Age et lieu de naissance : 31 ans, Paris
Nationalité(s) : Française
Situation familiale : Marié
Ville/Pays de résidence : Tampa, Floride
Etudes : B.A Government & World Affairs (University of Tampa ’12)
Profession : Etudiant
Parcours politique : Aucun
Internet et réseaux sociaux:
Facebook: Mike Remondeau 2012
Mike Remondeau
"La France forte" de Sarkozy arrive à l'étranger
Toutes voiles dehors à l’UMP. Alors que le parti commence ce samedi la distribution dans la France entière de 10 millions de tracts estampillés « France forte », les Français de l’étranger sont également en ligne de mire. L’équipe de campagne du Président-candidat a annoncé, vendredi, le lancement du site de Nicolas Sarkozy pour les Français établis hors de France.
« La France forte à l’étranger », c’est son nom, comporte des photos et des vidéos du candidat, des témoignages de Français établis à l’étranger ainsi que le bilan de Nicolas Sarkozy en leur faveur dans les domaines de l’éducation, la fiscalité et de l’administration notamment.
Selon le Ministère des Affaires étrangères, 2,5 millions de Français résident à l’étranger. Les listes électorales consulaires comptent cette année 1 075 746 inscrits, soit une augmentation de 30,9 % par rapport à l’élection présidentielle de 2007. Cette année-là, 53,99% des Français de l’étranger avaient voté pour Nicolas Sarkozy (46,1% pour Ségolène Royale), soit légèrement plus que dans l’hexagone, où 53,06% l’avaient choisi (contre 46,94% pour S. Royale).
Mesquite fête ses 125 ans
Célèbre pour son rodéo, la ville de Mesquite, à l’Est de l’agglomération de Dallas/Fort Worth fête son 125e anniversaire , en 1887, en organisant une série d’évènements tout au long de l’année. Dans le cadre du Q125 Geocache Challenge, une chasse au trésor avec GPS dans la ville, les participants pourront gagner 125 dollars en bons d’achat chez Academy Sports + Outdoors en identifiant d’ici au 18 août 25 cachettes.
Une autre compétition, le Brothers of the Brush Contest, vise à récompenser les plus belles barbes dans différentes catégories dans le cadre prochain Real Texas Festival, les 27 et 28 avril. Les participants n’ont qu’un mois pour parvenir à des résultats capillaires probants, puisque les inscriptions ont lieu samedi 24 mars, entre dix heures et treize heures à l’Opal Lawrence Historical Park.
Des visites théâtralisées du cimetière sont ensuite prévues les 18 et 19 mai, puis en octobre, avant la clôture des festivités lors des fêtes de fin d’année. Il est aussi prévu de retracer l’histoire de l’aménagement de la ville en juin.
Infos pratiques:
Renseignements sur les sites internet de la mairie et de l’office de tourisme, joignable au 800-541-2355 ou 972-204-4925.
Pink Martini de passage à Dallas et Austin
Avant les pays baltes, le Luxembourg, la Roumanie et la Serbie, pendant la deuxième quinzaine de mai, Pink Martini est en tournée aux Etats-Unis. Le groupe sera en concert à l’AT&T Performing Arts Center de Dallas ce dimanche 25 mars (45 à 65 dollars la place), puis au Moody Theater d’Austin lundi 26 mars (39,50 à 49,50 dollars l’entrée). Les deux représentations de ce phénomène musical international récompensé d’une Victoire de la musique en 2000 commencent à vingt heures.
Infos pratiques :
Toutes les dates et les liens vers les billetteries sur le site internet du groupe.
Vitalic électrifie Webster Hall
Le pape de l’électro à la française, Vitalic, est de retour à New York pour un concert qui s’annonce électrique. Il a sorti en 2005 l’album “OK Cowboy” qui est devenu culte dans le milieu de la techno. Il a ensuite enchainé avec une tournée gigantesque aux Etats-Unis et le New York Times l’a même comparé à Mylo et Isolée. Adoubé par les plus grands, des Daft Punk à Sven Väth, il a fondé son propre label de musique, Citizen Record, qui est devenu une marque de renom dans le monde de la nuit. Son deuxième album, “FlashMob”, très attendu, est sorti en 2009 et contient des tubes comme “Second Lives” ou “Poison Lips”.
Infos pratiques :
Vitalic en concert le vendredi 30 mars à 20h au Webster Hall, 125 East 11th Street, entrée à $15.
Les agences de notation et vos choix d'investissements
Gregori Volokhine, Meeschaert Financial Services: Norbert Gaillard, vous êtes un économiste réputé, spécialiste des agences de notation. Vous venez de publier le livre “A Century of Sovereign Ratings” (Springer, New York, 2011). Dans nos choix d’investissement quotidiens, nous nous posons souvent la question suivante : faut-il encore tenir compte des notes de ces agences, ou arrivent-elles souvent trop tard pour être utiles aux investisseurs ?
Norbert Gaillard: les taux de défaut et les ratios d’efficacité des agences pour les secteurs corporate et souverain montrent que leurs performances sont relativement satisfaisantes depuis les années 1990. Toutefois, elles n’ont pas su anticiper la crise de la dette souveraine de 2010. Pour ce qui est de la notation des produits structurés, les agences ont clairement été incapables d’établir des diagnostics sincères et fiables. Je pense que les investisseurs ont malgré tout intérêt à suivre l’évolution des notations mais cela ne saurait les exonérer de mener leur propre analyse du risque de crédit.
Gregori Volokhine: Ces derniers jours, les taux obligataires du Trésor américain ont commencé à remonter. Est-ce un signe de défiance à l’égard de la dette souveraine américaine, ou une réallocation d’actifs en direction des actions par exemple.
Norbert Gaillard: La remontée des taux obligataires américains est certainement liée au “retour en forme” des marchés actions aux Etats-Unis et en Europe. On peut effectivement parler de réallocation d’actifs en faveur du secteur corporate. Celui-ci est entré dans la crise dès 2007, alors que les Etats industrialisés n’ont commencé à connaître des difficultés de refinancement qu’à partir de 2010. Par ailleurs, il faut rappeler que les rendements des Bons du Trésor américain étaient excessivement bas ces derniers mois au regard du niveau d’endettement public et de l’absence de consensus entre Démocrates et Républicains.
Gregori Volokhine: Quand une agence de notation abaisse la note souveraine d’un pays, ou la notation d’une entreprise, elle va rendre évidemment plus difficile et plus chère la levée de capitaux de ces derniers. Par contre, si elle s’abstient de le faire alors que les données fondamentales se dégradent, elle met en danger les intérêts des investisseurs futurs. Les agences étant des compagnies à but lucratif, n’ont-elles pas tendance de privilégier leurs sources de profits, plutôt que l’intérêt collectif ?
Norbert Gaillard: C’est très juste. Depuis la fin des années 1960-début des années 1970, les agences sont rémunérées non plus par les investisseurs mais par les émetteurs de dette. Or, elles continuent de livrer des analyses, des diagnostics et des ratings qui sont destinés aux investisseurs. Cette dichotomie est problématique car elle peut aboutir à ce que les agences “surnotent” les émetteurs de dette qui les paient afin de ne pas perdre de clients; c’est d’ailleurs ce qui s’est produit dans les années 2000 avec la “surnotation” des produits structurés. Le système de l’émetteur-payeur est susceptible d’engendrer de graves conflits d’intérêts. Mais les grandes agences doivent être conscientes que si leurs revenus proviennent des entreprises, établissements de crédit, Etats, collectivités locales, etc qui émettent du papier, leur réputation est dans les mains des investisseurs.
Gregori Volokhine: Ce qui s’est passé dernièrement en Europe, avec la « faillite » de la Grèce et des pays tels que le Portugal ou l’Espagne en difficulté pour refinancer leur dette aurait-il une chance de se produire aux Etats-Unis, et selon quelles circonstances ?
Norbert Gaillard: Le rôle actif de la Federal Reserve (via les mesures de quantitative easings), le poids et l’influence des fonds d’investissement américains, et le statut du dollar (première monnaie de réserve et devise principale en matière de commerce international et de transaction financière) écartent le spectre d’une banqueroute des Etats-Unis. Toutefois, il faut s’attendre à une nouvelle dégradation de la note souveraine américaine si aucune mesure de réduction des dépenses et d’augmentation des recettes n’est prise d’ici 12 à 18 mois.
Gregori Volokhine: Les pays occidentaux auraient-ils tous vécu au-dessus de leurs moyens ?
Norbert Gaillard: Oui. La plupart des pays industrialisés ont privilégié la consommation au détriment de l’épargne. Trop souvent, cette consommation a été excessive (voir l’essor du crédit à la consommation dans les années 1990 et 2000) et s’est orientée vers des secteurs insuffisamment productifs, comme l’immobilier. Elle a en outre dopé artificiellement la croissance du PIB, favorisé l’endettement des acteurs économiques publics et privés et accru la dépendance commerciale, économique et financière à l’égard des pays émergents. Le vrai challenge des années 2010 pour les pays industrialisés consiste donc à se désendetter progressivement tout en regagnant de la compétitivité.
Gregori Volokhine: Cher Norbert, nous vous remercions pour vos commentaires très pertinents dont nous tiendrons compte dans les allocations de portefeuille proposées à nos clients.
Meeschaert Financial Services, filiale américaine du groupe Meeschaert, 1ère société de gestion indépendante en France créée en 1935, accompagne ses clients sur les aspects juridique et fiscal de la gestion de leur patrimoine international et leur propose des mandats de gestion de portefeuille titres sur les principaux marchés financiers mondiaux. »
Frédéric Lefebvre assume… et revient sur Voltaire
Il était ému, il est désormais en colère. Après la polémique suscitée par son email intitulé “AUJOURD’HUI, je suis juif”, envoyé après la tuerie de Toulouse, il a fait parvenir à French Morning un communiqué (ici) affirmant qu’il n’accepterait pas “les polémiques politiciennes et abjectes”.
Pourtant, le secrétaire d’Etat et candidat aux législatives d’Amérique du Nord ne revient pas sur ce qui était au coeur de la polémique: son oubli d’une partie des victimes de Mohammed Merah, puisqu’il ne mentionnait à aucun moment les trois soldats tués (deux musulmans et un catholique) et “demandait pardon à la communauté juive“. Dès jeudi dans French Morning, son adversaire socialiste Corinne Narassiguin s’indignait qu’on “puisse faire le tri entre les victimes”. Elle récidive ce vendredi dans le Nouvel Obs en accusant Frédéric Lefebvre d’avoir écrit un texte “dégoulinant d’émotion”.
Le candidat UMP revient dans ce même communiqué sur “l’affaire” Zadig & Voltaire (où il avait lors d’une salon du livre affirmé que la marque “Zadig & Voltaire” était son livre de chevet). Ces “soupçons infondés sur ma supposée méconnaissance de Voltaire, étaient de l’artifice et de la mauvaise foi, alors même que le titre de mon premier ouvrage était un clin d’œil à une des phrases de Voltaire. Ces attaques constantes si faciles étaient des plus grossières. J’ai laissé dire.“
Mais là, dit-il, pas question de laisser dire. Frédéric Lefebvre revendique l’émotion, la “peine sincère pour cette veuve, ces familles”. “Oui, ajoute-t-il, je voulais crier ma colère. Et vite. Par mail ou tous moyens. Oui je voulais faire entendre mon chagrin”. Criant “Honte à cette polémique”, il répète son adresse à la communauté juive: “Chers amis de la communauté juive, à laquelle je n’appartiens pas, je suis avec vous”.
Congrès de la culture française en Floride
Ils sont venus réciter, déclamer, discourir en français. Depuis soixante ans, le “Congrès de la Culture Française” rassemble des centaines d’élèves qui viennent participer à une grande compétition tout à la gloire du français. Du 15 au 17 mars, à Orlando, ils étaient plus de 800, élèves et professeurs, venus célébrer cet anniversaire.
Le but premier est de «promouvoir la langue de Molière» dit Anita Spassoff, Présidente du Congrès et vigoureuse militante de la francophonie en Floride. “Ici, dit-elle, beaucoup d’étudiants favorisent l’espagnol à l’école et non le français comme langue d’apprentissage.» «Le Congrès est un moyen de montrer aux élèves que d’autres choisissent le français».
A la fin de la compétition, les heureux gagnants se voient attribués des rubans de couleurs, selon les points récoltés pendant le concours. Le bleu étant le plus prestigieux. Le Congrès est aussi l’occasion de décerner les bourses des différentes organisations (notamment l’Alliance française, le consulat de France) aux étudiants.
Diaporama du Congrès:
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A San Antonio, une journée qui aura du chien
Vous vivez dans la région de San Antonio et vous avez un animal de compagnie ou envisagez d’en adopter un ? L’évènement « Bark in the Park/Perrito Grito » organisé par la municipalité et les associations locales de protection des animaux est fait pour vous ! Lors de la première édition, qui aura lieu samedi 24 mars, de dix heures à seize heures, à Woodlawn Park, vous pourrez acheter des accessoires pour votre mascotte, vous restaurer et écouter de la musique live, mais aussi gagner un collier et une plaque en adoptant un chien, l’inscrire à des concours (du mieux habillé, du meilleur sosie… Inscription sur place), poser vos questions à un vétérinaire, faire faire une manucure gratuite à votre chien ou votre chat, le vacciner à prix réduit, voir les clips vidéos du concours « Love at first lick » et, si vous vous présentez à sept heures du matin, tenter votre chance pour la loterie ouvrant accès à des stérilisations gratuites. L’entrée est gratuite.
Renseignements auprès du programme « Talk about it!/¡Vamos A Hablarlo! » coordonné par la ville de San Antonio et les associations de protection des animaux locales pour faire baisser le taux d’euthanasie des animaux errants : http://talkaboutitsa.org/ ou 210-225-2243.
Et vous, vous avez peur dans l'avion ?
Je reste dubitatif devant l’email de ce monsieur que je ne connais pas. Il a entendu parler de moi par l’un de mes ex-clients et je semble être son dernier recours. Ce n’est pas le ton d’urgence de son message qui me surprend – c’est souvent ainsi que l’on me contacte initialement – mais plutôt la nature même de son dilemme : Régis à une trouille folle de l’avion et « comme je dois aller en France deux fois par mois pour le boulot, cette histoire devient vraiment ridicule ». Il aimerait me rencontrer pour en parler, je ne suis pas sûr que cela soit une bonne idée. J’ai plutôt envie de le diriger vers une amie psychologue plus qualifiée, même s’il insiste qu’il sort d’une thérapie dont il a fait le tour. Après réflexion, je lui propose une discussion informelle au téléphone afin de déterminer si le coaching que je pratique est ce dont il a besoin. J’en doute, mais ma curiosité naturelle fait la différence.
Sa voix au téléphone est claire et enjouée. En effet, il est prêt à passer à l’action, le travail avec sa psychologue a porté ses fruits. Il m’explique le pourquoi, « c’est le seul moment de ma vie où je n’ai aucun contrôle », doublé d’une tragédie il y a quatre ans de cela, « un ami était dans cet avion qui a disparu au-dessus de l’Atlantique ». Il veut maintenant comprendre le comment, « il doit bien avoir une solution pour me débarrasser de cette peur, vous ne croyez pas ? ». Je n’en sais absolument rien. Une chose est sûre, il a vraiment envie de changer. Sans cela, il n’y a pas de coaching possible. On planifie une séance une semaine avant son prochain voyage. Á son retour, on décidera si cela vaut la peine de se revoir. Avant de me coucher, je suis tenté de googler « phobie et peur de l’avion ». Je me retiens et éteins mon ordinateur. Plus un coach est candide, plus il pose les bonnes questions.
Régis est un jeune homme de 35 ans, costaud, aux yeux bleu clair et à la bonne bouille de Ch’ti. Il décrit point par point, une angoisse après l’autre, à quoi ressemble sa phobie. Ce n’est pas très intéressant car peu surprenant. Il ressasse avec moi ce qu’il a ressassé avec les autres. Il est bien trop à l’aise dans ce rôle de victime reproduit tant de fois. J’ai envie de le secouer en l’aidant à découvrir des territoires inconnus, c’est là où il se révèlera. Que dirait-il à un proche lui confessant sa frousse terrible de prendre l’avion ? Le voilà sûr de lui. « Va faire du yoga, ça n’a pas de sens, tu prends plus de risques à traverser Broadway, c’est débile, c’est facile, tu manques de courage… ». Et montrer de la compassion pour cet individu qui sait déjà tout ce que vous lui déblatérez, mais qui n’arrive pas à s’en sortir ? Régis ricane, pris au jeu. « S’il le sait, il n’a qu’à le faire ! ». Alors pourquoi ne le faites vous pas ? « Car je suis un gros nul ». Ah, nous y voilà. Je ne sais pas si notre coaching l’aidera à résoudre son dilemme à 100%. Par contre, je suis convaincu qu’il n’a aucune chance d’avancer s’il n’apprend pas à mieux se connaître et à mieux s’aimer. Perplexe, il répond à chacune de mes questions sans en saisir l’importance. Je fouille mon client, ses passions, ses amis, ses amours, ses valeurs et ses principes de vie. Je lui renvoie son image. En une heure, il se retrouve un peu. « Si l’on faisait de nouveau le jeu de rôle de tout à l’heure, je serrerais mon ami dans mes bras en lui disant que c’est OK et qu’il peut compter sur moi ». Dont acte.
Á peine rentré de Paris, il m’envoie un sms, « faut que j’te raconte, je crois avoir compris quelque chose ». Le soudain tutoiement n’est pas gratuit. Il en a besoin pour former notre équipe. C’est le pilote, me voilà promu navigateur. Tous les jours avant son départ, il a offert ses conseils à son ami imaginaire, celui qui a peur de l’avion. Encore mieux, ils ont voyagé ensemble. Cela s’est à peu près bien passé, malgré deux-trois crises au décollage et lors de turbulences en plein vol. Régis à l’âme d’un coach. J’applaudis. La vérité est qu’il a arrêté de se flageller et qu’il voit maintenant son dilemme sous un angle différent. « En étant bon avec moi-même, j’ai réalisé qu’au lieu d’éliminer ma peur, quel tour de force, je peux commencer par apprendre à vivre avec ». Régis vient de faire une découverte importante. Je ne le laisse pas souffler et lui demande quel est son plan de bataille pour la mettre en application. Il m’avoue que sa panique vient des milliards de questions qu’il se pose dès qu’il est dans l’appareil. « D’où vient ce bruit sous mes pieds ? Le Steward à l’air inquiet, le pilote n’a rien dit depuis une demi-heure, pourquoi ? Qu’est-ce qui leur prend à tourner en rond dix fois avant d’atterrir ?…Si jamais, je ne pouvais ne m’en poser qu’une, celle que j’appelle la bonne, la justifiable, j’ai l’impression que ma peur de l’avion diminuerait drastiquement ». Je ne suis pas un spécialiste des phobies, et ne le serai jamais. Il est pourtant évident que Régis sait utiliser mon coaching à son avantage. Je l’accompagne dans son cheminement personnel, sans juger. Quelle peut bien être cette question ?
C’est sur un vol Paris-New York mouvementé qu’il l’a trouvée. Il s’attendait à un équipage français. La compagnie aérienne l’avait remplacé par un staff américain beaucoup moins glamour, mais tout aussi compétent. L’imprévu l’avait paniqué. Le voyage avait été long et douloureux. Il avait pensé à sa mort et à tout ce qu’un crash l’empêcherait d’accomplir plus tard, « j’ai encore tant de choses à faire ». Sur le tarmac de JFK, il s’était soudainement calmé. Maintenant qu’il a réappris à s’aimer, ce n’est pas du futur dont il veut s’inquiéter, mais du présent.
« Est-ce que j’ai bien vécu avant de mourir ? » est la question qu’il se pose maintenant avant chaque vol. Il fait tout pour que la réponse soit « oui » à chaque fois. Depuis, il maîtrise sa peur et arrive même à s’endormir sur son siège. C’est son truc, son stratagème, je le soutiens sachant que ce n’est qu’une étape vers son but suprême. Le coaching n’est pas une technique qui l’aidera à effacer cette phobie de sa vie, mais notre court travail l’a conduit à mieux se connaître et donc à prendre des décisions qui lui appartiennent. Nous continuons à nous voir une fois par mois afin de faire le point, et à chaque fois, je le sens plus serein. Pour lui, notre coaching est un ingrédient parmi d’autres qu’il a appris à utiliser à bon escient. Régis vient de commencer un traitement proche de l’hypnose qui, je l’espère, rangera définitivement au placard la terreur incontrôlable de ses débuts.
Pour en savoir plus sur ce qu’est le coaching avec Nicolas Serres-Cousiné, visitez www.monlifecoach.com
« Pater n’est pas pour les Américains »
Un après-midi de mars, nous retrouvons Vincent Lindon et tout ses tics à l’Empire Hotel. L’acteur est venu présenter son dernier film, « Pater », dans le cadre du festival de films français Rendez-Vous With French Cinema. La réalisation, nominée dans la catégorie du meilleur film aux Césars 2012, raconte la relation entre un Président (Alain Cavalier) et son Premier ministre, incarné par Vincent Lindon. L’acteur est habillé simplement, avec ce style décontracté qu’on lui connaît bien. Il s’exprime avec élan et générosité. Rencontre avec un homme passionné qui nous parle de ce film qui lui tient tant à cœur, mais qui n’a toujours pas trouvé de distributeur aux Etats-Unis. Heureusement, il sera projeté au festival Focus on French Cinema le samedi 24 mars.
French Morning : Comment est née l’idée du film ?
Vincent Lindon : J’ai croisé Alain (Cavalier) dans un café Rue du Bac. Je l’ai vu traverser la rue. Je suis allé le voir et lui ai dit : « Alain, continuer une carrière sans être filmé par vous, cela n’a pas d’intérêt ». Il m’a répondu : « Ecoutez, cela me fait très plaisir, je ne pense pas que j’aimerais re-filmer un acteur professionnel. Mais si je devais en arriver là, les deux seules personnes avec lesquelles j’aurais envie de travailler : c’est vous et Alain Delon. » En 2000, je suis allé le voir. On a passé huit ans à boire des coups ensemble, à se voir régulièrement. Et un soir, il me dit : « Je crois que j’ai le début du début d’une idée. » On pourrait faire comme des enfants qui jouent au cow-boys et aux Indiens. On a qu’à jouer au Premier ministre et au Président de la République. Puis, nous nous sommes donné rendez-vous à la maison, puis Alain a commencé à filmer petit à petit tout ce qu’il se passait…
Les dialogues dans le film sont-ils préparés ? Ou improvisés ?
On en a parlé pendant très longtemps. Pendant deux ans de loin et de près. Donc, tout ça a eu le temps de décanter. Vous savez, le meilleur moyen de laisser place à l’imprévu, c’est justement de prévoir les choses. Plus les choses sont prévues, plus l’imprévu peut s’infiltrer dans les choses. C’est pareil avec l’improvisation. Beaucoup de choses ont été prévues pour, tout à coup, laisser place à l’improvisation.
Beaucoup de projets politiques sont énoncés dans le film. Y croyez-vous réellement ?
Evidemment que j’y crois ! Ce n’est pas incroyable ce qu’on dit. Le Smic est à 1.250 euros. Ce n’est pas une utopie de vouloir affirmer que l’on veut restreindre l’écart des salaires. Dix fois le Smic, c’est largement assez pour vivre.
Le film est présenté aux Etats-Unis dans le cadre du festival « Rendez-Vous with French Cinema » c’est tout de même un film très franco-français étant donné qu’il s’appuie sur le fonctionnement de la politique française. Qu’attendez vous de sa diffusion aux Etats-Unis ?
Rien du tout ! Je vous l’annonce tout de suite : rien, j’attends rien du tout. Si je commence à me mettre à attendre, il ne va rien m’arriver du tout. Je suis venu le présenter. Ca a fait un carton au Lincoln Center. Les Américains étaient comme des zinzins. Ils étaient agréablement surpris. Mais je ne sais pas du tout ce qu’il va se passer.
Vous pensez que c’est un film qui peut tout de même parler aux Américains ?
Non, je ne pense pas que cela soit un film pour les Américains. Mais c’est peut-être parce qu’il n’est pas pour les Américains et qu’il est à 200.000 km de leur façon de penser qu’ils vont justement s’accrocher.
Y avait-il un enjeu particulier pour vous en faisant ce film? Personnel? Artistique? Politique? Ou autre?
Le but premier était de jouer pour Alain Cavalier et de passer du temps avec lui. En passant du temps avec lui, je me suis rendu compte qu’il remplaçait mon père, qu’on a beaucoup de choses en commun. J’ai partagé beaucoup de mes secrets avec lui. On a beaucoup parlé. On a échangé énormément de choses principalement sur l’amour et les femmes.
Pourquoi alors ne pas avoir fait un film sur l’amour et les femmes ? Il n’y a que des hommes dans « Pater »…
C’est un film très féminin car justement il n’y a pas de femmes dedans. Les hommes les plus virils au monde, les plus sexy sont justement les hommes qui ont une part de féminité en eux. Une part de féminité qu’ils assument. Et vice versa pour les femmes. C’est ça la folie des sexes. Dans le film, il n’y a tellement pas de femmes que c’est très masculin.
Mais l’idée du pouvoir, n’est-ce pas une idée plutôt masculine?
Non mais vous plaisantez là ! Le pouvoir, c’est tellement féminin. Les femmes sont des tueuses ! Ce sont elles qui ont le pouvoir à la maison. Ce sont elles qui ont le pouvoir sexuel, amoureux. Les femmes adorent instrumentaliser les hommes, les façonner… les rendre comme elles les aiment. Ce sont les femmes qui portent le monde. Je dis ça avec beaucoup d’amour. Car je pense qu’il n’y a rien de mieux qu’une femme. Ce film est donc très féminin. Les femmes ont adoré le film par exemple. Parce qu’il n’y avait que des hommes. En fait, le film est un cadeau pour les femmes car il n’y a que des hommes.
Les critiques ont été extrêmement positives et vous avez eu le droit à une standing ovation de 20 minutes au festival de Cannes l’an dernier. Vous vous y attendiez?
Pas du tout. Mais alors là vraiment pas du tout. Sincèrement lorsqu’on a fait le film, j’avais le sentiment de faire quelque chose de bien et de très intéressant mais je m’attendais à rien. Et Cannes, j’ai rien compris. J’étais en larmes. Je comprenais rien. Je voyais trouble. Je suis sorti, je savais pas ou mettre ma tête. J’avais le vertige. Ce fut une expérience sublime.
Après le succès de The Artist, pensez-vous que les films français vont vivre une nouvelle ère aux Etats Unis ?
Je suis très content pour The Artist. C’est génial ! Ils ont vraiment vécu un truc de fou. Je suis très content pour la France. Evidemment, tout à coup, il y a un focus. Mais ce qui me fascine avec le monde, c’est qu’on ne sait jamais ce qui va arriver. Si cela se trouve, dans trois ans, les Américains en auront ras-le-bol des Français.
Pendant la promo de Pater en France, vous avez réalisé une interview avec Allociné, qui a fait le buzz. Etait-ce fait exprès ?
Mais on n’est pas tous un peu comme ça? Vous par exemple, vous ne faites pas les trucs avec un cerveau qui se divise. En amour, en travail, il n’y a pas un deuxième « vous » ? Par exemple, vous rencontrez un garçon et le premier soir, vous vous embrassez, vous rentrez chez vous. Vous ne vous dites pas : « Tiens j’espère que je l’ai bien embrassé, que je sentais bon ». Vous ne vous posez pas ces questions ?
Donc, lorsque vous faites quelque chose, c’est toujours par intérêt?
Mais ce n’est pas l’intérêt. Moi, je fais des choses qui n’ont pas d’intérêt! Là, par exemple, le film n’a pas été acheté par un distributeur américain et je viens pourtant pour en parler. Il n’y a aucun intérêt pour moi d’être ici pour présenter « Pater », pourtant j’ai pris cinq jours de ma vie pour venir en parler. Je veux dire autre chose. Ca n’a rien avoir avec l’intérêt. On peut faire quelque chose de très sincère et avoir un autre petit cerveau qui étudie ce qu’on a fait. C’est de cela que je parle. Et donc ce jour là, si je me rends compte que je fais une interview intéressante, oui, j’ai un petit sonar qui dit : « Ca c’est sûr ça va aller sur le net ».
Et vous personnellement vous êtes tenté par une carrière à Hollywood ?
Pas du tout ! Je serais tenté que si l’on vient me chercher comme produit français. Mais me battre pour cela, ça me saoule. Vous n’avez pas idée comme ça me saoule !
Infos pratiques :
« Pater » à Focus on French Cinema Samedi 24 mars à 10h – The Performing Arts Center, Pepsico Theater – 735 Anderson Hill Road, Purchase College NY 10577. Directions et plus d’informations ici
Pas vu dans le New Yorker
Une semaine, un dessin. French Morning continue de publier les dessins du talentueux Manu (ci-dessous).
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