L’amour de la langue française se chante au Lycée Français de New York. En ce mois de la Francophonie – et pour célébrer l’arrivée du printemps – le Centre culturel organise, le jeudi 21 mars de 7pm à 9pm, un concert aux accents de la Nouvelle-Orléans et de Kinshasa.
Le groupe Sweet Crude, formé en Louisiane en 2013, lancera les festivités au rythme de sa musique indie-pop et de son français cajun, un dialecte encore parlé par la fondatrice du groupe, Alexis Marceaux. Sweet Crude a sorti son premier album, « Créatures », en 2017 et s’est produit dans différents festivals aux États-Unis et en France, notamment aux Francofolies de La Rochelle. Il a depuis sorti un deuxième album « Officiel/Artificiel » et a collaboré avec Big Freedia sur la chanson « Take it Back ». Pour cette première partie de soirée, deux des membres du groupe et chanteurs, Alexis Marceaux et Sam Craft, seront respectivement aux percussions et au violon électrique.
Viendra ensuite sur scène l’artiste Nkumu Katalay, originaire de République démocratique du Congo, fondateur du groupe Life Long Project. Nkumu Katalay, qui vit à New York, se consacre à la promotion de la culture congolaise par le biais de la musique et d’initiatives socioculturelles et éducatives. Il a également créé une compagnie de danse afro-congolaise. Il sera d’ailleurs accompagné de ses musiciens et ses danseurs.
La soirée, intitulée « Concert de la francophonie : De la Louisiane à Kinshasa », est organisée en collaboration avec l’Organisation Internationale de la Francophonie. Places à réserver ici (20$, gratuit pour les moins de 18 ans). 4 billets sont offerts aux lecteurs de French Morning. Pour tenter de les gagner, il suffit de remplir les champs ci-dessous :
Cette semaine, French Expat vous embarque du côté de New York à la rencontre de Déborah Krantz, une Française déterminée qui n’a pas sa langue dans sa poche. Alors qu’en 2019 elle vit avec son mari à New York, tout lui manque : sa famille française, la campagne, la gastronomie, ses amis. Elle décide de préparer son retour en France après 10 ans passés à l’étranger. Le déménagement s’organise et une date est fixée : Déborah Krantz et Kevin rentreront vivre à Paris mi-mars 2020. Sauf que … pas besoin d’être historien pour imaginer la suite : mi-mars, la planète s’immobilise, les frontières ferment, les compagnies aériennes se mettent à l’arrêt, bref le retour ne se passe pas du tout comme prévu et c’est plutôt une course contre la montre que la French Expat de la semaine nous avait confiée au micro du podcast fin 2020 alors qu’elle venait de découvrir sa sclérose en plaques (une maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central).
« La résilience, ce n’est pas ce que vous endurez, mais c’est comment vous vous relevez après ». Cette citation de l’auteure américaine Elizabeth Edwards résonne tout particulièrement avec l’histoire de Deborah Krantz. Depuis notre première rencontre, Déborah a divorcé, elle a découvert qu’elle avait un cancer des ovaires et s’est réinstallée à New York d’où elle refait sa vie. Parce qu’elle est comme ça Déborah, elle fait des choix audacieux depuis toujours et ce, quoiqu’il arrive. Son témoignage vous offre des leçons précieuses sur la force intérieure, la persévérance et l’importance de l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle.
Retrouvez aussi la rediffusion de la première partie du périple de Deborah (initialement diffusée en 2020) ici :
French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : Spotify, Apple Podcast, Deezer, Google Podcast, Podcast Addict, Amazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.
On ne présente plus Francis Cabrel : Petite Marie, La corrida, Sarbacane, La cabane du pêcheur… Autant de tubes qui ont marqué la musique française des cinq dernières décennies. Le chanteur originaire d’Astaffort sera sur scène à Los Angeles le mardi 4 juin 2024 (8pm au Theater at Ace Hotel, billets ici), à Oakland le jeudi 6 juin (8pm au Fox Theater, billets ici), à Miami le samedi 8 juin (8pm au Knight Concert Hall, billets ici), à New York le mercredi 12 juin (8pm au Town Hall, billets ici), à Montréal le vendredi 14 juin (8pm à la Salle Wilfrid-Pelletier, billets ici), à Trois-Rivières le samedi 15 juin (8pm à L’Amphithéâtre, billets ici), et à Québec le dimanche 16 juin 2024 (8pm à l’Agora, billets ici).
Autant dire que la communauté française l’attend avec impatience : en 2020, il devait se produire aux États-Unis et au Canada mais la pandémie de Covid avait empêché sa venue. Cela fait donc plus de 10 ans que Francis Cabrel n’a pas chanté sur une scène nord-américaine, depuis sa prestation « Seul sur scène » en 2014.
Originaire du Lot-et-Garonne, Francis Cabrel a débuté dans la musique à l’âge de 19 ans. Son deuxième album Les Chemins de traverse (1979) lui apporte la consécration, grâce au single Je l’aime à Mourir, son plus gros succès à ce jour, avec plus de 700.000 exemplaires écoulés. Spécialiste des textes ciselés et des ballades romantiques, Francis Cabrel est aussi un fan absolu de Bob Dylan. En 2012, il a d’ailleurs sorti un album complet de reprises du chanteur folk. En cinquante ans de carrière, on estime son succès à environ 25 millions d’albums.
Publié le 30 novembre 2023. Mis à jour le 14 mars 2024.
Autant vous le dire tout de suite : la lecture du Procès de la chair, publié aux éditions Grasset l’année dernière par David Haziza alors qu’il est jeune professeur à l’Université de Columbia, ne vous laissera pas indifférent. Un exemple ? « Me too [ ] : je n’entends pas là le cri sublime de la femme libre et invaincue, mais un piaulement narcissique. Je ne vois pas la justice qui récrimine, mais un selfie syntaxique ».
Bien sûr, il faut replacer la phrase dans son contexte, et se garder de tout jugement à partir d’un extrait. Mais quand même : David Hazizza cherchait-il la provocation ? « Ce n’était pas mon intention. J’ai écrit ce livre à un moment où je percevais dans la société américaine une réaction excessive. Donc, à tort peut-être, j’avais plutôt l’impression d’être une force, non pas une force qui écrase les autres, mais une force qui devient le porte-parole d’une majorité silencieuse. »
Cancel culture de gauche et de droite
De droite, réactionnaire ? « Je tiens à préciser que je suis absolument contre le politiquement correct et la cancel culture. Ce qui se passe ici est beaucoup plus compliqué qu’un clivage gauche/droite. Le wokisme par exemple, défendu par les universités américaines de gauche, et qui est en partie issu d’une forme d’hyper sécuritarisme, a été initié par la droite dès les années 90. Il existe par exemple une cancel culture chrétienne évangélique. On est bien au-delà des partis, au cœur du fantasme américain, d’une obsession d’être constamment protégé, même au détriment des libertés individuelles. »
Alors qui sont les responsables ? « Le capitalisme ! Son objectif ultime est le règne de la machine qui conduit à des relations humaines de plus en plus déshumanisées. Le technicisme et la manie sécuritaire ont gagné la société tout entière. Nous vivons désormais dans une société profondément individualiste, hypocondriaque et robotique. »
Le puritanisme américain ne date pourtant pas d’hier. « Le mouvement s’inscrit en effet dans une logique ancienne, soutient David Haziza. Au XIXe siècle, c’était déjà ainsi dans les usines. C’est une question de rendement, d’ordre et de pouvoir sur les esprits et les corps. Cela représente le devenir robot de la civilisation capitaliste ou post-capitaliste. »
Dénonciation d’un nouveau puritanisme
Avec des conséquences sur nos corps, nos chairs ? « Romain Garry écrivait en 1975 ‘En réduisant la sexualité à une mécanique, en lui enlevant radicalement tout caractère hors commun, épique, divin même au sens païen du terme, on fait du grand mystère et de la plus grisante ivresse du monde un verre d’eau avalé au comptoir d’un self-service.’ Nous y sommes désormais. Les Américains ne se touchent plus. À mon arrivée à New York, en 2011, on draguait encore dans le métro, on draguait son professeur. C’est terminé. Le rejet du corps est l’un des grands désastres contemporains. On ne sait même plus s’habiller. Tout est uniformisé. »
Quelles seraient les solutions pour éclairer ce sombre tableau ? « Le sexe est partout, étudié, “déconstruit” et en même temps dénoncé, surveillé. Mais la chair et le désir sont mystérieux, inconnaissables. Il faudrait revenir à la sexualité dont je parle dans mon livre. Une sexualité belle et subversive. Belle parce que subversive. Et que cesse ainsi, le procès de la chair. »
Un essai passionnant et à contre-courant, érudit mais accessible, mêlant cinéma, philosophie, littérature et sociologie.
Après « D’Artagnan », projeté en novembre dernier, « Milady », le deuxième volet de la saga des « Trois Mousquetaires », sera projeté en avant-première sur trois écrans de la Bay Area. Le film de Martin Bourboulon sera en effet présenté par French Premiere le mardi 26 mars au Piedmont Theatre d’Oakland (4186 Piedmont Avenue), le mercredi 27 mars à l’Aquarius Theatre de Palo Alto (430 Emerson St), et le jeudi 28 mars au 4Star Theatre de San Francisco (2200 Clement St). Depuis le début de l’année, French Premiere s’est donné pour mission de diffuser un film français par mois sur les écrans de la Bay Area, et le public répond présent : « La Passion de Dodin Bouffant » et « Le règne », programmés en janvier et en février, ont fait salles combles.
« Milady » reprend l’histoire où « D’Artagnan » l’avait laissée en suspens : Constance Bonacieux est enlevée, et D’Artagnan (François Civil) compte bien la retrouver, même s’il doit se compromettre avec Milady de Winter (Eva Green). Les tensions entre la France et l’Angleterre sont vives, et le roi n’est pas à l’abri d’un complot fomenté par son propre entourage. Romain Duris, Vincent Cassel, Pio Marmaï et Louis Garrel confirment que les films de cape et d’épée leur vont à ravir.
Pour la première fois, les films programmés par French Premiere passent le Bay Bridge, avec une projection à Oakland. Les billets partent vite, et les projections sont souvent sold out bien avant leur sortie, donc n’attendez pas si vous souhaitez découvrir si D’Artagnan réussira à sauver Constance.
Les deux statuettes dorées trônent, étincelantes, sur la nappe blanche d’un mange-debout, installé tel un piédestal au centre du jardin de la Résidence de France, à Beverly Hills. Gravée sur leur pied, on peut lire l’inscription : « Academy Award to Justine Triet and Arthur Harari, Best original screenplay, “Anatomy of a Fall” 2023 ». Coupes de champagne et smartphones à la main, les premiers invités s’arrêtent devant les trophées pour les immortaliser. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut admirer deux oscars d’aussi près !
Ce lundi 11 mars, lendemain de la cérémonie hollywoodienne, le prix du meilleur scénario original attribué à « Anatomie d’une chute » fait la fierté de tous, au brunch organisé par la Consule générale de France à Los Angeles, Julie Duhaut-Bedos, en l’honneur des films tricolores nommés aux Oscars. Parmi un parterre d’invités issus du monde du cinéma et quelques membres de l’Academy, leurs équipes sont là, au grand complet, ou presque.
Au milieu des serveurs qui slaloment avec leurs plateaux de gougères, le duo Swann Arlaud – Milo Machado-Graner (« Anatomie d’une chute ») est inséparable. Sur un petit nuage, la réalisatrice Stéphanie Clément (« Pachyderme ») saute dans les bras de l’Israélienne Tal Kantor (« Letter to a Pig »), sa co-nommée pour le meilleur court-métrage d’animation. Nominée pour la deuxième fois de sa carrière (« Les filles d’Olfa », meilleur documentaire), Kaouther Ben Hania affiche un grand sourire sous sa casquette des Lakers.
Mais la star du jour, c’est elle, Justine Triet. Silhouette reconnaissable entre toutes dans son ensemble de tweed, la réalisatrice se prête à une séance photo près de la piscine. Fatiguée, mais souriante.« Allez, c’est fini, elle a dormi deux heures cette nuit, elle est crevée ! » interrompt Marie-Ange Luciani, co-productrice du film. Dans quelques minutes, Justine Triet doit être en direct du 20h de France 2 d’Anne-Sophie Lapix (la vidéo est disponible ici). La fin d’un marathon de 8 mois d’une campagne très intense, et finalement victorieuse, aux États-Unis.
Car si « Anatomie d’une chute » repart avec un seul et unique oscar sur 5 nominations, l’heure est, de manière unanime, à la célébration. « Être reconnu pour le meilleur scénario dans la capitale du storytelling n’en est que plus gratifiant. Ce n’est pas quelque chose que nous sommes capables de faire chaque année », applaudit Julie Duhaut-Bedos, la Consule, dans son discours. Martine Melloul, productrice à Los Angeles, et vice-présidente de l’association French in Motion, fait la même analyse : « L’oscar du meilleur scénario, c’est un succès, très peu de films français ont remporté des prix dans ce type de catégorie très “américaine.”»
Avec 10 nominations tricolores aux Oscars* (contre aucune l’année dernière), 2024 est un cru exceptionnel pour la France. Et même sans remporter de statuette, pour les nominés, le voyage à Los Angeles est de nature à changer la trajectoire d’une carrière. Stéphanie Clément, originaire d’Istres, confie repartir transformée par sa semaine hollywoodienne, riche de rencontres avec les autres nominés et l’industrie du cinéma.
« J’ai découvert que je pouvais réussir à m’exprimer, même en anglais, pour parler de ma démarche »,confie cette grande timide, d’ordinaire plus à l’aise avec l’image qu’avec les mots pour dire « ce qui est à l’intérieur. »« Je ne suis plus tout à fait la même personne, j’ai grandi, gagné en confiance et en légitimité. »Un tremplin pour envisager la suite, à savoir un roman graphique qui lui tient beaucoup à cœur, et une série d’animation avec les studios Little Big Story.C’est aussi ça, la magie des Oscars.
*Cinq nominations pour « Anatomie d’une Chute » de Justine Triet et Arthur Harari, un pour chacun des films suivants : «Pachyderme » de Stéphanie Clément, « Letter to a Pig » de Tal Kantor, « Les Filles d’Olfa » de Kaouther Ben Hania, « Mon ami Robot » de Pablo Berger, et « Moi, capitaine » de Matteo Garrone. Ce décompte inclut les productions et co-productions françaises, majoritaires comme minoritaires.
Artiste pluridisciplinaire d’origine guadeloupéenne, établie en Floride, Marielle Plaisir va accaparer les murs du Coral Gables Museum dès le jeudi 16 novembre pour les habiller de ses œuvres vibrantes et colorées. Pendant plus de cinq mois, les férus d’art contemporain auront ainsi l’opportunité de (re)découvrir ses dessins, peintures, textiles, sculptures et autres créations visuelles.
Intitulée « The Day I Heard the Sounds of the World », cette exposition temporaire offrira un aperçu de son travail et permettra aux curieux comme aux connaisseurs de s’immerger dans l’univers de cette créatrice touche-à-tout et engagée, récipiendaire en 2021 du Southern Prize & State Fellowships, un prix récompensant les artistes les plus talentueux des États du Sud américain, qui illustre son héritage caribéen et explore les notions d’identité, de culture et les formes que prend la domination à travers les temps.
Les muséophiles seront par ailleurs ravis d’apprendre que le Coral Gables Museum fait partie du Museum Pass Program, qui permet d’accéder gracieusement à une quinzaine d’institutions culturelles de l’aire métropolitaine de Miami.
Publié le 31 octobre 2023. Mis à jour le 13 mars 2024.
Ce webinaire gratuit d’une heure a pour but d’aider toute personne expatriée aux États-Unis, ou projetant de s’y expatrier, à comprendre le système de taxes américain, en répondant notamment aux questions suivantes :
– Qui est un contribuable américain ?
– Quelles sont mes responsabilités fiscales en tant que contribuable américain ?
– Quelles sont les formulaires clés à remplir ?
– Quelles sont les erreurs déclaratives les plus fréquentes commises par les Français·es devenus contribuables américains ?
– Contribuables délinquants, quelles sont les pénalités encourues, et comment régulariser ma situation fiscale ?
– Quelle est la prescription de droit a l’IRS de vérifier ma situation fiscale ?
– Qu’est-ce que la loi FATCA ? Pourquoi ma banque me demande-t-elle de certifier mon statut de résident Américain (Formulaire W-8Ben ou W-9) ? Quelles sont les conséquences liées à cette demande ?
– Pourquoi contacter le duo avocat fiscaliste/expert-comptable ?
Un livre de 500 pages n’était peut-être pas assez, alors elle en a écrit un deuxième. Julia Malye publie La Louisiane (Stock) en français et Pelican Girls (HarperCollins) en anglais pour les États-Unis. L’histoire est la même : celle de ces oubliées de La Salpêtrière, à Paris, ces 90 femmes enrôlées au XVIIIe siècle à bord d’un bateau, la Baleine, pour venir peupler, et repeupler, la Louisiane alors française. Le récit diffère un peu malgré tout.
Julia Malye a commencé par écrire la version en anglais lors de sa bourse d’études aux États-Unis. Elle s’est ensuite attelé à la mouture française, qui constitue bien plus qu’une simple traduction. Elle sera à Albertine (New York) ce mercredi 6 mars (6pm) pour en parler (RSVP ici), ainsi qu’à Montréal le 13 mars (6pm à la Librairie Gallimard), Washington D.C. le 14 mars (6:30pm à Bonjour Books DC, tickets ici), et La Nouvelle-Orléans les 19 (6pm à Garden District Book Shop) et 23 mars (11:30am puis 2:30pm au Tennessee Williams & New Orleans Literary Festival).
Un long travail de documentation
« Quand j’ai commencé à m’intéresser à cette histoire, j’enseignais en anglais et mes premiers lecteurs étaient américains, raconte-t-elle. Écrire dans une autre langue m’a toujours attirée. On se met en danger, on n’écrit pas pareil. Les deux livres sont un peu différents. Je ne raconte pas les choses de la même manière. » Notamment parce que les deux langues ne s’utilisent pas de la même façon. « L’anglais supporte beaucoup mieux la répétition, estime-t-elle. De la même manière, les descriptions des mouvements du corps passe beaucoup mieux en anglais. En français, c’est tout de suite beaucoup plus lourd. »
À 30 ans, Julia Malye en est déjà à son quatrième roman. Le premier (La fiancée de Tocqueville), elle l’a écrit à 15 ans. La Louisiane constitue en France un des événements du printemps littéraire. Ce projet lui a pris plusieurs années, au cours desquelles elle a poussé le souci de vérification très loin. « J’ai commencé par contacter l’un des descendants de ces femmes, qui avait auto-publié un ouvrage mentionnant la liste entière des passagères du bateau, leur nom, prénom, âge, raconte Julia Malye. Pour certaines, il avait même recueilli quelques informations et rédigé une petite biographie. J’avais l’impression de lire des avis de personnes portées disparues. »
Une série en préparation
L’écrivaine entre aussi en contact le chef actuel de la nation Nachez, cette population autochtone au cœur des conquêtes de territoire du XVIIIe siècle dans cette partie de la Louisiane très fertile, sur les rives du Mississippi. Elle visite un bateau amarré au Havre, un jour où elle enseigne à proximité, pour davantage de sincérité et coller au maximum au réel. Elle vérifie également ses informations à Tulane, l’université de La Nouvelle-Orléans et dans des archives de la ville.
Pendant des mois, elle donne vie à une grande fresque en mettant l’accent sur trois personnages, trois de ces femmes emmenées de gré ou de force dans un pays qui n’était pas le leur. « C’est un roman sur la survie, explique Julia Malye. On y rencontre des coups bas et des histoires d’amour. J’ai réinventé ces personnages pour imaginer ce qu’est être une femme en Louisiane au XVIIIe siècle. » Le résultat est tellement réussi que les droits du livre ont déjà été achetés pour une série. Impossible pour l’heure d’en savoir plus. Ni sur la société qui a acquis les droits, ni le pays de sortie. Ni, non plus, lequel des deux livres a le plus séduit les producteurs.
Fondé en 2013 par l’entrepreneur français Wilfried Granier, Superprof met en relation professeurs et élèves pour des cours particuliers dans toutes les disciplines, soit 1200 matières, de l’apprentissage des langues au droit en passant par le sport jusqu’à la musique. L’entreprise surnommée « l’Airbnb du cours particulier », qui devrait réaliser 60 millions d’euros de chiffres d’affaires à la fin de l’année 2024, intégrait même il y a un an, le prestigieux FT120 (French Tech 120), un label consacré aux start-ups en phase d’hyper croissance.
Déjà présent dans 53 pays, Superprof s’invite donc depuis quelques mois aux États-Unis. « Notre arrivée sur le marché américain a pris du temps, explique Wilfried Granier. Nous avons commencé à nous y intéresser il y a 6 ans, et pensions attaquer ce marché de la même façon que nous le faisions pour l’Europe, mais les choses n’ont pas fonctionné ainsi. Au contraire du système des acquisitions que nous opérions en Europe, il fallait faire face au poids de gros concurrents sans espoir d’acquisition immédiate. L’immensité géographique des États-Unis imposait également un positionnement différent. C’est un peu comme si vous passiez de la Ligue de basket français à la NBA. »
Une réseau d’un million de profs aux États-Unis
Sur un marché des cours particuliers dominé par trois géants dont le leader Wyzant et TakeLesson (récemment vendu à Microsoft pour 58 millions de dollars), Superprof a d’abord recruté une experte de la tech, ancienne de chez Google, pour améliorer son référencement naturel et sa notoriété. « Nous avons ensuite investi dans les disciplines niches – les mathématiques à New York, le piano à Los Angeles, et avons progressivement réussi à baisser le coût d’acquisition des profs, le nerf de la guerre. Aujourd’hui, près d’un million de profs aux États-Unis proposent leurs services sur Superprof. Un seuil capital pour occuper l’immensité du maillage du pays et être capable de connecter profs et élèves vivant à proximité. Les campagnes de recrutement et de communication, que nous continuons à intensifier aujourd’hui via Google, Youtube ou les réseaux sociaux, nous ont aidé à faire notre place », poursuit Wilfried Granier.
Signe de l’embellie, l’entreprise lancera ses « soirées ambassadeur » à New York, San Francisco et Chicago, un concept déjà testé en Europe par Superprof et qui permet de fédérer les meilleurs profs de chaque ville. « Depuis 18 mois, nos efforts paient, ajoute-t-il. À la fin 2024, le marché américain devrait ainsi nous permettre de réaliser un chiffre d’affaires proche des 8 millions d’euros, juste derrière le marché français qui rapporte lui, chaque année, près de 10 millions d’euros. »
Une croissance sans levée de fonds
Wilfried Granier célèbrera dans quelques jours son entrée sur le marché chinois. « Un marché encore plus compliqué que les États-Unis, confesse-t-il, en termes de régulation, de transferts de données, de serveurs… Tout passe également par l’accréditation du Parti communiste chinois, par l’emploi d’une batterie d’avocats, par la création d’une application chinoise dédiée… Mais nous sommes optimistes. Comme pour les États-Unis, nous avons recruté la meilleure cadre possible. Nous démarrons de zéro et le challenge s’annonce palpitant. La Chine a 20 ans d’avance sur l’Europe en matière de technologies et d’innovations, et cette expérience devrait nous permettre d’apprendre et de nous renforcer. »
Campagne de pub « Superprof, vous aussi devenez énervant » de l’agence Buzzman.
Seule entreprise du FT120 à fonctionner à partir de ses revenus en propre – et donc sans levée de fonds -, Superprof poursuivra ses développements en 2024 sur la France et le Royaume-Uni, deux autres marchés capitaux pour l’entreprise. Dans l’Hexagone, sa dernière campagne de communication « Superprof, vous aussi devenez énervant » réalisée par l’agence Buzzman, lui a d’ailleurs permis d’augmenter de 5 à 6 points son taux de notoriété. « Nous restons très ambitieux, conclut l’entrepreneur. En 2025, nous espérons atteindre les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires et devrions être présents dans 100 pays dans le monde. »
À l’occasion du mois de la francophonie, le romancier, essayiste et professeur franco-congolais Alain Mabanckou, qui réside aux États-Unis depuis le début du siècle, entame une tournée culturelle au Texas, en Louisiane et en Floride.
Les Texans auront l’occasion de le rencontrer le jeudi 14 mars de 11:30am à 12:30pm à l’Alliance Française de Dallas, où il explorera l’un de ses premiers ouvrages, Verre Cassé, lauréat de plusieurs prix. Le mercredi 20 mars, toujours dans cette ville texane, Alain Mabanckou se rendra à la librairie The Wild Detectives de 7pm à 9pm pour une conférence sur, entre autres, l’évolution de la langue française. Cet événement sera suivi d’une séance de dédicace. Le lendemain, le jeudi 21 mars, l’homme de lettres projettera son documentaire « Noirs en France » à partir de 6pm à la Southern Methodist University de Dallas. Coréalisée avec la cinéaste Aurélia Perreau, cette production audiovisuelle donne la parole à des Français noirs, à l’instar de Yannick Noah, qui fait bien souvent entendre sa voix contre le racisme.
Ce documentaire poignant sera également diffusé le lundi 25 mars à partir de 6:30pm à l’Alliance Française de La Nouvelle-Orléans, où Alain Mabanckou fera également halte. Le lendemain, le mardi 26 mars, celui qui enseigne la littérature à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) ira à la rencontre de ses lecteurs et se prêteront à une séance de dédicace à partir de 6:30pm à l’Ashé Power House Theater de la métropole louisianaise.
Récipiendaire du prix Renaudot pour son roman Mémoires de porc-épic, Alain Mabanckou poursuivra sa route jusqu’à la fin du mois en Floride. Il participera le mercredi 27 mars dès 6:30pm à une conférence intitulée « Francophonie, Afrique et Au-delà » à l’University of Miami. Le lendemain, le jeudi 28 mars, l’auteur franco-congolais posera ses livres à l’Alliance Française Miami Metro à 12:30pm pour rencontrer son public, avant d’aller assister à la projection de son documentaire « Noirs en France » le soir même dès 6:30pm au Little Haiti Cultural Complex de la métropole floridienne.
Quoi de plus naturel pour un artiste ayant essaimé dans ses œuvres tout un tas d’influences américaines que d’exposer aux États-Unis ? Claude Viallat, un des peintres contemporains français les plus connus, exposera à la Galerie Templon (293 10th Avenue) de New York du jeudi 14 mars au samedi 27 avril.
Aujourd’hui âgé de 88 ans, Claude Viallat s’est faire connaître dans les années 1970 avec ses formes reconnaissables entre toutes, ces rectangles pleins, irréguliers et inclinés qui se multiplient sur la toile. On a souvent comparé son motif au haricot, d’où son nom. Les Américains préfèrent parfois parler de « petit os » (small bone), certainement plus évocateur dans la langue anglaise.
L’artiste, originaire de Nîmes où il vit toujours, a déjà été exposé aux États-Unis dans le passé, au MoMA de New York, au Musée des Beaux-Arts de Montréal ou encore au Philadelphia Museum of Art in the USA. Mais c’est la première fois que la Galerie Templon de la Grosse Pomme montrera son travail. Les plus curieux pourront tenter d’y déceler les traces de l’art américain que Claude Viallat a tant aimé, lui qui a notamment été influencé par la culture native-américaine. L’exposition présentera une toute nouvelle série d’une vingtaine d’œuvres de moyen et grand format soigneusement sélectionnées et peintes entre les années 1960 et aujourd’hui.