Yanna Avis présente sur son scène son nouveau spectacle “Make Some Magic”, le jeudi 18 juin au 54 Below, Broadway’s Supper Club.
Pour ce cabaret, la chanteuse s’inspire d’un Hollywood des années 30 et 40 qu’elle remet à sa sauce. Son inspiration ? Marlene Dietrich, la diva de “Morocco”, “Shanghai Express” ou “Seven Sinners”.
L’artiste chantera en français, anglais, espagnol, allemand, italien.
4 conseils pour éviter la double imposition entre la France et les États-Unis
[Article partenaire] Lorsque l’on perçoit des revenus dans plusieurs pays — notamment en France et aux États-Unis — la double imposition peut vite devenir un casse-tête fiscal. Heureusement, il existe des moyens concrets de s’en prémunir. Voici quatre conseils essentiels de Jean-Philippe Saurat du cabinet MS-GL, pour éviter de payer deux fois l’impôt sur les mêmes revenus.
1. Bien identifier la nature de ses revenus
Avant toute chose, il est crucial de classer correctement ses revenus. Aux États-Unis, on distingue deux grandes catégories :
- Les revenus passifs (immobiliers, dividendes, intérêts, plus-values),
- Et les revenus actifs (salaires, traitements, prestations liées à une activité professionnelle).
Cette distinction est fondamentale, car les crédits d’impôt américains sont attribués en fonction de cette classification, et ne sont pas interchangeables entre catégories. Par exemple, un crédit d’impôt lié à un revenu immobilier ne pourra pas être utilisé pour compenser l’impôt sur un salaire.
2. Comprendre les règles fiscales des deux pays
Il est impératif de maîtriser les logiques fiscales propres à chaque pays, sans présumer que ce qui est exonéré en France le sera aussi aux États-Unis — et vice versa.
Prenons le cas du livret A : non imposable en France, mais totalement taxable côté américain. Autre exemple : un statut comme le loueur meublé non professionnel (LMNP) peut générer peu ou pas d’impôt en France, mais entraîner une imposition aux États-Unis si les règles déclaratives y donnent un résultat fiscal positif.
Moralité : chaque revenu doit être analysé indépendamment pour éviter les erreurs de déclaration.
3. Identifier quel pays a le droit d’imposer en premier
Pour éviter la double imposition, il faut déterminer le pays qui a la “priorité fiscale” sur un revenu donné. Cette priorité dépend de la nature du revenu et de sa “source” :
- Pour les revenus immobiliers, c’est le pays où se situe le bien qui impose en premier.
- Pour les salaires, ce n’est pas l’origine de l’entreprise qui compte, mais le lieu où le travail est réellement effectué.
Par exemple, un salarié d’une entreprise française travaillant depuis les États-Unis sera imposé par les États-Unis, et non la France. À l’inverse, si vous travaillez en France pour une entreprise américaine, c’est la France qui prélèvera l’impôt en premier.
4. Optimiser l’usage des crédits d’impôt
Le crédit d’impôt pour impôt étranger est le principal mécanisme américain pour éviter d’être imposé deux fois. Il permet de déduire de vos impôts américains l’équivalent des impôts payés en France (et inversement, dans certains cas).
Ce système fonctionne bien au niveau fédéral, mais pas nécessairement au niveau de chaque État. Par exemple, New York ne reconnaît pas ces crédits : une double imposition reste donc possible localement.
Autre astuce : même si un revenu n’est pas imposé aux États-Unis sur le moment (par exemple en raison d’un amortissement sur un bien immobilier), il est important de le déclarer et d’enregistrer les crédits d’impôt. Ils peuvent être cumulés et utilisés plus tard, notamment lors d’un événement taxable comme une vente immobilière non imposée en France mais imposable aux États-Unis.
En résumé
Pour éviter la double imposition, il ne suffit pas de déclarer ses revenus correctement : il faut aussi comprendre les logiques fiscales des deux pays, bien classer ses revenus, déterminer l’ordre d’imposition, et optimiser l’usage des crédits d’impôt. Un accompagnement par un spécialiste en fiscalité internationale est souvent la clé pour éviter les mauvaises surprises.
Besoin d’aide ? Contactez un expert
Pour naviguer entre les réglementations fiscales françaises et américaines, rien ne vaut l’accompagnement d’un spécialiste. Vous pouvez contacter Jean-Philippe Saurat, Expert-comptable et CPA reconnu au Canada et aux États-Unis, qui a bâti une carrière remarquable, après avoir débuté chez Mazars Paris. Il se spécialise chez Primexis, puis rejoint le groupe Massat à New York en tant qu’expert fiscal. En 2017, il cofonde le cabinet Massat Saurat + Guimond Lavallée à Montréal, où il continue d’innover et d’apporter une vision stratégique à ses clients.
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Où voir la coupe du monde féminine à New York?
A French Morning, si on ne rigole pas avec le football, on rigole encore moins avec la parité. Comme tous les quatre ans, nous sortons de notre chapeau notre sélection des bars pour voir les Bleus , voici désormais nos choix pour soutenir… les Bleues, qui figurent parmi les favorites de la coupe du monde féminine de football en cours au Canada.
Manhattan :
Le Legends (Midtown East)
L’un des temples du sport à New York, en particulier lorsqu’il s’agit de football. 6 West 33rd street. Site ici
Promenade Sport Bar and grill (Midtown East)
Ce sports bar de Midtown East fait également figure de référence. Vous pourrez y visionner les matches sur les nombreux écrans sur place avec des plats typiquement américains. 344 3rd Avenue. Site ici
Nevada Smith (Union Square)
Impossible de louper un match dans ce sports bar près d’Union Square, où le football est une véritable religion. 100 3rd Ave. Site ici
Josie Wood Pub (Greenwich Village)
Direction Greenwich Village, où ce petit bar rétro propose un happy hour de 4 à 8pm, et parties de billard pendant les mi-temps. 11 Waverly Pl. Site ici
Dalton’s Bar and Grill (Midtown West)
Ambiance conviviale et détendue dans ce bar de Hell’s Kitchen, où le large choix de bières (24 types de pressions) et de cocktails risque de faire des heureux. De grands écrans haute-définition sont prévus pour les matches. 611 Ninth Avenue. Site ici
Stout Fidi (Financial District)
Ce petit pub irlandais du Financial District offre une atmosphère intime et chaleureuse , avec prés de 65 whiskies irlandais, et une centaine de bières différentes. De quoi assurer le ravitaillement pendant les mi-temps. 90 John Street. Site ici
Dublin6 Bar & Restaurant
(West Village)
Encore un pub irlandais, où vous pourrez soutenir votre équipe depuis les longues banquettes en cuir, où la terrasse pour les plus chanceux. 575 Hudson Street. Site ici
Brooklyn :
Le Banter
Pour ceux qui souhaitent se retrouver à Brooklyn, rendez-vous au Banter, l’un des principaux sports bars de Williamsburg. Le pub à été listé par CNN parmi les 10 meilleurs Sports bars aux Etats-Unis. 132 Havemeyer Street.
Site ici
Chair de poule et coquillettes à la cinémathèque de Los Angeles
Meurtre, crime, infidélité et jalousie : le film noir français prend d’assaut l’American Cinematheque de Los Angeles.
À partir du 19 juin, l’Aero Theater devient l’antre des poignards et coups bas avec la projection de films français inspirés de la Série Noire, grande collection de romans policiers de l’après-guerre. “Que le lecteur non prévenu se méfie : les volumes de la Série Noire ne peuvent pas sans danger être mis entre toutes les mains”, écrivait Marcel Duhamel, le responsable de la collection.
La série The French Had a Name For It : Rare French Film Noir nous emmène dans un monde d’intrigues et de suspense, avec les projections de “Classe tous riques”, “Chair de poule”, “Un témoin dans la ville”, “Dédé d’Anvers”, “La Vérité”, “Le septième juré” ou “En Cas de malheur”. Au gré des projections, vous verrez Brigitte Bardot, femme fatale toujours, qui ne tarde pas à être la proie de meurtriers. On y croise aussi un Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura, Bernard Blier, Danièle Delorme…
Le 24 juin, une autre série de films français sera projetée à la cinémathèque. La série Young French Cinema, on parlera fête entre copines, coquillettes et fromage. Deux films indépendants ont été sélectionnés pour cette série.
“Les Coquillettes” de Sophie Letourneur, est un hymne à des nanas un peu trash en quête d’amour, qui décident de le trouver dans un festival de cinéma suisse. Le film “Party Girl” joue de son côté la carte de l’amour à soixante ans. Angélique, la soixantaine donc, ne colle pas aux idées de l’âge de mûr : elle danse, elle boit, elle aime les hommes. Son gagne-pain ? Être “hôtesse” et faire boire les hommes dans les bars. Mais à 60 ans, on a plus la même forme. Sauf pour certains. Michel, lui, il aime Angélique, et compte bien l’épouser.
Immobilier: pourquoi est-ce le bon moment d'acheter en France?
(Article partenaire) On ne le dira jamais assez, la « pierre » reste un placement refuge en temps de crise. Et en cette période chahutée, force est de constater qu’elle ne déçoit pas.
Si les rendements ne sont pas exceptionnels, tournant autour de 3,5 à 4 % bruts, ils font souvent beaucoup mieux que la plupart des produits d’épargne à moyen/long terme. Pour preuve, le rendement des contrats d’assurance vie en euros, n’a rapporté que 2,5 % en moyenne l’an dernier.
A côté, l’immobilier apparaît une bien meilleure option. D’autant que les prix ont plutôt bien résisté face aux placements boursiers. Pour quiconque cherche à investir pour diversifier son patrimoine ou préparer l’étape de son retour en France d’ici quelques années, c’est le moment de sauter le pas. D’autant que les conditions de crédit ont rarement été aussi favorables. Selon que l’on dispose d’un excellent ou d’un bon dossier, il est possible de décrocher un taux historiquement bas : entre 1,5 et 2 % sur 15 ans ou entre 1,7 et 2,3 % sur 20 ans. C’est donc le moment de profiter du ciel dégagé qu’offre le marché bancaire. D’autant que certains spécialistes pronostiquent une remontée des taux dans les prochains mois.
Une valorisation certaine pour le neuf
Aujourd’hui, les expatriés ne sont pas éligibles au régime de défiscalisation Pinel . Mais, pour peu que l’on sélectionne un bon emplacement, dans une ville dynamique, tant au plan démographique qu’économique, l’investissement sera patrimonial et aura toutes les chances de se valoriser et de procurer, en cas de revente, une plus-value appréciable.
Autre atout, la possibilité de choisir ses locataires et de fixer le loyer sans contrainte. Au plan du rendement, un tel placement a toutes les chances de tirer son épingle du jeu.
Ce ne sont pas les seuls atouts du neuf. Il faut y ajouter une construction de qualité, aux normes les plus récentes, des logements performants en matière d’économies d’énergie – ce qui ne manquera pas de séduire les futures locataires – et aucun travaux à prévoir avant une dizaine d’années. Sans oublier les garanties attachées au neuf (parfait achèvement, biennale, décennale) qui permettent, contrairement à l’achat dans l’ancien, de mener son projet sereinement.
Revenus locatifs : quelle fiscalité ?
Concernant la fiscalité des revenus fonciers, tout dépend de son statut. Ce n’est pas, en effet, parce que l’on vit à l’étranger que l’on bénéficie du statut de non-résident.
Le fisc français se base en effet sur le lieu d’exercice de l’activité professionnelle principale, d’où proviennent l’essentiel des revenus ou encore où réside le foyer… A partir du moment où l’on a décroché le statut de non-résident, l’imposition suit les règles du pays d’accueil ou de la convention fiscale de non double imposition signée avec la France ; cette convention prévalant sur toute autre règle.
Elle s’impose, par exemple, pour les revenus salariaux. En revanche, pour les revenus fonciers tirés d’une location, l’imposition s’effectue en France (taux marginal minimum démarrant à 20 %). Y compris pour les prélèvements sociaux (15,5 %). Si ce n’est que cette dernière obligation, contestée par la Cour de justice européenne, devrait en principe disparaître ; la France n’étant pas en droit de réclamer des prélèvements sociaux pour les revenus fonciers perçus par des expatriés affiliés à la sécurité sociale d’un autre Etat membre de l’Union européenne. Il devrait en être de même pour les prélèvements sociaux liés à la taxation des plus-values (imposables en France aussi). Il se pourrait donc que la fiscalité immobilière devienne beaucoup plus douce pour les expatriés.
En savoir plus sur le site d’Akerys ici
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Conversation avec le directeur photo Benoît Debie à Miami Beach
Le rendez-vous des cinéphiles, “Speaking in cinema”, revient le jeudi 25 juin à la Miami Beach Cinematheque, avec pour invité le directeur photo Benoît Debie.
Le Belge parlera de sa carrière, aux côtés des critiques de cinéma américains Andrew O’Hehir et Kai Sacco.
Benoît Debie a signé la photographie d’ “Irréversible” (2002), le film controversé de l’Argentin Gaspard Noé, avant de poursuivre avec “Enter the Void” (2009), du même réalisateur, “Spring Breakers” (2012), d’Harmony Korine et plus récemment “Lost River”(2015) de Ryan Gosling. Le photographe parlera notamment de son travail sur le dernier film en 3D de Gaspard Noé “Love” (2015), projeté à Cannes en mai dernier.
Pourquoi n'y a-t-il pas de digicodes aux Etats-Unis?
Vous avez l’habitude de demander à vos amis le code d’entrée de leur appartement ? Avoir une fameuse liste de chacun des codes résidentiels ? Revenir d’une soirée arrosée et, moment de solitude, oublier les chiffres à taper comme Marc Jolivet?
Aux États-Unis, rien de tout ça : il n’y a pas (ou très peu) de digicodes. Ici, on passe un badge sur une serrure électronique, on sonne à l’interphone ou on utilise simplement les bonnes vieilles clés. Pourquoi?
Une invention française
S’il y en beaucoup en France, c’est tout simplement pour une raison historique. Le digicode est une invention de l’ingénieur français Bob Carrière, brevetée en 1970. Il avait trouvé l’inspiration pour cet outil génial en voyant un dessin animé où les chiffres et les lettres d’un cadran de téléphone permettaient de bloquer la porte d’un réfrigérateur.
Les serruriers américains sont les meilleurs
A l’inverse, le système de clés et de serrurerie est solidement ancré dans l’Histoire des Etats-Unis. Au XVIIIème siècle, alors que la richesse des habitants de la jeune république s’élevait, il fallait trouver de nouvelles méthodes pour sécuriser les habitations. Les serruriers américains se lancent alors dans une série d’innovations, qui va aboutir au perfectionnement des clés et des serrures. Ils participent même à des concours internationaux où ils demandent à des serruriers du monde entier (anglais notamment, qui règnent en maitre sur le monde de la serrurerie) de déjouer les ingénieux mécanismes qu’ils ont inventés. Les Anglais n’y parviennent pas en général. Pour la petite histoire, un serrurier se distingue: Linus Yale, inventeur en 1851 de la “serrure magique” qui fut, grâce à un complexe système de rouages, vu comme une petite merveille dans le monde de la serrurerie. A l’époque, aucun serrurier n’avait trouvé le moyen de la faire sauter.
Le digicode est moins commode
Marc Weber Tobias est l’auteur de cinq livres sur la sécurité, expert en serrurerie. Selon lui, les Américains rechignent à utiliser le digicode car ils “sont moins sécurisés que les clés, car il est plus facile de trouver le code à partir du clavier. Si vous portez quelque chose sur vous (badge, clés…), la sécurité est contenue dans l’outil , explique-t-il. C’est aussi une question de préférence personnelle. J’aime bien toucher la serrure pour ouvrir la porte, comme avec des systèmes de badges comme Kevo ou Kwikset. “
Fréquentation des immeubles
Pour Renaud Lifchitz, expert en sécurité informatique, c’est une question de fréquentation des immeubles. “Les halls d’immeubles français connaissent beaucoup de passage, et pas uniquement de résidents, mais aussi de clients d’entreprise, de démarcheurs, d’invités, de distributeurs de prospectus…), et leur imposer un contrôle d’accès est souvent exagéré…”. Le digicode devient donc un outil utile pour filtrer, d’autant que beaucoup de bâtiments en France n’ont pas le système de “doorman” en vogue dans certaines grandes villes américaines.
Marion Cotillard et Luc Jacquet: deux "oscarisés" pour la planète
Entre deux représentations de Jeanne d’Arc à New York, Marion Cotillard parle environnement.
Ce jeudi 11 juin, elle était au French Institute Alliance Française (FIAF), au côté d’un autre oscarisé, Luc Jacquet (réalisateur de “La marche de l’Empereur”), pour le lancement américain de “Ice and Sky” , un projet multimédia qui raconte le destin de Claude Lorius, un scientifique français, auteur de nombreuses expéditions en Antarctique, qui a découvert que la glace avait “une mémoire” en regardant des glaçons dans un verre.
“Un équilibre est à trouver”
“L’être humain est un animal tout à fait intelligent. Nous sommes capables de détruire. Mais nous savons aussi créer. Un équilibre est à trouver” , a expliqué l’actrice lors d’une conférence de presse. Celle qui a prêté sa voix au projet a “tout de suite accepté” . “Je voulais à la base travailler sur le film de Luc,‘Il était une forêt’. C’est comme ça qu’on a commencé à s’échanger des mails” .
“Luc Jacquet, Claude Lorius… ce sont des personnes que l’on a envie de suivre”, poursuit-elle. Un coup de coeur pour la Française “qui a su se rendre disponible, travailler le week-end dans des conditions sommaires”, confie Luc Jacquet.
“Casser le mur entre la science et l’art”
Avec ce projet (qui prendra la forme d’un documentaire pour la TV, d’un film pour le cinéma, de conférences dans les écoles), Luc Jacquet a voulu “casser le mur entre la science, l’art, les enfants, les adultes…”. “La pluralité des médias permet de toucher différents publics. Le cinéma permet d’impressionner, le programme éducatif d’apprendre et de sensibiliser”.
Impressionner, c’est ce qu’avait fait Luc Jacquet avec son documentaire “La Marche de l’Empereur” il y a 10 ans. Depuis, son “cinéma de combat” ne s’est jamais arrêté. Le monde de demain, il le souhaite “viable pour nos enfants” . Mais lorsqu’on lui demande s’il se considère plutôt comme un optimiste ou un pessimiste, il répond, le sourire aux lèvres, pensif : “Quand est dans une cabane au milieu de l’Antarctique, on apprend à aller au-delà de l’optimisme et du pessimisme”.
Bruno Bich, un champion du "made in France" très américain
C’est le plus Américain des milliardaires français, à moins que ce ne soit l’inverse.
Bruno Bich est en tout cas un patron discret qui préfère parler des objets qui portent son nom (à une lettre près) que de lui-même. Mais il a accepté de donner une interview à French Morning “pour la bonne cause” , celle de l’amitié franco-américaine: il recevait mercredi à New York le prix Benjamin Franklin de la French American Foundation lors d’un gala à l’occasion duquel il s’est livré “à condition qu’on ne parle que de Bic et de la voile (son autre passion), pas de sa vie privée” avait averti son attachée de presse.
Roi du stylo à bille
Parti aux Etats-Unis après le bac, Bruno Bich, aujourd’hui âgé de 68 ans, y vit donc depuis plus de cinquante ans – à de courtes interruptions près. Roi du stylo à bille, empereur du briquet, magnat de la lame jetable: Bruno Bich, successeur de son père Marcel, baron italien émigré en France, a pris les rênes de l’entreprise familiale (qui reste contrôlée à 44% par la famille Bich) en 1994, et l’a depuis beaucoup fait grandir. Depuis 2006, il partage le pouvoir avec le Mexicain Mario Guevara, devenu PDG alors que Bruno Bich est désormais président du Conseil d’administration.
L’entreprise réalise aujourd’hui 2 milliards de chiffre d’affaires et affiche des taux de rentabilité exceptionnels en appliquant la règle édictée par Marcel: être numéro un ou numéro deux du marché ou ne pas y être du tout. Bruno Bich a confié à French Morning les secrets de la réussite.
French Morning: Bic est un géant, leader en Europe et en Amérique sur ses secteurs. La France représente seulement 8% de votre chiffre d’affaires, vous êtes vous même basé aux Etats-Unis: est-ce que Bic est vraiment une société française?
Bruno Bich: C’est une société internationale c’est sûr, très franco-américaine. Nous faisons 43% de notre chiffre d’affaires aux Etats-Unis et c’est vrai seulement 8% en France. Mais 50% de notre production reste en France, un peu moins dans les rasoirs, un peu plus dans les stylos et briquets, en cela nous restons très français.
Et cela a fait toujours sens économiquement?
Ce qu’on regarde c’est la productivité par ouvrier, parce que nous avons les mêmes machines partout dans le monde, des machines que nous dessinons nous mêmes. Et on se rend compte que les ouvriers français sont les plus productifs: pour huit heures de machine un ouvrier français produit plus que n’importe quel autre ouvrier de nos autres usines ailleurs dans le monde.
Si on allait dans la rue maintenant montrer un stylo Bic à des passants, je suis pourtant sûr que la majorité nous dirait qu’il est fabriqué en Chine, ou ailleurs en Asie, qu’un produit relativement “low tech” comme celui-là ne peut plus être fabriqué dans des pays riches.
Ils auraient tort et c’est parce que ces produits sont au contraire de haute technologie: venez visiter notre usine de briquets dans le Connecticut, vous verrez que chaque briquet est contrôlé 53 fois avant de sortir de l’usine. La raison pour laquelle on a 70 % du marché américain, c’est que nous avons des normes très sévères, avec des tolérances de moins d’un micron. C’est la même chose dans l’écriture et encore plus dans la lame de rasoir.
Est-ce que du coup il y a chez Bic un modèle de sauvegarde des emplois industriels que d’autres devraient imiter pour que ne disparaisse pas le “made in France”, ou le “made in USA”?
Je pense que la clef, c’est d’être profondément expert dans son métier. Quand on dessine un produit, ce qui nous guide c’est la fonction du produit: faire une ligne de couleur pour un stylo, allumer une flamme pour un briquet et couper un poil pour un rasoir. Après ça, c’est de l’habillage. Il y a une chose que les gens vont vous dire dans le monde entier: Bic c’est très fiable. Et en Argentine, ils pensent que Bic est argentin, en Italie que Bic est italien et aux Etats-Unis, tout le monde va vous dire que Bic est américain. C’est le résultat de la priorité à la qualité et de la recherche pour baisser les coûts. Le résultat, et c ‘est vrai que c’est une exception, c’est que les Chinois n’ont pas vraiment réussi à percer nos marchés. Ils ont des parts de marché très faible aussi bien dans le stylo que dans le briquet.
Mais il y a quand même une exception dans cette domination de Bic à travers le monde, et de taille, c’est l’Asie…
Oui, en Chine c’est très difficile, la compétition est biaisée. Les normes de sécurité qui nous sont imposées ne le sont pas aux usines chinoises, qui en outre sont soutenues par le gouvernement pour vendre à très bas prix. Nous investissons en Chine, mais c’est une stratégie à très long terme. En revanche, nous sommes devenus numéro 1 en Inde, grâce à l’acquisition de Cello Pens (dont Bic possède 75% depuis l’an dernier).
A la tête d’un leader mondial français, est-ce que vous comprenez le pessimisme des Français quant à leur avenir économique?
Notre pays a des atouts extraordinaires, notamment grâce à nos écoles, par exemple en mathématiques, dont on voit le résultat ici à New York avec le nombre de Français qui travaillent dans les banques dans le secteur des dérivés. Si Bic a maintenu son avance technologique c’est grâce aux excellents ingénieurs français qui font notre R&D… Donc quand on voit ce potentiel, c’est triste de voir tous ces jeunes qui partent en ce moment, même si je comprends qu’ils partent.
Mais vous même vous êtes parti il y a 50 ans…
C’est vrai, et il faut regarder le côté positif. Il y a aujourd’hui en France un élan pour faire repartir les choses et le dynamisme des start-ups françaises, aussi bien en France que celles créées par des Français installés aux Etats-Unis, c’est absolument fantastique. Donc ça prouve qu’il y a tous les talents en France et qu’avec le bon environnement gouvernemental, ces jeunes peuvent réussir.
Cet univers des start-ups justement, cela vous intéresse?
Oui j’ai investi dans des start-ups aussi bien en France qu’aux Etats-Unis.
Lesquelles?
Oh ça n’est pas ça l’important… Mais si vous regardez la réussite du Lending Club créé par Renaud Laplanche (NDLR: Bruno Bich a fait partie des heureux “early investors” récompensés par une fracassante entrée en bourse en décembre dernier), c’est assez extraordinaire et c’est la preuve qu’on a enormément d’atouts pour réussir. Cette idée de Renaud Laplanche était très maline: permettre aux gens d’emprunter directement à moins cher que les taux de banque est excellent!
Vous n’aimez pas beaucoup les banques justement, vous qui avez pourtant commencé votre carrière dans une banque d’affaires américaine avant de rejoindre Bic…
(Rires) Ecoutez je vais recevoir un prix ce soir au côté d’un banquier (NDLR: Alain Papiasse, de BNP Paribas) , alors… Sérieusement, je crois au risque, nécessaire à créer de l’emploi et trop souvent les banques ne jouent pas leur rôle dans l’accompagnement du risque, d’où l’apparition de ces solutions de financement alternatives.
Le propre des start-ups c’est de bouleverser (on dit “disrupt” en anglais): craignez vous de voir un petit nouveau venir “disrupt” le monde des stylos bille ou des briquets?
C’est intéressant parce que c’est ce qui a fait Bic, ce sont les ruptures qu’on a imposées: on a révolutionné l’écriture en imposant le stylo à bille aux Etats-Unis en 1958, on l’a fait avec le briquet puis encore avec le rasoir jetable. Alors on regarde par exemple les solutions d’écriture électronique mais ça fait 25 ans qu’on en parle et pour l’instant sans résultat probant. Mais de plus en plus de gens défendent l’idée qu’écrire avec un stylo, plutôt que de taper sur un clavier, a des avantages cognitifs. Il y aura des nouvelles façons d’écrire et des nouveaux stylos pour le faire.