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Le "publisher" du New York Times et une économiste de renom au LFNY

Le Lycée Français de New York accueillera des invités de marque le 10 décembre à l’occasion de deux conférences publiques qui auront lieu le même jour.

Le matin, à 8h15, l’économiste française Esther Duflo, élue meilleure jeune économiste de France en 2005 par Le Monde et le Cercle des Economistes, s’adressera aux lycéens, de la Seconde à la Terminale, sur le thème “Pauvreté et Développement”. La conférence est ouverte au public. Devenue professeur à la prestigieuse université MIT à seulement 29 ans, Esther Duflo a été listée parmi les 100 personnes les plus influentes au monde par Time Magazine. Elle est spécialisée dans la recherche sur l’économie du développement, en particulier dans les domaines de la santé, l’éducation, l’accès au crédit et la lutte contre la corruption.

A 18h30, Arthur O. Sulzberger Jr., éditeur du New York Times et chairman de la New York Times Company, donnera une conférence sur le thème du journalisme face aux défis du numérique. Il sera interviewé par Magalie Laguerre-Wilkinson, une ancienne élève du Lycée et actuellement productrice adjointe de l’émission d’information « 60 Minutes » sur CBS. La conférence inaugurera la série “Global Citizenship” organisée par le LFNY.

HelloLaMode, le dépôt-vente 2.0 d'Eric Gagnaire

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Eric Gagnaire le reconnaît sans peine : la mode, il y a encore quelque mois, il n’y connaissait rien.  Sa passion, c’est plutôt le basket.

Pourtant, lorsque ce grand Savoyard de 33 ans débarque en mars 2012 à New York, il a dans ses valises cette idée : créer un site de revente et d’achat de vêtements de luxe, entre particuliers. De là est né en juillet le site HelloLaMode.com, accessible aux Etats-Unis et au Canada.

« Le luxe n’a pas sa place sur Ebay ou Craig’s List, car les acheteurs craignent les contrefaçons, juge Eric Gagnaire. Notre originalité, c’est de jouer les intermédiaires. Le vendeur nous fait parvenir son objet, et nous le certifions conforme, si besoin en consultant la marque. Ensuite, nous validons le paiement et envoyons l’article à l’acheteur ». Une forme de transaction sécurisée, même si les contrefaçons sont rares : trois cas ont été détectés depuis le lancement du site.

Sur HelloLaMode, on peut ainsi dénicher une robe Armani en soie rouge à 105 $, un sac doré Gucci à 365 $, une paire d’escarpins Louboutin à 615 $. Les hommes pourront enfiler un blouson Prada pour 245 $ ou nouer une cravate Hermès pour 105 $. « Nous nous concentrons sur le haut-de-gamme, le panier moyen est de 300 dollars », commente Eric Gagnaire. Un impératif lié au business model du site, qui se finance grâce à des commissions fixées en fonction du prix de vente.

Ce concept, en réalité, n’est pas nouveau. Il existe en France un site similaire, VestiaireCollective.com. « Mais il n’y avait rien de tel aux Etats-Unis. C’est pour cela que je suis venu ici », explique Eric Gagnaire. D’autres arguments ont pesé dans la balance : facilité pour trouver des investisseurs, marché plus vaste.  « Nous avons hésité avec la Silicon Valley, mais comme mes associés Mathieu Bidart et Thierry Sebba sont restés à Biarritz, c’était plus simple d’être ici. Et puis, pour un site lié à la mode, cela a plus de sens d’être à New York. »

Développeur informatique autodidacte, Eric Gagnaire n’en est pas à son premier coup. A 18 ans, il a lancé avec deux camarades grenoblois des sites de petites annonces, sous le nom de Mixad. La start-up a été rachetée en 2007 – à  très bon prix – par Price Minister. « Cela m’a permis d’envisager l’avenir assez sereinement », sourit-il.

C’est grâce à cet argent qu’il a pu lancer HelloLaMode. Ses anciens associés de Mixad ont également mis la main au portefeuille, et au total, la start-up a réuni 500.000 dollars. Cette mise de départ a permis à HelloLaMode de s’installer dans le Fashion District de Manhattan, et d’embaucher deux spécialistes du luxe.

S’il est trop tôt pour dresser un bilan, le choix d’articles reste limité – autour de 200. «  Nous essayons de nous mettre en cheville avec des personal shoppers, qui pourraient revendre les vêtements de leurs clients. Notre objectif numéro un, c’est de mieux nous faire connaitre. »

Avec deux-trois transactions par jour, le site est encore loin d’être rentable. Cela ne semble pas inquiéter Eric Gagnaire, en pleine tournée des investisseurs. « On espère avoir entre 5 et 6 millions de dollars, lâche-t-il. C’est la fourchette basse ».

Angélique Kidjo en toute intimité au Standard

La Béninoise Angélique Kidjo donne un concert exceptionnel le 10 décembre dans un Penthouse intimiste, au 21ème étage du Standard Hotel.

Une soirée dont les bénéfices seront reversés à sa fondation Batonga, qui finance la construction d’écoles pour les filles défavorisées en Afrique. L’occasion d’entendre l’artiste interpréter des titres de son dernier album “Black Ivory Soul”.

Née au Bénin quelques semaines avant l’indépendance de l’ex-Dahomey, la chanteuse de 52 ans, honorée d’un Trophée des Arts lors du dernier gala du FIAF,  est reconnue pour la diversité de ses influences musicales et l’originalité de ses clips. Également auteur et compositeur, Angélique Kidjo a été lauréate des Grammy Awards à plusieurs reprises. Surnommée “La Diva Africaine” par le Time Magazine, la BBC l’a incluse dans sa liste des 50 icônes du continent africain. Elle fait notamment partie de la liste établie par The Guardian des 100 femmes les plus influentes au monde.

Angélique Kidjo a créé la Fondation Batonga dans le but de soutenir les études secondaires des jeunes filles africaines, afin que celles-ci puissent prendre part au développement de leur continent. La fondation offre des bourses, veille à l’amélioration du niveau des professeurs, procure aux écoles des fournitures, encourage des programmes de mentoring, explore les méthodes d’enseignements alternatives et milite pour la prise de conscience de l’importance de l’éducation pour les filles africaines.

Au Met, Henri Matisse recherche la "vraie peinture"

Considéré comme un pionnier du modernisme et chef de file du fauvisme, mouvement pictural caractérisé par l’emploi de couleurs vives se démarquant de l’impressionnisme, Henri Matisse (1869–1954) fut l’un des plus grands peintres de la première moitié du XX siècle. Admiré par Pablo Picasso, le Français a également inspiré des artistes américains de l’expressionnisme abstrait tels que Mark Rothko.

Mais en dépit du succès que Matisse rencontra de son vivant, il se remit constamment en question. En faisant plusieurs exemplaires, voire des séries d’images aux couleurs altérées, il mena un dialogue constant avec ses œuvres précédentes, toujours à la recherche de la “vraie peinture”. Dans une grande exposition dédiée à l’artiste originaire du Nord-Pas-de-Calais, du 4 décembre au 17 mars 2013, le Metropolitan Museum of Art (Met), présente cet aspect particulier de la peinture matissienne. “Matisse : A la recherche de la vraie peinture” réunit 49 tableaux colorés dont les célèbres “Le rêve” (1940), “La France” (1939) ou encore “Le jeune marin” I et II (1906).

Et ceux qui ne peuvent pas se rassasier de Matisse ont la possibilité de descendre au Museum of Modern Art (MoMA). Une exposition intitulée “New to the Print Collection: Matisse to Bourgeois” montre jusqu’au 7 janvier une sélection de monotypes de l’artiste français.

La France rebute sa jeunesse mais attire Burger King

Revue de presse. Fini le temps de l’insouciance en France : ses entrepreneurs prennent la fuite et sa jeunesse déprime.

Dans son article “Jeune, diplômé et sans emploi en France”, le New York Times plonge dans le désespoir des jeunes diplômés français, à la recherche d’un emploi. Mlle Forriez, 23 ans, “fait partie d’un problème croissant en France (…) – les chômeurs jeunes et éduqués, qui vont d’un stage à l’autre, d’un contrat à court terme à un autre, mais qui ne peuvent pas trouver d’emploi permanent.” Et le journal poursuit : “Il s’agit d’une «génération flottante» (…) et son sort est largement considéré comme un échec du système”. La critique qui s’ensuit est tout aussi acerbe que le constat: “Une tradition éducative élitiste qui n’intègre pas les diplômés dans la vie professionnelle, un marché du travail rigide dans lequel il est difficile d’entrer, et un système fiscal qui fait qu’il est cher pour les entreprises d’embaucher des employés à temps plein, difficile et cher de les licencier.”

Afin de souligner toute l’ampleur de la détresse de la “génération perdue”, le New York Times présente des chiffres catastrophiques : le taux de chômage parmi les individus âgés de 15 à 24 ans est de 22 %, 42 % des jeunes employés occupent un emploi temporaire et 30 % un temps partiel. Un autre défaut mis en relief par le NYT : “Seulement 40 % des étudiants entrant à l’université obtiennent leur diplôme, le reste abandonne, formé à rien.”

Le journal se montre particulièrement sceptique quant aux perspectives de cette génération. Même un “changement structurel prend du temps, et offre peu de consolation pour ceux qui sont pris dans le piège de l’adolescence prolongée, avec des cycles de travail temporaire et le chômage.” Pour finir son article, le Times cite Olivia Blondel, une de ces jeunes désespérées, qui a dû partir à Londres pour trouver un emploi. “J’ai essayé 1001 fois avec le pôle emploi, mais ça n’a pas marché.”

La grande évasion des entrepreneurs

Les jeunes ne sont pas les seuls à partir, les entrepreneurs aussi, à en croire Bloomberg Businessweek. L’article intitulé “La France n’est plus sexy pour les entrepreneurs fuyant Hollande, les impôts” donne l’impression d’une véritable fuite collective des chefs d’entreprise, comme Jean-Emile Rosenblum, 34 ans, qui quitte le pays avec sa famille. “Avec tous les frais, les impôts et la pression sociale, la France ressemble plus à une vieille fille”, peste-t-il. Et le site enfonce le clou en citant Steve Horton, conseiller fiscal à Paris. “La France peut difficilement rivaliser maintenant avec Moscou, New York et d’autres capitales pour les travailleurs d’élite (…). La France a tué la poule aux œufs d’or.”

Mais c’est surtout les rumeurs d’une éventuelle nationalisation des activités en France du géant de l’acier en difficulté ArcelorMittal, qui ont provoqué une vague d’indignation chez les journalistes américains. “Le Président François Hollande a-t-il laissé le génie de la nationalisation sortir de la bouteille?”, se demande le New York Times tout en rappelant qu’en France, “le taux de chômage est supérieur à 10 pour cent, et (…) ‘intervention’ n’est pas un sale mot”. 

Dans un article de Bloomberg, des PDG français mettent en garde contre une telle mesure, qui dissuaderait les investissements étrangers: “C’est une arme atomique” ou encore “On devrait rappeler que nationalisation est expropriation”. Et le journal Forbes constate de façon consternée : « Nous avions d’abord supposé que le gouvernement français faisait simplement de la rhétorique, ce n’est plus le cas ».

Le Baltimore Sun se penche lui sur “Le malaise de la France avec le capitalisme” et livre un excellent résumé de tous les stéréotypes qui existent sur l’éthique de travail aux Etats-Unis et en France. Après avoir constaté que la France avait été de toute évidence “un allié plutôt peu fiable depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale”, Robert L. Ehrlich Jr, l’auteur de l’article, explique pourquoi l’Amérique tiendra toujours tête aux Français. “Aux Etats-Unis, la plupart des gens préconisent toujours une éthique de travail “à la force du poignet”. Cela englobe beaucoup de travail et de sacrifice. Le contraste avec la culture et l’économie françaises ne peut pas être plus évident. (…) De l’autre côté de l’océan, des taux d’imposition élevés soutiennent une bureaucratie gouvernementale gigantesque qui favorise la dépendance et contrôle un réseau de sécurité sociale tout-englobant. (…) La bureaucratie est trop grande. Le filet de sécurité trop confortable. Les syndicats trop puissants.” 

Burger King est de retour en France

Heureusement, il y a tout de même une bonne nouvelle sur le front de l’emploi. Le New York Times raconte le retour en France de la chaîne américaine de fast food Burger King, après 15 ans d’absence. “Des messages enthousiastes sur Twitter aux réflexions sociologiques dans le toujours très sérieux Nouvel Observateur, la France a célébré cette semaine, ou, dans certains cas, lamenté, la seconde venue du Whopper”, analyse le journal. “Le premier Burger King a ouvert sur les Champs Elysées en 1980, mais la restauration rapide était une notion étrangère à l’époque, et la franchise est partie en 1997”, rappelle le site Newser.

Pour le New York Times, la grande vague de rumeurs sur l’ouverture de deux points de vente à Marseille et en Champagne est l’expression “du rapport d’amour/haine de la France pour tout ce qui est américain. (…) Le buzz sur Burger King, cependant, est un indicateur que pour chaque Français qui dénonce l’américanisation de la culture française, un autre salue l’obsession du pays avec Americana, si celle-ci se présente sous la forme de la restauration rapide ou du film noir hollywoodien.” 

Pink Martini au Carnegie Hall

Pink Martini sera en concert le 14 décembre au prestigieux Carnegie Hall. Le groupe chantera des morceaux de son album de 2010 “Joy to the World”.
Devenus célèbres grâce à la chanson “Je ne veux pas travailler” issue de leur album “Sympathique” en 1997, les deux fondateurs de Pink Martini, Thomas Lauderdale et China Forbes, se sont rencontré en 1994 à Harvard. Les multiples influences culturelles et musicales du “petit orchestre ” de treize membres ont contribué à donner à ses chansons un son très cosmopolite, qui les rend reconnaissables entre mille.
En 2012, ils ont sorti deux albums: “A Retrospective” qui, comme son nom l’indique, revient sur leurs seize années d’existence, et “1969”, en collaboration avec la chanteuse japonaise Saori Yuki, dans la continuité de leur style musical, la “world music”.

Rentrer ou ne pas rentrer en France ? Telle est la question…

Vivre à New York était son rêve de toujours, « mais pas pour toujours ». Voilà pourquoi Inès, comptable parisienne, n’avait pas hésité à s’y envoler après avoir miraculeusement négocié une année sabbatique avec son patron.

Elle s’est sentie chez elle dès le pied posé sur les pavés de Madison Avenue et s’est fait des amis rapidement, pour la plupart américains. Son petit cœur a même chaviré pour Mike, un artiste peintre en devenir qui a été jusqu’à la présenter à ses parents vivant à Chicago. Tout devait bien aller au pays d’Inès mais le cinq du mois prochain sonne son retour en France. Elle est dans tous ses états, écartelée entre le devoir et le vouloir. Elle ne veut plus rentrer à Paris alors qu’elle le devrait. Elle aime sa culture, sa famille et ses amis, mais cela ne l’empêche pas de redouter d’être trop différente des autres lorsqu’elle reviendra au pays. « Là-bas, j’ai mon avenir pépère tracé d’office. Ici, j’ai découvert la sensation libératoire de marcher sur le fil du rasoir avec un temps d’avance sur le reste du monde ». Inès laisse son imagination prendre les rênes de sa vie, avec des « je veux ». Hélas, elle s’autocensure rapidement, à coups de « je dois ». Pas de permis de travail, pas de contacts professionnels, la langue anglaise tout juste maitrisée, « aidez-moi Nicolas, il faut que je m’arrête de rêver ». Ça tombe mal, faire rêver est mon métier.

Elle me parle de son job qui l’attend. Inès connaît ses qualités. Elle voit tout plus vite que ses collègues, son patron est élogieux à son sujet mais cela ne suffit plus à la rendre heureuse. Elle n’est pas à sa place, elle en est convaincue maintenant qu’elle a trouvé la sienne à Manhattan. Elle sent qu’il est temps de voler de ses propres ailes afin d’exprimer sa vision sur le monde, « mais comment faire à trente et un ans ? ». Elle avait tout prévu, monter les échelons de sa compagnie un à un jusqu’à devenir calife à la place du calife. Ce maudit voyage à New York a tout chamboulé. Elle se retrouve bloquée, paralysée, incapable de sauter dans sa nouvelle vie.

Inès va dans tous les sens. Sans la calmer, notre travail ne peut pas être efficace. Pour cela, je lui impose de rester dans le domaine du vouloir. Que voulez-vous vraiment qu’il se passe dans votre vie ? Long silence qui en dit long sur la difficulté d’une question pourtant simple à comprendre. Faire totale abstraction du domaine du devoir est tellement à contre-courant de ce que l’on nous a enseigné. « Je désire rester ici, mais je suis terrifiée à l’idée de faire le mauvais choix et de dire adieu pour de bon à la France». C’est un fait, sa vie d’avant n’a pas l’originalité de sa façon de penser d’aujourd’hui. « J’ai besoin d’aide car je n’arrive pas à prendre de décision, celle où j’aurai le sentiment d’utiliser mes facultés à 100% sans jouer un jeu qui ne me ressemble plus ». Qu’est-ce qui vous en empêche ? « C’est moi, c’est évident. Il y a une partie de moi, très française, qui se demande ce que je dois faire avant tout, alors que l’autre, américaine, ne pense qu’à ce qu’elle veut faire. Autant c’est bien de partir à l’aventure, je ne veux pas non plus faire n’importe quoi. C’est donc une lutte constante et épuisante entre l’Inès du vouloir qui frappe à la porte de sa nouvelle vie et l’Inès du devoir qui refuse de lui ouvrir. Qui doit l’emporter ? Au secours, je n’arrive pas à me décider ».

Nous sommes tous identiques. Dès que l’on a vraiment envie de quelque chose qui perturbe notre train-train quotidien, on fait de notre mieux pour se mettre des bâtons dans les roues, au lieu de se libérer et d’imaginer ce à quoi demain pourrait ressembler. Dans le cas d’Inès, elle cherche tous les épouvantails possibles pour s’empêcher d’aller vers ses désirs. « Dire adieu à la France » est le type même de frein qui ne rime à rien, mais qui marche à chaque coup. Elle oppose son monde du vouloir à son monde du devoir, « c’est comme-ci ou c’est comme ça », alors que le secret pour résoudre son dilemme est de faire vivre ces deux mondes en parfaite harmonie. « Mais comment ?», me demande-t-elle sur un ton brusque qui prouve sa frustration. En sachant mélanger la bonne dose de devoir et de vouloir en fonction d’une situation donnée.

Le temps presse pour Inès. Je la coache en l’abreuvant de questions sur les réelles motivations qui la poussent à rester ici. Ses réponses démontrent une réelle envie. C’est évident, elle a besoin de tenter l’expérience. Avant de prendre une action drastique, je fais généralement patienter mon client. Cette fois-ci, je fais l’inverse en la mettant devant le fait accompli. Elle n’a pas le choix, son cabinet comptable s’impatiente. Si elle retourne à Paris à la fin du mois prochain, elle ne reviendra sûrement jamais à Manhattan. Elle est d’accord et ose enfin s’avouer que quitter son job est inéluctable. Malgré la peur, elle se sent légère. Je me retrouve alors avec un peu de place pour la faire travailler sur la réalité de sa nouvelle existence. Je lui demande de s’imposer une date limite pour son projet de vie new-yorkais, « un an me suffira amplement pour déterminer si je suis dans le vrai ou non ». Cela me parait raisonnable. Je l’aide ensuite à découvrir que si son rêve est un échec et qu’elle doit rentrer en France, elle retrouvera le même genre de job facilement, « en deux-trois mois, maximum ». Elle admet aussi que sa crainte de dire adieu à son pays, à sa famille et à ses amis proches n’a plus lieu d’être puisqu’ils font déjà des plans pour venir la voir à New York, « j’ai même l’impression que la distance entre nous va resserrer nos liens ». Son monde du devoir est donc plutôt rassurant. « En fin de compte, j’ai une année entière devant moi pour vivre à fond mon monde du vouloir. Autant commencer dès maintenant ». Sa lettre de démission est partie le lendemain de notre discussion. De séance en séance, je l’ai aidée à mettre au clair ses attentes et ses aspirations de vie. Elle a appris à se connaitre, à arrêter de se juger en négatif et à s’aimer. Elle a pris conscience que l’Inès du devoir et l’Inès du vouloir peuvent cohabiter sans se bagarrer. On avance mieux en temps de paix.

Elle est à la mi-parcours de son expérience et nous n’avons plus besoin de travailler ensemble. Elle n’est pas encore certaine de ce qu’elle fera dans six mois, mais elle ne s’angoisse plus comme avant lorsqu’elle se posait inlassablement des questions sans réponses. Inès sait s’auto-coacher. «C’est en vivant pleinement ce que je veux faire aujourd’hui que je découvrirai ce que je dois faire demain». Dont acte.

Un défilé de stars attendu aux premières Francofolies de New York

Le projet de Francofolies à New York se précise. La première édition new-yorkaise du célèbre festival mettra en scène plusieurs grands noms de la chanson française et américaine comme Julien Clerc, Catherine Ringer, Jean-Louis Aubert, Patricia Kaas, mais aussi Seal, Liza Minelli, Beth Ditto et Scarlett Johansson lors d’une grande soirée-hommage à Edith Piaf, le 21 septembre 2013.

Trois autres soirées seront consacrées à la promotion des jeunes talents français, une autre à la scène électro. Les Francos Juniors, des concerts pour le jeune public dont les Francofolies ont fait l’une de leurs marques de fabrique, seront également de l’aventure, indique l’AFP.

Jadis Maurice Chevalier, Edith Piaf, Aznavour réussissaient bien à conquérir l’Amérique. Je voudrais qu’on arrive progressivement à faire renaître la langue française dans la musique américaine“, raconte Gérard Pont, directeur du festival, à l’Agence France-Presse.

Annoncé lors des dernières Francofolies de La Rochelle, en juillet, le projet veut célébrer Edith Piaf, cinquante ans après sa disparition. La soirée Piaf du 21 septembre sera retransmise sur France 2.

L’idée d’exporter les Francos à New York, c’est de la mégalomanie, le goût du risque, un défi. C’est aussi l’idée double de faire valoir notre patrimoine et nos jeunes talents aux Américains“, ajoute M. Pont.

French accent et airs africains au Plaza

“Les Américains me demandent toujours pourquoi j’aime tant les Français, mais c’est parce qu’ils m’aiment!” Le journaliste Charlie Rose, grand francophile, avait donc une fois de plus été sollicité pour ces agapes franco-américaines, chargé de présenter à Thierry Breton, ancien ministre français des Finances (2005-2007) et PDG d’Atos, le “Pilier d’Or”, remis chaque d’année à une personnalité du monde des affaires par le Fiaf (French Institute-Alliance Français).
Mais c’est l’autre récipendiaire de la soirée, la chanteuse béninoise Angélique Kidjo, qui a mis la salle debout, en choisissant de chanter plutôt que de prononcer un discours. L’actrice Vanessa Redgrave, autre grande francophile, lui avait auparavant remis le Trophée des Arts 2012, soulignant son engagement militant pour les enfants d’Afrique, et notamment la lutte contre l’excision.
La soirée qui a réuni quelque 400 personnes, dont l’écrivain Tom Wolfe, ou l’ambassadeur de France François Delattre, aura permis au Fiaf de lever quelque 900.000 dollars.

Gad Elmaleh ouvre "In French With English Subtitles"

François Delattre aurait dû venir sans costard: Gad Elmaleh lui en a taillé un beau vendredi soir, en ouverture du festival de films français “In French With English Subtitles” au Florence Gould Hall.

Lors d’une session de questions-réponses avec le public, à l’issue de la projection de son dernier film “Un bonheur n’arrive jamais seul” avec Sophie Marceau, le comédien s’est lancé dans une tirade humoristique sur l’absence de l’ambassadeur. Au plus grand plaisir du public. Venu en début de soirée prononcer une allocution, M. Delattre n’est pas resté pour le film car il devait se rendre au gala du French Institute Alliance Française (FIAF), qui avait lieu au même moment au Plaza Hotel avec Angélique Kidjo et Thierry Breton.

Où est l’ambassadeur? Ces types viennent au début et repartent. Ils viennent dans leur costume, parlent, font un discours, reçoivent les honneurs et ils partent. Ce n’est pas un jugement, a-t-il lancé à la salle hilare. C’est un film français… Le gars est parti… Je me sens abandonné. Il représente la France et il est parti. Et avec tous les impôts que nous payons… Il est en train de prendre un verre avec des strip-teaseuses dans le Meatpacking District!” 

La projection d'”Un bonheur n’arrive jamais seul” marquait le coup d’envoi de “In French With English Subtitles”, un festival fondé en 2009 par un groupe de femmes cinéphiles emmené par Catherine Laleuf.  Tout au long du week-end, les New-Yorkais pourront découvrir des réalisations françaises sous-titrées en anglais et participer à des Q&A avec les acteurs, producteurs et scénaristes des films montrés. Une partie des bénéfices du festival sera reversée à des associations caritatives.

Egalement sur scène vendredi au côté de Gad Elmaleh, le réalisateur d'”Un bonheur n’arrive jamais seul” James Huth et la co-scénariste Sonja Shillito ont raconté les coulisses du tournage. M. Huth, à qui l’on doit “Brice de Nice” et “Lucky Luke”, a provoqué un soupir de décéption de la part du public en annonçant que le film ne sera pas distribué aux Etats-Unis car il ne détient pas les droits américains sur les nombreuses musiques et chansons utilisées. « Nous avons pris beaucoup de classiques. Ils sont utilisables partout dans le monde sauf les Etats-Unis. Vous serez les seuls aux Etats-Unis à voir ce film ».

Le public a pu se consoler, lors du gala post-Q&A, autour de coupes de champagne et autres petits plats préparés par les chefs Jean-Louis Gerin, Claude  Godard et Jean-Louis Dumonet. Il fallait bien cela pour aider quelques invités à se remettre des blagues à répétition de Gad Elmaleh contre “François“, très apprécié au sein de la communauté française de New York, qu’il a servie comme consul général de 2004 à 2008. “S’il y a bien un ambassadeur qui reste jusqu’au bout des évènements, s’est exclamé l’un d’eux, c’est François Delattre“.

 

M 83 en concert à Oakland

Oakland accueille l’un des groupes français les plus populaires du moment aux Etats-Unis. M83, dont le nom vient de la galaxie M83, fera escale à l’Oracle Arena le 8 décembre dans le cadre la « Live 105 Not so Silent Night 2012 ».

Fondé en 2001 par Nicolas Fromageau et Anthony Gonzalez à Antibes, le groupe de musique électronique a signé plusieurs morceaux repris dans des films et séries américaines. Leur single Midnight City fut un succès énorme aux Etats-Unis, en France et surtout en Allemagne. Le dernier album du groupe installé à Los Angeles depuis 2011 s’intitule Hurry up, we’re dreaming (2011).

La programmation de la soirée comprend d’autres musiciens : Passion Pit,Tegan and Sara, GROUPLOVE, Imagine Dragons.

L'apartheid vu par trois photographes au SFMOMA

Le 1er décembre, le San Francisco MoMA inaugure une exposition sur l’Apartheid.

« South Africa in apartheid and after » explore, à travers le travail de trois photographes de renom – David Goldblatt, Ernest Cole et Billy Wonk – cette période noire de l’histoire de l’Afrique du Sud. Au total, quelque 120 clichés ont été rassemblés pour l’occasion.

Photographe sud-africain, David Goldblatt immortalise l’histoire de son pays depuis cinquante ans. Il est notamment connu pour avoir photographié le quotidien de la ville de Boksburg, une banlieue chic de Johannesburg, à la fin des années 70. Ernest Cole, un Sud-africain noir, a photographié l’autre côté du fossé racial. Son travail fut interdit en Afrique du Sud. Il fut même obligé de quitter le pays. Billy Wonk a, pour sa part, travaillé comme videur à Cape Town. Ses photographies montrent la mixité raciale qui existait dans les ports de la ville.

L’exposition est visible jusqu’au 5 mars 2013.