Accueil Blog Page 142

Vie d’Expat: A-t-on le droit de ne pas avoir confiance en soi aux États-Unis?

Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres sur l’épanouissement personnel.

Aujourd’hui, le récit de Manon et ses deux garçons bien différents.

« Nos deux enfants sont très différents. L’aîné aurait plutôt hérité de son père : volubile et très social. Il avait douze ans à notre arrivée à San Francisco. Son intégration n’a pas pris beaucoup de temps. En moins d’un an, il est devenu un parfait petit Américain. Sportif, d’un abord facile, toujours positif et prêt à aider la communauté, il a assimilé le meilleur des deux cultures et se destine à intégrer une bonne université.

Notre second, un garçon également, aurait plutôt hérité de moi : réservé, dans l’écoute plutôt que dans la parole, son intégration s’est révélée plus difficile. Nous ne nous en sommes pas immédiatement aperçus. À la maison, tout allait bien. Quand l’aîné prenait trop de place, nous calmions ses ardeurs et mettions en avant le second. Il n’aimait pas le sport ? Aucun problème, nous l’avons inscrit au théâtre. Il avait peu d’amis ? Mieux vaut quelques bons copains sur lesquels on peut compter.

Oui, mais voilà : en grandissant, je me suis aperçue qu’il n’était pas heureux, même en évitant de faire la comparaison avec son frère. L’un rayonnait; l’autre semblait attendre dans les coulisses de la vie. D’ailleurs, il a rapidement arrêté le théâtre. C’est simple, sur scène, on n’entendait pas un mot de ce qu’il disait.

Lorsque nous avons déménagé à Los Angeles, il a fini par me dire qu’il ne se sentait nulle part à sa place et ça m’a brisé le cœur. Je n’ai pas pu m’empêcher de me dire que nous étions responsables de son mal-être, qu’il n’était peut-être pas fait pour cette vie-là. Quand les enfants entrent au lycée, il y a quand même une énorme pression : il faut être populaire ! Et, de toute évidence, il ne l’était pas du tout – au contraire de son frère, vous l’aurez compris.

En une séance, la thérapeute que nous avons consultée a identifié le problème : mon garçon manquait de confiance en lui. Oh, vraiment ? Pourtant, l’enseignement américain fait tout pour valoriser les enfants, n’est-ce pas ? Pour booster leur confiance. Donc, la faille est plutôt à chercher à la maison, c’est ça ?

Bien sûr, ce n’est pas ce que m’a dit la thérapeute. C’est ce que j’ai compris, moi. Depuis, j’essaie vraiment de l’aider du mieux que je peux, avec mes moyens. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que le système américain est parfait pour les enfants qui entrent dans le moule, et complètement inadapté, voire contreproductif pour les autres. »

La réponse de French Morning

Merci pour votre témoignage, Manon. On oppose souvent l’éducation américaine de la confiance en soi à l’attitude française plus prompte au dénigrement, tant à la maison qu’à l’école.
Si on ne peut que souhaiter à votre enfant de prendre confiance en lui, les effets de cette approche sont loin d’être aussi bénéfiques qu’on le prétend. Manquer de confiance en soi peut être aussi la base d’une personnalité plus riche et authentique.

Pour y réfléchir, nous vous proposons tout d’abord cet extrait tiré de Apprendre à être heureux de Tel Ben-Shahar, titulaire d’un doctorat de Psychologie et de Philosophie et professeur à Harvard, qui vous permettra, peut-être de relativiser la sacro-sainte « confiance en soi ».

« Lors d’une émission de radio récente, j’écoutais un groupe de chefs d’entreprise australiens se plaindre de la plus récente promotion de diplômés issus de l’université expliquant que les vingt-cinq/trente ans superformés nécessitaient d’être constamment maternés, encensés et qu’au moindre reproche ils boudaient ou allaient jusqu’à démissionner. Les dirigeants d’entreprise rencontrent le même problème dans tout le monde occidental. Pour la génération précédente, qui a bien souvent été élevée à la dure, l’arrivée de ces jeunes si faibles et si gâtés est de mauvais augure.
Carol Dweck qualifie collectivement ces nouveaux venus de « génération glorifiée ». Ils ont souvent eu des parents et des enseignants qui, tout à leur désir de bien faire et de leur donner confiance en eux-mêmes, les ont intarissablement couverts d’éloges (histoire de bétonner leur ego) en s’interdisant toute forme de réprobation (susceptible de blesser ce fragile ego). Pour obtenir, en fin de compte, le contraire de l’effet escompté : au lieu de se faire une haute idée d’eux-mêmes une fois parvenus à l’âge adulte, ces jeunes se sont révélés peu sûrs d’eux et trop gâtés.

Pour citer Carol Dweck : “On se retrouve face à toute une classe d’âge de salariés qu’il faut sans arrêt rassurer et qui ne supportent pas les critiques. Ce qui n’est pas le meilleur moyen de réussir dans l’entreprise où la capacité à relever des défis, à se montrer tenace et à reconnaître puis à réparer ses erreurs est justement essentielle.” »

En complément de cette remise en perspective, écoutons les conseils de Fabrice Midal, l’un des principaux enseignants de la méditation en France et qui écrit dans Foutez-vous la paix ! :

« Être vulnérable n’est pas une faute : c’est une formidable capacité d’être touché. Mais nous avons honte d’être comme nous sommes, nous nous torturons pour essayer d’être “mieux”, nous nous empoisonnons la vie. (…) En devenant ami avec ma propre fragilité, j’ai découvert un fait que j’ignorais tant que je cherchais à me barricader : je ne suis pas le seul à être sensible et vulnérable. Nous le sommes tous, à des degrés divers. Nous le cachons plus ou moins, car nous avons honte. Nous vivons notre fragilité comme une tare, comme une expérience traumatisante, d’un manque d’amour ou de je ne sais quelle autre cause que nous essayons de faire remonter en surface en fouillant dans notre passé. (…)

Trop de nos héros contemporains sont des êtres sans fragilité ni failles, qui nous renvoient une image de l’héroïsme dénuée de sa dimension humaine. Ils sont, du reste, des héros, parce qu’ils sont des « machines impitoyables » plutôt que des humains. L’héroïsme qui consistait à laisser éclore toute son humanité est devenu aujourd’hui son absence totale. Le message qui nous est ainsi délivré est qu’il nous faut liquider en nous une vulnérabilité devenue honteuse. » Et l’auteur de conclure, si vous ne parvenez pas toujours à avoir confiance en vous : “Faites confiance en la vie !”

? Retrouvons-nous dans 15 jours avec l’histoire d’Alex qui n’est pas du tout du matin.

✉️ En attendant, envoyez-nous vos histoires et vos questions à l’adresse : [email protected].

Sylvie Bigar: Et si on parlait cassoulet?

0

C’est l’automne et les envies de bons plats chauds familiaux ne manquent pas. Sylvie Bigar, elle, aime le cassoulet en toute saison. La journaliste franco-suisse, spécialiste de cuisine et de voyage, nourrit une véritable passion pour le célèbre plat du Sud-Ouest, comme elle l’a révélé dans son livre Cassoulet Confessions: Food, France, Family, and the Stew That Saved My Soul (Confessions de cassoulet : nourriture, France, famille et le ragoût qui m’a sauvé l’âme). Un livre drôle et tendre comme nous l’évoquions au moment de sa sortie l’an dernier, et que l’auteure présentera le jeudi 9 novembre lors d’une conversation en ligne, en partenariat avec la Fédération des Alliances françaises USA.

Sylvie Bigar échangera avec Morgan Baum, co-propriétaire de Clay Coyote Pottery, le seul atelier de poterie aux États-Unis qui fabrique des cassoles faites à la main – situé  à à Hutchinson, dans le Minnesota. Un amour de l’artisanat que les deux femmes partagent. Sylvie Bigar aura l’occasion de raconter comment un reportage qui paraissait simple de prime abord – retrouver, dans le sud de la France, les origines du cassoulet – a déclenché une obsession culinaire et s’est mué en une quête d’identité. Elle a ajouté différentes recettes de cassoulet, de la traditionnelle à une version rapide. Aucune excuse donc pour ne pas se mettre aux fourneaux.

La conversation se déroulera en virtuel et en anglais, le jeudi 9 novembre, de 5pm à 6pm EST/4pm à 5pm CST/2pm à 3pm PST. Gratuit, à réserver ici. Cassoulet Confessions: Food, France, Family, and the Stew That Saved My Soul est paru aux éditions Hardie Grant Books.

Parc national de Mesa Verde: Le trésor archéologique pueblo

Dans la région des 4 corners, là où le Colorado rencontre l’Utah, l’Arizona et le Nouveau-Mexique se situe l’un des sites archéologiques les mieux préservés de tous les États-Unis : le parc national de Mesa Verde.

Ce parc a été nommé mesa verde (table verte) par un explorateur espagnol en référence aux reliefs plats et recouverts de buissons verdoyants qui dessinent ses contours. Mais qu’on ne s’y trompe pas, ce ne sont pas ces paysages typiques de la région du sud-ouest du Colorado que l’on vient y observer.

Le parc accueille une concentration de vestiges et d’habitations pueblos uniques qui ont attiré l’attention de l’UNESCO. Plusieurs villages troglodytes construits à même la falaise (dont certains possèdent jusqu’à 200 pièces) se découvrent grâce à l’une des visites organisées par les rangers du parc national. Au cœur de la carte postale et sur les traces d’une des plus riches et passionnantes histoires des premiers hommes de ce pays, un passage à Mesa Verde promet une expérience aussi spectaculaire qu’instructive et peut-être même un peu de crapahutage !

Ruines pueblos Mesa Verde

Informations pratiques

➤Parc accessible toute l’année.

➤Entrée 30 US$ par véhicule. Visites guidées des villages en supplément.

➤ Toutes les informations sur le site officiel du parc national.

Carte Mesa Verde NP

Ce que le parc national de Mesa Verde a de spécial

Le parc de Mesa Verde n’est pas qu’un site archéologique fascinant de villages troglodytes accrochés à la falaise. C’est un des rares liens avec la culture native de ce pays qui se contemple et qui se raconte.

Les Amérindiens auraient habité les environs depuis des millénaires, s’installant d’abord au sommet des collines plates de façon saisonnière. Puis, l’artisanat, notamment le tressage de paniers, les a amenés à se sédentariser progressivement. C’est à partir du VIIe siècle et avec le développement de l’agriculture que, ceux qu’on appelait aussi les les Anasazis, ont construit ces villages  pueblos nichés dans la roche. Une situation stratégique qui répondait davantage à leurs besoins de protection des aléas du climat et des envahisseurs. À présent fermiers, ils ont appris à vivre de la culture de leurs terres : maïs, courges, haricots.

Les villages que l’on visite aujourd’hui dans le parc sont le témoignage de près de huit siècles d’ingéniosité avant que la sécheresse ne contraigne ce peuple à fuir la région au profit de l’Arizona et du Nouveau-Mexique. Ce lieu est donc, pour beaucoup d’Amérindiens de ces États, le berceau de la civilisation de leurs ancêtres. Un site historique qui, pour une fois aux États-Unis, ne date pas de deux petits siècles.

De la découverte des premiers vestiges au hasard par le fermier Richard Wetherill en 1881 à la création du parc national de Mesa Verde en 1906, seuls 25 ans se sont déroulés. Il en aura fallu peu pour attirer l’attention nationale sur ce site, puis, quelques décennies de plus pour que l’Unesco l’intègre au patrimoine mondial de l’humanité en 1978.

 

Balcony HouseMesa Verde

Aujourd’hui, le parc couvre 21.000 hectares de collines aplaties et de falaises érodées qui recensent près de 5.000 vestiges et 600 villages troglodytes plus ou moins importants, certains comptant plus de 200 pièces. De loin, d’en face ou de l’intérieur (pour les plus grands villages comme Cliff Palace ou Balcony House), la visite de Mesa  Verde permet de se familiariser avec cette architecture traditionnelle typique. Une construction particulière de grès et d’Adobe faite d’alcôves, de greniers et autres pièces communes ou rituelles comme les kivas (ces pièces semi-enterrées semi-circulaires que l’on trouve en nombre important dans les villages du parc).

 Les visites ne sont pas passives, elles demandent de se projeter, d’imaginer la vie qui se déroulait dans ce Tetris de pièces en terre encastrée dans la roche. Ceux qui ont le vertige pourront être un peu bousculés et les moins souples un peu poussés dans leurs retranchements. Certaines visites demandent de grimper à une échelle, de se faufiler de pièces en pièces, parfois même sur les genoux ! Mais rentrer dans ce type de vestiges archéologiques n’a pas de prix à part les quelques dollars de la visite guidée. Entre deux sites, on se remet de ses émotions dans cette nature sauvage qui se déroule à l’infini. Le parc est très grand et il faut du temps pour le traverser mais une biche ou un lapin pourront vous offrir un peu d’animation par-ci et par-là.

Architecture Mesa Verde

Comment rejoindre le parc?

Le parc est uniquement accessible en voiture. Aucune navette ne circule dans le parc national de Mesa Verde et les camping-cars sont interdits au-delà du camping qui se trouve un peu après l’entrée.

Il est important d’avoir en tête que le site est assez isolé, il se trouve à à presque 5h de route de l’aéroport le plus proche (Albuquerque), à 7h30 de Denver et 8h45 de Las Vegas. Le parc en lui-même est très étendu. Une seule entrée permet d’y accéder. C’est là où se trouve le visitor center et, un peu plus loin, le camping. Les principaux sites du parc se trouvent à son extrémité sud. Il faut compter 1h pour rejoindre le secteur de Wetherill Mesa et un tout petit peu moins pour rejoindre Chapin Mesa. Les 2 zones qui concentrent la majorité des sites archéologiques du parc national de Mesa Verde sont séparées par une route d’environ 45 min.

Route Mesa Verde

À quelle saison visiter le parc national de Mesa Verde?

Le parc national de Mesa Verde peut se visiter été comme hiver. En été, il fait chaud et le monde est au rendez-vous. En hiver, les villages saupoudrés de neige sont encore plus époustouflants et les touristes plus rares mais de nombreux secteurs du parc sont fermés. C’est le cas des logements, de la route de Cliff Palace Loop Road ou encore des visites guidées.

 Certains sites restent cependant ouverts comme le Spruce Tree House Overlook et d’autres sont accessibles uniquement à la marche comme Park Point. Le printemps  et l’automne restent des saisons douces et très agréables pour visiter le parc à condition de garder un œil sur la météo, respectivement en début et fin de saison. La route qui serpente sur les hauteurs du parc pour rejoindre les villages pueblos cumine à presque 2500 mètres par endroits, la neige peut donc être au rendez-vous.

Canyon Mesa Verde

Où se loger et où se restaurer dans le parc?

Où dormir dans le parc national de Mesa Verde

Les visiteurs n’auront pas l’embarras du choix avec deux options seulement pour se loger au cœur du parc :

  • Far View Lodge, seul hôtel qui se situe au milieu du parc. Il offre de jolies chambres dans un esprit natif américain et une vue dégagée sur les vastes étendues écrasées du parc national de Mesa Verde.
  • Morefield Campground, le seul camping du parc se situe juste après l’entrée. Il accueille des emplacements agréables dans une clairière où promènent souvent biches et dindes sauvages en début ou fin de journée.

Le village de Morefield Village, à côté de là, possède des douches (prisées des campeurs), une laverie, un petit supermarché, une station essence et un café.

Les villes de Mancos et Cortez (à environ 15min de route) peuvent être une bonne alternative pour se loger à prix raisonnables près de l’entrée du parc national.

Où manger dans le parc national de Mesa Verde

En saison, le parc national possède plusieurs options de restauration réparties entre le  Morefield Village (Knife Edge Cafe et la superette de Morefield Campground Store) et  le Far View Lodge (qui accueille le restaurant de Metate Room, Far View Terrace Cafe et Far View Terrace Cafe). On trouve aussi le Spruce Tree Terrace Cafe à côté du Chapin Mesa Museum.

Camping Mesa Verde

Que voir et que faire dans le parc national de Mesa Verde?

Il vous faudra probablement choisir entre la zone de Wetherill Mesa et celle Chapin Mesa en raison du temps de route nécessaire pour rejoindre les différents secteurs du parc national de Mesa Verde. Voici les principaux arrêts et visites à considérer dans les deux secteurs afin de vous aider à faire votre choix et les différents points de vue à ne pas manquer sur la route.

Sur la route

La route de Mesa Top Ruins Road qui culmine à plus de 2000 mètres d’altitude offre de belles vues sur les plateaux du parc national de Mesa Verde. En chemin, on croise plusieurs points de vue à ne pas manquer :

  • Mancos Valley Overlook, point de vue sur la vallée de Mancos.
  • Montezuma Valley Overlook, point de vue sur la vallée de Montezuma.
  • Park Point, le plus haut point du parc (2612m), idéal pour profiter de la vue ou pique-niquer au frais. On peut aussi y voir la station d’observation qui permet de protéger le parc des incendies et autres risques climatiques.
  • Geologic Overlook, que l’on rejoint via une courte marche éducative avec des panneaux sur l’histoire géologique du parc.

Du côté de Chapin Mesa

C’est la zone la plus prisée car elle concentre les villages les plus importants. Elle se situe tout au sud du parc et légèrement plus à l’est.

  • Far View Sites, une petite balade au début de la route de Chapin Mesa Loop qui permet d’observer différents vestiges pueblos. Il est possible de coupler facilement cet arrêt et la boucle de Wetherill Mesa si vous préférez partir explorer ce côté-là du parc.
  • Cedar Tree Tower, un petit arrêt pour admirer une tour et une kiva (pièce semi-enterrée utilisée pour les rituels religieux).
  • Chapin Mesa Museum, le musée est un arrêt incontournable pour se familiariser avec la vie des natifs dans le parc.
  • Spruce Tree House Tour, il est possible de partir découvrir ce village pueblo lové dans la roche depuis  le Chapin Mesa Museum. De l’automne au printemps, la visite (toujours gratuite) se fait avec un ranger.  Le reste de l’année, elle est en accès libre.
  • Mesa Top Loop, une première boucle d’une dizaine de kilomètres (à sens unique) part vers l’ouest et permet de rejoindre différents sites tels que le point de vue  sur le canyon de Navajo Canyon View,  les ruines de Pithouse ou le temple de Sun Temple.
  • Cliff Palace Loop, cette boucle (également à sens unique) est la plus populaire. Elle permet de rejoindre deux villages incontournables du parc national de Mesa Verde : Cliff Palace, tout d’abord, puis Balcony House. On peut aussi y observer les habitations d’House of Many Windows Overlook ou le point de vue sur les ruines d’Hemenway  House.
  • Cliff Palace est le village le plus important du parc et aussi le plus célèbre avec ses 200 pièces accrochées à la falaise. On peut profiter du point de vue extérieur avant de suivre une visite guidée de fin mai à fin septembre. La visite se réserve au Visitor Center à l’entrée ou, idéalement, en ligne : le plus tôt possible pour un tarif de 8$. La visite dure environ 1h et permet de découvrir le village de l’intérieur avec de précieuses informations sur la construction du village, la vie à l’époque…
  • Balcony House, se visite de mi-avril à mi-octobre. La visite assez similaire à la première mais demande un peu plus d’agilité pour découvrir cet autre village important. La visite comprend quelques passages sportifs comme une petite grimpette à l’échelle et un passage dans un tunnel où il faudra se faufiler sans avoir peur de frotter les genoux.

Du côté de Wetherill Mesa

Bien qu’à vol d’oiseau tout proche de la zone de Chapin Mesa, le secteur de Wetherill Mesa se situe légèrement plus à l’ouest et se rejoint via une route indépendante. Il faut compter environ 45 min pour passer de Chapin Mesa à cette partie du parc qui n’est ouverte que de mi-mai à mi-octobre.

La  boucle de Mesa Loop permet d’accéder aux différents sites du secteur. La visite la plus connue étant celle de Long House, troisième village principal du parc national de Mesa Verde. A l’instar de Balcony House et Cliff Palace, la visite se fait en groupe avec un ranger. Si les autres visites sont déjà complètes, vous aurez peut-être plus de chance avec ce village un peu moins prisé en raison de son éloignement. Une fois sur la boucle, ne manquez pas Step House Tour, une petite balade d’une demi-heure vers des vestiges dont pas mal de kivas et les ruines de Kodak House.

Echelle Balcony House

Conseils pour une expérience authentique

Aussi impressionnants que puissent être ces villages accrochés à la falaise et ces vestiges par dizaines, il faut garder en tête que, contrairement à beaucoup d’autres parcs nationaux, la diversité d’expériences n’est pas le point fort de Mesa Verde. À vous donc de varier les plaisirs pour ne pas vous lasser et pour retrouver avec émerveillement les trésors géologiques éparpillés dans le parc. Si vous le pouvez, passez la nuit dans le parc pour en profiter une fois la plus grosse vague de visiteurs partie. Vous profiterez aussi du décor sous une nouvelle lumière. C’est aussi en fin de journée et tôt le matin que vous pourrez apercevoir de nombreuses biches et dindes sauvages, peut-être même des coyotes.

Dernier conseil, quand on visite le parc national de Mesa Verde, on a forcément envie de voir le plus de villages possibles et le plus près possible mais pensez aussi à la randonnée. Quelques sentiers vous permettront de prendre de la distance avec les villages et ses visiteurs pour en profiter différemment. C’est le cas de la courte randonnée (d’environ 1h) de  Soda Canyon Overlook Trail qui vous permettra de voir (comme son nom l’indique) le Soda Canyon mais offre aussi un beau point de vue sur Balcony House.

Une autre balade assez variée, Petroglyph Point Trail, part du Chapin Mesa Museum, longe un canyon et offre des vues imprenables sur deux autres avant de rejoindre une belle panoplie de pétroglyphes. Les paysages de Mesa Verde ne sont peut-être pas les plus spectaculaires mais méritent quand même de s’y attarder un peu. Une plus longue randonnée permet de contempler les plateaux arides qui se dévoilent à perte de vue et les canyons érodés où l’on imagine maintenant facilement  la vie qui s’y déroulait des centaines, voire des milliers d’années en arrière.

Biche Mesa Verde

FAQ

  • Faut-il une réservation pour visiter le parc?

    Pas pour accéder au parc mais il faut une réservation pour suivre les visites guidées des villages troglodytes.

  • Peut-on visiter le parc à la journée?

    Oui, mais il faudra se concentrer sur un secteur.

  • Peut-on dormir dans le parc?

    Oui, en camping à l’entrée ou dans le lodge qui se situe au cœur du parc national.

  • Peut-on visiter le parc en hiver?

    Le parc reste ouvert mais certaines parties sont fermées en hiver et les visites guidées sont disponibles uniquement du printemps à l’automne.

Village Pueblo Mesa Verde

Les Frenchies défient les Américains au World Food Championships de Dallas

Plus d’un millier de chefs qui s’affrontent dans 12 catégories pendant 4 jours, un jury composé d’amateurs formés à une méthodologie brevetée, et parmi tout ce beau monde, quelques chefs français venus tenter leur chance. Voilà la promesse du World Food Championships (WFC), un concours gastronomique qui se tiendra à Dallas pour la deuxième année consécutive, du jeudi 9 au dimanche 12 novembre.

Convaincre le palais américain

À l’origine de la participation à l’évènement, des épreuves de qualification qui ont lieu dans 26 États américains ainsi que dans 5 pays, dont le Sirha (Salon international de la restauration, de l’hôtellerie, et de l’alimentation) de Lyon. Le concours se déroule ensuite en deux étapes. Dans un premier temps, 20 équipes s’affrontent dans une épreuve d’1h30 dans l’une des 12 catégories suivantes : Bacon, Barbecue, Burger, Dessert, Rice/Noodles, Sandwich, Seafood, Soup, Steak, Vegetarian ainsi que les deux petites nouvelles de l’édition 2023, Mixology et Live Fire. Au terme de cette épreuve, 7 équipes sont qualifiées pour la finale qui désignera un gagnant dans chaque catégorie. Quelques mois plus tard, les gagnants des 12 catégories s’affronteront à l’occasion de l’étape ultime qui élira le champion du monde de l’édition 2023 et lui attribuera la somme de 150.000 dollars.

©World Food Championship

La particularité de la première épreuve, c’est le fait qu’elle soit jugée à l’aveugle, et principalement par des amateurs ayant reçu une formation courte au système de notation EAT du WFC. Pour le chef français Joannes Richard, dont l’équipe Team Burger France concourt dans la catégorie burger pour la deuxième année consécutive, cette particularité représente l’une des plus grosses difficultés de l’évènement. « Le jury n’est composé que d’Américains qui ont un palais très différent, dit-il, et surtout d’amateurs qui ont reçu 24 heures de formation pour faire partie du jury ».

La deuxième difficulté que rencontrent nos compatriotes, c’est « le fait qu’il y ait peu de points accordés au dressage (NDLR: monter les différentes couches du burger) alors qu’en France, c’est un critère très important », souligne encore Joannes Richard. Son équipe a embauché deux coachs bilingues, installés aux États-Unis, pour se faire accompagner dans l’approche des spécificités locales.

La cuisine comme un match de rugby

Sur le fond, le World Food Championships s’apparente aux concours organisés en France. La forme, elle, a ce je-ne-sais-quoi qui transforme chaque évènement américain en un véritable spectacle. « Sur la finale, il y a le gros timer, des écrans partout, les juges habillés comme des arbitres, c’est une véritable compétition sportive », raconte l’ancien joueur de rugby nîmois reconverti à la cuisine. Le site de l’évènement le présente d’ailleurs dans les termes de Food Sport, ce à quoi Joannes Richard répond : « je trouve le terme complètement approprié. Pour moi la cuisine c’est un match de rugby : intense pendant 1h30/2h, tu peux t’engueuler avec tes collègues parce que t’es dans le jus comme sur le terrain, et à la fin, tu bois une bière. »

À l’origine, le WFC c’est une compétition américaine faite pour les Américains. La motivation d’y participer pour les équipes françaises, c’est de vivre des émotions fortes et de défier les Américains sur leur terrain. « Le plus important pour nous, c’est pas tant l’argent, c’est plus le prestige, les émotions qu’on va vivre; si on arrive à gagner, de se dire qu’on est sur le toit du monde ! » conclut Joannes Richard.

L’évènement est ouvert au public. Rendez-vous à Fair Park pour aller soutenir les Frenchies : Team Burger France et Dijon Foodies dans la catégorie burger, Maitres délices by la maison dans la catégorie dessert, Club Gascon London dans la catégorie végétarienne, et Smoking Beards dans la catégorie Live Fire. La Team Burger France vous invite à aller boire un pot avec eux si vous vous rendez à l’évènement.

Benoît Saint-Denis sur le ring du Madison Square Garden

D’une arène à l’autre. Né il y a 35 ans à quelques centaines de mètres des arènes de Nîmes, Benoît Saint-Denis va bientôt combattre au Madison Square Garden, autoproclamé « The world most famous arena ». Ce sera le samedi 11 novembre à l’occasion de l’UFC 295, le championnat très disputé de MMA.

Benoit Saint-Denis est l’une des stars de cette discipline qui passionne notamment les jeunes générations. Il fait partie des 20 meilleurs mondiaux de sa catégorie des poids légers. Il affrontera le New-Yorkais Matt Frevola. Autant dire qu’il ne sera sans doute pas le favori des gradins. Mais cela ne l’empêchera pas de pouvoir créer la surprise.

Le Français se surnomme « God of War » (Dieu de la Guerre) et on imagine sans peine pourquoi. Il a donné le ton en déclarant sur ses réseaux sociaux : « la date est importante : c’est le 11 novembre, le jour de l’armistice. Il y aura la guerre avant l’armistice ! » Cette expression prend tout son sens dans la bouche de cet ancien combattant des forces spéciales. Mais sur le ring, ça restera du sport et tout le monde s’attend à surtout voir un beau spectacle.

Brèves new-yorkaises: Marathon, discrimination et la fin des rats

Chaque semaine, French Morning vous propose les grandes et petites histoires qui font de New York une ville sans égale. 

??‍♂️Marathon de New York : un nouveau record a été battu. L’Éthiopien Tamirat Tola a parcouru les 42 km en 2 heures, 4 minutes et 58 secondes, soit 8 secondes de moins que le Kényan Geoffrey Mutai en 2011.

? 119.000 étudiants de NYC étaient sans domicile fixe cette année.

Ⓜ️ C’est bientôt la fin des carte de métro avec la mise en place des nouvelles cartes OMNY disponibles dans six stations qui servent de test avant leur déploiement.

? L’arbre de Noël du Rockefeller Center de cette année a été choisi. Il vient de Vestal, dans le nord de l’État, près de Binghamton. Il sera illuminé à partir du 29 novembre.

? La péniche de cinq étages amarrée dans le Bronx et qui sert de prison depuis 1992 va enfin fermer ses portes.

?️ Le New York Times a créé une carte de New York en se basant sur les réponses de lecteurs invités à nommer leur quartier. Le résultat ne correspond souvent pas du tout au découpage officiel. La carte est ici (version abonnée).

? Les fermes d’auto-cueillette de pommes de l’État de New York ont subi des pertes financières importantes à cause des huit week-ends pluvieux de ces derniers mois.

?‍♀️ La gouverneure de New York, Kathy Hochul, a annoncé jusqu’à 75 millions de dollars de subventions pour les départements de police et les lieux de culte en réponse à une augmentation d’attaques antisémites et de crimes haineux contre les Palestiniens dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas.

?  Soixante ans après qu’une loi fédérale a rendu obligatoire l’égalité de rémunération pour un travail égal, les femmes qui vivent à New York gagnent toujours moins que les hommes, dans toutes les professions.

? Une cascade secrète de Prospect Park rouvre après 28 ans.

? La 86e rue East n’a plus un seul rat. Ils ont tous été éliminés par cet homme et sa technique révolutionnaire.

? Hommage à Chandler Bing/Matthew Perry devant l’immeuble des Friends au 90 Belford Street.

??‍⚖️ Selon la justice new-yorkaise, un résident noir ou hispanique a deux fois moins de chance d’être propriétaire en raison de discriminations raciales pour décrocher un prêt immobilier.

? Sam Bankman-Fried, le fondateur de FTX, une entreprise dans le domaine des cryptomonnaies, a été reconnu coupable de fraude pour avoir volé au moins 10 milliards de dollars à des clients et des investisseurs.

?  Uber et Lyft vont devoir payer 328 millions de dollars à leurs chauffeurs pour les avoir « systématiquement escroqués en salaires et avantages sociaux alors qu’ils travaillaient de longues heures dans des conditions difficiles ».

? L’espérance de vie d’un New-Yorkais est passée de 83 ans en 2019 à 78 aujourd’hui.

?Le projet d’un tunnel ferroviaire sous l’Hudson, entre New Jersey et Manhattan s’accélère avec un nouvel investissement de 3,8 milliards de dollars venus s’ajouter au 16,1 milliards initiaux. Le projet nommé Gateway devrait commencer en 2025 et se terminer dix ans plus tard.

? Le « champ de lumière » de l’artiste Bruce Murno s’allumera pour les New-Yorkais à partir du 15 décembre près des Nations Unies.

?  Si la loi est votée, les restaurants devront prochainement écrire sur leurs cartes la quantité de sucre des aliments qui en contiennent beaucoup.

✈️ Pour le New-Yorkais Robert de Niro, c’est sûr, son ancienne assistante lui a volé 5 millions de miles sur Delta. Et il voudrait les récupérer au tribunal.

⛔️ Les écoles publiques vont recevoir 280 millions de dollars pour informer les étudiants sur les risques du vapotage.

? Les utilisateurs de Yelp ont désigné le Central Park Conservatory comme le meilleur endroit pour observer l’automne et les couleurs des feuilles dans tous les États-Unis.

? Une conductrice de bus scolaire, qui a perdu le goût des aliments à cause d’une chimiothérapie, a bu de l’alcool s’en s’en apercevoir. Dénoncée, elle a été licenciée.

C’est tout pour cette semaine. On se retrouve lundi prochain pour de nouvelles aventures.

Galeries d’art à New York: 5 expositions à ne pas manquer

L’automne est bien installé et le thermomètre commence à baisser, alors on vous propose d’aller vous réchauffer dans des galeries de Tribeca, Chelsea, Soho et Upper East Side, avec notre petite sélection d’expositions coup de cœur.

Karyn Lyons – The Trespasser and other tales

karyn Lyons, Turn Gallery @Olivia Garcin

Dans un petit immeuble de l’Upper East Side, sonnez au deuxième étage et montez dans cette petite galerie-appartement dans laquel sont exposées les toiles de Karyn Lyons, une artiste qui vit et travaille à New York. On aime tout dans ses peintures, les looks des protagonistes, les postures, les couleurs, les détails, les clins d’œil… Karyn Lyons crée des scènes intimes avec un éclairage cinématographique et une peinture luxuriante, mélangeant fantaisie et réalité. The Trespasser and the tales à la galerie Turn, 32 E 68th St. (de 12pm à 6pm du mercredi au samedi). Jusqu’au samedi 9 décembre .

Wild Style 40th Anniversary – Jeffrey Deitch

Wild Style est ce fameux film de Charlie Ahearn sorti en 1983 qui a encadré, codifié et promu la culture désormais connue sous le nom de hip-hop. Wild Style 40 est une célébration sous forme d’exposition, une réunion de famille et d’amis des artistes plasticiens qui ont défini une époque et inspiré un mouvement. Ce film indépendant à petit budget filmé en 1981, est devenu le témoignage d’une scène, d’une sous-culture et d’une ville qui semblent presque inimaginables aujourd’hui. Cette exposition tente de transmettre l’énergie radicale et l’évolution rapide de cette culture en reconnaissant l’héritage de ces artistes à travers le temps, et réunit de nombreux artistes célèbres dont Charlie Ahearn, Henry Chalfant, Martha Cooper, Fred Brathwaite (Fab 5 Freddy), Brian Donnelly (KAWS), Leonard McGurr (Futura), Don White (Dondi)… du très très lourd quoi ! Ne ratez pas le vernissage à Soho le samedi 11 novembre à 6pm. Wild Style 40th Anniversary à la galerie Jeffrey Deitch, 18 Wooster St. Jusqu’au samedi 13 janvier 2024.

The Echo of Picasso– Almine Rech

@Almine Rech

En l’honneur du 50e anniversaire de la mort de Pablo Picasso, la galeriste française Almine Rech présente L’Écho de Picasso, une vaste exposition collective qui s’étend sur ses deux sites de la ville, à Tribeca et Upper East Side. L’exposition propose deux perspectives : l’une qui revisite une époque de l’histoire où les contemporains de Picasso cherchaient à remettre en question son œuvre, et l’autre où les artistes vivants d’aujourd’hui font écho à l’œuvre de l’artiste espagnol. L’exposition permet également de voir Picasso, l’un des artistes les plus influents du XXe siècle, dans une perspective contemporaine. L’Écho de Picasso ouvrira simultanément dans les deux sites d’Almine Rech le mercredi 8 novembre, de 5pm à 7pm à Tribeca (361 Broadway), et de 6pm à 8pm dans l’Upper East Side (38 East Street, 2nd Fl). Jusqu’au samedi 16 décembre.

Il LeeDrawing Nature’s Vital Force

Il Lee @artprojectsny

Cet artiste coréen, installé à New York depuis le milieu des années 1970, est internationalement connu pour son travail singulier au stylo à bille sur papier. Il Lee expose dans cette galerie de Tribeca des œuvres abstraites sur toile, à grande échelle, évoquant la nature. On visualise aisément les heures de travail que l’artiste dit avoir passées sur chacune de ses œuvres – des semaines, parfois des mois, à appliquer l’encre, couche après couche. La galerie reçoit sur rendez-vous uniquement. Contact ici. 434 Greenwich Street, Ground Floor.

Anish Kapoor – Lisson Gallery

Photography by Dave Morgan © Anish Kapoor.

Anish Kapoor est l’un des sculpteurs les plus influents de sa génération, célèbre pour ses sculptures publiques qui sont à la fois des aventures formelles et des prouesses d’ingénierie. On vous a déjà parlé de son œuvre située au pied de la tour d’Herzog et de Meuron à Tribeca. Pour la première fois dans une exposition à New York, l’artiste présente à Chelsea des peintures énigmatiques et corporelles, des sculptures autonomes et des installations à grande échelle inédites. Au 504 West 24th St, des peintures à l’huile puissantes et explosives s’agitent avec un travail de pinceau expressif. Au 508 West 24th St, des sculptures de Kapoor créées avec Vantablack, un matériau nanotechnologique révolutionnaire qui a étendu la pratique de l’artiste vers un territoire radicalement nouveau, sous des formes qui apparaissent et disparaissent sous nos yeux. Anish Kapoor à la galerie Lisson, 508 West 24th St). Jusqu’au samedi 16 décembre.

La vie après Airbnb: 7 adresses d’hôtels et appartements abordables à New York

À New York, l’entrée en vigueur d’une régulation très restrictive sur les locations de logements entiers – qui ne peuvent pas être loués pour moins de 30 jours dans la ville de New York – rebat les cartes pour les touristes. Sans surprise, la plateforme Airbnb et ses concurrentes ne proposent plus qu’une poignée d’appartements entiers à Manhattan et Brooklyn, si bien que l’offre s’est nettement tarie. Certes, vous pouvez encore louer un logement partagé avec son propriétaire, mais pour ceux qui veulent plus d’intimité, voici des adresses alternatives et abordables à New York.

Pod Hotels : Depuis 2007, cette chaîne d’hôtels new-yorkais a pour leitmotive d’offrir des chambres à petits prix dans New York, sur le modèle des hôtels « capsules » japonais. Elle compte 5 adresses à New York : Midtown East (Pod 51), Murray Hill (Pod 39), Times Square (Pod Times Square) et Williamsburg (Pod Brookyln). Leur credo est d’apporter ce dont vous avez besoin, pas le reste. Des chambres sommaires et petites, mais une déco modern et des prix doux. Comptez moins de 200$ pour une chambre avec salle de bain partagée, 250 à 300$ pour une salle de bain privée. Réductions sur des restaurants de quartier.

Sonder Apartments : Avec plus de 9.000 logements dans 40 villes, cette plateforme d’appartements se targue d’offrir un « design inspirant, jumelé à un service moderne et facile ». À New York, vous pourrez trouver quelques adresses à Manhattan, où les prix vont d’environ 230 dollars la nuit pour une chambre, 330-350 euros pour un studio 1-bedroom, et plus rarement des 2 et 3-bedrooms (environ 450 et 700 dollars). Vous pouvez avoir droit à 25% de remise pour des séjours de 7 nuits et plus.

Yotel : Cette chaîne d’hôtels au code couleur violet vif et présente dans de nombreux aéroports (YotelAir), propose des séjours plus long terme (Yotel Pad), mais a aussi une adresse à Times Square, au cœur de la ville qui ne dort jamais. Les prix commencent à 150-200 dollars pour une chambre double de 16 m2, mais le lit se transforme en canapé en appuyant sur un bouton, pour gagner de l’espace. Les junior suites pour 4 personnes, avec un lit superposé dans la chambre, commencent à 350$.

Moxy Hotel : La filiale de Marriott « qui ne se prend pas au sérieux » compte cinq antennes à New York : Downtown, Lower East Side, East Village, Times Square et Chelsea, et accueille les animaux de compagnie. Les chambres pour 2 personnes commencent à 200$, et même 400$ pour 4 si vous n’avez pas peur de la promiscuité.

Trademark Collection by Wyndham : La plateforme Trademark de la plus grande chaîne d’hôtels au monde rassemble une dizaine d’hôtels à Manhattan à prix très abordables, entre 200 et 400$ la nuit pour deux personnes. Vous pourrez ainsi choisir votre quartier, The Washington dans le Financial District, Hotel 57 près de Times Square ou The Beekman à l’ONU.

Modernhaus Hotel : Cet élégant hôtel en plein Soho affiche des œuvres d’artistes contemporains comme Jean Dubuffet, KAWS et pratique des prix abordables pour le quartier. Comptez moins de 300$ pour une chambre pour deux la semaine de Noël à l’heure actuelle (photo en Une de l’article).

Box House Hotel : Si vous voulez sortir des sentiers battus et expérimenter la vie à Brooklyn, ce boutique hôtel, situé au nord de Greenpoint et à la frontière avec Queens, est une adresse à recommander. Les chambres décorées avec des antiquités dénichées à Brooklyn, les hauts plafonds et les tableaux d’artistes locaux donnent un côté très léché à l’ensemble. D’où des prix un peu plus élevés, comptez 400$ pour une chambre double. La terrasse de l’hôtel offre une vue imprenable et panoramique sur Manhattan, Brooklyn et Queens.

Bruce Bochy, le plus français des entraîneurs américains de baseball

Phoenix avait des accents français la semaine dernière. En centre-ville, les habitants avaient le choix entre aller voir le basketteur français Victor Wembanyama jouer pour la première fois face aux Suns au Footprint Center (NBA), ou d’aller supporter les Arizona Diamondbacks au Chase Field à deux blocs de là, lors des Word Series de MLB (les finales de la ligue nord-américaine de baseball). L’équipe locale s’est finalement inclinée face aux Texas Rangers d’un certain Bruce Bochy, un coach américain né en France qui a la particularité d’avoir entraîné l’équipe nationale française l’an dernier.

Né en Charente-Maritime, retraité en Allemagne

L’histoire de Bruce Bochy avec la France a débuté en 1955, l’année de sa naissance à Bussac-Forêt, une petite commune de Charente-Maritime. Son père, Gus Bochy, était militaire et affecté à une base américaine sur place. « J’ai toujours eu une connexion avec la France », expliquait Bruce Bochy au journal L’Équipe l’année dernière, même s’il a quitté le territoire à l’âge de deux ans. « Je n’y habite pas, je ne parle pas la langue, mais j’y ai grandi un petit peu. Mes parents ont adoré vivre ici, ils m’en parlaient beaucoup. Et j’y suis revenu en vacances ». 

Aux États-Unis, Bruce Bochy a d’abord brillé dans le baseball en tant que joueur majeur entre 1978 et 1987, avant de se muer en entraîneur pour les San Diego Padres (MLB). Il a ensuite connu la gloire dans les années 2010 à la tête des San Francisco Giants avec qui il a gagné trois World Series (2010, 2012 et 2014). Retraité une première fois en Allemagne en 2019, il est revenu sur le banc des Texas Rangers en octobre 2022 malgré ses 67 ans. Il ne lui aura fallu qu’une seule saison pour amener sa nouvelle équipe vers un premier titre de champion le 1er novembre. Son quatrième à titre personnel.

https://www.instagram.com/p/CzIXhpLLczP/?img_index=1

Il entraîne gratuitement les Bleus

Légende du sport aux États-Unis, coach « Boch » avait repris la tête de l’équipe de France de baseball en 2019, alors en quête d’une qualification pour les World Classics, l’équivalent de la Coupe du monde. Une nomination improbable dans un pays où le baseball est peu développé, motivée avant tout par l’amour du baseball et de la France. « Je veux rendre au baseball ce qu’il m’a donné. Manager la France est un parfait exemple de la manière dont je peux aider au développement de la pratique », expliquait alors l’entraîneur, non rémunéré pour sa mission.

Son mandat à la tête des Bleus a malheureusement été perturbé par le Covid en 2020, puisque les qualifications pour le tournoi avaient été annulées. L’entraîneur avait fait un retour sur le banc de l’équipe de France en septembre, l’an dernier, pour ses mêmes qualifications, mais avait échoué dans sa tâche, à la tête d’une équipe encore trop juste pour le haut niveau mondial. « Ça reste une expérience précieuse, qui va nous permettre de franchir un cap » préférait retenir François Collet, le directeur général de la fédération française (FFBS).

Désormais au panthéon du baseball américain, Bruce Bochy reviendra-t-il donner un coup de main aux Bleus ? Rien n’est moins sûr puisqu’il s’est engagé pour trois ans avec sa nouvelle franchise au Texas.

https://www.instagram.com/p/CidJFTOsZQf/?img_index=1

Clément Beaune défend la France «qui va bien» à New York et Washington

C’est un voyage qui n’a failli pas se faire. Reporté une première fois en juillet pour cause de remaniement ministériel, le départ a été une seconde fois retardé jeudi soir en raison de la tempête Ciaran. Mais une fois assuré que les routes et rails de France avaient tenu bon sous les rafales de vent, Clément Beaune a pu s’envoler vendredi pour la côte Est des États-Unis. Objectif, précise le ministre délégué chargé aux Transports : « répondre à l’invitation » de son homologue américain Pete Buttigieg et parler de « la France qui va bien. »

À commencer par les entreprises françaises qui s’exportent. À peine le pied posé à New York, Clément Beaune est allé découvrir le téléphérique entre Manhattan et Roosevelt Island que le groupe isérois POMA avait totalement rénové il y a 13 ans et qui l’entretient depuis (la même entreprise qui a lancé Téléo à Toulouse l’an dernier et qui inaugurera Téléval dans le Val-de-Marne l’an prochain). Le ministre s’est également adressé aux entrepreneurs et investisseurs du Transtlantic Leaders Forum de FrenchFounders au siège de la banque américaine Goldman Sachs avant d’achever sa première demi-journée américaine avec la communauté française à la Villa Albertine. Clément Beaune a pris le temps de prendre le pouls du moral des expatriés alors qu’un feu d’artifice éclatait de l’autre côté de la 5e Avenue, dans Central Park, en honneur des participants du marathon de New York.

«Expliquer la France, être positif»

Clément Beaune n’aura pas le temps de venir soutenir les coureurs tricolores dimanche. Quand ces derniers fouleront le pont de Verrazano, le ministre grimpera dans un train pour Washington. Avant de tester l’efficacité du réseau Amtrak, il aura visité la veille l’un des deux terminaux à conteneurs rachetés récemment par la CMA CGM dans le port de New York-New Jersey. Ce sera d’ailleurs l’un des sujets de conversation avec Pete Buttigieg à Washington lundi matin. Le secrétaire des Transports de Joe Biden l’avait invité après leur première rencontre à Montréal l’an dernier.

Les deux jeunes quadras – ils n’ont que 5 mois d’écart – parleront essentiellement des projets d’investissements prévus dans le plan Infrastructure Investment and Jobs Act, précise le ministre, ce plan très ambitieux de 1.200 milliards de dollars adopté en 2021 pour rénover et construire des routes, ponts, améliorer les transports publics, créer des bornes pour voitures électriques et développer le réseau Internet à haut débit. De quoi prendre des idées mais aussi « expliquer la France, être positif » assure encore Clément Beaune, visiblement déterminé à défendre le savoir-faire des entreprises françaises auprès de son homologue américain.

Clément Beaune achèvera son séjour dans la capitale fédérale en évoquant les relations transatlantiques et la politique de décarbonisation dans les locaux de l’Atlantic Council, puis à l’université George Washington lors d’une conférence d’une heure devant les étudiants américains. Il ne sera certainement pas question uniquement de COP28 alors que le conflit au Proche-Orient met les campus américains sous tension. L’occasion aussi pour Clément Beaune de parler des jeux olympiques de 2024 à Paris, « un tremplin supplémentaire, dit-il, pour dire ce qu’est la réussite française », et qu’il ne devrait pas manquer de promouvoir sur CNN dimanche soir.

Gims en tournée aux États-Unis: «Les artistes latinos m’inspirent»

Ses derniers concerts aux États-Unis, en 2019, lui avaient laissé un souvenir intense, et le regret d’une visite trop courte. Alors cette fois, Gims a bien l’intention de profiter au maximum de son retour sur le sol américain. À 37 ans, la méga-star s’apprête à entamer une tournée de six dates, du vendredi 3 novembre à Washington au lundi 13 à Las Vegas, en passant par New-York (vidéo), Atlanta, Miami et Los Angeles. À la veille de son grand retour sur scène, c’est un Gims « en pleine forme » qui s’est confié en exclusivité à French Morning.

Au «berceau de la musique urbaine»

« Je suis super content de revenir aux États-Unis, dans cet endroit mythique, le berceau de la musique urbaine, se réjouit le chanteur, qui, à l’approche de sa première date, enchaîne les heures de travail avec son équipe. C’est toujours un plaisir de revenir et de rencontrer le public, qu’il soit français ou américain, avec de nouvelles chansons. C’est un moment que j’attends depuis pas mal de temps.»

Les derniers concerts de Gims aux États-Unis remontent à son « Fuego Tour », en 2019. «Les dates de New York et LA, c’était dingue, juste exceptionnel. J’en garde un très bon souvenir, avec cette petite frustration de se dire qu’on aurait pu faire plus de villes. Donc là, je reviens avec de très bonnes intentions et en pleine forme ! » se projette le chanteur.

Ses mélodies populaires, sa voix profonde et ses sonorités aux accents rap, reggaeton et Afro ont su trouver leur public au pays de l’Oncle Sam, alors même que beaucoup de ses textes sont en français. Ici, « il y a des gens qui ont appris le français avec mes chansons, il y a plein d’élèves qui viennent et je reçois des messages de beaucoup de professeurs, donc c’est vraiment un public de 7 à 77 ans » se félicite-t-il.

«Tout part de Mozart, Bach, Beethoven»

Sur scène, l’ex-leader du groupe de rap Sexion d’Assaut, qui a élargi sa palette au fil de dix ans de carrière solo, interprétera « un mix des plus grands tubes et des chansons qui sont sorties depuis 2020, 2021, 2022.» L’occasion, pour le showman aux lunettes noires, de faire connaître les morceaux de son dernier album, «Les Dernières volontés de Mozart», ou LDVM, un opus inclassable sorti en 2022.

« Cet album, on peut l’interpréter comme un hommage à Mozart, aux géants de ce monde, au classique, explique-t-il. Pour moi, beaucoup de choses partent du classique et sont ensuite devenues de la musique urbaine, pop ou country. Tout part de Mozart, Bach, Beethoven. »

Gims, qui se décrit lui-même comme « un homme d’action », « très pragmatique », compte bien profiter de son séjour aux Etats-Unis pour multiplier les collaborations. « Je vais passer pas mal de temps à Miami et Los Angeles, détaille-t-il. J’ai l’intention de rencontrer des artistes, d’aller en studio, de collaborer sur place, peut-être de tourner un clip.»

Un son et un clip avec María Becerra

Depuis plusieurs années, il s’est éloigné du rap pour explorer de nouvelles influences. « Je bosse beaucoup avec les artistes latinos. C’est la musique qui me parle » insiste-t-il. Preuve en est, le son qu’il a sorti récemment avec le chanteur colombien Maluma, « Si te llamo », où il chante en français et en espagnol. 

Surtout, Gims ne tarit pas d’éloges pour la chanteuse argentine María Becerra. « Elle est en train d’exploser actuellement. Elle vient de remplir un stade de 85.000 personnes en une heure et demie. C’est vraiment la new generation » admire-t-il, la comparant à Selena Gomez ou Ariana Grande. 

Et de nous dévoiler : « J’ai un son et un clip qui sortent avec elle en décembre, donc je pense que ce sera l’occasion de la rencontrer à Miami.» Retrouvailles avec ses fans franco-américains, rencontres avec de nouvelles étoiles de la scène internationale… Pour Gims, cette tournée américaine s’annonce pleine de surprises.

Pour ces francophones des États-Unis, la douleur de la guerre Israël-Hamas

« Je me suis sentie déchirée ». Quand Sophie a appris l’attaque du Hamas contre Israël en se réveillant le samedi 7 octobre, elle a ressenti un énorme choc.

Certes, cette Française juive de Floride issue de parents ashkénazes et séfarades, qui n’a pas souhaité que son nom soit publié, n’a pas de famille directe sur place et voyait plutôt d’un mauvais œil la politique « très extrémiste » de Benyamin Netanyahou jusqu’à présent. Mais son amour pour Israël est revenu au galop à la suite de cet acte terroriste qui a fait plus de 1.400 morts et conduit à la prise en otage de plus de 200 personnes. « Au-delà de la surprise, j’ai eu peur, j’ai éprouvé du chagrin, de l’angoisse. Quand on me demande si j’ai de la famille là-bas, je réponds que j’y ai dix millions de proches », soit la population de l’État hébreu, poursuit-elle.

Impuissance et mobilisation locale

Comme le reste du monde, elle assiste depuis, impuissante, à l’engrenage infernal de la violence : la riposte israélienne controversée, le sort incertain des otages, l’inquiétude autour de la situation des populations civiles palestiniennes, la crise humanitaire… Sans oublier les réactions virulentes aux États-Unis, où le conflit provoque des manifestations quotidiennes, une recrudescence des incidents islamophobes et antisémites, et malmène la présidence de Joe Biden.

Pour trouver du réconfort, Sophie s’est donc appuyée sur l’importante communauté juive de Miami, participant à un rassemblement avec ses enfants dans une synagogue et à une manifestation de soutien à Israël – sa première aux États-Unis – alors qu’elle ne se considère ni sioniste ni religieuse. « J’y suis allée pour montrer que j’étais mobilisée », dit-elle.

Manifestation pro-Israël à West Los Angeles le 10 octobre 2023. ©Shutterstock/Ringo Chiu

À Los Angeles, la Belge Jennifer Solomon-Baum, fondatrice d’une agence de création, accroche des affiches des otages du Hamas tout en participant à des initiatives éducatives sur le Proche-Orient et de soutien aux start-ups israéliennes, secouées par cette nouvelle guerre. Mère de deux enfants, elle se dit « complètement bouleversée et brisée de l’intérieur » par l’attaque foudroyante. « J’étais incapable de travailler pendant toute la semaine. J’ai participé à une réunion où j’ai dû dire à mes interlocuteurs que je n’y arrivais pas. Faire du networking pour parler de la pluie et du beau temps, ça me consume. Imaginez de voir sur des vidéos Youtube que votre enfant a été kidnappé ou que vos proches ont été torturés. C’est effroyable. Et je trouve dégueulasse d’entendre beaucoup de gens dire: ‹ ils l’ont cherché › ». 

«Choqué» et «attristé»

Abdelhamid Kerief, lui, bat le pavé pour la Palestine à New York. Cet Algérien a pris part à une grande mobilisation à Times Square le 13 octobre dernier aux côtés de milliers de personnes brandissant des drapeaux palestiniens pour appeler à un cessez-le-feu. Option rejetée jusqu’à présent par le gouvernement Biden. « Je suis complètement dégouté par l’attitude et le parti-pris des gouvernements occidentaux, dont celui des États-Unis, de la France, de l’Allemagne, de l’Autriche, etc, explique ce professeur à l’université publique CUNY. Ces pays tellement épris de paix ont voté contre une résolution du conseil de sécurité pour un cessez-le-feu. Est-ce une manière d’essayer de se refaire “une virginité” après avoir envoyé des millions de juifs à Dachau et à Auschwitz il n’y a pas si longtemps ? »

S’il se dit « choqué » et « attristé » par l’ampleur de l’attaque du 7 octobre, il peut la comprendre. « Quand votre pays a été occupé pendant 75 ans, quand des colons viennent détruire votre maison et vous chassent de la terre de vos ancêtres, quand plus de deux millions de vos compatriotes sont otages dans une superficie de 360 km2, ne pouvant avoir ni eau ni électricité qu’avec la bénédiction des forces d’occupation, l’inaction serait une forme de lâcheté, affirme-t-il. En y réfléchissant, ce n’est que l’irruption d’un volcan qui menaçait depuis fort longtemps. Les “accords d’Abraham” et la normalisation des relations d’un certain nombre de pays arabes avec Israël semblent avoir été faits au détriment de la cause palestinienne ».

Manifestation pro-palestinienne pour appeler à un cessez-le-feu au Proche-Orient à Times Square, le 13 octobre 2023. ©Alexis Buisson

Impact du conflit aux États-Unis

Un point de vue que partage Rene Lichtman, un Franco-Américain vivant en banlieue de Detroit (Michigan). Le peintre octogénaire a une position très particulière – et pour le moins inconfortable : cet « enfant caché », dissimulé par une famille catholique en banlieue de Paris pour le protéger des Nazis, appartient à ces juifs progressistes qui défendent la cause palestinienne. Arrivé aux États-Unis à l’âge de 13 ans, il explique que son soutien provient de ses expériences au sein de groupes marxistes et communistes américains, où il a côtoyé de nombreux militants arabes.

Aujourd’hui, ses opinions lui valent d’être qualifié de « traitre » ou de « juif qui se hait soi-même » (self-hating jew). « À mon âge, je m’en fous, s’exclame-t-il autour d’un café. La situation est compliquée et la plupart des gens au sein de la communauté juive autour de Detroit, qui est plutôt conservatrice, ne veulent pas le reconnaître. Pour eux, il n’y a pas deux côtés. Ils disent “oui” à Israël, sans ajouter de “mais”. Or, je pense qu’il faut dire “mais”… On ne peut pas faire abstraction du contexte historique ».

Sophie, en Floride, s’indigne de l’hostilité des gauches française et américaine envers l’État hébreu. Tout en reconnaissant ses craintes au sujet du sort des civils dans la bande de Gaza. D’autant que le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l’Union Européenne, est connue pour se servir des populations non-militaires comme des boucliers humains. « Dans cette situation, il n’y a que des mauvaises solutions, dit-elle. Je ne sais pas à quoi ça va aboutir, mais on ne peut pas rester sans rien faire ».

S’il y a bien une chose qui rassemble les deux camps, c’est la crainte d’une augmentation des crimes de haine contre les communautés juive et arabo-musulmane aux États-Unis. « Le climat est devenu plus compliqué », glisse Jennifer Solomon-Baum, qui a hésité à accrocher une bannière israélienne devant chez elle. La ressortissante belge a une impression de déjà-vu. « Les États-Unis se rendent compte aujourd’hui qu’il faut renforcer la sécurité devant les écoles juives et les synagogues, comme la France et la Belgique le font depuis longtemps. J’ai toujours connu cela en Europe ».

Malgré la violence actuelle, Abdelhamid Kerief se montre optimiste sur un point : « Ça remet la cause palestinienne au centre des débats et l’idée que la seule solution qui puisse permettre une paix durable est la reconnaissance d’un État palestinien à côté de celui d’Israël ». On en semble encore bien loin aujourd’hui.