Le 19 juillet, le French Legation Museum du Texas invite les familles à passer une journée très “frenchy”.
Venez vous initier aux joies de la pétanque avec l’Alliance Française d’Austin, et profiter de la visite guidée à l’ombre de cette demeure historique construite en 1841. Pensez à apporter votre pique-nique !
Les “Summer Saturdays” ont lieu au French Legation Museum jusqu’au 16 août.
Du fun en famille au French Legation Museum d'Austin
"L'Ecume des Jours", le festival visuel de Michel Gondry
Il n’y avait que le réalisateur un poil déjanté Michel Gondry pour avoir le culot d’adapter le roman « L’Ecume des Jours » de Boris Vian à l’écran. Le film sort à New York et Los Angeles le 18 juillet.
Michel Gondry, à qui l’on doit déjà l’excellent « Eternal Sunshine of the Spotless Mind » et le moins excellent « La science des rêves », semble trouver dans le roman de Vian toute la matière nécessaire pour satisfaire son imagination débordante et sa soif d’excentricité.
L’oeuvre littéraire ne serait-elle alors qu’un prétexte orienté vers ce dessein? Difficile à dire. En revanche, on sent que le réalisateur évolue dans son élément, et que la multitude de scènes qui se succèdent dans un Paris retro ont dû être jubilatoires à tourner pour lui. A tel point que le décor semble être le personnage central du film. Pourtant, l’histoire met en scène d’autres protagonistes.
Colin (Romain Duris), jeune homme aisé à la créativité débordante, vit dans une maison remplie d’inventions farfelues, et est très ami avec son cuisinier, Nicolas (Omar Sy). Lors d’une soirée, il rencontre la jolie Chloé (Audrey Tautou). C’est le coup de foudre entre les deux jeunes gens qui se marient quelques temps après. Leur histoire idyllique ne durera pas puisque Chloé a une maladie très grave : un nénuphar pousse dans son poumon. Sa santé se dégrade rapidement et Colin jongle de petits boulots en petits boulots pour pouvoir payer les frais médicaux, de plus en plus élevés. Leurs amis semblent aussi affectés par cette terrible fatalité et leurs relations se délitent lentement, à l’image de Chick (Gad Elmaleh), inconditionnel d’un certain Jean Sol Partre, et de sa fiancée Alise (Aïssa Maïga).
Les inventions les plus folles créées sous la plume de Boris Vian prennent vie sous la direction de Michel Gondry. On se trouve soudainement captivé par le “pianocktail” qui, malgré quelques réglages un peu hésitants, a la faculté étonnante de préparer des boissons tout en jouant une petite mélodie.
Les objets sont tous animés. Rien n’est à l’arrêt, à l’image du nénuphar qui grandit dans le poumon de Chloé et de l’épreuve du temps sur l’appartement du couple. Avec son univers particulier, entre loufoque, poésie et humour, Michel Gondry essaie de coller à l’univers du roman de Boris Vian. Le duo Audrey Tautou-Romain Duris, dont la complicité n’est plus à prouver depuis leur collaboration dans « L’Auberge Espagnole » de Cédric Clapish (2002), est convaincant, sans pour autant être épatant.
Il est toujours difficile d’adapter sur grand écran une oeuvre littéraire, mais Michel Gondry s’en sort plutôt bien. Le film, tout comme le roman, reste surtout une histoire de goûts : cet univers peut donner le tournis à certains et en enchanter d’autres.
Le film a remporté le prix du Meilleur Décor à la 39ème cérémonie des Césars. Une version plus longue de « L’Ecume des Jours » existe également et a été projetée dans plusieurs pays, dont la France. Aux Etats-Unis, c’est la version courte qui sort.
11 Français plus appréciés aux US qu'en France
A l’occasion de la sortie américaine de « Lucy », le dernier Luc Besson, le 25 juillet, gros plan sur ces Français qui, comme le réalisateur, sont davantage reconnus aux Etats-Unis que dans leur propre pays.
1. La Statue de la Liberté
Cadeau de la France aux Etats-Unis, la Statue de la Liberté a beau être française, elle fait la fierté des New-Yorkais, et des Américains dans leur ensemble.
2. Luc Besson
Son dernier film, “Lucy”, sort le 25 juillet aux Etats-Unis. Il a beau avoir doté la France d’une gigantesque Cité du Cinéma (surnommée « Hollywood sur Seine »), en région parisienne, rien n’y fait, le réalisateur de “Taxi” et du “Grand Bleu”, est assassiné par la critique française.
3. Thomas Piketty
L’auteur du best-seller Le Capital au XXIe siècle, l’économiste français n’a jamais été reçu par François Hollande. Les Etats-Unis lui ont ouvert les portes!
4. Le Marquis de Lafayette
Personnage connu en France, le marquis de La Fayette est un héros national aux Etats-Unis pour avoir participé comme général à la révolution américaine au côté de George Washington.
5. Alexis de Tocqueville
L’auteur de De la démocratie en Amérique est le premier Français à avoir dit (ou plutôt écrit) aux Américains qui ils sont vraiment. Une œuvre exceptionnelle, jamais égalée.
6. Daniel Boulud
Star de la cuisine aux US, le chef français est le fondateur du célèbre “Daniel” à New York et d’autres restaurants à Las Vegas et en Floride.
7. Yelle
L’artiste, qui effectuera une tournée américaine en novembre, a d’abord conquis les Etats-Unis avant de jeter son dévolu sur son pays natal.
8. Benjamin Millepied
Le danseur français a été révélé pour son travail sur le film “Black Swan”, où il rencontre sa femme l’actrice Natalie Portman. Il est passé par le New York City Ballet.
9. Julie Delpy
L’actrice franco-américaine a joué dans plusieurs films américains, avec Ethan Hawke et Chris Rock notamment. Formée à NYU, elle est l’auteure et la productrice de la série « Cancer Vixen » sur HBO avec Cate Blanchett.
10. Eva Green
La fille de Marlène Jobert explose aux Etats-Unis en jouant une “James Bond Girl” dans “Casino Royale”.
11. Gilles Marini
Le Français est apparu dans toutes les grandes séries américaines, de “Sex and the City” à “Nip/Tuck” en passant par “Criminal Minds”.
Où apprendre l'anglais gratuitement à New York?
Le New-Yorkais est pressé. Il ne perdra pas trop de temps à essayer de comprendre les grands gestes que vous lui ferrez pour lui signifier que vous cherchez le métro. Alors plutôt que de vous inscrire dans une école de mimes, frappez plutôt à la porte de ces quelques organismes:
YMCA: Comme le dit la célèbre chanson des Village People « it’s fun to stay at the Y.M.C.A ». En plus de proposer des repas, un endroit où dormir, prendre une douche, faire du sport et s’amuser, le YMCA de New York offre également des cours d’anglais aux adultes.
CUNY (City University of New York): L’université publique de New York propose dans plusieurs de ses campus à travers la ville des cours d’anglais. Attention néanmoins : pour pouvoir en bénéficier, il faut être soit résident de l’Etat de New York depuis au moins un an, soit résident permanent (carte verte) ou alors avoir un statut de réfugié. Il faut également être majeur pour s’inscrire (+18 ans).
New York Public Library: Quoi de mieux qu’un lieu d’érudition pour apprendre et parfaire votre anglais! Le programme ESOL (English Classes for Speakers of Other Languages) de la New York Public Library a mis en place des classes d’anglais en journée, soirée ou week-end. Les sessions ont lieu dans diverses bibliothèques du Bronx, de Staten Island ou de Manhattan. Il faut être âgé d’au moins 16 ans pour s’inscrire.
NYC Department of Education: Il faut avoir au moins 21 ans pour bénéficier du programme du New York City Office of Adult and Continuing Education (OACE). Du lundi au samedi, sur plus de 175 sites répartis dans les cinq « boroughs », des classes d’anglais sont proposées à tous ceux qui le souhaitent. Les cours sont dispensés par des professeurs certifiés et sont gratuits (certains étudiants auront peut-être à payer des frais pour les livres, passer des examens ou acheter un uniforme en fonction des classes qu’ils choisissent).
Riverside Language Program: Ce programme propose aux réfugiés et immigrants qui vivent à New York de venir apprendre la langue de Shakespeare lors de classes intensives de 5h par jour pendant six semaines. Tous les niveaux de langues sont représentés et les classes mettent l’accent sur les compétences orales et auditives.
Rennert Language School: Avec le Rennert Program, l’anglais s’apprend dans un environnement chaleureux et détendu! Ici, même pas besoin de s’inscrire, et on ne teste pas votre niveau d’anglais : venez simplement dans la classe que vous jugez la mieux pour vous. Vous pouvez commencer n’importe quel jour, tant qu’il y a encore de la place, à condition d’avoir au moins 18 ans.
Union Settlement Association: L’association de East Harlem donne la possibilité aux adultes de tous horizons d’apprendre l’anglais en deuxième langue. Trois niveaux de classes sont offerts. Là encore, pour bénéficier du programme, il faut avoir plus de 18 ans et être citoyen américain, ou être résident permanent.
"Le Hendrix du Sahara" à San Francisco
Vieux Farka Touré, le guitariste malien surnommé « le Hendrix du Sahara », se produira lors du festival Stern Grove de San Francisco le 20 juillet.
Fils d’une légende malienne de la guitare, Ali Farka Tourné, Vieux Fraka Touré a évité le piège de grandir dans « l’ombre de… ». Guitariste reconnu, il a d’abord commencé sa carrière musicale comme batteur et joueur de calebasse, avant de se mettre à la guitare en 2001. Elève de l’Institut National des Arts du Mali, Vieux Farka Touré s’est d’abord heurté au refus de son père de le voir poursuivre dans cette voie. Il a finalement pu imposer ses choix et même enregistrer quelques morceaux avec son père, peu de temps avant le décès de ce dernier.
Depuis, le guitariste blues aux sonorités africaines a multiplié les collaborations prestigieuses avec Alicia Keys, Shakira, K’naan et Idan Raichel.
Cosmos Copa: "L'équipe de France est attendue"
L’ambiance ne sera sans doute pas aussi chaude qu’au Maracaña. Mais qu’à cela ne tienne: l’équipe de France de New York est bien décidée à briller une fois de plus lors de la Cosmos Copa, la coupe du monde new-yorkaise pour footballeurs amateurs.
Les Bleus seront attendus au tournant lors de l’édition 2014 du tournoi, qui commence ce samedi 19 juillet. Et pour cause: ils sont les champions du monde de New York, après leur victoire aux tirs au but l’an dernier contre une équipe sénégalaise tenace. “Il y a d’abord le bonheur de se retrouver. La Cosmos Copa, c’est une aventure de groupe. Et il y a aussi l’excitation de commencer le tournoi, de faire quelque chose de super“, souligne Zohair Ghenania, coach des Bleus NYC.
Lire: La France, championne du monde… de New York
Dans le groupe D, l’équipe jouera contre l’Italie le 19 juillet à Pier 40 (West Houston et Hudson River) et contre l’Albanie et l’Afghanistan le 20 sur Randall’s Island. La finale aura lieu le 2 août au Hofstra Stadium. “On avait battu l’Italie 5-0 en quarts l’an dernier et on a éliminé l’Albanie, mais pour l’Afghanistan, on ne sait pas trop ce qu’elle vaut“, glisse le Didier Deschamps new-yorkais.
En attendant, les Bleus s’entrainent deux fois par semaine depuis un mois. Qualifiés d’office, ils n’ont pas eu à jouer de matches de qualification. Ils seront privés de leur meilleur buteur 2013 et du défenseur Alexis Pradié, un ancien de l’OM. “On a plus de pression, on est attendu, indique coach Zohair. Nous sommes les champions en titre mais on a hâte de relever le défi“.
Quand le LA Times explique le vouvoiement à ses lecteurs
A l’occasion du 14 juillet, le LA Times se penche sur une curiosité bien française: le vouvoiement.
Le quotidien a publié un graphique dans lequel il explique à ses lecteurs l’emploi du “tu” et du “vous”. Avec humour bien entendu: ainsi le LA Times raconte-t-il que le “tu” es de rigueur quand vous parlez à votre époux sauf si vous êtes la femme de Jacques Chirac. En revanche, le vouvoiement du patron est requis si vous travaillez dans une entreprise… qui n’est pas google.
Eclair Bakery et ses pâtisseries du tonnerre
C’est à Midtown, à l’angle de la 53ème rue et de la seconde Avenue qu’est nichée Eclair Bakery. Derrière la porte, des myriades de pâtisseries et de viennoiseries attendent d’être dévorées.
Stéphane Pourrez le chef pâtissier de la maison, est également propriétaire des lieux. Un bel aboutissement pour ce Français, qui nourrissait l’envie d’être son propre patron depuis longtemps: “J’ai toujours voulu travailler pour moi, faire ce que j’aimais. C’était aussi un beau challenge”.
La pâtisserie, Stéphane Pourrez est tombé dedans quand il était petit.“Je devais avoir 8-9 ans et déjà je faisais des gâteaux à la maison”. À 16 ans, il entre dans la prestigieuse école française de gastronomie Ferrandi, dans le 6ème arrondissement de Paris avant de poursuivre avec un bac pro.
En juin 2011, il arrive à New York et met son talent au service de Mille-feuille Bakery. Très vite, il a envie de rester à New York, et d’y vivre. “L’Amérique m’attirait beaucoup et j’étais venu trois fois déjà à New York en vacances. J’en suis tombé amoureux”.
Si la boulangerie-pâtisserie propose quelques produits américains comme le carrot cake, c’est la “French touch” qui constitue son principal atout. Viennoiseries, baguettes, macarons cohabitent derrière les larges vitrines du comptoir aux milles couleurs.
Mais la star incontestable de la pâtisserie, son produit phare, c’est l’éclair. Stéphane Pourrez les a déclinés dans plus de 10 parfums ! “On voudrait lancer un éclair à l’ananas”, glisse Stéphane Pourrez. Sa recette vient tout droit de l’Hexagone, et il se charge lui-même de l’apprendre à ses employés.
Une clientèle américaine et française plébiscite le lieu. “Beaucoup d’Américains francophones viennent”, commente le propriétaire. “On vient d’ouvrir donc pour l’instant c’est un peu tôt pour penser à s’étendre. Mais ici tout peut aller très vite”. En un éclair!
Une expo sur Madeline, l'écolière française préférée des Américains
Peu de Français la connaissent, mais aux Etats-Unis, elle est une star. Jusqu’au 19 octobre, Madeline, l’écolière française préférée des Américains, fait l’objet d’une exposition à la New York Historical Society.
Madeline est apparue aux Etats-Unis il y a 75 ans, dans le magazine Life. Son créateur, Ludwig Bemelmans, un Autrichien immigré aux Etats-Unis, ne savait pas que grâce à la jeune écolière, il deviendrait l’un des illustrateurs pour enfants les plus respectés et admirés du XXème siècle. Ses livres ont été vendus à 10 millions d’exemplaires. Curieusement, ils n’ont jamais trouvé leur public en France.
Madeline vit avec plusieurs jeunes filles dans un couvent parisien. Elle a un chien, Geneviève, qu’elle rencontre dans le tome 2. Son voisin est Pepito, le fils de l’ambassadeur espagnol. Chacun des livres décrit l’une de ses aventures, avec des thèmes de la vie courante.
En plus de 90 dessins originaux issus des six tomes de Madeline, l’exposition reprend d’autres travaux de Ludwig Bemelmans : des dessins qu’il avait réalisés pour l’ancien Ritz Hotel de New York, des décors destinés au yacht de la famille Onassis, des peintures murales d’un bistro parisien…
Des audio-guides familiaux permettent de suivre la visite avec des enfants, à partir de 4 ans.
Les surprenants photogrammes nocturnes de Michael Flomen à La Boîte Noire Gallery
L’artiste franco-canadien Michael Flomen expose ses photogrammes à la Boîte Noire Gallery de Los Angeles jusqu’au 29 août. Question à mille dollars: qu’est-ce qu’un photogramme ? Il s’agit d’une image photographique obtenue sans appareil photo, à l’extérieur, à partir de film et de papier photographique vierge. La nature fait le reste !
Intitulée “Wild Nights”, l’exposition révèle cette technique particulière, appelée vision nocturne, dont Michael Flomen est le pionnier. Considérant la nuit comme sa chambre noire, ce dernier se sert de la lumière de la lune, des lucioles et d’une lampe de poche, pour créer des images abstraites et hautes en couleur.
L’exposition diffuse également deux films sur l’univers de Michael Flomen : “Gaze” (2013), un court-métrage en noir et blanc sur notre rapport à l’environnement, et “Under the cover of darkness” (2008) d’André Cornellier, qui dévoile le processus créatif de l’artiste.
"Le Dessein": un projet à Santa Monica, un espoir au Liberia
Une robe longue, un pull doux, un poncho en mousseline. Et sur chaque vêtement, telle une marque de fabrique, un dessin original réalisé par une jeune fille du Libéria. En lançant « Le Dessein », sa ligne de vêtements éthiques à Santa Monica, le créateur sénégalais Eric Coly est parvenu à concilier deux univers qui lui tiennent à cœur : la mode et l’éducation des filles.
« 20% des bénéfices réalisés sur les vêtements sont reversés à une association au Libéria appelée More Than Me, qui apporte une aide financière aux jeunes filles défavorisées de ce pays afin de leur assurer une scolarité. Il faut savoir que dans ce pays marqué par 10 ans de guerre civile, plus de 40% des filles de 10 à 14 ans n’ont jamais été à l’école».
Une enfance marquée par des femmes libres
En septembre 2013, l’association a inauguré la première école gratuite pour filles du pays. «Elles ont souvent très peu d’estime pour elles-mêmes. En les faisant collaborer à ce projet puis en leur montrant que des personnes apprécient leur travail et portent leurs créations, nous contribuons à leur redonner confiance en elles », ajoute le créateur.
«Je viens d’une famille assez avant-gardiste en matière de droits des femmes. Ma grand-mère a été la première sage-femme de sa ville. Ma mère a elle entamé des études de pharmacie et mes deux sœurs sont avocate et diplômée d’un Master de Santé Publique à Londres. Mon rêve est que ces jeunes filles africaines à qui l’on n’a pas transmis la même confiance en soi, puissent elles aussi prendre le contrôle de leurs vies».
Avant de se tourner vers l’univers de la mode, Eric Coly s’est beaucoup cherché. Après avoir obtenu son baccalauréat à Dakar où il est né, il a fait un bref passage en France, où il ne « s’imaginait pas du tout vivre malgré les conseils » de sa mère. « J’avais l’impression qu’il n’y avait vraiment qu’aux Etats-Unis que je pouvais réellement être accepté en tant qu’immigré et réussir», se souvient-il.
De la finance au textile
Après des études dans l’Ohio, il part vivre à Los Angeles. Diplômé de la Business School Anderson de UCLA, Eric Coly passe dix ans dans le milieu de la banque. Jusqu’à une grosse dépression, il y a trois ans. « Ma mère est décédée alors que j’étais aux Etats-Unis, coincé par des problèmes de carte verte. Cela a été une période très dure pendant laquelle je me suis complètement remis en cause. Petit à petit, j’ai compris que j’avais fait le choix de la réussite pragmatique qui plaisait à ma mère, en mettant complètement ma créativité de côté».
Pour remonter la pente, Eric Coly décide d’écouter ses envies. « Enfant, j’étais fasciné par l’univers de la mode. Je conseillais souvent ma mère sur ses tenues lorsqu’elle allait à des soirées» se souvient-il. Six mois plus tard, le projet « Le Dessein » est lancé. Avec un bel objectif à atteindre pour ces dix prochaines années : envoyer quelque 10.000 filles du Libéria sur les bancs de l’école.
Auguste Rodin, star d'Hollywood
Pour le grand public, Auguste Rodin est avant tout un sculpteur de génie. Mais très peu de gens connaissent l’étendue de son œuvre en tant que dessinateur. Au total, Rodin a réalisé plus de 10 000 dessins. En 1910, se confiant au journaliste René Benjamin, il affirmera même: « C’est bien simple : mes dessins sont la clef de mon œuvre ».
A l’occasion du 50ème anniversaire du jumelage Los Angeles-Bordeaux, les deux villes ont décidé de rendre hommage à cet aspect méconnu du travail de Rodin : quelques 127 lithographies ont ainsi été prêtées par le musée Goupil de Bordeaux au Los Angeles Municipal Art Gallery (LAMGAG) d’Hollywood où elles seront présentées du 17 juillet au 17 août prochains, lors d’une exposition appelée “Figures d’ombres, les dessins d’Auguste Rodin“.
« Les œuvres ont été transportées par avion et reviendront directement à Bordeaux après leur présentation au LAMAG » explique Katia Kukawka, conservatrice au Musée d’Aquitaine dont fait partie le musée Goupil. «Le fonds Goupil est issu d’une dynastie d’éditeurs d’art internationaux basés à Paris, actifs de 1827 à 1920 » précise-t-elle.
Les planches présentées à Hollywood sont des « bons à tirer annotés et signés par Rodin pour la réalisation d’un album intitulé “Les dessins de Rodin”, édité en 1897, dont la réalisation fut entièrement financée par un ami et mécène de Rodin, l’industriel Maurice Fenaille. Edité à 125 exemplaires par la maison Goupil, l’album rassemble 129 planches en fac-similé exécutées et imprimées en couleurs. Les 142 dessins reproduits datent pour la plupart des années 1880, période pendant laquelle Rodin travaille à La Porte de l’Enfer », l’une de ses plus célèbres sculptures inspirée de la « Divine Comédie » de Dante.
Plongé dans ce livre, « Rodin couvre des centaines de feuillets et carnets, jusqu’à produire près de 500 dessins inspirés de l’œuvre de Dante » raconte Katia Kukawka. « Rodin lui-même fera la sélection des dessins à reproduire pour cet album, en choisissant ainsi délibérément de s’attacher particulièrement à l’Enfer. C’est également lui qui détermine l’ordre et qui donne les titres et légendes ».
La période des « dessins noirs »
A la base, Rodin n’a pas vraiment cherché à s’appuyer sur ces dessins comme études pour l’aider à réaliser « La Porte de l’Enfer ». Comme il l’explique dans une lettre au marchand et critique d’art belge Léon Gauchez, il s’agissait plutôt pour lui de parvenir à « travailler dans l’esprit de ce formidable poète » qu’est Dante. Recouverts de traits et de lavis d’encre noire ou sombre, les dessins de cette période sont appelés « noirs », en raison de la couleur choisie et du sombre univers dépeint par l’artiste. L’exposition montre que Rodin s’est aussi inspiré d’autres œuvres littéraires qui lui sont chères comme « les métamorphoses » d’Ovide, avec un dessin représentant notamment un « centaure au galop enlevant une femme».
« La méthode utilisée est celle de la photogravure » précise Katia Kukawka, technique alors pionnière développée par la maison Goupil et qui reproduit le plus fidèlement possible l’original.Pour vous initier vous aussi à l’art de la gravure, sachez que le LAMAG organise des ateliers gratuits de midi à 15h : le premier, ouvert à toute la famille, petits et grands, aura lieu le 26 juillet. Quant au second, réservé aux adultes, il sera organisé le 9 août, avec la participation de l’artiste californienne Aviva Weiner.