Pour la quatrième année consécutive, le théâtre Raymond Kabbaz du Lycée français de Los Angeles organise sa Semaine du cinéma francophone. Cinq films seront projetés du 18 au 22 mars.
La programmation est éclectique, représentant plusieurs pays francophones. Au programme: “L’Enfant d’en haut” d’Ursula Meier Trailer (Suisse), “La Grande Séduction” de Jean-François Pouliot (Canada), “Les neiges du Kilimandjaro” de Robert Guédiguian (France), “A pas de loup” de Olivier Ringer (Belgique), “Laurence Anyways” de Xavier Dolan (Québec).
Les projections sont gratuites et ouvertes à tous, les films sont en français sous-titrés en anglais.
La Semaine du cinéma francophone au théâtre Raymond Kabbaz
Le Québec recrute à New York
Les villes de Québec et Montréal partent à la chasse aux Français de New York.
Montréal International et Québec International, deux agences de promotion économique, sont de passage à Washington le 22 mars et New York le 23 pour recruter des travailleurs francophones. La raison de cette opération: le manque de main d’œuvre dans les deux villes francophones du fait de la démographique québecoise. Le taux de fécondité est inférieur depuis 20 ans au seuil du renouvellement de la population (2,1 enfants par femme) mais aussi il est inférieur depuis une dizaine d’années à la fécondité du Canada anglais. « Certaines entreprises du Grand Montréal sont en pénurie de main d’œuvre dans le secteur de la haute technologie, justifie David Lebel, chargé des missions de recrutement à Montréal International. Notre rôle est donc d’aider les entreprises à recruter à l’international pour combler les besoins ».
L’avantage des Français aux Etats-Unis: ils parlent français et ont assimilé la culture américaine de l’entreprise . Les missions de recrutement ont débuté en 2010 à Paris puis un projet pilote similaire a été élaboré à Barcelone. Un premier projet avait été lancé en 2011 avec le concours du Ministère de l’Immigration et des Communautés Culturelles du Québec afin de faire connaitre le Québec auprès des citoyens francophones et francophiles de New York. Depuis 2010, plus de 700 travailleurs ont été recrutés. Cette année, cinq entreprises canadiennes se déplaceront directement à New York pour procéder à des entretiens d’embauche avec les personnes qui auront déjà postulé sur le site des entreprises. Cinquante postes sont à pourvoir.
Trois des entreprises participantes sont basées à Montréal : la Compagnie CGI, spécialisée dans le conseil en informatique; Standard Life, entreprise de finance et d’assurance; et Abacus, spécialisée dans le placement de professionnels dans l’industrie des technologies de l’information. Deux autres entreprises venant de Québec se rendront également à New York : Industrielle Alliance, spécialisée dans l’assurance et Momentum Technologies, qui fait du développement de logiciel.
Les recrutements sont ciblés. « Ce ne sera pas un salon de l’emploi où tout le monde pourra se présenter, précise David Lebel. Nous recherchons des travailleurs qualifiés et expérimentés dans le secteur de l’aérospatial, de la finance ou encore dans le génie civil, environnemental ou de construction », continue-t-il.
Pour persuader les Français de quitter New York pour le Québec, Montréal International utilise une batterie d’arguments. « Il y a une attirance naturelle des Français pour ces deux villes, affirme David Lebel. Québec et Montréal se démarquent des grandes métropoles nord-américaines par leur qualité de vie. Le coût de la vie est plus faible et donc le pouvoir d’achat plus important ». L’agence de recrutement met également en avant le mode de vie à mi-chemin entre l’Europe et les Etats-Unis. « C’est une grande ville à taille humaine qui est bilingue, les Français auront donc toujours ce lien de l’anglais avec l’Amérique du Nord ».
Montréal International et Québec International attendent beaucoup de cette opération séduction. « Si le succès est au rendez-vous, raconte David Lebel, nous envisagerons de répéter l’expérience ».
Soirée vin et chocolat à l’Alliance Française
Au diable les bonnes résolutions de janvier ! L’Alliance Française de Los Angeles ravira les plus gourmands mais aussi les amateurs de bonnes bouteilles puisqu’elle mariera chocolats et vins lors d’une dégustation le 20 mars.
La soirée dédiée à la gourmandise a pour objectif d’exalter les saveurs. Les chocolats sont estampillés Valrhona, un chocolatier français appartenant aux leaders de l’industrie chocolatière de luxe dans le monde. Les vins sont également de purs produits français. Chaque bouteille a été choisie pour s’associer de la meilleure manière aux différentes sortes de chocolats.
La Bretagne en force à New York pour la Saint-Patrick
Ce samedi, New York se couvre de vert pour fêter le 252e défilé de la Saint-Patrick. BZH New York, l’association des amis de la Bretagne dans la Grosse Pomme, ne pouvait pas manquer l’évènement.
Et l’association ne pas fait les choses à moitié. Elle fait venir pour l’occasion une délégation d’une centaine de personnes en provenance de Quimper, comprenant 80 musiciens et danseurs et des représentants économiques et politiques. Au programme : une semaine de festivités, avec pour point culminant le traditionnel défilé de la Saint-Patrick. Chez BZH, on parle d’une présence bretonne parmi « les plus importantes de l’histoire de New York ».
“Le défilé de la Saint-Patrick est le plus vieux et le plus grand au monde, c’est une vitrine rare et exceptionnelle pour nous“, indique le président de l’association Charles Kergaravat. La manifestation semble donc le moment idéal pour montrer que la Bretagne a sa place aux côtés des autres cultures celtes “et pour faire découvrir la Bretagne aux New-Yorkais qui connaissent surtout Paris“.
C’est la quatrième fois que la Bretagne participe au défilé de la Saint-Patrick sur la 5ème avenue. Pour cette édition 2013, on trouvera dans le cortège principalement les musiciens du Bagad du Moulin Vert et les danseurs du Cerle Eostiged ar Stangala, deux groupes venus tout droit de Quimper pour représenter la culture de leur région. Pour Yann Artur, président du Bagad, “c’est un honneur de venir représenter la Bretagne dans cette manifestation, un honneur que ce soit notre bagad qui ait été sollicité cette année“. Leur bagad (formation musicale bretonne) est un des plus anciens de Bretagne. “On a fêté nos 60 ans il y a deux ans“, précise Yann Artur.
De nombreux événements parallèles sont organisés tout au long de cette semaine. Rencontres avec des écoles, Fest Noz à Times Square, concert à Central Park, échange musical avec un groupe du Bronx. “Cette semaine sera riche et chargée pour la délégation“, note Charles Kergaravat.
Dans la délégation, on trouve également quelques représentants institutionnels et économiques. Le maire de Quimper Bernard Poignant sera présent tout au long de la semaine, ainsi que les représentants de plusieurs entreprises bretonnes comme Henriot ou Armor Lux. Pour Marco Petrucci, responsable export de la marque des fameuses marinières, “les Etats-Unis sont un marché important pour nous, mais on vient surtout dans une optique culturelle, pas vraiment dans un but commercial. On est fier de défiler avec le Bagad de Quimper, fiers de représenter la Bretagne“.
Genet et Cocteau: deux "Jean" au MoMA
The Museum of Modern Art (MoMA) diffusera deux films des réalisateurs Jean Genet et Jean Cocteau les 27, 28 et 29 mars prochains dans le cadre de la séquence “An Auteurist History of Film”.
Les cinéphiles pourront visionner « Chant d’Amour » de Jean Genet et « Le Testament d’Orphée » de Jean Cocteau. Le premier film, qui dure une vingtaine de minutes, traite de l’amour et de l’érotisme entre deux prisonniers sous la complicité d’un gardien de prison. Réalisé en 1950, à l’époque où l’homosexualité était considérée comme une déviance, le court-métrage a été censuré pendant vingt-cinq ans et n’a pu être diffusé qu’en 1975.
« Le Testament d’Orphée » se penche quant à lui sur le destin d’un poète du XVIIIème siècle hors du temps en quête de sagesse divine. Le film, qui dure 79 minutes, a été le dernier que Jean Cocteau ait réalisé. Il y joue d’ailleurs le rôle principal, entouré d’une brochette d’acteurs tels que Charles Aznavour, Jean Marais ou Françoise Sagan.
“An Auteurist History of Film” vise à faire connaitre les collections cinématographiques du musée en privilégiant le thème de l’émergence du cinéma d’auteur au XXème siècle.
A noter que le Museum of the Moving Image (MOMI) diffusera également « Chant d’Amour » le 17 mars ainsi que: « Le Sang d’un Poète », premier film réalisé par Jean Cocteau en 1930 et certainement le plus personnel. La particularité du film est que les scènes s’enchaînent selon la mécanique du rêve, dans une logique qui échappe au spectateur.
Cosmétique anti-âge: les Laboratoires Vichy au Congrès de l’Académie Américaine de Dermatologie
(Article Partenaire) Leader mondial de la dermo-cosmetique, les Laboraroires Vichy ont présenté leur produit star anti-rides, Liftactiv Retinol HA, au 75ème Congrès de l’Académie Américaine de Dermatologie (AAD), qui a eu lieu à Miami du 1er au 5 mars 2013. L’occasion de revenir avec le Docteur Anne Bouloc, Dermatologue français et Directrice Medicale des Laboratoires Vichy, sur les grandes tendances de la dermatologie esthétique.
Pourquoi était-ce si important pour Vichy de participer au Congrès de l’Academie Americaine de Dermatologie (AAD)?
Anne Bouloc: Tout simplement parce que l’AAD est le congrès le plus important au monde ! En termes de nombre de participants et de laboratoires exposants, mais aussi d’impact international (1/3 des dermatologues présents sont internationaux, parmi lesquels des leaders d’opinions français) et de diversité des thèmes abordés (médicaments et cosmétique, appareils lasers, lumière pulsée, radiofréquence, et nouvelles techniques de diagnostics…), avec des conférences dans tous les domaines de la dermatologie. Il est donc incontournable pour Vichy de présenter ses innovations aux Etats-Unis, là où s’invente la dermatologie du futur et ou les femmes sont les plus exigeantes quant aux resultats visibles des procédures comme des soins cosmétiques.
Quelles sont les grandes tendances en dermatologie esthétique et anti-âge à retenir du Congrès de l’Académie Américaine de Dermatologie (AAD) ?
Anne Bouloc: D’abord, des nouveaux travaux de recherche ouvrent une compréhension de plus en plus précise des mécanismes du vieillissement, liés en particulier aux phénomènes d’inflammation (c’est-à-dire d’agression et de sensibilisation de la peau) et aux interactions avec des environnements pollués, stressants, ou à l’exposition aux UV… Ces découvertes permettront aux laboratoires de mettre au point des nouveaux traitements et soins cosmétiques dans le futur qui protégeront encore mieux la peau de ces facteurs de vieillissement.
– L’autre grande tendance, c’est la prise en charge de plus en plus globale du vieillissement pour des résultats toujours plus beaux et durables. Aux procédures lourdes dites « invasives » comme le lifting dont la pratique est en recul, ont succédé des solutions non-invasives combinant des injections, des procédures instrumentales comme le laser ou la radiofréquence, complétées par des routines de soins cosmétiques adaptées à chaque femme selon son type et sa sensibilité de peau, ou son environnement.
– En cosmétique, l’actif de référence contre les rides reste le rétinol. C’est le standard d’efficacité pour les dermatologues du monde entier. Il est souvent combiné à l’acide hyaluronique pour son efficacité comblante et hydratante.
Pourquoi avoir présenté Liftactiv RETINOL HA de Vichy ? Parlez-nous de ce produit ?
Anne Bouloc: Liftactiv RETINOL HA est notre plus puissant soin anti-rides, c’est aussi l’un des grands succés de la marque auprès des Américaines, qui ont été particulièrement séduites par son efficacité. Les dermatologues l’apprécient beaucoup, car il combine deux actifs de référence :
– une nouvelle génération de rétinol associé à l’adénosine pour des résultats encore plus rapides et une tolérance idéale, même pour les femmes ayant la peau sensible
– de l’acide hyaluronique en haute concentration pour un effet repulpant visible dès le premier jour.
La formule a fait l’objet des tests les plus exigeants contre placebo et in vivo, et démontré des résultats impressionnants en réduisant la longueur, la largeur et la surface des rides dès le premier mois.
Quelle est la différence entre Liftactiv RETINOL HA et Liftactiv SERUM 10, que les lectrices de FrenchMorning connaissent déjà ?
Anne Bouloc: Liftactiv RETINOL HA est conçu pour une efficacité maximale ciblée sur les rides, en particulier les rides profondes, et pour les femmes qui plébiscitent l’efficacité reconnue du rétinol. Liftactiv SERUM 10 est conçu pour une action globale sur tous les signes de l’âge: les rides, la fermeté et l’éclat, grâce à sa formule concentrée en rhamnose, un sucre naturel qui cible la source de régénération de toutes les couches de surface de la peau.
Où trouver Liftactiv Retinol HA et les autres produits Vichy aux Etats-Unis? Sur le site, en profitant de la remise pour les lectrices de French Morning. Mais aussi dans les meilleurs drugstores (DR, CVS, Walgreens) et chez Ulta. La liste complète est disponible sur le site.
Table ronde: faire carrière aux Etats-Unis
L’Association des Anciens des Grandes écoles françaises (AAGEF), en collaboration avec French Morning et Les Echos, a réuni cinq recruteurs (Google, L’Oréal, Credit Agricole CIB, Moody’s, Accur) pour parler du marché de l’emploi aux Etats-Unis et des perspectives pour les “profils internationaux“. L’heure est à l’optimisme!
Les intervenants: James Sheridan (Lead Engineering Recruiter, Google NYC), Michael Azark (DRH, Credit Agricole CIB Americas, 1.200 employés), Lisa Westlake (SVP HR, Moody’s, 6.800 employés dans le monde), Sumita Banerjee (VP, Talen Recruitment, L’Oréal USA, 11.000 employés) et Edouard Thoumyre (Accur, cabinet de recrutement).
L’heure est plutôt à l’optimisme pour la majorité des cinq recruteurs. Michael Azark, (Crédit Agricole CIB) est l’exception et pour cause: sa capacité à recruter aux Etats-Unis reste dictée par la situation difficile en Europe. “Nous ne recruterons pas beaucoup en 2013. C’est la deuxième année du plan d’adaptation, nous avons fermé des activités. Notre priorité pour cette année est de retenir notre staff, ce qui est difficile face par exemple à des banques canadiennes, ou des banques régionales américaines, qui se portent très bien.
Preuve du décalage conjoncturel entre Etats-Unis et Europe, Lisa Westlake, de l’agence de notation Moody’s, est nettement plus optimiste: “Nous recrutons activement, avec environ 1.100 postes pourvus par an en interne ou en externe au cours de ces trois dernières années (pour l’ensemble du groupe, qui compte 6.800 employés) et nous serons sans doute dans les mêmes eaux cette année. Les marchés de crédit sont très actifs, ce qui donne du travail à toutes nos branches d’activité”. De son côté, Sumita Banerjee (L’Oréal) s’attend à voir le géant des cosmétiques recruter beaucoup en 2013: “L’an dernier nous avons recruté 300 personnes expérimentées aux Etats-Unis, ce sera plus en 2013”. Quant à Google, James Sheridan, qui dirige le recrutement des ingénieurs à New York, assure qu’il n’a qu’un objectif: “Recruter le plus possible, autant que mon temps et celui de mon équipe le permet”. En chiffres, cela signifie, pour la seule catégorie des ingénieurs dont James Sheridan à la charge, “des milliers aux Etats-Unis et des centaines à New York”. Edouard Thoumyre, fondateur de Accur, spécialisé sur le secteur du luxe, avoue qu’il a été un peu inquiet fin 2012, “mais le téléphone a recommencé à sonner beaucoup depuis janvier”. Il vient d’embaucher un nouveau recruteur pour faire face à la demande.
Les chances des Français à New York
James Sheridan (Google), à qui l’on demande s’il connait des écoles françaises, répond “oui bien sûr”, avant de citer Ecole Polytechnique et… aucune autre. Malgré la bonne réputation des ingénieurs français, la “soif” de Google pour eux est toute relative. Problème numéro 1: les visas. S’il est le seul autour de la table à dire que le visa ne doit pas être un obstacle, Google recrute 5 à 10% seulement de ses jeunes diplômés embauchés sur visa. La situation est plus difficile encore côté L’Oréal: “Nous donnons la priorité aux talents américains, notre marché est local, il faut en tirer les conclusions”, dit Sumita Banerjee. Dans une entreprise aux racines européennes, cela veut dire, pour la patronne du recrutement, “souvent dire non aux recommendations” venues des corner offices... Cela ne signifie pas que L’Oréal US ne recrute pas de Français ou Européens, mais “s’ils ont été élevés aux Etats-Unis”.
Edouard Thoumyre (Accur) assure lui que les candidats français peuvent encore conserver un avantage sur le marché américain: “Le système éducatif français donne des profils plus généralistes” et plus adaptables. Edouard Thoumyre, lui-même centralien, explique donner lors de chaque entretien (pour des positions de “middle management”) un test de mathématiques élémentaires (le but est de faire calculer un pourcentage de croissance de 50%…). Résultat, assure-t-il: “80% des candidats sont éliminés…Le niveau en maths des diplômés français reste un avantage!”
Que le CV (et le passeport français) soient ou non un avantage, une chose est sûre: l’étiquette “profil international” est un atout indéniable. La stratégie de recrutement “local” de L’Oréal cohabite ainsi avec une tentative d’internationalisation de ses cadres américains: “En 2009, nous avions envoyé six Américains dans une filiale de L’Oréal hors des Etats-Unis, l’an dernier c’était 40, cette année 50”, souligne Sumita Banerjee. L’autre stratégie du géant des cosmétiques consiste aussi à recruter aux Etats-Unis de jeunes diplômés venus des marchés émergents, avant de les renvoyer chez eux, dans la filiale locale. “Dès le début, ils signent un contrat pour passer un an aux Etats-Unis, puis la seconde année dans leur pays. L’idée est de détecter ici, dans les universités américaines, les talents auxquels nous offrons une carrière internationale”.
Edouard Thoumyre (Accur), qui recrute pour des sociétés du luxe, est catégorique: l’expérience internationale est non seulement un plus, mais de plus en plus souvent une condition. “Nous avons des clients qui refusent des candidats très expérimentés seulement parce qu’ils n’ont jamais travaillé à l’étranger”.
Seul “chasseur” parmi les intervenants, Edouard Thoumyre est le premier touché par le développement des médias sociaux. “De la concurrence pour notre industrie, mais en même temps un outil formidable pour nous, surtout si nous savons utiliser ces ressources comme ne savent pas toujours le faire les employeurs, ou nos concurrents!”. Michael Azark (Credit Agricole CIC) le rassure: “Pour nous, les medias sociaux, les moteurs de recherche, ne sont pas un outil adapté pour recruter des “seniors” ou des profils techniques. Nous recevons trop de CV de qualité trop faible. Nous préférons passer par des cabinets de recrutement. Ils font le travail de sélection et nous permettent d’économiser beaucoup de temps”.
La philosophie est différente chez L’Oréal: “Nous faisons tout nous même. LinkedIn bien sûr est incontournable, mais ce n’est qu’un outil parmi d’autres, qui permet de développer une relation avec de potentielles recrues”. Pour James Sheridan (Google), les médias sociaux sont indispensables pour “faire connaître Google comme employeur; nous organisons des “meetups” par exemple. Quand nous avons commencé à recruter des ingénieurs à New York, ça a été un outil indispensable pour le faire savoir à la communauté des ingénieurs, leur dire qu’ils pouvaient venir chez nous, à New York, et pas seulement en Californie”. L’efficacité directe, pour recruter pour tel ou tel poste est plus incertaine. Et rien ne bat la méthode préférée de tous les recruteurs: la recommandation interne. “Nous essayons de faire 25% de nos recrutements par “parrainage interne”, recommandation d’un de nos employés”, souligne Lisa Westlake (Moody’s). “C’est de loin la méthode la plus sûre: un employé recommande généralement un futur collègue si il est convaincu que le candidat va réussir et contribuer fortement à la société”.
(Propos recueillis par Emmanuel Saint-Martin, French Morning, et Lucie Robequain, Les Echos).
Table ronde: faire carrière aux Etats-Unis
L’Association des Anciens des Grandes écoles françaises (AAGEF), en collaboration avec French Morning et Les Echos, a réuni cinq recruteurs (Google, L’Oréal, Credit Agricole CIB, Moody’s, Accur) pour parler du marché de l’emploi aux Etats-Unis et des perspectives pour les “profils internationaux“. L’heure est à l’optimisme!
Optimisme pour 2013
Les chances des Français aux Etats-Unis
Carrières internationales
Le rôle des medias sociaux
Les intervenants: James Sheridan (Lead Engineering Recruiter, Google NYC), Michael Azark (DRH, Credit Agricole CIB Americas, 1.200 employés), Lisa Westlake (SVP HR, Moody’s, 6.800 employés dans le monde), Sumita Banerjee (VP, Talen Recruitment, L’Oréal USA, 11.000 employés) et Edouard Thoumyre (Accur, cabinet de recrutement).
Optimisme pour 2013
L’heure est plutôt à l’optimisme pour la majorité des cinq recruteurs. Michael Azark, (Crédit Agricole CIB) est l’exception et pour cause: sa capacité à recruter aux Etats-Unis reste dictée par la situation difficile en Europe. “Nous ne recruterons pas beaucoup en 2013. C’est la deuxième année du plan d’adaptation, nous avons fermé des activités. Notre priorité pour cette année est de retenir notre staff, ce qui est difficile face par exemple à des banques canadiennes, ou des banques régionales américaines, qui se portent très bien.
Preuve du décalage conjoncturel entre Etats-Unis et Europe, Lisa Westlake, de l’agence de notation Moody’s, est nettement plus optimiste: “Nous recrutons activement, avec environ 1.100 postes pourvus par an en interne ou en externe au cours de ces trois dernières années (pour l’ensemble du groupe, qui compte 6.800 employés) et nous serons sans doute dans les mêmes eaux cette année. Les marchés de crédit sont très actifs, ce qui donne du travail à toutes nos branches d’activité”. De son côté, Sumita Banerjee (L’Oréal) s’attend à voir le géant des cosmétiques recruter beaucoup en 2013: “L’an dernier nous avons recruté 300 personnes expérimentées aux Etats-Unis, ce sera plus en 2013”. Quant à Google, James Sheridan, qui dirige le recrutement des ingénieurs à New York, assure qu’il n’a qu’un objectif: “Recruter le plus possible, autant que mon temps et celui de mon équipe le permet”. En chiffres, cela signifie, pour la seule catégorie des ingénieurs dont James Sheridan à la charge, “des milliers aux Etats-Unis et des centaines à New York”. Edouard Thoumyre, fondateur de Accur, spécialisé sur le secteur du luxe, avoue qu’il a été un peu inquiet fin 2012, “mais le téléphone a recommencé à sonner beaucoup depuis janvier”. Il vient d’embaucher un nouveau recruteur pour faire face à la demande.
Les chances des Français à New York
James Sheridan (Google), à qui l’on demande s’il connait des écoles françaises, répond “oui bien sûr”, avant de citer Ecole Polytechnique et… aucune autre. Malgré la bonne réputation des ingénieurs français, la “soif” de Google pour eux est toute relative. Problème numéro 1: les visas. S’il est le seul autour de la table à dire que le visa ne doit pas être un obstacle, Google recrute 5 à 10% seulement de ses jeunes diplômés embauchés sur visa. La situation est plus difficile encore côté L’Oréal: “Nous donnons la priorité aux talents américains, notre marché est local, il faut en tirer les conclusions”, dit Sumita Banerjee. Dans une entreprise aux racines européennes, cela veut dire, pour la patronne du recrutement, “souvent dire non aux recommendations” venues des corner offices... Cela ne signifie pas que L’Oréal US ne recrute pas de Français ou Européens, mais “s’ils ont été élevés aux Etats-Unis”.
Edouard Thoumyre (Accur) assure lui que les candidats français peuvent encore conserver un avantage sur le marché américain: “Le système éducatif français donne des profils plus généralistes” et plus adaptables. Edouard Thoumyre, lui-même centralien, explique donner lors de chaque entretien (pour des positions de “middle management”) un test de mathématiques élémentaires (le but est de faire calculer un pourcentage de croissance de 50%…). Résultat, assure-t-il: “80% des candidats sont éliminés…Le niveau en maths des diplômés français reste un avantage!”
Carrières internationales
Que le CV (et le passeport français) soient ou non un avantage, une chose est sûre: l’étiquette “profil international” est un atout indéniable. La stratégie de recrutement “local” de L’Oréal cohabite ainsi avec une tentative d’internationalisation de ses cadres américains: “En 2009, nous avions envoyé six Américains dans une filiale de L’Oréal hors des Etats-Unis, l’an dernier c’était 40, cette année 50”, souligne Sumita Banerjee. L’autre stratégie du géant des cosmétiques consiste aussi à recruter aux Etats-Unis de jeunes diplômés venus des marchés émergents, avant de les renvoyer chez eux, dans la filiale locale. “Dès le début, ils signent un contrat pour passer un an aux Etats-Unis, puis la seconde année dans leur pays. L’idée est de détecter ici, dans les universités américaines, les talents auxquels nous offrons une carrière internationale”.
Edouard Thoumyre (Accur), qui recrute pour des sociétés du luxe, est catégorique: l’expérience internationale est non seulement un plus, mais de plus en plus souvent une condition. “Nous avons des clients qui refusent des candidats très expérimentés seulement parce qu’ils n’ont jamais travaillé à l’étranger”.
Le rôle des médias sociaux
Seul “chasseur” parmi les intervenants, Edouard Thoumyre est le premier touché par le développement des médias sociaux. “De la concurrence pour notre industrie, mais en même temps un outil formidable pour nous, surtout si nous savons utiliser ces ressources comme ne savent pas toujours le faire les employeurs, ou nos concurrents!”. Michael Azark (Credit Agricole CIC) le rassure: “Pour nous, les medias sociaux, les moteurs de recherche, ne sont pas un outil adapté pour recruter des “seniors” ou des profils techniques. Nous recevons trop de CV de qualité trop faible. Nous préférons passer par des cabinets de recrutement. Ils font le travail de sélection et nous permettent d’économiser beaucoup de temps”.
La philosophie est différente chez L’Oréal: “Nous faisons tout nous même. LinkedIn bien sûr est incontournable, mais ce n’est qu’un outil parmi d’autres, qui permet de développer une relation avec de potentielles recrues”. Pour James Sheridan (Google), les médias sociaux sont indispensables pour “faire connaître Google comme employeur; nous organisons des “meetups” par exemple. Quand nous avons commencé à recruter des ingénieurs à New York, ça a été un outil indispensable pour le faire savoir à la communauté des ingénieurs, leur dire qu’ils pouvaient venir chez nous, à New York, et pas seulement en Californie”. L’efficacité directe, pour recruter pour tel ou tel poste est plus incertaine. Et rien ne bat la méthode préférée de tous les recruteurs: la recommandation interne. “Nous essayons de faire 25% de nos recrutements par “parrainage interne”, recommandation d’un de nos employés”, souligne Lisa Westlake (Moody’s). “C’est de loin la méthode la plus sûre: un employé recommande généralement un futur collègue si il est convaincu que le candidat va réussir et contribuer fortement à la société”.
(Propos recueillis par Emmanuel Saint-Martin, French Morning, et Lucie Robequain, Les Echos).
Les Français, ces nuls en anglais
Revue de presse. La guerre au Mali et Gérard Depardieu ont déserté, cette semaine, la presse américaine qui s’est penchée sur le niveau d’anglais des Français. Goodyear et Arnaud Montebourg font, heureusement, un peu de résistance.
On ne va pas se le cacher : les Français et les langues étrangères, ce n’est pas une très grande histoire d’amour. David Sessions, journaliste au Daily Beast, s’est penché sur ce problème en essayant de comprendre pourquoi, diable, les Français ont tant de mal à s’exprimer correctement dans la langue de Shakespeare.
Prenant en exemple François Hollande, Nicolas Sarkozy ou encore Jean-Pierre Raffarin, pour bien montrer que cette tendance est notable jusque dans les plus hautes sphères de l’Etat, à gauche comme à droite, David Sessions formule plusieurs hypothèses. La timidité semble être un premier facteur. “Il y a beaucoup de petites choses qui tendent à démontrer que la culture française est moins démonstrative que, disons, la culture américaine, où les enfants sont encouragés à prendre la parole. Même à la maison, les parents ont tendance à enseigner à leurs enfants la discrétion”.
Les méthodes d’enseignements semblent également jouer un rôle important. “Parler anglais semble très déstabilisant pour les étudiants français”, note Jean-Philippe Schmitt, professeur de français à New York University (NYU). Les programmes scolaires, qui mettent l’accent sur la grammaire plutôt que sur la pratique orale sont pointés du doigt. Jean- Philippe Schmitt a cette formule pour résumer la situation : “Le professeur parle et les étudiants écoutent”. Pascal Emmanuel Gobry, fondateur du site d’information Noosphère et auteur récemment d’un article sur le sujet, parle même de “torture” lorsqu’il évoque ses souvenirs d’étudiant. Le cinéma, enfin, semble avoir une grande responsabilité dans cette histoire : en France, contrairement à la plupart de ses voisins européens, les films sont doublés et non sous-titrés. La conclusion de cet article est, à cet égard, sans appel : “Il ne fait aucun doute que si le ministre de l’éducation distribuait des DVD en version originale plutôt que payer ses professeurs, les Français seraient meilleurs en anglais, et gaspilleraient moins de temps”.
“Playbook doublure argentée”
Cinéma toujours. Hannah Olivennes, bloggeuse sur le site du New York Times, s’étonne de la traduction du dernier carton au box-office américain, pour lequel Jennifer Lawrence a reçu l’Oscar de la meilleure actrice : “Silver Linings Playbook” est devenu “Happiness Therapy” lors de son passage sur les écrans français. “Donner au film un titre français aurait pu lui enlever ce côté cool, ce cachet que la langue anglaise porte encore. Il y a également le risque, en le traduisant dans la langue de Molière, de donner une image ridicule, et contreproductive, au film. Une traduction littérale de “Silver Linings Playbook” aurait été incompréhensible pour le public français par exemple”. De fait, “Silver Linings Playbook” aura sans doute plus de chance de marcher sous le nom de “Happiness Therapy” que “Playbook doublure argentée” !
Henri Ernst, chef de distribution à UGC, explique le processus : “Pour les films étrangers, le titre est la première chose à laquelle on pense ; c’est la première chose que les gens disent et c’est extrêmement important. On a trois options : traduction, adaptation ou garder le titre original”. Parfois, un titre arrive cependant à déjouer tous les pronostics. C’est le cas de “Eternal Sunshine of a Spotless Mind”, qui a conservé son titre original lors de sa sortie en France, ce qui ne l’a pas empêché de faire une jolie carrière en salles.
Happy Goodyear
La passe d’armes entre Arnaud Montebourg et Maurice Taylor avait fait les choux gras de la presse américaine la semaine dernière : le site Business Insider en remet une couche, photo à l’appui. Dans un court article nommé “Voilà ce qu’il se passe en France quand une entreprise licencie des gens”, on voit un employé de Goodyear sur le point de fracasser son poing sur le casque d’un CRS.
Le journaliste Henry Blodget note une différence fondamentale entre la France et les Etats-Unis en matière d’emploi. “Nous avons près de 8% de chômage aux Etats-Unis et pourtant la pression est mise sur les entreprises pour licencier des gens, et non les engager. Pourquoi ? Parce que lorsque des entreprises licencient, leurs profits augmentent. Et dans notre pays, dopé au capitalisme, on préfère quand les profits augmentent. CQFD. En France, en revanche, les entreprises éprouvent plus de difficultés à licencier car la fidélité à leurs employés semble plus grande qu’ici. Ce n’est pas nécessairement mieux -leur système économique est beaucoup plus rigide- mais c’est une différence intéressante”. Les Français sont trop gentils.
La sexualité coloniale en Algérie expliquée à Columbia
Passionnés d’Histoire, curieux ou aguerris, la Maison française de Columbia vous ouvre ses portes le 13 mars pour une conférence d’histoire coloniale inédite, consacrée aux tabous de la sexualité coloniale en Algérie entre 1830 et 1962.
La parole sera donnée à Christelle Taraud, professeur à l’Université de Columbia et Paris I La Sorbonne. Spécialiste du Maghreb et de la “prostitution coloniale”, elle est l’auteur de plusieurs études dont ProstituéEs, un dossier pour la revue Clio rédigé en collaboration avec Christine Bard. Son prochain ouvrage s’intitule Sexe et colonies : Virilité, homosexualité et tourisme sexuel au Maghreb (1830-1962).
Dépenses de mariage: le fossé franco-américain
Pour le plus beau jour de leur vie, les couples américains ne lésinent pas sur les moyens.
Le jour où ils se disent « I do », ils dépensent presque deux fois plus que leurs homologues français. Selon une étude du site de mariage Knot, le coût moyen d’un mariage aux Etats-Unis s’élevait à 28.427 dollars en 2012. En France, les couples ont dépensé 12.000 euros (environ 15.000 dollars) en moyenne la même année, selon une étude de l’Insee.
Le premier poste de dépense reste dans les deux pays la réception : comptez 6.000 euros pour la location de la salle, le traiteur et l’animation en France et 12.124 dollars aux Etats-Unis. La traditionnelle robe de mariée coûte en moyenne trois fois plus cher aux Etats-Unis (environ 6.000 dollars) alors que les Françaises dépensent entre 800 et 2.000 euros en moyenne.
Depuis deux ans, les couples dépensent plus pour leur mariage malgré la crise économique qui touche les deux pays. En 2010, les Français avaient un budget s’élevant à 11.800 euros alors que les Américains ont dépensé en moyenne 26.984 dollars la même année.