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Bloqués à New York, et pas mécontents de l'être

Il est midi ce mardi et le ciel est beaucoup trop gris. Mais hormis cette couleur plutôt inhabituelle à New York, la ville est en train de retrouver son énergie. Au revoir Sandy. A Times Square, poumon de la ville, les cafés se remplissent, les habitants et les touristes s’aèrent. Cela ressemble à un dimanche déguisé en mardi.

Atmosphère de bonne humeur, de flânerie, mais aussi d’angoisses et d’ennui : de nombreux touristes français sont bloqués. Isabelle et ses filles Joy et Manon font partie du contingent de Français coincés à l’hôtel Miford Plaza, sur la 45e, sans trop savoir ce qui les attend dans les jours à venir. Venues découvrir New York pour un week-end de quatre jours, elles se disent un peu déçues. « On vient de Bretagne donc la pluie ne nous gêne pas, on avait même un peu de mal à comprendre l’affolement général, tous ces gens qui dévalisaient les magasins… Puis hier, nous avons un peu paniqué, enfermées dans notre chambre d’hôtel », explique Isabelle.

Le mal est passé. Reste l’attente. Leur vol est censé décoller ce mardi soir à Newark, dans le New Jersey. « C’est impossible les routes sont bloquées », note Isabelle qui n’a pas réussi à joindre la compagnie -American Airlines, via Nouvelles frontières- mais qui a en revanche pu joindre son assurance, lui expliquant que « si je loupais mon vol, c’était pour ma pomme ». « C’est compliqué, je parle mal anglais, je ne sais pas trop comment joindre la compagnie, l’hôtel ne nous donne pas de renseignements… ». Isabelle constate, sans trop critiquer, elle se doute bien que la situation est complexe.

En attendant : shopping ! « Mais tout est fermé », déplorent les filles. « Pas d’inquiétude, c’est les Etats-Unis, Business is business », répond Isabelle, ça va rouvrir. C’est le cas, l’après-midi s’étire et les magasins ouvrent, se remplissent. Devant le Milford Plaza, Mahalia guette les Français afin de leur donner conseils et consignes. Elle est guide. « Mais depuis Sandy, je suis en charge de la logistique et accessoirement nounou et assistante sociale », ironise-t-elle. Elle est tenue par la compagnie qui l’embauche d’encadrer son groupe de Français dans cette « crise Sandy », à savoir de veiller à ce qu’ils aient une chambre d’hôtel, leur en trouver une autre si besoin, leur transmettre les informations fournies par la ville sur l’état des routes et des aéroports mais aussi les consignes. Par exemple : ne pas rester sous les arbres et ne pas aller se promener vers Wall Street afin de ne pas gêner les opérations en cours de pompage d’eau .

Mahalia estime que ce mardi est une journée d’attente, et que si pagaille il y a, elle commencera demain, quand les aéroports reprendront du service (éventuellement). Elle note que les touristes sont un peu plus « détendues » que lors de l’épisode du volcan islandais, en 2010. « C’est moins lointain, moins abstrait, les gens voient bien qu’il y a des dégâts, ça les rend plus tolérants. »

Ils sont tolérants, voire contents ! A quelques mètres de là, à côté de l’immense hôtel Mariott Marquise où des touristes campent ici et là sur la moquette épaisse, une famille lyonnaise étudie joyeusement la carte des risottos d’un restaurant italien. Ils sont venus voir leur fille, adolescente, apprentie danseuse dans un ballet new-yorkais. Ils sont censés repartir demain soir mais n’ont aucune idée de l’état de leur vol : « On n’a pas vérifié, on verra bien, ils ne nous ont pas contacté en tout cas… De toute façon, il y a pire dans la vie que d’être bloqué à New York ! », résument-ils avec le sourire. Une mère et sa fille, pretzel géant en main, passent par là, elle nous lancent en français, « L’ambiance est sympa, non ? Profitez en ! ».

Non loin, au Sofitel de Times Square, les 400 chambres sont occupées, et la réception ne cache pas que c’est un peu le bazar… Ceux qui devaient partir ne partent pas, d’autres ont fait des réservations en ligne alors que le système informatique, saturé, n’enregistrait plus rien ; et tout le monde se retrouve là ! Mais il y aussi des touristes qui patientent au calme (il faut dire qu’il y a pire comme endroit), Christophe et Maggy sont carrément de bonne humeur. Elle ne cache pas avoir eu très peur hier, alors elle se sent soulagée. Christophe hallucine complètement devant la couverture médiatique française et américaine, laissant entendre que 6 mètres d’eau les attendaient à la sortie de l’hôtel… « Ils font paniquer tout le monde ! ».

Eux se portent bien et comptent profiter de leur séjour rallongé de trois jours, jusqu’à jeudi si tout se passe bien. « Pour la petite histoire, on a gagné ce voyage grâce à RTL2, c’est notre anniversaire de mariage. Et sans vouloir faire de pub, la radio assure qu’ils ont une sorte de mini cellule de crise rien que pour nous ! », expliquent-ils. Quant à leur compagnie aérienne, la réputée cheap XL Airways, elle les tient au courant par texto au fil de la journée, ils ne se plaignent  pas. « On s’en souviendra ! », conclut Maggy. Oui, on s’en souviendra.

 

La French Academy ouvre ses portes à Jersey City

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Parce que la langue française suscite un intérêt particulier à Jersey City, la French Academy of Bilingual Culture ouvre un nouvel établissement à Jersey City, près de New York.

La French Academy propose des cours de français et des activités variées pour permettre à tous (enfants et adultes) d’apprendre la langue de Molière. À partir du 6 novembre, un programme “afterschool” pour les enfants de deux ans et demi et plus sera mis en place. Regroupés par tranche d’âge, les enfants pourront profiter d’activités extra-scolaires et de cours de français toute la semaine après l’école. Pour les tout petits de 18 à 30 mois, des classes d’éveil intitulées “Baby & Me” seront également proposées. De leur côté, les plus grands pourront assister à des cours de français, dispensés deux fois par semaine au sein de la French Academy.

Spécialisée dans l’apprentissage des langues, la French Academy of Bilingual Culture (French ABC) offre un programme d’enseignement à plein temps pour les enfants, de la maternelle à la 4ème. Son établissement de Jersey City sera son troisème, après ceux de New Milford et Morris Plains.

Selon le site de l’école, les “open house” prévus cette semaine sont reportés à une date ultérieure non précisée, en raison de l’ouragan Sandy. Les personnes intéressées sont priées de contacter l’organisme via son site (voir “infos pratiques” ci-dessus).

Armstrong a dupé tout le monde, sauf les Français

Revue de presse. « Aucune personne saine d’esprit n’aime donner raison aux Français. Mais cette fois-ci, on doit reconnaître qu’ils ont eu raison ».

L’aveu, déchirant, provient du magazine Forbes. Car les Français, une fois n’est pas coutume, ont eu raison. Raison sur la culpabilité de Lance Armstrong, dopé jusqu’à l’os. L’union cycliste internationale, l’UCI, a décidé de retirer au coureur texan ses sept victoires au Tour de France. Ce Madoff du la Petite reine est accusé d’avoir échafaudé un système méticuleux, extrêmement bien pensé, pour consommer des produits dopants tout en échappant aux contrôles. « Les Français ont été les plus grands détracteurs d’Armstrong, se souvient Cecilia Rodriguez, l’auteur de ce mea culpa. Et ils ont depuis longtemps remis en question ses victoires ».

Pour nous autres, pauvres Gaulois, habitués à être moqués pour notre fâcheuse tendance à donner des leçons, cet aveu est délicieux.  « A l’époque, le ressentiment paraissait purement nationaliste, car (Lance Armstrong, ndlr) était Américain. Si les autorités anti-dopage ne trouvaient rien ou ne confirmaient pas les accusations à l’époque, c’est simplement parce qu’il devait être le plus grand athlète de tous les temps. Pour ma part, cela voulait juste dire que les Français étaient jaloux. Mauvais joueurs, même », se rappelle la journaliste, se souvenant même des titres anti-Armstrong dans la presse française.

Mauvais joueurs, jaloux, cyniques, donneurs de leçon : en tout cas les Frenchies avaient vu juste. Mais Cecila Rodriguez nous demande tout de même de ne pas (re)prendre la grosse tête. Pour elle, c’est l’ensemble du Tour de France qui est entaché par la chute du frondeur. Il lui faudra beaucoup de temps et d’effort pour remonter la côte. « Retirer ses titres à Armstrong laisse le Tour de France en lambeaux », écrit-elle. Le site d’information The Christian Science Monitor, dans un article consacré à la révélation la semaine dernière du tracé du Tour 2013, parle aussi de « malaise » et estime que « le Tour de France veut désespérément se débarrasser d’un scandale ».

Moins de Bible contre les homos

Le magazine Vice s’intéresse quant à lui aux mobilisations contre le mariage pour tous en France. Alex McQuillan dresse une comparaison entre les arguments avancés par les anti dans l’Hexagone et aux Etats-Unis. Selon lui, le débat français serait moins teinté de religion, notant que nous autres Français sommes moins enclins à “brandir la Bible”  pour manifester notre opposition contre le mariage des gays que nos amis yankees.

Le journaliste s’appuie sur une récente manifestation anti-mariage à Toulouse, à laquelle ont participé 200 personnes, pour étayer son propos. Selon lui « la république française a été fondée sur les idées d’égalité et de laïcité, soit l’absence totale de religion dans les affaires gouvernementales ». Drôle d’idée, cette laïcité, semble dire l’auteur. “En France, on a des grands groupes de personnes qui soutiennent des droits civiques non pas avec des arguments religieux, mais avec la science, la sociologie et une rationalité froide ».

La bonne approche ? Alex McQuillan n’en est pas convaincu. Il y voit “un bouclier pour protéger ceux qui sont étroit d’esprit  et ceux qui ont des préjugés“. “D’une certaine manière, pousuit-il, les manifestants anti-gay aux Etats-Unis ont l’avantage de pouvoir utiliser leur religion comme une justification incontestable de leur philosophie intolérante ; les opposants en France n’ont pas ce luxe. Ils  doivent adopter un raisonnement». Diable, serait-on tenté de dire.

Egalité des sexes, la France est un cancre

Il n’y a pas que Vice qui parle d’inégalités. Le Washington Post  se demande, un brin provocateur, « pourquoi les femmes françaises sont-elles aussi peu égales aux hommes ? ». « Alors que l’Europe de l’Est tend à être de loin le meilleur endroit au monde pour les femmes, un des pays européens les plus progressistes est, surprise, loin derrière: la France ».

Pour épingler notre beau pays, le quotidien s’appuie sur une étude du World Economic Forum, qui place la France en 57e position en termes d’égalité des sexes, « loin derrière la plupart des pays de l’Est européen, et la Mongolie ». Place des femmes en politique, santé, éducation : tout y passe. Mais c’est surtout sur les salaires que la France brille. Selon l’étude, elle serait le pire pays au monde dans ce domaine là. Rien que ça.

Mais pourquoi un aussi mauvais rang ? Le Washington Post répond en posant une question assassine. Citant la très généreuse politique nataliste française, qui remonte à la fin du XIXe siècle, il se demande « est-il possible que ce qui fait que la France est inhabituellement généreuse envers les femmes est aussi ce qui fait qu’elle est aussi dure envers elles ? ». Autrement dit, si les femmes étaient moins prises en charge par l’Etat, seraient-elles plus présentes dans les cercles d’influence, voire mieux payées? « Le miracle français s’accompagne de coûts significatifs, , juge le quotidien, et relègue les femmes dans des fonctions biologiques plutôt que sociales ».

"C'est arrivé d'un coup": les Français de New York face à Sandy

Sandy s’éloigne, New York se réveille. Rues quasi-désertes, transports bloqués, arbres déracinés : les New-Yorkais vivant dans les zones les plus touchées par l’ouragan doivent s’habituer à voir leur quartier plongé dans un état de quasi-désolation.

« L’an dernier, je n’avais pas pris Irène au sérieux donc je n’ai pas évacué pour Sandy avant la montée des eaux », souligne une Française qui habite dans l’ouest de Chelsea, une zone touchée par la montée des eaux. Nous n’avons plus d’électricité depuis hier soir. Il y a des échafaudages par terre ».

« C’est arrivé d’un coup »

Pour les Français de New York comme pour les autres habitants de la ville, l’heure est au constat des dégâts. Dans la ville de l’abondance, ils doivent soudain se contenter de peu. Certains n’ont plus d’électricité, d’autres ont perdu l’eau courante. D’autres encore ont fait partie des 375.000 personnes évacuées, montée des eaux oblige.

Sur la page Facebook de French Morning, les messages rassurants et de soutien se sont succédé mardi martin, certains lecteurs souhaitant « bon courage » à toutes les personnes affectées. A Hoboken, sur l’autre rive de l’Hudson, une internaute a écrit qu’il y avait « beaucoup, beaucoup d’eau ». « C’est arrivé d’un coup ».

Contacté mardi matin, Tristan de Terves, Français d’Harlem, indique que les rues locales sont « sans dessus dessous », mais que le quartier n’a pas beaucoup souffert. « Nous n’avons pas eu beaucoup de dommages. Nous avons été bien prévenus par les autorités de la ville qui ont dit : « Ne soyez pas dans les rues. C’est la vraie tempête ».

Mobilisation

En France, la destruction causée par l’ouragan Sandy a fait l’ouverture des JT des chaînes d’information en continu. Air France et les autres compagnies aériennes ont reporté tous les vols en provenance et à destination de la côte Est. Seul un vol à destination de Boston a pu décoller de Roissy Charles de Gaulle à 16h heure française.

Dans un communiqué publié sur son site, Corinne Narassiguin, députée des Français d’Amérique du Nord, qui a quitté les Etats-Unis dans la nuit de dimanche à lundi, a tenu à faire part de sa solidarité. « Etre un témoin lointain de cette catastrophe m’est particulièrement pénible», dit-elle, en rendant hommage aux treize personnes tuées par l’ouragan aux Etats-Unis et aux 51 personnes mortes en Haïti.  Je souhaite exprimer tout mon soutien aux habitants frappés par cette catastrophe naturelle ».

Dès dimanche, le consulat général de France à New York a mis en ligne une page de renseignements et de consignes de sécurité destinée aux ressortissants français (voyageurs et résidants) présents dans la circonscription. La page comporte notamment des options de logement pour les touristes affectés par les annulations de vol ainsi qu’un numéro à composer en cas d’urgence. L’Ambassade de France dispose également d’une page d’information sur Sandy invitant les internautes à se rendre sur le site de leur consulat pour se renseigner sur les procédures d’urgence.

En attendant le retour à la normale, certains s’occupent comme ils peuvent. “On est resté cloîtrés chez nous mais comme on a eu Internet jusqu’à tard, on en a profité pour bosser et trier nos ordinateurs, raconte Camille, une Française enceinte qui habite avec son mari Baptiste à Williamsburg. On s’informait en direct sur les sites d’infos et réseaux sociaux des événements en direct. On a rassuré nos familles aussi. »

Marie Toré, 31 ans, habite dans le Lower East Side: “Je n’ai plus d’électricité depuis 24 heures et peu de contact avec ma famille. En France, ils s’inquiètent beaucoup et je ne suis pas en mesure de leur donner des nouvelles. J’ai essayé de sortir de l’immeuble mais il fallait limite une combinaison de plongée pour traverser la rue ! Pour l’instant, on nous a dit d’attendre, on attend.

Propos recueillis par Ghalia Kadiri, Iris Deroeux et Alexis Buisson

Les Américains, plus "climato-sceptiques" que les Français

Alors que Sandy s’éloigne de New York, la question sera sans doute posée: faut-il voir dans « Frankenstorm » une conséquence du dérèglement climatique ?

En tout cas, l’ouragan a frappé la côte Est d’un pays qui reste relativement sceptique par rapport à la réalité du changement climatique. Selon un récent sondage d’opinion, réalisé par l’assureur Axa et l’institut Ipsos dans treize pays, 24% des Américains ont l’impression que le climat n’a « pas du tout » ou « pas vraiment » changé au cours des 20 dernières années, contre 17% des Français sondés. Au  total, 11% des individus interrogés dans le monde considèrent que le climat n’a « pas » ou a peu changé ces deux dernières décennies.

Français et Américains sont cependant à quasi-égalité quand on leur demande si le changement climatique a été scientifiquement prouvé : les premiers sont 69% à répondre qu’il l’a été contre 65% chez les seconds. Mais ils divergent fortement quand on leur soumet la proposition que le changement climatique est causé par des facteurs humains : 81% des Français sont d’accord avec cette affirmation, contre 58% des Américains.

Les Stones fêtent leurs 50 ans à Newark

Ils sont chauds, archi-chauds. Il y a cinquante ans, les Rolling Stones se formaient. Aujourd’hui, ils remontent sur scène pour une série de concerts exceptionnels de part et d’autre de l’Atlantique.

Après Paris et Londres, les “papy-chanteurs” seront à Newark les 13 et 15 décembre pour faire chanter leurs fans.  Pensez à prendre vos billets dès maintenant car le public promet d’être au rendez-vous. Mick Jagger, Keith Richards, Charlie Watts et Ronnie Wood prévoient en effet de servir à leurs inconditionnels leurs plus grands tubes, dont « Gimme Shelter », « Paint It Black », « Jumping Jack Flash », « Tumbling Dice » et « d’autres surprises » selon le communiqué de l’événement. En novembre, le groupe prévoit de sortir une compilation de 50 ans de hits dans un album intitulé « GRRR! ». Celui-ci comprendra également deux nouvelles chansons enregistrées à  Paris.

C’est la première fois que le groupe se reforme depuis 2007 et son concert d’anthologie à l’O2 Arena de Londres.

"Huis clos" en VF

Pas de feu, pas de torture, pas de bourreau, pas de diable. Et pourtant, c’est l’enfer.

C’est un véritable cauchemar mental que Jean-Paul Sartre a conçu pour les personnages de sa fameuse pièce de théâtre de 1944 Huis clos. Le journaliste Garcin, l’employée des Postes Inès et la riche mondaine Estelle sont tous accueillis dans une salle, simple, dépouillée, par un garçon. En attendant qu’il se passe quelque chose, ils réalisent au fur et à mesure qu’ils se trouvent déjà en enfer. La logique panoptique de la situation, où les protagonistes sont constamment observés, exposés et confrontés aux autres, amène un personnage à prononcer la conclusion célèbre : “L’enfer, c’est les autres.” 

Du 14 au 18 novembre, Huis clos sera montrée en français au 45th Street Theatre à quelques pas de Times Square. La pièce de théâtre, mise en scène par Roxane Revon, sera jouée par les acteurs français Brice Baillié, ISIS, Roxane Revon et Charlotte Hammel.

Danièle Thomas Easton: Franco-américaine, socialiste et démocrate

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En partenariat avec RTL. Danièle  est un pilier de la communauté française de Philadelphie où elle vit depuis 1978. Démocrate aux Etats-Unis, socialiste en France, elle s’inquiète d’une victoire républicaine le 6 novembre.

Chaque matin, elle commence par lire religieusement le New York Times. Puis elle jette un œil à la presse française, « car elle est toujours plus optimiste sur les chances de victoire d’Obama », glisse-t-elle avec humour. Ainsi Danièle Thomas Easton suit la campagne électorale pour les élections présidentielles et législatives du 6 novembre, sans trop s’attarder sur les apparitions publiques des candidats démocrates et républicains, « donnant l’impression qu’il s’agit d’opérations de relations publiques et non de politique, cela me gène », explique-t-elle dans un français châtié.

Danièle Thomas Easton a 65 ans, dont trente-quatre passés à Philadelphie. Originaire du nord de la France, elle y arrive pour des raisons professionnelles, comme directrice adjointe d’une société de développement économique. Elle reste pour des raisons sentimentales. Mariée, accédant à la double-nationalité, elle adopte la ville. Et lui donne une touche française. Danièle Thomas Easton se retrouve au cœur de tout projet local franco-américain : la création de la Chambre de commerce, d’une école française internationale, elle est nommée consule de France à Philadelphie en 1996 et le reste jusqu’à 2005… Danièle Thomas Easton est à la fois française et américaine, concernée par la vie politique des deux pays.

Elle se souvient d’ailleurs avec joie du moment où elle eut le droit de vote aux Etats-Unis, « je pouvais enfin participer à la vie politique et oser la critique ». Cela fait vingt-cinq ans et son vote est resté invariablement démocrate. « Je soutiens Barack Obama en 2012, même si je suis un peu moins enthousiaste qu’en 2008. On l’attendait comme le messie, il est bien normal d’être déçus… » 

Cette année, Danièle Thomas Easton est surtout inquiète. Au point d’aller donner un coup de main au parti démocrate en allant discuter avec les passants dans le centre-ville de Philadelphie pour s’assurer qu’ils sont bien inscrits sur les listes électorales. « Le prochain président pourrait avoir à nommer un ou deux juges à la Cour suprême. Si Mitt Romney l’emporte, c’est le début de la fin », estime-t-elle. Danièle Thomas Easton craint la nomination à vie de 2 juges se définissant comme « conservateurs », quand la plus haute juridiction des Etats-Unis en compte déjà cinq sur neuf membres. Ce scénario n’est pas pour demain : des juges en fonction doivent d’abord se retirer ou décéder. Mais c’est une inquiétude souvent exprimée par les démocrates.

Danièle Thomas Easton évoque en outre une vision du monde républicaine qu’elle ne comprend plus, une division entre les partis qui n’a jamais été aussi grande, « un chacun pour soi assumé des républicains » qui la met mal à l’aise. Elle estime pour cette raison que ses rares conversations politiques avec des « connaissances » républicaines ne sont « pas très agréables » et à éviter. Voter démocrate relève presque de la posture philosophique pour Danièle Thomas Easton, tout comme son vote socialiste en France. « Les mêmes principes guident mon vote : une certaine vision de l’interventionnisme d’Etat, se préoccupant de l’éducation et de la santé », explique-t-elle.

Sur cette France socialiste, les amis démocrates de Danièle Thomas Easton ont beaucoup de questions. « Ils sont sidérés quand ils découvrent notre système public de crèches et d’écoles, certes imparfait mais bien réel. Ils se disent que, oui, les Français payent des impôts mais qu’ils ont une véritable qualité de vie en retour. » Et Danièle Thomas Easton de conclure, « ils se demandent bien de quoi nous nous plaignons ».

Carreau sur Barack Obama

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En partenariat avec RTL. Nerveux, Jean Rolland fait claquer ses boules de pétanque l’une contre l’autre.

Sous le soleil de Boca Raton (Floride), la partie est serrée. Autant que l’élection. Mais Jean Rolland est plus confiant qu’en 2008. Il y a quatre ans, certains de ses amis républicains s’étaient laissés séduire par la « perspective d’un président noir » explique-t-il, dans un français  encore teinté d’accent pied noir après 47 ans sur le sol américain. Aujourd’hui, « ils me confient les uns après les autres qu’ils ont commis une grave erreur ».

Républicain de toujours, Jean Rolland est un militant anti-Obama de la première heure. Il dresse aujourd’hui un réquisitoire désordonné du mandat qui s’achève : la gestion de la dette, l’affaire Solyndra (la société de panneaux solaires subventionnée qui a fait faillite), Obamacare, la fiscalité. Selon lui, ce qui a été fait depuis quatre ans « détruit l’Amérique, qui devient chaque jour un peu plus socialiste ». Le président américain n’a-t-il pas hérité d’une situation exceptionnellement peu enviable ? « Il peut blâmer Bush mais passé un an, il faut se blâmer soi-même ! réplique-t-il. La vérité, c’est qu’Obama est un orgueilleux qui est fier de lui-même mais pas de l’Amérique ».

Jean Rolland a fui Alger, sa ville natale, en 1956. « Sans s’arrêter en France », il a émigré au Canada avant de rejoindre la Floride en 1965. Il a gardé un lien ténu avec la France. Deux semaines par an : « Au-delà, je n’y arrive pas ». D’abord restaurateur, il s’est reconverti dans l’immobilier auquel il se consacre encore entre les parties de pétanque du mercredi et du dimanche : « A chaque fois que le président est démocrate, j’ai remarqué que mes affaires ne tournent plus ».

Le président du club de Boca Raton compte donc sur Mitt Romney, un « bon gars qui a sauvé des entreprises » et Paul Ryan qui « connait bien ses dossiers », pour redresser ses affaires et le pays. Et pour que « l’Amérique arrête de s’excuser et de se faire marcher sur les pieds ». Jean Rolland est persuadé que Romney l’emportera haut la main et sera un très bon président. De toute façon, conclut-il en relançant le cochonnet, « pour faire mieux qu’Obama, ce n’est pas bien difficile ».

Sandy: le consulat publie des consignes de sécurité

Français du Tri-State, préparez vous à accueillir Sandy. Le consulat général de France met en ligne des consignes de sécurité destinées aux ressortissants français de la région pour les aider à faire face au passage du cyclone Sandy, lundi.

Cette page s’adresse aussi bien aux résidents qu’aux voyageurs. Elle comporte des informations utiles sur les options d’hébergement en cas de report de vol, ou encore des liens vers les bulletins météo de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et le site de la MTA, gestionnaire des transports new-yorkais.

En cas d’urgence, le consulat demande aux ressortissants français de composer le 212 606 3600 et conseille “fortement” de reporter tout déplacement prévu au consulat lundi, mardi ou mercredi, “tout particulièrement si vous devez entreprendre un trajet à plus de 30 minutes de distance de nos locaux“.

Concert d'Electric Guest, le plus français des groupes californiens

Après le carton de leur tube “This Head I Hold” en janvier, Electric Guest terminera sa tournée internationale en beauté, au The Independent de San Francisco, le 2 novembre.

Quatre musiciens de Los Angeles qui ne peuvent pas choisir entre le rock pop et la musique électronique, voilà de qui est composé Electric Guest. Formé en 2005 en Californie, Asa Taccone (chant), Matthew Compton (batterie), Todd Dahlhoff (basse) et son frère Tory Dahlhoff (guitare, clavier) ont enflammé le public français cet été. Ils ont participé notamment aux Eurockéennes de Belfort, le festival We Love Green de Neuilly-sur-Seine et ont assuré la première partie du Charlotte Gainsbourg – parmi ses inspirations, le groupe cite le papa Serge. Cela fait maintenant un mois que le groupe a regagné les “States” dans le cadre de leur tournée.

Malgré son succès international, Electric Guest n’a produit qu’un seul album, “Mondo”.

A la Galerie Carte Blanche, c'est photo pour tous

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Fin novembre 2011, Gwen Lafage ouvrait la Galerie Carte Blanche sur Valencia Street dans le quartier artistique et bobo de Mission. Elle faisait un pari un peu fou: celui de démocratiser la photographie d’art.

Le principe : effectuer une sélection de photos et les imprimer en quantité limitée afin de pouvoir les offrir à des prix abordables. « J’ai toujours été intéressée par l’image en général et la créativité – d’où mes années « pub » à Paris, déclare Gwen Lafage. Mon intérêt pour la photo s’est développé assez tard à la suite d’un voyage autour du monde entre 2007 et 2008. Au retour, c’était devenu une passion qui n’a jamais cessé de grandir. C’est même devenu une obsession! »

La Bay lui permet d’assouvir cette obsession. Elle cherche des artistes, démarre un site d’achat de photographies en ligne tout en cherchant le lieu qui allait devenir quelques mois plus tard la Galerie Carte Blanche. « L’accueil que j’ai reçu ici a été un vrai moteur!  Nous sommes dans un quartier artistique bouillonnant», ajoute Gwen Lafage.

La prochaine exposition, California Dreamin’, qui ouvre ses portes le 26 octobre, est celle d’un photographe français qui a travaillé sur le thème de la Californie, saisissant grâce à son appareil les paysages sublimes de l’Etat. L’artiste, Guillaume Grasset, n’avait que 20 ans quand il a quitté la France pour vivre son rêve américain. Un beau parcours l’attendait. Après avoir fait ses gammes auprès de photographes reconnus de Los Angeles, il se lance en solo et expose à son tour son travail.

Outre les expositions d’artistes internationaux, la Galerie est un espace de travail, d’ateliers et de conférences, ainsi qu’une librairie. Chaque mois y sont organisées des dédicaces de livres. « Si Carte Blanche est devenue une évidence en arrivant à San Francisco et qu’elle est totalement à l’image de cette ville et de ses habitants, cela ne veut pas dire que le concept ne va pas voyager. Pourquoi pas un jour une galerie Carte Blanche à Los Angeles, New York ou même Rio ? », dit Gwen Lafage en souriant au milieu des photos de ses artistes.