Le covoiturage fait recette en Europe, comme le montre le succès de BlaBlaCar (10 millions d’utilisateurs dans 18 pays, de l’Irlande à l’Inde, selon son site internet). Aux Etats-Unis, c’est une autre histoire. Pourquoi? C’est la question bête de la semaine.
BlaBlaCar a envisagé de se lancer aux Etats-Unis, mais a dû retrograder. Dans une interview donnée à La Tribune en 2014, le co-fondateur et PDG de l’entreprise, Frédéric Mazzella, a expliqué les raisons de ce recul. L’incitation financière d’abord. Aux Etats-Unis, “faire un kilomètre coûte deux fois moins cher qu’en France, et même trois fois si l’on prend le ratio du PIB par habitant” si l’on prend en compte le prix de l’essence, de l’assurance et du véhicule. La taille du pays serait aussi pénalisante. “Les villes sont très distantes et très étalées“, selon cet ancien étudiant de Stanford.
La conception des services est très différente des deux côtés de l’Altlantique. “Le service au consommateur doit être haut de gamme aux Etats-Unis tandis que les Européens verront davantage l’aspect financier“, souligne Sandira Calviac, qui a créé une startup de covoiturage en 2011, Ride Hack, dont le concurrent direct était à l’époque Zimride. Elle a jeté l’éponge depuis.
Alors que, aux Etats-Unis, le conducteur est le premier intéressé par l’argent, ce qui expliquerait le succès de Uber, c’est davantage le consommateur qui, en France, créé le marché du covoiturage. La réglementation des bus et les coûts de la SNCF pourraient expliquer en partie cette inversion de perceptions.
Il y a aussi le rapport de l’Américain à sa voiture. “C’est un espace intime, comme une seconde maison.” Il est plus difficile pour un Américain de partager son véhicule pour un trajet, même si le besoin financier existe.
Contrairement au PDG de BlaBlaCar, Sandira Calviac ne pense pas en définitive que le coût soit un frein aux US. “En Europe, l’argent c’est important. Tandis qu’aux Etats-Unis, c’est le temps qui compte. Si on n’a pas réussi à faire gagner du temps aux clients, ça ne sert à rien.”
Côte ouest vs. côte est
Aux Etats-Unis même, les différences existent. Sur la côte ouest, le “ride sharing” s’est développé sous l’impulsion des pouvoirs publics et des entreprises. “La Californie d’une manière générale est plus consciente des problèmes environnementaux. Il y a par exemple des prix réduits sur les voies réservées aux véhicules à occupation multiple (ou HOB lines)“, poursuit Sandira Calviac.
Il n’en reste pas moins qu’aucune entreprise ne semble combler le vide entre les villes. “Il faut atteindre une masse critique avant de pouvoir offrir un service correct” admet-elle, à savoir attirer suffisamment d’utilisateurs pour offrir des trajets réguliers, et en nombre soutenu, entre des lieux clés. Un problème que BlaBlaCar a su résoudre en France.
En dépit de quelques entreprises qui, chaque année, développent sans succès des applications de covoiturage, “le rapport à la voiture est en train de changer aux Etats-Unis” glisse, optimiste, Sandira Calviac. Le développement du car sharing (la location de voiture, comme sur getaround.com) ainsi que des services de chauffeurs comme Uber et Lyft participeraient à cette évolution. Certaines entreprises, comme Zimride, ont choisi de se concentrer sur les campus universitaires et les entreprises par exemple. Sans alternative, le service de covoiturage le plus abouti reste, aux Etats-Unis, celui proposé par Craigslist.
Pourquoi le covoiturage ne démarre pas aux Etats-Unis?
Alex Lutz : "Je sais que New York me plaira"
Alex Lutz n’a encore jamais mis les pieds aux Etats-Unis mais il le sait déjà : New York ne le décevra pas. “Il y a des villes comme ça, dont on sent que leur énergie va nous plaire”, nous dit-il d’emblée. Et au vu de la vitesse à laquelle s’écoulent les places pour son one-man-show “Triple Lutz”, le 18 mars au Florence Gould Hall, le sentiment a l’air d’être réciproque. Celui qui s’est fait connaître dans “Catherine et Liliane” sur Canal + s’installe solidemment dans le petit monde du one-man-show.
La ville et ses paillettes pourraient en faire parader plus d’un, mais Alex Lutz choisit le ton de l’humilité. “Je ne débarque pas avec les trompettes, au contraire, ça m’impressionne énormément” assure l’humoriste, qui s’apprête à jouer outre-Atlantique pour la première fois. “L’humour, le rire, c’est un art compliqué, extrêmement binaire. On connaît de grands triomphes comme de terribles silences. Donc fatalement tout nouveau public représente un petit challenge” explique-t-il. Si le comique ne s’épanche pas sur le tournant pris par sa carrière ces dernières années, le succès de ses sketches est indéniable : depuis son lancement en 2008 au Point Virgule, son spectacle a rassemblé plus de 300 000 personnes et fait cinq fois salle comble à l’Olympia.
Que ce soit sur scène à l’écran, l’humoriste de 35 ans campe une galerie de personnages avec une énergie et un sens du détail déconcertants : de l’ivrogne à l’adolescente rebelle en passant par le technicien hébété, aucun geste, ni aucune réplique n’est laissé au hasard. Une inspiration qu’il puise “en observant partout, les gens, les voix, une vraie éponge!”. Et l’artiste n’hésite pas à multiplier les casquettes : outre Catherine, la secrétaire commère sur Canal +, il multiplie les rôles au cinéma (“OSS 117 : rio ne répond plus”, “Sous les jupes des filles”…).
Pour autant, Alex Lutz ne “rêve pas d’Hollywood”. “J’ai eu envie de tenter l’expérience de l’étranger à mon tour, car certains artistes en ont l’air ravis et que New York m’attirait, mais les choses doivent se faire progressivement, d’une façon légitime” affirme-t-il. L’acteur et réalisateur se concentre aujourd’hui sur la sortie prochaine de son premier film en tant que réalisateur “Le talent de mes amis” où il joue aux côtés de “ses vrais copains dans la vie”, Bruno Sanchez (son acolyte dans “Catherine et Liliane”), Audrey Lamy, Sylvie Testud ou encore Tom Dingler. “Ce films c’est la démonstration que réussir dans la vie ne rime pas forcément avec belle carrière, mais aussi avec belle relation d’amour, ou d’amitié.” En attendant, on lui souhaite de poursuivre la sienne avec le public.
La Cité du Vin de Bordeaux traverse l’Atlantique
Oenophiles du monde unissez-vous… à Bordeaux. Le grand projet bordelais de “Cité des civilisations du vin”, qui doit ouvrir en 2016, traverse l’Atlantique pour venir y chercher des soutiens auprès des amateurs de vin américains.
Pour fêter ça, le vin coulera à flots à l’ONU le 30 avril pour le lancement officiel de l’association “American Friends of the Cité des Civilisations du Vin” (AFCCV). La forme est classique: du Louvres à Sciences Po, une multitude d’institutions françaises viennent aux Etats-Unis lever de l’argent. A l’ONU, Alain Juppé, le maire de Bordeaux, qui a fait de la Cité un des “grands travaux” de son mandat, viendra à la rencontre de dizaines d’ambassadeurs, soulignant l’ambition internationale du projet, mais aussi des amateurs de vin, prêts à payer 650$ par personne. Ils pourront déguster 50 vins du monde entier, venus de grands pays viticoles comme de plus exotiques (Chine, Inde, Ethiopie…).
A la tête de ces amis de vin -et de la France, George Sape. Cet avocat américain est le président de l’AFCCV mais surtout un connaisseur hors pair, un collectionneur international “qui a toujours eu un faible pour le vin français” raconte-t-il lui-même. Il a attrapé le virus dans le plus improbable des endroits: l’Université du Colorado à Boulder, dans les années 1960. “A l’époque là-bas, c’était plutôt bière ou bière… Mais j’avais un ami dont le père vendait du vin, le seul endroit de Boulder où on pouvait acheter du vin français. Et puis j’ai découvert que les filles aimaient le vin, et on a inventé un club où chaque vendredi soir on allait pique-niquer habillés en smoking en buvant du bon vin, qui était toujours français…”
Il est ensuite envoyé en France pour le compte du Department d’Etat. “Et là je suis devenu un acheteur de vin sérieux”. Sérieux c’est le mot: sa collection de vin a compté jusqu’à 25.000 bouteilles. “Depuis le nombre a baissé, il y a un moment où il faut le boire, je ne veux pas mourir avec mes bouteilles…”
Comme collectionneur, George Sape est resté fidèle à ses premières amours vinicoles, sa cave étant avant tout composée de bouteilles françaises “et un peu de vins américains”. Mais dans la future institution bordelaise c’est, dit-il, l’ambition internationale qui lui a plu: “le vin est devenu une affaire mondiale, avec aujourd’hui plus de 80 pays où on produit du vin. La Cité des Civilisations du Vin va être la première institution au monde qui sera consacrée à cette culture partagée par tant de gens”.
Conçu par les architectes Anouk Legendre et Nicolas Desmazières (Agence XTU), le spectaculaire bâtiment, librement inspiré d’une carafe à vin géante, aura coûté quelque 77 millions d’euros. Il accueillera, à son ouverture en 2016, expositions et évènements “qui seront autant de fenêtres sur le monde du vin, souligne George Sape, un monde où l’Amérique s’est fait sa place depuis 30 ans, il était donc indispensable que les Américains soient impliqués, aident”.
Ils sont déjà une dizaine réunis au sein du board de AFCCV dirigé, aux côtés de M. Sape, par un autre grand francophile et amateur de vin, le banquier Bob Wilmers, PDG de M&T Bank, et par ailleurs propriétaire depuis 15 ans du Château Haut-Bailly (appellation Pessac-Léognan). Objectif dans un premier temps: lever un million de dollars pour financer l’auditorium de l’édifice qui sera baptisé “Thomas Jefferson”. “Qui d’autre, dit George Sape: c’est lui qui a le premier introduit le vin français aux Etats-Unis. Il l’avait découvert quand il était ambassadeur en France et en avait fait la boisson officielle de son investiture”.
A l’ONU, le 30 avril, George Sape espère réunir plusieurs centaines d’Américains, pour commencer à réunir les fonds promis. “Après tout, les Etats-Unis sont devenus le premiers consommateurs de vin au monde”. Et ils le doivent beaucoup à Bordeaux…
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Arrêtez tout, c'est Macaron Day à New York
Dans la vie, il y a Noël, les anniversaires, les mariages, les naissances. Et Macaron Day. New York fête le macaron ce vendredi 20 mars “pour se mettre dans l’esprit du printemps“, selon la promo (même si beaucoup à la rédaction de French Morning n’ont pas attendu la fin de l’hiver pour se goinfrer).
De 10am à 5pm, une quinzaine de boulangeries-cafés-restaurants donneront un macaron gratuit à chaque client qui dira “Macaron Day” au comptoir. On est encore plus fier de vous en parler car plusieurs Français participent à l’opération, lancée par François Payard en 2010, comme Eclair Bakery, Bouchon Bakery et Macaron Café. Les clients sont encouragés à prendre un peu plus qu’un macaron. Une partie de la recette des ventes et les donations seront reversées à City Harvest, une association qui vient en aide aux mal-nourris à New York.
Chef Josette, reine du pâté, ouvre une école de cuisine à LA
La peinture est encore fraîche, les ustensiles et les équipements de pâtisserie sont flambant neufs. “Qu’est-ce que vous en dites ? Pas mal, hein ?” lance fièrement la chef Josette Leblond en nous faisant faire le tour du propriétaire.
La Normande au franc parler, bien connu des Angelinos amateurs de bonne chère, a inauguré mercredi 11 mars son Culinary Institute of Los Angeles. Les locaux jouxtent ceux de sa boulangerie Normandie Bakery et de son restaurant, Josette Bistro, avenue Cochran.
“L’idée de créer ma propre école m’est venue après avoir lancé l’émission sur YouTube “La Cuisine” with Chef Josette. Je me suis rendue compte que je pouvais apporter quelque chose aux gens qui souhaitaient se perfectionner. Mon but est de leur apprendre une cuisine de qualité.”
Sauce béchamel, macarons, crêpes, coq au vin… Tous les grands classiques de la cuisine française figurent au programme de l’école. Elle propose des formations courtes d’un ou plusieurs jours, dans divers domaines (pâtisserie, charcuterie, etc.), avec des enseignants de qualité, formés chez des stars de la cuisine tels que Paul Bocuse ou Georges Pralus, l’inventeur de la cuisine sous-vide.
“Avant de commencer, nous évaluons le niveau de chacun” précise Josette Leblond. “C’est une formation personnalisée. Chacun travaille avec ses propres ustensiles.” Le public visé est large : il va des passionnés de cuisine aux jeunes mariés en passant par les élèves des écoles environnantes. “Cet été, nous allons former un petit groupe d’une douzaine d’enfants, pendant les vacances”, précise la chef.
Du Queen Mary à Normandie Bakery
L’ouverture de son école de cuisine coïncide avec le trentième anniversaire de son arrivée dans la Cité des anges. “J’ai atterri pour la première fois à Los Angeles le 4 juillet 1985, en plein Independence Day. J’étais en vacances avec mon fils et je ne parlais pas un mot d’anglais”, se souvient-elle.
“J’ai retrouvé sur place un ami de ma soeur qui travaillait comme serveur sur le Queen Mary à Long Beach. Comme j’étais dans le domaine de la restauration en Normandie, il m’a présenté au chef, français lui aussi, qui m’a embauchée sur le paquebot pendant un mois pour la composition des assiettes. Je ne suis plus jamais repartie.”
Après quelques années passées sur le Queen Mary, Josette Leblond revient à ses premiers amours: la charcuterie. “J’ai grandi à Evreux, dans une famille spécialisée dans les métiers de bouche. Mon grand-père était boucher, mon père charcutier tout comme mes deux frères. J’ai quitté l’école à 14 ans pour travailler pour mon père. A 18 ans et demi, j’épousais son salarié et j’étais à mon compte !” raconte-t-elle.
Avec “seulement 600 dollars”, elle a décidé de lancer son entreprise de pâtés à Los Angeles. “Il n’y a que trois usines de ce type aux Etats-Unis” précise-t-elle. “Deux à San Francisco et la mienne à L.A.”
Cinq tonnes de pâté par semaine
En 1988, elle investit dans des locaux sur Cochran Avenue et y ouvre également une boulangerie de vente en gros. Dix ans plus tard, face au succès que remportent ses pâtés, elle ouvre une nouvelle usine de 4 000 mètres carrés près de Long Beach, puis en 2000, elle créé un bistro et un comptoir boulangerie-pâtisserie de vente au détail.
“Nous faisons cinq tonnes de pâté par semaine et nous vendons chaque jour 2500 baguettes.” Parmi ses clients, des grosses pointures comme Whole Foods ou Planet Hollywood.
Cette année, Chef Josette a été sélectionnée parmi de nombreux autres restaurateurs pour s’occuper de l’After-Party des Oscars du chanteur Elton John. “On nous a commandé 3 000 macarons avec ses initiales ! C’était de la folie ! On a travaillé pendant 12 heures d’affilée ! Mais quelle fierté !”
Pascalito chante "adieu" à New York
Pascalito quitte New York en chanson. Le crooner français sera sur la scène du Metropolitan Room ce samedi 14 mars pour dire “au revoir” à son public et lancer ses nouveaux disques “Forbidden Colours” et “Citizen Chanteur Live in NYC” .
Le chanteur, qui se décrit comme “Parisien de naissance, New-Yorkais d’adoption, Méditerranéen de cœur et latin dans l’âme” , sera accompagné de son redoutable groupe, Neostalgia, composé des Brésiliens Luiz Simas (piano) et Leco Reis (basse). Connu pour sa musique douce, volontiers sensuelle, il s’inspire de Claude Nougaro, Henri Salvador, Caetano Veloso et Chet Baker notamment. Figure bien connue de la communauté française, il a joué au Poisson Rouge, au Metropolitan Room et au FIAF. Et a prêté sa voix à la musique de quelques séries TV dont “Damages” .
Pascalito a invité la chanteuse Tessa Souter et la flûtiste Barbara Blonska pour fêter son départ.
Le Boulevard du Crime à San Francisco
Le groupe de théâtre Thrillpeddlers présente, du jeudi 12 mars au jeudi 2 mai, le music hall “Jewels of Paris“, à la gloire du Paris de la Belle Epoque.
Inspirée par les pièces du “Boulevard du Crime” (le surnom du boulevard du Temple, à Paris, où les théâtre jouaient, à la fin du XIXème siècle, de nombreuses pièces noires), la pièce “Jewels of Paris” retrace le parcours d’artistes comme Pierrot, Picasso et Cocteau.
La représentation se veut burlesque, et combine des chants, de la danse et du spectacle. Un genre que les Ziegfield Follies ont importé aux Etats-Unis au début du XXème siècle.
San Francisco: une journée parfaite à Russian Hill
L’une des sept collines originales de San Francisco, Russian Hill est la destination idéale pour les bibliophiles, les amateurs de vues à couper le souffle, et les gourmands.
Si vous avez de la famille ou des amis de passage à San Francisco, une petite promenade sur cette colline s’impose, et permettra de rayer de la liste des expériences incontournables: prendre le cable-car (ligne Hyde-Powell), descendre les zig-zags de Lombard street, et peiner dans les côtes, en particulier la pente à 31,5% de Filbert street entre Hyde et Leavenworth.
Sur les traces de Kerouac et Armistead Maupin
En dehors des grands axes, la colline abrite de nombreuses contre-allées et ruelles où il fait bon se perdre. Dans cette petite maison bleu marine, au 29 Russell street, l’écrivain et poète beatnik Jack Kerouac séjourna au début des années 1950, chez son ami poète Neal Cassady. Il y écrivit « Visions de Cody », et retravailla le manuscrit de « Sur la route ».
Entre Jones et Taylor streets, parallèle à Union street, une petite allée nommée Macondray Lane serpente entre arbres centenaires, fleurs odorantes et fontaines au glouglou apaisant. L’écrivain Armistead Maupin s’en est inspiré dans ses « Chroniques de San Francisco », qui dépeignent de façon très réaliste la ville dans les années 70 et 80. Les protagonistes de ses romans vivent en communauté au 28 Barbary Lane, un havre de paix en pleine ville.
Pour (re)lire leurs aventures, direction le Russian Hill Bookstore, situé à quelques blocks de là, au 2234 Polk street : des livres, anciens ou neufs, des cartes, des jeux, et un rayon spécialement dédié à San Francisco. En passant, Smoke Signals, situé en face (2223 Polk), est le tabac-presse le mieux achalandé en publications françaises de la ville.
Prendre de la hauteur… et faire un tennis
Russian Hill offre de nombreux points de vue exceptionnels sur San Francisco et la baie. Le sommet de la colline se situe au bout d’un cul-de-sac, sur Vallejo street, entre Jones et Taylor. Une plaque commémorative rappelle que la colline doit son nom à la découverte d’un cimetière russe datant de la ruée vers l’or. Une petite pelouse invite a la méditation, avec une vue à 180 degrés sur Telegraph Hill et le Financial District.
Un des secrets les mieux gardés de Russian Hill est la terrasse du San Francisco Art Institute, première école d’art fondée à l’ouest du Mississippi en 1871. Située sur Chesnut Street, entre Leavenworth et Jones, le SFAI jouit d’une vue exceptionnelle sur le front de mer. Pour admirer le ballet aérien des Blue Angels ou assister au feu d’artifice du 4 juillet tout en évitant la foule des grands jours, la terrasse est imbattable. En semaine, on peut même profiter du petit café de l’école. Une des salles près de l’entrée abrite une fresque monumentale, que le Mexicain Diego Rivera a peint sur place en 1930.
Pour les sportifs, les Alice Marble courts, sur Greenwich street, entre Hyde et Larkin, offrent quatre courts de tennis et un terrain de basket sur l’un des sommets de Russian Hill. Les balles de tennis s’envolent parfois au dessus du grillage pour rebondir sur les rails du cable-car, prix à payer pour jouer avec le coucher de soleil sur le Golden Gate Bridge en toile de fond. Tout en bas de Hyde Street, la plage d’Aquatic Park qui offre une halte reposante, à admirer les vieux gréements et les nageurs intrépides.
Une glace pour finir sa promenade
Quelques heures à arpenter Russian Hill vous ouvriront sûrement l’appétit. Zarzuela, Gary Danko, La Folie sont parmi les restaurants les plus réputés de San Francisco. A l’image de la ville, Russian Hill offre une grande diversité de cuisines, des saveurs thai aux sushi, du bar à huîtres aux empanadas argentines.
Nos adresses préférées ? Za Pizza, une pizzeria minuscule (1919 Hyde) fréquentée par les habitués du coin, et qui sert de délicieuses pizzas à pâte fine accompagnées de bières locales à la pression. Aux Délices (2327 Polk), un restaurant vietnamien savoureux, qui propose une cuisine authentique et pas prétentieuse dans un cadre plutôt raffiné.
Pour finir, Swensen’s, au coin de Union et Hyde street, sert des glaces et sundaes depuis 1948, et ses cônes faits maisons embaument délicieusement la rue. Bonne promenade, bonne lecture et bonne dégustation !
Le Slip Français, une marque culottée aux Etats-Unis
C’est ce qu’on appelle une opération marketing bien rodée. Le Slip Français a lancé une campagne de levée de fonds pour financer l’ouverture d’un magasin éphémère à Los Angeles fin mars. Avec un storytelling dont lui seul a le secret.
La marque de sous-vêtements – spécialiste du buzz sur fond de second degré – met en scène son mannequin de vitrine, Léo, tombé amoureux de son double féminin lors de la Fashion Week. Mais alors que sa “Sherry” est repartie de l’autre côté de l’Atlantique, celui-ci espère la retrouver sur la Côte ouest, au terme d’un road trip à travers les Etats-Unis. Les internautes sont ainsi invités à financer le voyage du beau gosse en slip sur la plateforme de crowdfunding Kickstarter. L’argent récolté sera utilisé notamment pour couvrir les frais relatifs à l’ouverture de la boutique. “On voulait trouver une histoire rigolote pour lancer Le Slip aux Etats-Unis, avec nos moyens”, raconte Guillaume Guibault, 29 ans, président et fondateur de la marque de slips “100% made in France”.
Bien entendu, le mannequin ne se déplacera pas tout seul. C’est bien le jeune entrepreneur, rejoint sur la route par deux acolytes, qui mouillera la chemise et traversera les Etats-Unis avec Léo sous le bras. Des arrêts sont prévus à New York, Memphis, Austin (pour South By South West), Houston, la Nouvelle-Orléans, Las Vegas, pour finir à Los Angeles (dates en encadré) pour l’ouverture de la boutique pendant une durée de trois semaines.
Les USA sont la nouvelle cible du Slip Français, dont le nom est aujourd’hui aussi bien connu pour ses sous-vêtements fabriqués en France que ses campagnes virales sur les réseaux sociaux. On lui doit notamment le désormais célèbre “Le changement de slip, c’est maintenant” pendant la campagne présidentielle de 2012 et plus récemment le détournement d’une image de Neil Patrick Harris en slip aux Oscars, rhabillé par la marque en Slip français.
Visiblement, la méthode du Slip porte ses fruits. Depuis le lancement de la marque en 2011, après “un pari entre potes dans un bar“, le Slip Français a fait du chemin. L’enseigne au logo tricolore propose aujourd’hui 120 produits pour elle et pour lui – dont des espadrilles, des charentaises, ou encore des maillots de bain – et multiplie les partenariats avec certaines marques françaises de prêt à porter, dont Princesse Tam-Tam pour la Saint-Valentin. Notamment, son chiffre d’affaire s’est élevé à 1,5 million d’euros en 2014 et devrait atteindre les 3 millions en 2015. Et alors que Le Slip Français à fêté l’ouverture de sa première boutique dans le Marais, en octobre dernier, c’est aujourd’hui vers l’export que la marque française souhaite se tourner : une boutique ouvrira prochainement à Hong-Kong et “probablement une autre au Japon très bientôt”.
Pour ouvrir sa boutique éphémère à Los Angeles, et financer le voyage, le Slip Français espère récolter 30.000 dollars. Un objectif qu’il n’aura pas de mal à atteindre selon son fondateur.” Le ‘made in France’ a particulièrement la cote aux Etats-Unis, où pas mal de marques françaises marchent plutôt bien”, explique Guillaume Guilbaut, qui cite l’exemple de St James, avec laquelle Le Slip Français a réalisé plusieurs partenariats. Le jeune entrepreneur projette également d’ouvrir une boutique éphémère à New York pour Noël. On n’a pas fini d’entendre parler de slip aux Etats-Unis.
Saint Patrick: des musiciens bretons défileront à New York
Les Bretons se déplacent une nouvelle fois en force à New York. A l’occasion de la Saint Patrick, les musiciens du Bagad Bro Landerne et du Cercle Eskell an Elorn participeront au grand défilé de la Saint Patrick sur la 5eme Avenue, le mardi 17 mars (12pm-5pm). Allez les applaudir!
Comme cela ne suffit pas, un concert gratuit se tiendra au Central Park Bandshell (Central Park, Naumburg Bandshell) le mercredi 18 mars de 11am-1pm. Et, pour les amoureux de la danse, un traditionnel fest-noz est organisé au The Parlour (250 West 86th St.), le vendredi 20 mars, de 8pm à 1am. Les tickets sont disponibles sur place à $20 ($15 pour les membres de BZH).
Quarante musiciens de Bagad Bro Landern et les vingt danseurs de Cercle Eskell an Elorn donneront aussi un spectacle “éducatif” au Lycée français de New York le lundi 16 mars ainsi qu’au Hunter College High School le jeudi 19 mars.
Duel culinaire franco-italien à Houston
On le sait: les Français sont bien meilleurs que les Italiens dans tous les domaines, notamment en foot et en drague. Mais qu’en est-il de la cuisine?
Pour se faire un avis, la chambre de commerce franco-américaine de Houston et le restaurant Amalfi organisent le mercredi 25 mars un diner-dégustation de vins placés sous le signe des deux pays. Le menu sera riche en spécialités françaises et italiennes. Il y aura des raviolis, du foie gras tarte tatin, de la cuisse de caille… Le tout arrosé au Côtes du Rhône et au vin de Venise notamment. Les plats italiens sont concoctés par Amalfi et les français par Jacques Fox, chef et propriétaire du restaurant Artisans.
Un groupe de jazz accompagnera les coups de fourchettes.
The Inspector Cluzo, des fermiers rockeurs au Texas
“Attends deux secondes! Je suis au milieu des oies et ça fait du bruit.” Interviewer The Inspector Cluzo peut s’avérer acrobatique. Propriétaires d’une ferme en Gascogne, Laurent Lacrouts et Mathieu Jourdain sont éleveurs et producteurs. Ils élèvent des canards et des oies. Le samedi matin, au marché Mont-de-Marsan, ce ne sont pas des CDs qu’ils vendent, mais du foie gras, du confit et des rillettes. Celles de leurs ancêtres.
Le 13 mars, changement de décor. Le duo sera en concert au Texas pour ouvrir le French Cultures Festival à Houston et participer à South By South West à Austin notamment. “Pour nous, jouer aux Etats-Unis, c’est comme proposer à un rugbyman gascon d’aller jouer en Nouvelle-Zélande. C’est une reconnaissance” , confie Laurent Lacrouts, le chanteur du groupe.
Rockeurs au coeur gascon, Laurent Lacrouts et Mathieu Jourdain ont joué dans 44 pays depuis la création du groupe en 2008. Ils parlent gascon à la ferme, français pour philosopher, espagnol pour faire de la politique. Et anglais pour le rock. “Musicalement, les Etats-Unis représentent tout pour nous. Nous respectons les cultures donc c’est important de chanter en anglais sur du rock” .
Leur succès n’est pas le fruit du hasard. En live, le duo envoie du pâté. C’est leur marque de fabrique. Ils y mettent du coeur, comme dans leurs rillettes. “On essaie de travailler sur le goût, dans notre musique comme dans nos produits”, glisse Laurent Lacrouts.
Le groupe est son propre manager. Les deux amis organisent leurs concerts, leur communication et ont créé leur propre label. Un “Do it yourself” musical que leurs fans apprécient et soutiennent. “Pour la promo, on a très vite compris qu’il fallait que les fans soient vraiment impliqués.” Les blogs et les médias sociaux, tenus par leurs supporteurs, sont leurs relais à l’étranger du Japon à l’Afrique du Sud. Un Taïwanais assure ainsi le graphisme de leurs produits musicaux et agricoles.
Prévu pour novembre 2015, un documentaire, “Rock Farmers”, raconte leur vie. “On est debout à 6 heures du mat’ pour gaver les oies, puis on gère notre groupe le matin – avec la Corée, l’Inde, les Etats-Unis, etc. L’après-midi, on va à la ferme.”
Une indépendance qui ne gave pas que les oies. “Parfois, il y a des échecs, notamment en France.” Où les deux mousquetaires ne sont pas les bienvenus, selon eux, après avoir critiqué ouvertement l’organisation des grands festivals français. “Sur les gros festivals, les programmateurs sont des tourneurs qui font passer leurs propres groupes. Et ce, alors que les festivals sont subventionnés.”
Ils envisagent une nouvelle tournée chez l’Oncle Sam en avril 2016 après la sortie de “Rock Farmers”, leur prochain album, prévue en novembre 2015. “Pour nous, aller aux Etats-Unis, c’est retourner aux sources. Mais c’est aussi aller se confronter à une concurrence très forte. C’est comme si des Chinois venaient en France et nous disaient: ‘Mon foie gras, il est meilleur que le vôtre!’ “