Pour enquiquiner François Hollande, David Van Hemelryck va loin, en l’occurence jusqu’aux Etats-Unis.
Le cerveau du collectif “Hollande démission”, qui s’est fait remarquer en huant le président lors des commémorations du 11-Novembre, a pris l’avion pour Washington, où il a déroulé, lundi en début d’après-midi, une banderole flanquée de l’adresse de son site, au Lafayette Park, juste devant la Maison blanche.
Le jeune homme, auquel l’action du 11-Novembre a valu une mise en garde à vue, était tout seul. Qu’importe. “L’idée c’était d’avoir des images choc et un symbole fort. La Maison blanche en est un“.
C’est la première fois que ce polytechnicien catholique pratiquant, qui a forgé ses convictions anti-Hollande lors de la montée en puissance de la Manif pour tous contre le mariage des homosexuels, exporte son message à l’étranger. Il est arrivé dans la capitale américaine la semaine dernière, dit-il, en finançant son billet d’avion et son logement trouvé sur air’b’nb par les donations de soutiens. “Je suis venu seul pour des raisons d’économies. Si on m’avait financé 15 billets, j’aurais trouvé 15 militants sans problème“, lance-t-il.
Il dit être allé à la rencontre des francophones de Washington pour trouver des recrues. “On n’a pas besoin de deux cent personnes. Il faut juste quelques personnes pour que cela fasse écho aux 81% des Français qui n’aiment pas M. Hollande“.
Il espère pouvoir organiser d’autres actions devant la Maison blanche et au Lincoln Memorial pendant “le cirque d’Etat“, comme il l’appelle, de M. Hollande, “en fonction du nombre de militants qui se présenteront“.
Le leader de "Hollande démission" s'invite à Washington
Pourquoi le service n'est pas compris aux US?
Les faits sont là : dans un restaurant, lorsque la serveuse, tout sourire vous tend votre note, en plus des 20 dollars affichés, vous êtes tenus de lui laisser au moins 15% de cette somme (le fameux “tip”). Cette pratique qui nous fait grincer les dents est l’objet de la question bête de la semaine : pourquoi le tip n’est-il pas inclus dans les prix aux Etats-Unis?
Dans chaque bar, chaque restaurant, chaque taxi, la coutume veut que nous donnions entre 15 et 25% de « tip », et c’est à grand coup de soupires agacés que nous nous y prêtons. Comme beaucoup le savent déjà, et c’est surtout vrai dans la restauration, les pourboires viennent compléter un salaire souvent bien en dessous de la normale. En effet, alors que de nombreux Etats ont mis un place un salaire minimum (autour de 8 dollars/ heure), la loi fédérale elle, est tout sauf généreuse puisqu’elle prévoit 2,13 dollars/heure pour les personnes qui, comme les serveurs, touchent des pourboires. Et si le pourboire n’est pas obligatoire, c’est évidemment très mal vu de ne pas en laisser.
Pour comprendre cette étrange pratique (après tout, pourquoi ne pas directement inclure le pourboire dans la note finale?) qui nous laisse pantois, nous Français, rien de mieux qu’un rapide retour dans l’Histoire.
Tout à commencé en…Europe. La pratique du pourboire apparait dans l’Angleterre du XVIIIème siècle avant de se répandre au siècle suivant en Europe continentale, notamment sous l’effet de l’essor de la bourgeoisie, et partiellement comme une manière de montrer son statut social. (Note pour les historiens amateurs et professionnels: oui c’est un raccourci, et oui c’est plus compliqué que cela…).
Bref, la pratique a donc mis deux siècles à se développer en Europe, avant de regresser au cours du XXème siècle, pour presque disparaître par exemple en France, après l’interdiction de l’obligation du “service compris” en 1987.
Aux Etats-Unis, la pratique a suivi une trajectoire inverse. Ce n’est qu’après la guerre de Sécession que les pourboires se sont répandus, les voyageurs américains ayant ramené cette pratique à leur retour du vieux continent. A la même période les Etats-Unis deviennent une importante puissance industrielle, les salaires augmentant, les Américains ont donc plus d’argent à dépenser dans les hôtels, les restaurants, etc.
Lorsque les patrons comprennent les bénéfices qu’ils peuvent tirer des pourboires, la pratique se généralise. En effet, en comptant sur la générosité de leurs clients ils se permettent de considérablement abaisser les salaires. C’est donc au client qu’il incombe de rémunérer une partie du travail de l’employé. Comptant sur cela, la compagnie Pullman Palace Car est la première à instaurer cette pratique de façon formelle à la fin du XIXème siècle. Pour cela, elle n’avait aucun remords à faire savoir à ses clients que c’était à eux d’assurer les moyens de subsistances de ses employés (des anciens esclaves pour la plupart).
Avoir recours à cette pratique permettait non seulement aux employeurs de réduire leurs coûts mais aussi de considérer les pourboires comme leur propre source de revenu, puisque de l’Antiquité à aujourd’hui, certains patrons peu scrupuleux récupèrent à leur comptes les pourboires gagnés par leurs employés.
Bien sûr, devant un tel mépris des règles de la part des employeurs, de nombreux mouvements « anti-tipping » ont vu le jour à la fin du XIXème siècle. Des Etats comme l’Arkansas, le Mississippi ou encore l’Iowa ont voté des lois allant jusqu’à interdire les pourboires, afin de limiter les injustices. Mais elles ont vite été abolies, sous la pression des employeurs mais aussi de certains syndicats d’employés qui avaient vu subitement leurs revenus baisser (pour en savoir plus sur cette histoire américaine du “tip”, lire ici).
Aujourd’hui la pratique représente une part non négligeable de l’économie américaine. Selon l’économiste Ofer H. Azar, rien que dans les restaurants, les « tips » approchent 26 milliards de dollars par an.
Et loin de régresser, le pourboire prospère aux Etats-Unis. D’une norme de 10% dans les années 1970, on est passé à 15% dans les années 1980, pour approcher les 20% depuis quelques années, note Ofer Azar. Pour le chercheur, c’est une question d’estime de soi: le “tip” étant une «norme sociale» reconnue, s’y conformer avec zèle nous permettrait de briller à bon compte. Bref, le pourboire est un geste généreux très intéressé…
Le retour de La Femme en Amérique !
Après 3 ans d’absence en Amérique, terre de ses débuts, La Femme revient pour une série de concerts. Le groupe sera de passage à New-York le 23 mars et se produira à The Glasslands Gallery à Brooklyn aux côtés de deux autre groupes :Djbp et Future Punx.
Si vous êtes passés à côté du phénomène La Femme, voilà une excellente opportunité de vous rattraper. Prenez un soupçon de pop psychédélique, mélangez-le à de l’électro, saupoudrez le tout de rock et vous aurez une idée –ou pas- de l’atmosphère délirante de Psycho Tropical Berlin, l’album désormais incontournable de La Femme, sorti en avril 2013.
Infos pratiques :
La Femme en concert, The Glasslands Gallery, 289 Kent Avenue in Williamsburg, Brooklyn.
Dimanche 23 mars, 20h30
12$
Tickets ici
Toutes les dates de La Femme aux Etats-Unis ici
L'oeuvre de Germaine Richier revient à New York, 50 ans après
La sculptrice française Germaine Richier (1902-1959) serra mise à l’honneur lors d’une exposition à la Dominique Lévy and Galerie Perrotin à la fin du mois.
Cela fait presque cinquante ans qu’une telle exposition présentant le travail de l’artiste n’avait pas eu lieu au Etats-Unis, puisque la dernière était en 1957 à la Martha Jackson Gallery, dans ce même quartier. Cette exposition coïncide avec une importante rétrospective sur Germaine Richier ayant lieu en ce moment même à Bern et Lausanne, en Suisse.
François Hollande, ce goujat qui aime les entreprises
Revue de presse. La visite d’État du président français aux États-Unis, la première depuis celle de Jacques Chirac en 1996, met en émoi la presse américaine. François Hollande arrive ce lundi sur le sol américain et depuis quelques jours déjà les journaux locaux se passionnent: business, menu gastronomique, vie privée du chef d’État, tout est passé au peigne fin.
Sans surprise, la vie privée du président français a la part belle dans la couverture américaine. Les récents déboires sentimentaux de François Hollande sont l’occasion pour The New Yorker de faire le parallèle entre sa vie privée et sa carrière politique à l’aune de l’opinion des Français : « Beaucoup voient désormais dans le comportement de Hollande, un modèle qui reflète une faiblesse générale dans sa présidence ». François Hollande brille par sa lâcheté assure l’hebdomadaire et, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne l’a jamais caché : « “Il a attendu que Ségolène Royal découvre sa liaison avec Trierweiler et lui demande de partir. Il a attendu que les journaux publient les photos de sa liaison avec Julie Gayet au lieu d’avoir le courage de mettre fin à sa relation avec Trierweiler lui-même, d’une manière plus digne. Il n’a pas de colonne vertébrale ». Après avoir rappelé « l’incroyable moment absurde » télévisé où, dans la course pour la présidentielle en 2006, Ségolène Royal demande à Hollande de l’épouser sans que ce dernier réponde, le journal conclut qu’ “Hollande—et les politiciens français—sont clairement en train de se battre pour comprendre les nouvelles règles du jeu politique. Ils oscillent entre deux extrêmes : faire des demandes en mariage à la télévision et se murer dans le silence ».
Le dîner d’État, censé être un moment fort de la visite du Président français à été mis à rude épreuve. C’est ce que nous explique le New York Times, qui se penche sur les questions du protocole, chamboulées par l’annonce de la venue de François Hollande, seul. Des invitations revues au plan de table corrigé en passant par le menu gastronomique sous haute tension, le journal vous apprend tout sur le raz-de-marée auquel à dû faire face la Maison Blanche ces dernières semaines.
Mercredi, François Hollande se rendra dans la Silicon Valley, un déplacement hautement symbolique. C’est en effet la première fois ces 30 dernières années qu’un chef d’État français s’y rend. La radio NPR fait le point sur la situation de l’entreprenariat en France et s’interroge sur son avenir. « La France n’est pas vraiment le pays qui vient en tête quand on parle d’entreprenariat, ni le meilleur endroit pour lancer sa boîte ». Cependant les choses sont sur le point de changer. Dans le Sentier, quartier historique du commerce à Paris, si « rien n’a bougé depuis un siècle », le projet « Silicon Sentier » soutenu par la Marie et les entreprises privées est en bonne voie. Dur à croire mais la miriade de petits commerces des ruelles pavées accueillera bientôt la pointe de la technologie. « Dans son discours en janvier, le Président socialiste a définitivement pris un tournant à droite en annonçant son aide aux entreprises françaises quoi qu’il en coûte ».
Si cette visite doit envoyer un signe optimiste, les chefs d’entreprises expatriés à San Francisco restent dubitatifs. The Wall Street Journal revient sur la politique pour le moins indécise de François Hollande. «Nous ne savons pas si nous sommes sur le point de gravir une montagne ou une colline»confie le Président du Medef, Pierre Gattaz à propos du pacte de responsabilité. «Les préoccupations de M. Gattaz mettent en évidence une question posée par beaucoup à travers l’Europe: M. Hollande peut-il remodeler l’économie de la France en une force assez puissante pour entraîner la zone euro avec l’Allemagne?» s’interroge le journal, avant de conclure : « Il n’a pas clairement défini la substance de son nouveau pacte et de nombreux observateurs craignent qu’il ne sera pas assez audacieux pour relancer l’économie de la France ». Il faut dire que les mesures timides, prises par Hollande pour redynamiser l’économie du pays le semblent d’autant plus si l’on compare la situation de l’Hexagone à celle de son voisin allemand. Mais, comme le déclare le ministre délégué au budget M. Cazeneuve «Les Français ne sont pas les Allemands qui parlent le français». Ceci explique peut-être cela.
D’un point de vue diplomatique, la vigilance sera de mise. «Comment énerver un Français ?», c’est la question soulevée par Morgane Croissant dans The Business Insider. Barack Obama devra faire attention, car l’auteur nous prévient : ça n’est pas bien difficile, « nous sommes un peuple au sang chaud » et, quand nous nous énervons, « notre degré d’arrogance et de suffisance atteint des sommets ». Un certain nombre de sujets sont donc à proscrire: l’adultère, la mise en doute de la suprématie mondiale de la cuisine française ou encore la qualité de notre service de santé et d’éducation –qui ont été durement acquis et ne sont pas tombés du ciel !
Georges Braque à la conquête de Houston
Une rétrospective consacrée à l’un des initiateurs du cubisme, Georges Braque (1882-1936), sera organisée à partir du jeudi 13 février.
Au total, plus de 75 oeuvres seront exposées au Museum of Fine Arts de Houston, de ses premières peintures fauvistes, aux abstractions lyriques de ses dernières années, en passant par ses compositions cubistes qui marquèrent l’histoire de l’art contemporain.
La grande première de cette rétrospective a eu lieu au Grand Palais à Paris, du 18 septembre 2013 au 6 janvier 2014, afin de commémorer le cinquantième anniversaire de la mort de l’artiste. Plus de 460 000 personnes y ont assisté.
Une plume du roman policier français à New York
Gisèle Meunier-Picquet sera à New York le vendredi 28 février pour promouvoir son roman policier Qui a tiré sur la haute couture? . Une rencontre sera organisée avec l’auteure afin d’échanger sur son livre dont l’histoire se passe en partie dans le New York de la fin du XXe siècle.
C’est le dixième livre écrit par Gisèle Meunier, une ancienne enseignante qui n’a pas hésité à venir séjourner à New York afin de rendre compte le plus fidèlement possible de l’atmosphère de la ville dans son écriture. Donc pour connaître l’identité du tueur, ne manquez pas ce rendez-vous.
Jacques Torres, chocolatier insatiable
Nouvelle fabrique de chocolats de 3.700 mètres carrés à Brooklyn et deux nouvelles boutiques à Manhattan dont l’ouverture est prévue pour la Saint-Valentin… Jacques Torres commence 2014 en beauté.
Est-ce parce qu’il a horreur du sur-place ? «Je n’ai pas le temps d’attendre», dit-il avec un accent chantant du Sud. Cramponné à sa moto, celui qu’on surnomme ici “Mister Chocolate”, sillonne la ville, d’un magasin à l’autre, attentif au moindre détail. «Mes chocolats me ressemblent, dit-il. Oui, je veux qu’ils soient délicieux bien sûr mais aussi rigolos, irrévérents. »
Pourtant l’ascension fulgurante de Torres n’a rien d’irrévérent. Né en Algérie, il fait sa première grande traversée à trois ans, direction Bandol où il entrera en pâtisserie à quinze ans. Ce sera très vite le Négresco à Nice et en 1986, il devient le plus jeune Meilleur Ouvrier de France (MOF). « J’ai tout de suite été fasciné par le chocolat, ce produit ancien, presque primitif dont l’origine reste un mystère. »
Deuxième traversée vers New York cette fois à 28 ans, et le voilà chef pâtissier chez les plus grands (d’abord au Ritz Carlton, puis pendant 12 ans au restaurant Le Cirque). Il trime, s’amuse mais surtout observe et quand le moment vient de se lancer, Torres sait exactement ce qu‘il veut.
Il sera le premier artisan chocolatier à s’installer à Dumbo (Down under the Brooklyn Bridge), bien avant la vague bobo. « ‘T’es foutu,’ me disaient mes copains chefs. » Mais avec ses associés, Torres se met au boulot et construit sa première échoppe de ses propres mains. Il faut dire qu’avec un père menuisier, il a de qui tenir.
Le quartier est désert. « Les premiers jours on faisait 10$ », mais peu à peu, le tam-tam des gourmands de la ville fait du sien. Pour réchauffer les clients qui font la queue sur le trottoir, Torres invente ses célèbres chocolats chauds, noirs et intenses, l’un sucré, l’autre pimenté.«Il ne s’agissait pas de faire du chocolat français mais de s’adapter aux goûts du pays et d’offrir le meilleur ».
Nouvelles boutiques
Aujourd’hui, Torres dispose de quatre boutiques avec le projet d’en ouvrir huit dans les deux prochaines années. Ses deux nouvelles boutiques se trouvent à Midtown (110 East 57th Street) et NoHo (327 Lafayette Street). Il dispose d’un bail de dix ans pour la première. La nouvelle manufacture se trouve elle dans le complexe historique du Brooklyn Army Terminal.
Le concept des boutiques est simple: Parquets fins et murs peints en rouges créent une ambiance de fête qui se reflète dans les emballages brillants. Des lustres en cristal éclairent l’arc en ciel orangé des logos. Truffes au champagne, bonbons, cheerios et corn flakes recouverts de chocolat, popcorn au caramel mais aussi des biscuits moelleux aux pépites chocolatées ou au beurre de cacahuètes, aussi grands que des soucoupes volantes. « Pour la St. Valentin, nous avons créé des signes ‘Do Not Disturb‘ pour les poignées de porte, en chocolat bien sûr. »
Son humour se traduit dans ses créations mais Torres est aussi depuis 20 ans le très sérieux Doyen de Pâtisserie au Centre Culinaire International ou il enseigne comment travailler le chocolat, mais aussi, simplement le sucre. « Jacques Torres devrait être couronné Professeur de la décennie», déclare Dorothy Cann Hamilton, Fondatrice et CEO du Centre Culinaire International. S’il existait un prix Nobel de la Pâtisserie, il l’aurait gagné. Les étudiants l’adorent car il sait décortiquer la complexité en s’amusant.”