On peut y voir tout, ou rien, le glorifier ou y rester indifférent, l’art abstrait a cela de particulier qu’il est perçu de manière différente par chacun.
Venez tenter l’expérience au LACMA lors de l’exposition d’art abstrait “Variation”, qui présente du 16 au 22 mars les œuvres de différents artistes. En les présentant ensemble, dans une disposition particulière, l’exposition vise à mettre en valeur la singularité de chaque création, tout en faisant ressortir leurs ” variations”. Ces mouvements voulus “sous-contrôle” et “réfléchis” proviennent d’artistes qui se sont inspirés de nombreuses créations et images abstraites pour donner vie aux leurs.
Parmi les plus imposantes, figure la création de Mark Bradford, Shoot the Coin, faite de collages superposés, lissés et polis, donnant l’effet d’un graphisme savemment obscurci et ombré.
Les "Variations" de l'art abstrait à Los Angeles
Ryanair annonce (encore) des vols transatlantiques à 15$
Ryanair sait faire parler d’elle. La compagnie aérienne low cost a fait savoir ce matin qu’elle allait se lancer sur le marché transatlantique et fait miroiter d’alléchants tickets à 15$.
Un conseil: ne comptez pas dessus si vous devez voyager dans les prochains mois. Ou les prochaines années… Cette annonce n’est pour l’instant qu’une annonce. La troisième au moins (nous vous avions parlé de la dernière en date en mars 2014).
La nouveauté cette fois: le Conseil d’administration de Ryanair a approuvé le plan d’expansion transatlantique, et lancé le processus d’acquisition des avions nécessaires. Le porte parole de la compagnie refuse de donner une date de lancement, se contentant d’assurer que des discussions sont déjà en cours pour l’acquisition des avions. Mais ce processus prend en général plusieurs années, particulièrement en ce moment où les carnets de commande de Boeing et d’Airbus sont pleins. L’annonce de Ryanair a d’ailleurs été faite dans le cadre d’un plan de croissance sur 5 ans.
Néanmoins la perspective -et la mauvaise nouvelle pour les compagnies traditionnelles pour lesquelles ces liaisons transatlantiques sont très rentables- se rapproche. Bien entendu, comme à son habitude, le prix d’appel de Ryanair n’inclut pas tout. A ces 15 $ il faudra ajouter les “frais” et autres “taxes”. Le Telegraph a calculé que cela porte l’aller-retour autour de 280 dollars, soit nettement moins que le coût des vols transatlantiques les moins chers actuellement.
A SxSW, la France vend son "story telling"
Web-documentaires, plateformes pour créer des contenus multimédias, applications de second écrans, mini-séries web participatives… Au festival South by Southwest, la création numérique à la française tentait de défendre sa patte à l’international.
Plusieurs start-ups ou agences spécialisées avaient fait le voyage au Texas. “Je crois que ce domaine peut être un énorme levier d’influence francaise à l’étranger”, affirme Guillaume Duchemin, directeur du numérique à l’Institut Francais, qui a commandité un rapport sur ce sujet. “Entre notre histoire du cinéma, nos auteurs, le rôle moteur que la France a joué dans le monde des CD-Roms dans les années 90, et nos ingénieurs que tout le monde s’arrache, la France a les ingrédients pour réussir”, juge Samuel Rousselier, fondateur de l’agence Cellules, qui a réalisé divers projets transmédias en France et à l’étranger.
Mais pour cela, la France fait face à plusieurs défis. Tout d’abord un sens de l’ergonomie et de “l’expérience utilisateur” moins poussé qu’aux Etats-Unis – même si ces start-ups entendent prouver le contraire. “Une des autres difficultés, c’est que les auteurs sont omniscients, et ne savent pas toujours travailler avec les développeurs et les graphistes. Alors qu’aux Etats-Unis, c’est le producteur qui a la main, et peut faire avancer plus facilement un projet dans la direction qu’il souhaite”, observe Samuel Rousselier.
Start-up montante de ce domaine, Racontr avait gagné son ticket pour figurer sur le pavillon francais de South by Southwest, financé par BusinessFrance (ex Ubifrance). Sa plateforme permet de créer des contenus digitaux interactifs, afin de raconter une histoire avec du texte, des vidéos, des extraits de réseaux sociaux, des photos… “Notre public, ce sont les journalistes, graphistes, artistes, architectes, photographes, blogueurs, ou toute personne qui a envie de se lancer dans la création web. Ce qu’on offre, c’est une nouvelle manière de raconter une histoire”, explique Grégoire Sierra, le fondateur, qui a grandi entre Mexico, Houston et la France.
Racontr, basé sur un modèle freemium, compte 3 000 utilisateurs, dont quelques gros poissons comme France Télévisions. Grégoire Sierra aimerait profiter de sa venue à Austin pour trouver de nouveaux investisseurs, afin de financer l’ouverture d’un bureau aux Etats-Unis – “un marché très réceptif à ce que l’on fait”. Mais où la concurrence est rude. “Il y a peu de plateformes qui permettent autant de créativité que Racontr, souvent, les plateformes offrent des modèles trop figés, et tous les projets se ressemblent un peu dans leur forme”, argue le patron de Racontr, qui souhaite aussi lever des fonds pour “développer de nouvelles fonctionnalités, en particulier autour de la réalité virtuelle, et du deuxième écran”.
Le deuxième écran, c’est ce qui est au coeur du projet de Slashe, une start-up également sélectionnée pour figurer sous le pavillon français. Mais qui s’est aussi payé le luxe d’avoir son propre stand à part – Slashe a levé un million d’euros il y a quelques semaines, et a signé des partenariats avec IBM ou BNP Paribas.
Cette agence prévoit de lancer le 30 juin sa plateforme de vidéos virales ciblant les “millenials”, la génération des 20-35 ans. Celles-ci (mini-séries, sketchs, clips, documentaires…) seront “enrichies” par des infos envoyées sur une application mobile, qui permettront par exemple, de localiser la scène sur une carte, acheter le produit, connaitre le titre de la musique utilisée, avoir des anecdotes ou des biographies des personnes évoquées, afin de prolonger l’expérience, explique Ambre Maillet, chargée de marketing chez Slashe. “On mise sur le fait que les millenials, qui ne sont plus réceptifs à la publicité traditionnelle, le seront avec ce type d’expériences de story-telling immersif et interactif.” Préparez-vous.
La réalité virtuelle au coeur de SxSW
L’immersion complète dans les mondes virtuels est déjà une réalité à South by Southwest (SxSW).
Les amateurs de jeux vidéos ont beau avoir été déprimés par l’annonce que l’arrivée du très attendu casque de réalité virtuelle Oculus a encore été retardée, la VR (pour virtual reality) est partout. Pendant que les joueurs s’agitent à la Gaming exposition, les réalisateurs du film Interstellar proposent aux festivaliers d’expérimenter la sensation d’évoluer en apesanteur dans le décor du vaisseau du film provisoirement installé au centre-ville d’Austin. Tandis que ceux du film Divergent proposent de se soumettre à une série de tests visant à mesurer son degré de divergence comme le fait un personnage du film capturé par une faction de la trilogie.
Et la réalité virtuelle ou “VR” fait aussi l’objet de toutes les attentions des professionnels d’internet, du cinéma et de la musique qui ne veulent pas manquer les prochains tournants que prendront les effets spéciaux dans les films ou les concerts à “South by”.
Dans l’effervescence actuelle, les Français ne sont pas en reste. « Notre société a mis au point une technologie unique permettant d’extraire un fichier vidéo unique de notre caméra à 360° haute définition 360cam qui peut instantanément être lu dans un lecteur vidéo dédié compatible avec YouTube et Google Views », annonce par exemple Marian Le Calvez, responsable de la filiale américaine de la société lilloise Giroptic sur le pavillon de la French Tech à South by Southwest.
Tout près de lui, le patron de Catopsys, Daniel Duhaubout (photo), propose une solution permettant de projeter une image sur l’ensemble des parois d’une pièce après sa modélisation 3D, y compris le sol et le plafond, sans oublier une sonorisation interactive résultant en une véritable “stéréovision”, selon l’expression de l’entreprise. « Contrairement aux casques de réalité virtuelle qui isolent, Immersis permet de partager une expérience de réalité virtuelle avec ses proches depuis son canapé, comme on le ferait pour un film. Et il suffit de porter un marqueur pour pouvoir se déplacer dans cette réalité virtuelle », que ce soit un jeu vidéo, un film ou un nouveau format de média qui émergera de ces innovations, déjà en prévente par internet aux prix de 499$ et 1800€ respectivement.
De la simulation des risques industriels à la photographie de biens immobiliers mis en vente en passant par la formation et l’imagerie médicale, ces technologies made in France ont d’abord intéressé les professionnels. Mais par l’intermédiaire des éditeurs de jeux vidéo et des studios des cinémas, ces solutions devraient bientôt toucher le grand public. Et « nous répondrons à tous les marchés », assure Marian Le Calvez pour Giroptic, qui a développé des accessoires pour les professionnels du spectacle comme pour les particuliers qui voudraient surveiller leur domicile en leur absence en remplaçant une des ampoules de leur maison par une 360cam (pouvant donc être fixée sur une douille).
Même son de cloche chez Catopsys : « Nous travaillons depuis le départ avec les éditeurs de jeux vidéo, car les entreprises ayant recours à la réalité virtuelle pour former leurs salariés utilisent leurs moteurs. Et nous sommes contactés tous les jours par des sociétés imaginant de nouveaux usages. »
Pardon My French enterre Casimir
Casimir avait fait son temps. Le bistrot français de l’East Village, bien connu des expatriés, a baissé le rideau il y a deux mois pour rouvrir le lundi 9 mars sous le nom de Pardon My French.
Nouvelle carte, nouveaux meubles, nouveau bar : les deux propriétaires, Mario Carta et Antonin Brune, ont voulu donner un coup de jeune à cette institution. “Les gens avaient un peu tendance à nous oublier”, reconnait Mario Carta, originaire de Metz, qui a repris Casimir il y a quatre ans. Le restaurant avait ouvert en 1999, pionnier du renouveau de l’East Village et de l’Avenue B.
Le lifting se voit tout d’abord dans le décor. Une grande table commune en carrelage – une “table d’hôte” – occupe une partie de la salle. On peut y manger de chaque côté, façon auberge. Derrière, les propriétaires ont changé quelques meubles, mais le décor reste de la même veine, dans un style de bistrot français. Une jolie terrasse, encore en chantier, permettra de prendre un brunch au soleil et au calme pendant les beaux jours.
Du côté de la carte, les escargots, le poulet rôti ou la soupe à l’oignon de Casimir ont disparu. Seule l’entrecôte, classique éternel, continue de figurer dans la liste. “L’idée, c’est de sortir du côté très classique français pour aller vers d’autres produits, d’autres plats plus exotique, plus modernes”, explique Antonin Brune, 25 ans, qui a commencé comme serveur chez Casimir avant de s’associer au patron.
L’essentiel est servi sous forme de petites assiettes de type tapas, à partager. Quelques exemples ? Canard à l’armagnac, chorizo et saucisse italienne sur polenta, acras de morue à la créole, os à moelle rôti au thym, tartare de boeuf. Nous n’avons pas encore pu goûter ces recettes signées par leur nouveau chef, un Brésilien qui travaillé plusieurs années dans divers restaurants français. Pardon My French propose aussi un “bottomless brunch” à 25 dollars, avec un Bloody-Mary maison infusé au raifort.
Enfin, l’ex salle annexe de Casimir a été dépoussiérée et transformée en joli bar à cocktail, où s’alignent les préparations et ingrédients colorés dans des bocaux de verre. Simon Sebbah, mixologiste de 24 ans, a composé la carte. Ce Français, qui travaillait lui aussi à Casimir, s’est formé aux cocktails à Londres, et vous servira ses spécialités.
L'angoisse du "pitch" à SxSW
French Morning est au festival South by Southwest (SxSW), à Austin pour y suivre les start ups françaises venues se faire une place dans l’un des plus grands rassemblements consacrés aux nouvelles technologies aux Etats-Unis.
Ce deuxième épisode de FM@SxSW s’intéresser au “pitch”, que toute startup qui se respecte doit maîtriser. Moins facile pour les Frenchies que pour les Américains…
Un gala pour l'Hermione à Palm Beach
Les Amis de l’Hermione en Floride remettent le couvert. Après deux évènements destinés à promouvoir le voyage de la réplique du navire de La Fayette mi-2015 aux Etats-Unis, le groupe organise un diner de gala à Palm Beach.
Le rendez-vous aura lieu le mardi 24 mars de 6pm à 10:30pm au Sailfish Club of Florida autour du thème de l’amour que Thomas Jefferson vouait à la France. Jefferson avait accueilli le Français lors de son retour aux Etats-Unis en 1824-1825. Les convives auront le droit à un diner au champagne préparé par le chef Rocco Patel, le chef du Sailfish Club. Des séjours en France et des objets de collectionneurs de vins seront mis aux enchères. Les donateurs pourront participer à une réception à bord du navire lors de son escale le 28 juin 2015 à Philadelphie.
La "réalité augmentée" française au festival SxSW
French Morning est au festival South by Southwest (SxSW), à Austin pour y suivre les start ups françaises venues se faire une place dans l’un des plus grands rassemblements consacrés aux nouvelles technologies aux Etats-Unis.
Ce premier épisode de FM@SxSW est consacré à deux sociétés: Augment, spécialiste de la “réalité augmentée”, et Adways, qui fait de la “vidéo augmentée”.
Un défilé de kimonos à Miami Beach
Vous avez des envies d’Asie sans avoir la chance de vous y rendre? Eh bien l’Asie viendra à vous ! Cette année le Miami Beach Botanical Garden et le le consulat du Japon s’associent dans le cadre de la 4 eme édition du Japanese Spring Festival pour présenter un grand défilé dédié à l’art du Kimono dans le jardin botanique, le dimanche 22 mars à 1 pm.
Lors de cette ode à la beauté japonaise, une douzaine d’ensembles traditionnels dessinés par le créateur Hiromi Asai seront presentés, après avoir été exposés dans les pages du magazine Vogue, et dans les défilés de la Fashion week. A cette occasion, le créateur japonais viendra s’exprimer pour présenter les différentes étoffes de kimonos, ainsi que leur histoire et méthodes de confection. Les invités se verront ainsi immergés le temps d’une journée dans une histoire exotique et traditionnelle, et auront aussi l’occasion d’admirer la beauté du jardin botanique de Miami Beach.
A SxSW, des start-ups françaises sur les traces de Deezer
Tous musiciens ? Les tablettes et téléphones, combinés à la richesse d’Internet, n’ont jamais rendu l’accès à la musique si facile et ludique, et c’est sur ce créneau que plusieurs start-ups françaises présentes à South by Southwest ont choisi de se placer. Chacune espérant réussir aussi bien que Deezer, le grand frère modèle.
« Le monde des start-up liées à la musique est très européen. Deezer est français, Spotify suédois, SoundCloud allemand, Shazam anglais… Idem pour les fabricants de logiciels, et les grands DJs », explique Jean-Baptiste Hironde, 28 ans, rencontré sur le pavillon français.
Pour lui, pas de doute que la France a une carte à jouer dans ce secteur. Edjing, sa start-up, en est l’illustration : son application pour mixer et jouer au DJ sur son iPhone ou iPad fait un carton. « Nous avons 25 millions de téléchargements, et on devrait atteindre 100 millions à la fin 2015 », prédit ce DJ et ingénieur originaire de Versailles (« comme Daft Punk et Phoenix »), qui emploie 28 personnes à Boulogne. Ces chiffres conséquents permettent à la start-up d’être rentable, alors que ses utilisateurs payants ne représentent moins de 2% du total. Elle a levé 2,5 millions d’euros – parmi ses investisseurs, figure Daniel Marhely, fondateur de Deezer.
A SxSW, Jean-Baptiste Hironde était là pour créer des contacts en vue d’une prochaine installation de bureaux à New York : Edjing compte 40% de ses utilisateurs aux Etats-Unis. Il en a aussi profité pour présenter son Mixfader, sur le marché à l’été 2015, et premier pas de la start-up dans l’univers des objets connectés. Ce petit crossfader, relié en Bluetooth à l’application, permet de “scratcher” – une sensation et des mouvements qu’il était difficile de dématérialiser.
Les objets connectés musicaux, c’est aussi le domaine de Phonotonic. Cette start-up parisienne vient de lancer ses petites balles en plastique colorées, dotées de capteurs et reliées à une application iPhone ou iPad. Celles-ci permettent de mixer de la musique électro au rythme de ses mouvements, d’ajouter des « beats », des effets qui varient selon l’amplitude de son geste… La demo de Nicolas Rasamimanana, le fondateur, a captivé le public.
Ses ventes, en France, ont décollé – même si elles restent à petite échelle. Pendant les trois premières semaines, il en a vendu 480, à 80 euros pièce. « C’était au-delà de nos espérances », confie Nicolas Rasamimanana. Il faut dire que question son, il s’y connaît : il a travaillé pendant 10 ans à l’Ircam, la Mecque de la création musicale en France. « J’utilisais ce type de technologie pour des musiciens professionnels, et l’idée, c’était de démocratiser tout cela », raconte celui qui emploie six personnes, et est en train de boucler sa première levée de fonds, et compte mettre son gadget musical sur le marché américain d’ici quelques mois.
Sur une table à coté, Bastien Sannac avait fait le voyage pour présenter Meludia, une application qui permet de développer l’oreille musicale avec différents exercices et jeux – une manière d’apprendre la musique de façon autonome. « C’est difficile pour les professeurs d’enseigner l’oreille. C’est un travail long, il faut le faire tous les jours… Pourtant, c’est quelque chose d’essentiel, et tous les musiciens qui s’éclatent ont une belle oreille », affirme-t-il.
Parmi ses clients – qui utilisent l’application sous forme gratuite ou payante – figurent des musiciens (des débutants aux experts), des écoles de musique, des universités, des conservatoires… Meludia, qui emploie 22 personnes a Paris et a levé 750 000 euros depuis sa création, vise aussi le marché américain – qui représente aujourd’hui 10% de ses utilisateurs. “On discute avec la maire de New York pour équiper les écoles de la ville”, confie-t-il.
Rendre la musique accessible à tous, c’est aussi le créneau de Jellynote. Son site, pensé en particulier pour des guitaristes autodidactes, fait défiler partitions, vous prévient si vous jouez faux, si vous n’êtes pas en rythme… Jellynote peut aussi synchroniser la partition avec une vidéo. La start-up revendique 1,3 million de visiteurs uniques mensuels sur son site.
L’année dernière, Jellynote gagné le French American Entrepreneurship Award, et depuis, Baptiste Poirier, l’un des co-fondateur, a déménagé aux Etats-Unis. Le reste de l’équipe est restée à Paris. « Au début, on était que web, et on vient de sortir les versions iPad, iphone et Android. On a eu 10 000 téléchargements sur chaque appli en 10 jours », se réjouit Adrien Cognée, 27 ans, co-fondateur. Il espère que cette montée en puissance aidera Jellynote à trouver des investisseurs américains. Qui risquent de beaucoup entendre, pendant ce salon, les mélodies des start-up françaises.
Dating à New York: j'ai beau être un mec, je rame
Elle s’appelait Jennifer. Elle avait 28 ans. Nous avions fait connaissance un beau soir de février sur l’app de dating Tinder. Notre échange via le “tchat” de l’app avait commencé par les banalités de rigueur… (“tu viens d’où?” , “qu’est-ce que tu fais?” ). Elle m’a demandé comment s’etait passée ma Saint-Valentin. Je lui ai répondu: “Comme la Saint Christophe” . Elle a rigolé (“hahahaha“). Elle avait fait des cookies avec ses copines. J’ai rebondi en sortant le grand jeu: “Moi, je fais une ratatouille excellente!” Ce fut notre dernier échange. Sans doute impressionnée par ce coming-out culinaire, elle ne m’a plus jamais écrit. Même pas un “au revoir” ou un “désolée, j’ai piscine” . Rien. La ratatouille avait été fatale.
Pendant des années, les sites de rencontres, la presse, la télévision nous ont inculqué l’idée que New York était le paradis de l’homme trentenaire célibataire. “Trouver une Américaine, ça sera facile pour toi. Il y a plus de femmes célibataires que d’hommes célibataires, me répète-t-on souvent depuis que je suis arrivé ici. Elles vont adorer ton accent français” . Mais même l’accent frenchy ne saurait venir à bout des cohortes de femmes “trop occupées” , désillusionnées, archi-sollicitées, déjà prises ou simplement “not interested” qui peuplent cette ville aux relations volatiles.
Je me suis souvent demandé si cette difficulté à rencontrer quelqu’un venait de moi. Un ami m’a tout de suite rassuré. “New York, c’est déprimant quand t’es seul. T’as l’impression que les gens ne sont jamais disponibles pour toi. Mais ce n’est pas de ta faute, résume un ami qui a trouvé l’amour de sa vie après des années de galère. C’est juste comme ça ici. Il faut le savoir et ne pas le prendre pour soi” .
Tinder paraissait comme le bon endroit se remettre sur le marché du cœur new-yorkais, où prospectent des centaines de milliers d’âmes seules, chômeurs de plus ou moins longue durée. Dans la bouche d’un ami, cette app’ avait un goût de paradis: “Tu peux rencontrer des filles en étant aux toilettes!” .
Tinder est à l’image de New York: on y trouve des belles, des moins belles, des grandes, des petites, des brunes, des blondes, des mamans, des célibataires endurcies, avec armes à feu ou sans armes, en colère ou souriantes, à la recherche du prince charmant ou pas. On peut choisir d’ “aimer” ou de “rejeter” les profils proposés d’un simple mouvement de pouce.
Six mois plus tard et quelques “dates” au compteur, il a fallu se rendre à l’évidence. Mon bilan était aussi reluisant que celui de François Hollande sur l’emploi. Sur 14 conquêtes virtuelles, que j’ai conservées dans mon app’, on trouve donc Jennifer la victime de la ratatouille; 12 belles filles qui n’ont même pas daigné répondre à mes “hey” ou “bonjour!”, et une qui m’a contacté en écrivant: “Tu es scorpion, je suis poisson. Est-ce que tu penses que ça peut marcher entre nous?” Face à la complexité de la question,j’ai préféré attendre que Saturne et Mars soient alignés. “Tinder t’habitue à avoir toujours plus. Ça te donne le sentiment que les hommes sont toujours à disposition. Que le prochain sera toujours mieux que le précédent” . Il fallait s’y habituer : j’étais de la chair à canon.
La roue tourne
La galère des hommes est le reflet d’un nouveau rapport de forces entre les sexes. Contrairement au mythe, il y a dans la Grosse Pomme plus d’hommes célibataires entre 20 et 34 ans qui n’ont jamais été mariés que de femmes dans la même situation – 742.400 hommes contre 729.500 femmes. Ces chiffres, tirés du recensement de 2010, ont été compilés par le très sérieux Economic Development Corporation, une agence dont la mission est de recueillir des statistiques sur la ville pour aider ses entreprises. En d’autres termes, messieurs, la roue tourne.
Philou (tous les noms ont été changés), un beau gaillard avec un cœur d’artichaut, a pris cette nouvelle donne dans la face. Et il en a marre. “J’ai rencontré quatre filles. Je pensais que ça c’était bien passé. ” Si seulement. La première voulait privilégier sa carrière et, pour ne rien arranger, avait une méfiance profonde des hommes. La seconde était “trop occupée” pour caser une relation dans sa vie. La troisième répondait poliment à ses propositions de sortie, sans jamais donner suite. La quatrième s’est volatilisée sans donner de raison. “Elle a certainement trouvé un mec, avance Philou, le moral dans les chaussettes. New York, c’est comme ça: tu t’absentes pendant deux semaines et tu te rends compte à ton retour que la fille que tu aimais bien a rencontré quelqu’un d’autre” .
David a lui aussi enchainé les “dates” . Et aujourd’hui, il en a marre qu’on lui dise que c’est facile pour les hommes. “Une fois, raconte-t-il, une fille m’a demandé si j’avais des papiers. Une autre m’a demandé où j’habitais, et quand elle s’est aperçue que j’étais à 45 minutes de train de chez elle, elle a laissé tomber. ”
Matthieu est lui bien content d’avoir trouvé une copine et de s’être tiré de cet enfer. Sinon, il aurait eu du mal à payer son loyer. “T’as des filles qui veulent juste manger gratos au restaurant. A la fin du mois mec, j’étais fauché!” s’exclame-t-il en me contant ses exploits de serial-dateur autour d’un café.
Le problème, c’est que New York produit des cœurs de pierre, chez les hommes comme chez les femmes. Les hommes ont certainement une responsabilité dans cette situation. Certains d’entre nous sont des Zidane de la lourdeur. “Un gars m’a proposé de passer chez moi un soir avant d’aller prendre un verre. Euh, ce n’est pas l’inverse qui se produit à la limite? ” , se souvient Caroline, une amie française qui a pratiqué Tinder. Certaines Françaises sont excédées par le manque de galanterie des Américains. “Un d’eux regardait son portable en permanence. Je suis partie” , s’exclame une autre amie. Alors que faire? Etre patient. Et surtout ne pas parler de ratatouille.
Excitation bretonne avant le défilé de la Saint-Patrick à New York
Loïc Pezennec, président du Bagad Bro Landerne, ne cache pas son enthousiasme. Le 17 mars, le groupe de musique traditionnelle bretonne défilera sur la 5ème avenue lors de la “Parade de la Saint-Patrick”. “Oui, je suis excité. C’est une très très belle aventure pour les 60 personnes qui participent à cette parade.”
Le groupe sera accompagné du Cercle celtique Eskell an Elorn de Landerneau, un groupe de 20 danseurs.
Ce n’est pas la première fois que des groupes bretons participent à la mythique parade new-yorkaise. “Il y en a déjà eu quatre lors des dix dernières années” se souvient M. Pezennec. Les liens entre les Etats-Unis et la Bretagne sont forts : terre d’émigration, la Bretagne a vu beaucoup de ses enfants traverser l’Atlantique. “A titre personnel, mon mari a son cousin qui habite ici” , confie Valérie Perron, présidente du Cercle celtique.
Promouvoir les produits bretons
En plus des 60 musiciens et danseurs, la délégation bretonne sera composée d’élus locaux et de chefs d’entreprises. Le maire de Landerneau, Patrick Leclerc, ainsi que ses adjoints feront le déplacement. Sept entreprises de la ville, désirant exporter ou approfondir leur marché américain, les accompagneront. Il y aura notamment le Comptoir irlandais, fabriquant de produits irlandais (du textile aux alcools) qui souhaiterait ouvrir un magasin à New York.
Les intérêts économiques ne sont cependant pas l’aspect principal de cette épopée celtique. “Il faut que les gens viennent vers nous pour nous parler. Nous sommes là pour échanger. C’est une ouverture sur le monde” s’enthousiasme Valérie Perron. Traditionnellement en rond, la danse du Cercle celtique s’organisera différemment sur la 5ème avenue : “en danses individuelles, pour aller de l’avant.”
Les danseurs du Cercle celtique Eskell an Elorn seront en costumes traditionnels “de 1890 à 1910.” Le bagad interprétera des mélodies “issues du peuple” en cornemuses et batteries écossaises accompagnées de bombardes et de percussions.
Une tradition qui n’a pas pris une ride. Les musiciens et danseurs sont jeunes pour la plupart. “Sur les 40 musiciens, une quinzaine sont mineurs… mineurs dans le sens américain!” s’esclaffe Loïc Pezennac.
Les groupes interviendront au Lycée français de New York et au Hunter College High School pour des concerts “éducatifs”. “Nous voulons désormais transmettre la culture bretonne dans les lycées américains” , explique Véronique Gautier, co-présidente de BZH NY, l’association des Bretons de New York. Ils organiseront aussi un cours de danse bretonne le vendredi 20 mars à 5 pm au pub irlandais “The Parlour”. Tenue traditionnelle exigée.