Accueil Blog Page 11

Un souffle méditerranéen sur le Festival des Auteurs Francophones de New York

Comme un air de Méditerranée à New York. La 8ᵉ édition du Festival International des Auteurs Francophones se tiendra à New York du jeudi 24 au dimanche 27 avril, sur le thème « Les rives & rêves de la Méditerranée ». Cet événement gratuit, soutenu par l’Organisation Internationale de la Francophonie, offrira une série de rencontres institutionnelles à Manhattan, des ateliers dans les écoles françaises et franco-américaines de l’État de New York, ainsi qu’une journée littéraire au bord de l’eau à Mamaroneck (programme ici). Parmi les participants figurent notamment Mona Azzam, Fahimeh Robiolle, Fanta Marena, ou Carole Naggar.

Le Festival International des Auteurs Francophones est un événement itinérant qui célèbre la richesse et la diversité de la littérature francophone à travers le monde. Créé pour promouvoir les voix d’auteurs issus de tous les horizons de la francophonie, il réunit chaque année des écrivains, des éditeurs, des enseignants, des élèves et des passionnés de littérature autour de rencontres, lectures, ateliers et débats. Il se veut un espace de dialogue culturel et linguistique, favorisant la découverte de talents venus d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie, tout en mettant en lumière les liens humains, géographiques et imaginaires qui unissent les mondes francophones.

De Miami à Abidjan, la start-up Ubees met l’abeille au centre du monde

« Tout le monde connaît Maya l’abeille ? » Petits sourires et acquiescements de la tête dans la salle. Cette question, c’est Maximilian Ebrard, le co-fondateur de Ubees, qui l’a posée devant un parterre d’investisseurs venus écouter attentivement les présentations de nombreux entrepreneurs en quête de capitaux. À l’origine de cette rencontre, la French American Chamber of Commerce (FACC) et l’association French Tech Miami qui, chaque année, organisent à Miami les « Capital Days », sortes de speed dating pour start-ups et business angels.

Car le Français, originaire de la région parisienne, n’avait que quatre minutes pour séduire et pas une seconde de plus. « On est partis d’un postulat très simple, qui est que, face au déclin de la biodiversité, la réponse globale pouvait venir des abeilles et plus spécifiquement de la pollinisation » explique Maximilian Ebrard. Avec son diplôme d’HEC, son profil très tech et son expérience d’apiculteur en France, il apporte sa pierre à l’édifice balbutiant qu’avait commencé à créer Arnaud Lacourt, un Français installé à New York.

La pollinisation, un moteur pour l’agriculture durable

Les deux hommes veulent faire de l’agriculture « re générative ». Ils font l’acquisition de ruches en Californie, à New York et en Floride et mettent au point un capteur connecté à une application qui surveille en temps réel la santé de la ruche et donc des abeilles. Celles-ci jouent un rôle clé pour les industriels, observent-ils, car elles suralimentent la biodiversité et agissent comme un cercle vertueux à effet multiplicateur.

« Tout ce que les abeilles pollinisent est bon à exploiter, c’est pourquoi on encourage les acteurs économiques qui ont besoin de ce que produit la terre à investir dans ces insectes. De plus, c’est bon pour la planète ! » ajoute l’entrepreneur. En plus de ce capteur que Ubees vend aux grands groupes, l’entreprise possède entre 15 et 20 mille ruches à travers le monde qu’elle loue aux producteurs et exploitants. En ajoutant à cela la vente du miel, la start-up est désormais rentable.

Les Capital Days, à Miami, sont une sorte de speed dating pour start-ups et business angels. © DR

« On a choisi les États-Unis pour se développer car le marché de la pollinisation y est énorme, poursuit-il. En France ça reste embryonnaire. Là-bas, les ruches ne sont utilisées que pour faire du miel. Ici, les producteurs et agriculteurs louent des ruches pour que les abeilles puissent polliniser leurs récoltes », explique Maximilian Ebrard. Ces insectes pollinisent en effet environ un tiers de la nourriture mondiale. Or leur population a baissé de 46% ces 10 dernières années. Alors l’objectif de Ubees est aussi de faire croître le nombre d’abeilles dans le monde.

« Ce qu’on voulait aussi, c’était aider les grandes entreprises de l’agroalimentaire et les fabricants de cosmétiques à produire plus et mieux grâce aux abeilles. C’est un moyen pour elles de développer une agriculture durable et respectueuse de l’environnement. » Grâce à Ubees, la marque Nespresso a ainsi mis au point une gamme de miel et de café colombien. Le géant utilise les ruches de Ubees pour que les abeilles pollinisent les ingrédients (fleurs, fruits…) qui se retrouveront en arômes dans leurs capsules.

Une nouvelle levée de fonds pour s’agrandir

Avec sa cinquantaine de salariés et ses bureaux à New York, Miami, Abidjan, Medellin et Paris, Ubees entend aller plus loin dans son développement. « La demande de clients pour les ruches est considérable et ne cesse de croître » se réjouit Maximilian Ebrard. C’est pourquoi, après une levée de fonds confortable de 7 millions de dollars il y a quelques années, l’entrepreneur fait aujourd’hui un nouveau tour de table et souhaite, à terme, être propriétaire de pas moins de 400.000 ruches dans le monde. En attendant de savoir si les investisseurs miseront de nouveau sur son entreprise, le jeune startuper vient de recevoir le prix spécial des conseillers du Commerce Extérieur de la France, lors des Capital Days.

Maximilian Ebrard de Ubees avec son prix des conseillers du Commerce extérieur de la France.

Draftée en deuxième position, la Française Dominique Malonga nouvelle star du basket américain

Une Française a fait sensation, ce lundi 14 avril à New York, à l’occasion de la Draft WNBA, le championnat de basket féminin des États-Unis : Dominique Malonga a été sélectionnée en deuxième position ! C’est la franchise des Seattle Storm qui a décidé de recruter la basketteuse formée à l’Asvel, le club de Lyon. « Je suis extrêmement émue et fière de tout le travail accompli », a-t-elle confié après la Draft, dans le décor du Shed, ce centre d’affaires du quartier de Hudson Yards qui accueillait la cérémonie.

Dominique Malonga est une talentueuse basketteuse qui, à 19 ans seulement, a déjà un solide parcours derrière elle. Cela fait quatre saisons qu’elle évolue dans le championnat de France. Elle a même 16 sélections en équipe de France, et a participé aux derniers Jeux olympiques, à Paris, où les Bleues sont passées tout près de l’exploit en finale face aux États-Unis. Dominique Malonga est souvent comparée à Victor Wembanyama parce qu’elle réussit à allier vitesse et mobilité malgré sa grande taille (1,98m).

Deux ans après Wemby, sélectionné en première position de la Draft 2023, et un an après Zaccharie Risacher, un autre Français qui avait sensation (1er de la Draft 2024), voilà donc une nouvelle fois le basket français mis à l’honneur de ce côté-ci de l’Atlantique. Une rareté chez les basketteuses françaises : seule Isabelle Fijalkowski, en 1997, avait été draftée aussi haut (2e elle aussi).

« Je suis fière de représenter mon pays »

« Ce moment représente énormément pour moi, confie Dominique Malonga. On parle souvent des garçons quand on évoque le développement du basket français, et c’est super qu’on le voit aussi chez les filles. La France progresse ! Je suis fière de représenter mon pays de la meilleure des manières et de montrer que le basket français a aujourd’hui un niveau qu’on n’a jamais vu. »

Cette étudiante en informatique va sauter dans un autre monde, dans ce championnat professionnel très compétitif, où de nombreuses stars alignent les exploits semaine après semaine. À Seattle, elle retrouvera sa compatriote et coéquipière en équipe de France Gabby Williams. Face à elle, elle aura des phénomènes, comme Caitlin Clark, draftée l’an dernier par les Indiana Fever, ou Paige Bueckers, choisie cette année en première position par les Dallas Wings.

« J’aimerais avoir le même impact que A’ja Wilson (Las Vegas Aces), déclare Dominique Malonga. Quand elle n’est pas sur le parquet, ça se voit tout de suite. C’est le genre d’importance que j’aime avoir. »

La cérémonie a laissé entrevoir tout le potentiel que lui prête le basket américain. Les analystes estiment même que dans cinq ans, elle sera vue comme le plus haut potentiel de cette cuvée 2025. Lors de l’annonce de son nom, Dominique Malonga s’est levée, et est allée embrasser sa mère. « C’était beaucoup d’émotion, j’étais stressée et j’avais les mains qui tremblaient, raconte-t-elle. Mais une fois que mon nom a été annoncé, c’était vraiment génial. » Le début de son aventure américaine.

Air France choisit Daniel Boulud pour ses menus étoilés au départ des États-Unis

Pour la seconde fois de sa longue carrière, le chef multi-étoilé Daniel Boulud s’invite dans le club des chefs de la compagnie Air France qui compte déjà Dominique Crenn, Julien Royer ou encore Olivier Perret.

D’abord disponible en exclusivité pour la nouvelle suite La Première à destination de New York, le menu selon Boulud sera disponible à partir du mois de juillet, sur les vols au départ de New York JFK et à destination de Paris Charles de Gaulle, ainsi qu’au départ de Washington DC, Miami, Los Angeles et San Francisco, pour l’ensemble des voyageurs des classes La Première et Business. Ces plats signatures seront ensuite proposés sur toutes les destinations américaines desservies par Air France et ce, pendant une année.

Si le menu n’a pas encore été dévoilé, la compagnie promet « une cuisine simple et savoureuse inspirée de la tradition de la cuisine française, avec une touche de modernité » et plusieurs plats à base de viande rouge et de volaille française.

« À la fois chef français et New-Yorkais, c’est un honneur pour moi de contribuer à ce lien essentiel qu’Air France crée entre les États-Unis et la France. Je m’efforce également de combler cette distance avec mes propositions culinaires, alliant innovation et tradition », expliquait ce lundi 14 avril le chef lyonnais, installé à Big Apple depuis plus de 40 ans. La première collaboration de Daniel Boulud avec Air France pour les menus des Premières classes de la compagnie aérienne remonte à 2016.

Vie d’Expat : Le couple sous pression quand le conjoint « suiveur » doit trouver un travail

Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres et de revues sur l’épanouissement personnel. Illustration Clémentine Latron.

Cette semaine, découvrons l’histoire de Clémence dont la dépendance au travail n’a fait que se renforcer au fil des années.

« Nous avons débarqué en Californie il y a six ans, avec nos trois enfants, dans des conditions de rêve. Ma boîte prenait tout en charge : mutuelle, école privée et pas mal d’éléments négociés, comme le fait de voyager en business. Mon mari, lui, avait dû quitter son poste en France pour nous suivre. Sur le papier, cela ne posait pas de problème.

Pendant cinq ans, tout a bien fonctionné. J’ai beaucoup travaillé, beaucoup voyagé, pendant que mon mari se consacrait aux enfants. J’ai dû finalement quitter ma boîte pour une startup américaine. Ça s’est décidé très vite. Peut-être trop. J’ai gardé mon salaire, mais perdu tous les avantages auxquels nous nous étions habitués. La chute n’a pas été immédiate, mais l’étau a commencé à se resserrer quand il a fallu inscrire les enfants à l’école. On en a mis deux dans le public. 

Depuis, c’est la course. Mon mari cherche du travail. Il passe des entretiens, encore et encore, pour finalement ne jamais être retenu. C’est devenu une routine cruelle : une première rencontre, un deuxième entretien prometteur, jusqu’à sept ! Et puis… rien. Quand il arrive à demander pourquoi, les réponses sont floues, standards. Il a du mal à comprendre ce qui cloche. C’est un bon markéteur. Il sait tout vendre ou presque. C’est ce qui faisait sa force en France : polyvalent, adaptable. Sauf qu’ici, on lui reproche de ne pas être assez spécialisé. Les Américains sont obsédés par les expertises pointues, les parcours tracés au cordeau.

Je le vois se débattre avec ce système qui lui échappe. Pendant ce temps, toute la charge financière et mentale repose sur moi. Les enfants, l’école, les dépenses du quotidien… Même les petites sorties en famille deviennent des sujets de stress. On fait attention à tout, on compte, on rogne. C’est épuisant.

On s’est donné un an pour trouver une solution. Un an pour que mon mari décroche enfin un poste qui lui convienne, un emploi qui nous permette de retrouver un équilibre. Mais le temps file et je sens la pression monter. On n’a pas envie de repartir en France, pas envie de tout laisser tomber. Mais je me demande combien de temps encore je vais pouvoir tenir comme ça. 

Je sais que beaucoup d’expatriés vivent des situations similaires. On ne parle pas assez de ces échecs silencieux, de cette culpabilité qui s’installe quand un projet commun se délite. On voulait réussir, ensemble. Mais là, j’ai juste l’impression de courir après quelque chose qui s’éloigne de plus en plus. »

La réponse de French Morning

Merci pour votre témoignage Clémence. En dehors même de sa dimension financière fondamentale, la relation au travail est l’une des composantes de la différence culturelle entre la France et les États-Unis. Dans son article « Travail : ce douloureux objet de désir », la revue Sciences Humaines rappelle : « “L’homme occupé est un homme heureux”, affirmait Claude Helvétius à la fin du XVIIIe siècle, fustigeant ainsi les riches oisifs dévorés par l’ennui. C’est en effet l’une des innovations des Lumières que d’avoir associé le bonheur au travail. L’étymologie du terme pourtant – tripalium : instrument de torture – n’augurait pas un tel devenir quant à la qualification de l’activité laborieuse des êtres humains ! Même si Karl Marx en a bien souligné l’envers de la médaille (l’exploitation), vendre sa force de travail est souvent considéré comme un moyen d’émancipation qui procure à chacun une autonomie financière et le sentiment de tisser un lien social avec les autres tout en œuvrant, dans le meilleur des cas, à son épanouissement personnel…”

Et pourtant, continue la revue, le rapport au travail est devenu de plus en plus complexe, marqué par une contradiction fondamentale : il est à la fois indispensable pour l’indépendance financière et l’épanouissement personnel, mais aussi source de stress, de pression et de désillusion.

Le travail reste essentiel pour s’accomplir, gagner en autonomie et construire une carrière. Les nouvelles formes de management, centrées sur la performance et la productivité maximales, intensifient le travail tout en exigeant un engagement psychique complet. Le salarié n’est plus seulement évalué sur ses compétences techniques, mais aussi sur sa capacité à incarner les valeurs, les objectifs et l’image de l’entreprise.

Pour les travailleurs qualifiés, ces méthodes peuvent apporter certaines satisfactions. Le néomanagement valorise la créativité, l’autonomie, et la prise de responsabilités. Beaucoup vivent leur activité professionnelle comme une « passion », une « aventure », un espace d’expression personnelle. Pour ceux qui réussissent à en tirer parti, cela peut représenter une forme d’accomplissement.

Cependant, cet investissement personnel a un coût. L’intensification du travail, la pression constante pour atteindre des objectifs élevés, et l’instabilité croissante peuvent entraîner une véritable fatigue psychologique. Le salarié est sans cesse poussé à se dépasser, à se réinventer, à prouver sa valeur, au risque de s’épuiser. La frontière entre vie personnelle et vie professionnelle devient floue, augmentant encore le stress. Même en haut de l’échelle, cette pression permanente peut rendre le travail aliénant, malgré une réussite apparente.

Ces contradictions n’en sont qu’exacerbées lorsque l’on vit aux États Unis.

Source 

Pourquoi le lapin symbolise-t-il Pâques aux États-Unis?

Les Français ont les cloches, les Américains les lapins. Pourquoi les Américains fêtent-ils Pâques à grands renforts de ces mignonnes bé-bêtes ? C’est la Question bête de la semaine.

Selon Kevin Shortsleeve, professeur à l’université Christopher Newport, en Virginie et spécialiste de la littérature pour enfants, l’origine du lapin de Pâques remonte à l’Allemagne pré-chrétienne. Les Teutons (les Allemands de l’époque) vénéraient Ēoutre, déesse du printemps et de la fertilité. Une fête était célébrée tous les ans lors de l’équinoxe en mars. Le symbole de la déesse est… le lapin, connu pour son activité reproductive. Ēoutre donnera par ailleurs son nom à la fête de Pâques en anglais (Easter).

Quand la religion chrétienne est devenue dominante en Allemagne au XVe siècle, cette tradition s’est greffée aux coutumes païennes existantes et le symbole de fertilité a été associé aux œufs, représentant la renaissance de Jésus. Mais attention, à l’époque les œufs n’étaient pas en chocolat, mais décorés et placés dans des nids.

Pendant ce temps, de l’autre côté du Rhin, en France, c’est une autre légende qui prend forme. Les églises étaient tenues de garder le silence en signe de deuil les trois jours précédents la résurrection de Jésus. Pour répondre aux interrogations des enfants, apparemment troublés par ce silence, les parents leur disaient que les cloches étaient parties se faire bénir à Rome et que le trajet prenait du temps. Au fil des années, les cloches étaient censées ramener des cadeaux aux bambins pour fêter leur retour.

Comment les lapins allemands ont-ils franchi l’Atlantique ? Dès 1680 et jusque dans les années 1900, environ huit millions d’immigrés allemands se sont installés aux États-Unis, plus particulièrement en Pennsylvanie, pour profiter des opportunités économiques et de la liberté de culte du nouveau monde. Ils ont apporté avec eux différentes traditions, comme le sapin de Noël, les hot-dogs et les hamburgers – merci l’Allemagne !

Une immigration tellement importante que les Allemands constituent encore aujourd’hui, selon le recensement, le groupe ethnique le plus important avec 17% de la population qui revendique des origines allemandes, devant les Irlandais. Il ne fallut ensuite pas très longtemps pour que la magie américaine fasse son travail, les nids se transformèrent en paniers et les œufs furent remplacés par des friandises, du chocolat et des petits cadeaux.

Aujourd’hui, les églises organisent des offices spéciaux pour Pâques. La décoration des œufs se fait toujours, que ce soit sur de vrais œufs durs ou en plastique. Les œufs sont également utilisés dans des jeux, comme le « roulement des œufs », fêté jusqu’à la Maison blanche.

Nos adresses 2025 où acheter des chocolats de Pâques aux États-Unis :

  • à Los Angeles : ici
  • à San Francisco : ici
  • à NY : ici
  • à DC : ici
  • à Miami : ici

De Miss France à la composition florale, l’éclosion de Chloé Mortaud à Los Angeles

Après quelques années passées à New York puis à Las Vegas, Chloé Mortaud, ex Miss France 2009, a emménagé fin 2023 à Los Angeles dans le quartier de Beverly Wood, entre Culver City et Beverly Hills. Maman de trois enfants, dont le petit dernier de deux mois, la jeune femme vient de se convertir dans un tout nouveau métier : « flower designer ».

« J’ai suivi mon mari pour raisons professionnelles, à Las Vegas. Pas la ville de mes rêves ni l’endroit pour une vie de famille, même si les choses évoluent dans le bon sens, dit-elle. Depuis bientôt deux ans, nous avons déménagé à Los Angeles où j’ai pu retrouver une partie de ma famille, ma grand-mère, mes tantes et quelques cousines. Je tournais un peu en rond à Vegas, ici je respire enfin ! »

La fleur, un produit de luxe à Los Angeles

À la tête, jusqu’en 2024, du groupe de cosmétiques Mademoiselle Provence, Chloé Mortaud a finalement vendu sa société et sa marque, pour se lancer un nouveau défi et « passer à autre chose ». « J’ai réfléchi quelques mois au sens de ma vie, à ce qui me faisait plaisir et me procurait du bien-être avant-tout. Ma passion des fleurs est arrivée en premier et je me suis finalement formée au métier » confie-t-elle.

Une des créations signées Chloé Mortaud. © DR

Une reconversion accélérée, en trois mois, qui la pousse à ouvrir sa société Fleurs by Chloe et son atelier. « Aux États-Unis, on ne parle pas véritablement de fleuriste, mais plutôt de flower designer. Un métier que j’envisage en composant des bouquets, mais surtout en collaborant plus globalement à la conception et au design d’événements de maisons et marques, explique-t-elle. La fleur est un produit de luxe à Los Angeles et l’art de réaliser un bouquet ne fait pas vraiment partie de la culture californienne. Il y avait donc une place à prendre. »

Un réseau et la French touch

Avec son réseau de Miss, ses contacts dans l’univers du luxe et de la cosmétique et son carnet d’adresses au sein de la communauté d’expatriés français, elle signe ses premières commandes avec la marque de prêt-à-porter Sézane, l’enseigne de produits cosmétiques naturels Detox Market, la marque de joaillerie italienne Marco Bicego et assure les commandes particulières pour événements, mariages, anniversaires… « Un business qui fonctionne surtout par le bouche-à-oreille, dit-elle, et qui se développe au fil du temps. »

Jouant sur la French touch, « un atout incontournable à Los Angeles », Chloé Mortaud souhaite infuser dans chacune de ses créations « une esthétique florale et un raffinement à la française, cette touche de chic qui manque parfois ici, un brin de délicatesse et surtout un sens du détail, du choix du beau papier qui enveloppera le bouquet jusqu’à la sélection du vase. »

Chloé Mortaud au marché The Originals Flower Market à Downtown. © DR

Habituée de The Original Los Angeles Flower Market, dans le quartier de Downtown, où elle se rend deux à trois fois par semaine, l’entrepreneure chine les plus belles fleurs pour ses compositions, du muguet, « un produit ultra luxe ici », jusqu’aux espèces tropicales, traditionnelles roses et autres pivoines, et dévoile ses compositions créatives et originales sur son compte Instagram.

Toujours connectée à l’univers des Miss – sa « famille de cœur » avec laquelle elle échange tous les jours via des groupes Whatsapp ou en accueillant les Miss de passage à Los Angeles – Chloé Mortaud s’est trouvé une nouvelle passion en parfaite harmonie avec son titre de reine de beauté.  

Le pouvoir de Musk, symptôme des dérèglements de la société américaine

L’image d’Elon Musk le 11 février dernier, pontifiant sur le DOGE (« Agence de l’efficacité gouvernementale ») dans le bureau ovale avec son fils sur ses épaules, pourrait bien être le raccourci le plus saisissant de la présidence de Donald Trump depuis son retour au pouvoir, avec un Elon Musk inspirateur majeur de la politique américaine et par là même symptôme des dérèglements de la société américaine.

Libertarien convaincu, ayant fait fortune dans la Silicon Valley, l’État est, pour Elon Musk, non le garant du contrat social mais une nuisance à éliminer. Ce discours, porté par un entrepreneur à succès, qui véhicule le mythe du rêve américain, rencontre un écho certain aux États-Unis, d’autant que l’État fédéral n’a pas été capable de prouver son bien-fondé auprès de beaucoup d’Américains.

L’efficacité de État fédéral contestée depuis 30 ans

Dans un pays où le coût de la santé est prohibitif, le coût de l’éducation supérieure rédhibitoire pour nombre de familles, où l’espérance de vie diminue, ce discours résonne particulièrement. Casser l’État fédéral apparaît sans risque dès lors que celui-ci apparaît inefficace, impuissant, et dont la légitimité a été sans cesse remise en cause depuis au moins 30 ans.

Si la vague anti-État a démarré avec Ronald Reagan – « Le gouvernement n’est pas la solution à nos problèmes, le gouvernement est le problème » (1981) -, celle-ci a véritablement décollé avec Newt Gingrich et son Contract with America en 1994, puis avec le Tea Party en 2010, deux mouvements créés en réaction à l’arrivée au pouvoir de présidents démocrates, Bill Clinton en 1992 puis Barack Obama en 2008.

Avec un État en panne d’efficacité et de justice sociale, attaqué en permanence et privé de ressources, créant ainsi un cercle vicieux, il n’est guère étonnant que la mission destructrice de cet État par Elon Musk rencontre un soutien populaire, ou en tous les cas ne crée pas une vague de contestation à la hauteur de la radicalité des coupes qu’il ordonne, bien que sa popularité personnelle soit en berne et commence à troubler (timidement) des élus républicains.

L’absence de réaction majeure, au-delà de quelques mouvements d’humeur bien timides, des républicains du Congrès dont les électeurs sont ou seront touchés massivement, est encore plus troublante. Ils ont non seulement abdiqué leur responsabilité première, celle de l’allocation des budgets, mais ils voient des institutions, dont leurs électeurs ont besoin, être affaiblies voire détruites méthodiquement. Leur refus de contrer Elon Musk vient de la peur, alimentée par le poids absolument délirant de l’argent dans la démocratie américaine, et par un redécoupage électoral massif.

Vision court-termiste au Congrès

Le redécoupage (gerrymandering) explique en effet que la majorité des circonscriptions sont solidement démocrates ou solidement républicaines. De ce fait, les membres du Congrès ne sont pas incités à trouver des compromis. ils pensent avant tout à satisfaire leur base, chacun craignant d’être battu non par le camp d’en face mais par un membre de son propre parti, plus radical, qui lui contesterait l’investiture du parti.

Depuis une décision de la Cour Suprême en 2010, l’argent coule à flot dans la politique américaine. Quand Elon Musk menace de dépenser 100 millions dollars contre tout député républicain qui se mettrait en travers de sa route en finançant un concurrent dans une primaire, il est pris au sérieux car le système et sa fortune rendent cette menace crédible. Ajoutons que les élections législatives ont lieu tous les deux ans, ce qui rend la menace de se voir contester la nomination par le parti absolument permanente, un député passant d’ailleurs le plus clair de son mandat à lever de l’argent et préparer sa réélection et non à légiférer…

L’absence de régulation des réseaux sociaux sert aussi les desseins d’Elon Musk. Se mettre en travers de sa route, c’est s’exposer à sa vindicte et à celle de ses 250 millions de followers qui peuvent disséminer à foison des contre-vérités et des calomnies sans risque, au nom de la liberté d’expression sacralisée aux États-Unis. Dans un pays où 1 500 émeutiers du 6 janvier ont été graciés et où le port d’armes est généralisé, ces menaces ne sont pas à prendre à la légère. Ainsi des sénateurs ont admis avoir été menacés de mort s’ils ne votaient pas la confirmation de certains ministres de Donald Trump…

Enfin, Elon Musk ne peut prospérer que par la grâce du système médiatique et de l’existence de véritables bulles cognitives. Beaucoup auront une vision biaisée des coupes en cours, même celles les affectant, en regardant Fox News ou consultant X. L’aspect hyperpartisan de la politique américaine limite le retour de bâton potentiel (tout en ne l’empêchant pas complètement) : beaucoup d’électeurs rationalisent ce qui vient de « leur » camp, une même mesure venant du camp opposé serait vouée aux gémonies.

Défiance envers l’État, poids de l’argent dans la politique, absence de régulation des médias, Elon Musk ne prospère en fait que sur les défaillances majeures qui existent dans les autres démocraties occidentales mais qui sont exacerbées aux États-Unis, et dont les Américains paient aujourd’hui le prix fort. Un prix que les Européens feraient bien de comprendre pour éviter de le payer à leur tour dans le futur…

À propos de l’auteur : Né à Paris, Sébastien Lévi a quitté la France pour Miami en 2010 avec sa femme et ses enfants pour une expatriation avec L’Oréal. Après deux années en Israël, il est revenu aux États-Unis en 2017, à New York. Sébastien Lévi a également été le correspondant aux États-Unis pour les Cahiers Bernard Lazare entre 2020 et 2024. Il est aujourd’hui le correspondant aux États-Unis pour Radio J. Il intervient également sur la chaîne i24 News, et est contributeur occasionnel pour le site lejournal.info.

Chaque semaine, French Morning publie la tribune d’une personnalité, extérieure à la rédaction, sur des sujets transatlantiques variés, afin d’alimenter le débat d’idées. La tribune n’étant pas signée par la rédaction, elle ne reflète pas la position de French Morning. Si vous souhaitez contribuer et proposer un texte, merci de nous contacter à l’adresse suivante : [email protected]

Yseulys Costes, CEO de Numberly : « Il n’y a plus autant d’innovations dans la Silicon Valley, les tensions entre Amazon et Google pèsent sur l’écosystème »

Yseulys Costes, CEO de Numberly, qui s’est installée à New York à l’été dernier, est une féministe engagée qui porte les valeurs de la parité et de la diversité avec passion depuis ses débuts d’entrepreneure. Elle a eu lieu de le démontrer à l’occasion d’un panel organisé par la French Tech New York sur le déficit de financement des startups de femmes. « Au début de ma carrière, j’étais naïve. Je pensais que les générations précédentes avaient fait le gros du travail, et que ces sujets seraient plus faciles dans la tech. Je me suis rendue compte de la réalité depuis », assène-t-elle devant un parterre très féminin.

Site pionnier dans l’utilisation des bases de données

De son propre aveu, Yseulys Costes n’aurait jamais pensé devenir une entrepreneure French Tech. Après avoir commencé sa carrière dans la recherche, elle lance un peu par hasard le site 1000mercis avec son associé Thibaut Munier. Nous sommes en 2000, en plein âge d’or d’Internet et juste avant l’éclatement de la bulle. Le site permet aux internautes de partager des listes de cadeaux avec leurs proches, et à 1000mercis de capitaliser sur ces précieuses bases de données. Avant tout le monde, Yseulys Costes et Thibaut Munier ont pressenti l’importance des données et du marketing digital. « Je n’avais pas de désir entrepreneurial, mais j’étais passionnée par la technique et la matière molle’ de ce nouveau métier », explique-t-elle.

S’ensuit une croissance impressionnante de 1000mercis, qui entre en bourse en 2006 et devient une des rares success stories tech dirigées par une femme en France. Petit à petit, le domaine se structure et la société s’oriente vers le retail media et la data collaboration. Elle aide les annonceurs à optimiser leurs bases de données en anticipant et programmant leurs achats publicitaires, leur permet de mieux collecter et activer ces précieuses données. Une matière en mouvement permanent, dont elle parle toujours avec ferveur.

Pénurie d’innovation data dans la Silicon Valley

En 2013, le développement de 1000mercis incite sa fondatrice à déménager aux États-Unis, et Yseulys Costes décide de s’installer à Palo Alto, en Californie, l’eldorado mondial des startups techs. Un environnement porteur, qu’elle quitte juste avant le Covid. En 2019, 1000mercis se rebaptise Numberly pour mieux refléter son activité. Et celle qui aime « créer du déséquilibre » dans sa vie, décide de repartir aux États-Unis en 2024, mais ce n’est pas l’Ouest qu’elle choisit. « Il n’y a plus autant d’innovations dans la Silicon Valley, les tensions entre Amazon et Google sur les publicités pèsent sur l’écosystème », juge-t-elle.

Elle opte alors pour New York, un choix de raison. « Je venais souvent à New York avec un red-eye (vol de nuit, ndlr) de Californie et j’arrivais fatiguée, l’intensité de la ville me pesait. Mais depuis que je me suis installée ici, je m’y plais énormément. C’est une ville fabuleuse pour les workaholics », glisse-t-elle en souriant. Ici, elle apprécie les relations d’affaires très directes, simples et la possibilité de grandir (scale en anglais) plus rapidement, dans un marché immense : « Cette effervescence est porteuse, New York demeure la capitale du monde. » Elle aime néanmoins aussi la France et trouve « que les deux pays se complètent bien, ils ont chacun leurs avantages ».

Aujourd’hui, Numberly vient de fêter ses 25 ans en sortant de la cote. Une volonté de « s’enlever des contraintes et des coûts, et d’investir dans la transmission ». Le groupe, qui emploie 600 personnes dont 30 en Amérique du Nord (New York, Californie et Montréal) et y génère un quart de ses revenus, compte élargir son portefeuille de clients américains, qui compte déjà Procter & Gamble, Colgate ou Nestlé. Surtout, la dirigeante a à cœur d’avoir « un impact positif ». Cela passe par la Numberly Academy, qui offre des formations gratuites en marketing digital, ou par l’apport d’affaires à des entreprises dirigées par des femmes. Mais aussi en interne, en laissant de la place à ses équipes pour grandir et préparer l’avenir.

Le duo Cosmic Gardens au Loft Story le 22 mai à Brooklyn

Deuxième date pour les Cosmic Gardens. Après leur concert du 19 avril dernier au Loft Story, Clément Mercet et Ugo Charron, les deux musiciens fondateurs du groupe, reviendront présenter leur dernier « voyage exploratoire » multisensoriel le jeudi 22 mai, dans la même salle de Brooklyn – les lecteurs de French Morning bénéficie d’une réduction à l’achat des billets.

Le duo, dont on vous parle depuis leur formation en 2019, a conçu un spectacle-concert unique en associant à leur composition musicale, non seulement des images immersives mais aussi des odeurs. Du sensoriel au spirituel, de l’organique à l’artificiel. Une expérience audiovisuelle hypnotique qui revisite l’Indietronica et éveille les sens, y compris celui du goût puisque des cocktails/mocktails signature sont proposés tout au long du concert.

On retrouvera au synthé Ugo Charron (parfumeur de profession) et Clément Mercet au synthé, à la guitare et à la batterie (hors scène, vous l’avez sûrement croisé à des évènements French Morning puisqu’il est chargé du Business development du groupe).

Ugo Charron (synthé et guitare) et Clément Mercet (synthé, guitare, batterie), le duo de Cosmic Gardens, au Center For The Enlightenment Arts, le 11 octobre 2024. © French Morning/E. Guedel

La soirée commencera à 7pm avec, en première partie, deux DJ français installés à New York : Balafre (mélange house, deep house, tech house et disco) remixe des artistes comme Dido et sample des légendes comme les Rolling Stones; et Moncef, dont l’exploration musicale est une fusion d’influences mondiales, avec un accent oriental, référence à ses racines marocaines. Les Cosmic Gardens joueront à partir de 8:30pm.

Les lecteurs de French Morning bénéficient d’une réduction avec le code COSMICFRENCHMORNING (billets ici).

Brèves new-yorkaises : homards et machine à coudre, les objets oubliés dans les Uber

🔴 C’était la tragédie dont tout le monde a parlé cette semaine : un hélicoptère s’est abîmé dans l’Hudson, tuant une famille de cinq – un dirigeant espagnol du groupe allemand Siemens et sa famille – et le pilote. Les causes restent incertaines, l’appareil ne disposant pas de « boîtes noires » permettant d’enregistrer les informations du vol. 

🚗 Uber a exposé dans Manhattan – une première – les objets les plus insolites laissés dans ses véhicules. Des homards vivants, par exemple. Un sac rempli de 175 hamburgers, une machine à coudre, une tortue vivante ou encore des papiers de divorce. La liste complète ici.  

⚽️ La FIFA a annoncé un don d’un million de dollars à New York et New Jersey City, les deux villes accueillant des matchs de la FIFA Club World Cup 2025. Ces fonds sont destinés à soutenir des programmes sportifs communautaires et à améliorer les infrastructures pour le football.

🚽 Le conseil municipal de New York a adopté un projet de loi visant à ajouter plus d’un millier de nouvelles toilettes publiques au cours des dix prochaines années, soit 2 120 toilettes contre environ 1 000 actuellement.

💰 Avec 384 500 millionnaires et 66 milliardaires, New York a été désignée comme la ville la plus riche au monde. 

🚮 Un peu plus de 680 000 tonnes de compost ont été ramassées en une semaine et 2000 amendes distribuées pour non-respect de la loi obligeant les habitants au compostage. 

Ⓜ️ Finalement, la tarification de la congestion en dessous le la 60ᵉ pourrait se poursuivre jusqu’à l’automne en raison d’un accord entre la MTA et l’administration Trump.

🚗 Brooklyn est le quartier qui propose les tarifs d’assurance automobile les plus élevés de tout New York, avec un coût annuel moyen de 5 748 $. 

🚔 La police de New York a créé une nouvelle entité dévolue aux « problèmes non urgents » tels que le stationnement illégal, l’usage de drogues en extérieur, la mendicité agressive et les plaintes pour nuisances sonores. 

❌ Un audit a révélé que le département de l’éducation de New York n’a pas inspecté 82% des écoles contenant de l’amiante. 

🚲 Un programme baptisé « Charge Safe, Ride Safe » permet aux propriétaires et locataires d’installer des armoires de chargement de batteries pour vélos électriques sur les trottoirs, afin de réduire les incendies causés par les batteries lithium-ion.

Ⓜ️ La MTA a utilisé l’intelligence artificielle de Google pour détecter les défauts des voies de métro, comparant cette technologie aux méthodes traditionnelles d’inspection par les travailleurs expérimentés. Verdict : l’IA de Google s’est avérée plus précise que les inspecteurs humains.

🐿 Peut-être vous souvenez-vous de la mort dramatique de « Peanut the Squirrel », devenu une célébrité sur Instagram et euthanasié après avoir été saisi par le département de la conservation de New York. Une proposition de loi à son nom – la Peanut’s Law – exige désormais un délai de 72h avant l’euthanasie et offre aux propriétaires la possibilité d’une audience administrative.  

🎶 La mezzo-soprano géorgienne Anita Rachvelishvili poursuit le Metropolitan Opera et son syndicat, l’American Guild of Musical Artists, après avoir perdu des contrats en raison de problèmes vocaux survenus pendant et après sa grossesse. Elle réclame plus de 400 000 dollars. 

👩‍⚖️ Un jury de New York a accordé 1,68 milliard de dollars à 40 femmes qui ont accusé l’écrivain et réalisateur James Toback d’abus sexuels sur une période de 35 ans. Le verdict comprend des dommages-intérêts compensatoires de 280 millions de dollars et 1,4 milliard de dollars de dommages-intérêts punitifs.

🤖 Un plaignant de 74 ans a tenté de se faire défendre par un avatar généré par une IA lors d’une audience concernant un litige avec son ancien employeur dans l’État de New York. La juge n’a pas du tout apprécié

La famille Blachez chouchoute les seniors en musique

Dans la famille Blachez, je demande Pascale, la mère, passionnée de piano. Les enfants : Marcel à la trompette, Ivanhoé au saxophone, Horace à la guitare et aux percussions et Isis au violon et au micro. Et puis le papa, Ludovic, qui s’est mis à la contrebasse pour rejoindre la joyeuse bande…

Installé à New York, ce petit orchestre étalé sur deux générations est à l’origine d’un beau projet social et musical : la Happiness Factory. Depuis quelques années, ils invitent tous les jeunes musiciens, quel que soit leur niveau, à les rejoindre pour participer à des concerts informels dans des maisons de retraite et des centres pour seniors de la Grosse Pomme.

Avis aux mélomanes en herbe, les inscriptions pour les prochains événements (dimanche 20, samedi 26, dimanche 27 avril et dimanche 4 mai) sont ouvertes. « Elton John a dit : ‘La musique a un pouvoir de guérison, la capacité de nous faire sortir de nous-mêmes l’espace d’un instant’. Je trouve que cela résume bien ce que nous voulons faire », explique Pascale Blachez.

La musique, une affaire de famille

Tout a commencé par une « frustration ». Enfant, la Française voulait être pianiste, mais ses parents ne l’ont pas laissée – « et ils ont eu raison ! ». Bonne en mathématiques, elle devient chimiste et fait carrière dans la pharma. Mais après la naissance de son troisième enfant, elle s’arrête de travailler et décide de renouer avec ses premières amours. Formée à la musique classique et sa rigueur, elle choisit de se plonger dans l’univers du jazz et de l’improvisation. « J’avais toujours été titillée par le spectacle de ces jazzmen jouant sans partition. Je me demandais : quel est leur langage ? Pourquoi ne connais-je pas cette musique ? » Quand elle démarre l’ARPEJ, une école parisienne spécialisée dans ce style musical, elle découvre « un autre monde, libéré de toutes les contraintes et de la technique ».

Lors d’une première expatriation à New York en 2010, elle rejoint un groupe de jazz qui se réunit chaque mercredi chez elle. Pour le reste de la famille, c’est la contagion. Chacun se met progressivement à un instrument. « Mes enfants avaient entre 4 et 10 ans. Nous jouions de petits morceaux pour les copains, la famille…». Mais la Française ambitieuse veut aller plus loin. Elle songe à son grand-père, une inspiration forte dans sa vie qui l’a poussée à faire du piano. « Quand je lui rendais visite en EPHAD, je me disais que cela serait merveilleux de jouer en maison de retraite ». 

La famille Blachez apporte musique et joie de vivre dans les maisons de retraite. © Happiness Factory 

Lorsque les Blachez emménagent, par le plus grand hasard, devant un tel établissement à leur retour à Paris en 2016, elle y voit « un signe du destin ». Deux ans plus tard, le mercredi 17 décembre, ils y font leur premier concert. « On nous a demandé de jouer deux heures, se souvient-elle. Les résidents ont été extrêmement touchés de voir des enfants se produire pour eux, de surcroît en famille. Pour eux, c’était une manière de revivre les liens avec leur propre famille … ». L’initiative fait boule-de-neige. Les Blachez sont rejoints par une ribambelle de jeunes musiciens amateurs. Leur collectif, baptisé « Pour nos aînés », se produit dans une quarantaine de lieux à Paris et se constitue, via le bouche-à-oreille, un réseau de deux cents mélomanes.

La Happiness Factory de New York

De retour à New York en 2022, Pascale Blachez décide de poursuivre l’aventure sous le nom de Happiness Factory. Avec la participation initiale des élèves du Lycée français de New York, le projet prend rapidement de l’ampleur, avec trente concerts en 2023 et cent en 2024 dans les senior centers et autres structures pour personnes âgées. En mars 2024, elle en a fait une association à but non-lucratif pour accélérer son développement et lever des fonds. « Aux États-Unis, quand on contacte des lieux et qu’on dit ‘on est une famille, un groupe d’enfants, on veut venir jouer’, ça ne marche pas. Avoir une non-profit donne de la crédibilité, dit-elle. Mon rêve, c’est qu’il y ait des Happiness Factories dans toutes les villes, voire les quartiers, afin de mettre en relation écoles, familles et maisons de retraite locales. C’est tout à fait possible car il y a des enfants qui font de la musique partout, et des structures pour seniors aussi ». 

Et ce n’est pas le besoin qui manque. En France comme aux États-Unis, l’isolement des personnes âgées est une réalité. « Nous vivons dans une société où l’on ne veut pas les voir car la vieillesse est considérée comme dégradante. En réalité, ces personnes ont beaucoup de choses à partager avec les jeunes et ne demandent que ça ». Pendant les concerts, les seniors américains ne se privent pas. « Quelles que soient leurs aptitudes physiques, ils se mettent à danser, bouger, applaudir… Parfois, ils vont au micro pour chanter !, raconte Pascale Blachez. Certains se mettent à pleurer. Ils disent aux enfants : ‘c’était tellement beau, tu ne peux pas savoir le bien que ça m’a fait’ ».