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Choc des civilisations au Met

La vigne symbole islamique, la bible en arabe, un sol de synagogue tunisienne qui ressemble à s’y méprendre à un sol d’église…l’exposition «Byzantium and Islam : Age of Transition» bouscule les idées reçues. C’est au travers de plus de 300 objets d’art et d’artisanat que  le Metropolitan Museum (Met) retrace le basculement des provinces sud de l’Empire chrétien byzantin dans le monde islamique au cours du VIIe siècle. L’occasion de mieux connaître l’histoire d’une région qui, de la Syrie à l’Afrique du Nord en passant par l’Egypte, est aujourd’hui secouée par une vague de contestations révolutionnaires.
Bien que le christiannisme orthodoxe soit la religion officielle de l’empire byzantin, communautés juives et chrétiennes cohabitent sur ses territoires au VIIe siècle. Les fidèles viennent d’aussi loin que le Yémen ou la Scandinavie pour visiter des lieux de pèlerinage comme Jérusalem ou encore le Monastère Rouge en Egypte, somptueuse basilique copte dont le Met montre la récente restauration en vidéo. Au même moment l’Islam venu de la Mecque et de la Medina gagne la Méditerranée. Bientôt, le pouvoir est transféré de Constantinople aux dynasties musulmanes qui poursuivent la tradition décorative de la région dans leurs propres palais et sites religieux.
Un dialogue
« Un art exceptionnel était produit au VIIe siècle dans la région orientale de la Méditerranée, lorsque celle-ci faisait partie de l’état byzantin, et un art de la même qualité s’est développé  lors des siècles suivants sous la gouvernance islamique », explique l’organisatrice Helen C. Evans. « Le dialogue établi entre la culture et le style byzantins et la culture et le style islamiques, thème central de l’exposition, est démontré à travers des œuvres en rapport avec l’autorité, la religion et le commerce. »
L’exposition se concentre d’abord sur les caractéristiques séculaires et religieuses des provinces sud de l’état byzantin dans la première moitié du VIIe siècle, puis sur la continuité du  commerce, et enfin sur l’émergence des arts islamiques dans la région. Cette chronologie permet au visiteur d’identifier, d’une civilisation à l’autre, une reprise et un renouvellement des motifs décoratifs, tels que les animaux ou encore la vigne. Cet emblème chrétien devient en effet un motif populaire de l’art décoratif islamique, en tant que symbole d’abondance et de plénitude.
Infos pratiques : 
«Byzantium and Islam : Age of Transition», du 14 mars au 8 juillet au Metropolitan Museum, 1000 Fifth Avenue – www.metmuseum.org
 

Franck Bondrille

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Age et lieu de naissance : 44 ans, né à Ajaccio en Corse
Nationalité(s) : nationalité française
Situation familiale : Marié
Ville/Pays de résidence : Fort Lauderdale, Floride
Etudes :

  • Diplôme de commerce international à Wichita State University (Kansas)
  • BTS tourisme (France)

Profession : CEO Contact USA
Parcours politique:
Militant en 1999 pour le “Rassemblement Pour la France”, ou RPF, parti de Charles Pasqua et Philippe de Villiers.
Internet et réseaux sociaux:
Site officiel: www.franckbondrille2012.com
Facebook :
Franck Bondrille législatives (ami)
Soutien à Franck Bondrille aux élections législatives 2012 Amérique du nord (groupe)
Twitter : @fbondrille2012
Lire nos articles sur le sujet:
Franck Bondrille: “J’irai jusqu’au bout”
 

Comment le Texas attire les vacanciers français

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C’est un immeuble bourgeois du neuvième arrondissement de Paris comme il y en a tant d’autres. Sauf qu’au numéro onze de la rue Blanche se trouve le siège de l’agence française d’Interface Tourism, les représentants du Texas en France. C’est donc dans ces élégants bureaux que s’élabore la stratégie de promotion de la destination en direction des professionnels du tourisme et des médias. « Pour d’autres clients, nous ciblons aussi sur le grand public, par le biais de campagnes marketing. Mais le contrat qui nous unit à la division du tourisme de l’Etat jusqu’en 2014 ne prévoit pas de telles prestations, car rien que par le bouche à oreille et une présence régulière dans les médias, le nombre de touristes français au Texas augmente tous les ans », avance Guillaume Fétaud, le responsable du dossier au sein de l’entreprise.

En 2010, il était à peu près de 60 000, un chiffre qui semble modeste en comparaison des presque sept millions et demi de visiteurs étrangers du Texas (à 85 % mexicains). Mais qui est en hausse de 22 % par rapport à 2009 et représente plus d’un cinquième des visiteurs européens. « Les Allemands sont toujours les plus nombreux, mais ils se rendent moins souvent au Texas, tandis que les pourcentages de progression des Français atterrissant à Austin et San Antonio atteignent respectivement 13 et 14 % », souligne Guillaume Fétaud.

Au-delà des cowboys

Le responsable de la promotion du Texas en France reconnaît qu’il reste beaucoup à faire pour faire connaître la diversité de l’Etat dans l’Hexagone. « Beaucoup ignorent par exemple la qualité des plages texanes, car le Texas évoque avant tout des images de cowboys ». Et même si certains voyagistes organisent des séjours de deux à trois semaines dans l’Etat, la plupart des tour-opérateurs français emmènent leurs clients au Texas après leur avoir fait découvrir la Louisiane, et pour quelques jours seulement.

Alors pour « mieux vendre » le Texas aux Français, Interface Tourism a organisé un nouvel évènement Texas à destination des journalistes et des professionnels du tourisme le 5 mars. « Le premier, il y a deux ans, n’avait duré que le temps d’une soirée, indique Guillaume Fétaud. Cette fois, nous avons orchestré des échanges entre tours opérateurs et compagnies aériennes d’une part, Travel Texas et ses partenaires locaux* d’autre part, tout au long de la journée, qui comprenait également une conférence de presse. C’est ainsi que nous déterminons sur quoi mettre l’accent dans les mois à venir ».

« Un travail de longue haleine »

Soirée Texas organisée par Interface Tourism le 08 03 10
Quand les acteurs du tourisme français au Texas se réunissent pour évoquer la destination, ils se mettent dans l’ambiance. Photo : Interface Tourism.

Le chargé de promotion projette un voyage de presse dans une partie du Texas que les Français n’ont pas l’habitude de visiter. Mais Huntsville, son musée de la prison  et son mémorial au grand homme de l’Etat, Sam Houston, dans l’Est du Texas, serait peut-être trop original. Alors ce sera sans doute la côte du golfe du Mexique et son exceptionnelle Padre island, le plus long banc de sable au monde. Au cours d’un second séjour « éductour », il s’agira de former les professionnels du tourisme au Texas. Ensuite, Guillaume Fétaud envisage une soirée de lancement de la seconde édition du guide Petit Fûté sur l’Etat.

Ces rendez-vous réguliers sont nécessaires pour que le Texas reste à l’esprit des journalistes comme des tours opérateurs, qui canalisent la plupart des visiteurs français de l’Etat. « La destination a des fans qui sont d’excellents vecteurs de communication, relève le représentant du Texas en France. Mais combattre les idées reçues, comme nous l’avons fait par exemple avec le magazine Têtu, en montrant que l’Etat est très tolérant vis-à-vis des homosexuels, et faire venir de nouveaux visiteurs au Texas, c’est un travail de longue haleine ».

France-USA: Où sont les parents les plus "cool"?

Les parents américains sont connus pour être “cool” et (trop?) ouverts à la discussion avec leur enfant, et les Français stricts et intransigeants quand il s’agit du bulletin de notes. Ces clichés peuvent expliquer, au moins en partie, les résultats d’une étude internationale du Pew Research Center sur la pression scolaire. Réalisée en 2011, elle montre que 64% des Américains pensent que les parents ne mettent pas assez de pression sur leurs enfants pour réussir à l’école, tandis d’une majorité relative de Français (40%) pense que leurs têtes blondes sont soumises à un niveau de pression suffisant (seuls 35% des Français disent que ce niveau n’est pas suffisant).

Autre enseignement de l’étude : de plus en plus d’Américains pensent que les parents devraient être moins gentils avec leur progéniture. Ils étaient 56% en 2006 à penser que la pression appliquée sur les enfants n’était pas assez forte (contre 64% en 2011). Les Français ont tant de choses à leur apprendre.

Franck Bondrille: "J'irai jusqu'au bout"

Franck Bondrille voulait être le candidat de l’UMP à la législative en Amérique du Nord. En août 2011, il écrit une première fois au parti majoritaire: «Christine Lagarde est au FMI, on verra plus tard», lui répond-t-on en substance. Il réécrit en septembre. Frédéric Lefebvre, le secrétaire d’Etat aux PME, a les faveurs du parti. Franck Bondrille décide de se lancer en indépendant. «Une candidature locale paraissait plus appropriée», confie-t-il.

M. Bondrille n’est pas un politique de formation. Il est avant tout un homme d’entreprise. Installé en Floride depuis douze ans, ce diplômé de Wichita State University (Kansas) débute sa carrière américaine comme directeur des ventes à l’agence Liberty Voyage. En 2005, il fonde sa propre agence d’organisation de séjours aux Etats-Unis, Contact USA, proposant ses services dans plusieurs grandes villes américaines. Son « réceptif » comme on l’appelle dans le milieu, a notamment organisé l’accueil de 3.500 personnes (2.200 coureurs et leurs accompagnateurs) dans le cadre du marathon de New York en 2007. Il est aussi responsable de l’escale de la compagnie aérienne Corsairfly à Miami.

L’Ajaccien reconnaît lui-même être un “débutant” en politique. En 1999, alors qu’il est à Cannes, il participe à la campagne des européennes avec le Rassemblement pour la France (RPF), le parti de Charles Pasqua et Philippe de Villiers. Au niveau national, le parti souverainiste réalise une percée cette année-là, envoyant 13 députés au Parlement européen, juste devant la liste du RPR emmenée par un certain Nicolas Sarkozy. Dans la foulée, il s’investit dans l’effort de Lionnel Luca, ex-membre du RPR passé au RPF, pour conquérir la mairie de Cannes, avant de s’installer définitivement aux Etats-Unis en 2001. En 2010, installé à Fort Lauderdale, il envisage de se présenter à l’élection des conseillers de l’AFE, l’Assemblée des Français de l’étranger. Une ambition qu’il abandonnera «faute de temps», précise-t-il. Mais pas faute d’idées: « Ces dernières années, j’ai vu les problèmes scolaires, d’assurance, de fiscalité, de retour en France. J’ai vu beaucoup de Français échouer aux Etats-Unis car ils se sont mal préparés, affirme-t-il. Je veux proposer des solutions pour améliorer tout cela, aider tous nos compatriotes. »

Parmi ces solutions, M. Bondrille veut créer un bureau destiné aux candidats au départ de France, et à ceux qui souhaitent retourner au pays. Une mesure mise en avant par plusieurs autres prétendants à la députation. Pour l’heure, il est le seul candidat à droite ne souhaitant pas promettre l’extension de la politique de prise en charge (PEC) aux classes du primaire, dans les établissements français de l’étranger. Cette mesure de gratuité concerne pour l’instant les seuls élèves français de seconde, première et terminale. «C’est irréalisable. Cela coûterait trop cher de le faire», affirme-t-il, plaidant pour «trouver des solutions alternatives» comme «travailler avec les établissements pour baisser les frais de scolarité».

En revanche, il est prêt à mettre la main à la poche pour créer «une prime voyage» de 200 euros par personne et par an pour couvrir une partie des frais de voyage des familles françaises désirant rentrer en France. La nationalité française sera le seul critère retenu pour l’octroi de cette prime, précise Franck Bondrille. « Beaucoup de familles disent : ‘on a quatre enfants, c’est trop cher pour nous de rentrer en France.’ Nous voulons les aider ». La mesure serait intégralement auto-financée par la TVA issue des dépenses de ces familles en France, assure-t-il.

M. Bondrille a déjà tenu deux réunions sur rendez-vous à Los Angeles. Il dit qu’il rentrera dans le vif de la campagne au mois d’avril, avec un déplacement à Las Vegas et San Francisco.  Quand on lui demande s’il compte aller jusqu’au premier tour de l’élection, prévu pour le 2 juin, il lance: “Je veux faire entendre ma voix. J’irai jusqu’au bout.

Gérard Michon suspendu de l'UMP

La décision était attendue, elle est tombée. Candidat au poste de député des Français de l’étranger dans la première circonscription (Etats-Unis et Canada), Gérard Michon a été suspendu du parti majoritaire. L’information a été confirmée par le Secrétaire National chargé des Français établis hors de France, Jean Simonetti : « M. Michon à été informé de la décision du Secrétaire Général dans les règles. Par mail et par courrier », indique-t-il par e-mail.

Contacté, Gérard Michon affirme qu’il n’a pas reçu la confirmation de sa suspension, précisant toutefois qu’il s’y attendait. La décision de se présenter sans l’investiture de son parti, alors que celui-ci a désigné en janvier un candidat officiel pour la circonscription en la personne du secrétaire d’Etat aux PME Frédéric Lefebvre, l’exposait à une sanction de la part de l’UMP.

M. Michon indique qu’il ne fera pas appel de la décision auprès de la Commission nationale des recours de l’UMP, comme les statuts du parti lui en donnent le droit. Le 1er mars dernier, il avait fait parvenir une lettre à Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, soulignant qu’il « accepte évidemment [les mesures de suspension ou d’exclusion prononcées à mon endroit] par avance, sans amertume ni contestation ».

Sarkozy veut "un impôt lié à la nationalité"

Quel est le point commun entre Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Sarkozy? La taxation différentielle, qui frapperait certains Français établis à l’étranger en fonction de leurs revenus. Invité de l’émission « Parole de candidat » lundi soir sur TF1, le candidat de l’UMP,  a affirmé qu’il voulait que « fiscalité et nationalité maintenant soient liées ».

« Nous allons appliquer ce qu’appliquent les Américains : un impôt lié à nationalité. Tout exilé fiscal, c’est-à-dire toute personne partie à l’étranger dans le seul but d’échapper à l’impôt français devra déclarer à l’administration française ce qu’il a payé comme impôts à l’étranger. Et si c’est inférieur à ce qu’il aurait du payer sur les revenus de son capital en France, on lui fera payer la différence », a-t-il martelé. Voir la vidéo ci-dessous

Lors d’un discours à Rennes début mars, le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon avait fait une proposition similaire pour lutter contre l’évasion fiscale. « Qu’allons-nous faire avec ceux qui s’enfuient avec leur argent ? Nous allons les pourchasser ! Et comment ferons-nous ? (…) Comme font aujourd’hui les Etats-Unis d’Amérique » avant de prôner la mise en place d’une taxation différentielle à l’américaine.

Gérard Michon suspendu de l'UMP

La décision était attendue, elle est tombée. Candidat au poste de député des Français de l’étranger dans la première circonscription (Etats-Unis et Canada), Gérard Michon a été suspendu du parti majoritaire. L’information a été confirmée par le Secrétaire National chargé des Français établis hors de France, Jean Simonetti : « M. Michon à été informé de la décision du Secrétaire Général dans les règles. Par mail et par courrier », indique-t-il par e-mail.

Contacté, Gérard Michon affirme qu’il n’a pas reçu la confirmation de sa suspension, précisant toutefois qu’il s’y attendait. La décision de se présenter sans l’investiture de son parti, alors que celui-ci a désigné en janvier un candidat officiel pour la circonscription en la personne du secrétaire d’Etat aux PME Frédéric Lefebvre, l’exposait à une sanction de la part de l’UMP.

M. Michon indique qu’il ne fera pas appel de la décision auprès de la Commission nationale des recours de l’UMP, comme les statuts du parti lui en donnent le droit. Le 1er mars dernier, il avait fait parvenir une lettre à Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, soulignant qu’il « accepte évidemment [les mesures de suspension ou d’exclusion prononcées à mon endroit] par avance, sans amertume ni contestation ».

Le Lincoln Center raconte Noël Coward

La New York Public Library for the Performing Arts au Lincoln Center présente “Star Quality: The World of Noël Coward”, une exposition inédite sur la vie de Sir Noël Coward. Le dramaturge britannique né à Teddington en 1899 fut célèbre pour son esprit, son élégance et son originalité. Il a réalisé une quarantaine de pièces de théâtre dont After the Ball, une comédie musicale adaptée de la pièce de théâtre L’éventail de Windermere d’Oscar Wilde. Touche-à-tout, il fut également scénariste, acteur, compositeur, réalisateur et producteur. Il est décédé en 1973 à Port Maria en Jamaïque.

Infos pratiques :

“Star Quality: The World of Noël Coward” – New York Public Library for the Performing Arts, Lincoln Center. 40 Lincoln Center Plaza. Du 12 mars au 18 août. Pour les horaires d’ouverture et plus d’informations ici

À Austin, des Français au temple de la hi-tech

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Non, South by Southwest (SXSW) n’est pas seulement le principal festival de musique d’Austin, l’autoproclamée « capitale mondiale de la musique live ». C’est aussi, pour cinq jours, la Mecque des “techies” du monde entier.  Vingt mille faiseurs du web, dirigeants de start-ups ou d’entreprises majeures du secteur, blogueurs, journalistes et consultants sont réunis à SXSW Interactive, le volet hi-tech de la manifestation, qui se présente comme « un incubateur de technologies de pointe ». Et, de fait, c’est ici que sont nés les populaires réseaux sociaux Twitter et Foursquare.

Mecque des “techies” et des “geeks”

Dans cette marmite de cerveaux technos née en 1994, dans le sillon du festival de musique, afin de refléter la transition de l’économie locale vers la hi-tech, les Français sont présents. Pour eux, il ne s’agit pas de faire acte de présence, mais bien de partir à la chasse aux dollars pour financer un projet, concrétiser une idée qui changera probablement le monde. C’est “l’endroit parfait pour chercher partenaires, sponsors et mentors”, estime Pierre-Simon Ntihurungwa, étudiant de l’école supérieure de commerce de Paris en stage au sein de la start-up californienne Ifeelgoods. Le Français veut organiser une rencontre internationale d’étudiants en écoles d’ingénieurs et de commerce cet été à San Francisco, dans le cadre de l’association Silicon Students. « Il y a du beau monde » à Austin, confirme Jean-Yves Le Moine, consultant dans le domaine des médias numériques. Basé à Paris, il est inventeur de l’application Seentalk, qui permet de regarder un film en ligne avec des amis, même à distance, et d’y insérer des commentaires écrits ou filmés. Lui aussi est « venu trouver un peu d’argent » pour financer son idée.

Ces entrepreneurs sont conscients qu’il ne sera pas facile de retenir l’attention des investisseurs potentiels. « Tous les ans, les entrepreneurs viennent [à Austin] présenter de nouvelles façon d’orchestrer vies virtuelles et vie réelle », décrit Renaud Edouard-Baraud, membre de la cellule de veille de BNP Paribas, L’Atelier. À l’issue du festival, « certaines applications peuvent aller conquérir le grand public de leur pays d’origine ou se faire acheter par des plus gros », tandis que « les plus faibles sont déjà oubliées ».

French connection

C’est pour rendre les Français plus forts et visibles dans cette joyeuse fourmilière que M. Edouard-Baraud a lancé en 2010 French by Southwest (FXSW), un réseau de start-ups, d’associations, mais aussi de marques établies comme Orange. En plus de servir de lieu de rencontre, le groupe vise à « répandre l’esprit de SXSW en France » (rien que ça !) à travers différents supports, comme son blog, une page Scoop.it!, un compte Twitter. Nos Français ont ainsi posté sur le blog un entretien avec le CEO d’Instagram et différents articles sur les nouvelles technologies, pour partager leurs découvertes et impressions avec la France.

Et comme ils restent Français même à Austin, ils se retrouvent pour des déjeuners quotidiens au pub Fadó (photo), à dix minutes du centre des congrès. Histoire de joindre l’utile à l’agréable.

Du son français à Austin

La foule des festivals South by Southwest s’abat sur Austin depuis le 9 mars, jour de l’ouverture des volets Film et Interactive de l’évènement. Mais les choses sérieuses commencent ce mardi 13 mars, avec le démarrage de SXSW Music.

Chaque soir, pendant six jours, la ville accueillera environ 2. 000 représentations sur 90 scènes réparties dans le centre-ville de la capitale texane. Ces « tremplins SXSW représentent largement plus de 50 pays », ajoutent les organisateurs, qui ont invité le duo électronique de Caen BeatauCue. Il jouera le vendredi 16 mars au Malverde, peu après le duo pop Housse de Racket, également invité à jouer par le Bureau export de la musique française aux côtés de groupes comme Yelle (électro-pop) ou Anoraak (électro – photo ci-dessus) dans le patio du Mohawk lors de la soirée France Rocks prévue deux jours plus tôt. Ce soir-là, en intérieur, on pourra notamment écouter la chanteuse d’origine marocaine Hindi Zahra. Et cinq autres ensembles se produiront sur la scène du square Brush dans l’après-midi du 14.

Dans le même temps, dans un registre plus rock, le groupe bordelais Magnetix se produira au Beauty bar. Enfin, les Réunionnais de Toguna apporteront une touche soul et reggae à la Flamingo Cantina, le 17 mars. La liste complète des artistes français se rendant à Austin est disponible sur France Rocks. Des artistes comme la Franco-mexicaine Andrea Balency ou la Franco-américaine Sydney Wayser contribueront aussi à donner une touche française aux festivités. Et parmi les nombreux rendez-vous internationaux du festival, les francophones relèveront bien sûr la présence de Planète Québec, qui invite le public à « savourer la différence de notre accent et réaliser une fascinante rencontre culturelle et technologique » tous les soirs au Spill bar.

Infos pratiques :

Le badge d’accès à SXSW Music coûte 750 $, mais il est également possible d’acheter des billets pour chaque concert, directement auprès des salles. L’accès au concert France rocks du mercredi 14 mars est gratuit en s’inscrivant en ligne.

Alexandre Mars, l’homme mobile de Publicis

À l’école, ses professeurs le lui rappelaient souvent: avec un patronyme évoquant le dieu de la Guerre et un prénom d’empereur, la conquête s’impose. Les journalistes ont pris le relais quand ils venaient l’interviewer dans ses bureaux parisiens… rue de la Victoire.“Aux États-Unis, on me demande surtout si j’ai un lien de parenté avec une grande marque de barres chocolatées”, s’amuse Alexandre Mars. Une bonne “pub” si l’on joue encore sur les mots. Car depuis New York, le jeune patron de 37 ans dirige Phonevalley, l’agence de marketing mobile de Publicis. Une entreprise qu’il a créée en 2001, et qu’il a revendue 6 ans plus tard au géant de la communication. Il en a gardé les rênes et, nommé Head of mobile, il s’occupe de l’ensemble de la division téléphones portables du groupe.

Phonevalley a commencé avec du texte seulement, les SMS” se souvient-il. Les premiers écrans tactiles noir et blanc faisaient à peine leur apparition. Une décennie plus tard, entre MMS, réseaux sociaux et géolocalisation, l’interactivité domine la publicité sur mobile. “On peut désormais localiser les consommateurs à tout instant de leur vie, les amener sur un lieu d’achat, les conseiller sur place”. Le secteur a évidemment explosé, en premier lieu aux États-Unis. “C’est un marché cinq fois plus grand que celui de l’Europe” explique Alexandre Mars. C’est pourquoi il a décidé en 2010 de déménager de Paris à Big Apple. “Une évidence, c’est ici que tout se passe, où se concentrent les plus grandes agences de publicité, la technologie et les investisseurs”. Les bureaux se situent au sud de Times Square à Manhattan. Lui a choisi de s’installer avec sa femme et ses 3 enfants à Brooklyn, dans le quartier de Prospect Park, propice au sport. Il a d’ailleurs terminé le marathon de New York dans les 19.000e sur 45.000 participants, le 6 novembre dernier. “J’aime le sport, tous les sports!” dit le fan des Jets et des Yankees.

Entrepreneur et investisseur

Né à Boulogne-Billancourt dans l’Ouest parisien, Alexandre Mars revendique ses racines du sud-ouest: béarnais par son père, toulousain par sa mère – un ballon de rugby “64” repose sur le rebord de la fenêtre de son bureau new-yorkais. Mais la culture américaine est une deuxième nature chez lui. Depuis son enfance, il traverse l’Atlantique dans les deux sens. “Mon frère est né à Boston et a fait ses études à l’université de Columbia. Nous passions nos vacances aux États-Unis.” Y travailler tombait presque sous le sens. “Je reste avant tout un entrepreneur”, précise celui qui, à 17 ans, au lycée Florent Schmitt de Saint-Cloud, montait sa première société d’organisation de concerts pour étudiants. En quinze ans, jusqu’au rachat de Phonevalley, il a créé quatre autres entreprises et investi dans une quinzaine de start-up via sa société de capital risque, Mars Capital, tout en poursuivant ses études à Dauphine et à HEC. Aujourd’hui, Phonevalley emploie 150 personnes dans les 25 bureaux répartis en Europe, en Asie et aux États-Unis. En plus du siège new-yorkais, l’agence possède des bureaux à Boston, autre centre d’investissements important, ainsi qu’à Chicago et à Détroit.

Travail et chance

Pour Alexandre Mars, le succès a trois clés: le travail – il ne dort que 3 à 4 heures par nuit -, une très bonne équipe et beaucoup de chance. “Je crois au destin”, assure-t-il, aidé par une mère “merveilleuse” qui lui a transmis le goût de toujours voir le bon côté des choses, et un père, Dominique, fondateur du cabinet de conseil Mars and Co., dont il dit être très fier. Même s’il a eu la chance de naître dans la bonne décennie, celle d’internet, Alexandre Mars avoue qu’il faut savoir prendre des risques. “J’aime cette idée que 100% des gagnants ont tenté leur chance”, reprenant le célèbre slogan publicitaire de la loterie nationale française. Il l’a tentée plusieurs fois, en temps de crise, lors de la bulle internet en 2002-2003. “Vous augmentez vos chances de réussite en créant dans les pires moments, car il y a alors peu de monde!”

En 2008-2009, autre crise, “mais la publicité sur mobile, comme sur internet, n’en a pas souffert” et, ce, contrairement aux supports classiques télévision et presse. D’après une enquête d’eMarketer, les investissements pub online devraient même devancer ceux en presse papier cette année aux États-Unis, une première, pour atteindre 40 milliards de dollars. Et selon les dernières statistiques du site Inneractive, le nombre de clics sur les publicités sur mobile a augmenté de 711% en un an en Amérique et en Europe, + 983% rien qu’aux États-Unis. Alexandre Mars a de quoi rester optimiste, il affirme d’ailleurs que son agence enregistre une croissance à trois chiffres de ce côté-ci de l’Atlantique. Pour l’heure, il n’est donc pas prêt de quitter New York. “C’est une ville fabuleuse, c’est certain. Mais l’essentiel est de modifier ses habitudes. Il est toujours bon de changer d’environnement, même si c’est pour déménager de Toulouse à Marseille”. L’homme aime la mobilité… sans jeu de mots, évidemment.

Crédit photo: Anthony Behar/Sipa Press