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Frédéric Lefebvre en campagne à la télé américaine

S’il y eut jamais une tradition qui consistait à ne pas faire de politique intérieure française à l’étranger, cette campagne électorale a prouvé qu’elle était bien morte. Présent cette semaine aux Etats-Unis, Frédéric Lefebvre, secrétaire d’Etat au commerce, artisanat, PME et tourime, a donné lundi une interview à Charlie Rose, le célèbre intervieweur new-yorkais. Il y explique notamment à quel point François Hollande est “le candidat du passé” (“the candidate of the past”, dit-il en anglais). Il assure que le candidat socialiste veut augmenter les impôts ou encore qu’il n’a “aucune expérience” et que la France risque “le crash” avec lui.

Mettant à mal un autre tabou, qui consiste pour un ministre français à ne pas prendre parti dans la politique intérieure d’un autre pays, Frédéric Lefebvre confie à Charlie Rose qu’il est un “supporter” de Barack Obama et qu’il devrait être réélu, avant de se lancer dans un long parallèle entre les deux présidents. Après 10 minutes d’interview, semblant réaliser le caractère partisan de l’entretien, Charlie Rose lance tout à coup que “tout partisan de François Hollande qui voudrait venir ici avant l’élection est bienvenu”. C’est sans doute trop tard, mais peu importe: le CSA ne surveille pas les temps de parole à la télévision américaine.

Voir l’interview dans son intégralité. Interview diffusée sur Bloomberg TV ce mardi à 19h et 22h (heure de NY).

Champagne et érotisme au Bubble Lounge

Devenir dominatrix pour une soirée ? C’est possible. Les Mice at Play vous convient ce jeudi 19 avril à une soirée « ludiquement érotique » au temple du champagne, le Bubble Lounge, en compagnie de la reine du kink, Domi Dollz.

Cette dernière animera une leçon d’introduction au kink avec conseils et techniques pour pimenter vos ébats sous la couette, et quelques aperçus de l’univers glamour des Dominatrix.

Mice at Play a été créée par Nadia Stieglitz, une expatriée française qui propose régulièrement des activités ludiques et insolites pour les femmes new-yorkaises.

Infos pratiques:
“Dominatrix for a Day” au Bubble Lounge 228 West Broadway.19h. Prix: $75 pour les non-membres. Tickets et infos ici

«I am still President»: Sarko recadre un journaliste de NBC

Ted Koppel se rappellera de son bref échange avec Nicolas Sarkozy, dans la cour de Matignon. Le journaliste de NBC, vétéran du news aux Etats-Unis, réalisait un reportage sur la présidentielle française pour l’émission Rock Center, quand il s’est fait, selon ses termes, «silencieusement mais fermement réprimander» par le Président-candidat. Son crime : l’avoir salué en disant « Bonjour Monsieur Sarkozy ». Ce dernier lui a sèchement répondu « Monsieur le Président », sans s’arrêter pour discuter. « Comment dit-on faux-pas en français ? » s’excuse l’Américain, avec autodérision.

Et de se défendre en disant qu’il pensait, comme lui ont indiqué ses collègues, que Nicolas Sarkozy, en campagne, n’était qu’un candidat comme les autres. Ce qui est le cas. Il constate d’ailleurs que ses confrères français « ne l’appellent pas Monsieur le Président ».

Le journaliste s’est bien excusé auprès de Nicolas Sarkozy quand celui-ci est réapparu. « I am still President », lui a rétorqué l’intéressé dans l’anglais qu’on lui connaît. Avant de lui demander de ne pas s’en faire: « Please, my name is Nicolas ».

Voir la vidéo:

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Vincent Herbert: la recette belge du Pain Quotidien

Vincent Herbert est Gémeaux. Il voit la vie en Yin et en Yang, en contrastes et complémentarités. Depuis 13 ans, il forme avec Alain Coumont, le fondateur du Pain Quotidien, un étonnant duo qui n’avait, a priori, rien pour fonctionner : Alain le Wallon, le créateur débordant d’idées. Lui le Flamand, le businessman ex-Golden boy de Wall Street. “Pourtant à nous deux, nous formons la parfaite équipe belge!” plaisante-il.

Dans la boulangerie-café du 65 Bleecker Street à NoHo, à Manhattan, le PDG raconte son aventure avec enthousiasme. Assis à la table communale en bois rustique, “la marque de fabrique de nos boutiques”, de la musique classique en fond sonore, il pose ses yeux bleus sur l’entrée où l’un de ses boulangers donne un cours à des clients intrigués. “L’essence du Pain Quotidien est d’offrir un havre de paix et de la bonne nourriture à nos clients. C’est un lieu où l’on se calme, où le cœur se repose de l’agitation des villes”.

De la banque à la boulangerie

L’histoire de l’enseigne a commencé sans lui, il y a 22 ans, dans le garage d’Alain Coumont. Ce dernier ambitionnait d’offrir du bon pain à la Belgique. A cette époque, Vincent Herbert, installé à New York dès 1989, poursuivait une carrière de financier à Wall Street: Banque of Tokyo, JP Morgan, Bank Brussels Lambert : il a travaillé pour les plus grandes institutions. Avec ses cheveux en désordre et son pull-over boutonné sur l’épaule, difficile de l’imaginer en costume de banquier. Son côté “bobo”, dit-il avec dérision.

Un jour, mon père m’a donné deux raisons de travailler 16h par jour: acquérir l’indépendance financière, pour soi et sa famille, et devenir une meilleure personne.” Cette vision paternelle le hante et, petit à petit, Vincent Herbert se sent déconnecté. “Au bout de 12 ans de Wall Street, on ne devient pas une meilleure personne.” Sa femme, psychologue pour animaux, lui rappelle que l’homme, comme l’animal, “devient” son environnement. Et en juin 1999, c’est le déclic: Vincent Herbert se retire du monde de la finance. Il a alors 33 ans. “Ça n’a pas été facile car j’aimais ce métier. Quand je l’ai quitté, je n’avais plus de repères.” Il retourne alors à l’université enseigner l’économie à NYU – lui même titulaire d’un MBA à l’université d’Anvers – jusqu’à ce qu’un ami américain lui conseille de rencontrer “un type formidable, qui vit sa passion”. Il s’agissait d’Alain Coumont qui venait d’arriver à New York.

Les deux hommes se comprennent, se respectent. Vincent Herbert entre alors au Pain Quotidien comme investisseur. La confiance mutuelle s’installe lors des “mini-victoires” comme il les appelle. A commencer par le rachat de l’enseigne mondiale en 2003, perdue quelques années plus tôt par Alain Coumont en Belgique. Les actionnaires avaient pris le contrôle de la marque et ne lui avaient laissé que la licence pour les États-Unis, La France et le Japon. “Nous étions tellement heureux de récupérer le “bébé” d’Alain!” se souvient Vincent Herbert, devenu PDG à cette date. Il aime d’ailleurs évoquer cette image: “Alain est la maman, je suis la nurse de ce petit”.

Le courage de dire « non »

Avec son siège basé à New York, Le Pain Quotidien est devenu l’une des chaînes de boulangeries-café les plus reconnaissables au monde, présente dans 18 pays, des États-Unis au Japon, en passant par l’Inde, la Russie, le Qatar et la France. En tout, l’enseigne compte près de 160 boutiques, dont la moitié en franchises. Le chiffre d’affaires atteignait 272 millions de dollars en 2011 – pour une profitabilité de 11 à 12% – et devrait dépasser les 300 millions cette année. De nouveaux restaurants apparaissent chaque mois: dimanche s’est ouvert le premier Pain Quotidien de Brooklyn (Montague street/Henry street dans Brooklyn Heights). Deux autres suivront à Manhattan avant le mois de juin (sur Madison Avenue/44th street et au 931 Broadway). Extension également dans le Connecticut (Stamford), à Los Angeles (Encino) et à Washington DC. “Et nous ouvrons au Brésil, à São Paulo, le mois prochain”, annonce Vincent Herbert, très excité par le projet.

Le Pain Quotidien connaît un rapide développement, surtout depuis 3 ans. Trop rapide? “L’un des grands dangers effectivement est de se disperser. Le défi est de savoir freiner la croissance pour qu’elle soit responsable. Il faut avoir le courage de dire non.” Le CEO cite Patagonia, la marque californienne de vêtements de sport qui a refusé d’être introduite en bourse pour ne pas subir la pression des actionnaires – exemple issu du livre “Small Giants: Companies That Choose to Be Great Instead of Big” de Bo Burlingham (2007). Vincent Herbert ne dit rien des offres de rachat du Pain Quotidien. Manifestement, ce n’est pas à l’ordre du jour. L’entreprise reste privée, aux mains de 7 actionnaires – Vincent Herbert et Alain Coumont inclus -, “tous Belges, avec nous depuis plus de dix ans – sauf un arrivé en 2008, et tous des amis”. Il vient de passer des vacances avec la moitié d’entre eux au Costa Rica.

Transformer des idées en business

Pour Vincent Herbert, la réussite tient aussi dans la solidité et la diversité de l’équipe, secret des bonnes recettes: “J’ai un fondateur turbulent, génial, un CFO suédois froid, super et un manager 100% new-yorkais hyper pragmatique. Moi, je suis la colle”. Si on compare souvent Le Pain Quotidien aux boulangeries Paul en France, aux États-Unis, il n’y a pas vraiment d’équivalent. Peut-être Panera Bread, ex-Au Bon Pain, la chaîne du Missouri développée en banlieue et qui tente une percée dans les centres-villes. Une enseigne suédoise également, AQ Kafé, a une étrange similarité avec la marque belge, sur Broadway et 58th St (tables communales et mobilier très ressemblant). “Je connais le concepteur. Il devait ouvrir plusieurs restaurants, il n’en a qu’un”, s’empresse de préciser le patron du Pain Quotidien.

Les projets ne manquent pas selon Vincent Herbert. “Nous avons des séances de brainstorming: on se retire – Les Herbert ont une maison dans les Hamptons, sur Long Island –, on prend de bonnes bouteilles de vin et Alain, le visionnaire, me sort toutes ses idées. Moi je l’écoute, cueille les petits bijoux pour les transformer en business”. Sa vie, Vincent Herbert la voit comme un ensemble de pages. “Un jour, on espère que son livre sera lu par ses enfants –il est père de deux garçons et d’une fille. Cela aurait été dommage qu’il n’y ait qu’un seul chapitre”. Et celui consacré au Pain Quotidien n’est pas encore achevé.

Crédit photo: Sipa

Claire Savreux: "Le FN a sa place aux USA"

Si on avait dit un jour à Claire Savreux qu’elle représenterait le Front National dans la course au siège de député des Français d’Amérique du Nord, elle ne l’aurait sans doute pas cru.

D’ailleurs, les habits du candidat semblent difficiles à enfiler pour cette novice en politique, investie la semaine dernière. Interrogée sur l’opportunité d’une extension de la gratuité à l’intégralité des classes des établissements français de l’étranger, thème majeur de la campagne, elle répond : «Alors là, honnêtement, vous me posez une colle» – Marine Le Pen s’était prononcée pour. Idem sur la taxation des Français de l’étranger : «J’attends les consignes de Paris (…) Je ne veux pas vous raconter de bêtises». Et quand elle prend position sur le programme frontiste, en l’occurrence l’interdiction de la binationalité voulue par Marine Le Pen pour les deuxièmes nationalités non-européennes, c’est pour le contredire : «Je suis concernée moi-même par ce point. Ca mérite vraiment débat avec Marine car on se retrouve en porte-à-faux. C’est un point du programme qui ne m’arrange pas».

Melle Savreux, 41 ans, a une expérience politique «à petite échelle». A 16 ans, inspirée par un père séduit par Jean-Marie Le Pen, elle collait des affiches pour le FN et participait aux traditionnels défilés du 1er-Mai autour de la Statue de Jeanne d’Arc rue de Rivoli. Gardienne de la paix pendant douze ans à Paris, elle s’est refusée à prendre sa carte au parti, de peur que cela nuise à sa carrière. Outre son implantation aux Etats-Unis (quatre ans au total, dont deux à Fort Lauderdale et deux à Hawaï), elle doit sa candidature aux législatives au fait d’avoir proposé à Marine Le Pen de passage en novembre dernier à Palm Beach de diffuser la newsletter du FN aux Etats-Unis… et d’être une femme : «Il y avait un grand manque de candidats féminins à cause de cette histoire de parité. On m’a demandé si ça m’intéressait d’être candidate et l’aventure a commencé. C’est une grande nouveauté pour moi».

La désignation d’un candidat frontiste en Amérique du Nord résonne comme une curiosité, tant l’extrême-droite manque a priori d’appuis sur le continent. Des sympathisants du Front National avaient pourtant laissé entendre dès novembre dernier, lors du déplacement houleux de Marine Le Pen aux Etats-Unis, que le parti serait présent dans la course aux législatives. «C’est beaucoup une adhésion aux idées, raconte Claire Savreux à propos de son engagement. Et Marine a insufflé une autre dynamique, a dépoussiéré le parti, l’a rendu moins sulfureux». Une «impulsion» sur laquelle Claire Savreux compte pour sa campagne. Samedi, elle a envoyé un e-mail aux Français inscrits sur les listes électorales consulaires pour se présenter et appeler à voter Marine Le Pen, «la seule candidate qui a les capacités et la volonté de reprendre le contrôle de ce bateau ivre qu’est devenue la France».

A ceux qui s’étonnent de la présence d’un candidat du FN dans la bataille nord-américaine, elle répond : «Si j’avais été du Parti communiste, c’aurait été surprenant. Le FN s’élargit, il a sa place ici plus qu’ailleurs. Je suis très patriote même si je n’habite pas dans mon pays. J’ai quand même du sang français et j’ai une philosophie française. Ce que j’admire chez les Américains, c’est leur patriotisme, le respect de l’autre et des opinions. Il y a des drapeaux américains partout et cela ne pose aucun souci».

Old Settler's Music Festival

Le festival de musique Old Settler’s fête son 25ème anniversaire,  du 19 au 22 avril. Pour l’occasion, il réunira une trentaine de groupes de bluegrass et roots rock sur quatre scènes, tout en rééditant le tremplin pour (très) jeunes artistes, les activités pour enfants et les démonstrations d’artisans qui ont fait son succès.

Mais pour cette édition spéciale, ce festival organisé à proximité de la capitale texane est aussi fier d’annoncer la venue de « deux artistes figurant parmi les favoris d’Austin : Bob Schneider et James McMurthy, qui joueront pour la première fois » au Camp Ben McMulloch. Darol Anger, Mike Marshall, Tony Trischka, David Grier et Todd Phillips (entre autres) rendront également hommage à la culture musicale locale. Il est possible de camper sur place en réservant à l’avance.

Infos pratiques:

Renseignements et réservations sur le site internet du festival.

Rétro Hitchcock à l'IFC

Le IFC Center consacre une rétrospective de trois mois au maître du suspense, Alfred Hitchcock. Considéré comme l’un des artistes majeurs du XXe siècle, le réalisateur a réussi à séduire aussi bien le grand public que les critiques les plus pointus. Au cours de ses quelques soixante années de carrière, il a réalisé plus de cinquante longs-métrages, dont certains comptent parmi les plus importants du Septième art. Les chefs- d’oeuvre “Psychose”, les “39 marches”, “Sueurs Froides” ou encore “Fenêtre sur cour” seront à découvrir ou à redécouvrir lors de cette rétrospective.

Infos pratiques : 

Rétrospective Hitchcock, du 13 avril au 1er juillet, au IFC Center, 323 6th Avenue. Site ici

Les dieux du Heavy Metal au Grammy Museum

Avis aux métalleux et amateurs de rock dur, le Grammy Museum consacre une exposition d’un an à l’univers du Heavy Metal. Certainement le genre musical le plus déjanté et visuel du XXe siècle, le Heavy Metal est né en 1968 en Californie en réaction au mouvement hippie. La chanson “Summertime Blues” du groupe Blue Cheers, originaire de San Francisco, est d’ailleurs considérée comme la toute première chanson de Metal de l’histoire du rock. L’exposition reviendra sur la genèse et le développement de ce genre extravagant à travers des installations interactives où les curieux pourront se prendre pour Angus Young de AC/DC ou Marilyn Manson en jouant de la guitare ou en hurlant dans une cabine spéciale mesurant les décibels. A découvrir également, plus de quarante photos, costumes et manuscrits de tubes.

Infos pratiques : 

Golden Gods : The History of Heavy Metal  du 11 avril 2012 au 28 février 2013 au Grammy Museum, 800 West Olympic Boulevard. Entrée à $12,95. 

Emile Servan-Schreiber candidat

Il a choisi une bonne vieille méthode: la “fuite” organisée dans les “confidentiels” de l’hebdomadaire Le Point. Emile Servan-Schreiber sera donc candidat à l’élection législative de juin pour la circonscription nord-américaine. Le fils de Jean-Jacques Servan-Schreiber, fondateur de l’Express et député dans les années 1970, viendra à New York cette semaine pour y présenter officiellement sa candidature.
Informaticien, âge de 49 ans, il a vécu aux Etats-Unis (avec son père américanophile convaincu, qui avait souhaité que ses quatre fils y soient éduqués) mais est désormais installé en France. Il se présente sans étiquette, mais se positionne au centre droit, sur les traces de son père, qui fut élu Parti Radical et un des fondateurs de l’UDF. Le champ à droite devient donc particulièrement encombré. Le candidat officiel de l’UMP, Frédéric Lefebvre, y côtoie déjà Julien Balkany, Antoine Treuille, Gérard Michon, Philippe Manteau (Nouveau Centre), Carole Granade (Modem) et Franck Bondrille. Pour se distinguer, le nouveau venu pourra au moins compter sur un patronyme prestigieux dans la politique française.

"Monsieur Lazhar", la tolérance presque oscarisée

Depuis le suicide de leur enseignante, les élèves d’une école primaire de Montréal doivent réapprendre à vivre normalement. Ils sont aidés par leur nouveau professeur, Bashir Lazhar (joué par le génial Mohamed Fellag, très juste dans ce rôle), un réfugié politique algérien qui traîne sa part de problèmes.

Adapter une pièce de théâtre (Bashir Lazhar, d’Evelyne de la Chenelière, ndlr) composée pour un seul personnage sur scène était pour moi un défi“, raconte Philippe Falardeau, réalisateur de “Monsieur Lazhar”. Il est vrai que, vue la richesse des thèmes abordés, à savoir l’éducation, l’immigration et le deuil, ce long-métrage canadien aurait pu facilement se casser la figure. Pourtant, le pari est réussi pour Philippe Falardeau grâce à un scénario de qualité, sensible et intelligent, qui évite sentimentalisme et clichés – et qui justifie sa nomination dans la catégorie du “meilleur film étranger” lors des derniers Oscars.

Dans la lignée des oeuvres précédentes de Philippe Falardeau  (“Congorama” ou “Un paté chinois”, par exemple), “Monsieur Lazhar” est un film sur le choc des culture. “Il y avait longtemps que j’avais envie de faire un film sur l’immigrant, sur l’autre et la richesse du personnage de Bashir m’a beaucoup aidé“, raconte Philippe Falardeau. Portant le film du début à la fin, Bashir Lazhar est une personne comme les autres : il a sa “dignité“, sa “fragilité” et ses “contradictions” et pourtant, c’est un homme “profondément dépaysé“. A une collègue de travail voyant l’immigration d’une façon romancée, il lance une phrase qui illustre parfaitement le propos : “L’immigration, c’est être déraciné dans un pays que l’on ne connaît pas et où les gens ne vous comprennent pas“. Se heurtant au système d’enseignement et à l’administration québécoise, Bashir a du mal à faire entendre sa voix. Il trouve son seul réconfort auprès des enfants endeuillés pour qui il devient très vite “une structure rassurante“.  Ni omniprésente, ni trop absente, cette “réflexion sur l’étranger” amène une dimension sociale au film qui n’est pas déplaisante et tend moins vers la satire de société que vers le conte philosophique.

Infos pratiques:

« Monsieur Lazhar » de Philippe Falardeau, en salle le vendredi 13 avril au Angelika Film Center, 18 West Houston Street, et au Elinor Bunin Monroe Film Center, 144 West 65th Street. 

Le Texas tout feu tout Flam

« Dur », oui « dur » pour de jeunes francophones d’enchaîner sur une heure et demie de cours d’orthographe et de grammaire françaises en sortant de l’école américaine, ou de se lever le samedi matin presque aussi tôt que le reste de la semaine. « Dur », mais aussi très bénéfique, car ces rejetons d’expatriés francophones ont recommencé à échanger en français !

De zéro à plus de cent en un an

En effet, comme il n’y avait pas de programme de français langue maternelle au Texas jusqu’en 2010, bon nombre ne parlaient plus qu’anglais entre eux, au grand dam de leurs géniteurs. Mais les choses ont changé avec la création, à l’initiative des parents d’élèves, et avec le soutien du représentant de la circonscription à l’Assemblée des Français de l’étranger comme du Consulat, de deux programmes de Français langue maternelle (Flam) à Houston et à Dallas à la rentrée 2010. Le succès a été immédiat, l’effectif d’Education française Greater Houston passant ainsi de 35 à une centaine d’élèves en un an. A Dallas et Austin, les communautés francophones sont plus modestes, mais une association Education française s’est également créée dans la capitale texane l’an dernier. Au total, plus d’une centaine d’enfants de la maternelle au lycée travaille son français dans les trois principales communautés francophones de l’Etat.

Tous ne voient pas l’utilité d’une meilleure maîtrise de la langue de Molière. Ainsi, à Education française Austin, la petite Liliana avoue que c’est avant tout pour être avec ses copines de CM1 qu’elle veut se réinscrire l’année prochaine. Tandis qu’à 14 ans, Matthieu estime « se débrouiller suffisamment à l’oral » pour se passer de grammaire, de conjugaison comme d’orthographe, vu qu’il « n’a pas l’intention de repartir en France ». Mais « je suis contente de parler deux langues », confie pour sa part Castille, qui « espère avoir de bonnes notes l’année prochaine, en France ». Juste avant que sa copine Brune raconte fièrement comment, un jour, alors que l’institutrice de l’école anglaise lisait une histoire contenant des mots français, elle les a prononcés pour que toute la classe les répète après elle.

Alors, non, ces classes à niveaux multiples ne sont pas simples à gérer. Une enseignante reconnaît que, « par rapport aux intentions de départ, il faut s’adapter au rythme de chacun. Il y a des frustrations à gérer ». Mais, de sa part, cela témoigne surtout d’une volonté de faire toujours mieux. Car, partout, « les enfants progressent », se réjouissent en cœur les parents à l’origine de ces after-schools d’un genre nouveau. Et à l’issue d’une période d’adaptation de quelques mois, ils se plient volontiers à ces cours de français qui les distinguent de leurs camarades de classe anglophones, les aident à apprendre l’espagnol, voire à obtenir une place à l’université. « Cela représente énormément de temps et d’énergie, mais nous savons que ce projet est utile à l’ensemble de la communauté française », commente Geneviève Chiari, la présidente de Parlons français, l’association de Dallas, qui organise deux réunions d’information dimanche 15 avril à la Haggard Library de Plano (2501 Coit Road), de 14 h 15 à 16 h, et vendredi 27 avril à Dallas International School (17811 Waterview Parkway), de 18 h 15 à 19 h 30.

Multiples développements en vue

Après une deuxième année à seulement une dizaine d’élèves, la structure cherche à ouvrir un nouveau site à Irving, à l’Ouest de la ville, où se trouvent de nombreuses multinationales, et à recruter ses premiers enseignants professionnels (les cours ayant été jusque là assurés par des parents). Forte, elle, d’environ 80 élèves répartis dans sept lieux d’enseignement, Education française Greater Houston devrait en ouvrir « deux ou trois autres à la rentrée prochaine », informe la présidente de l’association, Martina Nerrant, qui a passé quinze ans à élever deux enfants aux Etats-Unis sans avoir connaissance du programme de consolidation du français de l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger. Alors même que ce dernier a servi de déclic à la création de Parlons français à Dallas et Education française Greater Houston, en faisant baisser les frais de scolarité (entre 800 et 1 400 dollars par an et par enfant pour deux à trois heures hebdomadaires).

A Austin, où la communauté francophone est plus modeste, la dynamique était autre, mais les enseignements ont démarré au mois d’octobre avec près d’une vingtaine d’enfants. Et là comme ailleurs, tout l’enjeu est maintenant de continuer à grandir en touchant de nouvelles familles sans, pour autant, remettre en cause ce qui a déjà été construit. A Houston, cela a supposé l’embauche d’une coordinatrice pédagogique ainsi que la mise en place d’une cellule recrutement et de coordinateurs par site d’enseignement. « Nous restons une association à taille humaine », rassure toutefois Martina Nerrant.

Soler et Claus, le flamenco en famille

Pour Pedro Soler et Gaspar Claus, le flamenco est une affaire de famille. Pedro le père est guitariste de flamenco et Gaspar le fils est violoncelliste touche-à-tout. Les deux ont développé un univers bien distinct. Tandis que le premier cultive la mémoire des traditions andalouses, le second repousse les limites de son instrument en improvisant. La rencontre de ces deux univers donne naissance à une musique inédite, disponible sur leur premier album, “Barlande”, vivement salué par la critique.

Infos pratiques :

Pedro Soler & Gaspar Claus au Poisson Rouge le 18 avril. 158 Bleecker Street. Le concert débute à 19h30. Pour les tickets, c’est ici. Le vendredi 20 avril à Brooklyn. Littlefield. 622 Degraw Street. Le concert débute à 20h. Pour les tickets, c’est ici.