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Un Français et un Québécois photographient la "Dead Zone"

Ils habitent au coeur de la “Dead Zone”, ce Manhattan sous la 42e rue en grande partie privé d’électricité et d’eau courante.
Nicolas Grisouard le Français d’Auxerre et Louis-Philippe Nadeau le Québécois sont tous les deux en post-doc à l’Institut Courant de NYU. Après Sandy, ils ont sillonné de jour et de nuit le sud de Manhattan pour en immortaliser les quartiers fantomatiques. Gramercy, SoHo, Battery Park: ils ont voulu partager leurs photos avec les lecteurs de French Morning.
M. Grisouard a pris les photos de jour, M. Nadeau celles de nuit.
 

Couple gay, "rancher" et sans papiers: notre voyage pré-électoral au cœur du Texas

Le Texas ressemble plus au reste des Etats-Unis qu’on ne le croit. Des forêts de cyprès de l’Est aux déserts de l’Ouest, et de la vallée du Rio Grande aux plaines du Nord, le Lone Star State est une synthèse du pays. Aux accents sudistes, certes.

C’est vrai sur le plan géographique, mais aussi sociologique. Depuis le démarrage du projet Texas Families avec ma consœur, la journaliste Mélinda Trochu, le 15 octobre dernier, nous avons interviewé toutes sortes de familles dans ce grand Etat de plus de 25 millions d’habitants : des pauvres, des riches, des ruraux, des urbains, des jeunes, des moins jeunes, des Hispaniques, des Blancs, des Noirs… Et bien profité de l’hospitalité sudiste !

En effet, le concept de ce reportage au long cours financé par un campagne de crowdfunding est de rencontrer une famille différente, dans une ville différente, chaque jour, et de passer la soirée avec elle, si possible autour d’un repas, afin de découvrir son parcours, son quotidien et ainsi toucher du doigt les thèmes de campagne. Nous avons rencontré quelques difficultés ici et . Mais deux jeunes femmes françaises sont presque toujours bien accueillies, même s’il est parfois difficile d’ouvrir sa porte à des inconnues. Et discuter pendant quelques heures mène à de vrais échanges, dans lesquels on découvre des détails insoupçonnés, mais où l’on donne aussi, en racontant comment ça se passe en France et en invitant nos interviewés à visiter nos contrées.

A Austin, avec la famille de Carl Blyth, recomposée autour d’un couple gay, nous avons parlé du mariage homosexuel. Après avoir fait un saut par la première Maison Blanche texane, celle de Lyndon B. Johnson (le seul Président démocrate originaire du Texas), nous avons mesuré le recul de l’activité agricole à Bandera, l’autoproclamée « capitale des cowboys », en interviewant un rancher dresseur d’animaux exotiques pour l’industrie du cinéma, Bill Rivers. A San Antonio, la septième ville du pays, nous avons constaté la misère dans laquelle vivent les personnes dépendant des allocations, comme les Valdez, une famille au sein de laquelle les deux parents ont le statut d’adulte handicapé. Etc.

Les différences entre la France et les Etats-Unis étant importantes, les discussions sur l’avortement ou la peine de mort par exemple soulignent le fossé qui sépare parfois les deux côtés de l’Atlantique. Mais les rencontres que nous faisons sur la route, par exemple avec un officier de libération conditionnelle à Huntsville ou un étudiant sans papiers militant pour les droits des migrants nous permettent de mieux comprendre le point de vue de nos interviewés.

« Le Texas change »

Texas Families permet aussi de mesurer la complexité des motivations du vote. Leurs choix ne se liront pas dans les résultats nationaux. Mais le Lone Star State compte des jeunes progressistes et des Républicains qui préfèreront Obama pour le scrutin national. Comme le constate un candidat à la législative, « le Texas change ». Il y a peu de chances qu’il devienne démocrate dans six ans comme le prédit Neil Burns. Mais les mutations sont indéniables.

A part la vallée du Rio Grande, qui fonctionne plus comme le Mexique, ce qui frappe, c’est la solitude des personnes que nous interviewons. Cynthia Rogers entretient des liens épisodiques avec sa famille, ne parle pas à ses voisins. Les Ellis ont coupé les ponts avec certains de leurs proches.

Et le fossé se creuse entre les différentes classes sociales. Comme le regrette María López, une femme de ménage s’étant récemment mise en grève pendant un mois à Houston pour conserver ses maigres avantages sociaux et une augmentation d’un dollar sur quatre ans, « les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres ».

Dominique Tougne, électeur indécis chez Obama

La bonne cuisine le passionne plus que la politique, à raison. Dominique Tougne est chef et il a dédié une bonne partie de sa vie à la cuisine française.

Originaire du Sud ouest, ayant grandi en Alsace, il travaille pendant quinze ans dans des restaurants parisiens avant d’avoir tellement ras-le-bol de la capitale qu’il devient impératif pour lui de partir. Vite. « Je me souviens être passé devant une agence de voyage à Boulogne-Billancourt, d’avoir vu le prix d’un billet pour New York, et de m’être dit ‘c’est abordable, je peux le faire’ ». Il le fait.

Il arrive à New York en décembre 1995, il a 30 ans et un CV séduisant de chef cuisinier français, ayant notamment fait ses armes aux côtés de Joël Robuchon. Après une expérience ratée à Atlanta, il est sur le point de refaire ses valises quand un chasseur de tête lui propose un poste à Chicago. Le voici embauché par le fameux Bistro 110, propriété d’un grand groupe de restaurants américains. Il y reste quinze ans. Puis Dominique Tougne se lance enfin : il ouvre le bistrot « Chez moi » en mai 2012, dans le quartier cossu de Lincoln Park, « le Neuilly-sur-Seine de Chicago », où sa soupe à l’oignon et son cassoulet font déjà fureur.

Entre-temps, en 1998, Dominique Tougne se marie à une Américaine originaire de Chicago, il acquiert ainsi la nationalité américaine et le droit de vote en 2005. « Je suis arrivé ici avec la conscience d’être un immigré, l’envie de m’intégrer, de respecter le système, de participer à la vie sociale, d’appartenir au groupe en somme », résume-t-il. Il se définit aujourd’hui comme un homme 50% Français (surtout en cuisine), 50% Américain (« le travail passe en priorité et j’aime les grands espaces »), marié à une Américaine 100% démocrate, « il paraît que ne pas l’être est inimaginable à Chicago », s’amuse-t-il.

Lui refuse les étiquettes et préfère se définir comme indépendant. Il a voté à droite aux dernières élections françaises mais tient à préciser, « le clivage gauche-droite ne me plaît pas beaucoup, je préfère m’intéresser aux compétences de chacun ». Aux Etats-Unis, il oscille entre vote républicain et vote démocrate. Et cette année, il est indécis. « En 2008, j’ai voté pour Barack Obama mais ce n’était pas par conviction… Je dirais que c’était presque un vote obligatoire, à défaut d’avoir un choix plus pertinent ». Dominique Tougne semble quelque peu désabusé. Il estime qu’à cause des lobbies, la politique américaine a perdu de son sens.

« Ce n’est plus qu’une affaire de sous », juge-t-il, ajoutant que cette année, « ça dépasse les bornes ». « On atteint les deux milliards de dollars de dépenses de campagne, tous candidats confondus… Il n’y a plus de limites ! Ils se présentent comme de bons gestionnaires mais semblent incapables de gérer ces dépenses-là, incapables de dire stop. Comment peuvent-ils agir de la sorte et nous dire de nous serrer la ceinture ? C’est insultant. Et au passage, ils perdent en crédibilité. »

Dominique Tougne estime en outre que le premier mandat de Barack Obama n’a pas « fait une énorme différence ». La réforme de la santé ? « Nécessaire, bien sûr », mais au final, il ne voit pas encore bien ses effets et se met donc à douter du résultat. « Actuellement, le prix des assurances est tel que je ne peux absolument pas l’offrir à mes employés ! C’est dramatique », explique-t-il.

Ainsi Dominique Tougne résume son trouble, « j’ai davantage d’affinités avec la façon de penser républicaine en matière de business et à la fois, aujourd’hui, quand on regarde le monde, la démarche sociale paraît inévitable ». Alors il ne sait pas, il ne sait vraiment pas comment voter le 6 novembre prochain. « Je crois que la gestion de l’ouragan Sandy va être déterminante », glisse-t-il, comme s’il voulait laisser une dernière chance à Barack Obama de le surprendre, ou au contraire de le décevoir.

 

Jean-Yves Thibaudet à Houston: Debussy sur le bout des doigts

Le pianiste français Jean-Yves Thibaudet sera au Jones Hall d’Houston le 8 novembre pour un concert d’exception.

Le musicien lyonnais, formé dans les plus grands orchestres du monde comme l’Orchestre national de Paris et l’orchestre philarmonique de Los Angeles, jouera pour son public texan un programme 100% Debussy. Son spectacle comprendra « Preludes », « Deuxième Livre », « Edition originale », « Suite Bergmasque », « Estampes » et « L’isle joyeuse », indique le programme.

En trente ans de carrière, M. Thibaudet a enregistré pas moins de 40 albums. Il s’est autant illustré sur scène qu’à l’écran. Son travail a en effet accompagné les images des films « Pride and Prejudice » ainsi qu’ »Atonement », qui lui a valu l’Oscar de la meilleure musique de film.

La pétanque texane a rendez-vous à Austin

Plus on est de fous, plus on rit. Le Heart of Texas Pétanque Club applique le dicton à la lettre.

Le groupe d’amateurs de pétanque d’Austin, fondé par le Français Arsene Dupin en 2008, ouvre pour la première fois son tournoi annuel, le Tony Graham Hot Senior Panache, à tous les clubs texans intéressés. La compétition aura lieu le 4 novembre.

Seule condition pour participer : avoir au moins 55 ans. Les membres devront s’acquitter de la modique somme de 10 dollars, 15 dollars pour les non-membres. Le tournoi est joué en doublettes panachées, ce qui signifie que les équipes de deux joueurs sont tirées au sort.

Cette rencontre au sommet aura lieu au Musée de la Légation française d’Austin.

Heureusement, la nuit continue…

La saison des fêtes commençant dès novembre, voici quelques nouvelles adresses pour un clubbing de fin d’année très tendance et une offre spéciale proposée par The DL.

The DL, plombant le coin sud-ouest de Ludlow & Delancey @ 95 Delancey, est un complexe restaurant/lounge/rooftop qui utilise enfin toute sa capacité avec cuisine américano-mexicaine au restaurant du RDC et deux ambiances différentes aux deux étages supérieurs, dont le splendide Rooftop qui accueille le jeudi les soirées GBH. On y rentre gratuitement sur RSVP (GBH Events), et l’endroit vous offre un 2e verre tous les jeudis de 22h à minuit en mentionnant « Frenchmorning » au bar (Rooftop uniquement).

TOY @ 18 9th avenue a remplacé le restaurant japonais assez insignifiant du RDC de l’hôtel Gansevoort. Conçu sur le thème du « playground » par les mêmes créateurs que MPD et Day & Night, ce nouvel espace multidimensionnel est, comme la plupart des nouveaux venus du meat-pack et grâce à son nom aguichant, rapidement monté en popularité ; il propose un menu toujours japonais mais beaucoup plus ludique et en musique, avec bar à huîtres, ça va de soit, et cocktails en pichet à partager à plusieurs en guise de « drinking game ». Plus d’infos sur : http://toyrestaurant.com

Finale @ 199 Bowery ouvre à peine ses portes : leur premier évènement privé le soir d’halloween promet une série explosive de soirées d’envergure internationale avec certains des plus gros DJs du monde entier. Pas étonnant d’ailleurs quand on sait que ce club méga-luxe est le produit d’une collaboration entre le groupe EMM et les créateurs de Pacha NYC qui sont également les fondateurs du groupe RPM (un des plus gros groupes de « nightlife marketing » à New York). Plus d’infos sur : http://emmgroupinc.com

Catch & Catch Roof @ 21 9th Avenue : la tendance est donc au clubbing duplex… on mange, bois et danse au même endroit, sur différents étages. Également géré par le groupe EMM (Abe & Arthur’s, SL, Tenjune, Revel), le restaurant ouvert en octobre dernier est une des perles rares du meat-pack (où l’on trouve maintenant difficilement une cuisine de qualité). Un menu fusion délicat dans un cadre moderne, original et confortable. Catch Roof juste au dessus, habite des soirées assez génériques mais dans un cadre élégant et plus intime. Plus d’infos sur : http://emmgroupinc.com

On surveille également l’ouverture en 2013 de la version New York d’un des plus gros clubs du monde, Space Ibiza sur la 50e rue et 12e ave. avec une capacité estimée à 13 000 personnes, ainsi que du petit frère de Cielo à Brooklyn dans les années à venir.

À ne pas manquer en novembre…

Soirées VERBOTEN avec la reine actuelle de la Deep House, Maya Jane Cole @ Highline Ballroom le vendredi 2 novembre. Infos et billets sur : www.residentadvisor.net

L’excellent DJ & producteur Morgan Page @ Pacha le samedi 3 novembre. Infos et billets sur : www.residentadvisor.net

Le 10e anniversaire des 718 Sessions de Danny Krivit (un des pères de la House) @ Santos Party House le dimanche 4 novembre. Infos et billets sur : www.residentadvisor.net

Un des pionniers de la French touch, Étienne de Crécy @ Santos party house le lundi 5 novembre. Infos et billets sur : www.residentadvisor.net

Une de nos superstars nationales, Martin Solveig @ Pacha le samedi 10 novembre. Infos et billets sur : www.residentadvisor.net

Le talentueux DJ & producteur suédois Eric Prydz @ Roseland Ballroom le mercredi 21 et le samedi 24 novembre. Infos et billets sur : http://eventful.com/performers/eric-prydz-

Le 5e anniversaire des soirées RESOLUTE avec The Martinez Brothers et des groupes live le samedi 24 novembre. Infos et billets sur : www.residentadvisor.net

Nouveautés musique électronique:

Voici une sélection plutôt égayante et pas trop commerciale parmi les morceaux les plus populaires du moment, en provenance principalement d’Angleterre et d’Allemagne ; les deux derniers titres vous rappèleront quelque chose…

Cliquez sur le titre/lien pour écouter ou acheter sur Beatport (certains titres ne sont pas disponibles sur itunes)

Hot Chip – Flutes (Sasha Remix) (Last Night On Earth) Tech House

Ben Pearce – What I might Do (MTA Records) Deep House

Tube & Berger, Milan Euringer – Lovebreak (Kittball) Deep House

Robosonic – The Edge (Off Recordings) Deep House

Luca C & Brigante – Flash of light feat. Roisin Murphy (Solomun Mix) (Southern Fried Records) Deep House

Benoit & Sergio – Lipstick & Lace (Visionquest) Indie Dance/Nu Disco

Duke Dumont – The Giver (Turbo Recordings) Indie Dance/Nu Disco

James Silk – Can’t wait (Exploited) Indie Dance/Nu Disco

Loverdose – I remember (Nurvous Records) Indie Dance/Nu Disco

Toutes mes excuses à ceux qui seraient allés à Hotel Chantelle le mercredi en octobre. Notre soirée a malheureusement dû être annulée et l’endroit n’a pas forcément honoré l’offre spéciale. En espérant que celle de novembre serve de consolation et que vous serez nombreux à en profiter !
 

Muse, des "Brits" au Madison Square Garden

Le titre de leur premier album de 1999 avait déjà exprimé les ambitions musicales de Matthew Bellamy, Dominic Howard et Christopher Wolstenholme : se faire un nom dans le “Showbiz.
C’est leur chanson “Starlight” la bien nommée qui catapulte les trois membres du groupe de rock Muse aux cieux. Depuis la création du groupe en 1994, les trois Britanniques ont sorti six albums dont “The Resistance” (2009) pour lequel ils ont reçu le Grammy du meilleur album rock 2011. En 2012, leur morceau “Survival” a été nommée chanson officielle des Jeux Olympiques de Londres. C’est également l’année à laquelle ils sortent leur dernier album, “The 2nd Law”, dont ils chanteront des extraits en avril pour le public du Madison Square Garden.

L'UFE se met à la retraite

La retraite approche? Elle vous taraude ? Pour une sortie en beauté de la vie active, l’UFE (Union des Français de l’Etranger) de New York organise une réunion d’information sur les règles des droits à la retraite, le 12 novembre à 18h30. Une mise au parfum bienvenue pour nombre de Français de l’étranger peu coutumiers de leurs droits.

L’animateur de la réunion, Bruno Renardier, directeur de la société Assistance Retraite (ou Novelvy) spécialiste depuis 26 ans des questions relatives à la retraite, évoquera les règles d’obtention et de calcul des retraites dans les différents régimes, l’impact des conventions de sécurité sociale internationales sur la constitution des droits, l’impact d’une affiliation à la CFE, les règles liées au rachat de trimestres, les règles de cumul emploi-retraite, les règles liées aux pension de réversion. L’expert, loin de battre en retraite, répondra également aux questions du public. 

Le consulat de France à Houston lance une enquête de satisfaction

Le consulat général de France à Houston mène une enquête de satisfaction auprès des Français du Texas afin de pouvoir améliorer la qualité des services rendus aux Français.

Jusqu’au 15 décembre 2012, les expatriés français installés dans le Lone Star State peuvent faire connaître leur niveau de satisfaction et leurs attentes relatives aux démarches administratives dans un questionnaire en ligne. Ce dernier porte sur des sujets divers tels que les horaires d’ouverture et la qualité de l’accueil par les agents consulaires.

Les services consulaires vous prient de le retourner au consulat par les moyens suivants:

courrier : Consulat général de France à Houston, 777 Post Oak Blvd, Suite 600, Houston, TX 77056

e-mail : [email protected]

fax : 713-572-2911.

Apéro à l'Alliance française de Dallas

Le 2 novembre, l’Alliance française de Dallas organise une soirée apéro dînatoire.

Deux avantages évidents à cette petite gâterie: déguster du bon vin et se faire des amis. Pour y participer, c’est 15 dollars pour les non-membres et 10 pour les membres.

La soirée, qui aura lieu de 18h30 à 20h30 dans les locaux de l’Alliance française, sera animée par Elise, une experte ès cuisine française, peut-on lire sur le site de l’Alliance. Une sélection de vins sera présentée par le magasin de vins La Cave Warehouse au cours de la soirée.

Français victimes de Sandy: le consulat cherche des solutions d'hébergement

Mis à jour avec le message du consulat sur l’hébergement. Le consulat de France est sur le pied de guerre.

L’administration a mis en place une cellule d’une « dizaine de personnes », selon Yann Yochum, porte-parole du consulat, qui suit en temps réel l’évolution de la tempête et vient en aide aux Français dans le besoin. « Pour l’instant, nous n’avons pas recensé de Français en danger », indique-t-il.

Dimanche, le consulat de France a mis en ligne une page destinée aux ressortissants français (voyageurs et résidants) dans la circonscription, qui comprend New York, le New Jersey, le Connecticut et les Bermudes. Cette page comporte notamment un lien vers des solutions d’hébergement, des informations sur l’évolution de la tempête et les transports ainsi qu’un numéro à composer en cas d’« extrême urgence ».

Alors que les eaux se retirent et que le vent se calme, le consulat appelle les Français de la région à « faire acte de prudence » et à suivre les consignes de sécurité données par la Ville et l’Etat de New York.

Mercredi, le consulat a demandé aux Français de New York et de Newark pouvant offrir des solutions d’hébergement temporaire de se manifester afin d’accueillir les “ressortissants français en difficulté“. Ils sont priés d’écrire un e-mail à chancellerie@consulfrance-newyork.org

Suzanne Guggenheim, la Française du Tea Party

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De l’étudiante parisienne des années 1960, il ne reste pas grand-chose en apparence : Suzanne Guggenheim porte des T-shirts et prend sa voiture pour parcourir les quelques centaines de mètres qui séparent le tribunal où elle suit une formation de juge électoral et le restaurant où nous avons rendez-vous. « Même si je reste attachée à la France, je me sens Américaine », confie cette Française arrivée aux Etats-Unis il y a plus de trente ans.

Une chose pourtant n’a pas changé depuis les Trente glorieuses : Suzanne Guggenheim a toujours été engagée politiquement. Mais tandis qu’elle faisait partie des Jeunesses gaullistes quand elle étudiait à Sciences po Paris, son T-shirt arbore une citation de Ronald Reagan et sa voiture des autocollants de la Texas State Rifle Association (l’antenne locale de la NRA) et de la campagne de Mitt Romney, à laquelle elle participe activement.

Pour comprendre comment une Gaulliste ayant participé après Mai 68 à la fondation de l’UNI (Union nationale inter-universitaire), qui se présente aujourd’hui comme « la droite universitaire », en vient à participer au lancement du mouvement Tea Party à Houston après l’élection de Barack Obama, il faut reconstituer son parcours. Celui-ci commence en Hongrie. « J’y suis née le 6 juin 1944. Le médecin qui a accouché ma mère s’est écrié “Les Américains ont débarqué” au lieu de “C’est une fille” », s’exclame Suzanne Guggenheim.

Hongrie, Etats-Unis, Antilles

« Mon père a été tué avant ma naissance et ma mère engagée dans la Résistance a rejoint la Hongrie où il avait été porté disparu en se cachant de cave en cave pour fuir les totalitarismes nazi comme communiste. Nous n’avons pu rejoindre l’Hexagone qu’en 1947 », enchaîne la dynamique sexagénaire.

L’autre épisode violent dans la vie de Suzanne Guggenheim, c’est l’attentat perpétré contre son mari, alors dirigeant du patronat local en Guadeloupe, en 1980. « Nous avions rejoint les Antilles en 1977, quand Alain a obtenu son premier poste d’ingénieur des travaux publics à la Martinique et nous avons déménagé à la Guadeloupe en 1980, alors qu’une partie de la population réclamait le départ des métros et des békés [les personnes originaires de métropole et les descendants de colons] ainsi que l’indépendance. L’île avait subi une série d’attentats. Dirigeant de l’union patronale locale, mon mari avait convaincu ses membres d’entreprendre des réformes et les indépendantistes sentaient que les chefs d’entreprise reprenaient la main. Ils leur envoyaient des lettres de menace.

Et puis le jour où tous les gendarmes ont été réquisitionnés pour assurer la sécurité de Valéry Giscard d’Estaing à l’aéroport, notre voiture a été bloquée alors que nous nous rendions au travail. Je n’oublierai jamais le regard de haine du chauffeur conduisant le véhicule qui nous avait coupé le passage. Je me suis tournée vers Alain pour lui demander de repartir en arrière. Mais il était couvert de sang. Heureusement, la balle qu’il a reçue à la poitrine avait été ralentie par la vitre de la voiture puis par un bouton de chemise. Elle s’est arrêtée juste avant son cœur. Une enquête a été lancée. Mais la première mesure de Mitterrand quand il a été élu a été d’amnistier les indépendantistes guadeloupéens. Cela signifiait que si nous accusions les auteurs de l’attentat de tentative d’assassinat, nous pouvions être poursuivis pour diffamation ! Nous avons alors décidé de rejoindre le pays de la liberté : les Etats-Unis ».

Le choc Obama

Pour cela, ils ont du se réinventer. En l’occurrence, se lancer dans l’informatique. « C’était l’une des rares façons d’obtenir la carte verte à l’époque ». Après avoir vécu dans les régions de Sacramento, Los Angeles et San Francisco, en Californie, ainsi que dans le Colorado ; obtenu la nationalité américaine en 1990 et profité d’avoir la citoyenneté pour faire les campagnes du parti républicain, y compris comme candidat à une élection législative pour Alain Guggenheim, le couple et leur fille unique sont arrivés au Texas il y a quatre ans. « Nous avons choisi de venir à Houston pour son grand aéroport international ainsi que sa proximité avec la mer. Mais aussi pour l’immobilier dix fois moins cher qu’à San Francisco, le bas niveau  des taxes et le fait que l’Etat est conservateur ».

Alors quand Obama a été élu en 2008 et a lancé un plan de relance de l’économie, Suzanne Guggenheim s’est tout de suite sentie solidaire du mouvement qui a émergé en réaction. « Le gouvernement a pris en main les entreprises, décidé lesquelles il voulait faire réussir et lesquelles devaient faire faillite », s’indigne encore la militante, fière que le groupe du Tea Party qu’elle a contribué à lancer dans la région de Houston « se réunisse encore toutes les semaines au bout de quatre ans. Les méthodes du mouvement ont changé, mais sa dynamique est toujours en place ». Le 6 novembre, elle votera Romney-Ryan.