
“Le plus dur à trouver, c’était la baguette. On avait vraiment une idée précise en tête. On a fini par prendre celle d’Orwasher. On vient de s’équiper de fours pour pouvoir terminer la cuisson sur place, pour qu’elles soient toujours fraiches”, raconte Louis Testanière. 
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Le milieu de la restauration n’est pas complètement nouveau pour lui : diplômé d’une école hôtelière, il a travaillé dans divers hôtels de la côte d’Azur avant de gérer, pendant deux ans, le bar du théâtre de l’Atelier, à Paris. Il s’est installé à New York il y a deux ans avec sa femme, une mannequin française.
Le projet du Petit Parisien a été lancé il y a six mois par deux de ses amis, Paul et Jean Dupuy, 26 et 29 ans. Les deux Français, qui vivent entre Paris et New York, avaient un peu d’argent à investir, et ont voulu allier le concept des sandwiches à leur histoire familiale.
Ces deux jeunes hommes, qui sont oncle et neveu, sont en effet les héritiers de la famille Dupuy, propriétaire du journal Le Petit Parisien. Ce quotidien né à la fin du XIXème siècle, très populaire pendant la première moitié du XXème siècle, a tiré jusqu’à un million d’exemplaires. Il a connu des heures sombres pendant la Seconde guerre mondiale, passant sous contrôle de la propagande, puis cessant d’exister à la libération.
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Pour ressusciter la mémoire du Petit Parisien, Paul et Jean Dupuy ont non seulement donné le nom du journal à leur sandwicherie, mais ont aussi tapissé leur local rétro-branché avec les “Une” retrouvées dans leurs greniers. Des articles, dessins ou publicités d’un autre temps, très amusantes à regarder.
On prend son casse-croûte à emporter, ou on le mange sur place, sur une table en bois, en écoutant une playlist de variété française rétro (Piaf, Aznavour). “Bon, ça, ça va peut-être changer, parce que je suis pas sûr de pouvoir le supporter longtemps”, plaisante Louis Testanière, tout en découpant une baguette. Il y a aussi des chaises dehors.
On a goûté la version jambon-beurre-comté (10$) : efficace, très simple et rassasiant, avec d’épaisses tranches de fromage et du jambon blanc à la française. Et le pain est excellent. Le Petit Parisien propose aussi quelques viennoiseries, cookies et sucettes Pierrot Gourmand pour le dessert. Il y a aussi des espressos et du thé Mariage Frères.

NY Magazine: tiens, les Républicains aiment la France maintenant

Revue de presse. New York Magazine semble avoir oublié les railleries de Jeb Bush sur la semaine de travail à la française ou les déclarations de Rand Paul sur la limitation de l’accès des visiteurs français aux Etats-Unis. Pour l’hebdomadaire, c’est sûr: au fond de leur petit coeur, les Républicains ont “cessé de haïr la France” et il nous explique pourquoi.
Dans un article publié lundi 23 novembre, Jonathan Chait affirme que les conservateurs ont changé de discours sur la France après les attentats de Paris. Et pour le journaliste, il ne s’agit pas simplement d’un changement de façade. Il s’appuie sur les propos de l’éditorialiste Charles Krauthammer, présenté comme “le principal théoricien du parti” .  “Si l’autre but du massacre de Paris était de dissuader la France de frapper en Syrie – de la même manière que l’Espagne s’est retirée d’Irak après l’attentat sur ses trains en 2004 – ils (les terroristes) ont choisi le mauvais pays” écrit Krauthammer. “La France est une puissance post-coloniale sérieuse, comme elle l’a démontré en Côte d’Ivoire, en République centrafricaine et au Mali, que la France a sauvé d’une prise de pouvoir islamiste en 2013.
Stratégie politique
Jonathan Chait ne manque pas de relever le virage à 360 degrés opéré par le penseur conservateur, qui écrivait en 2003 qu’on avait donné à la France un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU “pour préserver la fiction selon laquelle la France héroïque a fait partie de la grande alliance anti-nazis, pour ne pas dire que le pays avait capitulé et collaboré.
Faut-il voir dans ce changement de ton la preuve que les Républicains et conservateurs américains de tout poil sont devenus francophiles? Le journaliste ne va pas jusque-là. “En plus d’une sympathie évidente” résultant des attentats, il voit dans cette “francophilie renouvelée” une stratégie politique pour “rosser John Kerry” , auteur d’une phrase maladroite après les attentats de Paris. Le secrétaire d’Etat avait déclaré que les attaques contre Charlie Hebdoavaient quelque chose de différent” de celles du 13 novembre, laissant penser que les premières pouvaient se justifier. Cette maladresse a provoqué un élan de francophilie intéressé dans les médias de droite, trop contents de pouvoir enfoncer “un Kerry prompt à commettre des bourdes.” “L’ironie ici est que, en 2004, les conservateurs ont attaqué Kerry précisément pour sa francophilie.

Le déroutant "Soeur de…" à Miami

La petite sœur d’Antigone, Ismène, racontant l’histoire tragique de sa famille. Telle est l’histoire de “Sœur de…” , la pièce que la compagnie orléanaise Krizo viendra présenter du 27 au 29 novembre, à l’Artspoken Performing Arts Center de Miami. 
Porté par l’actrice Ana Elle, ce monologue cru, déroutant, mis en scène par Laurent Thébault, sur un texte de Lot Vekemans, se déroule dans un décor chaotique, une sorte de purgatoire. Terrifiée, perdue, une femme cherche à reconstituer son histoire, poursuivie par des chiens et harcelée par les mouches. Elle se remémore l’histoire tragique de sa famille. La pièce est jouée pour la première fois aux Etats-Unis.
Pour un public adulte. Spectacle en français surtitré en anglais.
 

Clovis Cornillac sacré à "In French With English Subtitles"

Clovis Cornillac ne rentrera pas en France les mains vides, mais avec une belle statue longiligne (signée Anne de Villeméjane) dont il ne sait pas trop comment elle va passer la douane. L’acteur a décroché, dimanche 22 novembre au FIAF, le Prix du Public en clôture du festival In French With English Subtitles pour sa comédie romantique “Un peu, beaucoup, aveuglement”, son premier film comme réalisateur.
Je me suis interdit de faire de la réalisation pendant longtemps. Mais je me suis dit que c’était dommage de ne pas vivre ca (…) Je pensais que ça serait une expérience dans ma vie. Ca a été un vrai coup de foudre pour le métier. Tout me plait dans la réalisation. Je souhaite faire d’autres films. C’est devenu une obsession” , a confié Clovis Cornillac à quelques mètres de la table de fromages dressée pour la réception de clôture.

Co-écrit avec Lilou Fogli, le film raconte la gué-guerre entre un inventeur de casse-têtes qui a besoin de silence pour travailler et sa voisine, une pianiste accomplie (Mélanie Bernier) qui ne peut vivre sans sa musique. Il va tout tenter pour la faire fuir. Le film a gagné le Prix du Public au festival du film français de Los Angeles ColCoa et le Prix du Meilleur film au festival de Cabourg. Le verra-t-on aux Etats-Unis un jour? “On a des touches avec des distributeurs, glisse Clovis Cornillac. Je souhaite que ça puisse se faire. Deux prix du public sur un territoire, c’est étonnant. On se dit que le film plait au-delà des frontières“.
L’édition 2015 d’IFWES a rassemblé plusieurs noms du cinéma français comme Kev Adams, Zabou Breitman, Vincent Elbaz, Pascal Elbé et Clovis Cornillac, venus présenter leur film pour la première fois à New York, et même aux Etats-Unis. Le coup d’envoi du festival a été donné vendredi avec la première internationale de « Je compte sur vous », un film de Pascal Elbé inspiré de l’histoire d’un escroc qui se fait passer pour un agent de la DGSE pour soutirer des millions d’euros à des grandes entreprises et des banques.
Je suis très satisfaite. On a fait mieux que l’an dernier en terme de fréquentation” précise Carina de Naurois, la présidente du festival. Il y a beaucoup de visages nouveaux par rapport à l’an dernier” .
 
 
 

Corolle: les poupées de votre enfance aux Etats-Unis

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(Article partenaire) Corolle, c’est une véritable success story à la française.
L’entreprise voit le jour en Touraine en 1979 avec, dès le départ, l’envie forte de créer des poupées parfaitement adaptées aux enfants dès la naissance, des poupées qui se transmettent de génération en génération.
Corolle possède un véritable bureau de style dans lequel cinq personnes travaillent à la création : elles imaginent, rassemblent et sélectionnent soigneusement tissus et matières. Croquis, photos, patrons, couleurs et formes directement inspirés de la mode enfantine, sont ensuite choisis puis assemblés pour donner naissance à des «hit poupées ». Pari réussi : les poupées Corolle, pour les enfants de 18 mois à 5 ans, sont devenues aujourd’hui le symbole de l’enfance et du chic français.
Une cinquantaine de personnes mettent tout leur cœur pour transmettre ce savoir-faire unique dans l’univers du jouet. Avec ses doudous, poupons, poupées et tout l’univers de jeu, la marque encourage les enfants à faire « fleurir » leurs émotions. Jouer, rire, sourire, pleurer, rêver, imaginer, aimer…
Corolle, rachetée par l’Américain Mattel, s’exporte aux Etats-Unis. En effet, ces poupées qui se reconnaissent entre mille, sont belles à croquer, adaptées à la taille des enfants, toutes douces et sentent la vanille sont aussi disponibles aux Etats-Unis. La gamme de produits vendus de ce côté-ci de l’Atlantique est large: accessoires grands et petits (poussettes, dinette, berceau, chaise haute…), vêtements, poupées « multiculturelles ». Revivez vos émotions d’enfance et partagez-les avec votre entourage au pied du sapin.
La page de Corolle sur Amazon

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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’unannonceurqui en détermine le contenu.

Découvrir l'héritage des pionniers français des USA à New Paltz

New Paltz. Peu de New-Yorkais connaissent cette petite bourgade à moins de deux heures de route au nord de la Grosse Pomme. Et pourtant, cette ville tranquille, caressée par l’Hudson River, est un petit bijou d’Histoire.
C’est là qu’en 1677, sept familles calvinistes venues de France et de l’actuelle Belgique ont débarqué pour fuir les tensions religieuses croissantes entre catholiques et protestants (tensions qui aboutiront à la révocation de l’Edit de Nantes en 1685 par Louis XIV). Avant de gagner les Etats-Unis, ces exilés huguenots sont passés par le Palatinat (“Pfalz”) en Allemagne, région qui a inspiré le nom de New Paltz. Aujourd’hui, la ville compte 6.000 âmes, une université, un festival de cornichon et un quartier historique, où se trouvent notamment sept maisons huguenotes ouvertes au public les samedi et dimanche (jusqu’au 20 décembre).
“Un village français”
C’était un village français à l’origine. Le français était la langue dominante pendant les cinquante premières années, le français et le hollandais pendant les cinquante suivantes” , précise Mary Etta Schneider, présidente de Historic Huguenot Street, une association qui agit pour préserver l’héritage huguenot de la ville.
Selon cette descendante de Huguenot, l’histoire de ces “pionniers français” a été éclipsée par l’épopée pourtant similaire des Pèlerins venus s’installer un peu plus de 50 ans plus tôt à Plimoth. “Les Huguenots voulaient un endroit où exercer leur foi sans être persécutés, tués, poursuit Mary Etta Schneider. Ils ont apporté avec eux la croyance en ces libertés que l’on prend aujourd’hui pour acquises” .

Les maisons de ces colons, en pierre, bordent Huguenot Street, l’artère principale du “district historique” de New Paltz. La reproduction d’une église huguenote de 1717 et un cimetière où reposent les premiers colons s’y trouvent aussi. Des conférences, des reconstitutions historiques et diverses activités de sensibilisation y ont lieu.
Jeudi 19 novembre, une délégation de la French Heritage Society (FHS), un groupe qui soutient la préservation du patrimoine français aux Etats-Unis, était sur place pour officialiser l’octroi d’une subvention de 10.000 dollars pour restaurer la toiture de la John Hasbrouk House, la maison principale de Huguenot Street. Les parties les plus anciennes de cette grande maison, d’où s’élance une imposante cheminée, remontent à 1685.

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Gauche-droite: Elizabeth Stribling (chairwoman de FHS) avec Mary Etta Schneider (Historic Huguenot Street) et Denis de Kergorlay (FHS) / credit: AB

C’est le quatrième projet de restauration que finance l’association à New Paltz. Aux Etats-Unis, ses subventions ont aussi été attribuées à la résidence de Thomas Jefferson à Monticello, la Statue de Saint-Louis à Saint-Louis et au voyage de l’Hermione en 2015 par exemple.
Isabelle de Laroullière, membre du conseil d’administration de FHS, chargée des subventions, encourage les Français de New York à venir visiter New Paltz:

 

Jacqueline de Ribes, une muse de la mode au Met

Jacqueline de Ribes a été, entre les années 60 et 80, une icône du monde de la mode.
Depuis le 19 novembre, le Costume Institute du Metropolitan Museum de New York consacre une exposition à cette comtesse française, qui fût la muse de plusieurs grands couturiers. Elle a aussi créé ses propres collections.
Vous pourrez ainsi y voir 60 ensembles de haute-couture et de prêt-à-porter qui appartenaient à Jacqueline de Ribes, ainsi que divers documents, photos et vidéos retraçant sa vie et sa carrière.
Les tenues exposées ont été créées par Armani, Pierre Balmain, John Galliano, Valentino, Jean-Paul Gaultier (qui l’appelait “divine Jacqueline”), Yves Saint Laurent ou encore Emanuel Ungaro. Et bien sûr, par Jacqueline de Ribes elle-même.
Ribes
Née en 1929, Jacqueline de Ribes a été considérée comme “l’incarnation ultime de l’élégance parisienne”, rappelle le Metropolitan. Elle a été photographiée par Richard Avedon ou Robert Doisneau, et son image en est venue à incarner “l’élégance sans effort et le glamour sophistiqué”. Le magazine américain Town & Country l’a même consacrée, en 1983, “la femme avec le plus de style au monde”.  L’exposition est à voir jusqu’au 21 février.

Attentats de Paris: la douleur de l'expatrié

Une amie française m’a appellée. J’ai compris que c’était catastrophique” . Ce 13 novembre, au moment des attentats terroristes de Paris, Hélène Godec regardait ses enfants de 5 et 8 ans jouer tranquillement avec d’autres.
Secouée, cette Française de New York, enseignante à Fordham University, a choisi de ne rien montrer, même si des amis logeaient dans son appartement parisien “entre le Bataclan et le Carillon” au moment des attaques. Sitôt le groupe parti, “j’ai fait du Skype jusqu’à 2h du matin. Je n’ai pas culpabilisé de ne pas être là, mais j’avais un vrai manque de ne pas être avec mes proches en France.”
Les moments de drames nationaux, comme ceux que la France a vécus en janvier et en novembre, renvoient chaque expatrié face à une contradiction: il a voulu quitter la France, s’affranchir parfois de ses racines, mais ne supporte pas d’en être loin dans les moments difficiles.
Rapport à la mort
Plus d’une semaine après les faits, les témoignages de Français de l’étranger continuent de sortir dans la presse et sur les réseaux sociaux. Libération a publié, jeudi 18 novembre, une série de textes envoyés par Français des quatre coins de la planète. Elle fait suite à la publication dans Slate d’un témoignage intitulé “Etre Français, souffrir de loin” signé d’une Française de Hong Kong.
Aux Etats-Unis, la life coach pour expatriés Magdalena Zilveti Chaland, auteure de Réussir sa vie d’expat, a mis “trois jours” à publier le sien, sur son blog. “J’avais du mal à trouver les mots” , avoue-t-elle. “L’éloignement permet d’avoir une distance, de se sentir protégé. Mais en même temps, cela provoque un sentiment de culpabilité car la famille est là-bas et on ne peut rien faire” , explique-t-elle.
Plus fondamentalement, la mort renvoie l’expatrié face à sa décision de partir, de quitter ses proches, d’affirmer sa liberté. Comment continuer à vivre sa vie d’expatrié “quand le chaos existe là où nous aurions pu -dû- être” s’interroge-t-elle. “Lorsque quelqu’un de la famille tombe malade, on ressent la culpabilité d’être loin, de ne pas accompagner ceux qui supportent la maladie (…) Dans des situations de drames collectifs, on se rapproche d’autres citoyens francophones. On se regroupe, on communique plus. L’expérience se vit à plusieurs. On peut être soutenu collectivement.”
Troubles du sommeil, agitation…
Les recherches sur l’impact d’évènements traumatiques, comme le 11-Septembre ou les guerres, ont montré que la distance n’empêchait pas d’être affecté par des troubles psychologiques. Une étude de 2003 de la chercheuse américaine Anne Speckhard sur des expatriés américains en Belgique dans les dix semaines après le 11-Septembre a montré que 10% d’entre eux affichaient des signes de stress post-traumatique juste après les attentats. 20% d’entre eux se disaient atteints de quatre troubles dissociatifs – déni de réalité, déconcentration, amnésie partielle, engourdissement – parfois au-delà de la première semaine.
J’ai été surprise de voir à l’ampleur de leur traumatisme, avoue la chercheuse. Si vous continuez à avoir des cauchemars, que vous ne pouvez pas vous concentrer ou que vous vous sentez nerveux, il faut aller voir quelqu’un. Si vous ne faites qu’y penser, c’est normal et les effets se dissiperont avec le temps” .
En parler aux enfants
Tout le monde n’est pas égal face aux traumatismes. Ceux qui en ont connu dans le passé peuvent développer des symptômes plus aigus. Les enfants aussi sont particulièrement vulnérables. Pour les aider à comprendre l’insensé, le magazine Astrapi publié une édition spéciale en téléchargement gratuit. Les écoles américaines, elles, ont adopté différentes postures. Lundi, le journal The Independent rapportait que certaines écoles élémentaires avaient décidé de ne pas parler des attentats estimant que les élèves étaient trop jeunes. D’autres ont respecté une minute de silence et ont décidé d’en parler uniquement si les élèves posaient des questions ou manifestaient des inquiétudes.
Pour les enfants, la meilleure approche post-traumatisme est de revenir à un emploi du temps normal et faire tout pour leur assurer qu’ils sont en sécurité. La réaction des enfants dépendra en grande partie des réactions des adultes” souligne Nancy Boyd-Webb, spécialiste du traumatisme chez les enfants.
Décalage
Avec le temps, les effets du traumatisme s’estomperont. La vie reprendra le dessus. Dans le groupe d’expatriés étudié par Anne Speckhard, le refus de parler du 11-Septembre était le symptôme le plus partagé à la fin de la période d’étude de dix semaines.
Certains expatriés auront peut-être envie de rentrer en France. “La distance amplifie l’émotion dans ces moments-là. Tu n’as pas peur pour toi, tu as peur pour tes amis, pour tes proches, ajoute Hélène Godec. J’ai beaucoup de discussions avec des mamans en France. J’ai dit à une amie que le message qui passait ici était que l’école est en sécurité. Sa réaction: ‘mais comment peut-on dire ça!’. Je comprends son émotion. Parfois, tu essayes de dire aux amis en France qu’on comprend, qu’on pense à eux, mais on n’est pas à leur place. Ça peut créer un décalage. J’ai posté sur Facebook une image de la Freedom Tower en bleu-blanc-rouge. C’est anecdotique” .
 

Le PDG d'Air France aux New-Yorkais: "Venez à Paris!"

Paillettes, smoking, dépenses exhubérantes: c’est tout ça un gala de charité à New York. Mais quand l’heure est au deuil, au choc des attentats, est-ce vraiment une bonne idée de célébrer l’art de vivre à la française?
Oui! C’était la réponse franche et massive du FIAF (French Institute Alliance Française) et de ses invités jeudi soir à l’occasion du gala annuel de l’institution new-yorkaise. “Marie-Monique Steckel (la présidente du FIAF) a décidé de maintenir le gala et de le faire en “black tie” et elle a bien fait!” confiait l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre, venu lui en costume de travail, avant de repartir rapidement travailler sur la résolution contre le terrorisme présentée par la France au Conseil de Sécurité ce vendredi. “Après les deux premiers jours, où il est normal d’annuler, il faut toujours maintenir, montrer que la vie est plus forte!”.
Invité d’honneur de la soirée, le PDG d’Air France-KLM, Alexandre de Juniac, a hésité quelques jours avant de finalement confirmer sa participation. Lui aussi a évité le smoking, mais est venu dire sur scène que la meilleure réponse à donner est de “venir à Paris”. En coulisse, il confiait que la compagnie avait enregistré une vague d’annulations et une baisse des réservations après le 13 novembre, tout en notant qu’il “est trop tôt pour pouvoir tirer des conclusions définitives et savoir si cela aura un impact durable”. (NDLR: Alexandre de Juniac parlait avant que ne commence la prise d’otage de Bamako où plusieurs membres d’équipage d’Air France ont été impliqués).
Marseillaise et minute de silence
Un peu plus tôt, les 450 invités avaient commencé la soirée par une minute de silence suivie d’une vibrante Marseillaise entonnée par une large part de l’assemblée, avant que la directrice générale du FMI, Christine Lagarde vienne remettre un trophée à Alexandre de Juniac. On était en famille: avant de “pantoufler” à Air France, M. de Juniac fut le directeur de cabinet de Mme Lagarde, alors ministre de l’Economie.
C’est l’autre lauréate de la soirée qui a réchauffé les coeurs de tous: Françoise Gilot recevait le Trophée des Arts. L’ancienne muse de Picasso et mère de deux de ses enfants, elle-même peintre et écrivain, est une “Franco-new yorkaise” de longue date, toujours débordante d’activité à presque 94 ans. Elle vient de publier un livre co-écrit avec Lisa Alther, About Women: A Conversation Between a Writer and a Painter.
Le journaliste Charlie Rose est venu lui remettre son trophée, disant comment il était “tombé amoureux” de la peintre à l’occasion d’une interview, avant de se lancer dans une longue tirade: “she was hot at 20, she was hot at 30, she was hot at 40 (…)  and she is still hot at 90!”. Pour la première fois de la soirée, la salle s’est laissée aller à un grand fou rire.

Françoise Gilot avec Charlie Rose
Françoise Gilot avec Charlie Rose (Credit: FIAF/Tony Behar)