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Santa Barbara : un nouveau livre pour le peintre Michel Lestrade

Cinq ans après la sortie de son premier ouvrage, baptisé « The Eggstasy of Creating », le peintre Michel Lestrade sort ce mois-ci son nouveau livre, « The Holy Bubble ». Regroupant peintures, textes et poésies, ce volume propose, selon son auteur, « d’explorer le processus instantané du cheminement vers l’art, depuis le sexe jusqu’à la spiritualité, en passant par la créativité ».
Une présentation susceptible de surprendre ou de paraître alambiquée, mais que l’artiste de Santa Barbara justifie. « Je n’appartiens pas au club des gens sérieux. Les gens sérieux font de la politique ou la guerre. Je préfère, pour ma part, distribuer de la joie et de la fantaisie, à travers l’art. » Et l’intéressé de poursuivre. « Quant à l’approche sexuelle de la création, elle ne choque qu’en raison des tabous de nos sociétés ou des religions, alors qu’elle est constamment présente. Si on admet cette réalité, le processus artistique s’en trouve renforcé. C’est ce que ce livre tente de démontrer. »
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Quinze ans de théâtre en français à Houston

Et Voilà Théâtre revient au mois de mars avec une nouvelle pièce « Piège pour un homme seul », qui marque le 15ème anniversaire d’existence de la troupe.
C’était en 1999, la troupe donnait sa toute première représentation et avait, pour l’occasion choisi la pièce « Dieu » de Woody Allen. A l’époque, un petit groupe de membres de l’association Houston accueil se découvre une passion commune pour le théâtre et une envie de la vivre en français. La structure était née, qui allait devenir la troupe Et Voilà théâtre.
Les années ont passées mais en 2014, l’envie est toujours là. Cette fois-ci, c’est à une oeuvre de Robert Thomas que l’association s’attaque « Piège pour un homme seul ». Et Voilà Théâtre joue toutes ses pièces en français, et depuis peu, les surtitres en anglais sont de la partie « nous nous sommes rendu compte qu’il y avait une demande, et nous ne voulions plus laisser les Américains de côté. Aujourd’hui, un tiers de notre public n’est pas français!  » explique Hermine Benard, membre de la troupe depuis 12 ans. Les sous-titres sont aussi parfois en espagnol, pour pouvoir conquérir un public plus large.
Aujourd’hui, Et Voilà Théâtre rassemble une vingtaine de membres permanents « de toutes les nationalités mais qui pratiquent le français couramment » précise Hermine. Même si tous sont des amateurs, «ils répètent comme des professionnels, notamment dans les façons de choisir une pièce que l’on soumet à un comité de lecture ou d’auditionner les acteurs». Mais pas question de devenir un acteur du jour au lendemain « en général, les nouveaux membres s’inscrivent à nos ateliers théâtre une fois par semaine pendant une année pour acquérir des bases, travailler leur mémoire, leur diction. Après ils sont plus à l’aise pour la scène » précise Hermine.
Dans le répertoire de la troupe « des pièces écrites en français mais pas forcément des pièces françaises! Nous faisons de tout, des choses drôles, tristes, psychologiques » ajoute-t-elle, mais pas de pièces classiques car « plus difficile à mettre en place ». Hermine souhaiterait par la suite développer une collaboration avec une compagnie locale nommée « Classical theater » pour explorer cette partie du répertoire. Mais avant les projets, place au spectacle: la troupe donne des représentations de “Piège pour un homme seul” jusqu’au 15 mars.

Les multiples personnalités d'Alexandra Lamy

La Vénus au Phacochère consacre les retrouvailles d’Alexandra Lamy et de Christian Siméon. Leur dernière collaboration avait été un succès et l’actrice avait été nominée aux Molières dans la catégorie révélation théâtrale féminine pour son interprétation d’une instrumentiste française dans Théorbe. Cette fois encore, le succès semble au rendez-vous puisque la pièce, après avoir fait un carton à Paris et à Londres, débarque à New-York le 12 mars. À quelques jours de la représentation, Alexandra Lamy a accepté de revenir avec French Morning sur cette aventure.
Il y a 2 ans, Christian m’a proposé de faire une lecture, au Festival d’Avignon, de La Vénus au Phacochère. Le théâtre de l’Atelier a entendu cette lecture à la radio et m’a proposé de venir jouer la pièce” explique la comédienne. Tout s’est alors enchaîné très vite : l’actrice n’a eut qu’un mois pour apprendre le texte avant la “première”. Et le défi ne s’arrête pas là : seule sur scène, Alexandra Lamy interprète, tour à tour 4 rôles : Misia Godebska, G.Simpson, Alfred Edwards et Thadée Natauson.
Lorsqu’on lui demande si elle a eu plus de mal à s’approprier certains personnages, elle répond : “Comme je n’ai pas de changement de costume les personnages des hommes m’ont posé plus de problèmes. Il faut que j’arrive à donner l’impression que je suis un homme Je ne suis pas imitatrice, je ne peux pas changer ma voix non plus. Il fallait que je trouve à chaque personnage une manière de parler et des gestes propres pour éviter que le public ne soit perdu”. La tâche est d’autant plus périlleuse que l’actrice n’exécute pas seulement des monologues mais aussi des dialogues.
Lire aussi : Alexandra Lamy sur scène à New York
C’est justement la diversité des personnages à incarner qui a séduit Alexandra Lamy, en plus de l’écriture du dramaturge : “J’aime beaucoup l’écriture de Christian Siméon qui est à la fois drôle, cruelle, sensible.. Il y a toute une palette d’émotion très large à interpréter”. L’actrice a donc travaillé d’arrache pied pour maîtriser tous ces rôles. Lors des répétitions, le metteur en scène Christophe Lidon l’a beaucoup aidée. “Je ne peux me raccrocher à aucun partenaire pour le texte, c’est un vrai challenge” indique l’actrice.  “Le corps a une mémoire et la mise en scène m’a vraiment aidée à me souvenir du texte“.
Christian Siméon s’empare du personnage de Misia Godebska, véritable muse de la Belle Époque, dans un texte qui fait aussi revivre son mari, Thadée Natanson, directeur de La Revue blanche, son amie Geai Simpson et un homme assez détestable, le financier Alfred Edwards. “Proust, Mallarmé… Misia Godebska n’a pas cessé d’inspirer les artistesComment trouver sa place à cette époque lorsqu’on est une femme ? Pour moi c’est toute la problématique soulevée par la pièce” explique Alexandra Lamy.
L’actrice sera également à l’affiche du film de Nils Tavernier De toutes nos forces, qui sortira en salle le 16 mars en France et, devant le succès de la pièce, prévoit de reprogrammer La Vénus au Phacochère à la rentrée 2015 à Paris.

The Social Closet, le "second hand" à la française arrive aux US

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Envie de changer de garde-robe? De débarrasser votre dressing? Vous n’êtes pas la seule. Il y a forcément quelque part une fille qui rêve de la petite robe Isabel Marrant que vous avez assez portée…
C’est pour mettre la puissance de l’internet au service du bon vieux “dépôt-vente” que Marine Soussan-Gouachon et Fanny Chereau ont lancé “The Social Closet”, une plateforme online qui permet de vendre et d’acheter d’occasion des vêtements de designers.
Les deux fondatrices se sont rencontrées à Chicago, où les avaient amenées les hasards de l’expatriation. “Fanny, qui était une fan de vêtements d’occasion achetés en ligne en France, s’est aperçue qu’il n’y avait presque rien en la matière aux Etats-Unis”, raconte Marine Soussan-Gouachon. Cette dernière avait elle travaillé dans la mode. La “team” était constituée!
Entre l’idée et sa mise en oeuvre, quelques concurrents sont apparus aux Etats-Unis, mais les deux filles croient dur comme fer à leur différence. “Notre credo, c’est la sélection. Tous les vêtements mis en vente sur le site sont sélectionnés par nous . On veut vendre ce qu’on voudrait montrer à nos copines”.
Le principe est simple: la vendeuse prend son objet en photo, la télécharge sur le site et rempli une brève fiche produit. La photo est détourée et présentée pour faire bien envie. Et les membres de The Social Closet n’ont plus qu’à cliquer pour acheter. L’adhésion est gratuite, le site se rémunère par une commission de 15% sur les transactions.
Parce que nos placards sont pleins et nos envies de shopping illimitées, French Morning a décidé de s’associer à The Social Closet. Chaque semaine, nous présenterons une sélection de la semaine, à acheter d’urgence. Toutes à vos placards, c’est l’heure du ménage -digital- d’hiver…

Drag queens et acrobates: que La Soirée commence!

La Soirée sera explosive ou ne sera pas. Entre cabaret, cirque et burlesque, ce spectacle original bourré d’énergie puise dans la tradition du cirque canadien en y ajoutant une touche coquine et humoriste.
Homme ou femme, gay ou hétéro, il y en a pour tous les goûts ! Des « drag queens » en nature ou sous forme de marionnettes, des acrobates strip-teaseurs, un « playboy » jongleur et comédien ou une sublime danseuse de hoola hoop version flashdance dans le noir : chaque apparition amuse et surprend.
Certains des artistes sur scène sont connus de ceux qui fréquentaient la Spiegeltent du South Street Seaport il y a quelques années. Et pour cause, ils en sont issus. Parmi eux, le mémorable Stephen Williams alias “Bath Boy”, qui entame plongée en jeans et torse nu dans une baignoire avec deux cordes suspendues… Bref, à La Soirée, rires et éclaboussures sont assurés !
 

La France entre perte de confiance et de sperme

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Le Boston Globe aime taquiner les Français et il le prouve avec cet article dont le titre laisse peu de place à la confusion « Comment énerver les Français? ».
L’auteur revient sur les derniers mois en France où le climat social tendu fut marqué par les débats autour de l’enseignement de la théorie du genre. Il se demande si une telle réaction serait possible aux Etats-Unis, où elle est née. « Aux US, la théorie du genre admet que celui-ci est moins une donnée biologique qu’une fiction sociale. Cependant, ces théories sont toujours restées dans le milieu académique, si bien qu’il est impossible d’imaginer les Américains manifester contre. Le scandale qui agite la France en ce moment est un exemple déconcertant de la façon dont certains concepts peuvent se perdre dans la traduction : jamais les Français, depuis leur engouement pour Jerry Lewis ont répondu avec autant de passion à un concept exporté des Etats-Unis, et pas vraiment populaire chez nous ».
En cause? Le projet expérimental « ABCD de l’égalité » lancé en France fin 2013, encourageant les enfants à penser que, malgré les différences biologiques entre les sexes, d’autres différences sont construites par la société et résultent d’avantage de stéréotypes que de différences physiques. L’auteur mentionne la théoricienne américaine qui a inspiré ce programme, Judith Butler, soulignant le fait que les « Français ont été influencé par l’impact nouveau des ‘gender studies’ et c’est devenu l’obsession du gouvernement Ayrault. ».
Quant à Judith Butler, surprise qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’il ne soit fait mention de son travail dans la presse française en relation avec les manifestations, elle résume « les manifestants français ont surtout peur du désordre puisque la législation du mariage gay a frappé de plein fouet l’identité nationale construite autour de fondements traditionnels tels que la famille, le masculin et le féminin ».
L’auteur de l’article revient lui aussi sur cette peur française à replacer dans un contexte plus global. « En un mot, la théorie du genre en France est juste un nouveau mot pour le chaos. Et la peur du chaos est, en ce moment, compréhensible. Avec une économie en berne, un taux de chômage élevé, une productivité qui baisse, l’UE qui empiète sur leurs prérogatives nationales, les Français ont rarement été si divisés sur l’identité de leur nation et si démoralisés sur leurs espoirs».
Les Français sont plus forts que les autres
Si le Boston Globe se concentre sur les peurs des Français, la chaîne de télévision nationale CNN a plutôt choisi de rendre un peu sa gloire à l’Hexagone. Dans un article qui, à première vue ressemblerait à une ode à la France, CNN revient sur ce que nous savons mieux faire que quiconque. « La France est un pays impressionnant, et cela, les Français le savent » affirme l’auteur.
Ainsi, au milieu de lapalissades du genre « la France reste la première destination des amoureux du fromage » ou sur la vitesse des trains en France, quelques points jouent sur une ironie facilement perceptible. Et notre légendaire politesse ne passe pas au travers des mailles du filet. «Les Français maîtrisent à merveille l’art d’être parfaitement poli tout en étant incroyablement méprisant »
Même si l’article reste bon enfant, l’auteur est parfois dur. «La France a la meilleure politique de mondialisation : elle passe tellement de temps à se plaindre que les entreprises étrangères tuent son économie que, dans le même temps, personne ne se rend compte que les produits français prennent d’assaut la planète».
Heureusement, il y a bien deux choses que l’on ne peut pas nous enlever, et cela CNN le reconnaît tout d’abord en insistant sur la sensualité « l’accent français, associé à une certaine insouciance et joie de vivre font des Français, hommes ou femmes, des personnes particulièrement attirantes ».
Et puis bien sûr la culture : « la région de la Loire a la plus belle collection de musées du monde, comme le château de Chambord. Même les châteaux moins connus peuvent être magnifiques : Chinon par exemple se situe dans une veille ville parfaitement préservée ».
La France perd son sperme
Malheureusement, les Français ne peuvent être bons partout. C’est ce que relève Lizzie Crocker du Daily Beast dans un article au titre particulièrement racoleur. « Le pire cauchemar de la France devient réalité : un sperme de moins bonne qualité ». Elle commente une étude sortie en 2012 par le Dr Joëlle le Moal: entre 1989 et 2005 l’étude révèle que le nombre de spermatozoïdes a chuté de 30%, soit – 1,9% par an (étude faite sur 26.000 hommes).
En cause, des facteurs environnementaux comme les pesticides, ce qui explique que les pires chiffres soient recensés autour de zones rurales d’Aquitaine, de Midi-Pyrénées et de Bourgogne. « On dit que les Français sont les meilleurs amants du monde, c’est donc une raison suffisante pour être alarmé par cette étude : le cliché sur les Français est peut-être en train de perdre de sa force».
Cette étude a suscité un déluge de gros titres inquiétants comme “Decline in French sperm count should be considered global warning”; “Scientists warn of sperm count crisis”; “French men have lost one-third of their sperm.” Ces chiffres doivent cependant être pris avec des pincettes puisqu’une scientifique de l’Université de Copenhague rappelle la difficulté à quantifier les spermatozoïdes et donc leur qualité. Ouf, l’honneur est sauf !

Un déjeuner avec Cécilia Attias au FIAF

Un déjeuner avec celle qui fut pendant quelques mois Première Dame de France. Le French Institute Alliance Française (FIAF) met le couvert pour recevoir Cécilia Attias, le 6 mars.
En anticipation de la journée mondiale de la femme le 8, Cécilia Attias parlera de son autobiographie, Une envie de vérité (A desire for Truth), qui évoque “la vie compliquée d’une personne simple“, comme elle l’a déclaré au Monde dans une interview avant la sortie française du livre en octobre dernier. Elle raconte notamment ses trois amours (Jacques Martin, Nicolas Sarkozy et Richard Attias) et la libération des infirmières bulgares condamnées à mort en Libye, à laquelle elle a participé au début de la présidence de son ex-mari.
L’évènement est complet, mais il est possible de s’inscrire sur la liste d’attente pour y participer.

Une nouvelle pre-school française dans l'Upper East Side

Moins, c’est plus. Telle pourrait être la philosophie de la Petite French School-Upper East Side.
Cette nouvelle maternelle française, qui ouvrira en septembre, veut plonger les enfants dans la langue de Molière en gardant des effectifs aussi réduits que possible, de quatre à six élèves maximum. “C’est presque du cours particulier“, souligne la fondatrice, Valérie Vasques.
Cela faisait “depuis très longtemps” que cette enseignante arrivée à New York il y a 18 ans avait envie de lancer sa propre structure, encouragée par les parents pour lesquels elle travaillait. Elle est passée par les maternelles du Lycée français de New York (pendant deux ans) et du Lyceum Kennedy (pendant trois), avant de rejoindre le Jardin à l’Ouest, l’ancienne pre-school de l’Upper West Side.
La Petite French School-Upper East Side, pour les 2-4 ans, est établie dans l’appartement de Mme Vasques sur la 87e rue. La formule proposée: un groupe le matin pour les plus petits, un autre l’après-midi pour les plus grands, cinq jours par semaine.
Les cours seront basés sur des histoires, portes d’entrée pour évoquer les couleurs, les saisons, les formes. Pour développer le langage, les enfants prendront part à des activités artistiques et scientifiques, ainsi qu’à des exercices pédagogiques d’initiation à la lecture et à l’écriture. “On fera du 100% français, indique la fondatrice. Le programme étant centré sur les aspects scolaire, social et émotionnel, l’interaction en petit nombre est une clé, celle que j’ai choisie, pour bien faire progresser et bien prendre soin des petits de maternelle.”

De pédiatre des stars à patron de bistrot: l’empire de Michel Cohen

Il suffit de quelques minutes en sa compagnie pour que Michel Cohen se fasse alpaguer par des passants. Des mamans, des ex-patients, des « vieux copains » viennent saluer ce pédiatre bronzé et sympa en blouson de cuir, qui ressemble plus à un photographe branché qu’à un docteur.
Il faut dire qu’à Tribeca, Michel Cohen est connu comme le loup blanc. Et Saleya, le bistrot méditerranéen qu’il a ouvert en 2013 sur West Broadway, lui permet d’asseoir un peu plus cette réputation. « L’idée, c’était de créer un lieu d’habitués. C’est un rêve de gosse », relève-t-il. Ses patients viennent y manger un morceau. Attablé au comptoir, il reconnait néanmoins que cette aventure loin de ses domaines de prédilection n’est pas évidente. « C’est un métier difficile », dit celui qui a viré sa première chef car elle n’avait « pas l’esprit business ». « Il faut surveiller la qualité en permanence, et meme si on a plein de clients, les marges sont faibles »
Plus faibles que dans la pédiatrie, c’est sûr. Dans ce domaine, ce médecin-businessman a construit une entreprise florissante, Tribeca Pediatrics. L’histoire débute il y a 25 ans, lorsque ce jeune diplômé de la fac de médecine de Nice débarque à New York pour suivre sa copine américaine. Il passe les équivalences pour exercer aux Etats-Unis, et ouvre sa consultation pédiatrique à Tribeca, quartier qui entamait alors sa mutation. Petit à petit, le French Doctor se forge une réputation auprès des expatriés français, et des bobos qui transforment en lofts les ateliers du quartier.
Il promeut alors des méthodes non conventionnelles : peu de prescriptions, peu d’antibiotiques. « Aux Etats-Unis, la médecine est très défensive. Les médecins soignent en faisant tout pour éviter les procès. Je n’ai jamais pratiqué comme cela. » Il est aussi adepte d’un « laisser-faire » très français (laisser les enfants pleurer pour qu’ils fassent leurs nuits, ne pas les surbooker d’activités, ne pas placer l’enfant au centre de tout).
La mayonnaise prend, au point que Tribeca Pediatrics se décuple, devient une marque. Au milieu des années 2000, Michel Cohen est estampillé « pédiatre des people » (il est cité par Nathalie Portman, Edie Falco, Heidi Klum, Jennifer Connelly). Aujourd’hui, il compte 200 salariés (dont 40 docteurs) dans ses 15 cabinets. Un petit empire, grâce auquel il s’est payé une maison à Gowanus (un quartier industriel de Brooklyn), et qui lui permet de passer pas mal de temps dans son autre maison en République Dominicaine. « Je suis passionné de surf », lâche le quinquagénaire, père de trois grands enfants.
Il continue de voir des patients un jour par semaine, et se consacre surtout à l’expansion de Tribeca Pediatrics. Sur son bureau en ce moment, des projets de cabinets en Californie (il en a déjà ouvert deux l’année dernière), et à New York – Sunset Park, Forest Hill, Ditmars. « Ma clientèle, c’est la classe moyenne ou supérieure plutôt branchée, qui s’installe dans des quartiers pionniers ». La demande suivra-t-elle ? « Bien sûr », assure-t-il. « Beaucoup de médecins pensent que s’ils sont bons, ca suffit. Ils ont un accueil nul, des affiches horribles. C’est important de faire attention aux détails. Par exemple, chez nous, chaque patient reçoit un e-mail avant sa venue, qui explique comment la visite va se passer. Je peaufine en permanence le protocole des réceptionnistes, et on fait beaucoup de formations ». Dans le cabinet de Tribeca, sur Warren Street, la salle d’attente est meublée comme un show-room, les enfants s’amusent avec des jouets en bois sous des luminaires design, sur fond de musique pop.
Michel Cohen a aussi un autre projet : ouvrir des cabinets dans des quartiers défavorisés, comme East New York et le Bronx, grâce à l’argent récolté par sa nouvelle fondation. Sans renoncer à son esprit business. « Même avec des patients Medicaid, on peut dégager des marges. Mais là, l’idée sera de réinvestir dans la communauté, pour aider les écoles du quartier. »  
Le site de Tribeca Pediatrics.

Les enfants ont leur festival de film

Les enfants en prendront plein les mirettes du 7 au 30 mars. Le plus grand festival de film pour enfants et adolescents aux Etats-Unis est de retour!
Fondé en 1997 pour promouvoir un cinéma intelligent et passionné pour les enfants et adolescents de 3 à 18 ans, le New York International Children’s Film Festival s’ouvrira cette année avec la première aux États-Unis du film “Amazonia”, du Français Thierry Ragobert. Il raconte les aventure d’un jeune singe capucin né en captivité qui, à la suite d’un accident d’avion, se retrouve brutalement seul au cœur de la forêt amazonienne. Il va devoir apprendre à se défendre et à se protéger dans un environnement qui lui est totalement inconnu.
Chaque année, le festival présente une centaine de films d’animations, de courts-métrages expérimentaux provenant du monde entier ainsi que des  premières, des rétrospectives et la cérémonie NYICFF Awards. La France sera représentée à travers 6 films d’animations : “Tante Hilda”, “Ernest et Célestine”, “Le manoir magique”, “Jack et la mécanique du coeur”, “Minuscule : la vallée des fourmis perdues” et “Amazonia”.
En plus des trois semaines du festival annuel en mars, le NYICFF offre une programmation tout au long de l’année, avec des projections mensuelles dans divers cinémas de New York.

"Quai d'Orsay": Bertrand Tavernier au coeur du pouvoir

Conférences, « master classes », projections : Bertrand Tavernier est à New York jusqu’au 19 mars, avec un agenda bien rempli.
Le réalisateur français a commencé son séjour dans la Grosse Pomme par la présentation, jeudi, de son dernier film « Quai d’Orsay », nommé dans la catégorie “Meilleure adaptation” aux Césars, et dont la sortie américaine est prévue le 21 mars. Il était accompagné du conseiller culturel Antonin Baudry, la plume derrière la bande-dessinée du même nom qui a servi de base pour le film.
J’ai lu le premier volume de la BD très rapidement après qu’il ait été publié et je l’ai beaucoup aimé, je l’ai trouvé très drôle. Je voulais faire un film sur la politique depuis très longtemps, mais je n’avais pas trouvé le bon sujet. Quand Quai d’Orsay est sorti, j’ai tout de suite voulu acquérir les droits”, s’enthousiasme M. Tavernier.
Plus connu sous le pseudonyme Abel Lanzac, avec lequel il a co-signé la bande dessinée “Quai d’Orsay”, Antonin Baudry se rappelle de sa rencontre avec le réalisateur, dans un restaurant indien de New York. “Lorsqu’il m’a parlé de son projet, je n’ai simplement pas pu lui dire non : on ne refuse pas un film à Bertrand Tavernier!”, plaisante-t-il.
Drôle le film l’est, grâce à ces personnages, bien loin des caricatures sur les diplomates, incarnés par Thierry Lhermitte (le Ministre des Affaires Etrangères, Alexandre Taillard de Worms, explicitement inspiré de Dominique de Villepin), Niels Arestrup (le chef de cabinet Claude Maupas) ou Raphaël Personnaz (Arthur, le stagiaire de l’ENA).
Inspiré par l’expérience d’Antonin Baudry lors de son passage au Ministère des Affaires Etrangères entre 2002 et 2004, le récit, loin d’être un exutoire, montre au contraire la vie des hauts fonctionnaires comme elle se déroule, sans fard, avec ses coups de gueule et ses moments de grâce.
Pour Bertrand Tavernier, il était essentiel de garder cette vérité dans le film. “Je n’ai jamais voulu que le film soit cynique ou qu’il traite avec condescendance le sujet. J’aime tous les personnages de ce film : le chef de cabinet Maupas est un homme fascinant, il travaille 18h par jour et ne dilapide pas l’argent public. Quand on a ce genre de chose à l’esprit, on ne peut pas, et on ne veut pas, être irrespectueux”.
Et que dire de Thierry Lhermitte ? On est amusé par ce ministre qui cherche ans cesse à conjuguer son amour pour la littérature à ses discours. Bien sûr, on ressent de la compassion pour Arthur qui arrive au milieu de toute cette effervescence diplomatique, marquée par la crise du Ludménistan, qui fait clairement référence au début de la Guerre en Irak en 2003.
Mais c’est justement dans cette pagaille que Tavernier trouve la matière de son film, notamment lors du discours final du film, faisant référence à celui de Dominique de Villepin à l’ONU contre la guerre en Irak : “Ce discours naît au milieu du chaos, c’est extraordinaire, rien n’a jamais été aussi fort dans la politique française après ce moment”, estime le réalisateur.
On pourrait penser qu’exposer les méthodes de travail de hauts diplomates était risqué pour Antonin Baudry. Mais il n’en est rien. “Tout le monde a adoré la BD au Quai d’Orsay : ils ont pensé que c’était très proche de la réalité”. On raconte même que Dominique de Villepin a aimé aussi.
Le film a été très bien accueilli en France, où, lors de sa première semaine d’exploitation, il a fait plus de 370 000 entrées) et au Canada, à la surprise de Tavernier lui-même. Et aux Etats-Unis, où il sort le 21 mars ? “Ce n’est pas mon travail de savoir comment va être reçu le film ici, je réalise des films, je ne suis pas une diseuse de bonne aventure. Bien sûr j’espère qu’il sera apprécié”.

Oscars: les Français repartent presque bredouilles

Les Français ne sont pas repartis complètement bredouilles des Oscars 2014, qui se sont tenus dimanche à Hollywood.
Le film d’animation “Mr. Hublot” de Laurent Witz and Alexandre Espigares a décroché la Statuette du « meilleur court-métrage d’animation ». Ce petit bijou, qui raconte la rencontre entre un homme-robot taciturne et un chien-robot un tantinet envahissant, a devancé “Get A Horse !” des studios Disney.
L’autre victoire française est indirecte: en décernant l’Oscar des meilleurs costumes à Catherine Martin pour “The Great Gatsby”, les jurés ont aussi récompensé le dentellier français Solstiss qui a collaboré à la fabrication de la prestigieuse garde-robe.
Les autres Français en lice n’ont pas eu la même chance. Le court-métrage “Avant que de tout perdre” de Xavier Legrand et Alexandre Gavras, plusieurs fois récompensé en France, s’est incliné face à “Helium”.
Lire: “Avant que de tout perdre”: un court français dans la course aux Oscars
Le compositeur Alexandre Desplat, dont ce fut la sixième nomination aux Oscars, était en lice pour « Philomena » dans la catégorie “meilleure musique”, remportée par la partition de “Gravity”. L’actrice Julie Delpy, qui vit et travaille aux Etats-Unis, était quant à elle nommée pour le scénario adapté de « Before Midnight ».
Côté animation, le long métrage « Ernest et Célestine » de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier était également dans les starting blocks pour “meilleur film d’animation”, mais a été devancé par “Frozen”, le bulldozer de Disney. Autre perdant de la catégorie: “Despicable Me 2” (“Moi, moche et méchant”, en partie réalisé par le Français Pierre Coffin.
Lire: Ernest et Célestine, l’anti-Pixar
Deux directeurs de la photographie habitués d’Hollywood, Philippe Le Sourd pour “The Grandmaster” de Wong Kar-wai et Bruno Delbonnel pour “Inside Llewyn Davis” des frères Coen, sont également repartis sans statuette.