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Vote par internet: participation en baisse

Malgré les appels au civisme de tous, l’intérêt des Français de l’étranger pour l’élection législative a encore baissé! Pour la circonscription d’Amérique du Nord, ils sont 19.614 à avoir choisi de voter par internet (ouvert mercredi dernier, le scrutin en ligne s’est terminé mardi à midi heure de Paris), soit 12,47% des inscrits. Au premier tour, 22.088 avaient voté en ligne (14,04% de taux de participation).
L’analyse des résultats montre une plus forte baisse entre les deux tours en Amérique du nord que dans la majorité des autres circonscriptions. Au total 10,94 % des Français de l’étranger ont choisi de voter par internet (11,80 % au premier tour). Une seule circonscription (Benelux) enregistre une légère hausse (14,99% contre 14,71%), dans la majorité des autres, le taux de participation est très proche du premier tour.
Il reste encore le vote à l’urne pour se rattraper, ce samedi 16 juin. Mais au premier tour, plus des deux tiers des électeurs qui avaient voté (pour une participation totale de 20,40%) l’avaient fait par internet.

Taux de participation par internet au second tour

Rappel des taux de participation au premier tour:



Christine Lagarde au gala de la US Sciences Po Foundation

Le gala de la US Sciences Po Foundation a eu lieu le 6 juin au Mandarin Oriental Hotel de Columbus Circle. Deux mois quasiment jour pour jour après la mort, à New York, du directeur de l’IEP, Richard Descoings. Lors de la soirée, ce dernier a fait l’objet d’un hommage de Lee Bollinger, le Président de Columbia, et Nadia Marik Descoings, qui ont rappelé ses réalisations et sa vision pour l’établissement de la Rue Saint-Guillaume.

L’invitée d’honneur de cette édition n’a pas fait Sciences po Paris, mais Sciences po Aix. Devant un parterre d’anciens de l’IEP et d’étudiants, et en présence de l’Ambassadeur de France François Delattre, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde (ci-contre avec l’Ambassadeur), a prononcé un discours engagé sur l’éducation, source selon elle de progrès et de changement social au niveau mondial. Elle a ensuite été interviewée par Charlie Rose, le célèbre intervieweur new-yorkais.

Crédits photos  © Julie Skarratt 2012

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Retour du French Schools Festival of Arts

Pour les élèves d’une vingtaine d’écoles primaires, c’est la concrétisation d’un an de travail. Dans le cadre de la 3e édition du French Schools Festival of Arts, des jeunes français et américains issus de plusieurs établissements de New York et sa région, présenteront, le 13 juin, leurs œuvres d’art au public.

Pour réaliser ces projets artistiques personnels, ils se sont inspirés des musées visités pendant l’année scolaire. Les élèves ont aussi échangés par e-mail des remarques, photos et croquis sur les œuvres découvertes. Cette édition 2012 a couvert trois thèmes : “Que se passe-t-il dans le blanc?” , “les mots dans l’art” et “les Amérindiens”.

Créé en 2010 par Viviane Motard, conseillère pédagogique, l’événement a pour ambition de renforcer le dialogue entre les cultures française et américaine.

Infos pratiques :

“French Schools Festival of Arts”, aux Services culturels de l’Ambassade de France. 972 Fifth Avenue, entre 78th et 79th Street. Vernissage mercredi 13 juin de 17h à 19h30. Exposition du mercredi 13 au vendredi 15 juin, de 10h à 16h. Entrée gratuite. RSVP recommandé à [email protected] ou au 212-439-1436.  

Le Comité des Associations Françaises se "francophonise"

Nous sommes déjà un carrefour français, nous allons devenir un carrefour francophone“. A l’occasion de la réunion du Comité des Associations Françaises (CAF) de New York, lundi, son président Gérard Épelbaum (ci-contre), a accueilli le Club Aux Antilles au sein du regroupement d’associations françaises. Après la Chambre du Commerce belge, l’Union francophone des Belges à l’étranger et la Délégation générale du Québec, l’association représentant les Caribéens francophones de New York est devenue le quatrième groupe francophone non-français à rejoindre le CAF en un an.

Dynamiser la langue française

Président du CAF depuis avril 2011, Gérard Épelbaum a voulu ouvrir le comité, créé en 1924, au monde francophone. D’une part, pour “respecter les statuts du CAF, dont le titre exact est bien Comité des associations françaises et de langue française“. Et d’autre part, “redonner du dynamisme à un comité qui tournait en rond“. A terme, l’objectif est que “la communauté francophone se fasse sa place à New York“.

Elise Laurence-Chounoune (ci-dessus, à droite), présidente du Club aux Antilles, espère de ce nouveau partenariat “des relations, des rencontres et des échanges“. Le but : augmenter le nombre de participants francophones aux activités du club et ainsi enrichir l’association. Et pour ce club, majoritairement composé d’Haïtiens, c’est aussi l’occasion de “promouvoir la langue française au-delà de la France“.

Prise de (Qué)bec

Dans les mois à venir, d’autres associations francophones intégreront le comité. Mais Gérard Épelbaum refuse pour l’instant de dévoiler des noms. Lors de la réunion du CAF,  Isabelle Van Bockstaele, présidente de la commission des admissions, a toutefois exprimé son désaccord face à l’entrée de la Délégation générale du Québec. “Cette association fait partie du gouvernement québécois, explique-t-elle. Son statut de consulat, presque d’ambassade, ne correspond pas à ceux du comité“. “Si on accepte le Québec, alors pourquoi pas le Mali ou le Sénégal ?“, poursuit-elle. “Le Québec est une province et non un pays, et la délégation n’a pas de statut de consulat“, a répondu Gérard Épelbaum. Votée à 13 voix contre 6 en mars dernier,  l’admission de la Délégation générale du Québec ne sera pas remise en question.

Malvoyant, je suis en stage à New York

Poignée de main ferme, costard-cravate de rigueur: Charles-Edouard Catherine a tout du stagiaire classique.  Sauf que dans son univers, en l’occurrence la société Zeno Radio basée à Manhattan, c’est son patron, Baruch Herzfeld, qui lui apporte le café.

A 24 ans, Charles-Edouard Catherine est atteint de dégénérescence maculaire. A la naissance, il avait une vision de 2/10 et un champ visuel très réduit. Il emploie deux métaphores pour décrire la façon dont il voit : celle du « sniper » et de la « passoire ». Des pans de son champ de vision disparaissent progressivement. La qualité de sa vision se détériore également. S’il a un « reste de vue », « un comportement de voyant », il est considéré comme « légalement non-voyant » depuis cette année. Aujourd’hui, il dit se situer « dans un entre-deux », entre vue et cécité.

Originaire de Rennes, il est entré en classe préparatoire à Quimper puis a intégré Sciences Po Bordeaux. Après avoir passé sa deuxième année en échange en Suède, où il a appris l’anglais, il a voyagé sur la côte Est des Etats-Unis avec un ami. En chemin, il a rencontré celle qui est devenue sa « compagne », une jeune Américaine. Pendant plusieurs années, il a partagé sa vie entre Bordeaux et New York.

Tant qu’il le pouvait, il « masquait son handicap ». La vie professionnelle lui a appris à l’assumer.  Amené à faire un stage dans le cadre de sa cinquième année, il voulait travailler à New York pour être avec celle qu’il aime. Ses recherches n’ont pas été faciles. Il a par exemple passé un entretien pour travailler dans un cabinet de lobbying, sans dévoiler son handicap jusqu’au moment où le recruteur a semblé intéressé par sa candidature. Et lorsqu’il a finalement révélé sa malvoyance, la personne a changé d’avis. Après plusieurs déceptions, il a pris le « premier stage qui venait », Zeno Radio, une entreprise de radio par téléphone. Née en janvier 2011, elle s’adresse aux émigrés qui veulent écouter les stations de leur pays. « Au final, ce fut une très bonne surprise », dit-il. C’est « une structure très ouverte à l’autre, aux autres cultures ». Pour son recrutement, être « Français et handicapé a presque été un avantage ». « Je suis stagiaire, c’est moi qui devrais servir les cafés », plaisante-t-il soulignant que l’équipe prend grand soin de lui.

Baruch Herzfeld, Président de Zeno Radio, décrit Charles-Edouard comme « la cravate de l’entreprise », son visage public. En charge des relations avec les stations de radios et les grands journaux, il présente une apparence et une façon de travailler plus formelles que le casual à l’américaine. Il est chargé du marketing et des relations publiques. Il s’agit de « promouvoir les stations et de démarcher les radios », explique le stagiaire. La majorité de son travail se passe au téléphone et sur ordinateur. Jaws, un logiciel qui réalise une synthèse vocale de toutes les informations présentes à l’écran, lui permet de travailler normalement.

Habitant à City Island, dans le Bronx, il explique que pour lui, New York, « c’est beaucoup de l’imaginaire ». Un imaginaire constitué par « les images accumulées à travers la télévision, le cinéma ». Quand il marche dans la ville, pas question de passer son temps à chercher les cimes des gratte-ciel. Il se « concentre sur le trottoir, sur ce qu’il y a devant », les éventuels obstacles. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, « plus la ville est grande, plus c’est pratique et accessible pour les handicapés », parce que le plus souvent, les fonds alloués à des infrastructures spécialisées sont beaucoup plus importants. « Dans le métro, toutes les informations sont vocalisées », et c’est également le cas sur les carrefours de certaines grandes avenues. Par ailleurs, le « grid » de la ville de New York rend ses déplacements plus faciles. Ses projets d’avenir? Il aimerait « rester à New York et continuer à travailler pour Zeno Radio ! » Cela semble bien parti.


La France vote à gauche et prend du poids

Cette semaine, la presse américaine s’intéresse à notre actu riche en politique. Les Français de France ont voté pour le premier tour des législatives, dimanche dernier, donnant au PS une longueur d’avance (29,35 %) sur l’UMP (27,12 %). Mais attention, 40 % de nos concitoyens ne se sont pas rendus aux urnes. Ce fort taux d’abstention n’a rien d’étonnant pour le Christian Science Monitor : « Ni le public, ni les médias n’ont montré beaucoup d’enthousiasme pendant cette campagne ». Pour tester l’ambiance, le site d’information s’est baladé dans les rues de Paris avant le scrutin. Il a rencontré plusieurs de nos compatriotes qui « ne savaient toujours pas pour qui ils allaient voter ». L’élection législative n’attire jamais les foules aux urnes, mais le Christian Science Monitor a une autre hypothèse: la motivation des Français « est en berne à la suite d’une année d’intenses spéculations politiques qui ont suivi le scandale sexuel de juin dernier, et qui ont sorti Dominique Strauss-Kahn du jeu politique». A croire que le journal a oublié la forte participation à l’élection présidentielle, il y a tout juste un mois. Quant à ceux qui ont voté, pas de doute pour le Washington Post, ils sont en majorité de gauche. « Les socialistes et leurs alliés devraient remporter facilement la majorité à l’Assemblée nationale », avance le quotidien, au lendemain des premiers résultats. Attention tout de même, le second tour « pourrait réserver quelques surprises », affirme le journal. Selon lui, le scrutin se jouera sur l’étiquette politique mais aussi « la personnalité des candidats et d’autres facteurs locaux », parlant de « disparités régionales importantes » en France, où ce mandat national prend parfois des allures de guerre de clochers.

La législative en Amérique du Nord amuse le Times

En Amérique du Nord aussi, on vote pour la législative. Une nouveauté pour les expatriés français qui amuse le New York Times. Le quotidien raconte des morceaux de cette campagne tricolore en Amérique: les candidats et futurs électeurs réunis « pour boire du vin rouge dans un bistro à la déco provençale », une scène « très française » relevée au début de la campagne. Ou encore « des Français et des Françaises dans un parc de Brooklyn sous des ballons bleu-blanc-rouge; une salle de spectacle dilapidée à Greenwich Village; dans un pub irlandais, essayant de manger des ailes de poulet Buffalo avec des fourchettes et des couteaux ». La journaliste Emily Brennan a notamment suivi la candidate PS Corinne Narassiguin en séance de porte-à-porte, cette technique bien américaine qui a fait son apparition sur la scène française avec la campagne de François Hollande à la présidentielle. Le terrain de chasse de Mme Narassiguin : Brooklyn, le seul quartier de New York à avoir voté en majorité pour Hollande. Le New York Times lui a demandé s’il était possible de la croiser dans l’Upper East Side, décrit comme un nid de Français, « où la majorité travaille dans la finance », et qui vote traditionnellement à droite. « Aucune chance », leur a répondu la candidate avec un sourire entendu. Mais le journal lui donne toutes ses chances pour le second tour face au candidat de l’UMP, Frédéric Lefebvre. Selon le Times, elle bénéficie de « l’élan de la victoire de Hollande », et de son avantage d’expatriée de longue date comparé à Lefebvre « qui n’a pas habité en Amérique du Nord depuis qu’il a appris à marcher ».

La retraite à 60 ans? Mauvaise idée…

L’enjeu de ces législatives, à l’étranger comme en France, est de doter la France d’un gouvernement, qui permettra, ou non, à François Hollande de mener les reformes qu’il a voulues. Parmi elles, le rétablissement partiel de la retraite à 60 ans en novembre prochain. Mauvaise idée, selon le Wall Street Journal. Le quotidien critique un « retour en arrière »« Sarkozy s’était battu contre l’armée habituelle de syndicats et d’agitateurs de gauche en France pour repousser l’âge du départ à la retraite en 2010. Les perspectives budgétaires du pays avaient bénéficié de cet effort », regrette le quotidien. Le Wall Street Journal en profite pour faire une leçon d’économie au nouveau président français, affirmant qu’avec l’allongement de la durée de vie, il est impossible que les retraités vivent 20 ans ou plus sur l’argent des autres. Cette décision va « à l’encontre de la tendance internationale », souligne l’Associated Press, repris par Fox News. Seul son de cloche différent: Pour le Christian Science Monitor, ce retour de la retraite à 60 ans pour les individus qui ont travaillé dès l’âge de 18 ans, et l’autorisation pour les femmes de compter leurs mois de grossesse, représente un avantage politique pour Hollande. Ce n’est qu’un « avertissement » lancé à la droite, juge le site, avant « le coup de grâce » bientôt porté à l’ancienne majorité présidentielle.

Les Américains qui font maigrir les Françaises

Pour ne pas prendre de kilos dans une France de plus en plus oisive, mieux vaut suivre les conseils de Jenny Craig, une société américaine de régime partie à la conquête de la France. Cette croisade pour faire maigrir les Français est relatée dans le New York TimesCar « les Françaises, elles aussi, ont peur de grossir ». Le mythe selon lequel nous sommes des êtres imperméables à la prise de poids serait-il sur le point de s’effondrer ? Jenny Craig fait en tout cas recette en France, avec plus de 4 000 membres, raconte le Times. En 1997, le taux d’obésité dans l’Hexagone s’élevait à 8,5 %, il atteint aujourd’hui plus de 14%. On est encore loin des 35 % des Etats-Unis, mais tout de même. Jenny Craig s’implante, mais en s’adaptant à ce nouveau public pour le moins exigeant. « Les menus paraissent plus adultes et sophistiqués que les versions américaines où de nombreux plats semblent avoir été choisis pour réveiller des souvenirs d’enfance ». Jenny Craig s’attache à respecter la tradition culinaire française et à s’adapter aux habitudes de repas. Valérie Bignon, directrice de Nestlé (propriétaire de Jenny Craig) en France, défend un « modèle français »« un modèle très social, à l’opposé de l’approche très individualiste des Américains ». Manger américain d’accord, mais nous faire sortir de table, pas question.

Michelle Klein, la révolution américaine de Baccarat

Un site d’achat en ligne, un showroom flambant neuf à Manhattan, une nouvelle boutique dans un an sur Madison Avenue : avec Michelle Klein, Baccarat, 170 ans d’existence, prend un coup de jeune aux États-Unis.

Michelle Klein dirige la maison française de luxe outre-Atlantique. Et pour elle, Baccarat, c’est un style de vie. Six mois après son entrée en fonction, les projets abondent. La boss américaine vient de lancer une grande campagne publicitaire dans les journaux et magazines américains. Elle veut encourager la relance des clients et visiteurs du site par e-mail et organise des dégustations de vin en boutique à l’heure du déjeuner. Pas question de confiner les verres, vases, chandeliers et bijoux de la prestigieuse manufacture à l’état de pièces de musée. «Nous sommes souvent perçus comme une marque sérieuse et traditionnelle, destinée aux occasions spéciales, déplore la Bostonienne de 43 ans. J’ai une approche plus moderne : un chandelier classique, placé dans un environnement contemporain, peut donner un effet incroyable ! »

Depuis la création de la filiale américaine en 1948, Baccarat a peu changé d’image outre-Atlantique. La marque de luxe n’a ouvert que sept boutiques et s’est essentiellement implantée dans les grands magasins (400 points de vente aujourd’hui), là où la carrière de Michelle Klein a débuté. « Les department stores constituent une très bonne école pour apprendre toutes les techniques de vente ». Entre Bloomingdale’s à New York et Macy’s à Atlanta, elle a passé 14 années dans un secteur réputé très difficile. « J’étais enceinte de huit mois et Macy’s m’a tout de même embauchée, précise-t-elle en riant. Mais au bout d’un certain nombre d’années en grands magasins, vous êtes considérés comme un spécialiste. Donc en 2008 j’ai pensé qu’il était temps de changer ».

Michelle Klein connaissait Gilles Bonan, le dirigeant de Roche Bobois. Elle devient son responsable nord-américain. Elle y découvre la vente à l’échelle d’une société familiale et la culture d’entreprise à la française. Pas toujours facile, même si elle dit avoir le français « dans son ADN », depuis la rencontre de son mari (français) à 20 ans lors de son premier voyage à Paris. Malchance du timing : elle commence en septembre 2008, quand le monde financier s’écroule. « Ce fut une première année très difficile mais nous avons survécu ». Après trois ans au sein de la marque française de meubles, Baccarat lui fait une offre. « J’adore les histoires, et Baccarat m’a séduite par son histoire ». A l’entendre raconter sa visite aux 700 ouvriers de la Manufacture en Lorraine, en janvier dernier, alors qu’elle vient de prendre son poste de Directrice Générale pour les Etats-Unis, on ne pourra la contredire. « C’était comme marcher dans un autre temps. La visite nocturne est particulièrement impressionnante, on voit les souffleurs de cristal dans la lumière du feu. Le savoir-faire est transmis de génération en génération, difficile de trouver cela aux États-Unis ».

Michelle Klein aime rappeler les origines royales de la cristallerie, née en 1764 sous Louis XV. « C’est notre origine, c’est de là que nous venons ». Le tout en anglais. Car si elle maîtrise le français, elle préfère réaliser l’interview dans sa langue. « C’est l’habitude, toutes les réunions sont en anglais ». Le président de Baccarat est en effet américain : Barry Sternlicht, co-dirigeant avec son frère Russell du fonds d’investissement Starwood Capital Group, devenu propriétaire de Baccarat en 2005 après son rachat à la famille Taittinger. Le directeur général, Markus Lampe, est autrichien. Le groupe est devenu international, présent dans plus de 90 pays. La moitié des 143 millions d’euros de chiffres d’affaires (2011) est toutefois réalisée en Europe. Les Amériques n’en représentent que 1,3 %, alors que les États-Unis constituent le quatrième marché, derrière la France, le Japon et la Chine. Michelle Klein compte bien peser plus lourd dans la balance, notamment en cette période de crise européenne.

Comme toutes les maisons de luxe de l’art de la table, la clientèle de Baccarat vieillit. « Nous souhaitons que, non seulement, les mères viennent dans nos boutiques, mais aussi leurs filles », résume Michelle Klein. L’atout séduction de Baccarat : les bijoux, en concurrence directe avec des marques comme Tiffany. Bague à 295 dollars, boucles d’oreilles entre 350 et 400 dollars. Quand on lui fait remarquer que les prix restent élevés, Michelle Klein rétorque doucement par une anecdote : « Quand je travaillais chez Bloomingdale’s, je voyais des jeunes filles repartir avec cinq jeans à 200 dollars pièce. Donc c’est juste une question d’image, de communication sur nos produits, pas de moyens ». La dirigeante américaine souhaite également mieux cibler la clientèle masculine. “55 % de nos clients sont certes des femmes, mais 45 % sont des hommes ! Ils s’intéressent à la vaisselle pour le bar et aux luminaires ». Ces derniers représentent 27 % des ventes en boutique. Les prix des chandeliers varient entre 20 000 et 95 000 dollars. Le célèbre lustre parapluie de Philipp Starck, Marie Coquine (allusion à Mary Poppins) se vend 38 700 dollars. Soixante exemplaires ont été vendus dans le monde. Pour la dirigeante, « c’est le contemporary humor du Baccarat d’aujourd’hui ».

Crédit photo: SIPA

Cédric Klapisch présente le « Péril jeune » à Brooklyn

Grande première à New York pour un célèbre film français qui n’avait jamais traversé l’Atlantique jusqu’ici : « Le Péril jeune », réalisé par Cédric Klapisch en 1994, sera projeté pour la première fois aux Etats-Unis au Brooklyn Heights Cinema, en version originale sous-titrée, mercredi 13 juin à 20h30, pour une seule et unique séance forcément exceptionnelle.

Le réalisateur français, âgé de 50 ans, sera présent lors de la projection et se prêtera de bonne grâce au jeu des questions-réponses après la fin du film.

A l’origine une commande de la chaîne ARTE dans le cadre d’une collection intitulée « les années lycée », « le Péril jeune », diffusé sous format téléfilm en juin 1994, fit l’objet d’un tel engouement qu’une sortie en salles suivit en janvier 1995, attirant 645 639 spectateurs et lançant pour de bon la carrière du réalisateur ainsi que de son jeune premier rôle, Romain Duris, alors âgé de 20 ans.

Les bénéfices de la projection du 13 juin seront reversés pour partie à l’association parents-professeurs de l’école publique PS 133 (Park Slope, Brooklyn), pour contribuer au développement de ses programmes bilingues en français et en espagnol.

Infos pratiques:

Plus de renseignements auprès du Brooklyn Heights Cinema : 70 Henry Street, Brooklyn NY 11201 tél : 718 596 5095 ou 7070 – Prix des places : 18$ – e-mail : [email protected]. Site internet ici 

Le Ballet des Amériques danse avec Degas

Pour son spectacle de printemps au Emelin Theater for the Performing Arts à Mamaroneck, le Ballet des Amériques , va faire des “Degas”.

Menées par la Martiniquaise Carole Alexis, la directrice artistique de l’école, les 2h30 de spectacle auront, en effet, une touche française. Les chorégraphies présentées s’inspireront des travaux de l’artiste-peintre et seront rythmées par des compositions de musiciens français contemporains de Degas tels Debussy, Chausson, Offenbach et Delides.

Infos pratiques :

Ballet des Amériques School & Company, au Emelin Theater for the Performing Arts de Mamaroneck, samedi 16 juin de 15h à 17h30. Pour plus d’infos ou pour réservez les tickets, rendez-vous à cette adresse.

Crédit photo : Hans-Jakob Wilhelm

Des Français s'échappent d'Alcatraz

Il est 7h30 dimanche matin et un léger voile de brume recouvre encore le Golden Gate Bridge. A quelques dizaines de mètres d’Alcatraz, 2 000 athlètes venus du monde entier patientent sur un bateau de croisière. Dans quelques minutes, ils vont tenter de s’échapper d’Alcatraz.

“Escape from Alcatraz” est un triathlon célèbre dans le monde des coureurs de fond, “à faire au moins une fois dans sa vie“, raconte Marie-Clémence Prat. A 21 ans, la jeune Strasbourgeoise appréhende la température de l’eau, à peine 13° ce matin.

Le coup d’envoi est donné; par grappe, les nageurs s’élancent dans l’eau glacée. Ils doivent parcourir 2,4 km à travers les forts courants de la baie de San Francisco.
 A peine sortis de l’eau, il faut enfourcher le vélo et c’est parti pour 29km le long de la baie, à travers le parc du Présidio et sur les falaises qui surplombent l’océan Pacifique. Les écarts se creusent, la souffrance commence à se lire sur certains visages. Il faut pourtant enchaîner 13km de course à pied dont une grande partie dans le sable de Baker Beach. Ultime supplice : un escalier de sable de 400 marches.

 “Dans les marches, c’était impossible de courir“, avoue Christophe Marguerie allongé sur la table de massage. Ce quadragénaire parisien a découvert le triathlon il y a deux ans seulement et compte déjà quatre courses à son palmarès. “L’eau, finalement, je ne l’ai pas trouvée si froide, je m’étais entraîné en Normandie dans la mer à 8° alors ça a été“, enchaîne-t-il.

C’est quand même mythique ce départ depuis Alcatraz“, rétorque son ami Pascal Boucherie, lui aussi venu de France pour participer au triathlon de San Francisco. “Sauter du bateau, les courants incroyables dans la baie, la difficulté pour garder sa trajectoire, tout cela donne une atmosphère un peu effrayante et c’est vraiment sympa“.

Réputée pour sa difficulté, l’épreuve de natation est particulièrement longue et les parcours de course à pied et de vélo présentent de forts dénivelés. Le triathlon de San Francisco est aussi connu pour son décor : l’île-prison d’Alcatraz, le Golden Gate bridge, les collines et les vagues du Pacifique en toile de fond.  “C’est exceptionnel comme endroit !” lance Christophe. “D’ailleurs, on vient plutôt pour  finir cette course que pour faire un temps particulier, pour prendre du plaisir surtout “, rajoute Pascal, assez fier de sa médaille “Escape from Alcatraz 2012”.

Car si le vainqueur, l’Américain Andy Potts, un tri-athlète champion olympique a fini sa course en 2h et 3 minutes, les derniers ont mis plus de 6h.

Marie-Clémence est contente elle aussi, “c’est le meilleur triathlon que j’ai fait, le cadre est super et l’ambiance extraordinaire, il y a du monde presque tout le long du parcours pour nous encourager“. La jeune Française termine 2ème de sa catégorie, les filles de moins de 24 ans.

La France plus "areligieuse" que les USA, mais…

Ce n’est pas une surprise : Dieu a moins la cote en France qu’aux Etats-Unis. En 2007, 29 % de la population française se déclarait “sans religion”, selon un sondage de l’institut TNS-Sofres. Cette même enquête montre également que 22 % des Français ne croient pas en Dieu. En 2008 aux États-Unis, l’American Religious Identification Survey (Aris) estimait les “sans religion” à 15 % de la population américaine, et ceux qui ne croient pas dans l’existence de Dieu à 2,3 %. En 2004, une étude de l’université de Cambridge plaçait respectivement la France et les Etats-Unis aux 8ème et 44ème positions d’un classement international des pays comptant le plus grand nombre d’athées, agnostiques et de non-croyants.

Mais si la différence  entre l’ « areligion » dans les deux pays reste importante, l’écart diminue. En 1987, l’Insee comptait 22% de « sans religion » au sein de la population française. Un taux qui a modestement grimpé à 25,7 % en 1996. Aux Etats-Unis, l’évolution a été flagrante dans les années 1990. Selon l’Aris, le taux de “sans religion” est passé de 7,9 % en 1990 à 14 % en 2001. « In God we Trust » semble être de moins en moins d’actualité outre-Atlantique.

Un drôle de café parisien au Mesquite Community Theatre

Cette comédie douce-amère raconte l’histoire de Victor, un riche Américain expatrié à Paris, en 1961. Victor est le propriétaire du Café du Grand Bœuf, le meilleur restaurant du monde réservé exclusivement à son usage privé. Un été, l’Américain revient d’un séjour en Espagne, d’humeur très sombre. Il annonce à son personnel sa décision de se laisser mourir de faim. Avec un humour noir, la pièce met en avant les absurdités et les contradictions de l’être humain.

Infos pratiques :

An Empty Plate in the Café Du Grand Boeuf, au Mesquite Arts Center (MAC). Dix performances, entre le 15 et le 30 juin. 1527 N. Galloway Avenue, à Mesquite. Tickets : 15$. Plus d’informations au 972-216-8126 ou ici