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La sensation Ibeyi en concert en Californie

Les soeurs franco-cubaines de 19 ans Lisa-Kaindé Diaz et Naomi Diaz forment le duo du moment: Ibeyi. Les jumelles seront en concert à Los Angeles (mercredi 1er avril), San Francisco (2 avril) avant Portland (le 4) et Seattle (le 5).
Leurs chansons sont des voyages à travers le temps et les cultures. Elles chantent en anglais, français et yoruba, la langue des esclaves nigérians et béninois à Cuba au XVIIème siècle, sur des thèmes aussi divers que l’amour, la religion et la famille, servies par un accompagnement de piano-percussion-musique électro. Les deux sœurs sont nées en France et ont été influencées par leur père, Angá Díaz, grand percussionniste à Cuba, et leur mère vénézuélienne qui leur a inculqué l’amour du yoruba.
Elles viennent de sortir leur premier album, « Ibeyi » . Ce dernier – et leurs performances à travers le monde – leur ont valu les louanges de la critique. Le journal britannique The Guardian a dit qu’elles avaient un “sixième sens musical” . A vous de juger.

Les carnets secrets de Basquiat au Brooklyn Museum

Cent soixante pages de notes, de dessins, de poèmes, de jeux de mots et d’observations sur la politique, la religion et la question raciale: les carnets de Jean-Michel Basquiat sont rarement montrés au grand public. Le Brooklyn Museum va changer cela avec son exposition “Basquiat: The Unknown Notebooks”, du 3 avril au 23 août.
Les carnets de l’artiste, né à Brooklyn, regorgent de pépites. Ses notes reflètent ses influences diverses, du hip hop au pop art en passant par les dessins d’enfants. L’exposition comportera également certaines œuvres en grand format de Basquiat pour montrer le lien entre ses notes et les créations qui ont fait sa renommée, notamment sa série “Famous Negro Athletes”.
C’est la première fois que les carnets de Jean-Michel Basquiat sont montrés dans une exposition majeure.

Pio Marmaï: "Une carrière aux US? Pas tout de suite"

Depuis sa révélation en 2008 dans le film de Rémi Bezançon “Le premier jour du reste de ta vie”, Pio Marmaï a imposé sa belle gueule et son talent dans le petit monde du cinéma français.
A tout juste 30 ans, l’acteur affiche une vingtaine de longs-métrages, deux nominations au César du meilleur espoir masculin, et des rôles avec certains grands noms du 7ème Art tels qu’Audrey Tautou ou Christine Scott Thomas.
Aujourd’hui, Pio Marmaï s’apprête à fouler le sol new-yorkais pour présenter en avant-première “Toute première fois” de Noémie Saglio et “Maestro” de Léa Fazer, lors du festival Focus on French Cinema.
Dans “Maestro”, présentée le dimanche 29 mars à Greenwich, l’acteur interprète, aux côtés de Michael Lonsdale et Déborah François, un “jeune mec un peu beauf, fan de films américains” selon lui, choisi comme premier rôle par l’un des monstres sacrés du cinéma d’auteur, et avec qui, il nouera une relation particulière. Le ton de “Toute première fois”, dont l’avant-première aura lieu le samedi 28 mars à Greenwich, n’est pas le même.
A mille lieux du premier rôle qu’il tient dans ” Maestro”, Pio Marmaï y joue cette fois un gay qui, tombé amoureux d’une jeune Danoise de 25 ans (Adrianna Gradziel), fait son coming out à l’envers.“C’est une vraie comédie, très incisive avec un humour un peu trash” , explique Pio Marmaï, qui a été récompensé pour ce rôle du prix d’interprétation au Festival international du film de comédie de l’Alpe d’Huez.
C’est la première fois que l’acteur présente ses films à New York, non sans une certaine appréhension. “Ils ont été très bien accueillis en France mais avec les Américains, ça n’a rien à voir, il ne faut pas oublier que ces gens là mangent des hamburgers toute la journée !” plaisante-t-il, en confiant être “fan” des comédies américaines. “Elles me parlent 1.500 fois plus que les françaises. Les Américains n’hésitent pas à pousser l’humour beaucoup plus loin”.
Pourtant aujourd’hui, une éventuelle carrière aux Etats-Unis ne semble pas faire partie des plans de l’acteur. “J’y avais un peu pensé, mais ici je travaille avec des metteurs en scène que j’aime bien, donc c’est pas pour tout de suite”. Parmi eux, le réalisateur de ses débuts, Remi Besançon, avec qui il vient de tourner son 3 ème film, “Nos futurs”, dont la sortie est prévue en juillet.

Les Bonaparte aux Etats-Unis: un criminel et des bâtisseurs

Y aurait-il eu une mutuelle attraction entre les Etats-Unis et la famille du “Petit caporal”?  Bien des indices poussent à le croire.
Comment expliquer que la Florida State University, à Tallahassee, abrite un Institute on Napoleon and the French Revolution, qu’il existe une Napoleonic Historical Society,  un Mount Bonaparte et deux Lake Bonaparte, sans compter que l’Ohio et le North Dakota s’enorgueillissent tous deux d’une ville du nom de Napoléon. Et que dire de deux généraux de la guerre de Sécession, Napoleon Bonaparte Buford et Napoleon Bonaparte McLaughen ?
Même si Napoléon Bonaparte lui-même n’a jamais mis les pieds aux Etats-Unis – et qu’il caressa l’idée d’y fuir après son abdication en 1815 – nombreux sont les Bonaparte qui ont été suffisamment attirés ou séduits par les Etats-Unis pour, au moins, y avoir séjourné, sinon pour s’y être installés.
C’est Jérôme, le plus jeune des sept frères et sœurs de Napoléon, qui ouvre la série, et de belle façon puisqu’il se marie à Baltimore la veille de Noël 1803. Hélas, il n’a alors que 19 ans, pas encore l’âge de la majorité, et le grand frère chef de famille fait annuler le mariage. Sa jeune, éplorée et belle épouse, Elizabeth Patterson, “Betsy” pour les intimes, donnera naissance en Angleterre à leur fils, Jérôme Napoléon Bonaparte, dit “Bo”, tandis que Jérôme épousera en secondes noces Catherine de Würtemberg.
L’Histoire n’a guère retenu de “Bo” que deux choses, mais d’importance : un de ses fils, Charles Joseph Bonaparte, occupera deux des postes les plus importants de l’Administration américaine, Secretary of the Navy et US Attorney General, sous Theodore Roosevelt, et il est aussi connu pour avoir fondé le Bureau of Investigations, qui s’adjoindra plus tard l’adjectif Federal pour s’appeler FBI, rien que cela ! Et un autre, Jérôme Napoléon Bonaparte aussi (comment s’y reconnaître !), diplômé de West Point, servira un moment dans l’armée française, avant de rentrer aux Etats-Unis où il décèdera, dans le Massachusetts.  Il était “le colonel” .
Mais restons encore un peu avec la famille de Jérôme : il aura un fils avec Catherine de Würtemberg, Napoléon Joseph Charles Paul Bonaparte, dit Prince Napoléon, affublé du doux surnom de “Plon Plon”, qui passera lui aussi quelque temps aux Etats-Unis au début de la guerre de Sécession, comme observateur.
Joseph, le plus âgé de la fratrie,  prend la suite en débarquant en 1815 à New York, après avoir faussé compagnie aux Anglais et évité ainsi l’exil en Russie qui lui était promis. Le comte de Survilliers – son nom d’emprunt – sera assez astucieux pour respecter la plus grande neutralité politique, même s’il lui arrive de recevoir, fort bien, des personnalités connues comme Henry Clay, John Quincy Adams, Livingstone. Ou, du côté français, le banquier Stephen Girard, d’anciens généraux de Napoléon comme Simon Bernard, Grouchy, Vandamme, Clauzel, les frères Lallemand (exilés aux Etat-Unis après avoir été condamnés à mort par Louis XVIII pour avoir rejoint Napoléon après son évasion de l’Ile d’Elbe) et Lafayette en 1824, qui lui propose de remettre les Bonaparte sur le trône de France… ce que Joseph refuse de tenter.
L’argent ne lui manque pas vraiment, et une petite fortune en pierres précieuses, enterrées en Suisse et rapatriées  dans sa propriété de Point Breeze, dans le New Jersey, vient abonder son “patrimoine” de toiles de maîtres, qu’il sauvera d’ailleurs d’un incendie. En plus, comme il est affable, les amis ne lui manquent pas.
Quelques voyages, quelques cures, la gestion de son domaine lui font passer le temps, mais une de ses grandes préoccupations est de bien marier ses filles, au moins celles qui sont issues de son mariage avec la reine Julie, son épouse restée en Europe. Elizabeth Patterson avait bien essayé de “placer” son fils “Bo”, les partis étant attrayants, mais peine perdue: Zénaïde et Charlotte épouseront toutes deux d’autres Bonaparte et cousins germains – on “assure” ainsi l’avenir de la lignée ! Charlotte, avant d’aller se marier en Europe,  vivra de 1821 à 1824 à Point Breeze, maniant les pinceaux avec talent ; tandis que Zénaïde, qui taquine la harpe,  la remplacera à partir de 1823, avec  Charles Lucien,  son mari qui commence une remarquable carrière d’ornithologue… C’est lui qui baptise une tourterelle américaine du joli nom de son épouse, Zenaida (macroura, pour les savants !), et les sociétés savantes américaines l’accueillent avec enthousiasme.
Mais l’aventure américaine va bientôt se terminer : Zénaïde et son mari rentrent en Europe en 1824, et Joseph quittera définitivement l’Amérique sur l’Alexander, en juillet 1832.
Il y aura bien un autre Bonaparte qui effectuera un petit tour de quelques mois aux Etats-Unis en 1837, Louis Napoléon, le futur Napoléon III. Et puis encore un autre, Pierre Napoléon, une “tête brûlée”, impliqué dans un meurtre à New York,  qui y fera trois courts séjours.
Une question simple demeure : y a-t-il encore, suivant leur chemin aux Etats-Unis, des descendants de Bonaparte ? Si les petits-fils de Jérôme y avaient fait leur vie et porté le nom de Bonaparte, le seul arrière-petit-enfant qui y reviendra est Jérôme Napoléon Patterson Bonaparte, né en France. Il semble s’y être éteint vers 1943, sans postérité. Néanmoins, la réponse est sans doute positive, car Joseph, dans sa solitude, avait rencontré Annette Savage, qui lui donnera deux filles, dont la seconde, devenue Catherine Benton, aura elle-même deux fils et une abondante postérité.

Le film sur l'affaire DSK sort à San Francisco

L’affaire DSK avait tous les ingrédients pour être portée à l’écran, et c’est Abel Ferrara qui s’y est attelé.
Le réalisateur a présenté l’année dernière à Cannes “Welcome to New York”, son film sur les événements new-yorkais qui ont passionné la France et le monde en mai 2011. Gérard Depardieu interprète le rôle de Dominique Strauss-Kahn, alors directeur général du FMI.
Le film sort à San Francisco cette semaine : il sera présenté au Roxie Theater du 27 mars au 2 avril, à 7pm.
[youtube http://www.youtube.com/watch?v=FeahgFSOLK4]

Qu’est ce que je risque à conduire avec mon permis français à New York?

Non, ce vieux permis rose en lambeaux où figure une photo de vous à 18 ans et l’adresse de vos parents n’est pas toujours valable pour conduire ou louer une voiture aux Etats-Unis. Première chose à comprendre : les lois varient beaucoup d’un Etat à l’autre. On vous explique ici le système pour l’Etat de New York (et la région).

La règle 

Les touristes peuvent conduire avec leur permis étranger (le permis international n’est pas nécessaire). Les résidents doivent eux avoir un permis délivré par l’Etat de New York. Jusqu’ici tout est simple… Reste à savoir quand on passe de touriste à résident. C’est là que les choses se compliquent. La loi de l’Etat de New York dit qu’est résident celui qui “y vit avec l’intention d’en faire sa résidence permanente”. La loi précise que résider pendant plus de 90 jours dans l’Etat New York constitue “présomption de résidence”.
Une fois ce délai de 90 jours dépassé, vous avez 30 jours pour obtenir la validation de votre permis. C’est donc au bout de 120 jours que les problèmes commencent si vous conduisez avec votre permis français.

Exception

L’exception la plus notable concerne les étudiants. Même s’ils passent plus de 90 jours sur le territoire, ils ne sont pas considérés comme résidents, et n’ont donc pas l’obligation de passer leur permis américain.

Comment la règle est appliquée

En cas de contrôle de police sur les routes new-yorkaises, si vous présentez votre permis français, les policiers pourront vous demander votre passeport. La loi américaine prévoit en effet que les visiteurs étrangers doivent porter “en permanence” leurs “documents d’enregistrement” (c’est-à-dire leur passeport et le cas échéant le visa qui leur a été délivré). Sur ce passeport, le policier pourra constater la date de votre dernière entrée sur le territoire, et donc savoir si vous êtes aux Etats-Unis depuis plus de trois mois. Sachez que les policiers new-yorkais connaissent la règle et l’appliquent !

Ce que vous risquez si vous conduisez avec votre permis français

Une entreprise de location de voiture pourra vous louer un véhicule avec votre permis de conduire français, car elle n’a généralement pas moyen de vérifier depuis combien de temps vous êtes installé aux Etats-Unis, si vous êtes touriste ou résident. En particulier si vous faites figurer dans le formulaire une adresse française. Donc vous pouvez très bien n’avoir aucun problème.
Cependant, si vous vous faites arrêter,“votre permis ne sera pas reconnu comme valable”, explique l’avocat Yan Senouf. D’après la section 509 du code relatif aux véhicules de l’Etat de New York, ce type de comportement est puni “par une amende comprise entre 75 et 300 dollars, ou par un emprisonnement pour une durée inférieure à 15 jours, ou par à la fois une amende et un emprisonnement”. “Le droit américain est plus rigide que le droit français, et il ne faut pas plaisanter avec çela”, affirme Yan Senouf.

Surtout, si vous avez un accident, les assurances peuvent refuser de vous prendre en charge, arguant que vous conduisez frauduleusement, sans permis valable, et que vous avez ainsi mis d’autres personnes en danger. Ce défaut d’assurance est un risque important, et peut vous coûter très très cher.
Bref pour conduire guère d’autre choix que de passer ce permis. Accrochez-vous. Dans l’Etat de New York, il est nécessaire de repasser un examen écrit, un cours de cinq heures, un examen pratique, ainsi qu’un test de vision. Vous obtiendrez alors votre permis de conduire américain.

Mais pour cela, vous devrez rendre votre permis français au DMV (Departement of Motor Vehicles). Votre permis français sera détruit, sauf si vous effectuez une demande écrite pour qu’il soit gardé en consigne. Il pourra vous être restitué, en échange de votre permis de l’Etat de New York, indique le document explicatif (page 15, section réservée aux nouveaux résidents). Sachez néanmoins que le DMV n’a pas une réputation d’archiviste fiable et que le risque est grand de ne jamais récupérer votre précieux document rose. Sachez également que si vous avez “perdu” votre permis français on vous laissera néanmoins passer l’américain sans vous en demander plus…

Que se passe-t-il dans le New Jersey et le Connecticut ?

Dans le New Jersey la règle est proche de celle de New York, mais on peut être considéré comme touriste (donc conduire avec le permis étranger) jusqu’à un an de résidence, à condition de ne pas disposer de visa permettant de travailler ou d’étudier.
Ailleurs, le délai de tolérance du permis français varie, une fois la période de trois mois passée. Ce délai est par exemple de 30 jours dans le Massachusetts et le Maine, de 60 jours dans le New Hampshire, de 6 mois dans le Vermont, d’un an dans le Rhode Island…
Dans certains Etats qui ont passé des accords avec la France, vous n’aurez qu’à échanger votre permis français, sans passer d’examen : c’est la solution idéale.  C’est le cas dans le Massachussetts, le Connecticut, en Caroline du Sud, dans le Colorado, le Delaware, la Floride, l’Illinois, le Kansas, le Kentucky, le Maryland, le New Hampshire, l’Ohio, la Pennsylvanie, la Virginie et la Virginie Occidentale.
Dans les autres Etats, vous devrez repasser différents tests et examens, dont le périmètre varie. Ainsi, par exemple, dans le New Jersey, les tests de vision et l’examen théorique sont obligatoires, mais l’examen de conduite n’est pas systématique.

Le Bal des Berceaux revient danser au Plaza en mai

Les tickets pour le Bal des Berceaux 2015 sont en vente. Le gala de la French American Aid for Children (FAAFC), une association bénévole franco-américaine fondée en 1939, aura lieu le 8 mai au Plaza Hotel.
La FAAFC a été créée par des Françaises mariées à des Américains pour venir en aide, à l’aube de la guerre, aux familles de prisonniers de guerre et aux orphelins français. Son gala, qui vise à récolter des fonds pour des groupes d’aide aux enfants déshérités en France et aux Etats-Unis, est devenu un temps fort de la communauté franco-américaine de New York en plus de 70 ans d’existence.
Le prochain gala, organisé le jour du 70eme anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale, célébrera les 100 ans de l’association Kips Bay Boys & Girls Club, qui aide des jeunes new-yorkais défavorisés. Les bénéfices du gala seront reversés au groupe ainsi qu’à six autres associations en France et aux Etats-Unis. Des performances des jeunes du Kips Bay Boys & Girls Club et du chanteur français Gérard Chambre auront lieu pendant la soirée.

Monet, Braque et Picasso au De Young Museum

C’est ce qu’on appelle une collection de choix. Depuis le 7 mars et jusqu’au 31 mai, le De Young Museum de San Francisco présente l’exposition “Botticelli to Braque: Masterpieces From the National Galleries of Scotland”.
L’exposition, qui remonte jusqu’à la Renaissance pour finir au XXème siècle, réunit un beau palmarès d’artistes dont Botticelli, Velázquez, Monet, Braque ou Picasso. Sont ainsi exposées une cinquantaine de peintures en provenance des trois grandes institutions artistiques constituant les National Galleries of Scotland : les Scottish National Gallery, Scottish National Portrait Gallery, et Scottish National Gallery of Modern Art.
Le De Young Museum réalise une première en ouvrant son exposition avec l’une des plus célèbre oeuvres du peintre italien Sandro Botticelli, “The Virgin Adoring the Sleeping Christ Child” (1485), présentée pour la première fois aux Etats-Unis.
Autres chefs d’oeuvres à ne pas manquer : la toile baroque “An Old Woman Cooking Eggs” (1618) de l’espagnol Diego Velázquez’ mais aussi “Christ in the House of Martha and Mary” (1654-55) de l’allemand Johannes Vermeer ou encore “Three Tahitians” (1899) du Français Paul Gauguin.

Downtown, "l'Amazon du commerce de proximité"

Il a levé 540 000 dollars l’été dernier. Downtown réalise en ce moment un nouveau tour de table, «déjà ouvert et bien rempli», affirme Xavier de Ryckel, co-fondateur belge de la start-up du même nom.
L’idée de Downtown est née dans un Apple Store, où il s’est rendu avec son futur co-fondateur allemand, Phil Buckendorf. Ils y découvrent la fonction EasyPay, qui permet d’acheter n’importe quel produit dans le point de vente, simplement via une application mobile. « C’était une révélation pour nous ! C’est cela qui nous a inspiré en nous disant qu’il était finalement plus facile d’acheter une Anki Drive à 200 dollars à l’Apple Store qu’une crème glâcée de 5 dollars au coin de la rue. »
Le concept de Downtown a émergé. Son principe : permettre d’acheter des produits sur son mobile dans des commerces de proximité – à commencer par de la nourriture. « On lance l’application et on dispose du menu ou du catalogue de produits. On peut ensuite passer commande et effectuer le paiement. Pour l’instant, nous nous concentrons sur la restauration, mais nous voyons bien au-delà. Ce que nous voulons instaurer, c’est une nouvelle habitude, celle de payer depuis son smartphone des achats dans les commerces physiques des alentours. »
L’application est déjà disponible sur iPhone (et compatible Apple Pay). « Si nous n’avons pas de plan pour Windows Phone ou le BlackBerry à l’heure qu’il est, l’incontournable version Android est évidemment sur le métier. »
Le secteur est pourtant bien encombré, entre GrubHub, Seamless, East24…Mais l’ambition de Downtown est plus large, affirme son fondateur. « Nous démarrons avec les restaurants et les cafés, mais c’est pour mieux attaquer d’autres secteurs ensuite. Notre modèle, c’est davantage Amazon, à la différence que nous ciblons les commerces physiques de proximité. »
L’ambition, à terme, est de « permettre à n’importe qui d’entrer dans un point de vente, de prendre un produit, de le payer via son téléphone et de s’en aller sans passer par la caisse. » Il utilise pour cela la technologie des iBeacon, qui reconnaît la position exacte du consommateur dans le point de vente, à quelques centimètres près. « Ce système de positionnement en intérieur permet de sélectionner le bon catalogue. La page d’accueil de l’application s’adapte au commerce dès qu’on franchit les portes. »
« Nous démarrons dans la Silicon Valley, car c’est ici que nous pouvons toucher les early adopters », affirme Xavier de Ryckel. Les commerces participants – une dizaine pour le moment –  sont nichés autour de Palo Alto. « C’est notre labo. Mais nous sommes déjà prêts pour San Francisco, la prochaine étape, dans moins de deux mois. Tout va aller très vite, vous allez voir. Et puis, l’un de nos investisseurs s’impatiente aussi à New-York. Sans oublier l’Asie, qui nous apparaît comme un très gros marché à court terme », estime Xavier de Ryckel, qui a adopté tous les codes de sa Californie d’adoption.
Déjà, en Belgique, il  rêvait de « bosser chez Google » : « Je suivais les blogs d’actualité, j’étais fasciné par tout ce qui se rapportait à la Silicon Valley. » Après avoir lancé le site de bons plans facealacrise.be avec son frère Guillaume (lequel a repris le flambeau aujourd’hui), les ambitions de cet ancien élève de l’Université Catholique de Louvain se cognent au ciel trop bas. « Je me suis dit qu’il était temps de prendre les choses en main et de tenter le tout pour le tout aux États-Unis. Depuis mon arrivée en 2013, pas mal de clichés sont tombés. Le premier, c’est qu’il n’y a pas de succès du jour au lendemain. Tout est une question de travail et de volonté. »
Xavier de Ryckel ne semble pas regretter son départ d’Europe, répétant qu’il découvre ici « de nouveaux horizons, d’autres personnes venues des quatre coins du monde ». « Et puis si la pression est immense, on apprend à relativiser. Cela peut paraître anecdotique, mais le yoga et la méditation sont très présents ici. Apprendre à connaître son corps et son esprit permet d’être plus performant, car la concurrence est rude. Je mange sain, les randonnées, souvent en solitaire, sont devenues le lot de mes dimanches. » Un vrai… Silicon boy!

Hooka Hey, du rock et de la route

Dix jours, dix concerts (soit deux fois plus que l’année dernière). Tel est le rythme qu’a tenu le groupe de rock et « heavy blues » d’Austin Hooka Hey, mené par le Français Hugo de Saint-Quentin, pendant South by Southwest.
Au moment où le volet musical du festival battait son plein, cela a représenté jusqu’à trois concerts par jour pour le groupe, fondé en France en 2008 et reformé à Austin il y a un an et demi, lors de l’installation du musicien français dans la capitale du Texas. Trois chargements et déchargements de véhicule avec tout le matériel nécessaire pour se produire, trois trajets et trois stationnements dans des artères saturées par la présence de centaines de milliers de festivaliers, et trois espaces différents auxquels s’adapter pour captiver son auditoire.
« Quand tu es un groupe en développement comme le nôtre, tu veux cette exposition », commente le guitariste, chanteur et auteur-compositeur, qui venait de conclure une tournée de « 4 200 miles en quinze jours » jusqu’à New York, bien souvent « dans la neige » afin de faire la promotion de son dernier EP Untamed, le premier entièrement composé et enregistré au Texas, avant de se lancer dans ce nouveau marathon. Mais après des semaines « intenses » et « beaucoup de dates depuis décembre », « on finit sur les rotules », reconnaît Hugo de Saint-Quentin.
Après s’être assuré les services d’une attachée de presse et d’une agente pour la tournée, il est donc temps pour Hooka Hey de se doter d’un manager afin de décharger le Français du travail de gestion et de promotion du groupe, afin de lui permettre de se concentrer sur la musique. Celle-ci est décrite comme « chargée comme l’atmosphère avant l’orage » et inspirée des sons de groupes comme The Black Keys, Them Crooked Vulture ou encore The Raconteurs.
Et même s’il est encore trop tôt pour mesurer l’impact de ce premier “vrai” South by Southwest pour le groupe, le chemin parcouru depuis l’année dernière, quand Hugo de Saint-Quentin « cherchait encore les musiciens qui avaient le bon son », est prometteur.
Rares sont les révélations majeures à South by Southwest, où des milliers de musiciens venus du monde entier assurent des centaines de concerts chaque jour. Mais comme les tournées, un festival de l’envergure de South by Southwest permet d’aller à la rencontre de nouveaux fans potentiels.
« Le public local ne vient pas sur ces concerts : il préfère découvrir les groupes faisant le déplacement à Austin pour l’occasion », explique Hugo de Saint-Quentin. « Pour nous, l’enjeu était d’être sur les showcases qui ramènent du monde afin d’implanter Hooka Hey comme un groupe rock qui marche ». Au vu du récent marathon, le pari est tenu.

Première dictée de la francophonie à Austin

Pour fêter la francophonie, l’école d’immersion française Jean-Jacques Rousseau d’Austin organise dimanche 29 mars, pour la première fois, une dictée de la francophonie.
L’idée de vous soumettre à une dictée vous semble antynomique à celle de fête ? Les organisateurs promettent pourtant une ambiance « détendue » et « familiale », sur fond de musique live, avec une représentation du groupe folk et jazz Rumbullion et des rafraîchissements offerts par la bibliothèque d’Austin dans le cadre d’une après-midi française, ainsi qu’« un buffet de saveurs salées et sucrées » préparé par la fondatrice de l’école Jean-Jacques Rousseau, Madame Louali.
Les gagnants de chaque catégorie francophone ou francophile, des niveaux élémentaires jusqu’aux adultes, se verront par ailleurs offrir des semaines de camp de vacances à Jean-Jacques Rousseau et des bons d’achat à Barnes and Noble, Lakeshore Learning et Toys R US.
« Et la dictée est très facile », assure Hind Louali, administratrice de l’école Jean-Jacques Rousseau. « Pour cette première édition, nous utilisons les dictées internationales de la fondation Pierre Gérin-Lajoie canadienne et donc adaptée à l’Amérique du Nord. Pour les élèves de primaire, elle consiste en deux à trois phrases seulement ; un paragraphe pour les collégiens et un plus gros paragraphe avec juste quelques mots plus compliqués pour les adultes. »
Pour l’école, limitant volontairement son effectif afin de viser « l’excellence académique », c’est une nouvelle façon de mettre ses élèves au défi. « Comme Madame Louali (la mère de Hind Louali, ndlr) l’a fait par le passé au Maroc, en Algérie, en Syrie et en France, nous comptons accompagner cette initiative d’un club des “timbrés de l’orthographe”  et une série de rendez-vous ponctuera l’année à venir jusqu’à la prochaine édition de la dictée de la francophonie », précise Hind Louali. Que le meilleur gagne.

"L'enlèvement de Michel Houellebecq" à New York

L’idée peut sembler curieuse. En s’inspirant d’une rumeur relayée dans les medias en 2011, le réalisateur Guillaume Nicloux met en scène l’enlèvement du prix Goncourt 2010 dans sa fiction “L’enlèvement de Michel Houellebecq”, qui sortira au Film Forum de New York le 25 mars. Un film à l’image de l’écrivain, qui y campe son propre rôle.
Les faits remontent à septembre 2011, alors que l’auteur est attendu aux Pays-Bas pour la promotion de son roman “La carte et le territoire”. Sans nouvelles depuis plusieurs jours, la sphère médiatique s’emballe, et des rumeurs d’enlèvement impliquant les réseaux d’Al-Qaïda surgissent sur les réseaux sociaux. L’écrivain solitaire avait simplement choisi de s’isoler en Espagne, coupé de tout moyen de communication.
Quelques années plus tard, Guillaume Nicloux réécrit l’histoire, et fait de l’écrivain controversé une tête d’affiche originale et décalée. Cette fois, c’est par trois repris de justice inexpérimentés que l’écrivain est kidnappé, puis emmené à la campagne chez les parents de l’un d’eux. Une détention, pour le moins surprenante, commence alors.
Le film a cela de particulier qu’il flirte avec le documentaire, misant sur l’authenticité des personnages. Un peu trop parfois. Les quinze premières minutes nous emmènent dans la routine calme et monotone de Michel Houellebecq, au risque de décourager le spectateur peu aguerri.
Mais une fois l’enlèvement commencé, et après quelques minutes de dialogue entre l’écrivain et ses ravisseurs, la mayonnaise prend. Le film est vite porté par un comique de situation qui met joyeusement en scène Houellebecq et ses trois bras cassés dans des situations plus incongrues les unes que les autres.
Le scénario, teinté d’auto-dérision et bourré d’analyses littéraires auxquelles se livre l’écrivain offre des séquences aussi drôles qu’enrichissantes. Derrière la figure sombre et taciturne du personnage public, on découvre un Houellebecq facétieux et attachant, qui boit, fume, commande des verres de vin et parle littérature avec ses ravisseurs. Un premier film que l’écrivain a présenté en avant-première à la Berlinale 2014.