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Le Cours Sainte-Anne lance le Préceptorat, un accompagnement en visioconférence sur les programmes de français

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[Article sponsorisé] Membre du collectif de l’enseignement à distance CEDRE France, l’école à distance Cours Sainte-Anne propose des programmes de scolarité complète ou partielle de la maternelle à la 4ème et accompagne depuis presque 30 ans des familles françaises en expatriation. Pour un accompagnement renforcé des élèves expatriés, le Cours Sainte-Anne propose désormais un service de type Préceptorat : un tutorat en visioconférence assuré par les correcteurs des programmes de français.

Pour les classes du CP jusqu’à la 4ème, ce programme offre un soutien personnalisé des élèves et s’adresse plus particulièrement aux familles expatriées qui souhaitent maintenir le niveau de français de leurs enfants ou les préparer à une réintégration dans un établissement en France.

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Des séances en visio « à la carte »

Le cœur du programme réside dans ses 30 séances de visioconférence, animées à distance par les correcteurs expérimentés de l’école. Les sessions durent de 30 minutes pour les plus jeunes à 45 minutes pour les collégiens. Elles permettent au correcteur de vérifier que l’élève a bien assimilé tous les points de la séquence en cours, mais également à l’élève de poser toutes les questions qui pourraient demeurer.

Les élèves peuvent réserver leurs séances en ligne tout au long de l’année, en se connectant sur le calendrier du correcteur. Cette flexibilité permet un réel suivi personnalisé et l’adaptation du contenu des séances à la progression individuelle de chaque élève dans son programme de français.

À la fin de chaque programme, les élèves reçoivent un relevé de notes détaillé et un certificat de passage dans la classe supérieure pour le français, qui pourra donc être présenté au futur établissement lors de l’éventuel retour en France.

Revoir les fondamentaux du français

Si le Préceptorat est une nouveauté, les programmes de français du Cours Sainte-Anne ont eux fait leurs preuves depuis de nombreuses années. « Grâce au programme de français suivi auprès du Cours Saint-Anne, ces transitions se sont faites sans aucune difficulté scolaire, et nos enfants, bien que sortis de six ans d’école australienne, bénéficient même d’un niveau très au-dessus de celui de leurs camarades actuels », témoigne cette maman de trois enfants désormais scolarisés en France.

Les programmes abordent les notions fondamentales de français, allant de la lecture à la rédaction, en passant par l’orthographe, la grammaire et la conjugaison. Chaque niveau se voit attribuer des contenus spécifiques, adaptés aux besoins éducatifs. Par exemple, le programme pour les collégiens se concentre sur des aspects tels que la rédaction, l’étude de vocabulaire et la préparation à l’étude de textes, préparant ainsi les élèves à des défis plus complexes, conformes aux programmes de l’Éducation Nationale.

Des séances supplémentaires pour un accompagnement renforcé

Au besoin, il est possible de souscrire à des séances de visioconférence supplémentaires avec les correcteurs de français pour un accompagnement total sur cette discipline. Des packs de 20 ou 30 séances supplémentaires sont disponibles pour répondre aux exigences spécifiques de chaque élève.

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Pour toute question quant aux écoles à distance du collectif CEDRE France, contactez l’équipe admissions par téléphone au +33 09 70 71 76 76 ou via le formulaire de contact.

Note : les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.

Jeanne Verdoux expose ses «femelles vaisselles» à Long Island City

Après avoir réalisé une magnifique une du New York Magazine en rendant hommage aux commerces new-yorkais disparus pendant la pandémie, l’artiste française Jeanne Verdoux va présenter une œuvre totalement différente. Vendredi 2 février, elle inaugurera sa première exposition solo, « Female Vaisselle », dans un lieu de création et d’exposition pour artistes, Sculpture Space NYC, à Long Island City.
Jeanne Verdoux: Female Vaisselle. © Sculpture Space NYC
Le titre est un jeu de mots drôle, car le mot « vessel » en anglais renvoie à l’image conquérante d’un vaisseau, tandis que le mot « vaisselle » en français évoque… ce que l’on sait : une tâche ménagère longtemps réservée aux femmes à la maison. En utilisant différents supports comme la céramique, les dessins, le monoprint et la vidéo, elle explore les différents sens de ce mot, et exprime par ce biais la plasticité, la flexibilité dans le fait d’être une femme. Elle examine les différents rôles assignés aux femmes et sa propre expérience en tant que femme, fille et mère. « J’essaie de raconter ce que je connais et qui me touche, notre nature de femme dans un monde parfois hostile parfois accueillant », raconte l’artiste.
Son travail sur cette thématique a commencé en 2015 avec des dessins et imprimés, puis Jeanne Verdoux s’est attelée à l’argile pour pouvoir créer de véritables vaisseaux, c’est-à-dire une figure féminine qui fait office de récipient avec des attributs féminins. Un conteneur « qui renferme nos expériences de vie intérieures », explique l’artiste, avec des thèmes comme la fertilité et la maternité, l’équilibre et la gravité, l’humour et l’absurdité. Au fur et à mesure des années, les dessins de Jeanne Verdoux sont devenus plus grands et ambitieux, intégrant du charbon et de la peinture à l’acrylique. Mais aussi du papier matelas, récolté auprès d’une usine de matelas située sous son précédent studio. Une représentation fantasque et parfois étrange de la figure féminine, qui fusionne nos perceptions de la beauté, l’utilité et la fantaisie.

Frenchfounders lève 4,5 millions d’euros auprès de Bpifrance et Tikehau Capital

Un peu plus d’un an après s’être adossé à Tikehau Capital, Frenchfounders boucle un nouveau tour de table et fait entrer un nouvel actionnaire institutionnel. Le club business francophone a levé 4,5 millions d’euros auprès de Bpifrance – la banque publique qui finance les entreprises pour l’innovation et l’international – et Tikehau Capital – le gestionnaire d’actifs alternatifs, à la tête de 42 milliards d’euros sous gestion – afin de développer ses activités.

« L’entrée d’un acteur public comme bpifrance, aux côtés de Tikehau Capital, a beaucoup de sens pour nous. Nous avons des synergies business à faire jouer tous ensemble, que ce soit dans les événements ou l’accompagnement d’entreprises à l’international », explique Benoît Buridant, fondateur de Frenchfounders. La levée de fonds vise à accélérer la croissance des activités existantes, mais aussi à approfondir les liens avec Bpifrance, la banque française des startups, pour les aider à conquérir de nouveaux territoires.

Un club pour les CFO 

Plus particulièrement, la collaboration avec Bpifrance prendra trois formes : un programme de développement business pour accélérer l’internationalisation de 40 startups, le lancement d’un club pour les CFO, « CFO Club Bpifrance Le Hub », une nouvelle communauté métier pour la banque publique, avec pour vocation de promouvoir les échanges entre dirigeants financiers aux quatre coins du monde. Et enfin des solutions de recrutement international pour identifier et engager des talents, mais aussi des Operating Partners pour accompagner les participations.

« Cette dernière année, nous avons organisé de nombreux événements avec Frenchfounders aux États-Unis, mais aussi à Singapour, Tokyo ou encore au Moyen-Orient. Nous avons de belles opportunités pour la promotion de l’écosystème français à l’international, par exemple répliquer l’événement Big à l’étranger, ou encore le succès du Transatlantic Leaders Forum de French Founders », se réjouit Mathieu Chabran, cofondateur de Tikehau Capital.

Accompagnement des talents

Frenchfounders, qui fêtera ses dix ans cette année, est désormais un réseau de 25.000 leaders et de 4.000 membres entrepreneurs et dirigeants au sein du Club, présent dans 19 villes dans le monde. Outre les événements, rencontres et ateliers business, la communauté compte se développer sur la partie Talents. « Nous allons accompagner les profils, de leur sortie d’école jusqu’à ce qu’ils deviennent des patrons d’entreprise », fait valoir Benoît Buridant.

Frenchfounders, qui officie également comme investisseur avec Le Fonds emmené par Géraldine Le Meur, va proposer ses services sur la transmission d’entreprises. Et enfin permettre aux personnes de la communauté francophone, membres du Club ou non, d’organiser leurs propres événements via le réseau. Un objectif de « win-win-win » vertueux pour le réseau, ses membres mais aussi ses nouveaux actionnaires.

L’art du bain dans la baie de San Francisco: 4 lieux pour déconnecter

Rien de tel que de s’immerger dans l’eau pour chasser le stress… Et si vous ne pouvez pas vous offrir une escapade dans les sources chaudes naturelles de la région, voici une sélection de Bath Houses. Ces établissements s’inscrivent dans la tradition de bains publics venus d’horizons divers, au carrefour d’environnements sociaux et thérapeutiques.

1. Kabuki, un espace inspiré du Japon (SF) 

© Kabuki Springs & Spa

C’est une institution au cœur du quartier de Japan Town depuis 1968. Au programme ? Sérénité et déconnexion. Les appareils électroniques étant proscrits, le silence régnant en maître absolu. Seul un gong résonne parfois lorsque des trublions bavardent… La zone de baignade, spacieuse, accueille les clients vêtus de leur simple appareil. Elle comprend une piscine chaude, un bassin d’immersion froide, un sauna sec, un hammam. On peut boire du thé sur des chaises longues en bois, gommer sa peau à l’aide du sel de mer mis à disposition, et expérimenter les douches conçues à la japonaise. Le tout dans une ambiance tamisée. Les dimanches, mercredis et vendredis sont réservés à ces dames. Les lundis, jeudis et samedis, aux messieurs. Seul jour mixte : le mardi avec port de maillot obligatoire ce jour-là. Massages, soins du visage ou séances d’acupuncture en supplément.
Plus d’infos, horaires, formules tarifs sur le site.  1750 Geary Boulevard. 415 922 60 00

2. Archimedes Banya ou la Russie à portée de bains (SF)

© Archimedes Banya

Mixte et plutôt sommaire, ce vaste complexe est réputé pour le Venik Platza, une coutume russe unique en son genre. Il s’agit d’un massage réalisé dans une salle (très) chauffée : le masseur balaie le corps à l’aide d’une botte de feuilles de chêne ou de bouleau – le venik – préalablement trempée dans de l’eau chaude afin d’en faire ressortir les parfums. L’expert alterne les techniques et les pressions, allant de l’effleurement à la « flagellation ». Les bénéfices de ce massage aux rameaux seraient multiples. Parmi eux : détoxification, stimulation de la circulation sanguine et du système immunitaire, effet relaxant, etc. La tradition veut que l’on plonge ensuite dans un bain glacé. En bonus : large palette de soins, cours gratuit de yoga et dégustation de bière sur la terrasse avec vue sur la baie.
Plus d’infos, horaires, formules et tarifs sur le site. 748 Innes Ave. 415 206 90 00

3. Imperial Spa, le minimalisme de style coréen (SF)

© Imperial Spa

Ce spa aux allures de bain communal est divisé en deux. Les femmes profitent d’un côté, les hommes de l’autre. Ici aussi le silence est roi et la nudité, la norme. On y trouve des douches, un bassin à remous chaud, un bassin d’eau froide, un sauna, un hammam… Et l’on peut prolonger d’enveloppements, de massages à l’huile ou axés sur l’acupression. Mention spéciale aux gommages qui valent à eux seuls le détour. Dans une salle collective, des femmes en sous-vêtements exfolient énergiquement la peau des pieds à la tête en passant par les aisselles. Malgré des tables peu confortables, on ressort beaucoup plus léger.
Plus d’infos, horaires, formules et tarifs sur le site. 1875 Geary Blvd. 415 771-1114 

4. Osmosis, l’atypique bain enzymatique de cèdre (Freestone)

© Osmosis Day Spa Sanctuary

Direction la côte de Sonoma, à une heure de route au nord de San Francisco, pour goûter à un rituel nippon peu ordinaire. Là-bas, on ne plonge pas dans l’eau, mais on immerge son corps dénudé dans une mixture qui mêle du bois de cèdre blanc en décomposition, du son de riz et un catalyseur biologique importé du Japon. Le mélange de ces ingrédients naturels fermente et, ce faisant, il chauffe. L’activité enzymatique qu’il produit comporterait alors de nombreuses vertus pour la vitalité de la peau comme pour la santé du système nerveux et du cerveau. Les Amérindiens utilisaient d’ailleurs l’essence de cèdre à des fins de purification, de force et de nettoyage. Cette expérience surprenante se poursuit dans des jardins à la japonaise qui invitent à la méditation. Un sanctuaire de bien-être unique aux États-Unis.
Plus d’infos, horaires, services et tarifs sur le site. 209 Bohemian Hwy. Fresstone, CA 95472. 707 823 82 31

NB : Ces lieux atteignent rapidement leurs capacités. Réservations recommandées. 

Shame on You: Retour sur l’affaire DSK en podcast

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C’était le monde d’avant. D’avant #metoo, d’avant les scandales à répétition et de la prise de conscience -de certains en tout cas. Pourtant en ce printemps 2011, les mêmes ingrédients sont là lorsqu’éclate l’affaire DSK à New York. Un homme puissant accusé d’agression sexuelle contre une femme de chambre. Mais ce ne sera pas le tournant, le moment de la prise de conscience. Il faudra encore attendre quelques années et l’éclosion de #metoo. Pourquoi ? Douze ans après, c’est une des questions auxquelles Marine Pradel et Anne-Cécile Genre tentent de répondre dans un podcast documentaire en 8 épisodes.

Le 14 mai 2011, le coup de tonnerre éclate lorsque la France et le monde apprennent que Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI et grand espoir de la gauche pour la prochaine présidentielle, est arrêté, accusé de viol contre une femme de chambre du Sofitel. Les deux journalistes françaises vont se retrouver aux premières loges du cirque médiatique qui va durer des mois. Alors toutes les deux reporters à New York pour le compte de l’agence Keep in News, qui produit pour de nombreuses chaînes de télévision françaises, elles vont passer nuits et jours devant le Sofitel, le commissariat, le tribunal ou encore la maison où DSK est assigné à résidence.

Dix ans après, elles se sont replongées dans les centaines d’heures de rushes accumulées, ont interviewé une multitude d’acteurs et de témoins de ce fait divers hors norme. Mais leur série est bien plus qu’un retour sur les faits. C’est aussi -surtout- une très courageuse plongée sur leur travail, comme sur celui des autres journalistes, happés par le tourbillon médiatique au point de ne pas voir, ou pas assez, les questions plus profondes qu’il pose : la banalité des violences sexuelles, l’impunité des hommes qui les commettent… Sans tomber dans l’autocritique systématique ou gratuite, l’introspection est réelle et touche au but, servie par un récit à la fois dense et rythmé. L’interview de la juge qui envoya Dominique Strauss-Kahn, libre désormais de parler car à la retraite, – qui explique simplement que n’importe quelle personne accusée de viol et arrêtée à l’aéroport en train de quitter le pays sera forcément mise en prison- est mise en regard du choc qui s’empara de la France à la vue de cette personnalité de premier plan menottée et emprisonnée.

Victimes invisibles

Mais il y a aussi ces interviews de femmes de chambre, venues soutenir la victime Nafissatou Diallo, devant le tribunal de Manhattan. Ce sont elles qui crient « Shame on you » à l’arrivée de DSK, cri qui donne le titre au podcast. Dans leurs archives, Marine Pradel et Anne-Cécile Genre ont retrouvé ces témoignages, qui disent la fréquence des agressions dans les hôtels de luxe, la peur qui accompagne ces employées, le peu de soutien qu’elles reçoivent de leurs employeurs aussi. Des interviews éclairantes qui pourtant ne seront jamais diffusées dans les très nombreux reportages qu’elles réalisent ces jours-là. Ces victimes resteront invisibles. Ce n’est pas ce qu’attendent les rédactions, à Paris. Il faut montrer DSK, raconter ce qui se passe dans la salle d’audience. « À ce moment là, l’urgence journalistique est d’avoir une place dans la salle d’audience (…) et parler de lui, parce qu’en vrai on ne parle que de lui », raconte Marine Pradel en voix off.  « Donc oui, a posteriori je me dis que je me suis un peu plantée, le sujet [était] : est-ce que ce fait divers juteux révèle un phénomène de société qu’il faut mettre en lumière ? C’est ça notre travail en vrai ». 

Ce « tout-spectacle » qui efface toute recherche de sens, les deux journalistes l’analysent au fil des 8 épisodes de leur série. Mais elles vont plus loin, en s’interrogeant sur l’impunité qui a accompagné Dominique Strauss-Kahn pendant si longtemps, avant l’affaire du Sofitel, « alors que tout le monde savait ». Elles ont recueilli des témoignages inédits, comme celui d’Aurélie Filippetti, ancienne ministre socialiste, qui raconte comment DSK, bien des années plus tôt, avait tenté de l’embrasser de force en pleine rue, avant de la harceler par texto. Elles racontent la banalité mais aussi les ressorts du silence. Cécile Duflot, alors dirigeante des Verts, qui aurait dû rencontrer DSK dans un appartement privé, en tête-à-tête, rendez-vous prévu trois jours après l’arrestation : « j’ai réfléchi ensuite : s’il m’était arrivé quelque chose dans cet appartement, qu’est-ce que j’aurais fait ? La gauche devait gagner (…), je me serais tue, j’aurais parlé ? Ça m’a beaucoup travaillé… »

Cette culture de l’impunité, elles l’illustrent même de manière très personnelle. Peu de temps après l’affaire du Sofitel, Anne-Cécile Genre interviewe, pour un reportage sur le dixième anniversaire du 11 septembre, un journaliste célèbre, Michaël Oreskes. Il est alors un des dirigeants d’Associated Press. Quelques temps après, une invitation à déjeuner en tête à tête prend un tour des plus désagréables. Dans l’arrière-salle du steak house où il a ses habitudes, M. Oreskes touche les cuisses de la journaliste à plusieurs reprises « de façon assez violente ». Six ans plus tard, au moment où l’affaire Weinstein vient d’éclater, Michaël Oreskes est contraint à la démission après des accusations portées par dix femmes, toutes anciennes collaboratrices des différentes rédactions qu’il a dirigées. Et la journaliste de s’interroger pourquoi il a fallu cette vague #metoo pour qu’elle se rende compte qu’elle n’avait pas seulement été confrontée à un type qui se croyait tout permis, mais avait bien été victime. « Que ce n’est pas nous le problème », réalise-t-elle.

Le podcast Shame on You est à retrouver sur toutes les grandes plateformes ici .

Serge Daney présenté au Lincoln Center: Pourquoi ce critique français fascine les Américains?

L’Amérique n’en a décidément pas fini avec son admiration pour la Nouvelle Vague, qui a réinventé le cinéma à défaut de réinventer la vie dans les années 60. Parti de France, ce mouvement a essaimé un peu partout dans le monde, mais c’est aux États-Unis qu’il s’est peut-être le plus ancré. Les rétrospectives des réalisateurs ou acteurs se multiplient, encore aujourd’hui, plus d’un demi-siècle plus tard, et Film at Lincoln Center a décidé d’aborder cette montagne par un versant plutôt original : celui d’un critique de cinéma, Serge Daney, qui a fait autorité aux « Cahiers Du Cinéma » pendant de longues années, jusqu’à sa mort du sida en 1992.

« Never Look Away : Serge Daney’s Radical 1970s » présente une sélection très éclectique de films chroniqués par le critique français, dans une collection d’essais qui vient d’être traduite en anglais. Connue en France sous le nom de « La Rampe », cette sélection d’articles s’intitule « Footlights » dans sa version américaine. L’équipe de Film at Lincoln Center y a puisé un certain nombre de long-métrages qui seront montrés du vendredi 26 janvier au dimanche 4 février.

«On n’allait pas voir un film, on allait au cinéma»

On replonge dans une époque : « D’abord, bien sûr, la peur, écrit Serge Daney dans La Rampe / Footlights. Paris, au début des années cinquante. (…) Un enfant qui n’avait qu’à descendre un escalier et rencontrer une rue pour se retrouver au cinéma, planqué. J’étais cet enfant peureux. On n’allait pas ”voir un film”, on ”allait au cinéma”. » C’est dans ses jeunes années d’enfant timide qu’il tire son amour des films. Plus loin, il écrit : « La honte d’avoir vu et de n’avoir rien dit entraîne avec elle le défi de tout voir, de tout soutenir du regard, l’acquiescement aux aventures les plus aberrantes du Cinéma. »

Ce sont ces aventures là qu’on retrouve dans le décor majestueux du Walter Reade Theater du Lincoln Center. La rétrospective est organisée par deux conservateurs, Nicholas Elliott et Madeline Whittle, qui décrivent leur intérêt pour Daney : « Il a créé une sorte d’autoportrait collectif d’une génération de cinéphiles qui ont utilisé le cinéma comme moyen non seulement de comprendre le monde, mais aussi de le changer », expliquent-ils, en développant leur propos : « Que ce soit en définissant la distinction morale entre cinéma et propagande à travers les films de Jean-Luc Godard, de réfléchir à l’héritage d’étrangers d’Hollywood comme Nicholas Ray et Samuel Fuller, ou de considérer le droit à l’avortement et les luttes des travailleurs immigrés tels qu’ils sont vus dans des non-fictions historiques, « Histoires d’A » and « Nationality: Immigrant », Daney a toujours placé les films sur un plan éthique et intellectuel. »

Des classiques et des trouvailles

C’est peut-être cela qui plaît tant au monde du cinéma américain. En plus des réalisateurs déjà cités, on pourra retrouver lors de la rétrospective des titres classiques de Jacques Tati, Ousmane Sembène, Akira Kurosawa et Robert Bresson, des œuvres d’époque telles que « Milestones » de Robert Kramer et John Douglas, ainsi que « Salò ou les 120 Journées de Sodome » de Pier Paolo Pasolini, et une rare projection de l’épopée « Hitler, a Film From Germany », de Hans-Jürgen Syberberg.

Chaque film donnera lieu à une séance d’introduction à laquelle participera notamment la critique et réalisatrice française Axelle Ropert. « Nous voulons placer la pensée de Daney dans le présent et demander ce qu’elle signifie pour ceux qui travaillent et pensent le cinéma aujourd’hui », soulignent les deux organisateurs. Plus de 30 ans après sa mort, Serge Daney et la Nouvelle Vague continuent de fasciner l’Amérique pour avoir renouvelé comme peut-être jamais auparavant la façon de faire des films, à une époque où le critique de film était presque aussi important que ceux qui les réalisaient.

Gilles Marini (Los Angeles): Des Pompiers de Paris à Hollywood

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Mère Teresa a sagement déclaré : « La vie est un défi à relever, un bonheur à mériter, une aventure à tenter. » Cette citation trouve un écho particulier cette semaine, alors que le podcast French Expat revient sur le parcours de l’acteur franco-américain Gilles Marini.

Né et ayant grandi dans le sud de la France au sein d’une famille multiculturelle, Gilles Marini incarne la diversité et la richesse des expériences de vie. Bien que vous l’ayez peut-être découvert dans le film Sex and The City en 2008 ou dans la série Switched quelques années plus tard, cet acteur français n’a pas immédiatement embrassé le monde du cinéma. Après avoir maîtrisé l’art familial et délicat des croissants, Gilles Marini jongle entre son rôle de sapeur-pompier à Paris le jour et de mannequin. C’est finalement ce dernier métier qui conquiert son cœur, le poussant à s’envoler pour les États-Unis quelques années plus tard afin d’y poursuivre sa carrière.

Outre son parcours plein de rebondissements, au cœur de la discussion avec Gilles Marini, on découvre aussi la réalité émotionnelle de la vie en tant qu’expatrié dans le monde du divertissement américain. Avec une honnêteté touchante et une grande humilité, Gilles Marini raconte comment il est devenu acteur et le French lover d’Hollywood. Il partage les défis et les doutes surgis dans son métier, notamment ceux apparus pendant et suite à la pandémie du Coronavirus.

En transcendant le glamour d’Hollywood, Gilles Marini offre un aperçu authentique de la vie d’un expatrié et nous rappelle les enseignements universels que chacun peut appliquer pour surmonter les défis avec bonheur et détermination.

French Expat est un podcast de French Morning qui raconte les parcours de vie des Français établis hors de France. Retrouvez-le sur toutes les plateformes d’écoute : SpotifyApple PodcastDeezerGoogle PodcastPodcast AddictAmazon Music. Cet épisode est raconté, produit et réalisé par Anne-Fleur Andrle, habillé et mixé par Alice Krief.

Paris-Phoenix: Air France inaugure une 17e destination aux États-Unis

Le jeudi 23 mai, Air France inaugurera pour cet été une toute nouvelle liaison entre l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle et la ville de Phoenix, en Arizona. Trois vols directs par semaine seront assurés, les mardis, jeudis et samedis, et embarqueront les voyageurs à bord de Boeing 787-9 équipés de 30 sièges en cabine Business, 21 en Premium Economy et 228 en Economy.

Cette nouvelle liaison ouvre un tout nouveau territoire de voyage aux clients d’Air France qui, depuis l’aéroport – parmi les plus pratiques, les plus modernes et friendly du pays – permettra l’accès à la ville de Phoenix, au désert de Sonora, aux merveilles de canyons, dont les plus visités Antelope Canyon et Grand Canyon, jusqu’au spectaculaire Monument Valley et à la vallée de Sedona.

Un vol direct de 11h

La durée du vol direct sera de 11 heures et les horaires de départ (en heure locale) feront partir de Paris-Charles de Gaulle à 10h10 avec une arrivée à Phoenix à 12h10. Le retour se fera, lui, depuis Phoenix à 14h10 et fera débarquer à Paris à 9h15 le lendemain matin.

Côté tarifs, un vol aller-retour en classe Economy du jeudi 23 mai au jeudi 30 mai est actuellement proposé à un peu plus de 721 euros et près de 4.445 euros en Business. Un autre du jeudi 23 mai au samedi 1er juin coûtera un peu plus de 616 euros en classe Economy et près de 4.350 euros en Business.

Phoenix est la 17e destination ouverte par Air France sur le territoire américain. Récemment, la compagnie annonçait la reprise des vols vers Minneapolis (Minnesota) à partir du lundi 13 mai prochain et l’extension sur l’été de la desserte de Raleigh-Durham (Caroline du Nord).

[Vidéo] Immobilier locatif en 2024: Lois énergétiques, hausse des taux, rentabilité

Alors que les taux et les lois changent, une seule règle ne change pas : l’effet de levier sur l’immobilier locatif reste l’un des meilleurs moyens de se constituer un patrimoine rentable à distance, par exemple depuis les États-Unis si vous y êtes expatrié·e.

Un immeuble à Mulhouse ou un appartement à Paris ? Avec quel apport ? William, expert de l’immobilier locatif en France, vous a donné lors de ce webinaire des clés pour comprendre le marché, profiter des opportunités en 2024 et éviter quelques pièges.

Visionnez le replay ci-dessous ou directement sur notre chaîne YouTube

 

 

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«On est au tout début»: L’Appartement 4F s’installe à Manhattan

L’Appartement 4F pousse les murs. Après le succès de leur première boulangerie à Brooklyn Heights, Gautier et Ashley Coiffard entendent en ouvrir une deuxième, à Manhattan cette fois.

Après six mois de négociations, le couple franco-américain a signé en décembre dernier le bail d’un local dans le West Village, au plus grand plaisir des nombreux fans de la petite entreprise sur les réseaux sociaux.

Situé dans une maison de ville au 119 West 10th Street, l’espace a abrité une boulangerie dans le passé et servi de domicile entre 1959 et 1973 au chef légendaire James Beard, qui donna son nom aux fameux prix récompensant les talents de la profession. Auteur de livres de recettes et pionnier des émissions culinaires à la télévision américaine, il y a même ouvert une école de cuisine ! « La construction n’a pas encore commencé. On est en train de finaliser les plans pour les soumettre au propriétaire, indique Gautier Coiffard. On est au tout début ».

 «On veut toujours tout cuire sur place»

Avec ce projet, le Français et son épouse poursuivent donc leur aventure dans le monde de la boulangerie, une marmite dans laquelle ils sont tombés par accident. En effet, leur business est né dans leur appartement de Brooklyn pendant la pandémie, quand le Français, alors ingénieur dans l’informatique, a voulu comme beaucoup se perfectionner dans la confection de pains et de viennoiseries. Face à leur succès, ils ont été invités par une association locale à investir un local à Brooklyn Heights. Leur commerce a rapidement fait un tabac grâce notamment à ses créations originales, comme ses « mini-croissants ».

« Quand on faisait des livraisons depuis notre appartement, nous avions beaucoup de commandes de Brooklyn mais aussi du West Village. Depuis le départ, on a donc pensé que ça serait une bonne idée d’ouvrir une boutique dans le quartier. Quand on s’est aperçu que notre boulangerie marchait bien, on s’est dit que c’était le moment de regarder », reprend Gautier Coiffard.

Le futur établissement n’aura pas de places assises comme celui de Brooklyn. Il ne proposera que des produits à emporter. L’avantage : une cuisine plus spacieuse qu’à Brooklyn. « On veut toujours tout cuire sur place. C’est important pour nous d’avoir beaucoup d’espace pour mettre notre grand four et tout le reste ». 

Le Français ne se risque pas à donner une date d’ouverture précise. « On aimerait bien le faire avant la fin de l’année, mais comme tout projet de chantier à New York, on ne sait jamais… Heureusement, on a beaucoup appris de nos erreurs lors de l’ouverture de la première boutique ». Quant à d’autres projets d’expansion ? « On n’a pas d’autres options, précise le boulanger. On va ouvrir et on verra après ».

«Anatomie d’une chute» en orbite pour les Oscars avec 5 nominations

« Fou de joie », « une satisfaction absolue », « un événement assez historique ».  C’est par ces mots que François Truffart, Directeur de l’American French Film Festival de Los Angeles, partageait sa fierté, ce mardi 23 janvier, après l’annonce des 5 nominations d’« Anatomie d’une chute » aux Oscars. Tôt ce matin, l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences a dévoilé, depuis LA, le nom des films short-listés dans les 23 catégories en lice pour la 96e cérémonie des Oscars, qui aura lieu le dimanche 10 mars prochain dans la Cité des Anges.

5 nominations dont meilleur film

Aux côtés des succès américains très attendus comme « Oppenheimer » (13 nominations), «Poor things » (11), ou « Killers of the Flower Moon » (10), le film de Justine Triet et Arthur Harari décroche 5 nominations dans les plus importantes catégories : meilleur film, meilleure réalisatrice, meilleure actrice pour Sandra Hüller, meilleur scénario original et meilleur montage… Le Graal, pour la Palme d’Or du dernier festival de Cannes, qui parachève sa moisson des plus belles récompenses, dont deux statuettes aux Golden Globes, le 8 janvier (French Morning en parlait ici).

2e film français autant nominé aux Oscars

« Dans l’histoire des Oscars, c’est la seconde fois qu’un film français obtient autant de nominations après “The Artist”, de Michel Hazanavicius, s’enthousiasme François Truffart. “The artist” était un film à part, vendu aux US comme une production hollywoodienne. Là, pour le coup, on a affaire à un vrai film français d’auteur, produit par des producteurs indépendants en France. C’est une reconnaissance par Hollywood de la qualité d’un certain cinéma français et de nouveaux talents. »

Pré-nominé dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, « La Passion de Dodin Bouffant » de Trần Anh Hùng, avec Juliette Binoche, ne poursuit pas la course aux Oscars. En septembre, le choix des membres du Centre National du Cinéma (CNC) d’envoyer ce film, Prix de la mise en scène à Cannes, en compétition pour la France au lieu d’« Anatomie d’une chute », avait créé la polémique. 

Les autres Français en compétition

Si le pari ne s’est pas avéré gagnant, la France n’en est pas moins « ultra-représentée », assure François Truffart. Aux 5 nominations de Justine Triet, s’ajoute celle de la coproduction française « Les filles d’Olfa », de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, pour le meilleur documentaire. Deux courts-métrages d’animation français brillent enfin parmi 5 finalistes : « Pachyderme », de Stéphanie Clément (à découvrir ici) et « Letter to a Pig » de Tal Kantor.

Sandra Hüller face à Emma Stone pour l’Oscar de la meilleure actrice

« Les courts-métrages d’animation français sont souvent mis à l’honneur aux Oscars, mais d’en avoir deux, c’est énorme !, se réjouit François Truffart. Cela récompense le savoir-faire des écoles d’animation en France, et leurs jeunes animateurs qui sont nombreux, ensuite, à venir travailler à Hollywood.» Sur les 15 courts-métrages d’animations pré-sélectionnés aux Oscars, 5 étaient français, dont l’hilarant « Boom », réalisé par des étudiants de l’Ecole des Nouvelles Images, à Avignon.

Au jeu des pronostics, combien de statuettes pour  « Anatomie d’une chute » ? Pour celle du meilleur film, François Truffart croit à « l’effet puissant de l’outsider » qui incite parfois les votants à choisir leur deuxième coup de cœur quand un film fait trop la course en tête. Mais face à « Oppenheimer », ce scénario lui « paraît difficile ».  Comme meilleure actrice, Sandra Hüller aura une rude concurrence face à Emma Stone, estime-t-il. C’est pourquoi il parie davantage sur l’Oscar de la meilleure réalisatrice et celui du meilleur scénario. Réponse le 10 mars.

L’actrice Stéphanie Szostak soigne notre santé mentale – et la sienne

Elle a joué aux côtés de nombreux « grands » du cinéma américain – Meryl Streep dans « Le Diable s’habille en Prada », Jeff Bridges, Steve Carell… – ainsi que dans la série à succès « A Million Little Things » sur ABC. Pourtant, la Française Stéphanie Szostak ne peut s’empêcher de ressentir le fameux syndrome de l’imposteur, ce sentiment de doute persistant sur ses propres compétences.

Elle se souvient notamment de la « paralysie intérieure » qui l’a foudroyée lors du tournage de « Dinner for Schmucks », la version américaine du « Dîner de Cons » et le premier long-métrage où elle occupa l’un des rôles principaux. « Je me suis retrouvée sur un énorme plateau avec des acteurs très connus (Steve Carell, Paul Rudd, ndr) et je ne savais pas comment trouver ma place. J’étais obnubilée par ce que les autres pensaient de moi. J’ai perdu mon habilité à jouer au sens premier du terme, à savoir prendre du plaisir à sauter dans l’inconnu les pieds joints dès qu’on entend ‹ action ! › », explique-t-elle, attablée dans un café de Westport (Connecticut), sa ville de résidence.

Maîtriser ses moments de doute

Cet épisode, elle l’aborde dans son livre de développement personnel, Self!sh. Publié en octobre dernier en partenariat avec l’association de sensibilisation au bien-être mental, Give an Hour, dont l’actrice est l’ambassadrice, l’ouvrage mêle témoignages et exercices interactifs pour aider le lecteur à se construire un « carnet de bord » afin de l’aider à affronter les moments de doute. Il est notamment invité à s’interroger sur ses réussites, ses objectifs, sa philosophie de vie, ce qui le plombe…

La démarche est inspirée de la feuille de route que Stéphanie Szostak s’est elle-même constituée pour faire face aux défis personnels et professionnels. Elle l’a entamée en 2013 sur le tournage du film « R.I.P.D. », dont elle partage l’affiche avec Kevin Bacon, Ryan Reynolds et Jeff Bridges. Saisie par l’anxiété, elle prenait alors l’habitude de lire chaque matin des cartes mémoires où elle avait reproduit des passage de The Seven Spiritual Laws of Success, l’ouvrage du gourou de la méditation Deepak Chopra, pour se mettre en confiance. « On a tous nos playlists de chansons qu’on adore, des bouquins de cuisine avec nos recettes préférées, des albums avec les photos qu’on aime etc, mais on n’a rien pour rassembler tout ce qui nous aide à naviguer la vie, affirme-t-elle. J’aurai toujours le syndrome de l’imposteur. Par contre, les moments de malaise durent moins longtemps car je les vois sous un autre jour. Ils m’enracinent dans l’humilité, la gentillesse et la compassion ».

«Trop vieille» pour être comédienne

Son manque de confiance s’explique en partie par le fait que la Française de 48 ans est arrivée au cinéma sur le tard. Élevée en région parisienne, l’ancienne étudiante de Nanterre est venue s’installer aux États-Unis, pays de son père, pour pratiquer… le golf au niveau universitaire. Diplômée d’une école de commerce en Virginie, elle décroche un poste d’assistante dans le domaine du marketing des soins de la peau au sein de Chanel à New York. « C’était le rêve mais je me suis rendu compte en même temps que ce n’était pas vraiment ce que j’avais envie de faire », dit-elle.

Cinéphile depuis l’enfance, elle se rapproche de l’univers de la comédie. Après quelques expériences dans le mannequinat et la publicité, elle décide de prendre des cours de théâtre. Elle a 29 ans. « J’ai dit à mon agent que je voulais suivre une formation, mais il m’a dit: t’es trop vieille, t’as un accent… Ça a mis trois ans et finalement, je me suis dit: m***e, et je me suis inscrite ».

Ses premiers pas sur scène sont difficiles. Dans Self!sh, elle explique avoir eu le sentiment d’être humiliée par la professeure et de s’être demandée ce qu’elle faisait là, au milieu d’acteurs et d’actrices plus confirmés. Mais elle s’est accrochée. « Quand j’étais gamine, je voulais être psy ou travailleuse sociale pour aider les gens. Jouer la comédie, c’est en quelque sorte une étude des caractères humains, de nos motivations ».

Un rôle déclencheur de l’écriture

Les rôles s’enchaînent : après Jacqueline Follet dans « Le Diable s’habille en Prada » en 2006, on la voit dans « Iron Man 3 », « Dinner For Schmucks », « The Good Heart », « We bought a zoo »… Mais c’est certainement celui qu’elle a occupé dans « A Million Little Things » qui a servi de catalyseur à l’écriture de Self!sh.

Dans cette série, elle joue Delilah Dixon, la veuve d’un homme dont le suicide secoue son groupe d’amis. Une réflexion poignante et fine sur le deuil, l’expression de la douleur et la santé mentale. Pour se préparer à ce rôle, elle a notamment travaillé avec la docteure Jennifer Ashton, dont l’ex-mari a mis fin à ses jours en sautant du pont George Washington à New York en 2017. Stéphanie Szostak elle-même n’est pas étrangère à la mort. Elle a perdu son frère toxicomane quand il avait 28 ans.

« On a reçu beaucoup de messages de la part de téléspectateurs qui nous ont dit que la série leur avait parlé, dit-elle. Cela m’a donné le courage d’écrire le livre, moi qui suis plutôt privée, observe-t-elle. Si ça peut aider au moins une personne, pourquoi ne pas le faire ? ». Au moment où les États-Unis traversent une profonde crise de santé mentale dans le sillage de la Covid, il n’y a pas de petit geste.

Publié le 26 décembre 2023. Mis à jour le 23 janvier 2024.