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La politique française au Harvard Club

Nicolas Sarkozy sera-t-il réélu ? François Hollande sera-t-il le premier président socialiste depuis 1981 ? Marine Le Pen passera-t-elle le premier tour ? Ces questions sont sur toutes les lèvres. Plusieurs journalistes français spécialisés en politique tenteront d’y répondre lors d’une discussion au Harvard Club, organisée par la French American Foundation (FAF). Estelle Youssoupha (TV5 Monde et Al Jazeera English), David Dieudonné (Agence France Presse) et Alix Bouilhaguet (France 2) participeront. Les trois experts discuteront également de la situation économique du pays et d’autres questions de société.

Infos Pratiques : 

Discussion autour de l’élection présidentielle française, de 18h45 à 20h30 le jeudi 15 mars, au Harvard Club, 27 West 44th Street. RSVP ici

Des marionnettes au Bard Graduate Center

Dans le cadre de l’exposition de chapeaux « Hats : An Anthology by Stephen Jones », le Bard Graduate Center organise une journée dédiée aux enfants le samedi 10 mars. Animé par Caroline Borderies, « There’s a Bird in My Hat! » allie spectacle de marionnettes, activités artistiques et visite de l’exposition. Le spectacle de marionnettes est inédit. Il raconte l’histoire d’un modiste, sa fille et un joueur de flûte. Idéal pour les enfants de 6 à 12 ans, et les adultes qui les accompagnent.

 Infos pratiques :

 « There’s a Bird in My Hat! », le samedi 10 mars de 12h à 16h au Bard Graduate Center, 18 West 86th Street – $5 pour les adultes, $3 pour les enfants. A réserver sur le site

Après Hollywood, cap sur New York

Tout juste consacré à Hollywood par le triomphe de « The Artist », le cinéma français arrive à New York à point nommé. Pour sa 17e édition, « Rendez-Vous with French Cinema » a commencé en force le 1er mars avec le succès populaire « Intouchables ». Le festival propose une sélection d’une vingtaine de films français, accompagnée par des acteurs et réalisateurs de renom. « Je suis très content pour l’équipe de “The Artist”, très content pour la France : évidemment, tout à coup, il y a un focus sur notre cinéma », se réjouit Vincent Lindon, à l’affiche de « Pater » d’Alain Cavalier.

Pour Mathieu Démy, venu présenter « Americano », « la boucle est bouclée » : « De Georges Méliès à “The Artist”, on célèbre le cinéma ancestral de manière originale ».

Sûrement encouragés par ce regain d’intérêt pour le cinéma français, les réalisateurs présents se montrent confiants quant à l’accueil réservé à leur film aux Etats-Unis. « Le public américain a l’air de beaucoup apprécier les comédies de mœurs à la française, d’être fasciné par l’art et la manière que l’on a de vivre », raconte Benoît Jacquot, venu présenter ses « Adieux à la reine ». Même son de cloche du côté d’Ismael Ferroukhi. Après la projection de son film « Les Hommes libres » au Lincoln Center et à l’IFC Center le week-end dernier,  il se dit touché par « l’attention », « la curiosité » et « la qualité d’écoute » du public.

Héroïnes

« Le festival a l’air de vraiment se féminiser cette année avec la présence dans la programmation de plusieurs films qui montrent des héroïnes fortes »,  remarque pour sa part la réalisatrice Muriel Coulin. Elle fait bien entendu référence aux « 17 Filles » de son film, mais aussi à Salma Hayek dans « Americano » et Carole Bouquet dans « Impardonnables », film d’André Téchiné qui sera projeté en présence de la célèbre actrice française le 7 mars à 18h30 à l’IFC Center et le 9 mars à 20h45 au Lincoln Center. Le film porte sur l’impact de la disparition d’un enfant sur un couple, formé à l’écran par Carole Bouquet et André Dussolier.

Le festival se refermera le 11 mars avec une autre héroïne, celle de « La Délicatesse » de David et Stéphane Foenkinos: une jeune femme, incarnée par Audrey Tautou, qui tente de surmonter un deuil. L’actrice, bien connue des Américains depuis le succès du « Fabuleux Destin d’Amélie Poulain ». Les deux réalisateurs assisteront à la projection du film au Lincoln Center à 21h.

« Rendez-Vous with French Cinema » est aussi l’occasion de découvrir des court-métrages français, tels que « Mon Amoureux » de Daniel Metge, le 7 mars à 16 h au Lincoln Center.

Infos pratiques :

« Rendez-vous with French Cinema » – du 1er au 11 mars – Lincoln Center, IFC Center et BAM Cinématek – Programme complet ici

Propos recueillis par Milena Beurer-Doenst, Camille Hamet et Anne-Laure Perrin-Klein


Julien Balkany : le prénom avant le nom

Ce 8 février dans la salle de réception du 50 Biscayne, un luxueux condo de Miami, Julien Balkany clôt sa réunion publique du soir. Une quarantaine de Français est venue l’écouter égrainer ses propositions dans les domaines de l’éducation, de la sécurité sociale et de la fiscalité. Une femme s’avance, l’air gênée. Elle se lance: « Avez-vous un lien de parenté avec, avec… ? », lui demande-t-elle. « Patrick. C’est mon demi-frère », répond Julien Balkany, avec le sourire. Et de vanter ensuite les mérites du député-maire UMP de Levallois-Perret, un proche parmi les proches de Nicolas Sarkozy.

Partager le nom d’un des personnages les plus sulfureux du paysage politique français peut gêner. Pour Julien Balkany, 31 ans, cela permet au moins de se démarquer des autres candidats locaux dans cette élection législative en Amérique du Nord. Dans ses déplacements à travers les Etats-Unis, les connaisseurs de la vie politique hexagonale lui posent la question. Ils imaginent qu’ il est son fils ou son neveu. L’intéressé a appris à marquer son indépendance. Candidat à une élection à son tour, il assure ne demander aucun conseil à celui qui est de 33 ans son aîné. « J’explique que ce n’est pas Patrick Balkany qui est dans cette élection, mais moi, Julien, dit-il. Même si on est très proche, lui c’est lui, moi c’est moi ».

De son propre aveu, Julien Balkany a une autre différence avec Patrick: pour lui, la politique n’est pas une carrière. Certes, il est diplômé de Sciences Po (Strasbourg), a milité dans sa jeunesse pour le RPR dont Patrick Balkany est un des membres fondateurs et participé à la campagne de Jacques Chirac en 2002. Mais c’est dans la finance qu’il s’est réalisé. Et pas dans le microcosme de Neuilly-sur-Seine où il est né, mais aux Etats-Unis. Après Strasbourg, il étudie la finance à l’université UC Berkeley (Californie). En 2000, alors qu’il est en “summer analyst program” dans la banque d’investissement Bear Stearns à New York, il rencontre le financier Daryl Nanes. En février 2005, il rejoint ce dernier à la société de courtage et “investment boutique” Nanes Delorme Capital Management (NDCM) que Nanes avait créée. En 2008, il s’associe avec lui pour lancer le fonds d’investissement Nanes Balkany Partners. La même année, il figure sur la liste des « 30 jeunes financiers qui comptent » établie par le magazine spécialisé Trader Magazine. En 2010, il est nominé pour le trophée des meilleurs jeunes gestionnaires de hedge funds aux États-Unis dans le cadre des « Institutional Investor’s Hedge Fund Rising Stars ».

Eau dans le gaz (de schiste)

Son nom va le rattraper en 2011, en pleine polémique sur les huiles et gaz de schiste. A l’époque, il est le vice-président non exécutif de Toréador Resources, une entreprise d’exploration et d’exploitation gazière et pétrolière ayant des activités en France, et dont Nanes Bakany est l’actionnaire de référence. La compagnie cherche à développer la production de pétrole non-conventionnel (situé entre 2.000 et 3.000 mètres de profondeur, en dessous des réserves traditionnelles, dans les couches de schiste) dans les sous-sols du Bassin parisien. Le marché est juteux : l’Institut français des pétroles (IFP), cité dans Le Figaro, estime qu’entre 60 et 100 millions de barils d’or noir y dorment . Mais l’opération, qui nécessite des techniques de forage lourdes et consommatrices de ressources naturelles – notamment en eau pour fracturer la roche – provoque une levée de bouclier chez les écologistes et les élus locaux. Le gouvernement décide de suspendre toute prospection du schiste en attendant la remise d’un rapport d’étape sur l’impact de la méthode sur l’environnement. Balkany, lui, est accusé d’avoir usé de ses relations pour faciliter l’obtention des autorisations d’exploration. Il démissionne de son poste en mars 2011, après deux ans aux commandes. « Je n’ai jamais eu de responsabilités ni exécutives ni de direction ni opérationnelles car j’étais membre non-executif du conseil d’administration, se défend-il. Malheureusement, quand on a un nom de famille connu, certaines personnes, pour des objectifs politiques, s’amusent à crier au délit de patronyme. »

« J’ai tourné la page depuis. Cela a été une aventure passionnante. J’ai regretté que la France ait fait le choix de fermer la porte aux huiles et gaz de schiste avant de l’ouvrir. »

Cet épisode n’est pas étranger aux ambitions politiques de M. Balkany. « Avoir vu comment le Parlement s’exprimait sur la question, sans en connaitre les tenants et les aboutissants, avec beaucoup d’irrationnel et la mise en avant d’intérêts personnels en vue d’une élection ou d’une réélection (…), m’a renforcé dans la volonté de défendre la chose publique ». L’été dernier, quand il est devenu clair que Christine Lagarde, appelée à remplacer Dominique Strauss-Kahn au Fonds monétaire international (FMI), ne serait pas la candidate de l’UMP dans la circonscription, Balkany décide de se lancer. Sans briguer l’investiture du parti majoritaire car, dit-il, la candidate socialiste Corinne Narassiguin était en campagne depuis le mois de février. De Porto Rico à Las Vegas, il sillonne les Etats-Unis depuis, malgré la multiplication des candidatures à droite. « Il n’y a pas de sortant, c’est une nouvelle élection. Cette circonscription ne se donne pas. Elle se gagne, affirme-t-il. Cela sera certainement le candidat le plus motivé et déterminé qui l’emportera. Je le vois comme une prise à la hussarde car il faut arriver à mobiliser et convaincre. »

Préférence nationale dans l’éducation

Lors de ses déplacements, il répète qu’il est pour l’extension de la PEC (prise en charge), la mesure de gratuité dans les établissements français à l’étranger qui concerne aujourd’hui les seules classes de Seconde, Première et Terminale. Moins classique: M. Balkany veut accorder aux élèves de ces établissements un « compte d’éducation individuel », une enveloppe dont la somme équivaut à « deux à trois années » de scolarité et que les parents pourront utiliser à n’importe quel moment des études de leur enfant. Autre mesure : il veut réserver l’accès des établissements de l’AEFE (Agence pour l’enseignement français a l’étranger) aux enfants français, en cas de saturation des classes. « La diversité culturelle dans les classes est une richesse pour les enfants, mais je ne peux pas accepter que des établissements de l’AEFE, qui font partie de l’Education nationale, refusent des enfants français au profit d’enfants d’autres nationalités. En cas de saturation des classes, il faut donner une priorité absolue aux enfants français. »

Il se veut également le champion de ce qu’il appelle l’« impatriation », c’est-à-dire le retour des Français au pays. Sa solution : créer une agence publique qui centralisera les services qui s’adressent aux Français candidats au retour (et au départ de France), en facilitant leurs démarches administratives en matière de santé, fiscalité et retraite. « Il y a trop de Français qui partent la fleur au fusil. Je rencontre beaucoup de Français qui me disent : ‘si j’avais su, j’aurais fait autrement’.»

S’il est élu, dit-il, il passera deux semaines par mois à l’Assemblée nationale et deux semaines par mois dans la circonscription. Il voit son mandat comme « une parenthèse » politique dans sa vie. «Je me vois mal commencer aujourd’hui une carrière politique pour la finir à 70 ans. Aujourd’hui, j’ai l’envie légitime de me mettre au service des Français d’Amérique du Nord. »

Visiter le site de Julien Balkany ici

Une web-conférence pour les expatriés

Expat United, site de réseau et d’entraide pour les expatriés français et francophones dans le monde entier, organise des web-conférences en ligne, destinées aux expatriés, futurs expatriés ou fraichement arrivés. Le prochain rendez-vous est pris pour ce jeudi 8 mars. L’objectif: partager des expériences ou des questions relatives à l’expatriation dans le monde.
Expat United recevra cette fois-ci Sophie de Puybaudet, coach et formatrice spécialisée en expatriation. Au programme: comment réussir son expatriation; les cycles de l’expatriation; l l’adaptation dans les pays d’accueil et l’importance de la famille, du projet du conjoint, du réseau et des liens.
Infos pratiques :
Web conférence pour les expatriés et futurs expatriés. Jeudi 8 mars à 15 h françaises. Le rendez-vous est gratuit et l’inscription se fait ici

Armory Week, l'édition 2012

Après l’Amérique latine en 2011, la plus prestigieuse foire de New York consacre son focus aux pays nordiques avec une vingtaine de galeries venues de Norvège, Suède, Finlande, Islande et Danemark. Au total, plus de 30 pays seront représentés lors de la 14e édition de l’Armory Show, qui aura lieu au Pier 92 (art moderne) et Pier 94 (art contemporain).

Quant aux galeries parisiennes, on en compte une dizaine: Galerie Jérôme de Noirmont, Galerie Anne de Villepoix, Galerie Laurent Godin, Galerie Hussenot, JGM. Galerie, Loevenbruck, Galerie Nathalie Obadia, Praz-Delavallade et Galerie Daniel Templon côté art contemporain, mais aussi Galerie A.L.F.A côté art moderne. Passenger Ship Terminal complex, 12th Avenue & 55th Street – de $15 à $50 – Site: Armory Show

Autour de l’Armory Show, plusieurs événements seront organisés :

Volta NY

La foire avant-gardiste Volta – fondée à Bâle en 2005 – présente uniquement des projets artistiques individuels. La 5e édition new-yorkaise en réunira quatre-vingt, venus de 45 pays différents. Il existe un pass Armory Show/Volta NY à 40$, ainsi que des navettes entre les deux lieux. 7 West 34th Street entre 5th et 6th Avenue au 11ème étage – $15, $10 tarif réduit- Site : Volta NY

Scope

Scope revient à New York avec une série de projets inédits, événements et performances, dans des disciplines aussi diverses que le design, le film et la mode. Plus de 50 galeries seront en outre représentées lors de cette 11e édition, qui veut mettre l’accent sur les artistes émergents.  57th Street & 12th Avenue – $20, $10 pour les étudiants – Site:  Scope

ADAA Art Show

La plus ancienne des foires new-yorkaises réunira des galeries parmi les plus renommées des Etats-Unis. Park Avenue Armory, Park Avenue et 67th Street ; $20 – Site:  ADAA Art Show

PooL

Plus alternative, la foire d’art PooL est organisée par l’association “Frère Independent”, qui revendique l’héritage français du Salon des Indépendants (ou Salon des Refusés). Elle vise à faire connaitre les artistes peu représentés sur le marché de l’art. Vernissage vendredi soir avec DJ. The Flatiron Hotel, 9 West 26th Street – $10 – Site: PooL

Brooklyn Art Night

L’Armory Week s’évade de Manhattan avec la Brooklyn Art Night, qui ouvre les portes des galleries de Williamsburg, Greenpoint et Bushwick jusqu’à 22 h le samedi 10 mars. Pour les galeries participantes, c’est ici et ici. Site : Brooklyn Art Night


Un tour du monde sans court-circuit

On a tous en tête l’image de la station service, perdue le long d’une route désaffectée au milieu du mid-west américain.

Cette image, c’est le cauchemar de Xavier Degon et Antonin Guy. Les deux Français sont engagés dans un tour du monde en voiture électrique. Il leur faut une prise tous les 100km, et non pas une pompe à essence, pour recharger leur voiture et mener à bien leur dessein. « Aux Etats-Unis, il y a une étape un peu juste. Cent cinquante kilomètres où il n’y a rien sauf une sorte de complexe industriel, qu’on a perçu sur google maps (…) Si cette usine ne veut pas ‘plugger’ notre voiture, on restera une heure ou deux à négocier. On aura pas trop le choix ».

Les deux amis ont entamé leur périple le 11 février dernier, depuis Strasbourg, au volant d’une petite Citroën C-Zero. Leur initiative est une première mondiale. Après 15 mois de préparation, Xavier l’ingénieur à EDF et Antonin le consultant à Cap Gemini ont pour ambition de traverser 17 pays en huit mois avec un coût en électricité estimé à seulement 250 euros. Leur but : montrer que la voiture électrique est un « bon moyen » pour lutter contre le réchauffement climatique. « Si on arrive à faire un tour du monde avec, tout le monde peut l’utiliser pour aller faire des courses ou partir travailler», résume Antonin Guy.

Tous les jours, les deux aventuriers vont à la rencontre de nouveaux visages. Ils n’ont pas le choix : toute leur aventure repose sur leur capacité à trouver des « pluggers », des personnes qui acceptent de brancher leur voiture à une prise ordinaire pour en recharger la batterie. L’autonomie de la petite auto est de 120 km. Pour le moment, Français, Belges et Hollandais se sont montrés « curieux, étonnés » par la démarche. Le passage américain risque d’être une autre paire de manches. « C’est la première fois, qu’on est un peu loin » de la France, raconte Xavier Degon. « J’ai quand même hâte de voir comment les gens vont réagir aux Etats-Unis, ajoute Antonin Guy. Ce qui va être sympa, c’est de voir la réactions des ruraux ici, qui roulent normalement en gros 4×4 ».

Les Etats-Unis posent plusieurs défis spécifiques : outre les grandes distances, les prises ne délivrent que du 110 volt. La voiture mettra donc deux fois plus de temps, soit 12 heures, à être rechargée intégralement. Pour l’instant, ils n’ont qu’une « vingtaine » de « pluggers » inscrits sur le site internet de l’aventure.  C’est peu quand on sait que leur itinéraire traverse New York, le New Jersey, la Pennsylvanie, l’Ohio, l’Indiana, l’Illinois, l’Iowa, Nebraska, le Wyoming, l’Utah, le Nevada et la Californie. Autre obstacle : la voiture électrique n’a jamais pu percer sur le marché américain. Les données pour 2011 de l’Electric Power Research Institute et de l’Université de l’Indiana montrent qu’il y a aujourd’hui 10.000 véhicules sur les routes américaines – le nombre de modèles disponibles devrait cependant être multiplié par trois ou quatre avant 2013. « Les Américains ne sont pas plus en retard que les Français sur le sujet, souligne Antonin Guy. Partout on en parle beaucoup, mais il n’y a pas beaucoup de voitures électriques dans les rues. »

Cela n’empêche pas nos deux Français, qui ont déjà effectué plusieurs séjours outre-Atlantique, d’être impatients de se lancer. « J’ai hâte d’apercevoir de grands paysages désertiques avec seulement une station d’essence en plein milieu de la route », sourit Antonin Guy. « Pareil, mais je me demande aussi à quoi va ressembler le Mid-west, le centre rural et la campagne américaine », renchérit son comparse. A eux de « brancher » l’Amérique.

Infos pratiques :

« Odyssée électrique » – Pour suivre Antonin Guy et Xavier Degon en temps réel, ici. Pour en savoir plus c’est ici. Pour devenir « pluggeur » et les soutenir c’est ici.

Rick Santorum et la naturalisation française

L’obsession des candidats républicains pour (ou contre) la France ne faiblit pas. En campagne dans l’Ohio, à Miamisburg, lundi, Rick Santorum, tout à sa passion pour le “rêve américain”, s’est lancé dans une comparaison entre les Etats-Unis et la France. Objectif: démontrer qu’être Américain est avant tout un idéal “et non pas une ethnicité“. Mais ce faisant, le candidat ultra-conservateur étale sa méconnaissance du droit de la nationalité française. “N’importe qui d’entre nous peut aller en France et y vivre pendant cinquante ans, vous ne serez jamais un Français”…

L’assertion est bien sûr fausse: la naturalisation française peut être acquise après cinq ans de vie sur le territoire en France (durée identique à celle prévue par le droit français). Au-delà du droit, la pratique est certes plus restrictive en France qu’aux Etats-Unis. Le nombre moyen réel de résidence pour obtenir la naturalisation est plus élevé en France qu’aux Etats-Unis. Mais au bout du compte, les deux pays ont, rapporté au nombre d’habitants, pratiquement le même nombre de naturalisations.

Les chiffres: En 2009, 143,000 étrangers ont été naturalisés français (par décret ou par mariage) . Pour une population de 64 millions, le taux est de 0,22%. Aux Etats-Unis le nombre de naturalisés était la même année de 620,000 Rapporté à la population américaine, le taux est de 0,20%. Bref, Rick Santorum était loin du compte…

Voir la vidéo:
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=tlGl0t095es]

Un tour du monde sans court-circuit

On a tous en tête l’image de la station service, perdue le long d’une route désaffectée au milieu du mid-west américain.

Cette image, c’est le cauchemar de Xavier Degon et Antonin Guy. Les deux Français sont engagés dans un tour du monde en voiture électrique. Il leur faut une prise tous les 100km, et non pas une pompe à essence, pour recharger leur voiture et mener à bien leur dessein. « Aux Etats-Unis, il y a une étape un peu juste. Cent cinquante kilomètres où il n’y a rien sauf une sorte de complexe industriel, qu’on a perçu sur google maps (…) Si cette usine ne veut pas ‘plugger’ notre voiture, on restera une heure ou deux à négocier. On aura pas trop le choix ».

Les deux amis ont entamé leur périple le 11 février dernier, depuis Strasbourg, au volant d’une petite Citroën C-Zero. Leur initiative est une première mondiale. Après 15 mois de préparation, Xavier l’ingénieur à EDF et Antonin le consultant à Cap Gemini ont pour ambition de traverser 17 pays en huit mois avec un coût en électricité estimé à seulement 250 euros. Leur but : montrer que la voiture électrique est un « bon moyen » pour lutter contre le réchauffement climatique. « Si on arrive à faire un tour du monde avec, tout le monde peut l’utiliser pour aller faire des courses ou partir travailler», résume Antonin Guy.

Tous les jours, les deux aventuriers vont à la rencontre de nouveaux visages. Ils n’ont pas le choix : toute leur aventure repose sur leur capacité à trouver des « pluggers », des personnes qui acceptent de brancher leur voiture à une prise ordinaire pour en recharger la batterie. L’autonomie de la petite auto est de 120 km. Pour le moment, Français, Belges et Hollandais se sont montrés « curieux, étonnés » par la démarche. Le passage américain risque d’être une autre paire de manches. « C’est la première fois, qu’on est un peu loin » de la France, raconte Xavier Degon. « J’ai quand même hâte de voir comment les gens vont réagir aux Etats-Unis, ajoute Antonin Guy. Ce qui va être sympa, c’est de voir la réactions des ruraux ici, qui roulent normalement en gros 4×4 ».

Les Etats-Unis posent plusieurs défis spécifiques : outre les grandes distances, les prises ne délivrent que du 110 volt. La voiture mettra donc deux fois plus de temps, soit 12 heures, à être rechargée intégralement. Pour l’instant, ils n’ont qu’une « vingtaine » de « pluggers » inscrits sur le site internet de l’aventure.  C’est peu quand on sait que leur itinéraire traverse New York, le New Jersey, la Pennsylvanie, l’Ohio, l’Indiana, l’Illinois, l’Iowa, Nebraska, le Wyoming, l’Utah, le Nevada et la Californie. Autre obstacle : la voiture électrique n’a jamais pu percer sur le marché américain. Les données pour 2011 de l’Electric Power Research Institute et de l’Université de l’Indiana montrent qu’il y a aujourd’hui 10.000 véhicules sur les routes américaines – le nombre de modèles disponibles devrait cependant être multiplié par trois ou quatre avant 2013. « Les Américains ne sont pas plus en retard que les Français sur le sujet, souligne Antonin Guy. Partout on en parle beaucoup, mais il n’y a pas beaucoup de voitures électriques dans les rues. »

Cela n’empêche pas nos deux Français, qui ont déjà effectué plusieurs séjours outre-Atlantique, d’être impatients de se lancer. « J’ai hâte d’apercevoir de grands paysages désertiques avec seulement une station d’essence en plein milieu de la route », sourit Antonin Guy. « Pareil, mais je me demande aussi à quoi va ressembler le Mid-west, le centre rural et la campagne américaine », renchérit son comparse. A eux de « brancher » l’Amérique.

Infos pratiques :

« Odyssée électrique » – Pour suivre Antonin Guy et Xavier Degon en temps réel, ici. Pour en savoir plus c’est ici. Pour devenir « pluggeur » et les soutenir c’est ici.

Carole Bouquet la viticultrice, au FIAF

Pour la journée de la femme, l’actrice mythique du cinéma français Carole Bouquet sera à l’honneur lors d’une soirée organisée au FIAF. Elle reviendra sur son parcours d’actrice, sa passion pour l’art et la gastronomie et sur les activités de son domaine viticole basé sur l’île de Pantelleria, au sud de la Sicile, qui produit 3.000 bouteilles de 50 cl par an.

Elle conversera en anglais avec John Mariani, critique gastronomique et historien américain. Les participants auront aussi l’occasion de déguster le vin Sangue d’Oro produit dans le domaine de l’actrice.

Infos pratiques : 

Conversation avec Carole Bouquet, le jeudi 8 mars à 19h au Skyroom, 22 East 60th Street. Entrée à $25. Tickets ici

La France coule, vive l'Allemagne !

A la frontière franco-allemande, une petite ville fait les gorges chaudes du New York Times. Cette ville, c’est Sélestat, 23% de chômage chez sa population de moins de 25 ans, 8% de chômage au total, « beaucoup plus que les villes de l’autre côté de la frontière.»

Pour parler des problèmes de la France, le quotidien américain a trouvé une nouvelle technique : la comparaison avec son voisin, l’Allemagne. Le correspondant du journal en France, Steven Erlanger, s’est ainsi rendu à Emmendingen, non loin de Sélestat, qui avec ses 7% de chômage fait figure de vitrine du “fameux modèle allemand” cité par Nicolas Sarkozy dans ses discours.

Dans l’article, la comparaison penche clairement en faveur de l’Allemagne. « L’économie allemande devance la française », écrit le journaliste. Il ajoute qu’elle exporte davantage et qu’elle est plus flexible. Le travailleur français est aussi plus cher donc moins compétitif que son homologue allemand, souligne Erlanger, avant de revenir sans surprise sur le poids de l’Etat providence en France, notamment son système d’aides « généreux » aux chômeurs. Et il n’y a aucune raison pour que cela change : “Alors que les Français admirent la rigueur allemande, ils sont réticents à l’idée de faire les mêmes sacrifices, comme travailler plus d’heures et avoir moins de sécurité d’emploi”. Rhabillé pour l’hiver ? Le coup de grâce intervient quand le journaliste cite un responsable l’agence fédérale allemande pour l’emploi qui souligne que « le plus gros problème (pour trouver un travail, ndlr) est que les Français ne parlent pas l’allemand ».

Le journaliste donne tout de même la parole à quelques Français pour sauver l’honneur. L’un d’entre eux dit : « Les Français travaillent pour vivre tandis que les Allemands vivent pour travailler ». « Un cliché qui trouve un écho », ajoute le journaliste. Quitte à couler, autant le faire avec style.

Si le New York Times s’intéresse à la frontière franco-allemande, le Wall Street Journal est lui dans un café parisien. C’est dans ce café non identifié qu’a été lancée l’initiative « Young & Poor », une agence de notation très particulière. Imaginée par l’association Génération précaire, elle a pour mission de noter les candidats à la présidentielle en fonction de leur politique pour la jeunesse.”Après avoir souffert de la perte du ‘triple A’ français, le président Sarkozy et ses opposants vont devoir compter avec une nouvelle agence de notation un peu spéciale », raconte le Wall Street Journal.

Si le journaliste William Horobin s’attarde sur l’aspect « agence de notation » de l’initiative (quotidien financier oblige), il dresse aussi un portrait bien noir la jeunesse française. « L’économie française est en plein marasme et, comme dans d’autres pays européens, les jeunes sont les premières victimes du chômage, ce qui mène à la crainte d’une génération perdue, exclue du marche du travail ». Pour la petite histoire : François Hollande obtient un « C » et Nicolas Sarkozy un « D ».

Pour se rappeler que les Français ne sont pas des cancres partout, la carte Dujardin et « The Artist » est toujours à portée de main. Car n’en déplaise au reste du monde, le succès du film de Michel Hazanavicius aux Oscars a réveillé notre bon vieux chauvinisme gaulois. C’est en tout cas ce que croit savoir la presse américaine. L’oscarisation de « The Artist » “n’arrange rien à l(a) traditionnelle fierté (des Français)“, note le Chicago Tribune. “Les télévisions françaises repassent en boucle le discours de remerciements de Jean Dujardin et les politiques français ne tarissent pas d’éloges sur le film“. Pour le New York Times, les Français y voient la preuve que l’ “exception culturelle“, ce système de soutien public aux arts et à la culture, fonctionne. « La France adore le cinéma, et a son propre festival à Cannes. Des rues de Paris portent le nom de réalisateurs célèbres. Les cinéphiles de la ville peuvent se rendre dans des salles obscures montrant, en plus des films français, des rétrospectives de Hitchcock,  des projections de classiques d’Hollywood, des hits actuels et des films étrangers. » Il faut bien ça pour oublier le reste.

Abstention: les Américains battent les Français

L’élection présidentielle américaine, ses gros dollars, ses débats fleuris, ses déplacements exotiques. Tout ça pour un scrutin qui mobilise peu, voire très peu. L’élection de Barack Obama, en novembre 2008 n’a pas échappé à la règle. Chiffre peu connu : l’abstention pour cette élection qualifiée d’historique a atteint 43,2%, bien loin des 16,93% du second tour de la dernière élection présidentielle française, en 2007.

En France, depuis 1965, année de la première élection présidentielle au suffrage universel direct, le taux d’abstention a tendance à augmenter pour se stabiliser autour des 20% aux élections de 1995 et 2002. A noter que le taux d’abstention record fut établi aux élections de 1969 lorsque Georges Pompidou fut élu président de la République (31,1% au second tour). Aux Etats-Unis, le taux d’abstention est beaucoup plus fort qu’en France et augmente de façon constante entre 1960 et 1996, passant de 36,9% à 50,9%. Depuis, il est en légère baisse pour atteindre 48,7% en 2000 et 44,7% en 2004.