A 18h30 selon CSA:
Francois Hollande: 28,6 %
Nicolas Sarkozy: 26,1 %
Marine Le Pen: 18,7 %
Jean-Luc Mélenchon: 12 %
Francois Bayrou: 8,6 %
Eva Joly: 2,1%
Estimations nationales: Hollande 28%
Nicolas Sarkozy arrive en tête aux Etats-Unis
Les résultats sont encore provisoires, mais ils confirment que les Français des Etats-Unis, comme en 2007, ont voté massivement pour Nicolas Sarkozy. Le président-candidat recueillerait un peu plus de 9 000 voix, soit 45,1 % des suffrages tandis que François Hollande arrive en deuxième position, avec 25,9% des votes, soit 5 229 voix. Si les résultats sont confirmés, cela signifierait que l’écart entre les deux hommes (19,2 points) est plus faible qu’entre M. Sarkozy et Ségolène Royal il y a cinq ans : ces derniers étaient respectivement crédités de 48,7% et 24% des suffrages, soit une marge de 24,7 points.
Au Canada, c’est François Hollande qui arriverait en tête, avec 32,4% des voix, contre 27,7% pour M. Sarkozy.
Comme en 2007, François Bayrou est le troisième homme de l’élection. Le président du MoDem est crédité de 11,7% des voix aux Etats-Unis. Il est suivi d’Eva Joly (5,7%), de Jean-Luc Mélenchon (4,9%), Marine Le Pen (4,3%) et Nicolas Dupont-Aignan (1,05%). Philippe Poutou (Nouveau parti anti-capitaliste), Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) et Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès) se tiennent dans un mouchoir de poche entre 0 et 1%. En queue de peloton, Mme Arthaud ne recueillerait que 24 votes sur l’ensemble des Etats-Unis.
Plébiscite pour Sarkozy à Miami
Les Français de Miami se sont peu déplacés pour voter ce samedi, moins que les autres Français d’Amérique. Pour les deux bureaux de vote de Miami, le taux de participation s’établit à 23,9% seulement.
Nicolas Sarkozy écrase la concurrence et enregistre 62,9% des voix. François Hollande recueille 12,7%, Marine Le Pen 7,9%, François Bayrou 7% et Eva Joly 2,8%.
Résultats des deux bureaux de vote de Miami:
Nicolas Sarkozy : 782 voix (62,9%)
François Hollande :158 (12,7 %)
Marien Le Pen: 99 (7,9%)
François Bayrou: 88 (7%)
Eva Joly: 35 (2,8%)
Taux de participation: 1244 sur 5209 inscrits. (23,9%)
Les Français des USA se rendent aux urnes
Vélos cadenassés, poussettes rangées: à la French American Charter School d’Harlem (NYFACS), on vote en famille et entre amis en ce samedi ensoleillé. Depuis huit heures du matin, les nombreux Français du quartier défilent sans interruption dans les isoloirs aux rideaux tricolores installés pour l’occasion. « Ah oui c’est important de venir voter. Même si on habite à l’étranger, on est concerné par ce qu’il se passe en France », s’exclame Nathalie Risacher, venue en famille remplir son devoir citoyen.
De New York à Los Angeles, de Houston à Chicago, près de 100 000 Français inscrits sur les listes électorales consulaires étaient appelés aux urnes ce samedi, pour le premier tour de la présidentielle, 24 heures avant le grand vote en France. Ce scrutin anticipé, qui a lieu depuis 2007, évite aux électeurs de l’étranger de se rendre aux urnes en connaissant les résultats dans l’Hexagone.
Les Français du Canada votaient aussi. A Montréal, 44 000 inscrits, l’AFP a constaté qu’une file d’attente de « plusieurs dizaines » de personnes s’est formée devant le College Stanislas, une des écoles françaises de la ville, avant l’ouverture des bureaux.
Point de file d’attente, en revanche, au Consulat de France à Boston, où les Français du Maine, du Vermont, du New Hampshire et du Rhode Island étaient invités à glisser leur bulletin dans l’urne. Le « a voté » de rigueur y était audible toutes les dix minutes environ. « Je suis venue voter parce que c’est important pour moi de savoir qui dirigera notre pays: on a toujours à l’esprit qu’on pourrait bientôt rentrer en France, qui sait! » souligne Christine Kidd, une Française du Vermont qui a fait deux heures de route avec son mari et ses enfants pour voter.
Neuf heures de route pour voter
Pour faire face à l’accroissement du nombre d’inscrits, les consulats n’ont pas lésiné sur les bureaux de vote. Pour le sud-ouest du pays, dépendant du consulat de Los Angeles (14 851 inscrits selon le Quai d’Orsay), dix bureaux ont été installés contre un seul en 2007. Dans la circonscription dépendant du consulat de New York (24 132 inscrits), pas moins de seize bureaux, dont dix dans la ville, ont été mis en place. Deux se trouvaient à l’International School of Brooklyn, à Carroll Gardens, “village français de Brooklyn”. Sur les listes, quelque 3 800 inscrits habitant dans tout Brooklyn, dont Frédéric Larrieux ravi de ces nouveaux bureaux de vote: il n’a eu qu’à traverser la rue pour venir voter. « C’est important, et puis aujourd’hui c’est tellement facile avec internet de suivre l’actu française qu’on est vraiment bien informé ».
Pour d’autres, le trajet à l’isoloir était plus long, voire trop long. C’est le cas de François Avenas, qui réside El Paso, à neuf heures de route du bureau le plus proche, à Austin. Situé à quatre heures de chez lui, celui d’Albuquerque (Nouveau Mexique) aurait été mieux, mais il dépend d’une autre circonscription consulaire. La semaine dernière, il se disait « un peu dégoûté » par ce qu’il décrivait comme « une sorte d’arnaque ». D’autant que peu de Français de la ville font des procurations, selon lui, faute des pièces nécessaires: « Certains Français d’El Paso ne font même pas refaire leur carte nationale d’identité (démarche pour laquelle il faut compter deux allers-retours à Houston), ni leur passeport (même si cela ne nécessite qu’un aller-retour), car ils estiment que cela leur revient trop cher et que c’est trop compliqué ». Samedi, M. Avenas s’est donc abstenu.
Résultats bureau par bureau
En 2007, les Français des USA avaient placé Nicolas Sarkozy en tête au premier tour, avec 48,7% des suffrages, devant Ségolène Royal (24%) et François Bayrou (20,3%). Le dépouillement du scrutin de 2012 sera fait samedi soir, mais les résultats seront annoncés bureau par bureau et les taux de participation ne seront pas communiqués avant lundi matin pour l’ensemble de l’Amérique du Nord.
Anne, à Manhattan, votait pour la première fois samedi, afin d’ « éviter le pire »: « Je suis partie de France parce que ce n’était pas la joie. Là, je pense que c’est assez catastrophique », dit-elle.
A Austin, Houda Hanafi, qui votait pour la première fois en douze ans aux Etats-Unis, estime que ce scrutin est particulièrement important. « Après la crise, on sent qu’il va se passer quelque chose en France. J’espère que cette élection va déboucher sur plus d’ouverture, plus de compréhension, plus d’emplois aussi, car la France en a bien besoin ».
Christine, retraitée à Los Angeles, a participé à toutes les élections depuis son arrivée aux Etats-Unis il y a vingt ans : « Cette année, c’est un peu particulier… Ma petite fille vote pour la première fois en France. Le fait d’aller voter toutes les deux, cela nous rapproche, malgré les kilomètres. On en a beaucoup parlé au téléphone. Elle vote Hollande, moi Sarkozy. Je pense que ça sera serré”.
Propos recueillis par Alexis Buisson et Emmanuel Saint-Martin à New York, Célia Héron à Boston, Cécile Fandos à Austin, Noémie Taylor à Los Angeles.
Crédit photo: Au Consulat de France à New York en 2007 (Stan Honda/ AFP )
Quand les écrivains se passionnaient pour la peinture
L’historienne française Anka Muhlstein, installée à New York depuis 35 ans, sera en conférence à la Frick Collection pour parler du lien entre art et littérature.
La Révolution et les conquêtes napoléoniennes ont transformé le rapport que les masses entretenaient avec la peinture. Les possessions artistiques des églises ont été réquisitionnées par la République et mises sur le marché, et les chefs d’oeuvre, principalement rapportés d’Italie par l’armée francaise victorieuse, ont été exhibés pour la première fois au grand public. Ainsi de nombreux écrivains, comme Zola, Hugo, Stendhal, Proust ou Mallarmé, se sont-ils tour à tour passionnés pour la peinture. Anka Muhlstein reviendra sur cette période charnière où l’art et la littérature ne faisaient qu’un. Son prochain livre, Monsieur Proust’s Library, devrait sortir en octobre-novembre.
Infos pratiques :
Artists, Poets and Writers Lecture Series : “Pen and Palette: Painters in Balzac, Zola, and Proust” par Anka Muhlstein le 25 avril à 18h à la Frick Collection, 1 East 70th Street. Entrée gratuite. Pourplus d’informations ici
Mireille Guiliano décrypte le "French Paradox"
Lors d’une conférence à l’American Museum of Natural History, Mireille Guiliano, l’auteure de French Women don’t get fat, évoquera un grand mystère de l’humanité: le “French paradox”. Le terme désigne l’apparente contradiction entre la “richesse” calorique des plats français et la minceur des Françaises.
Avant de devenir auteur à plein temps, Mireille Guiliano a été, pendant plus de vingt ans, la porte-parole de l’entreprise Veuve Clicquot aux USA. Elle a écrit un autre livre à succès, French Women for all seasons, un livre de recettes et de conseils pour maintenir la ligne tout en prenant du plaisir à manger. Pour les gastronomes, une dégustation de plusieurs plats évoqués dans son livre est prévue au programme de la soirée.
Infos pratiques :
French paradox with Mireille Guiliano, le 25 avril à 18h30 à L’American Museum of Natural History, 79 Central Park West. Entrée à $30.
Claire Savreux
Age et lieu de naissance : 41 ans, née à Amiens
Nationalité(s) : Française
Situation familiale : Fiancée
Ville/Pays de résidence : Fort Lauderdale, Floride
Études :
- Baccalauréat littéraire
Parcours politique :
- Sympathisante du FN depuis 1987
Internet et réseaux sociaux: en cours de création
Notre portrait:
Claire Savreux: “Le FN a sa place aux USA”
CUNY parle breton
La City University de New York (CUNY) accueille l’auteur breton Hervé Lossec, ce 25 avril. Il sera présent pour présenter son best seller Les Bretonnismes qui montre l’influence de la langue bretonne sur la manière dont les Bretons parlent le français. Les Bretonnismes serait le troisième livre le plus vendu en Bretagne. Il a reçu le Grand Prix du Livre « Produit de Bretagne ». En plus de présenter son travail, la conférence lui permettra de débattre sur le statut actuel de la langue bretonne et sur l’influence linguistique que celle-ci a eue sur le français. La conférence sera suivie d’une séance de dédicace.
Infos pratiques :
Conférence Hervé Lossec. Le mercredi 25 avril. De 19h à 21h. City University of New York (CUNY). 365 5th Avenue. Salle C 197. Pour plus d’informations ici.
C'est la reprise au New York Pétanque Club
Avis aux amateurs de pétanque, la saison sportive du NYPC (comprendre le New York Pétanque Club) ouvrira ce dimanche 22 avril dans le coin sud de Prospect Park, à Caton Avenue et Coney Island Avenue, avec un tournoi en tête à tête (compétition individuelle). Peu de gens le savent, mais ce jeu provençal est le dixième sport pratiqué en France de par le nombre de licenciés. La compétition commence à 10h mais les inscriptions ont lieu à 9h15. De la nourriture et des rafraîchissements seront en vente.
Infos pratiques :
Tournoi de pétanque organisé par le NYPC le dimanche 22 avril à 10h à Prospect Park, Brooklyn. Frais de participation à $10.
Où voter en Floride ?
L’élection présidentielle approche à grand pas. En tout, quatre bureaux de vote seront ouverts dans toute la Floride. Et surtout, n’oubliez pas votre passeport ou autre pièce d’identité française (carte nationale d’identité, permis de conduire français…). Contrairement aux années précédentes, les pièces d’identité américaines ne seront pas acceptées!
Miami : Consulat général de France, 1395 Brickell avenue – suite 1050 – Miami, Fl 33131
(Electeurs domiciliés dans les comtés de Broward, Collier, Dade, Monroe, aux Iles Vierges américaines, Iles Turks et Caïques et aux Iles Caïmanes)
West Palm Beach : Alliance française, 100 S Dixie hwy – suite 302 – West Palm Beach, Fl 33401
(Electeurs domiciliés dans les comtés de Highlands, Indian Riter, Martin, Okeechobee, Palm Beach et St Lucie)
Tampa : Argosy University – 1403 North Howard Avenue – Tampa, FL 33607
(Electeurs domiciliés dans les comtés de Charlotte, Citrus, De Soto, Glades, Hardee, Hendry, Hernando, Hillsborough, Lee, Manatee, Pasco, Pinellas, Polk et Sarasota)
Orlando : Alliance Française, 1516 Colonial drive – Orlando, Fl 32803
(Electeurs domiciliés dans les comtés de Alachua, Baker, Bay, Bradford, Brevard, Calhoun, Clay, Columbia, Dixie, Duval ,Escambia, Flagler, Franklin, Gadsen, Gilchrist, Gulf, Hamilton, Holmes, Jackson, Jefferson, Lafayette, Lake, Leon, Levy, Liberty, Madison, Marion, Nassau, Okaloosa, Orange, Osceola, Putnam, Santa rosa, Seminole, St Johns, Sumter, Suwanee, Taylor, Union, Volusia, Wakulla, Walton et Washington)
Pour plus d’informations, veuillez consulter le site du Consulat de Miami pour trouver le bureau qui vous a été affecté.
Irène et Francis Jacob savent nager aux Etats-Unis
Chez les Jacob, on n’aime pas être catalogué. Quand on demande à Irène si elle arrête le cinéma pour se consacrer à la chanson, elle répond immédiatement: “Non, la musique m’a toujours accompagnée.” Louis Malle lui a en effet donné son premier rôle dans “Au revoir les enfants”, en 1984, parce qu’elle savait jouer au piano. La musique était essentielle dans “La Double Vie de Véronique” et “Trois Couleurs: Rouge” de Krzystof Kielowski. Elle a chanté pour le théâtre et pour des copains. “J’ai toujours eu envie d’écrire un album avec mon frère”.
Francis, lui, est guitariste “de jazz” lit-on souvent. Là encore, pas question de le classer dans un seul genre musical. “En fait, j’utilise des sonorités de part le monde: africaines, sud-américaines, asiatiques, françaises...” Pas étonnant donc que leur premier album soit inclassable.
Deleuze en Amérique
Sorti en France l’an dernier chez Universal, “Je sais nager” est une invitation au voyage, dans tous les sens du terme: balades sur différents continents, du Togo à Sumatra, de Paris à New York. Mais aussi voyage dans la vie de tous les jours, faite de quotidien – le métro avec “Au fond de toi”, “Henri” est une scène de ménage – et de pensées philosophiques. Quatre chansons ont été inspirées de Gilles Deleuze. “J’étais allée à l’une de ses conférences et j’étais éblouie par sa façon de s’exprimer, si simple, pour transmettre des concepts complexes”. Irène a pris des notes et “Je Sais Nager” (titre de l’album et de la troisième chanson) est né, ainsi que trois autres chansons: “Les Corps les plus simples”, “Et mon essence à moi” et “Ne serait-y pas?” Les textes ont été proposés à la famille Deleuze qui, souhaitant prolonger le travail du philosophe, a accepté de donner les droits aux Jacob.
“Les Américains ne vont peut-être pas comprendre les mots, mais seront sensibles aux rythmes et à la poésie”, estime Francis Jacob. La première chanson a une résonance toute particulière ici: “Jihad et Cruzada” raconte l’histoire d’amour d’un Afro-américain musulman et d’une hispanique catholique, qui:
“Dans les brumes d’un petit matin,
En septembre deux mille un,
(…) partirent en lune de miel,
Dans un petit coin du ciel.”
Ecrite par Francis Jacob, cette chanson est un hommage aux victimes des attentats à New York. “Il n’y a que dans cette ville où l’on trouve ce brassage des cultures. Je rencontre des artistes de partout. On a une dizaine de nationalités différentes sur les seize musiciens qui ont participé à l’album!”
Les Jacob ont toujours eu un lien très fort avec les États-Unis. Ils y ont vécu depuis leur petite enfance, suivant leur père physicien dans les couloirs d’Harvard à Boston – leur frère aîné, scientifique, y travaille aujourd’hui – ou encore en Californie et à Chicago. “On connaît bien tous les plus grands centres scientifiques du pays!” plaisante Francis. Ensemble, le frère et la soeur ont habité quatre années dans le quartier de Chelsea à Manhattan, lorsqu’Irène prenait des cours à l’Actor Studio. Francis a décidé de rester, Irène est rentrée en France mais est revenue plusieurs fois pour le cinéma – « US Marshals » aux côtés de Tommy Lee Jones ou encore “La Vie intérieure de Martin Frost”, sous la direction de Paul Auster. Elle a également joué au Lincoln Center. “J’ai plusieurs couches de vie ici. À chaque fois que je reviens, de nouveaux souvenirs surgissent.”
Elle les partage aujourd’hui avec son mari et ses deux enfants, venus l’accompagner dans sa tournée de promotion outre-Atlantique, dont les points d’orgue seront le concert au Joe’s Pub, le 3 mai, et la sortie de l’album chez Sunnyside le 8 mai. “Ils ne sont pas là mais il y a deux invités dans cet album, qu’on entend dans les deux dernières chansons” précise Irène: “Vincent Delerm: on se connaît bien, il m’avait invitée à chanter avec lui. Je l’ai invité à “faire l’acteur” –il parle dans “Ne serait-il pas?” La seconde est Agnès Jaoui “l’amie” de longue date. “On était chez elle, on lui a fait écouter nos chansons et elle a craqué sur Communion, aux sonorités argentines”. Les deux femmes chantent une version “féminine” de ce titre.
Irène Jacob entend poursuivre sa double carrière: “J’ai deux projets cinéma en France, mais avec Francis, on pense déjà au deuxième album”. Le frère et la soeur se regardent, complices. Qu’on se le dise: pas question d’enfermer les Jacob dans des cases, ou des casiers de mer… ils savent nager.
“Je sais Nager”, sortie aux États-Unis le 8 mai 2012, Sunnyside.
Dates:
Jamel Béribèche, le démonteur d'images
« Mon art, je le définirais comme improbable et sans contrôle, je ne veux pas d’étiquette ». Jamel Béribèche, connu aussi sous le pseudonyme de Serio, est graphiste, peintre, dessinateur. Sa spécialité: le détournement de publicités. Omniprésentes, il les manipule, les retouche, les colore, les découpe… et montre le résultat dans la rue, sa “galerie à ciel ouvert“. En octobre 2011, il a affiché ses oeuvres dans les “sucettes” publicitaires JC Decaux (en collaboration avec le groupe), place de la Réunion à Mulhouse. Le projet, “See Something Differently”, était destiné à « ceux qui n’ont pas la culture d’aller dans une galerie ou un musée ».
Né à Mulhouse de parents d’origine algérienne, une enfance dans une banlieue difficile, Jamel Béribèche était bien loin de penser qu’il serait un jour peintre à New York. Les études n’ont jamais été son truc. « On passait notre temps à traîner dehors et je cherchais ma vocation ». Il s’engage tout de même à 15 ans dans un CAP de l’industrie vestimentaire, mais c’est la culture du graffiti qui le passionne réellement. Il se met alors à taguer les murs de la ville. Il finit par constituer un dossier de plus 300 dessins qu’il présente à l’Ecole des Beaux Arts, alors qu’il n’a pas le bac. En 2000, il est admis à la prestigieuse école, fera six ans d’études et en sort avec trois diplômes. « Mes parents avaient peur pour moi au départ. Le métier d’artiste n’est pas gage de stabilité. Le fait que je sois entré aux Beaux Arts les a rassurés »
Pour payer ses études et gagner sa vie, Jamel Béribèche a travaillé pour Peugeot ou la Lyonnaise des Eaux. Le grapheur a aussi donné des cours d’expression artistique en prison et à des handicapés mentaux. « J’ai l’impression que l’art peut éviter de retomber dans la délinquance. En prison, j’ai vraiment voulu que les détenus se libèrent, puissent s’exprimer à travers l’art. » Mais « une de mes meilleures expériences fut celle avec les handicapés mentaux, confie-t-il. Leurs dessins étaient d’une naïveté déconcertante car ils perdaient tout contrôle et dégageaient une émotion très puissante».
Installé à New York depuis deux ans, il assure que vivre aux Etats-Unis est « la réalisation d’un rêve de gamin ». Il est donc impatient de présenter « See Something Differently» au public new-yorkais dans le cadre de l‘Affordable Art Fair printemps 2012 .« Le but ce n’est pas du tout d’imposer un point de vue mais de créer une réaction, une émotion».
Infos pratiques:
Affordable Art Fair New York. Du 18 au 22 avril. 7 west 34th street. Le travail de Jamel Béribèche sera exposé au stand F-5. Pour plus d’informations sur Jamel Beribèche ici.