Accueil Blog Page 1482

Désespéré comme un entrepreneur en France

C’est la rentrée! Et pour le gouvernement Ayrault, tout juste revenu de vacances, elle est synonyme de mauvaise nouvelle: l’augmentation du taux de chômage. “Le nombre de chômeurs en France a dépassé la barrière des 3 millions pour la première fois depuis 1999. Un taux qui rajoute de la pression sur le président François Hollande, dont le gouvernement est critiqué pour ne pas en faire assez concernant la crise économique”, affirme l’agence de presse Associated Press dans un article repris par plusieurs médias américains.

La France contre ses entrepreneurs

Que faire pour sortir du chômage? On peut chercher du travail ou alors, créer son entreprise. Le Washington Post s’intéresse lui à cette seconde option. Or, en la matière, le constat dressé par le quotidien est sévère : se lancer en France est une mission impossible.“Les entrepreneurs se battent contre la culture du “non”, affirme-t-il.

Alexandre Marciel fait partie de ces entrepreneurs auxquels on a dit « non ». Ce Toulousain s’est vu refuser son projet de start-up écolo, ce qui montre, selon le journaliste, « combien il est difficile d’innover au pays de l’aversion au risque ». Et de raconter que Marciel a été malmené par les banques françaises qui ont refusé tour à tour son projet révolutionnaire. Cela « suggère pourquoi sortir du moule […] est si difficile pour les futurs entrepreneurs de France. »

Même traitement pour Laurent Villerouge, qui était pourtant “excité de devenir riche en économisant de l’énergie”. Le Washington Post est conforté dans ses propos : “Banque après banque, ministère après ministère, la France n’a pas voulu prendre le risque de s’aventurer dans le projet de Villerouge.” Et de remuer le couteau dans la plaie : “Enfin, frustré et se sentant trahi par sa patrie, il demande de l’aide à une connaissance aux Etats-Unis” qui n’hésitera pas une seconde à se lancer dans le projet, contrairement à la “vieille” France qui “a toujours dit niet” à son enthousiasme.

La faute à qui ? Comme tous les chemins mènent à Rome, les maux de la France mènent tous au système de protection sociale à en croire nos amis américains. Le Washington Post cite Villerouge : “Ce n’est pas par accident, note t-il, que la France bénéficie d’un des meilleurs systèmes de protection sociale du monde, d’une assurance santé qui fait envie à ses voisins, et d’un système de retraite confortable. […] Les gens veulent être en sécurité, il y a trop d’aides pour les Français.” Avant de conclure : “Les notions d’audace ou d’innovation ne sont pas dans le programme des écoles françaises”.

Tourisme sauvage à Saint-Circq Lapopie

Pour terminer cette revue de presse, direction Saint-Circq Lapopie. Ceux qui ont suivi l’émission de France Télévisions “Le plus beau village de France” auront entendu parler de cette cité médiévale du Lot, perchée sur des falaises vertigineuses et qui est en passe de devenir la nouvelle destination numéro un des Français.

Dans cette petite bourgade, la modernité n’a pas le droit de cité, selon le Los Angeles Times, qui lui consacre un article. « Il existe peu de signes de la vie moderne; pas de câbles téléphoniques, pas d’antennes paraboliques, pas de fils électriques. […] Même avec le transport du XXIe siècle, Saint-Cirq-Lapopie n’est pas facile à atteindre.” 

Le quotidien ne s’y intéresse pas pour son côté plus que rétro, mais parce que le village est pris d’assaut par des hordes de touristes barbares, comme dans le bon vieux temps ! “Après avoir vu les armées de fiefs rivaux durant des centaines d’années, Saint-Cirq-Lapopie est aujourd’hui confrontée à une invasion d’un genre différent: les touristes.” Des touristes sans pitié qui partent à l’assaut, par bus entiers, de ce petit village de France : “Une arme à double tranchant similaire à celle des anciens assaillants”, note le quotidien. Parmi les Saint-Circquois règne l’omerta : “Personne ne veut exprimer ouvertement son mécontentement par rapport aux foules de touristes, mais il y a beaucoup d’allusions anonymes agacées “. Seuls la directrice de l’agence de tourisme et le maire Hardeveld semblent y trouver leur compte et poussent à la croissance du tourisme, selon le journal. Monsieur le Maire souligne que “à la fin de la journée, les touristes sont partis et nous avons tous dormi paisiblement.” Le mot est passé, il faut sauver Saint-Circq-Lapoupie !

Deux dates pour Beach House au Wiltern

À peine dix ans de carrière musicale et déjà quatre albums! Beach House est devenu une référence en matière de “dreamy pop”, une musique lunaire et mystique.

Le duo composé de la Française Victoria Legrand (nièce du compositeur Michel Legrand) et de l’Américain Alex Scully s’est formé à Baltimore en 2004.  À eux deux, ils n’ont besoin que d’un synthé, d’une guitare, d’une boite à rythme, et de la sublime voix de Victoria pour faire vibrer le public.

Leur pop féérique est contagieuse, et depuis la sortie de leur second opus Devotion (2008), Beach House connaît un immense succès auprès des critiques et du public international.

Le groupe vient de sortir son quatrième album, Bloom, salué par les critiques, et sera sur la scène du Wiltern pour le présenter au public californien à la fin du mois.

Des courts-métrages suisses à l'Alliance française

La Suisse fait son cinéma : “Short Films – Long Nights”, une soirée présentée par le Département fédéral des affaires étrangères et le Consulat Géneral de Suisse à Los Angeles, revient pour sa deuxième édition. Au programme : des courts métrages suisses issus de genres aussi divers que la fiction, le drame, la comédie et le documentaire.

La présentation des meilleurs films sera suivie par une remise de prix. Le public pourra voter pour le meilleur film dans deux catégories : “100% suisse” et “talents d’ici et de là-bas”.

Cette soirée, présentée par l’actrice suisse Florine Deplazes (« Savages » 2012), offrira également la possibilité de rencontrer divers acteurs et actrices, directeurs et producteurs, et permettra aux participants de profiter de boissons et de snacks fournis par Chalet Edelweiss et Swiss Chef Restaurant.

Infos pratiques:

Vendredi 7 septembre, de 18h à 22h30 au théâtre Raymond Kabbaz, 10361 West Pico Blvd Los Angeles, CA 90064 – entrée gratuite – Réservations avant le jeudi 6 septembre: [email protected] Plus d’infos, www.theatreraymondkabbaz.com

Un nouveau proviseur à la FASNY

Il est venu aux Etats-Unis pour être pianiste. Le voilà chef d’établissement. En septembre, Joël Peinado (ci-dessous) fera sa première rentrée comme proviseur de la French American School of New York (FASNY), l’école bilingue et biculturelle du Westchester. Il remplace Robert Leonhardt, parti à la retraite. « Je suis très content, c’est un défi pour moi », confie-t-il par téléphone.

M. Peinado connaît bien la FASNY où il travaille depuis 17 ans. Ces deux dernières années, il était proviseur-adjoint en charge du niveau “secondaire” de l’école. Cette dernière compte trois campus (les sections collège et lycée sont à Mamaroneck, le primaire à Larchmont et la maternelle à Scarsdale) et plus de 800 élèves de 50 nationalités différentes, selon le site de l’établissement fondé en 1980.

Natif de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), Joël Peinado arrive aux Etats-Unis en 1984, une bourse de piano classique en poche. Ce diplômé de l’université René Descartes de Paris bascule rapidement dans l’enseignement, travaillant comme professeur de SVT (Sciences de la vie et de la Terre) au Lyceum Kennedy. Il enseigne ensuite au French Institute Alliance Française (FIAF) et au Kew Forest School à Forest Hills.

Parmi les dossiers « chauds » de sa rentrée, il aura à gérer les effets de la suppression de la prise en charge (PEC) dont bénéficiaient 73 familles de la FASNY. « Il y a des familles qui vont faire défaut, affirmait-il début août. Il précise qu’il n’est pas opposé à la suppression de la PEC en elle-même mais « même quand vous êtes une famille aisée, vous avez un budget. Difficile d’apprendre pendant les vacances  que vous allez devoir débourser 20-25.000 dollars de plus à la rentrée, dit-il. L’application arrive brutalement. La rentrée suivante aurait été mieux ».

Joël Peinado fait sa rentrée

Autre challenge : la construction controversée du nouveau campus de la FASNY en lieu et place d’un ancien club de golf à White Plains dans le Westchester. En août, French Morning vous parlait de la levée de bouclier suscitée par le projet dans le quartier cossu de Gedney Farms. Pour le proviseur, la construction du nouveau campus, qui doit encore être approuvée par la Ville, est une nécessité. « Nous utilisons chaque mètre carré possible de nos bâtiments en ce moment. Nous utilisons la bibliothèque pour les cours, et nous partageons les bureaux. Nous avons besoin d’être dans un seul endroit. » Il est loin le temps où la FASNY ne comptait qu’une petite dizaine d’élèves. Ce nouveau campus permettrait de porter le nombre d’enfants scolarisés à 1.200. « Nous avons un produit extraordinaire en dépit du bâtiment ».

Occupy Wall Street renaît au musée

Il y a un an, les Indignés d’Occupy Wall Street occupaient Zuccotti Park, à quelques pas de Wall Street. En 2012, ils reviennent au Museum of the City of New York… du moins dans la bouche de conférenciers invités à débattre de l’avenir du mouvement.

La discussion réunira Todd Gitlin, journaliste et auteur du livre Occupy Nation; Amy Roberts, activiste à l’Occupy Wall Street Archival Project ; et Nathan Schneider, écrivain et journaliste au New York Times. Cette conférence est présentée conjointement avec l’exposition « Activist New York », qui retrace l’histoire du militantisme new-yorkais au Museum of the City of New York.

Le mouvement Occupy Wall Street se voulait représentatif des fameux 99% de la société, en opposition au pourcent le plus riche. Il a déclenché une vague protestataire dans le monde entier. Suivant le modèle new-yorkais, des milliers de manifestants à Francfort, Londres, Rome, et plus modestement, à La Défense, ont fustigé l’inégale répartition des richesses. De nombreux intellectuels, artistes et écrivains ont affiché leur soutien au mouvement.

Fashion's Night Out: la mode est de sortie

L’évènement lancera en beauté la Fashion Week new-yorkaise : le 6 septembre, des centaines de grands magasins et petites boutiques de mode ouvrent leurs portes au public pour une avant-première de leurs nouvelles collections. À vos marques, prêts, shoppez !

Pour la quatrième année consécutive, la Fashion’s Night Out (FNO) est célébrée dans les plus grands capitales de la mode… Y compris New York, bien entendu. Créée par le magazine Vogue et la Ville de New York, la Fashion’s Night Out est devenue une nuit emblématique pour la scène mode de la Grosse Pomme. La ville de Carrie Bradshaw et des filles de Gossip Girl ne saurait échapper à cette folie fashionista de la rentrée.

Plus de 850 marques participent à l’évènement. À partir de 18h et jusqu’à 23h (parfois 22h), elles accueilleront top-models, créateurs, journalistes et… serial “shoppeuses” venus déclamer leur amour pour la mode. Champagne, défilés, DJs, petits-fours, et concerts exclusifs… Les évènements ne manquent pas. Et c’est pour la bonne cause : une grande part des profits ira à la New York City AIDS Fund.

Pourquoi ne pas faire un tour chez Bird à Williamsburg, pour une soirée de créatrices brooklynites 100% filles, profiter d’une leçon de catwalk avec Alexander Wang chez Barneys sur Madison Avenue, ou encore écouter le DJ set de la it-girl Alexa Chung à Chanel sur Spring Street ? Pour sa part, Roberto Cavalli présentera ses dix plus belles robes depuis la création de la marque, et la tennis-woman Maria Sharapova dévoilera sa nouvelle ligne à Cole Haan sur Madison Avenue. La boutique Kisan sur Greene Street présentera notamment le travail de la designer de bijoux Camille, de Eddera Paris, qui sera sur place pour l’occasion. Agnès b. ne pouvait pas non plus être absente de l’événement. La marque profitera de FNO pour révéler ses nouvelles collections.

Et il vous faudra redoubler d’ingéniosité (et de contacts) pour infiltrer les soirées les plus chics, partager une coupe avec Karl Lagerfeld, faire la fête avec les top-models Gisele Bündchen et Karolina Kurkova, ou encore faire du shopping avec les chanteurs Taylor Swift, Usher, et Justin Bieber, les porte-parole officiels de l’évènement.

Mon accouchement à New York

Expatriée en couple à New York, je savais que faire un bébé au pays du dollar roi allait présenter quelques différences avec les expériences vécues par mes amies en France avant moi. Le jour où le test de grossesse est devenu positif, j’ai commencé ma grossesse américaine. Ma principale inquiétude était le taux de césariennes, extrêmement élevé aux Etats-Unis (31,8% contre 20,2% en France en 2011), et ce que cela aurait impliqué pour moi, qui vis au 6ème étage sans ascenseur, loin de ma famille.

La question de l’assurance est cruciale et déterminera l’hôpital et le médecin qui me suivront. Il faut d’abord voir avec son assurance quels hôpitaux lui sont affiliés, puis trouver un médecin conventionné à la fois avec l’assurance et l’hôpital. J’ai de la chance, mon assurance couvre tous les hôpitaux de New York, je fais mon choix en fonction de la géographie: ça sera Lenox Hill Hospital. J’ai ensuite sélectionné un cabinet d’obstétriciens sur le même critère, à partir d’une liste fournie par mon assurance. L’accouchement à lui seul peut coûter de 5.000$ à 40.000$ aux Etats-Unis, sans compter le suivi et les tests effectués tout au long de la grossesse, alors il vaut mieux être certain qu’ils seront tous pris en charge.

Celles que rebute l’hypermédicalisation du suivi classique peuvent choisir d’accoucher chez elles. Cette option a en plus l’avantage de ne coûter “que” 7.500$, pris en charge par une assurance, pour tout le suivi, l’accouchement et les soins post-partum. Thérèse, 27 ans, a choisi cette option. “J’avais déjà accouché à domicile pour mes deux premiers, nés en Europe.” Elle considère que l’hôpital fait de la gestion de risque. “Mon accompagnement est très personnalisé et les échographies ne sont pas obligatoires. Ma sage-femme a une formation très poussée et est une experte en physiologie, à l’inverse d’un médecin qui est expert en pathologie.

Un principe conditionne le suivi par un OB/GYN (obstétricien gynécologue, à prononcer “obidji-ouaille-aine“): il m’en dira le moins possible tant que tout se déroule normalement. Marion (le prénom a été changé), 33 ans, a trouvé ce système parfait pour elle : « Mon OB/GYN était très disponible pour répondre à mes questions, mais elle ne m’a jamais inquiétée inutilement, alors que j’attendais des jumelles, ce qui ajoute de l’intensité au suivi. J’ai passé plus de 20 échographies en tout ! ».

Mon médecin confirme l’importance de la prise de vitamines prénatales, me dit de continuer le sport jusqu’à cinq mois de grossesse et de faire attention à mon hygiène de vie : rien de cru, bien laver les fruits et légumes, pas d’alcool et pas de tabac. Ca change de la liste sans fin de produits interdits qu’a reçue mon amie Perrine, 30 ans, enceinte au même moment que moi en France.

Vingtième semaine, échographie à l’hôpital avec un technicien spécialisé. Il prend les mesures du bébé, demande si on veut savoir le sexe, et part communiquer les résultats au médecin de garde, qui passera sa tête par la porte 10 minutes plus tard pour nous éclairer, le futur père et moi-même, d’un « tout va bien, c’est une fille, au revoir. » True story. En France, au même moment, Perrine est bombardée d’informations sur les mesures du bébé, de son col de l’utérus et de ses taux hormonaux. Je ne saurai rien du mien avant le 8ème mois, parce qu’aux Etats-Unis,  jusque là, le médecin ne voit de sa patiente que le ventre, pour les petites échographies d’usage.

Leila, 35 ans, a eu le même sentiment que moi : « Avec les Américains, business is business, ils n’ont pas de temps à perdre. » Elle me raconte, amusée, que le service clientèle de son hôpital l’a appelée après l’accouchement pour savoir si elle en était contente.

Les huit premiers mois sont passés très vite, les visites se sont succédées sur le même modèle: analyses avec une nurse, mes questions sont préparées à l’avance et mon médecin prend en général 5 minutes à la fin pour y répondre.

À 39 semaines, soit une semaine avant le terme américain, la pression pour faire une césarienne commence. Adeptes du moindre risque médical, quitte à sacrifier le confort post-partum, les médecins proposent l’acte chirurgical à la moindre occasion. Je serai quasiment obligée de céder au médecin sur la question du déclenchement à l’ocytocine (pitocin en anglais) de mon accouchement à 41 semaines d’aménorrhée (soit l’équivalent du terme français), sachant que cela augmente le risque de césarienne de 50%, ce qui n’a pas raté. Une semaine plus tôt qu’en France donc, et après bien des négociations. La méthode du médecin qui en dit le moins possible lui permet de faire monter l’inquiétude brutalement en envisageant TOUS les problèmes que sa patiente et son bébé pourraient avoir si ses conseils n’étaient pas suivis.

Perrine vient d’accoucher et me raconte que les 20 ans d’expérience de sa sage-femme ont vraiment pesé dans la balance pour le bon déroulement de la naissance. Aux Etats-Unis, il n’y a pas de sage-femme dans le cadre d’un suivi à l’hôpital, l’accouchement est en grande partie assuré par une infirmière et le médecin vient régulièrement vérifier si tout se passe comme prévu. Je cèderai donc sur la question de la césarienne par manque de confiance en les capacités de mon médecin à assurer un accouchement classique qui se compliquerait. Dans mon cas, la peur du cordon ombilical autour du cou a joué en faveur d’une césarienne. Je n’aurais sans doute pas fait le même choix si j’avais eu une sage-femme expérimentée à mes côtés.

Au final, mon bébé est né en bonne santé, mon médecin a très bien géré la douleur liée à la césarienne, j’ai pu monter les six étages de mon immeuble sans trop de problèmes, et j’ai pu bénéficier de l’aide de ma famille les premières semaines, ce qui a fait passer la pilule un peu plus facilement. Et bien évidemment, quelques mois plus tard, tout cela n’était plus qu’un lointain souvenir, ma petite fille justifiant largement les quelques déboires de fin de grossesse. Si je le referais? Bien sûr! Mais la prochaine fois, je ne cèderai pas sur la question du déclenchement de la naissance, et surtout, je demanderai à une sage-femme de m’accompagner sur toute la grossesse (sachant que cela pourrait représenter un gros effort financier, qui ne sera pas pris en charge par l’assurance). Oui, accoucher dans de bonnes conditions est aussi un sport de riches.

Un festival de musique tsigane à New York

Fanfares, danse, et fête : la huitième édition du New York Gypsy Festival a convoqué cette année neuf grands groupes pour représenter la diversité et la richesse de la musique tsigane.

Du 8 au 30 septembre, les participants sont conviés au Drom dans l’East Village pour assister aux shows de la fanfare roumaine Ciocarla, du groupe légendaire NY Gypsy All-stars (ci-dessus), ou encore de la DJ germano-turque Ipek’s Eklektik.

Neuf concerts au total sont progammés. Leur genre varie entre jazz, blues, fanfare balkanique et folk. Leurs interprètes viennent de tout le continent européen, comme le veut la tradition nomade du peuple tsigane. Si leurs influences culturelles varient, ils partagent tous le souhait d’honorer la Roumanie et son héritage musical.

Durant ce petit mois de célébration, le New York Gypsy Festival prévoit aussi des lectures d’auteurs roumains (Petra Gelbart), la diffusion pour la première fois d’un film consacré au peuple gitan, A people uncounted (Aaron Yeger), et un cours de musique roumaine destiné au public.

Les Français, les Américains et la fin du monde

Près d’un Américain sur quatre s’imagine assister de son vivant à la fin du monde. C’est le résultat d’une enquête menée par Ipsos Global Public Affairs en début d’année.

L’institut de sondage a interrogé des milliers de personnes de tous les pays et est arrivé à la conclusion suivante : dans le monde, 15% des personnes interrogées estiment qu’elles seront encore vivantes lors de l’apocalypse. Cette conviction dramatique varie selon les pays. Les Français sont les plus sceptiques : 6% seulement pensent que l’Armageddon viendra dans les prochaines décennies.

Mais le nombre de catastrophistes atteint un pic chez les Américains avec 22%. Conséquence des films de Roland Emmerich ou de la folie médiatique autour du calendrier maya ? Ils sont en tout cas 12% de croyants Américains et 10% de Français à faire confiance aux prédictions ancestrales des Mayas.

Record dans la baie de San Francisco pour l'Hydroptère

L’Hydroptère, le bateau-avion d’Alain Thébault, a battu ce week end le record du miles dans la baie de San Francisco. En attendant l’aventure au grand large, entre Los Angeles et Hawaï.
Mi-avion, mi-voilier, l’hydroptère plane sur la baie de San Francisco. Depuis quelques jours, le bateau à foils d’Alain Thébault est l’attraction dans le petit port de Tiburon: plaisanciers locaux, skipper de la coupe de l’América ou journalistes américains, tout le monde se presse pour voir et tester la bête. “Hier on a embarqué Larry Page, le fondateur de Google sur le bateau” annonce fièrement Alain.
Amarré à Los Angeles depuis fin juillet, où il se prépare à une tentative de record de la traversée entre Los Angeles et Honolulu, le voilier le plus rapide du monde est venu tirer quelques bords dans la baie de San Francisco. “On est venu voir les collègues de la Coupe de l’America et puis c’est l’occasion de s’entrainer avec beaucoup de vent” explique son concepteur.
Le programme était chargé ce vendredi: l’équipage a prévu de tenter un record de vitesse et de participer à la course “Bridge to Bridge” entre le Golden Gate et l’East Bay Bridge, qui mêle voiliers, kitesurfers et véliplanchistes.
Tout le monde s’affaire à bord. “La particularité de ce bateau ce sont ses foils, des ailes semblables à celles d’un avion” explique Jean Lecam, 3 fois vanqueur de la solitaire du Figaro et membre de la team Hydroptère DCNS. Trois foils, un sur chaque flotteur et un à l’arrière, qu’il faut mettre à l’eau avant le départ. “C’est un peu comme un train d’atterrissage” poursuit-il en actionnant le vérin pour plonger le plan porteur de 6 mètres de long dans l’eau. Et ce sont ces ailes sous-marines qui font de l’hydroptère le premier bateau volant. Dès qu’il prend de la vitesse, il s’élève à 4 ou 5 mètres de la surface de l’eau. L’objectif est d’avoir le moins de trainée possible, à 100 m/h, le voilier de 24 m de large et 18 mètres de long a seulement 2 mètres carré de contact avec l’eau, le voilier ne flotte plus, il vole.
Jean Lecam mais aussi Jacques Vincent, 8 tours du monde à son actif, le navigateur Yves Parlier, l’ancien champion de ski Luc Alphand, et le concours précieux des ingénieurs de DCNS et d’Airbus, Alain Thébault est bien entouré.
Faire voler un bateau est son rêve depuis 25 ans. En 1987, avec Eric Tabarly, il dessine la maquette de son premier modèle. Depuis l’hydroptère a gagné ses galons : record du monde de vitesse sur 500 mètres en 2009 (battu depuis par le kitesurfer Rob Duglas), et détenteur actuel du record sur 1 mile nautique à 92,9 km/h. “On fait des pointes à 105km/h, aucun voilier n’a jamais atteint cette vitesse. On a démontré qu’on était les plus rapides, maintenant on s’attaque au large” explique le navigateur.
Et pas n’importe quel océan, le Pacifique, entre Los Angeles et Honolulu. Le record actuel détenu par Olivier de Kersauson est de 4 jours et 19 heures. “Dans une mer agitée, avec des creux de 3 mètres, c’est sûr c’est plus compliqué! On est des pionniers, alors on garde un esprit d’humilité. On espère déjà atteindre Hawaï, pour le temps on verra après” répond Alain en souriant. Pour mettre toutes les chances de son côté, l’équipe attend maintenant une fenêtre météo favorable.
Le coup de canon retentit. Au milieu des voiliers et des kytes, l’hydroptère s’élance depuis le mythique pont de San Francisco et s’élève au dessus de l’eau. Quelques minutes plus tard, il est sans surprise le premier à franchir le pont d’Oakland mais l’équipe n’est pas vraiment satisfaite de ses pointes de vitesse sur 1 mile: 37.5 noeuds, 68km/h. Peu importe, l’objectif est tout autre aujourd’hui. “L’hydroptère est un bateau très technologique. On a envie de partager et de faire rayonner cette technologie que nous envient tous les skippers de la Coupe de l’America, une technologie française !” s’enthousiasme Alain. “Beaucoup, comme Paul Cayard et Terry Hutchinson sont déjà venus nous voir pour savoir comment faire voler leurs bateaux.”
Se montrer, expliquer le concept aux américains et pourquoi pas trouver un nouveau sponsor. Après Los Angeles – Honolulu, Alain ambitionne de s’attaquer à la traversée de l’Atlantique et même à un tour du monde. Et pour cela il lui faudra un nouveau bateau…

Le Paris des cabarets à Santa Monica

Le Santa Monica Bay Woman’s Club promet une soirée “à la mode de Paris”, vendredi 14 septembre. Artistes français, nourriture et vin sont au menu.

Parmi les performances, cinq danseuses de cabaret se déhancheront sur les airs sensuels des chansons de Juliette Greco, Serge Gainsbourg ou encore Max Raabe. Cabaret Versatile, mené par Lola Ohlala, a été récompensé du prix du Meilleur cabaret et spectacle de variétés au Hollywood Fringe Festival, en juin dernier.

Jenny Eloise Rieu leur succédera sur scène. La chanteuse vintage, vêtue de rouge, vous emmènera voyager dans une France où règnent l’élégance et le glamour.

Evyn Charles complètera l’affiche. Le chanteur de soul, qui a grandi en banlieue parisienne, interprétera des reprises et des chansons originales en anglais et en français.

Qui dit cabaret, dit bien habillé! Alors mettez vous sur votre trente-et-un : le club vous suggère un costume ou une robe noire, relevé d’un accessoire rouge. L’entrée à la soirée comprend le spectacle, le repas avec un buffet français et du vin rouge et blanc à volonté.

Infos pratiques :

Cabaret, vendredi 14 septembre, buffet dès 20h, spectacle à 21h.  Au Santa Monica Bay Woman’s Club, 1210 4th Street, Santa Monica. Tickets 75$; 55$ en prévente. Plus d’informations ici.

"Jeff" Clavier, profession: business angel

Il reçoit en baskets, les lunettes de soleil polarisées plantées sur le crâne. “Je suis Américain aujourd’hui“, prévient celui que se fait désormais appeler « Jeff », l’un des plus actifs et influents « Venture Capitalist » (VC) de la Silicon Valley.

Le ton est donné. Jean-François Clavier a quitté la France il y a 12 ans avec femme et enfant. “Un départ sans retour. La France a un problème avec l’argent et le succès“, explique-t-il.

Et c’est justement là la base de son job. Qu’on le nomme « Venture Capitalist », « Business » ou « Super Angel », Jeff Clavier investit dans de jeunes start-up Internet à l’avenir prometteur. “Je reçois entre 2.000 et 3.000 sollicitations par an. Avec mes deux associés, on rencontre les entrepreneurs dont les projets nous semblent les plus intéressants mais au final on n’investit que dans 20 ou 25 sociétés par an.” Son dernier fonds d’investissement, Soft Tech III, lancé l’année dernière, lui permet d’apporter jusqu’à 500.000 dollars par société. Son dernier coup : Fab.com, un site d’e-commerce dédié au design et qui affiche selon lui, la croissance la plus rapide du net.

De l’Hexagone, il ne lui reste plus qu’un léger accent et un penchant pour le bon vin. “En France, je n’aurais jamais eu de telles opportunités“, raconte ce Californien d’adoption. “Lorsque j’ai claqué la porte de ma classe prépa, j’ai tourné le dos à l’élite, je n’étais plus dans la voie royale.” À la place, l’étudiant tourangeau suit des études d’informatique à Jussieu. Il plonge très tôt dans le milieu de la finance, côté technique d’abord, dans une start-up, puis chez Reuters.

Mais le jeune homme n’a qu’une envie : partir. Alors, en juin 2000, lorsqu’on lui propose de prendre la direction du fonds Greenhouse Reuters à San Francisco, il n’hésite pas. A 33 ans, le voilà enfin de l’autre coté de l’Atlantique : “Je me souviens du 1er jour, je n’y comprenais rien, je n’avais pas le langage financier. Et puis, j’ai appris le métier.” Le métier d’investisseur, incontournable dans l’économie de la Silicon Valley sera sa révélation.

En 2004, il démissionne et lance son propre fonds: 250.000$ puisés dans ses économies personnelles et celles de sa femme. “J’ai commencé par perdre 40. 000$ dans la 1ère boite dans laquelle j’ai investi, se souvient-il, heureusement, la seconde, le moteur de recherche Truveo a été racheté par AOL trois mois plus tard, et j’ai multiplié ma mise de départ par 17“. Depuis les succès se sont enchaînés. Il travaille notamment avec Eventbrite, un site d’organisation d’événements et de vente de tickets. Dans son bureau de Palo Alto, à quelques minutes seulement de chez lui, les visiteurs se succèdent. “J’aime rencontrer des gens totalement géniaux ou lunatiques. Hier par exemple, j’ai reçu deux gamins de 19 ans qui pensent avoir inventé un procédé pour imprimer des cellules d’ADN!”

Il dort peu, 5 ou 6h par nuit et reçoit beaucoup. Il a déjà été “pitché” des milliers de fois et investit dans plus de 110 sociétés. « Quelle est l’expérience du fondateur ? Est-ce que l’équipe fonctionne bien ? Est-ce un bon produit ? Quel est le marché ? », sont quelques unes des questions qu’il pose. “Quand on investit dans une start-up naissante, il n’y a pas grand chose alors on a des critères de choix ; mais surtout il faut essayer de savoir si le mec va réussir à construire une boîte qui a du sens“, explique-t-il. En ce moment par exemple, sa préférence va au “cloud” et au e-commerce.

Et ce mois-ci, le businessman a de quoi être fier : quatre “sorties” comme on dit dans le jargon, autrement dit, quatre de ses sociétés viennent de se faire racheter par Google, PayPal ou Time Warner pour un total de 650 millions de dollars.

Infaillible? Il faut le titiller quelques minutes avant d’en savoir un peu plus sur ses échecs. “Ma plus grosse erreur c’est sans aucun doute d’être passé à côté de LinkedIn, finit-il par avouer. Je n’étais pas sûr du marché, je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête ce jour là !