Ils ont entre 25 et 29 ans, ont grandi avec internet et se connaissent depuis l’enfance. Trois amis qui ont eu une idée commune, un jour à Paris : créer un réseau social d’opinions.
Le projet s’est concrétisé l’an dernier sous le nom de Poutsch et vient d’être récompensé au consulat général de France à New York. Melchior Schöller, Etienne Adriaenssen et Félix Winckler ont reçu le French-American Entrepreneurship Award (FAEA), un prix attribué à de jeunes entrepreneurs francophones. “ Poutsch est un outil pour collecter et partager des opinions ” explique Etienne. “ Au lieu d’être connectés entre amis ou entre professionnels comme sur d’autres réseaux sociaux, on est connecté par des idées ”. L’adhésion est gratuite et les membres donnent leur avis sur toutes sortes de questions, aussi bien sérieuses (“ L’organisation par la Grande-Bretagne d’un référendum sur son appartenance à l’Europe est-elle une bonne idée ? ”) que drôles (“ Quelles célébrités choisiriez-vous pour parents ? ”). Tout est en anglais “ car nous avons toujours pensé nous installer aux États-Unis ” précisent les lauréats français et belges.
Pour Hervé Linder, le président du Club 600, l’association new-yorkaise fondatrice et co-organisatrice du FAEA, Poutsch est peut-être le futur Facebook. ” Mais le scrutin était serré entre les quatre projets finalistes” (voir encadré). “ Depuis la création de ce prix, il y a cinq ans, nous recevons de plus en plus de dossiers. Nous en avons reçus une trentaine pour cette édition 2012 ”, s’enthousiasme Elsa Berry, Présidente de la chambre de commerce franco-américaine de New York, co-organisatrice de l’évènement. “ Au début, il fallait avoir la nationalité française pour participer. Aujourd’hui, on demande aux candidats d’être bilingues, de parler parfaitement le français et l’anglais. ”
Les gagnants repartent avec un chèque de 10.000 dollars. “ Cet argent m’a permis de répondre aux frais inattendus” raconte le lauréat de l’an dernier, Thomas Ferré. Créateur de Tomi Otee, une ligne de vêtements recyclables pour golfeurs, il était cette année membre du jury. “ Je suis bien plus détendu, j’en profite ! ” Tout sourire, il montre la dernière publicité de sa marque sur son smartphone. “ Le FAEA m’a soutenu dans l’aspect marketing, pour me faire connaître ”. Car durant un an, les fondateurs de Poutsch vont bénéficier de conseils juridiques et d’expertises dans leur domaine. De quoi constituer leur réseau américain alors qu’ils viennent d’arriver à Brooklyn. “ J’aurais aimé profiter de ce réseau ” regrette l’un des finalistes, Charles de Mollerat du Jeu, lui aussi créateur high tech. “ Je ne suis pas encore complètement installé à New York, cela m’a sans doute desservi ”.
Un coup de pouce est également donné à la toute jeune génération d’entrepreneurs : un prix – une promesse de stage – a été attribué à Victoire Scherer. En terminale au Lycée français de New York, elle est à la tête de “dear undefined”, une petite entreprise de bijoux qu’elle fabrique et vend sur les marchés de Soho et de Brooklyn. “ Je suis vraiment heureuse de cette reconnaissance. Mais je veux rester une société artisanale ” s’empresse-t-elle de dire. ” Elle a travaillé dur et ses bijoux, c’est exactement elle ” souligne Alex, son père, avec beaucoup de fierté. “ Elle est douée, artiste et sait rester proche des gens ” rajoute sa mère, Cécile. À 17 ans, Victoire possède déjà les clefs de la réussite entrepreneuriale.
“ Quel bonheur de rencontrer de jeunes entrepreneurs motivés et porteurs d’idées nouvelles ! ” conclut Adriana Agbo, associée chez Constantin, l’un des sponsors de la soirée. “ Ça fait du bien alors qu’une certaine morosité semble régner en France… ”
Poutsch, le Facebook des idées, récompensé à New York
Réforme des bourses scolaires: quatre élus montent au créneau
La réforme de l’aide financière à la scolarité pour les enfants français à l’étranger provoque des remous aux Etats-Unis.
Lundi, quatre conseillers élus à l’Assemblée des Français de l’Etranger (AFE), issus de familles politiques différentes, ont publié un communiqué pour exprimer leur inquiétude face au nouveau barème des bourses, qui doit entrer en application à la rentrée 2013 dans les pays dits du rythme nord, auxquels appartiennent les Etats-Unis. Les familles françaises en Amérique du Nord se trouveraient « très fortement pénalisées » par cette réforme, selon eux.
Franck Barrat (MoDem), Damien Regnard (UMP), Richard Ortoli (centre) et Jean-Claude Zambelli (UMP) critiquent la baisse du montant général des bourses – certaines perdraient « plus de 50% » de quotité, selon leurs estimations – ainsi que le calendrier de l’application des nouvelles mesures. Selon eux, les parents ne seront informés du montant de leur couverture pour 2013-2014 qu’au mois de juillet, ce qui est « bien trop tard » selon les élus. « Nous sommes particulièrement inquiets d’une part de l’impact de cette réforme sur des centaines de familles boursières et d’autre part sur les établissements scolaires eux-mêmes qui verront dès la rentrée en septembre de nombreuses familles les quitter », déclarent-ils.
La refonte du système des bourses scolaires a pour objectif de créer les conditions d’un soutien financier plus équitable entre les familles, à la suite de la suppression de la PEC (Prise en Charge) en 2012. Les familles établies aux Etats-Unis bénéficiaient largement de l’ancien dispositif. En 2011, 776 familles françaises installées outre-Atlantique se sont partagées une enveloppe de 12 millions d’euros au titre de l’aide à étudier dans un établissement français, alors que les 1. 470 familles résidant à Madagascar, souvent binationales et percevant des salaires locaux, se partageaient la moitié de cette somme, rappelait Le Monde à la mi-janvier.
La réforme, entrée en vigueur le 1er janvier, s’appuie sur une modification des nombreux paramètres rentrant en compte dans la fixation du montant des bourses. Dans le collimateur des quatre élus AFE, la prise en compte de l’indice Mercer, du nom d’un cabinet qui établit chaque année un classement des villes en fonction du coût et de la qualité de vie, pour calculer le pouvoir d’achat des familles. Selon ses critiques, l’indice ne reflète pas la réalité des charges aux Etats-Unis car il ne prend pas en compte les dépenses relatives à certains services (cotisations retraites, santé, frais écolages et garderie par exemple). « Nous demandons que cet indice soit réévalué avec effet immédiat à un niveau plus réaliste permettant, comme originellement prévu, de rééquilibrer de manière plus juste le dispositif des bourses scolaires sans perte importante de quotité pour les familles », exigent les quatre conseillers AFE.
La France: de Mal(i) en pis
Revue de presse. La France va mal, très mal même. Ce n’est pas French Morning qui le dit, ce sont les médias américains qui cette semaine s’en sont donnés à coeur joie sur le moral en berne des français, le débat sur le mariage gay, l’arrivée de David Beckham à Paris et la taxe Google. Même l’intervention au Mali, saluée unanimement il y a deux semaines par la presse américaine, est désormais critiquée…
Et on commence très fort avec la leçon de Robert Zaretsky, professeur d’histoire française à l’université de Houston, qui publie cette semaine un papier sur le site Internet de Foreign Policy. Selon lui, plus encore que les Américains, les Français ne croient plus en leurs dirigeants politiques et seraient à la recherche d’un nouveau… Charles de Gaulle. En cause : les affaires judiciaires qui cernent les deux derniers présidents en exercice : “Jacques Chirac, président de 1995 à 2007, a été reconnu coupable de détournement d’argent public quand il était maire de Paris dans les années 80. Son successeur, Nicolas Sarkozy, est également empêtré dans un certain nombre d’affaires de corruptions (dont la juteuse affaire Bettencourt et ses épaisses enveloppes d’argent reçues dans la maison de l’héritière de l’Oral)”.
Président depuis quelques mois seulement, François Hollande n’échappe évidemment pas à ce traitement de choc : “Il laisse l’impression, même après l’intervention au Mali, qu’il n’est pas à la hauteur (en français dans le texte) du défi, des évènements”.
Georges Clémenceau et Charles de Gaulle à la rescousse
La théorie de ce cher Robert Zaretsky ne s’arrête évidemment pas là. Il faut chercher plus loin dans l’histoire de notre pays les raisons du véritable mal-être français. Beaucoup plus loin… “Alors que Clémenceau était un homme de gauche athée, et De Gaulle un homme de droite catholique, les deux hommes avaient ceci en commun : ils représentaient la figure du leader, du chef, engagés pour la grandeur de la France, persuadés qu’ils étaient les seuls à pouvoir la garantir. Aujourd’hui, le surnom du président, Flanby, désigne un dessert populaire pour les enfants, un peu mou”.
Heureusement, cette histoire de Flanby sera bientôt du passé. Pensait-on… Depuis, François Hollande s’est racheté une stature en envahissant le Mali et en débarrassant le pays de ses méchants islamistes. C’était mal connaître le sens du vent journalistique, qui ne cesse de virer de bord. Aux anges il y a deux semaines, alors que la France entrait en guerre, les journalistes américains commencent à avoir des doutes sur la stratégie militaire française. Et voilà comment les médias des deux pays se sentent soudainement obligés d’aller chercher des poux dans une guerre qui semble aller trop vite et trop bien. Si le New York Times, et l’ensemble de la presse américaine, évoque l’accueil triomphal réservé au président française lors de sa visite à Tombouctou samedi dernier, elle ne peut s’empêcher de mettre en doute la stratégie française, au regard de son histoire coloniale notamment : “Etrange retournement de l’histoire, souvent troublée, de la France en Afrique. Alors que plusieurs de ses colonies ont obtenu leur indépendance en 1960, beaucoup sont restés liées à la France, économiquement, militairement et diplomatiquement. Son comportement en Algérie ou au Rwanda a laissé des traces. Plus récemment, l’intervention militaire française en Côte d’Ivoire a pu exacerber les tensions entre chrétiens et musulmans”.
David Beckham et Google s’installent en France.
Pouvait-on alors espérer que les médias américains soient plus cléments avec l’arrivée de David Beckham à Paris ? Même pas… The Independent profite de l’arrivée de la superstar anglaise pour tacler la politique fiscale de François Hollande, décidément à la fête cette semaine : “Il est assez ironique qu’une super star mondiale vienne vivre en France alors que la mode est plutôt à l’exil fiscal. Paul, 24 ans, devant la boutique du club sur les Champs-Elysées, veut espérer : “Peut-être que David Beckham va demander un passeport français, de la même façon que Gérard Depardieu a pu demander la nationalité Russe…”.
Il ne fallait pas espérer plus de bienveillance de la part des américains sur le mariage gay (“La France est à la fois une république laïque qui défend les droits des individus et un pays très traditionnel, extrêmement religieux qui glorifie la famille ; en débattre est un passe-temps national”) ou pire, sur Google, qui vient de signer un contrat de 60 millions d’euros avec le gouvernement français. Sur cette question, le site GigaOm lâche même un pavé dans la mare du numérique, en déclarant que cette affaire pourrait créer un précédent dans l’histoire du web : “La tactique de Google est logique, si on considère qu’ils essayent d’éviter tout litige et veulent rester en bons termes avec les pays Européens. Mais Lauren Weinstein a raison sur un point : cela va encourager les pays comme l’Allemagne -et beaucoup d’autres- à penser que si on pousse un peu Google dans ses retranchements, ils finiront par payer (…) Le deuxième message envoyé est encore plus désastreux et va à l’encontre de tout ce qu’on est en droit d’espérer en termes de liberté sur Internet : cela va encourager tous les autres gouvernements (et entreprises) à considérer que le référencement sur Internet doit forcément être taxé”.
Rendez-vous la semaine prochaine !
Antonin Baudry, le scénariste masqué de Quai d'Orsay, récompensé à Angoulême
C’était déjà un secret de Polichinellle, notamment pour beaucoup de ceux qui ont croisé Antonin Baudry dans ses fonctions de Conseiller culturel à New York. Mais c’est désormais officiel: Antonin Baudry est bien “Abel Lanzac”, le scénariste de Quai d’Orsay, bande-dessinnée à succès, qui raconte les aventures et délires d’un ministre des Affaires étrangères français, qui ressemble étrangement à Dominique de Villepin.
Le diplomate a tombé le masque dimanche à Angoulême en venant recevoir le prix du meilleur album pour le deuxième tome de Quai d’Orsay, Chroniques Diplomatiques. “Jusqu’ici je me sentais obligé de garder l’anonymat” a-t-il confié aux journalistes après avoir reçu son prix. Un devoir de réserve dû à sa position priviliégiée: membre du cabinet de Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, il était très bien placé pour décrire avec précision -et cruauté- la vie du Quai vue de l’intérieur.
A New York depuis deux ans et demi, Antonin Baudry y dirige les services culturels de l’Ambassade de France pour l’ensemble des Etats-Unis. Son goût du livre l’a poussé notamment à promouvoir avec force l’ouverture (prévue à l’automne prochain) d’une librairie française à New York . Une libraire où on trouvera, forcément, des BD. Et peut-être aussi des films, le cinéma étant la prochaine étape de ce touche à tout, qui vient d’écrire, avec Christophe Blain, le dessinateur de Quai d’Orsay, le scénario du film, tourné par Bertrand Tavernier, dont la sortie est prévue dans quelques mois.
Des photographes de l'Apartheid témoignent au SFMOMA
Le SFMOMA expose jusqu’au 5 mars des photos de David Goldblatt, Ernest Cole et Bill Monk. SOUTH AFRICA IN APARTHEID AND AFTER permet aux visiteurs de revivre, à travers une exposition extrêmement émouvante, cette délicate période de l’histoire.
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Dans le rétro d'Alfred Hitchcock
Alors qu’Anthony Hopkins lui redonne vie dans le film eponyme en ce moment sur les écrans, une rétrospective Alfred Hitchcock est organisée par le Pacific Film Archive à Berkeley jusqu’au 24 avril.
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La jeune fille à la Perle traverse l'Atlantique
Pour la première fois aux États-Unis, plus de 30 tableaux du Cabinet Royal de Peintures sont réunis au De Young Museum, dont le superbe portrait “La Jeune Fille à la Perle” de Vermeer, un des tableaux les plus connus de l’âge d’or hollandais.
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"France" et "Romantisme" font encore bon ménage
L’Alliance Française et la French Heritage Society invitent les plus curieux d’entre vous à une présentation du livre de Marylin Yalom, How the French invented Love, le 4 février prochain à 18h30.
Fasciné par la culture française, Marylin Yalom a essayé, avec cet ouvrage, de comprendre pourquoi la France est sans cesse associé au mythe du romantisme. En s’imprégnant de sa culture, mais aussi de ses expériences en France, Marilyn Yalom a exploré toutes les nuances de ce vieux fantasme qui colle encore à la peau de ce pays, et de ses habitants.
Succès critique et populaire, ce livre sorti en octobre 2012, n’a pas encore été traduit en français.
Sorties VTT à Austin
Organisées 2 samedis par mois par Emmanuel, bénévole de l’association Austin Accueil, elles permettent aux fans de VTT de découvrir Austin sous un autre angle !
Pour la reprise après la pause hivernale, samedi 2 février, Emmanuel propose de partir à la découverte de Walnut Creek Metropolitan Park. Alors que le départ a généralement lieu en début de matinée, cette sortie en VTT démarrera exceptionnellement l’après-midi.
Pour les plus courageux d’entre vous, un doodle a été mis à disposition des internautes pour s’inscrire.