Apprendre une langue très jeune rend plus ouvert et tolérant: voici la conclusion d’une étude dirigée par Krista Byers-Heinlein, chercheuse à l’université Concordia, à Montréal, parue dans l’édition de mars 2015 de la revue Developmental Science.
La chercheuse a mené une expérience auprès de 48 enfants, bilingues et monolingues, âgés de cinq ans. “Nous leur avons raconté l’histoire suivante : Benjamin est né de parents chinois, mais a été adopté immédiatement par des Anglais. Quelle langue va-t-il parler, anglais ou chinois ? Les bilingues tendent à penser qu’il va parler anglais. Tandis que la majorité des monolingues répondent qu’il va parler chinois.”
Ensuite, la chercheuse a posé aux enfants une autre question : Benjamin est un petit hibou, né de parents hibous. Il a été adopté par une famille de chiens. Va-t-il courir ou voler ? Et va-t-il aboyer ? Cette fois-ci, les enfants monolingues ont pensé, en majorité, que le petit hibou allait voler… Tandis que les bilingues, et en particulier les “bilingues séquentiels” (ceux qui ont appris une seconde langue dans un deuxième temps, à partir de 3 ans), ont eu tendance à répondre que ce petit hibou allait courir, comme un chien. En bref : les enfants bilingues ont tendance à penser que tout est acquis, rien n’est inné.
Selon la chercheuse, ce mode de pensée les prédispose à une forme de tolérance et d’ouverture à la différence. “Les stéréotypes, les préjugés, le racisme des adultes dérivent d’une forme de pensée essentialiste très ancrée, explique la chercheuse. Nous montrons que l’apprentissage d’une seconde langue très tôt dans la vie change la manière dont les enfants perçoivent leur environnement, et modifie leur façon de penser. L’apprentissage d’une seconde langue permet de faire comprendre aux enfants très jeunes que certaines choses sont acquises, et non innées.”
L’étude est partie d’un constat, dressé par divers travaux de recherche : les jeunes enfants ont tendance à penser que les traits caractéristiques des individus, leurs goûts, leurs préférences alimentaires ou vestimentaires sont “innés”. Bref, qu’ils sont déterminés dès la naissance plutôt qu’acquis en fonction du milieu environnant.
Les enfants bilingues sont moins enclins à ces raisonnements “essentialistes”, montre la chercheuse en psychologie. “Grâce à notre découverte, selon laquelle le bilinguisme atténue les croyances essentialistes, nous sommes portés à croire que l’apprentissage d’une seconde langue durant l’enfance pourrait favoriser l’acceptation de la diversité sociale et physique chez les humains.”
Le bilinguisme précoce, rempart contre le racisme
La petite fille de Paul Rosenberg ouvre une galerie à New York
Marianne Rosenberg, petite-fille du célèbre marchand d’art français Paul Rosenberg, dont les toiles ont été pillées par les nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale, ouvre sa propre galerie d’art le 7 mars dans l’Upper East Side.
En 1940, Paul Rosenberg, l’un des plus grands collectionneurs et marchands d’art moderne de son époque, est contraint de fermer sa galerie parisienne et de fuir la France avant l’arrivée des nazis. Il laisse derrière lui, cachées dans un coffre, des centaines de toiles de maître signées Picasso, que le collectionneur a représenté pendant deux décennies, Matisse ou encore Braque, des tableaux dont les nazis ne tardent pas à s’emparer, 400 au total. Exilé à New York, Paul Rosenberg décide de poursuivre ses activités et d’y ouvrir une nouvelle galerie d’art. Soixante-quinze ans plus tard, sa petite-fille Marianne Rosenberg choisit de perpétrer l’héritage artistique familial en ouvrant à son tour une galerie au 19 East 66th, située à une dizaine de blocs de celle de son grand-père, reprise par son père et fermée à la mort de celui-ci en 1987.
Dans la famille Rosenberg, c’est une autre petite fille du collectionneur qui est connue du grand public: Anne Sinclair, cousine de Marianne (Paul Rosenberg a eu deux enfants, Micheline, mère d’Anne Sinclair, et Alexandre, père de Marianne). La journaliste et ex-épouse de Dominique Strauss-Kahn a raconté dans un livre l’histoire de son grand-père. En septembre dernier, lors de la sortie de l’ouvrage aux Etats-Unis, elle expliquait à French Morning comment elle avait “retrouvé des correspondances entre Paul Rosenberg et ses peintres, exhumé des “papiers de famille”, interrogé des proches et retourné sur les traces de sa famille”.

Sur ce livre, Marianne Rosenberg ne souhaite pas s’exprimer et note simplement qu’il s’agit des souvenirs de sa cousine. “Ayant vécu au dessus de la galerie, ayant vécu l’art au quotidien, mes souvenirs sont différents”, précise la collectionneuse. Son père, Alexandre, s’associa à Paul après la guerre et ensemble, père et fils se lancèrent dans une grande quête pour récupérer les toiles volées par les nazis. Ensuite, “ma mère, ma soeur et moi avons travaillé à la recherche des toiles de façon très active, explique Marianne Rosenberg. Pour Anne [Sinclair], c’est plus récent mais elle est engagée avec nous au quotidien.” Au fil des années et des décennies, quelque 340 oeuvres sur les 400 volées, ont pu être récuperées.
La galerie Rosenberg & Co perpétuera la tradition artistique familiale en exposant des toiles impressionnistes, d’art Moderne, à travers les cubistes notamment, mais aussi d’artistes contemporains. La première exposition “Inspired by History” (du 7 mars au 25 avril) présentera des peintures, des sculptures et des dessins d’artistes de la fin du XIXe et du XXe siècles promus par Paul Rosenberg et son frère Léonce qui avait lui aussi une galerie à Paris. Vous pourrez ainsi admirer des oeuvres de Pierre Bonnard, Georges Braque, Henri Hayden, Peter Kinley ou encore Pablo Picasso dont un dessin/aquarelle invitant à venir visiter la galerie parisienne de son ami Paul Rosenberg. Parmi les oeuvres exposées, qui appartiennent toutes à Marianne Rosenberg, beaucoup seront en vente.
Avocate internationale jusqu’en juin dernier, Marianne Rosenberg a décidé de ranger la robe pour consacrer son temps à cette galerie dont elle avait le projet depuis de très nombreuses années.”Il s’agit pour moi de concrétiser mon amour pour l’art et de rendre hommage à mes aïeux qui m’ont inspiré, m’ont fait découvrir l’art et me l’ont fait vivre au quotidien”. Née au milieu des toiles, au premier étage de la galerie new-yorkaise de son grand-père, reprise ensuite par son père, l’héritière a été bercée par l’art toute sa vie.
Un point gratuit sur votre situation juridique et fiscale à San Francisco
Mariage, succession, donation, cession de biens en France: ces questions peuvent devenir un véritable casse-tête pour les expatriés français aux Etats-Unis, tiraillés entre deux systèmes juridiques.
Pour faire le point sur la situation juridique et fiscale des Français de la Baie, l’Alliance française de San Francisco accueille, le samedi 21 mars (2pm), un groupe d’avocats et de notaires spécialisés dans les dossiers franco-américains. Une séance de questions-réponses aura lieu à 5pm. Et un cocktail à 5:30pm pour finir en beauté.
L’événement est gratuit.
Les intervenants:
– Marjorie Devisme, directrice du Centre national de Droit européen
– Maitre Denis-Pierre Simon, notaire, président du Centre notarial de Droit européen;
– Olivier Sureau, expert-comptable spécialisé dans les dossiers franco-américains;
– Maitre Paul Tour-Sarkissian, avocat au barreau de Californie et de New York ;
– Maitre Oliver Combe, notaire à Paris, spécialisé en gestion de patrimoine et en droit international ;
– Rache Brasso, vice president, trust office manager, Bank of the West
Pilotez votre projet immobilier depuis les Etats-Unis avec My Expat
(Article partenaire) Vous souhaitez investir dans un appartement ? Vous êtes à l’affut d’une opportunité? Vous êtes réticent à gérer vos travaux depuis l’étranger ? L’équipe de My Expat vous propose une solution clé en main à l’image de sa dernière création.
My Expat est parti du constat que les meilleures affaires sont souvent des appartements à rénover, car le prix d’achat est plus attractif, et ils présentent également l’avantage de pouvoir repenser un espace ou de l’optimiser (qui plus est pour des petites surfaces).
A partir de ce constat, Laurent B, un client expatrié de l’agence à Singapour avait pour objectif d’investir dans un T2 à Paris pour le mettre en location. Il possédait un budget global de 350.000€ et était ouvert à d’éventuels travaux. My Expat lui a donc proposé la stratégie suivante : cibler des biens aux alentours de 300.000€ (tout en conservant ses critères de base : beau quartier, en étage, deux pièces) et attribuer le reste du budget à la réalisation des travaux.
Démarrage du projet
Après quelques visites, My Expat a identifié un appartement situé rue des Dames dans le 17eme arrondissement qui possédait un bon potentiel de rentabilité notamment grâce à sa localisation. Son prix, 320.000€, en revanche semblait au dessus du marché et My Expat a conseillé Laurent sur le niveau de l’offre à soumettre.
Après quelques négociations avec le vendeur, une offre à 280.000€ a finalement été acceptée et le chantier a pu commencer.
Le client souhaitait un appartement de standing afin de pouvoir le mettre en location institutionnelle (location à des sociétés pour le compte de leurs expatriés). Cette formule à l’avantage minimiser le risque locatif tout en améliorant nettement la rentabilité.
Organisation des travaux
L’appartement était entièrement à refaire et initialement vide. Après avoir validé les détails des travaux à effectuer avec Laurent, My Expat a démarré les travaux en organisant l’intégralité du projet à la place de l’acquéreur : coordination, proposition, suivi et réception pour arriver au résultat final en quelques mois.
My Expat a proposé à l’acquéreur une solution de réaménagement clé en main: repenser totalement l’appartement afin d’optimiser l’espace et le rendre attractif. La salle de bain a donc été totalement détruite, pour avoir des toilettes séparées et une entrée salle de bain dans la chambre.
My Expat a également préconisé d’ouvrir la cuisine pour donner de l’espace au séjour et gagner en luminosité.
Durant toute la durée du projet, l’agence a fourni des rapports hebdomadaires au investisseur qui, même expatrié à Singapour, a pu suivre l’évolution de son projet immobilier à Paris en temps réel.
Durée : 2 mois
Cout : 40 000€
Ameublement et décoration
La location institutionnelle étant meublée, My Expat a également organisé l’ameublement. Il a fallu 1 mois pour meubler et décorer entièrement l’appartement. Le choix s’est porté sur une décoration sobre, élégante et épurée afin de convenir au maximum de personnes.
Durée : 1 mois
Cout : 11 000€
Résultat après trois mois de travail: un appartement de 30m2 refait à neuf et loué 1400€/mois pour une rentabilité d’envions 5% (voir photo ci-dessus).
Contactez MyExpat pour étudier votre projet
Le site de MyExpat
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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.
Education française Austin chausse ses baskets pour le français
Les enfants pourront se déguiser, mais attention à toujours pouvoir courir! L’EFA a aussi prévu des jeux collectifs (basket et volley) et une compétition de ballons crevés avec à la clef des places de cinéma. Une aire de jeux sécurisée sera aussi à disposition pour les plus petits.
Les Frenchies en force à SxSW
Pour sa deuxième édition, le French Tech Club, organisé en marge de South by Southwest a élu domicile dans les jardins de l’ancienne représentation diplomatique française auprès de la République du Texas : la Légation française.
Plutôt timides jusqu’alors dans la partie “interactive” du festival, les Français ont commencé à se réveiller l’an dernier. Le French Tech Club, initié par l’agence AF83, avait accueilli plus de 3.300 personnes en 3 jours. Cette année, les organisateurs voient encore plus grand. Le nouvel espace permet au French Tech Club et à son partenaire angevin, l’association Austin Angers Créative (créée pour regrouper tous les acteurs de la gastronomie, de la musique, du numérique et du cinéma angevins intéressés par le marché américain), d’ouvrir, en plus d’une scène et d’un espace d’exposition, un double espace de restauration. A côté du food truck qui assurera l’essentiel de la restauration sur place, un véritable restaurant éphémère, le French Bistro, va ainsi voir le jour pour seulement six jours et une cinquantaine de repas gastronomiques à chaque service.
La scène du French Tech Club accueillera des projections de films français en avant-première, en plus des conférences, pitchs de startups et concerts. « Il s’agit de faire vivre un lieu dédié à la culture française de façon générale » explique le co-fondateur Louis Montagne, le patron d’AF83. « Une tranche de culture française, fraîche, osée et révolutionnaire, posée dans un écrin de verdure à la française »… et susceptible d’attirer partenaires et investisseurs.
Une rencontre avec les organisateurs du festival bien en amont de la deuxième édition du French Tech Club (et la 27e de South by Southwest) a permis de multiplier les interventions de Français dans le programme officiel (à retrouver sur le site du French Tech Club), et devrait, avec le pavillon français situé dans l’espace d’exposition du festival, démultiplier les chances de faire des touches.
Il faut un badge pour assister à tous les évènements inscrits au programme officiel de South by Southwest. En revanche, l’ensemble des concerts et présentations qui auront lieu au French Tech Club, et en particulier la rencontre géante d’entrepreneurs et la présentation de l’écosystème d’Austin du dimanche 15 mars, et les deux après-midis de concerts du mercredi 18 mars (concerts Austin Angers) et du vendredi 20 mars (concert France Rocks) sont entièrement gratuits et ouverts au public.
Marc Levy présente son nouveau livre chez Albertine
Marc Levy a rendez-vous chez Albertine le mardi 10 mars (7pm). L’écrivain présentera à ses fans son nouveau roman Elle et lui, une comédie romantique dans laquelle figurent des personnages célèbres issus de son premier succès Et si c’était vrai…
Paul, personnage secondaire dans le pemier roman de Marc Levy, est aujourd’hui un écrivain qui vit à Paris. Il rencontre Mia, une actrice célèbre en Angleterre, avec qui il se lie d’amitié. En tombera-t-il amoureux? Elle et lui est le seizième roman de Marc Levy. Après 33 millions d’exemplaires traduits dans plus de 40 langues, Marc Levy vit désormais à New York avec son épouse et son fils.
If Only It were True, la traduction de Et si c’était vrai, s’est vendu à plus d’un demi-million d’exemplaires aux Etats-Unis et a été adapté au cinéma. La rencontre, en français, est gratuite et ouverte au public.
Le Quai Branly amène les Indiens au Met
C’est une première pour le Met. L’exposition « Indiens des plaines », présentée dans le musée de New York du lundi 9 mars au 10 mai, est le fruit d’une longue collaboration entre les deux institutions. Avec plus de 140 objets et œuvres d’art puisés dans 500 ans de civilisation amérindienne, « Indiens des plaines » révèle l’évolution artistique des Indiens d’Amérique du nord avant leur confrontation avec les premiers Européens au XVI eme siècle jusqu’à nos jours.
« C’est un immense honneur pour nous de pouvoir accueillir des pièces aussi anciennes et rares, souvent conservées par les musées européens » se réjouit Thomas P. Campbell, directeur du célèbre musée d’art new-yorkais.
A travers sept parties dont certaines recouvrent plusieurs centaines d’années, on y découvre les richesses d’une terre qui a vu défiler les peuples et les traditions : entre l’ouest du Mississipi et les montagnes Rocheuses, mais aussi le Canada et le Golfe du Mexique, plusieurs dizaines de tribus ont habité, évolué puis migré. De l’arrivée des premiers groupes nomades de chasseurs de bisons, à l’installation de tribus en bordure des rivières, jusqu’aux changements provoqués par l’arrivée des premiers Européens – dont l’utilisation progressive du cheval et les premières maladies – tout est minutieusement reconstitué.
Les tribus sont nombreuses : Sioux, Apaches, Cheyennes, Kiowa … Les créations sont riches, diverses, et retranscrivent de façon surprenante les bouleversements à l’œuvre au sein des populations. Coiffes et parures de plumes ayant appartenu au chef indien Lakota (1822-1909), vêtements et sacs en peau de bison, premières sculptures et représentations de chevaux sont délicatement exposés et placés par ordre chronologique.
La plupart des pièces ont été prêtées par le musée du Quai Branly à Paris, qui « incarne un nouveau modèle davantage ouvert aux arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques, selon son directeur, Stéphane Martin, en visite à New York pour présenter l’exposition. La particularité du musée du Quai Branly c’est que nous essayons de faire tourner le plus possible nos expositions, de diffuser nos œuvres à l’étranger. Le discours de notre musée est celui d’une ouverture à l’international» explique-t-il. Le musée ouvrira prochainement une exposition sur « les masques du monde » au Japon, et sur la Nouvelle-Guinée à Berlin.
Mathilde Collin, la patronne qui trie vos messages
« Une nouvelle page s’ouvre pour nous. Nous recrutons. Nous voulons les meilleurs. Et c’est un sacré défi, surtout qu’une partie de nos équipes est encore en France. » Dans un espace garni de tables de cantine et de fauteuils colorés, Mathilde Collin s’excuse du «rush» dans lequel nous sommes reçus.
On la rencontre dans les impressionnants locaux du 650 Townsend Street à San Francisco. L’équipe de Front, sa start-up, y occupe des bureaux au milieu d’une fourmilière de jeunes pousses. Ici, un hamac occupé par un trentenaire endormi sur son livre de poche, là-bas un divan de psychanalyste où est déposé un iPad et un sac Timbuk2, fabrication locale.
En août 2014, Mathilde Collin s’est fait remarquer d’un plutôt bien envoyé “I’m a Woman CEO and It Doesn’t Change Anything”, lancé dans les colonnes du Wall Street Journal. Elle évoque dans cette tribune son statut de jeune femme dans l’univers hyper masculin de la Silicon Valley.
« Il faut travailler un peu plus pour gagner en crédibilité et faire en sorte que les gens vous écoutent ; il est parfois plus difficile de recruter des développeurs, et que ceux-ci vous fassent confiance. Et il arrive d’aller à des rendez-vous commerciaux où l’autre personne est plus intéressée par vous que par votre produit », écrit-elle dans le Wall Street Journal. « Mais il y a aussi des avantages. Il est parfois plus facile d’obtenir des articles dans la presse et les ventes peuvent se concrétiser plus vite. »
Aujourd’hui, être une femme patronne de start-up dans la Silicon Valley, c’est encore être une exception. “Il n’y a pas assez de femmes CEO, parce que les femmes manquent de modèles auxquels s’identifier, c’est tout. Je ne parle pas de chefs de grosses entreprises comme HP ou IBM, non, mais d’entrepreneurs”, nous dit cette diplômée de HEC de 25 ans, qui a créé sa start-up à peine un an après sa sortie de l’école.
Front est une application permettant à des entreprises de gérer leur communication. C’est un tableau de bord où se retrouvent les messages et les données provenant de sources aussi disparates que l’e-mail, Twitter, les SMS et bientôt LinkedIn ou Facebook.
« Nos clients, ce sont des entreprises. Entre deux et plusieurs milliers de salariés, pour vous donner un ordre de grandeur. Notre objectif, c’est de mettre de l’ordre dans ces échanges quotidiens de manière collaborative.» Une version gratuite est disponible jusqu’à deux utilisateurs. Ensuite, le modèle est payant.
C’est un peu ce qu’IBM cherche aujourd’hui à faire avec son projet Verse, non ? « Pas vraiment, nous nous voyons au-delà de l’e-mail et centralisons tous les canaux de communications. Nous sommes avant tout une solution pour les équipes, moins pour les individus. Ce que nous faisons est unique sur le marché. Notre petite taille nous donne des ailes. Elle nous permet d’être agiles et réactifs. Notre force, c’est que nous avançons vite, très vite.» Ses phrases sont assez courtes. Précises, aussi. Peu d’anglicismes y ont trouvé refuge. Elle ne semble pas tricher.
Tout a commencé par une page web en version bêta, en 2013. « L’engouement a été immédiat.» Si le projet Front est né à Paris, c’est dans la Silicon Valley que Mathilde Collin est venue chercher idées, croissance et rayonnement international.
«Pour financer un projet en France, les banques ou les investisseurs vous expliquent qu’il faut déjà avoir fait ses preuves. Certes, on nous a proposé 150.000 euros…» Les investisseurs de la Silicon Valley ont une approche différente: « En fait, ils ont peur de manquer la prochaine grande opportunité! Ils prennent plus de risques. Globalement, le climat, même s’il change en France et c’est plutôt pas mal, n’a rien à voir avec ce qui se passe ici. Pour un projet comme le nôtre, San Francisco est – et reste – notre tremplin naturel. Nous sommes à côté de nos partenaires. »
Pas étonnant d’apprendre que son entreprise a reçu trois millions de dollars de capitaux pour assurer sa croissance. « En janvier 2014 – c’était mon premier voyage dans la Vallée ! – je suis venue rencontrer mes utilisateurs, qui étaient principalement dans la Baie. Puis ces utilisateurs m’ont fait rencontrer des venture capitalists. Et tout est allé très vite en fait. Nous sommes venus passer trois mois dans une maison de Palo Alto. Je vous assure que trois salariés dans la même maison, c’est une expérience qui marque. Et de Palo Alto, nous sommes montés à San Francisco. »
Et quel est l’écho de Front en France ? « Le problème de la France, qui me manque bien sûr, c’est que c’est loin ! », ironise-t-elle. « Cela dit, nombre de nos clients sont là-bas. Je peux vous dire par exemple que nous travaillons avec Viadeo, le réseau professionnel. Et nous discutons aussi avec TF1. »
Les heroïnes de "Bande de filles" à Miami
Karidja Touré et Assa Sylla, deux des actrices principales du film à succès de Céline Sciamma, “Girlhood” (“Bande de filles”), participeront à une discussion le 23 mars à la Miami Beach Cinematheque.
Elles interviendront dans le cadre de la première conférence “Speaking in Cinema Series” de 2015, une série de rencontres avec des acteurs, réalisateurs et critiques. Quelques grands noms du 7eme Art y ont participé dans le passé, dont James Franco.
Lire: “Bande de filles, la banlieue au féminin”
Les deux jeunes actrices seront au côté de la critique cinéma du LA Weekly Amy Nicholson. Ils seront interrogés par le critique Juan Barquin. Pour rappel, Karidja Touré, 21 ans, a été nominée pour le César 2015 du meilleur espoir féminin.
“Bande de filles” est présenté à la Miami Beach Cinematheque du 20 au 29 mars.
A Los Angeles, soirée networking pour patrons français
S’il est une chose à ne pas sous-estimer lorsque l’on est chef d’entreprise, ou que l’on envisage de le devenir, c’est l’importance du réseau professionnel.
Afin de permettre aux entrepeneurs et dirigeants français de Los Angeles de se retrouver comme de se bâtir un solide carnet d’adresses, FrenchFounders organise une soirée networking “business et vin” le 12 mars à partir de 6:30 pm, ouverte aux membres et aux non-membres.
La réception a lieu au restaurant Fig & Olive de Los Angeles. L’idée est de se retrouver autour d’un verre – de vin en l’occurrence – pour échanger contacts et bons conseils.
Créé en mars 2014 à New York par Benoît Buridant, le réseau FrenchFounders se présente comme le “club des patrons qui parlent français”, et organise des rendez-vous réguliers. Il permet à ses membres de participer à certains événements et de bénéficier de tarifs avantageux sur diverses prestations.
Au MoMA, Björk pieds nus dans une grotte islandaise
Préparez-vous à faire la queue: si l’on en juge par le nombre de journalistes – plus d’une centaine – qui se pressaient à l’avant-première, l’exposition Björk, qui se tiendra du dimanche 8 mars au 7 juin au MoMA, devrait attirer du monde.
Il s’agit de la première exposition consacrée à la star islandaise de 49 ans, qui chante depuis qu’elle en a 11. Björk, qui donnera ce printemps une série de concerts à New York, est activement intervenue dans sa conception. “Björk nous a demandé de faire des choses qui repoussaient les limites de ce que l’on avait fait. Encore ce matin, nous avons du faire des aménagements !”, a lancé Glenn D. Lowry, le directeur du MoMA, lors de la conférence de presse.
Cette exposition s’ouvre quelques semaines après la sortie précipitée (suite à une fuite sur internet) de “Vulnicura”, son dernier album. Un disque sombre, qui relate sa séparation avec l’artiste Matthew Barney, avec qui elle est restée pendant 13 ans.
La première partie de l’exposition, “Songlines”, est une plongée dans la discographie de Björk. Un (petit) labyrinthe mène le visiteur d’albums en albums, avec sur les oreilles un casque, relié à un Iphone que l’on pend autour de son cou. Le son est de très bonne qualité, et la musique est au centre du dispositif : il s’agit moins d’une rétrospective que d’une expérience musicale. Il n’y a quasiment aucun texte explicatif.
Dans les vitrines, quelques cahiers que Björk a utilisés pour composer ses chansons, des partitions, de rares objets. Et surtout, des mannequins représentant la chanteuse vêtue de ces incroyables costumes, ainsi que des photos ou des masques, remémorant les personnages fantastiques incarnés par la musicienne pour chacun de ses albums.
Le clou de l’exposition, c’est une vidéo inédite commissionnée par le MoMA, dans laquelle Björk chante la chanson Black Lake, issue de son dernier album. Une beau film de 11 minutes, projeté sur deux grands écrans, où l’on voit la chanteuse évoluer pieds nus dans une grotte volcanique noire, vêtue d’une mini-robe argentée. Puis marcher sur la mousse vert fluo d’une spectaculaire prairie islandaise.
“Nous avons tourné trois jours dans cette grotte en Islande”, affirme Klaus Biesenbach, le commissaire de l’exposition. La grotte est envisagée comme une métaphore du coeur de Björk. “Il faisait très froid, elle était pieds nus, et tenait à chanter pour chaque prise. Elle était fatiguée, mais cela faisait partie du processus.”
Enfin, le MoMA expose des instruments de musique inventés pour l’album “Biophilia”, ainsi que des clips vidéos de Björk, réalisés par Michel Gondry (“Bachelorette”, “Army of Me”…), Alexander McQueen (“Alarm Call”) ou Spike Jonze (“It’s oh so Quiet”) ou encore Stephane Sednaoui (“Big Time Sensuality”). De petites pépites, que l’on regarde sans se lasser.