Chaque mardi de novembre, le FIAF (French Institute : Alliance Française) proposera la diffusion de films de Philippe Garrel. Les talents du réalisateur seront mis à l’honneur, ce dernier continuant à créer au fil des années des films toujours plus sensibles et personnels.
Le FIAF présentera ainsi une sélection de films tant intimes qu’autobiographiques de Philippe Garrel. Ils aborderont les thématiques de l’amour, des relations humaines, de l’idéalisme politique ou encore de la liberté personnelle, sujets chers à l’auteur.
Seront ainsi diffusés : Les baisers de secours (le 5 novembre à 12h30 et 16h), Un été brûlant (le 5 novembre à 19h30), J’entends plus la guitare (le 12 novembre à 12h30, 16h et 19h30), La naissance de l’amour (le 19 novembre à 16h et 19h30) et Les amants réguliers (le 26 novembre à 12h30, 16h et 19h30).
Les films seront pour la plupart diffusés en français et sous-titrés en anglais.
Crédits : abacausa.com/
Philippe Garrel à l'honneur en novembre au FIAF
L'inclassable chorégraphe Angelin Preljocaj illumine Brooklyn
Quel chorégraphe oserait se lancer dans une adaptation de l’Apocalypse de Saint Jean ? L’idée ressemble plutôt à un projet d’Hollywood. Mais Angelin Preljocaj n’a peur de rien !
Le chorégraphe français présente Suivront mille ans de calme (And then one thousand of peace en anglais) à la Brooklyn Academy of Music du 7 au 9 novembre. Le patron du Ballet Preljocaj (basé au centre chorégraphique national d’Aix en Provence et composé de 26 membres) a déjà créé plus de 45 œuvres provocatrices depuis le fondement de sa compagnie en 1984, tout en étant également à l’initiative de certaines créations pour le New York City Ballet ou le Staatsoper de Berlin.
Bien que beaucoup de ses spectacles ne soient pas associés à une œuvre particulière, Angelin Preljocaj rompt avec tous les codes précédemment établis lorsqu’il choisit de faire une adaptation. Il a par exemple transposé Roméo et Juliette dans un contexte de guerre froide et dans un État totalitaire, il a également utilisé des rayons X dans Casanova et ré-imaginé la belle-mère dans Blanche Neige, une belle-mère dominatrice vêtue d’un corset, de bottes et de jarretelles. L’Apocalypse de Saint Jean colle donc parfaitement à ses habitudes d’adaptations aussi terrifiantes qu’innovantes sur scène.
«Cette pièce est une mise en scène des émotions que l’on peut ressentir à la lecture de l’Apocalypse de Saint Jean» explique le chorégraphe de 56 ans à French Morning. «Ce n’est pas une illustration du Nouveau Testament et, plus important encore, ce spectacle ne représente pas la fin du monde. Je ne veux pas décrire tout ce qui se passe dans l’Apocalypse de Saint Jean. Il s’agit plus de l’impression que j’ai pu avoir à la lecture de l’œuvre que de la réalité de celle-ci. C’est ce que j’ai essayé de faire passer sur scène. C’est un peu comme les peintres impressionnistes : ils ne peignent pas un paysage mais l’impression qu’ils ont de celui-ci».
Le spectacle propose une mise en scène saisissante de l’artiste Subodh Gupta, sur un fond de musique électro composée par DJ Laurent Garnier qui utilise également avec des échantillons de Beethoven ! « Preljocaj est un chorégraphe intelligent » écrit Judith Mackrell dans The Guardian lors de la première à Londres en 2012 « Il arrive superbement à extraire le côté brut de ses danseurs et à les désinhiber. Il est aussi excellent pour mettre en perspective à la fois les images de luxure et de colère qu’il crée. Il les rend complètement étranges ».
Ce spectacle est né de la collaboration de Preljocaj avec le Bolchoï en 2010. Initialement le chorégraphe devait choisir un spectacle de son répertoire mais c’est en rencontrant les danseurs que Preljocaj a changé d’avis. Il s’est dès lors lancé dans la création d’une nouvelle pièce destinée à la fois aux danseurs du Bolchoï et aux membres de sa troupe. Il a relu l’Apocalypse de Jean. Une décision fortuite. « Je me suis dit wow ! » explique t-il. « C’est un très bon choix, il y a beaucoup de métaphores, beaucoup d’images, c’est très puissant.
Originaire de Paris et né de parents albanais, Angelin Preljocaj a d’abord étudié la danse classique avant de se tourner vers la danse contemporaine. Il a par ailleurs suivi les cours de Merce Conningham et d’autres grands noms de la danse. Ses chorégraphies résultent donc d’une combinaison de différentes influences associées à sa passion dévorante, à sa sensualité et à sa philosophie. « Pour moi » dit-il « ce qui est important, c’est de réfléchir au temps présent et à la société dans laquelle nous vivons ».
Le combat des petites librairies françaises contre Amazon
Revue de presse. Cette semaine dans la presse américaine, Gérard de Villiers réhabilité par le New York Times, il faut sauver les petits libraires, et la Grande dépression provoquée par la France… mais rassurons nous le français est la langue la plus sexy du monde.
L’an dernier, le New York Times magazine s’était encanaillé en faisant un long éloge de Gérard de Villiers. Le quotidien américain profite de la mort du sulfureux écrivain français pour lui rendre un dernier hommage: “bien que largement méconnu dans le monde anglophone, SAS est peut-être la série de fiction la plus longue jamais écrite par un seul auteur, et une des mieux vendus.” Un auteur qui sentait le souffre, un plaisir coupable dont le New York Times ne néglige pas l’influence: “de nombreux présidents français et ministres des Affaires étrangères étaient de fidèles lecteurs et saluaient son sens géopolitique, bien que rarement en public. Entre les scènes de sexe, ses livres contiennent souvent des détails d’attaques terroristes, d’espionnage et de la guerre qui ne figuraient nulle part ailleurs.”
Devenu millionnaire avec son héros de papier De Villiers avait construit une véritable marque avec ses codes un peu comme James Bond. Un portrait plutôt flatteur qui ne néglige pas les aspects sombres de l’auteur “M. de Villiers aimait faire étalage de ses opinions politiques de droite et a été souvent étiqueté raciste et antisémite par des intellectuels français. Mais sa politique étaient en partie de la provocation, et il a gagné le respect de certains libéraux au cours des dernières années.”
Gerard de Villiers était snobé par les libraires qui traversent aujourd’hui une mauvaise passe avec le numérique. Dans un long article du Global Post Eliza Mackintosh dresse un portrait intéressant sur la situation du livre en France “Les librairies indépendantes sont une sorte de trésor national, considéré comme un référentiel important de la langue et de la culture française” d’où une confrontation difficile avec l’ogre Amazon, qui accepte de perdre de l’argent pour tuer la concurrence. Récemment la France a voté une loi interdisant la possibilité de cumuler gratuité des frais de ports et réduction automatique de 5%. Le pays des Lumières a toujours préféré “le petit commerçant” considéré comme plus noble et répudie les multinationales surtout quand elles sont américaines. Mais la guerre ne fait que commencer assure la journaliste: “la part des livres vendus sur Internet en France représentait 17% du volume en 2012 contre 30% en Amérique du Nord. Il y a dans ce duel un coté village Gaulois qui résiste à l’envahisseur”.
Le New York Times revient lui sur le débat historique de l’origine de la grande dépression des années 30. La France en serait en partie responsable assure le professeur Douglas Irwin de l’université de Dartmouth. À force d’accumuler de l’or pour maintenir le Franc, l’hexagone aurait plongé le monde dans la misère: “la France, avec sa monnaie sous-évaluée, a absorbé une énorme proportion des réserves d’or du monde entre 1930-1931, Douglas Irwin suggère que la France était responsable d’environ la moitié de la déflation mondiale qui a eu lieu au cours de cette période”. Heureusement le quotidien objecte au professeur que la France est à moitié coupable “Remarquez, en passant, que les Français n’étaient pas mauvais ou malveillants ici – ils étaient juste fidèles à leur idéologie rigide “. Et de montrer du doigt le pays qui, aujourd’hui, jouerait ce rôle “d’idéologue rigide”: l’Allemagne…
Pour finir sur une note légère notons que les Français sont les plus charmeurs lorsqu’il parlent. Un récent sondage que nous rapporte le Daily News place la langue de Molière sur le haut du podium des langues les plus “sexy”. Pourquoi? “La musicalité et la douceur de la langue, ou zee (sic) charmant façon de prononcer «th»”. Les voisins ne sont pas loin, avec une deuxième place pour les Italiens et une troisième pour les Anglais. Pas de trace des Allemands en revanche…
Crédit photo: Jean Gaumy / Magnum Photos
Un palais du ballon rond à Miami
Qui a dit que le soccer était un sport de filles aux Etats-Unis? Michael Athea et Laurent Scimeca en ont fait un business. C’est à Midtown Miami que ça se passe.
Ils sont fiers d’afficher la liste des VIP venus ici transpirer: des grands noms du foot (Ibrahimovic, Benzema, Francescoli, Nani, Abidal, …), du sport (Tsonga, Monfils, Asloum, …), ou encore de la musique (Enrique Iglesias, Craig David, Tiesto, …) sont venus transpirer balle au pied à Midtown Stadium Indoor Soccer.
L’idée est venue de la nécessité: « à force d’aller jouer dehors et de se faire virer des parcs, on a décidé de se créer notre propre terrain ; et puis c’est devenu un business », nous raconte Michael Athea. Né à Miami, mais ayant grandi en France (Saône-et-Loire), il est retourné s’installer en Floride en 1998, « trois jours après la finale de la Coupe du Monde, un signe ! ». Puis, il a rencontré, déjà sur un terrain (vague) de foot à South Beach, Laurent Scimeca, a.k.a. Pedro, Marseillais d’origine, aujourd’hui DJ pour deux clubs réputés de Miami (Set et Mansion) en parallèle.
Midtown, c’était le lieu idéal pour ouvrir cet entrepôt de presque 500m², « tout simplement le seul endroit avec des entrepôts au plus près de Downtown, Miami Beach, I-95 ». A l’époque de l’ouverture, Midtown était quasi-déserte. Depuis, la zone s’est développée, leur clientèle aussi, principalement sud-américaine. Midtown Stadium, seule structure dédiée couverte à Miami, est ouvert tous les jours, et même la nuit ! « C’est à partir de 11h-minuit que ceux qui travaillent le soir, serveurs, barmans, viennent nous voir ». Et on continuera à jouer très tard, sur un son puissant qui remplit l’entrepôt, choisi par les joueurs qui viennent avec leur iPod.
Pour entretenir la convivialité, Michael et Laurent organisent des tournois, mais aussi retransmettent les grands matches, “à commencer par ceux de Marseille”, dont MSIS est le fan club officiel à Miami. Pour ceux qui n’ont pas de partenaires, rendez-vous tous les jours à 16h ou 17h pour les ‘pick-up games’, où Michael Athea se charge de constituer des équipes de niveaux.
Quelques infos pratiques : sur réservation, $100 / h (deux équipes de 5). Fourniture du ballon et des chasubles, location possible de tout autre matériel nécessaire, douches et rafraîchissements sur place.
Eliane Elias et le Jay Blue Band en clôture du Miami Nice Jazz Festival
C’est la chanteuse brésilienne Eliane Elias qui illuminera ce dernier week end du Miami Nice Jazz Festival.
Cette jazz woman, qui interprétera des titres de son vingt-troisième et dernier album I thought about you – a tribute to Chet Baker, se produira le samedi 9 novembre à 20h à l’Olympia Theater at the Gusman Center for the Performing Arts. Accompagnée du South Florida Jazz Orchestra, Eliane Elias rendra hommage à Chet Baker, trompettiste et chanteur de jazz américain, à l’occasion du 25ème anniversaire de sa mort.
Les festivités se termineront dimanche 10 novembre par un ultime concert du Jay Blue Band au Riviera Hotel South Beach. Ce groupe, qui puise ses influences chez Jonny Lang, Stevie Ray Vaughn, Luther Allison, BB King ou encore Stevie Wonder, n’arrive pas en terre inconnue, son leader Jay Blue – guitariste et chanteur – étant originaire du sud de la Floride.
Ce cocktail de clôture du Miami Nice Jazz Festival débutera à 18h. Des dégustations de vin et un buffet sont également prévus. Voir conditions sur le programme du festival.
Crédits : flickr.com/photos/sescsp
A Soho, les sculptures de lumière de Blackbody
« C’est compliqué de vendre de la lumière par téléphone. » Bruno Dussert-Vidalet, fondateur de Blackbody, justifie ainsi sa décision d’ouvrir un showroom à New York, dans le quartier de Soho.
Inaugurée le 29 octobre, la vaste boutique de cette PME toulonnaise vend des éclairages 100% OLED (organic light-emitting diode). Chose originale, Blackbody ne dispose pas de showroom en France : il s’agit de son premier espace ouvert au public. « C’est aux Etats-Unis que se trouvent les plus grandes opportunités pour nous », affirme le patron de cette entreprise, qui se se revendique comme l’un des seuls acteurs du marché de l’OLED décoratif.
Les OLED, sortes de feuilles lumineuses, produisent de la lumière douce et non éblouissante sur des surfaces lisses, et permettent de « sculpter la lumière de façon unique » remarque Thierry Gaugain, le designer de BlackBody. « Il n’y a pas d’abat-jour, plus de problèmes de chaleur. On peut regarder la lumière en face. Cela permet des choses totalement nouvelles, très aériennes. »
Les lustres Blackbody, bouquets d’OLED rondes et légères suspendues à des fils, valent le coup d’œil – même s’ils ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Il faut compter 25 000 dollars pour les plus touffus, et environ 1400 dollars pour les plus petites lampes. Il faut dire que les clients de Blackbody sont avant tout des professionnels : architectes, designers, décorateurs, qui travaillent pour des particuliers ou des entreprises, des hôtels ou des restaurants. Blackbody réalise ses installations lumineuses sur-mesure – et tout est “made in France”.
C’est par hasard que Bruno Dussert-Vidalet a découvert l’existence de cette technologie, lors d’une visite chez un équipementier automobile. Cet ingénieur, qui travaillait dans la recherche industrielle, a décidé de lancer sa société il y a sept ans, encouragé par l’appui d’investisseurs. Depuis, sa petite PME, qui travaille aussi pour l’industrie automobile et le secteur médical, n’a fait que grossir.
« On double notre chiffre d’affaires tous les ans, et on recrute une personne de haut-niveau tous les 2 mois », illustre Bruno Dussert-Vidalet, qui emploie 30 personnes en France. “Notre défi, c’est de courir toujours plus vite, en améliorant sans cesse le produit et en trouvant des design innovants”, poursuit le patron de Blackbody, qui a dans ses cartons des projets de showroom à Paris, Londres et en Asie.
Julie Meneret ouvre sa galerie politiquement incorrect
Du nouveau dans le Lower East Side ! Julie Meneret ouvre sa première galerie d’art contemporain et en profite pour exposer l’artiste Zakaria Ramhani.
Pourquoi les US sont aux 110 volts
Tous les expatriés ont connu ce fameux casse-tête électrique. Eh oui les États-Unis et la France n’ont pas le même système électrique… Prises différentes et surtout tensions différentes, une petite explication s’impose !
Depuis le développement de l’électricité sur le Nouveau Continent, les Etats-Unis ont conservé leur tension originelle à savoir les 110 volts déterminés par Thomas Edison. Il s’agissait alors de la tension optimale pour le matériel utilisé à l’époque. La France et le reste de l’Europe utilisaient le même voltage. Puis, parce que le 220 est plus économique, la décision fut prise, après la Seconde Guerre Mondiale, de basculer en Europe.
Mais les Etats-Unis, dont le taux d’équipement des ménages en électroménager était alors nettement plus avancé que celui de l’Europe, n’ont pas choisi de s’aligner sur les mesures européennes, les équipements déjà mis en place étant trop coûteux à remplacer. Résultat -pas si- parodoxal : le retard de l’Europe lui a permis de disposer d’un réseau plus moderne que ceux utilisés par les Etats-Unis, pourtant précurseurs en la matière.
Ainsi aujourd’hui tous les pays d’Amérique du Nord, la plupart des pays d’Amérique centrale, quelques pays d’Amérique du Sud et le Japon emploient une tension comprise entre 100 et 127 volts. Les pays européens ainsi que la plupart des pays africains et asiatiques utilisent quant à eux une tension nominale comprise entre 220 et 240 volts.
Toutefois certains matériels nécessitent une tension de 240 volts – et une prise de terre – aux Etats-Unis comme certaines plaques à induction ou certains appareillages pour l’air conditionné. Des travaux sont donc à prévoir ! Mais d’un point de vue finances, pas sûr que ça les branche…
Crédits : flickr.com/photos/aisforamy91
Les compressions de César à New York, 50 ans après
Le 1er novembre, la Galerie Luxembourg & Dayan a inauguré la première exposition consacrée au sculpteur français César aux Etats-Unis depuis cinquante ans. Ironie de l’histoire, cette exposition a lieu à un bloc de la Galerie Saindenberg, où César avait exposé ses oeuvres en 1961. Quoique très connu en Europe et iconique en France, le sculpteur a mené une carrière des plus discrètes aux Etats-Unis.
Devant l’entrée de la galerie, un pouce géant en fonte de fer invite à pénétrer dans la galerie. Cette townhouse à l’atmosphère intime expose sur trois niveaux une vingtaine d’oeuvres du sculpteur, représentatives des évolutions conceptuelles majeures de sa création que sont les fameuses “compressions”, “expansions” et “empreintes humaines”.
Au rez-de-chaussée, une compression rouge, appartenant à une série d’oeuvres dénommée la “Suite milanaise”, attire tout de suite le regard. Elle a été réalisée à partir d’un modèle de voiture Fiat. “César ne s’est jamais vraiment intéressé à la couleur”, précise Stéphanie Busuttil-Janssen, présidente de la Fondation César. Mais dans cet ensemble d’oeuvres réalisé à la fin de sa carrière (1998), il a fait compresser plusieurs fois le même modèle de voiture Fiat, puis ces compressions ont été passées dans les chambres à peinture de l’usine Fiat de Turin. Les couleurs choisies par César parmi la gamme utilisée par Fiat sont “horribles pour des voitures mais très belles pour des oeuvres” s’amuse Stéphanie Busuttil-Janssen.
Aux deux étages supérieurs, on retrouve notamment des compressions réalisées en différentes matières (une mobylette, des compressions en plexiglas, toile de jute, velours côtelé etc), deux expansions (coulées lisses et dures de polyuréthane ou polyester, murales ou posées au sol), et quelques pouces en différents matériaux.
A Paris, Lanvin fait actuellement un clin d’oeil à cet évènement New Yorkais en exposant trois oeuvres de César dans ses vitrines de la rue du Faubourg Saint-Honoré.
Helène Conway-Mouret: "l'aide à la scolarité était devenue injuste"
Hélène Conway-Mouret, ministre déléguée chargée des Français de l’étranger, était à Miami les 31 octobre et 1er novembre 2013 à l’occasion des “French Weeks Miami”. Nous l’avons rencontrée pour une interview exclusive.
French Morning: De plus en plus nombreux en Floride, les programmes bilingues des écoles publiques locales font face à un manque de moyens devant une demande toujours plus forte des parents. Vous aviez évoqué « souhaiter un soutien des entreprises » concernant l’enseignement bilingue. Où en est-on de ce coté ?
Hélène Conway-Mouret: Ici en Floride, j’ai entendu un message très clair de la part d’un bon nombre de Français de cette volonté de multiplier l’offre de l’enseignement français car la demande est en forte augmentation. J’ai ainsi demandé à Monsieur l’Ambassadeur et Monsieur le Consul Général de se saisir de ce sujet et de travailler sur un projet d’augmentation de l’offre que nous pouvons faire selon la demande locale car chaque pays à une demande différente. En Floride, l’enseignement bilingue est quelque chose qui est très porteur pour nous et nous allons mettre un groupe de travail afin de faire remonter des propositions.
De plus, en janvier prochain aura lieu à Paris la première rencontre ministérielle au niveau décisionnel, pour une réunion stratégique entre certains ministères : celui des affaires étrangères, de la francophonie, du budget, de l’enseignement supérieur et bien sûr celui des Français de l’étranger. Nous souhaitons bien montrer que ce que nous faisons pour le primaire et le secondaire n’est pas isolé et que nous ne pouvons réfléchir de façon limitée. Nous avons une volonté d’avancer de manière stratégique.
Vous avez supprimé la prise en charge des frais de scolarité pour les lycéens (PEC) scolarisés dans des établissements agréés (ceux qu’on appelle les “lycées française”). La promesse était alors de transférer cet argent vers les bourses sur critères sociaux. Or ces bourses ont aussi baissé pour beaucoup de familles…
La PEC n’était pas soutenable financièrement et était une mesure parfaitement injuste car elle apportait finalement un soutien financier à ceux qui n’en avaient pas besoin. Aujourd’hui, les finances publiques ne sont pas suffisamment abondées pour être d’une générosité qui va au-delà de la demande. Mais dans la foulée il fallait aussi repenser le système d’aide à la scolarité car lui aussi était devenu injuste avec le temps puisque plus les points de charge étaient élevés plus la famille recevait une aide. Si bien que les familles très dispendieuses recevaient une aide très importante. Avec cette reforme nous avons donc procédé a un rééquilibrage à la fois des pays mais aussi des familles.
Aujourd’hui cette réforme prend en compte les revenus réels des familles. Nous sommes donc capables par le biais des commissions locales des bourses d’attribuer au plus près des besoins des familles les crédits dont nous disposons et qui pour la première fois aussi sont en augmentation assez importante sur les 3 ans à venir. Nous avons une visibilité budgétaire qui n’a jamais existé jusqu’à présent. Nous sommes passés de 93 millions à 110 millions et nous passerons à 118 millions puis aà 125 millions.
Et aujourd’hui sur l’ensemble du réseau des parents d’élèves m’ont confirmé que la réforme est une réussite. Nous attendons la fin de cette année, la Commission Nationale des Bourses au mois de décembre pour tirer le bilan global. Cette année est une année pilote et si nous devons procéder à des ajustements, nous les mettrons en place avec les services concernés.
French Morning: Le député de la circonscription Amérique du Nord, Fréderic Lefebvre, assure que 500 000 à 1 million de français vivent aux Etats-Unis et que 3.000 Français s’installeraient tous les mois à Miami. Pouvez-vous confirmer ces chiffres ?
Hélène Conway-Mouret: Trois mille français qui arriveraient chaque moi à Miami, cela ferait trente-six mille français de plus à la fin d’une année! Ces chiffres sont quelque peu excessifs. Sur l’ensemble des Etats-Unis, nous dénombrons environ cent mille français et trois-cent mille estimés. Mais il y a effectivement un mouvement mondial où les Français sont plus mobiles. Ils viennent aux Etats-Unis comme ils vont dans d’autres pays.
De quel type d’expatriation s’agit-il ?
Nous pouvons qualifier cette expatriation de professionnelle puisque beaucoup utilisent l’international comme tremplin comme première expérience. Parfois afin acquérir un certain nombre de compétences qu’ils ne possèdent pas et revenir en France afin de pouvoir accéder à un poste plus élevé. Ceci s’inscrit dans un plan de carrière mais qui aujourd’hui n’est pas limité aux frontières hexagonales.
Aujourd’hui comment peut-on qualifier le développement des échanges économiques entre la France et la Floride ?
Ils sont bons, voire excellents dans certains domaines. Nous avons beaucoup à partager. La France a une expertise et un savoir faire très apprécié dans certains domaines par nos amis américains tel ce que Bouygues a réalisé à Miami avec la construction du tunnel et de la création prochaine d’un centre commercial. Mais d’autres secteurs sont également très prisés: l’aéronautique, la santé, la pharmacie, les produits de luxe, l’agroalimentaire. Les échanges ne peuvent qu’augmenter avec les flux de plus en plus importants d’Américains qui viennent en France et de Français qui arrivent aux USA.
Visitez la résidence des maires de New York, avant l'arrivée des futurs locataires
C’est une maison en bois sans prétention de style colonial, aux confins de l’Upper East Side. La Gracie Mansion est la résidence officielle des maires de New York. Peu le savent, mais elle est aussi ouverte au public – seulement le mercredi.
Construite par Achibald Gracie en 1799, un puissant armateur écossais, elle a été récupérée par la ville à la fin du 19e siècle, qui a transformé le vaste terrain en jardin public (l’actuel Carl Schurz Park). Le bâtiment, un temps abandonné et utilisé comme les toilettes du parc, a été rénové dans les années 30. Fiorello La Guardia fut le premier maire à y emménager, en 1942. Apres lui, tous les maires de la ville ont dormi entre ses murs… sauf Michael Bloomberg, qui a préféré rester dans sa luxueuse “townhouse”.
La vie est pourtant bien agréable à la Gracie Mansion, dont les pelouses se jettent dans l’East River. Les salons, salles de lecture et salles à manger de style « fédéral » ont tout de la maisons bourgeoise de la Nouvelle Angleterre : sol à damier, épaisses tapisseries rayées, lustres de cristal, cheminées massives au-dessus desquelles trône un aigle royal. Des salles utilisées régulièrement pour des réunions, des diners ou des conférences.
Outre des portraits d’anciens maires, le mobilier du 19e siècle et les tableaux de maitre, le guide vous montera avec fierté un boulet de canon retrouvé dans le jardin : une pièce originale de la guerre d’indépendance, tirée par un navire anglais depuis l’East River. A l’époque, Georges Washington avait établi à cet emplacement un point de commandement. A l’étage, on peut visiter les quatre chambres : des pièces qui seront fermées au public si le futur mandataire venait s’y installer à sa prise de fonction en janvier.
Bill de Blasio, le candidat démocrate qui vit dans un browstone à Park Slope, n’a pas caché son désir d’emménager à la Gracie Mansion s’il est élu. « Nous nous battons toujours pour la salle de bain… Ce que je constate, c’est que la Gracie Mansion a largement plus d’espace. Mais j’adore la vie à Brooklyn, donc nous traverserons le pont aussi souvent que nous le pourrons », a-t-il raconté à un journaliste du Daily News. Le candidat républicain Joe Lhota est moins convaincu : il aimerait y résider pendant la semaine, et retourner à Brooklyn le week-end.