La délicieuse Angélique Kidjo retrouvera ses fans à Town Hall, le 15 février 2014. Les places viennent tout jute d’être mises en vente.
Née au Bénin quelques semaines avant l’indépendance de l’ex-Dahomey, la chanteuse est reconnue pour la diversité de ses influences musicales et l’originalité de ses clips. Également auteur et compositeur, Angélique Kidjo a été lauréate des Grammy Awards à plusieurs reprises. Surnommée “La Diva Africaine” par le Time Magazine, la BBC l’a incluse dans sa liste des 50 icônes du continent africain. Elle fait notamment partie de la liste établie par The Guardian des 100 femmes les plus influentes au monde.
Angélique Kidjo a créé la Fondation Batonga dans le but de soutenir les études secondaires des jeunes filles africaines, afin que celles-ci puissent prendre part au développement de leur continent. La fondation offre des bourses, veille à l’amélioration du niveau des professeurs, procure aux écoles des fournitures, encourage des programmes de mentoring, explore les méthodes d’enseignements alternatives et milite pour la prise de conscience de l’importance de l’éducation pour les filles africaines.
Angélique Kidjo à Town Hall en février
Le Juste Debout revient à New York
Passionné de hip hop? Ça tombe bien, la compétition internationale de hip-hop Juste Debout repasse par New York début décembre dans le cadre de ses présélections annuelles, en vue de la grande finale qui aura lieu à Paris devant 15.000 personnes.
Cet événement créé en 2001 dans un gymnase de Seine-et-Marne par le Français Bruce Soné – représentants de la culture hip-hop hexagonale et parmi les meilleurs danseurs au monde – est devenu en quelques années l’un des rendez-vous incontournables du hip-hop mondial. Le Juste Debout designe un style de hip-hop éxécuté debout.
Les présélections (qui comprennent différentes catégories en vue de la finale parisienne) auront lieu à Brooklyn le 7 décembre de midi à 22h et le 8 décembre à Manhattan de 14h à 21h. C’est la deuxième fois qu’elles se tiennent à New York. Après les Etats-Unis, des présélections auront lieu dans treize autres pays.
Une jeune Française dans la magie de Casse-Noisette
“J’ai un peu peur avant de monter sur scène mais vu que je l’ai déjà fait l’année dernière, je serai moins timide cette fois-ci, enfin j’espère.” A l’approche de la première représentation de l’année de Casse-Noisette au Palace of Fine Art, la tension monte. Luna, presque 7 ans, entame les dernières répétitions.
La fillette française fait partie des jeunes ballerines qui joueront l’opéra mythique avec le City Ballet les 14 et 15 décembre. Chaque année, cette école de danse spécialisée dans le ballet organise des représentations de ce chef d’œuvre de Noël, traditionnel et exigeant. Les jeunes ballerines ont répété inlassablement et scrupuleusement pour l’occasion. “C’est un peu dur parce qu’il faut tous être ensemble sur la musique et nous sommes nombreux.”
Au programme, trois rôles pour la petite Luna : une petite souris, un ange et un bouffon. Mais son personnage préféré, c’est la souris “parce qu’elles sont rigolotes et qu’elles volent le Casse-Noisette” dit-elle malicieusement.
Lorsque les élèves répètent, elles ne connaissent pas toutes les surprises de la mise en scène. “L’année dernière on ne savait pas qu’il y aurait de la fausse fumée pour l’arrivée des anges, et vu qu’ils apparaissaient juste après l’entracte on a rigolé en s’amusant pendant que le public attendaient que le spectacle reprenne.”
Une belle opportunité de rêver pour celles et ceux qui n’assisteraient pas à la célèbre représentation du War Memorial Opera par les danseurs du San Francisco Ballet, et pour les petites danseuses en herbe avide d’enchantement.
Paris racontée par des Américains francophiles
Le livre Wandering in Paris sera présenté à l’Alliance Française de San Francisco le 12 décembre.
Les auteurs, un groupe d’Americains amoureux de la Ville Lumière, seront présents pour en lire des extraits. Le guide n’a qu’un seul objectif: raconter les délices de la capitale, la mode, les arts, la bonne bouffe. Mais aussi les mauvais côtés, comme la légendaire bureaucratie française et le sentiment d’insécurité.
Les auteurs appartiennent à l’atelier d’écriture Waterland Writers, spécialisé dans l’écriture de voyage. L’entrée est gratuite.
My French Film Festival 2014, action!
Ça y est ! Unifrance lance sa quatrième édition de My French Film Festival, le festival de cinéma en ligne. L’occasion pour les internautes du monde entier de visionner des films français plus que prometteurs.
Les passionnés du septième art pourront donc accéder, du 17 janvier au 17 février, à vingt films (dix courts et dix longs métrages) parmi lesquels “J’enrage de son absence” de Sandrine Bonnaire, qui aborde la question du deuil d’un enfant et de la difficulté de reconstruire sa vie. Autres films: “Au galop” de Louis Do de Lencquesaing sur la rencontre lourde de conséquences entre Ada et un écrivain. Ou encore “Augustine” d’Alice Winocour qui retrace la relation entre le Docteur Charcot et sa patiente hystérique.
Les films seront diffusés en treize langues différentes (allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, finlandais, français, italien, japonais, polonais, portugais, russe et turc pour être exhaustif !). Par ailleurs, de nombreux prix seront attribués à l’issue du festival par le jury présidé par Jean-Pierre Jeunet, l’occasion de récompenser les films les plus plébiscités.
Pour avoir plus d’informations sur les conditions de diffusion de ces films et les tarifs, rendez-vous sur le site de My French Film Festival.
Un retour en force pour le marché de Noël des francophones de Houston
Après une année d’interruption par manque de disponibilité de ses animateurs, le marché de Noël de la communauté francophone de Houston fait son grand retour.
Créée en 2008 à l’initiative de la Française Laëtitia Guigui au bénéfice de la fondation Lionel Perrier, et sa compatriote Cécile Dereux soutenant l’association libre d’aide à la recherche sur la moelle épinière, la manifestation affiche toujours le même objectif: soutenir de bonnes causes locales tout en offrant douceurs et objets fabriqués par des mains bénévoles francophones. « Il n’y a pas du tout d’achat/revente », s’enorgueillit Marie Herbinet, qui coordonne désormais la préparation de l’évènement avec Hillary Roy. Les deux femmes et l’équipe de bénévoles sont actives dans différentes organisations francophones et/ou de charité de la région de Houston.
« Nous avons commencé la préparation dès le mois de juin et une cinquantaine de bénévoles ont de nouveau répondu à l’appel à contributions. Une belle énergie permet à la manifestation de perdurer », se réjouit Marie Herbinet, qui estime que la “French touch” de ce marché pas comme les autres est garante de qualité.
Cette année, le marché proposera aussi un déjeuner de fêtes, un récital de piano et une tombola enrichie de nombreux lots (avec 25 sponsors, ils ont cette année une valeur totale de 4.000$).
« Comme lors de la précédente édition, l’équipe a fait le choix de soutenir des associations locales de petite taille, précise la responsable. Des bénévoles du marché de Noël étant également bénévoles de l’association d’aide aux immigrés en détresse Casa Juan Diego et du programme d’enseignement du français Education française Greater Houston, ce sont ces deux structures qui ont été retenues cette année. » Il y a deux ans, les 15.000 dollars collectés au cours de la journée avaient permis à la Casa Juan Diego de renouveler toute sa literie.
Au-delà des macarons, pains d’épices, cannelés, meringues et autres madeleines, les étals seront remplis d’œuvres d’art, de bijoux, de décorations de Noël, d’articles de couture et de broderie, de cartes de vœux et de bougies. Avec pour objectif de faire au moins aussi bien que lors de la précédente édition.
Trophées des Français de l’étranger 2014, c'est parti!
Les Français de l’étranger sont deux millions et demi. Parmi eux, il y a des hommes et des femmes créatives qui méritent d’être distingués pour leurs talents et réussites. C’est le postulat de base des Trophées des Français de l’étranger, un concours international organisé par nos amis du Petit Journal. L’appel à candidature vient d’être lancé.
Les Trophées des Français de l’étranger récompensent chaque année des Français hors de France s’illustrant dans différents domaines : culture, humanitaire, business, éducation et les arts de vivre. Plusieurs prix seront remis (Arts de vivre ; Coup de Cœur ; Education-Enseignement ; Entrepreneur ; Environnement ; Jeune Espoir, moins de 28 ans ; et Social-Humanitaire). Les candidats ont jusqu’au 15 janvier 2014 pour postuler. L’an dernier, les lauréats comptaient un vétérinaire spécialiste de la faune sauvage en Afrique du Sud, une chef d’entreprise en Egypte et un leader de la communauté des affaires bretonne en Pologne.
Plusieurs prix sont à gagner (voyage à Paris, tablette tactile, visibilité dans la presse…). Les gagnants seront récompensés lors d’une cérémonie au Quai d’Orsay le 6 mars 2014.
Lulu, l'appli des filles pour noter leurs ex: sexiste ou féministe?
« Réductrice », « malsaine », « drôle » ou « utile ». Demandez à un homme ou une femme ce qu’il ou elle pense de Lulu et vous obtiendrez sans doute des réponses radicalement différentes.
Lulu, c’est la dernière application diabolique dont a accouché le web et qui fait fureur sur les campus. Réservée aux filles, elle leur permet de noter leur “date”, ex ou “crush” à l’aide d’un questionnaire digne de Cosmo. Parmi les questions posées : « Pour lui, est-ce pire de se soulager sur des plantes ou de laisser la lunette des toilettes levée ? » « A un mariage, est-il celui qui vomit partout ou celui qui fantasme sur sa lune de miel ? ». « 0 » pour les goujats et « 10 » pour les princes charmants: la note, résultat d’un redoutable algorithme que Lulu garde secret, est postée ensuite sur le profil du damoiseau sur Lulu pour que ses futures conquêtes en profitent. Pour accroitre la pression, les profils sont assortis de hashtags positifs (#ChristianGrey ; #SelfMadeMan) ou négatifs (#MachineAPets ; #JoueAuxJeuxVideos).
Beaucoup de filles adorent. Et les mecs beaucoup moins, car les pauvres diables n’ont pas accès à leur note sauf s’ils se saisissent de l’Iphone de leur belle ou se créent un compte. « C’est débile. La plupart des filles trouvent aussi ça débile, d’ailleurs, mais ça a pris une telle importance qu’on est bien obligés de le prendre en compte », regrette David, un étudiant en deuxième année d’ingénieur à la Florida State University (FSU) qu’on ne peut pas accuser d’être mauvais joueur car il s’en sort avec un score plus qu’honorable de 8,6 sur 10 et quelques éloges (#DanseCommeMichaelJackson »).
Comme de nombreuses universités américaines, la FSU disposait déjà de deux comptes Twitter consacrés aux ragots anonymes. Un pour les coups de foudre, l’autre pour les confessions. Habitués aux commérages de récré sur Internet, les étudiants de Floride ont plébiscité l’appli lors de son pré-lancement en janvier. Dès les deux premières semaines, 40% des filles l’utilisaient. Ses détracteurs ont lancé, eux, une pétition pour la stopper.
Alexandra Chong, la créatrice de Lulu, espère « changer le comportement de certains mecs » grâce à cette véritable épée de Damoclès virtuelle. Elle veut séduire une étudiante américaine sur quatre d’ici à la fin de l’année. Elle est bien partie pour. Avec plus d’un million d’utilisatrices et 200 000 profils de mecs, ce Yelp pour les hommes fait un tabac (ou des ravages, c’est selon).
Devyn, une vendeuse de 23 ans, passe en revue ses 1533 contacts Facebook. « C’est super utile, s’enthousiasme-t-elle. La majorité de mes amis Facebook sont des gens qui m’ont ajoutée en boîte. Ça donne une meilleure idée de qui dater ou pas. C’est un peu comme si le mec nous était présenté par un ami commun, qui nous résumerait ses qualités et ses défauts, sauf que là on ne connaît pas l’amie en question.» Ce que Devyn aime tout particulièrement, c’est glousser avec ses copines en regardant les profils de ses connaissances.
Si l’absence de droit de réponse des garçons pouvait laisser présager le pire, Lulu et son lot de « hashtags » prédéfinis restent très gentillets. Comme le relevait Katie Heney pour Buzzfeed, ils s’attachent à une vision pour le moins « retro et stéréotypée de ce qui est désirable chez un homme. » L’application permet aussi aux garçons de retirer leur profil du site.
The Daily Meter, journal étudiant de l’Université d’Etat de l’Oregon, reprend une idée répandue dans les confréries : « Les filles ne supporteraient pas une version pour les hommes ». A voir. Les garçons ont aussi leur lot d’applications au goût douteux, comme Playbook, qui leur permet de télécharger des photos de leurs conquêtes avant de les noter. Comme ça, tout le monde est heureux.
Austin chante Noël
Les fêtes de fin d’année arrivent à grands pas. A cette occasion le French Club de l’Austin Community College et sa chorale de Noël proposeront le 8 décembre de 15h à 17h une sélection de chants de Noël.
Les festivités se dérouleront à l’ACC Northridge Campus Auditorium (Bldg 4000- behind the bookstore) d’Austin.
En plus des célèbres chants qui raviront petits et grands, le Père Noël fera une apparition pour prendre quelques photos avec les enfants. Le spectacle sera par ailleurs suivi de la dégustation de la traditionnelle bûche de Noël.
L’entrée est gratuite mais les donations seront appréciées.
Gil de Bassan fleurit Miami
Avant de voir la vie en roses, Gil de Bassan avait une autre vie. Originaire du Nord, ayant fait ses études à Tours, installé à Toulouse depuis 25 ans, il a passé des années dans la publicité et la communication. Un beau jour, il a décidé de « décrocher tout doucement et tenter le jeu de l’artiste ».
Mais comme d’autres, il s’est retrouvé en manque d’inspiration. « Je suis tombé en panne », confie-t-il. Après plusieurs mois vierges, il retrouve l’envie grâce à un ami. « Il m’a mis un masque sur les genoux, m’a tendu un crayon, et m’a dit : vas-y, fais-moi quelque chose. J’ai commencé à crayonner, effacé, recommencé, effacé de nouveau. Puis, d’un coup, je fais une rose, puis une deuxième, puis une troisième. Au final, je remplis ce masque de roses. Il partira finalement à Art Basel Hong-Kong pour une vente aux enchères ». C’était en 2012.
Depuis, il n’a pas arrêté de faire des roses. Gil de Bassan a commencé par une dizaine de tableaux, puis a continué hors de son atelier. « Cela faisait 2-3 ans que je voulais m’exprimer dans la rue ; j’ai touché un peu aux pochoirs, mais j’ai passé l’âge de me faire courir après par la police ! ». Il en est venu aux vitrines, en sollicitant les commerçants indépendants, de manière gratuite, et ainsi « fleurir la ville, tout en me faisant connaître et en marquant mon identité graphique ». Après une trentaine de roses à Toulouse, puis une quinzaine à Albi et une dizaine à Avignon, l’artiste s’est souvenu d’Art Basel au moment opportun. Ses roses devant bénéficier d’une température minimale de 23°C pour que l’acrylique sèche rapidement, et l’hiver approchant, il a pris la décision de venir à Miami, pour « roser la ville et Art Basel », jusqu’au 18 décembre.
A raison d’environ deux roses par jour, Gil de Bassan a déjà peint une trentaine de roses à Miami Beach, Midtown, Wynwood, Downtown Miami, et aussi du côté de la Calle Ocho (dont une juste à côté d’une œuvre de Banksy, en clin d’œil à sa performance récente d’une œuvre par jour à New York). « Beaucoup de restaurants, de bars, quelques coiffeurs et ongleries, des boutiques de vêtements aussi », bien qu’il collectionne « avant tout, des refus, même si l’idée est toujours bien reçue ». Ainsi, ce sont chaque jour davantage de vitrines qui bénéficient du talent du peintre qui vient fleurir leur devanture en 30-45 minutes, toujours en trois tons (clair, moyen, foncé).
De retour en France à la mi-décembre, de nouvelles tournées de roses l’attendent à Nice, Cannes, Biarritz, et l’Espagne peut-être. Ensuite, l’artiste regagnera son atelier pour continuer son œuvre en gardant « les roses comme un refrain, un leitmotiv », et en conservant un contact fréquent avec la rue pour « parler avec les gens, savoir comment c’est ressenti, davantage que lors du vernissage en galerie où, ce jour-là, tout le monde est gentil avec toi ! ».
Conrad, le papa californien d'Astérix
Asterix et Obélix sont de retour dans les bacs, après huit ans d’absence. C’est en Californie que les irréductibles Gaulois ont miraculeusement ressuscité sous le pinceau de Didier Conrad, successeur d’Albert Uderzo, 86 ans, qui avait annoncé sa retraite en 2011.
Embauché par les studios Dreamworks en 1996 pour travailler sur le film d’animation « La Route d’Eldorado », le dessinateur marseillais vit depuis 17 ans à Los Angeles avec sa famille. «Après la fin de ma collaboration avec Dreamworks, nous avons décidé de rester. La grisaille de Paris et de Bruxelles, j’ai toujours trouvé ça déprimant !». C’est donc dans son atelier de Pasadena qu’il a réalisé l’intégralité des planches d’Astérix chez les Pictes, 35e opus des aventures du petit Gaulois créé par René Goscinny (décédé en 1977) et Albert Uderzo.
« Jean-Yves Ferri (ndlr : le scénariste) travaillait sur l’album depuis deux ans, quand les éditions Albert René m’ont demandé de faire des tests : ils avaient d’abord commencé à travailler avec l’encreur d’Uderzo, Frédéric Mébarki, qui collaborait avec lui depuis 30 ans. Mais Mébarki n’avait jamais fait de mise en page». Celui-ci jette donc l’éponge et ce sont finalement les tests de Conrad qui sont sélectionnés.
6 mois pour réaliser un travail de 9 mois
« J’avais déjà fait des spin-off » explique Didier Conrad, qui a notamment réalisé les Marsu Kids, une série dérivée du Marsupilami, créé à l’origine par son « maître », André Franquin. Mais faire revivre une B.D aussi mythique qu’Astérix, n’était pas une mince affaire. « C’est compliqué : il faut à la fois dessiner dans le même style qu’Uderzo tout en réinventant des situations nouvelles que lui-même n’a jamais dessiné ! ». Le tout en respectant un timing très serré : «Comme le projet avait pris beaucoup de retard, on m’a donné 6 mois pour réaliser un projet qu’Uderzo aurait réalisé en 9 mois minimum ! A la fin, j’ai dû faire plusieurs nuits blanches pour arriver à tout terminer».
Difficile aussi de reproduire une potion magique sans en connaître précisément la recette : « Le problème avec Astérix, c’est que personne ne sait vraiment comment ça se fabrique: Goscinny est aujourd’hui décédé et Uderzo est avant tout un instinctif. Jean-Yves et moi n’avions pas le droit à l’erreur ! ».
Malgré des problèmes à la main qui l’empêchent de dessiner, le papa d’Astérix et Obélix a toutefois tenu à superviser de près le dernier tome. «Pour lui, c’est difficile, c’est un peu comme son bébé. Il me faisait passer des commentaires et des critiques par l’intermédiaire de son graphiste en qui il a entièrement confiance. Au début, je travaillais assez lentement car je devais m’habituer au dessin. Uderzo percevait des petits détails qu’il est le seul à pouvoir remarquer. Pour lui, tout cela est viscéral ! Et puis petit à petit, j’ai eu de moins en moins besoin de corriger mes dessins. Au final, je n’ai rencontré Uderzo qu’une fois le travail terminé ! Et il était content du résultat».
L’avantage du décalage horaire
Conrad doit également prendre en compte un découpage du scénario très contraignant, qui a déjà été très préparé pour aider Mébarki. « J’ai aussi l’habitude de travailler côte à côte avec ma femme Sophie (alias Wilbur avec laquelle il a notamment réalisé Tigresse Blanche, les Marsu Kids ou encore Raj). Du coup le travail à distance avec Ferri était une dynamique très différente ». Mais au final, le décalage horaire a aussi été un réel avantage : «les 9 heures de différence entre la France et la Californie me permettaient de gagner une journée de travail, ce qui était plutôt pratique vus les délais».
Conrad a travaillé sur papier avec un pinceau spécial qu’utilisait Uderzo, afin de reproduire le même trait. « Je scannais ensuite les dessins et faisais les retouches nécessaires à la palette graphique. J’envoyais mon travail par mail toutes les 4 à 6 pages ».
Conrad aime dessiner depuis son plus jeune âge. A 14 ans, l’une de ses planches est publiée dans la rubrique Carte Blanche du Journal de Spirou. «La Bande Dessinée à l’adolescence est quelque chose qui m’a permis de me définir, à un âge où l’on se cherche. J’ai appris sur le tas. A l’époque, c’était comme ça, il n’y avait pas d’école», explique-t-il.
Près de 330 000 exemplaires écoulés en 4 jours
Quid d’Astérix aux Etats-Unis ? «La Bande Dessinée de manière générale y est beaucoup moins populaire qu’en France. Ce n’est pas le même public. Quant à Astérix, ce n’est pas très connu. Il n’y aura probablement pas vraiment de promo, ni d’édition américaine. Il n’existe qu’une version en langue anglaise pour l’instant. Mais d’un côté, c’est bien : je reviens d’une longue promo en France où la B.D a démarré très fort (ndlr : près de 330 000 exemplaires écoulés 4 jours après sa sortie). Du coup, maintenant je peux goûter à un peu de tranquillité de ce côté-là !».
Ce qui ne l’a toutefois pas empêché de reprendre ses crayons : Didier Conrad a déjà commencé à travailler sur le 36e album des aventures d’Astérix, avec son nouveau camarade de jeu, Jean-Yves Ferri. « L’idée est de faire un bouquin tous les 2 ans. Nous allons avoir un peu plus de temps pour en discuter ce qui sera plus agréable». La sortie de l’album est déjà prévue pour le 24 octobre 2015.