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Une soirée avec Fleur Pellerin à San Francisco

L’association French Alumni, qui regroupe les anciens élèves de grandes écoles et d’universités françaises établis à San Francisco, organise une soirée, le 4 juin, autour d’une invitée exceptionnelle: Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Economie numérique.

En plus d’une traditionnelle soirée de networking autour d’un bar et d’un buffet, les participants pourront dialoguer avec Mme Pellerin. Elle sera accompagnée du consul Romain Serman.

La soirée est ouverte aux membres de l’association et leurs invités. Les organisateurs précisent que les places sont limitées: l’inscription ne garantit pas la participation à la soirée. Le ticket sera remboursé.

Credit: STEPHANE LEMOUTON-POOL/SIPA

Les 1000 passions d'Eric Draghi

Découvrir les secrets d’un marché aux fleurs, jouer aux échecs contre un champion, taguer avec un grapheur célèbre ou encore apprendre à préparer son propre cocktail. Vous voulez vivre une expérience hors du commun? Eric Draghi en a fait son fonds de commerce.

Installé dans la région de New York avec sa femme, le businessman a fondé 1000 passions en 2011. Le concept:  proposer à la clientèle de “se glisser dans les coulisses” d’expériences diverses et variées. Et il y en a pour tous les goûts: être l’acteur de son propre film ou suivre un éleveur d’abeilles à Brooklyn, tout devient possible. Le Francais a eu l’idée de ce business pas comme les autres lors d’une journée dans la cuisine d’un chef. “J’ai trouvé l’expérience tellement géniale que j’ai tout de suite pensé à mettre en relation des gens qui aiment ce qu’ils font avec des clients curieux“, raconte-t-il.

Eric Draghi a, “depuis toujours“, investi dans de petites sociétés et s’est intéressé très jeune aux nouvelles technologies. Minitel, identité digitale, réputation sur le web ou organisation de co-voiturage: toutes les boîtes avec lesquelles il a travaillé avaient un projet novateur auquel il a décidé de croire. Parmi ses investissements, on compte Zoomnia, une société de publicité sur le web.

Pour l’instant, les expériences proposées sur 1000 passions ont majoritairement lieu à New York mais la société se développe également dans le Sud de la France et en Italie où elle propose par exemple de découvrir les professions traditionnelles sardes. ” Les seules personnes qui ne sont pas contentes sont celles qui n’ont pas pu aller à l’expérience !“, affirme Eric Draghi. Il suffit de choisir une date sur le site internet et le rendez-vous est pris.  “On cherche à créer un système de fidélisation. On a réalisé que ce que les gens cherchent, c’est la proximité. On va donc proposer aux clients des abonnements, avec une expérience surprise à la clef“, explique le chef d’entreprise.

Nous faisons tout pour que ce ne soit pas un événement commercial mais un moment convivial, d’échange, entre nos clients et nos partenaires, autour d’une passion partagée“.

Cutlog: la foire d'art parisienne s'attaque à New York

A l’occasion de la Frieze Art Fair, et après quatre éditions parisiennes au succès retentissant, la foire d’art contemporain Cutlog s’exporte dans le Lower East Side de Manhattan.

Du 10 au 13 mai, 45 galeries françaises, internationales et autres artistes indépendants et performeurs ont rendez-vous au centre culturel Clemente Soto Vélez. Le lieu est impressionnant. Ecole du XIXème siècle aujourd’hui désaffectée, l’espace de 3.000 mètres carrés accueille des événements culturels et artistiques en tous genres. Le décalage entre l’ancienneté du bâtiment et le modernisme de Cutlog est frappant, intriguant, et c’est sans doute ce qui fera l’originalité de la foire. “Avec ce lieu, on va permettre aux artistes de réaliser des œuvres in situ, ce qui est rare pour les foires d’art contemporain. On n’uniformise pas la manière de montrer les œuvres, bien au contraire“, explique Guy Reziciner, co-directeur de l’événement.

Architecte de formation, installé à New York depuis une dizaine d’années, le Français s’intéresse depuis longtemps à l’art contemporain. Il rencontre Bruno Hadjadj, le fondateur de Cutlog Paris, et les deux hommes décident de s’associer pour exporter la foire outre-Atlantique. La dernière édition de l’événement à Paris a pris place sous la coupole de la Bourse de Commerce, située entre le Grand Palais et le Louvre. Elle a attiré quelque 20.000 personnes. Pour l’édition new-yorkaise, la recette reste la même : l’accent est mis sur l’art avant-gardiste, le noyau dur des artistes restera français et une multitude de galeries internationales (américaines, chilienne, russe…) présenteront leurs protégés. Entre autres œuvres et installations proposées, la Galerie Dix9 de Paris revisitera le “dressing room” du théâtre de l’école et le transformera en cabinet de curiosités. D’autres artistes présenteront des œuvres multimédia au format innovant.

L’objectif des organisateurs: faire la promotion d’artistes aux marges des grandes foires d’art contemporain. “C’est une foire de découverte, on veut donner l’opportunité aux collectionneurs et au public de venir découvrir des œuvres d’artistes qui méritent qu’on fasse attention à leur travail“, raconte l’architecte.

En plus des œuvres exposées sur les trois étages du magnifique bâtiment, Cutlog propose un festival de film dans l’immense cour de l’école. Tous les soirs, des documentaires, sponsorisés par Arte, se focalisant sur des artistes émergents, seront projetés sur écran géant. Puis, l’art contemporain se mélangera aux sons électroniques de DJs invités pour transformer le lieu en night club esthétique.

 

Paris je t’aime: un amour de pâtisserie à Houston

Une nouvelle pâtisserie française a vu le jour à Houston. Baptisée Paris je t’aime, elle a élu domicile le long de Westheimer Road, à une dizaine de pâtés de maison de la Sam Houston tollway.

 Nga Rogers, une Américaine d’origine vietnamienne formée à l’école Ferrandi en France, où elle a séjourné à plusieurs reprises depuis six ans, est à l’origine du projet. Elle confie avoir « toujours voulu monter sa propre affaire. Comme je fais de la pâtisserie depuis mes douze ans et que j’ai envie de partager la culture française des desserts et des collations, l’idée d’une pâtisserie s’est imposée. Je crois qu’il y a un marché pour cela à Houston ».

La fondatrice importe la plupart de ses ingrédients de France. Nga Rogers dit « travailler quinze heures par jour », sans salarié pour le moment, pour produire mousses, tartes et gâteaux. La pâtisserie est ouverte de 10 à 18 heures toute la semaine sauf le mardi, jour de fermeture hebdomadaire.« Il y avait beaucoup de monde lors de l’inauguration samedi et tout le monde a adoré les mousses de fruits au champagne que je proposais pour l’occasion. Depuis, Français et Américains, mais aussi ressortissants de différents pays du pourtour méditerranéen, très présents dans le quartier, viennent sur les conseils de leurs amis ».

L’accueil est pour l’instant à la hauteur de ces efforts. « C’est une artiste, pas une pâtissière, s’enthousiasme la Française de Houston Natalie Jones. Moi qui préfère les desserts au chocolat, elle m’a fait découvrir d’autres saveurs. Quand on voit les pseudos éclairs qui se font à Houston, on se rend compte qu’il faut y aller ! ».

« Une langue, des cultures »: la francophonie dans tous ses états

La francophonie est décidément tendance à New York. Une conférence « Une langue, des cultures » est organisée le 8 mai au SUNY Global Center. Objectif : faire découvrir la diversité des peuples et des cultures francophones.

L’ambassadeur Filippe Savadogo, Observateur permanent de l’Organisation internationale de la francophonie aux Nations-Unies sera présent pour l’occasion. Trois panels sont organisés. Le premier abordera le cas des universités. Professeurs et maîtres de conférences discuteront des succès et des défis dans la promotion de l’enseignement du français. Le président du Centre de la francophonie des Amériques participera également au panel pour présenter les outils numériques et les programmes développés par le centre afin de promouvoir le français dans divers secteurs d’activités.

Le  deuxième panel s’intéressera au rôle des gouvernements dans la promotion de l’enseignement du français. Il réunira entre autres Pedro Ruiz, coordinateur au Bureau de l’éducation bilingue et des langues étrangères du Département de l’éducation de l’Etat de New York ou encore Patrick Hyndman, directeur des affaires académiques de la Délégation générale du Québec.

Le troisième panel traitera de l’aspect communautaire. Les panélistes discuteront de l’avantage de parler français au sein d’une communauté. La discussion réunira Astrid Larson, coordinatrice du centre de langue du FIAF, Benoît LeDévédec, coordinateur du French Heritage Language Program et Carole Gardner, vice-présidente du groupe Garnier, filiale de L’Oréal.

La conférence est organisée par la Délégation générale du Québec à New York avec le Centre de la francophonie des Amériques, SUNY Global et l’Organisation internationale de la francophonie.  Les organisateurs attendent une centaine de personnes.

Dening Lohez, militante du dialogue des cultures, distinguée au Consulat

Dening Lohez est devenue Chevalier de l’Ordre National du Mérite, mercredi 1er mai, au Consulat de France à New York.

Veuve de Jérôme Lohez, un citoyen français qui a perdu la vie dans les attentats du 11 septembre 2001, Dening Lohez a créé en 2005 une fondation dont l’objectif est de promouvoir le dialogue des cultures dans un monde post-11-Septembre. La Jérôme Lohez Foundation propose des bourses pour permettre à de jeunes Français et Américains d’étudier de part et d’autre de l’Atlantique. Un partenariat avec la Chine a été établi en 2012. Et demain, l’Inde.

Le Consul général M. Bertrand Lortholary a salué les efforts de Dening Lohez pour avoir « resserré les liens entre la France et les Etats-Unis » et jeté des passerelles entre les deux pays et la Chine. La distinction a été remise par Richard Ortoli, Conseiller à l’Assemblée des Français de l’Etranger (AFE). « Je suis très reconnaissante, ravie et heureuse. C’est la récompense d’un travail d’équipe. En recevant la médaille, j’ai pensé à mon mari », a-t-elle confié.

Si sa fondation vise à renforcer les liens entre les différentes cultures, Dening Lohez reste lucide. « Il faut rester réaliste. Le dialogue est essentiel car l’on doit se rappeler que l’important est de pouvoir coexister. Mais il serait trop idéaliste de dire qu’il existe une fraternité entre les différentes cultures ».

"Le Salaire de la peur" projeté à Austin

La Austin Film Society met à l’honneur un chef d’oeuvre du cinéma français le 7 mai.

“Le Salaire de la peur”, réalisé par Henri-Georges Clouzot et adapté du roman éponyme de Georges Arnaud, est un drame d’aventures sorti en 1953. Considéré comme un grand classique, il a été récompensé par de nombreux prix dont l’Ours d’Or au Festival de Berlin de 1953.

L’histoire se déroule au Guatemala en 1951, où un groupe d’Européens engagés par une compagnie pétrolière américaine s’aventurent dans un puits de pétrole ravagé par un incendie. Les aventures et les épreuves s’enchaînent pour créer un suspens à couper le souffle.

Le film sera montré au Marchesa Theatre, dans le cadre de la série “Essential movies” proposée par la Austin Film Society.

Camus et l'Algérie débattus à New York

Monument de l’engagement d’Albert Camus, les « Chroniques algériennes » restent peu connues aux Etats-Unis. Le 9 mai, le magasin 192 Books organise une discussion autour de ces chroniques qui ont fait polémique, à l’occasion de la sortie en mai de la traduction du livre en anglais aux éditions Harvard University Press.

La discussion rassemblera Alice Kaplan, l’éditrice de la nouvelle édition, et le journaliste Adam Gopnik du New Yorker.

Parues en 1958, les « Chroniques algériennes » ont été écrites par Camus entre 1939 et 1958 et comprennent plusieurs articles sur la Kabylie ou encore la position de l’intellectuel français sur la guerre d’Algérie.

L’écrivain avait été accusé de ne pas s’être positionné dans le conflit alors que ces chroniques révèlent au contraire son engagement. Il reconnaissait et dénonçait l’oppression des Algériens mais, refusant de croire en l’existence d’une nation algérienne, soutenait l’Algérie française.

La nuit avec mon Cherry

Cherry, un nom bien choisi pour un endroit qui a ouvert au beau milieu du printemps.

Agé de quelques semaines, l’endroit est toujours en rodage mais le ton est déjà bien donné pour ce resto-bar-salon en sous-sol : cuisine japonaise aux influences françaises élaborée par Andy Choi de Le Cirque, et cadre sensuel de bordello parisien des années 20. Dans la pénombre, on note des lampadaires antiques à franges, des banquettes en velours couleur cerise, des fauteuils aux formes ondulées, des miroirs noirs ou ocres de toutes les tailles et des bouteilles de Sake aux designs variés, bien alignées derrière le bar pour compléter cette esthétique parfaite. Le choix du type de cuisine n’étonne pas sachant que les propriétaires sont Jonathan Morr (co-propriétaire du restaurant japonais Bondst) et Eugene Morimoto. Leur vision pour Cherry: un supper club sophistiqué mais chaleureux, ouvert tard pour un dîner ou un cocktail décadent dans une ambiance musicale plutôt lounge que club. On retrouve une clientèle mature et cultivée, plutôt similaire à celle de l’Electric Room à côté (les deux endroits font partie du Dream Hotel Downtown) que celle des nombreux clubs environnants, et un DJ mélangeant House et Disco mellow. Une touche française connaisseuse – et pas seulement dans la forme – pour cet endroit déjà populaire : le menu affiche du canard à l’orange, de la bouillabaisse, de la mousse de foie gras au tataki de thon, et côté cocktails, le Pisco provençal aux herbes de Provence et le Noisette au thé soba et amer de noisettes. Cherry 355 West 16th Street -
212-929-5800 – Ouvert de 18h à 2h du dimanche au jeudi, et de 18h à 4h le vendredi et samedi

Ma sélection clubbing pour cette semaine…

Contrairement à Daft Punk qui tient plus que bien la route, Stardust, l’autre duo star de la French Touch et auteur du tube « Music sounds better with you », n’a pas bénéficié d’une telle longévité. Pas grave, Alan Braxe et Fred Falke font séparément une belle carrière ; on aura le grand plaisir de retrouver Fred @ Output (74 Wythe Avenue, Brooklyn) ce soir jeudi 2 – Infos & billets

Dans le cadre de la Red Bull Music Academy, les maîtres de MAW (Masters At Work, alias Louie Vega & Kenny Dope) seront @ Le Bain (444 West 13th Street) le vendredi 3 – Infos

Cette semaine, on est gâté par la venue du grand Dimitri from Paris qui jouera avec le Français expatrié au Japon puis installé à New York Alex from Tokyo, la paire idéale, également @ Le Bain le dimanche 5 dans le cadre de la soirée pour l’expo EDO POP organisée par la Japan Society Gallery – Infos ; et le lendemain lundi 6 avec le tout aussi légendaire François K pour une SUPER DISCO EXPERIENCE @ Cielo (18 Little West 12 Street) – Infos & billets

On oublie pas de fêter Cinco de Mayo avec par exemple une soirée Rooftop Tequila, une Croisière Fiesta ou encore une Gran Eléctrica jardín party !

Enfin, un concert électro-pop très attendu le mercredi 8 mai @ Terminal 5 (610 West 56th Street) avec The Presets & les célèbres collaborateurs de Martin Solveig, Dragonette – Infos et billets

Et pour les semaines à venir…

Giorgio Moroder & François K @ Cielo le lundi 20 mai

Brodinski @ Webster Hall le vendredi 24 mai

Joachim Garraud @ Webster Hall le vendredi 7 juin

"Pièces Mortelles" au Lycée Français

“Pièces Mortelles”. Le titre donne le ton. Ces délicieuses créations d’Hanokh Levin ont été remises au goût du jour par Frédéric Patto, metteur en scène, professeur au Lycée Français de San Francisco et créateur de la compagnie La D-Boussole. Une mission bien périlleuse car l’auteur est incroyablement prolifique et talentueux.

« J’ai découvert cet auteur grâce à un metteur en scène d’opéra que j’ai rencontré dans une librairie. A la lecture, j’ai tout de suite adoré son univers et son rapport à la famille et les événements qui ponctuent son existence, raconte Frédéric Patto. Ce qui est génial avec Levin, c’est que ses pièces sont tellement  non conventionnelles , qu’elles laissent une place en or au metteur en scène. Le public va être surpris, et c’est ce que je recherche».

“Requiem”, la première pièce, est inspirée de trois nouvelles de Tchekhov, ce qui laisse présager d’une ambiance besogneuse, morbide, et d’une plume acérée. Quant à “H”, Vie et Mort d’un pique-assiette”, comédie loufoque, elle ne déroge pas au ton désabusé et intransigeant avec lequel Hanokh Levin se plaisait à croquer ses contemporains.

Avant de pouvoir commencer la mise en scène et les répétitions, un travail de découpage et d’adaptation fut nécessaire afin de proposer ces deux pièces sur une seule soirée. Delphine Liénard, professeur de français et de latin au Lycée Français, et par ailleurs membre de la troupe depuis deux ans, s’y est collée auprès de Frédéric Patto.

« Pour H par exemple, la pièce est surtout une affaire de famille. Nous avons concentré la pièce, afin d’en livrer la quintessence. Les premières relectures que nous avons faites ensemble nous ont permis de voir si nous avions respecté le propos et la cohérence générale de la pièce. Pour Requiem, le travail a été plus succinct: le texte est intact et a seulement été redistribué parmi les personnages. Ce travail de réécriture a été mené en octobre et c’est un travail que j’ai vraiment beaucoup apprécié», dit-elle. A découvrir à partir du 9 mai.

Jean-Luc Lagarce au théâtre Raymond Kabbaz

La troupe du Théâtre Raymond Kabbaz du Lycée français de Los Angeles présentera un nouveau spectacle les 30 et 31 mai. Au programme, les extraits de trois pièces de Jean-Luc Lagarce, issues du tome 1 de son “Théâtre complet”: “Les serviteurs” (1981), “Erreur de construction” (1977) et “La bonne de chez Ducatel” (1977).

Jean-Luc Lagarce est aujourd’hui l’un des auteurs contemporains les plus joués en France. La simplicité de ses mots, la profondeur de sa pensée et l’originalité de sa syntaxe font de lui un écrivain hors paire. Ses pièces interrogent notamment la capacité de tous à mettre des mots sur le réel. Elles rappellent celles de Beckett, Kafka ou Ionesco.

La troupe, compagnie résidente du Théâtre Raymond Kabbaz depuis 2000, est aujourd’hui composée d’une dizaine de comédiens, tous francophones.

Regard d'une fille sur l'histoire d'amour franco-américaine de sa mère

Journaliste d’investigation au New York Times, Leslie Maitland a l’habitude de mener l’enquête. Mais pour écrire son livre « Crossing the Borders of Time », qu’elle présentera le jeudi 9 mai à l’Alliance Française de Los Angeles, elle a dû effectuer des recherches d’un type un peu particulier.

Pendant cinq ans, elle a tenté de reconstituer la première histoire d’amour de sa mère, avec un jeune Français, pendant la Seconde guerre mondiale. Un récit très personnel, qui se veut en même temps un travail de recherche historique et journalistique.

« J’ai grandi fascinée par l’histoire de ma mère, raconte Leslie Maitland. Lorsque j’étais une petite fille, elle me racontait souvent ce qu’elle avait vécu pendant la guerre et son histoire d’amour avec Roland. Pour mon père, ça n’a jamais été facile de vivre avec un tel fantôme qui s’est immiscé dans leur mariage». Née Janine Gunzburger, à Freiburg , dans les années 20, la mère de Leslie dont la famille est d’origine juive, fuit l’Allemagne nazie pour se réfugier en France. Arrivée en Alsace en 1938, c’est là qu’elle fait la connaissance, dans une rue de Mulhouse, d’un jeune Français catholique, Roland, avec qui « ce fut le coup de foudre immédiat ». La famille de Janine doit ensuite fuir en zone libre.  « Ils se sont retrouvés à Lyon où leur amour a vraiment mûri, puis la famille de ma mère a dû se résoudre à prendre le dernier bateau à Marseille en partance pour Cuba. De là, ils ont pu entrer aux Etats-Unis en 1943» raconte la journaliste.

Dans une lettre de douze pages, retrouvée par Leslie Maitland lors de son enquête, Roland écrit à Janine : « Notre seul ennemi est le temps! Quel que soit la longueur de notre séparation, notre amour devra y survivre, et cela ne dépend que de nous seuls.  Je te donne ici ma parole, que je suis sincère, et que tu seras ma femme, quel que soit le temps qu’il me faudra attendre. Ne l’oublie jamais, n’en doute jamais ». Mais malgré leurs efforts, les deux amants ne se reverront pas après la guerre.

Des retrouvailles, 50 ans après

« C’est en retournant en Allemagne avec ma mère sur les traces de son passé, que j’ai eu envie de me lancer dans ce travail de reconstitution et d’enquête, explique Leslie Maitland. J’avais l’impression que sa vie ne serait pas complète tant que je n’avais pas écrit son histoire. J’avais envie de la préserver. D’un point de vue plus journalistique, je voulais aussi apporter un témoignage sur cette période de l’histoire qui a marqué ma famille. L’histoire d’amour entre Roland et ma mère est l’un des reflets de cette époque mais j’ai aussi des cousins qui sont morts à Auschwitz et dont je parle dans le livre».

Pour son enquête, Leslie Maitland a marché dans les traces de sa mère. Elle a rencontré les petits-enfants des personnes qui ont récupéré les biens de sa famille pendant la guerre, visité des cimetières et traversé plusieurs frontières, comme Janine. Elle s’est rendue en Allemagne, en France (où elle a encore de la famille), de Mulhouse à Lyon en passant par Marseille, à Cuba et même au Canada, où elle est parvenue à retrouver…  Roland. Grâce à elle, les deux amants ont été réunis, après 50 ans de séparation. « Ma propre vie est la conséquence de leur rupture douloureuse, écrit Leslie Maitland. Je suis heureuse du fait qu’en continuant leur histoire, j’ai réussi à en modeler la fin ».