Accueil Blog Page 1571

"Pour les Français, la mère parfaite n’existe pas"

Elle ouvre de grands yeux bleus étonnés derrière ses petites lunettes et arbore un large sourire. Pamela Druckerman se dit surprise par l’incroyable retentissement de Bringing Up Bébé, sorti la veille aux États-Unis et deux semaines plus tôt en Grande-Bretagne. Elle enchaîne les interviews. J’étais curieuse de la rencontrer après avoir lu son livre. Comme elle, je suis journaliste et mère de trois enfants. Elle est arrivée à Paris il y a huit ans précisément lorsque je quittais la capitale française pour New York. Son livre raconte comment, au fil des années, elle a été séduite par l’éducation “à la française”, découvrant que, nous, les Françaises, sommes à la fois plus sereines et plus fermes dans notre façon d’élever nos petits. Par opposition, Bringing Up Bébé dénonce l’ overparenting dont font preuve, selon l’auteure, les mères américaines, cette façon de s’investir à l’excès dans l’éducation de leurs enfants.

French Morning: L’overparenting semble être propre à notre génération des “quadras”. Toutes les mères américaines avec qui je discute me disent que leurs parents n’étaient pas comme ça.

Pamela Druckerman: Oui, c’est nouveau. Cela a commencé dans les années 80-90 en Amérique, et c’est le résultat de plusieurs facteurs. D’une part, il y a eu le pic des divorces quand nous étions adolescents et nous sommes les enfants de divorcés – ce n’était pas mon cas mais tout le monde autour de moi avait des parents divorcés; donc adultes, nous avons eu recours à la psychothérapie plus que toute autre génération. D’autre part, à cette époque, sont sorties de nouvelles études scientifiques sur le développement du cerveau des enfants âgés de 0 à 3 ans. Elles montraient combien ces années sont importantes. (…) Enfin, ce que vous ne connaissez pas en France: l’extrême peur des crimes. Les crimes diminuent aux États-Unis mais quand vous regardez les informations, vous pensez que ça augmente. Donc vous pensez que vous devez protéger vos enfants.

FM : Les crimes sexuels, la pédophilie, c’est en effet une obsession aux États-Unis.

Oui, c’est une obsession. C’est difficile à comprendre mais c’est dans notre culture. Je ne blâme pas les parents américains – en Amérique comme en France, nous essayons de faire de notre mieux avec les informations que nous recevons. Cette obsession est née dans les années 80, suite à une série de scandales sexuels dans les day cares. Donc quand je suis arrivée en France, j’ai été surprise d’entendre toutes ces mères espérer avoir une place en crèche. Au fond, nous, les Américaines, nous ne faisons pas confiance à l’institution publique.

FM : Vous avez beaucoup d’admiration pour les Françaises…

Je pense que c’est très difficile d’être une mère française, c’est sûrement beaucoup de pression d’être successful dans tous les domaines de votre vie, tout en restant si féminine, avec un look fantastique…

FM : Vous savez que toutes les Françaises ne cuisinent pas quotidiennement de bons petits plats.

Oui, bien sûr: à Paris j’habite au dessus d’un Picard (rires). Mais ce que je décris dans mon livre, c’est l’idée française – et j’aime beaucoup cette idée – de l’équilibre sans culpabilité: aucune partie de votre vie ne doit être désavantagée: ni la mère, ni la femme active, ni l’épouse.

FM : Mais nous n’arrêtons pas de culpabiliser! C’est l’éternel dilemme: nous voulons tout!

Oui, il y a beaucoup de culpabilité en France, les femmes veulent tout, mais je pense que les Françaises résistent, repoussent ce sentiment de culpabilité, alors que les Américaines l’embrassent. En Amérique, se sentir coupable fait du bien, on le mérite, c’est comme un impôt [sur le bonheur d’être parent, ndlr]. En France, la culpabilité est vue comme un sentiment négatif. C’est dans la culture française que la mère parfaite n’existe pas. Nous, les Américaines, nous nous sentons coupables de ne pas être des mères parfaites [un chapitre entier du livre est consacré à ce sujet, ndlr].

FM : Vous ne trouvez pas que nous les Françaises, nous sommes très, voire trop, égoïstes? C’est assez confortable d’être égoïste!

(Rires) Oui, c’est sûr, vous êtes égoïstes. Mais ce n’est pas bon pour un enfant, les études le montrent, d’avoir une relation fusionnelle avec sa mère. Je ne sais pas si c’est confortable (elle rit encore), mais je pense que c’est bien pour tout le monde. Bien sûr, cela peut aller trop loin en France…

FM : Oui, par exemple dans les écoles publiques, nous ne faisons pas grand chose par rapport à vous les Américaines, très investies dans le milieu scolaire.

Oui… je suis moi-même déléguée des parents d’élève dans la maternelle de mes fils! Et je vois des choses drôles: un père est venu vers moi se plaindre de la nourriture, disant que c’était trop simple! Je ne peux pas me plaindre, c’est tellement mieux qu’aux États-Unis!

FM : La nourriture occupe de la place dans votre livre. Selon vous, les petits Français mangent mieux, de tout, assis à table. Ce n’est pas toujours vrai.

PD : Oui, mais en comparaison avec ce qui se passe en Amérique, c’est vraiment mieux!

FM : Il y a tout de même une prise de conscience aux États-Unis. Même Michelle Obama prône une alimentation plus saine.

Oui, c’est en train de changer et ça vient de France! L’idée qu’il faut des repas équilibrés dans les écoles, cuisiner avec des ingrédients frais, etc… Et vous n’avez pas tous ces snacks tout le temps, vous avez un seul “goûter”… Je reste choquée quand je rentre aux États-Unis. Et puis, il y a cette idée en France qu’il faut toujours goûter de tout.

FM : Votre description du couple, au fil de l’agrandissement de la famille, est très intéressante. Le couple en prend un coup.

Si votre enfant ne fait pas ses nuits avant ses 9 ou 10 mois, comme cela est souvent le cas en Amérique, bien sûr que cela affecte toutes les parties de votre vie, de votre mariage à votre propre personnalité. Ou si votre enfant a cinq ou six activités différentes par semaine, et que vous êtes la seule à gérer l’emploi du temps, cela ne vous laisse pas beaucoup de temps avec votre mari… Je pense qu’il y a une plus grande résistance en France à tout cela.

FM : Qu’est-ce que votre mari a pensé à la lecture de votre livre?

Il a aimé le livre. Il dit qu’il aurait dû être le personnage principal (rires)! Il pense qu’il occupe les lignes les plus drôles du livre, ce qui est vrai…

FM : Bon nombre d’Américains pensent tout bas ce que vous dites tout haut. Mais ils disent qu’ils n’ont pas le choix, qu’ils sont obligés de rentrer dans ce système de compétitions, d’hyperparenting. Comment changer les choses?

Je comprends qu’ils pensent ne pas avoir le choix car c’est notre culture qui nous dit de faire ainsi. Mais je pense que ça peut changer car depuis quelques années maintenant, des critiques, des enquêtes sortent décrivant que ce type d’implication est très difficile car demande tellement de travail! Et avec la sortie de livres comme celui d’Amy Chua l’an dernier, le mien aujourd’hui – et il y en aura bien d’autres… – c’est la quête d’une alternative à ce type d’éducation parentale. On le fait, on n’est pas heureux, on pense qu’on n’a pas le choix, mais il y a des alternatives.

FM : Continuez-vous à être étonnée par la vie parisienne et, plus largement, française?

Bien sûr (en français)! Encore récemment, j’étais à une fête d’anniversaire et la mère montrait une photo d’elle avec son mari dans une voiture décapotable en vacances – ils étaient partis tous les deux –, déclarant : “Qu’est-ce qu’on s’est bien amusés!”. J’étais vraiment surprise, même après l’écriture de ce livre, par l’absence de culpabilité d’avoir pris du bon temps chez cette femme. En Amérique, si un couple montrait une telle photo, il dirait : “Les enfants nous ont tellement manqués!

Frédéric Lefebvre pour un Eataly à la française

La France aura bientôt son Eataly. Frédéric Lefebvre a annoncé l’ouverture d’un “lieu temporaire” français à New York dans le cadre de la Fête de la Gastronomie le 23 septembre, où la restauration et les métiers de bouche seront représentés. “Il faut valoriser le patrimoine vivant de la France“, a expliqué Frédéric Lefebvre aux chefs français de New York, lors d’une réunion samedi 11 février au restaurant Benoit d’Alain Ducasse.

Le projet s’inscrit dans la logique de «Rendez-vous en France». Objectif : attirer les touristes étrangers en France et replacer le pays en  tête du classement des nations par le chiffre d’affaires issu du tourisme, devant l’Espagne et l’Italie…

Le grand succès d’Eataly, en face du Flatiron Building, est cité en modèle par beaucoup, et doit inspirer, reconnait lui-même le ministre (qui a rencontré dimanche Joe Bastianich, le cofondateur d’Eataly). Mais il ne s’agit pas de copier: “Eataly c’est un supermarché; là il s’agit de promouvoir l’art de vivre à la française; il faut de la diversité, le plus possible de partenaires, etc…”. “Le lieu temporaire sera un test grandeur nature au moment de la fête et on pérennise“. Il vise un lieu définitif d’une surface entre 1.500 et 3.500m2 (contre plus de 4.500m2 pour Eataly). Il n’a toutefois pas précisé l’emplacement ni le calendrier du projet. Aucun financement public n’est prévu : “Il ne s’agit pas que l’Etat mette des fonds publics, mais je labellise et mets autour de la table de grands acteurs privés”. Au passage, il cite Ariane Daguin, la facétieuse fondatrice de D’Artagnan “quelqu’un qui doit faire partie d’un projet comme ça”. Avant cela, le salon du meuble de Milan en avril sera l’occasion d’un premier test : 1.200 m2 seront consacrés au savoir-faire français.

La vraie fausse campagne de Frédéric Lefebvre

Réunions de supporters, visites chez des commerçants, tête-à-tête avec des notables… Cela ressemble beaucoup à une campagne mais, promis juré, cela n’en est pas une. Officiellement, le secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de l’Artisanat, des PME, du Tourisme, des Services, des Professions libérales et de la Consommation est en déplacement ministériel. A Miami les jeudi 9 et vendredi 10, il assistait au premier symposium mondial des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), le plus grand rassemblement de chefs d’entreprises français jamais organisé à l’étranger. Puis, à New York samedi et dimanche, il a vendu sa marque de promotion du “patrimoine vivant” de la France à l’international «Rendez-vous en France», avant d’aller rencontrer des commerçant français à Carroll Gardens et Cobble Hill.

Aux Etats-Unis pourtant, il n’est pas un secrétaire d’Etat comme les autres. Depuis que l’UMP en a fait son candidat à l’élection législative pour la première circonscription des Français établis hors de France, ses déplacements dans ce territoire, qui comprend les Etats-Unis et le Canada, sont ponctués de réunions avec des militants et sympathisants de la majorité. A Montréal en janvier, il participait à une rencontre privée organisée par Jeanine de Feydeay, conseillère UMP à l’AFE (Assemblée des Français de l’étranger). A Miami, vendredi soir, une autre «soirée privée» était organisée au restaurant franco-italien La Piagga par la conseillère AFE Nicole Hirsh. L’e-mail d’invitation, que French Morning s’est procuré, présentait Frédéric Lefebvre comme “candidat législatives juin 2012 Amérique du Nord“, et non comme secrétaire d’Etat. Et samedi soir à New York, l’UMP locale organisait une réception au Novotel de Times Square en présence du secrétaire d’Etat, mais elle aussi annonçant la présence du “candidat UMP pour la 1ère circonscription“.

Pratique-t-il le mélange des genres ? Ces adversaires l’affirment. Mais Frédéric Lefebvre balaie les critiques d’un revers de main : « Dans mes réunions, je ne parle jamais des élections », assure-t-il. En revanche, il parle, avec constance, de son attachement aux Etats-Unis, ses “quelques années” passées à New York, enfant, lorsque son père y était médecin; il cite également sa meilleure amie, New Yorkaise, son frère qui habite en Californie depuis 30 ans… Bref, le secrétaire d’Etat pense visiblement que le -futur- candidat a tout ce qu’il faut pour être élu député ici.

Pourquoi alors ne pas se lancer officiellement, comme d’ailleurs bon nombre de militants locaux de l’UMP le souhaitent? “Question de stratégie” répond l’entourage du secrétaire d’Etat, “il y a un temps pour tout et celui de la législative n’a pas encore commencé”.

Interviewé par French Morning, Frédéric Lefebvre a donc refusé d’évoquer sa campagne. Il ne dit même pas quand elle commencera, mais prévient que la donne va changer très bientôt. “La semaine qui vient va être décisive” dit-il, allusion à l’annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy, attendue d’un jour à l’autre.L’élection présidentielle est ce qui préoccupe les Français pour le moment, c’est cette élection qu’ils attendent avec impatience, assure-t-il. La législative est encore loin et les Français comprennent très bien que lorsqu’on est au gouvernement, on prend des décisions. Il ne faut pas mélanger les genres”.

Alexis Buisson et Emmanuel Saint-Martin

Joseph Altuzarra présente une collection métissée éblouissante

Du beau monde se pressait ce samedi soir à La Venue, entrepôt reculé de Chelsea à quelques encablures de la High Line où avait lieu le défilé de Joseph Altuzarra, styliste français basé à New York. La présentation de sa collection pour l’automne-hiver 2012-2013 était attendue au tournant. En novembre dernier, le jeune designer décrochait le CFDA Vogue Fashion Fund 2011, une bourse d’une valeur de 300 000 dollars, décernée par la Chambre syndicale de la mode américaine (CFDA) et le magazine Vogue américain. Ce prix prestigieux ayant pour but d’encourager la jeune création est présidé par un jury composé entre autres d’Anna Wintour, la rédactrice en chef du Vogue américain, de la créatrice de mode Diane von Furstenberg ou encore de Lazaro Hernandez et Jack McCollough, le duo à la tête du label américain Proenza Schouler, eux-mêmes lauréats en 2004.

Un joli coup de pouce financier

Si cette récompense est une belle reconnaissance du milieu de la mode, elle est aussi un joli coup de pouce financier pour le créateur né en France il y a 27 ans qui, après avoir suivi des cours d’Art et d’Histoire au Swarthmore College de Philadelphie avec un intérêt poussé pour la mode et l’architecture, décide de partir tenter sa chance dans la Grosse Pomme. Il y fait ses premières classes auprès de grands noms de l’industrie fashion US comme Marc Jacobs et Proenza Schouler. En octobre 2006, il retourne à Paris, engagé chez Givenchy par Riccardo Tisci en tant qu’assistant styliste, il y développe sa passion pour le “tailoring” avant de décider, en 2008, de développer sa propre ligne de l’autre côté de l’Atlantique. Joseph Altuzarra se dit influencé par Tom Ford et Helmut Lang, il décrit ses créations comme étant « le mélange d’un certain héritage de sa culture française et de l’énergie qui émane de New York », sa ville d’adoption.

Gitanes et “Belle de Jour”

Joseph Altuzarra n’a que quelques collections de prêt-à-porter à son actif mais son aura s’amplifie de saison en saison. Les créations présentées pour l’hiver prochain démontrent son perfectionnement stylistique et révèlent son héritage métissé (son père est français et sa mère est américaine d’origine chinoise). La femme d’Altuzarra pour l’hiver prochain est une femme nomade qui ne connait pas les frontières. Dans une ambiance intimiste de souk marocain, au rythme de tambours et sur la voix envoûtante de la chanteuse icelandaise Björk, défilent des robes de gitanes brodées de sequins portées avec de cuissardes aux talons aiguilles vertigineux. Parmi cette avalanche de motifs chamoirés aux influences ethniques diverses – on devine l’Italie, l’Inde, la Mongolie – s’immiscent de petites robes noires à la coupe structurée et à l’allure parisienne façon « Belle de Jour » ainsi que des parkas sombres style militaire – certaines rehaussées de fourrure – assorties à des pantalons droits, des blazers en velours combinés à des jupes crayon, ou encore des pulls en laine aux motifs seventies. Cette collection tout à la fois simple et sophistiquée mêle l’allure « techno-chic » propre au styliste à un look plus casual destiné à la femme urbaine, « combiner audace et portabilité » voilà le pari ambitieux d’Altuzarra. A voir le public conquis par sa collection présentée ce samedi soir devant un parterre de personnalités et de journalistes, son challenge semble réussi, on prédit un bel avenir à ce jeune talent aux influences stylistiques métissées.

Les expatriés, des "individus en souffrance"

Patricia Glasel, directrice du programme de formation interculturelle pour cadres Global Leadership Training chez Berlitz Consulting, est venue partager, vendredi, avec les participants du symposium mondial des Conseillers du commerce extérieur, les résultats d’une étude réalisée par sa firme sur l’expatriation. Et les résultats sont édifiants pour les candidats au départ et les entreprises.

On apprend notamment que 62% des expatriés français quittent leur entreprise dans les deux ans après leur retour en France, ce qui suggère que les compétences acquises à l’international ne profitent pas à leur entreprise sur le long-terme. « Ce sont des individus en souffrance. Ils retrouvent la hiérarchie et les contraintes de la maison-mère, souligne Patricia Glasel. Et ils ne savent pas parler de leur expérience autrement que de dire : ‘j’ai passé dix ans à…’ Ils ne savent pas exprimer leur compétence. »

L’étude a été réalisée en partenariat avec l’institut de sondage BVA sur la base de témoignages de 189 expatriés ou futurs expatriés et 93 conjoints. En parallèle, trente entretiens approfondis ont été effectués en 2010 avec des expatriés ayant vécu à l’étranger.

Autres enseignements de l’étude :

–         S’expatrier en famille : 94% des personnes interrogées ayant une famille veulent que leur enfant soit exposé à l’international. Ce qui signifie, selon Mme Glaser, que les entreprises doivent considérer que l’expatriation s’applique autant à l’employé qu’à sa famille.

–       L’expatriation vue par le conjoint : seul 28% des futurs expatriés considèrent que l’adaptation au nouvel environnement sera le défi majeur, contre 40% des conjoints. « C’est la bombe à retardement, souligne Patricia Glaser. Ils parlent tous les deux du départ mais ne l’appréhendent pas du tout de la même façon. » Elle ajoute : « Ils ne sont plus homme ou femme mais une équipe qui doit gagner ensemble. »

–         Expatriés récidivistes : les individus qui repartent après une ou plusieurs expatriations appréhendent davantage le départ que les primo-expatriés (52% contre 28%)

Pour l’Ambassadeur, les amis de la France vieillissent

Et si les actuels amis américains de la France n’étaient pas assez stratégiques? François Delattre a évoqué cette crainte dans des termes peu diplomatiques pour un Ambassadeur de France aux Etats-Unis. Vendredi, il a exhorté les entrepreneurs français réunis à Miami dans le cadre du premier symposium mondial des CCE, à agir pour « renouveler la génération de ces Américains francophiles » qui soutiennent la France, appelant cet effort un « grand défi stratégique ».

« Nos amis d’il y a 25 ans ont 25 ans de plus aujourd’hui. Il faut établir cette relève si nous ne voulons pas qu’ils soient uniquement commissaires d’exposition ou directeurs de musée », a-t-il dit, jugeant que les Français manquaient de relais chez les décideurs américains, contrairement à d’autres communautés. Et d’appeler les participants à trouver de nouveaux appuis « dans le monde de la finance, de l’entreprise, de la recherche et de la politique » pour accroître la compétitivité de la France aux Etats-Unis.

François Delattre était invité pour s’exprimer sur le thème de  la diplomatie économique. Il a détaillé les actions de l’Ambassade visant à promouvoir les intérêts économiques français sur le sol américain. Parmi les exemples cités : l’implantation d’un campus de Dassault Systèmes dans la banlieue de Boston en 2010 ou encore la mise en place du Partner University Fund (PUF), un fond qui vise à favoriser la cooperation transatlantique dans la recherche et les sciences. Il a insisté sur la nécessité d’un lobbying français plus fort auprès des pouvoirs publics américains.

L’Ambassadeur a également évoqué les craintes américaines par rapport à l’avenir de l’euro. « C’est la première question » que lui posent les candidats à l’élection présidentielle américaine quand il les rencontre dans le cadre de ses fonctions, a-t-il précisé.

« Prendre le temps de comprendre le marché américain »

« On a découragé toutes les vocations?» Face à l’absence de questions de la salle à l’issue, jeudi, de la table-ronde intitulée «s’implanter en Amérique du nord», le directeur de la Banque Transatlantique et animateur de la discussion Pascal Le Coz se demande s’il n’y a pas comme un froid.

Les panélistes (Alain Renck d’Oséo, l’avocat Marc Sage, le PDG et fondateur de Capital Export Jean-Mathieu Sahy et Solange Strom de The Strom Group), tous spécialistes des problématiques relatives à l’implantation  d’entreprises françaises aux Etats-Unis et au Canada, n’ont pas brossé un tableau idyllique du marché américain. : «J’ai connu des exportateurs qui voulaient se développer dans une demi-douzaine de pays, dont les Etats-Unis. Or, les Etats-Unis sont un sujet à part. Il faut un engagement total du management pour pouvoir y faire croître son chiffre d’affaires », insiste Jean-Mathieu Sahy, de Capital Export, une société qui aide les boites frenchies à s’installer à l’étranger. Point majeur : il faut prendre le temps d’investir de l’argent pour comprendre le marché, choisir ces régions. Les Etats-Unis sont le marché le plus difficile au monde, le plus structuré. »

Même conseil chez Marc Sage, du cabinet d’avocats Salans: « Il faut s’inscrire sur le long terme quand on veut s’implanter aux Etats-Unis », estime-t-il, citant notamment l’importance de préparer des contrats solides, écrits, «car aux Etats-Unis, ce qui n’est pas écrit n’existe pas» et l’ouverture de procédures judiciaires y est beaucoup plus facile qu’en France.

Alain Renck, directeur de l’international chez l’entreprise publique Oséo, spécialisée dans le financement de PME, rappelle toutefois que les candidats à l’internationalisation français bénéficient d’une «équipe de France de l’export» performante, composée notamment des CCE (Conseillers du commerce extérieur), des missions économiques, des chambres de commerce et d’industrie, de l’agence Ubifrance et de la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur COFACE. «Jamais les PME n’ont été autant accompagnées. Si vous savez vous servir de cette martingale gagnante, l’internationalisation sera facilitée.»

 

Business français sous les palmiers

Dans la grande salle de conférence du luxueux Eden Roc Hotel de Miami Beach, la foule a pris place derrière plusieurs rangées de tables. Face à elle, une scène sur laquelle les drapeaux français, américain et européen, et deux écrans géants ont été installés. Une vidéo est lancée. La musique du générique de Mission Impossible commence. «Votre mission, dit le commentaire : aider la France à se mondialiser».

Pour leur premier symposium mondial, les CCE (Conseillers du Commerce Extérieur) ont vu grand, quitte à s’ériger en Tom Cruise de l’internationalisation de l’économie française. Les organisateurs le martèlent : six cent participants issus de 50 pays différents, six ministres ou anciens ministres français et étrangers et deux Ambassadeur participent à ce raout, le «plus grand rendez-vous d’entrepreneurs français à l’étranger». Au programme: deux jours de panels et sept déjeuners, petits-déjeuners et cocktails, autant d’opportunités pour échanger des cartes de visite. «Notre objectif est de montrer que l’avenir de la France passe par la mondialisation, indique Paul Bensabat, président du comité Amérique du Nord des CCE. La clef du commerce international, c’est le networking. Qui va vous ouvrir quelle porte… ».

Au nombre de 4.300 à travers le monde, les Conseillers du Commerce extérieur sont des entrepreneurs et cadres bénévoles, nommés par décret du Premier ministre, chargés d’informer les pouvoirs publics de l’état du marché local et de partager leurs expériences afin de faciliter l’installation d’entreprises françaises. Bon nombre d’entre eux avaient répondu «présent» pour le symposium, de même qu’une kyrielle de chefs d’entreprises, petites ou grandes, de présidents de chambres de commerce et de missions économiques. L’ancienne présidente du directoire d’Areva, Anne Lauvergeon, participe notamment à deux panels. Un sous-secrétaire d’Etat américain, Thomas Nides est là également, de même qu’Eugenio Minvielle, PDG d’Unilever North America ou encore Michael L. Ducker, Président des activités internationales de Fedex.

En outre, dix PME sélectionnées par les conseilleurs du commerce extérieur participeront à des «Elevator Pitch», une présentation d’une minute de leur activité, dans l’espoir d’être remarquées par des investisseurs.

«On n’en fait jamais assez pour développer le réseau des différents acteurs économiques, estime Georges Nahon, président directeur général des Laboratoires de l’opérateur téléphonique Orange. Aujourd’hui, on ne peut plus avancer seul. »

« Pas un événement politique »

Hasard du calendrier: l’événement intervient après l’annonce, mardi, du déficit record de la balance commerciale de la France pour 2011 – 69,59 milliards d’euros, contre 51,52 milliards en 2010. Une tendance qui en inquiète plus d’un ici, dont le Président du Comité national des CCE Bruno Durieux. Ce dernier a profité de son discours d’ouverture pour interpeller le secrétaire d’Etat aux PME Frédéric Lefebvre, qui avait fait le déplacement dans le cadre d’une tournée ministérielle aux Etats-Unis. Celui qui est également candidat au poste de député des Français d’Amérique du Nord lui a répondu que le déficit était moins élevé que les projections, provoquant quelques sourires dans la salle.

Mais pour les organisateurs, l’heure n’était pas aux programmes politiques. «Je ne veux pas que le symposium devienne un lieu politique, insiste Paul Bensabat. On fait de l’économie, pas de la politique.» L’économie, ils n’en parlent pas à la plage ou au bord de la piscine comme le suggèrent les mauvaises langues: depuis jeudi matin, les averses et les rafales de vent se succèdent sur Miami.

Michel Fau et Jérôme Deschamps font dans la dentelle

Michel Fau et Jérôme Deschamps, acclamés par le public et la critique, viennent au Florence Gould Hall avec “Courteline en dentelles”, une relecture de plusieurs (petites) pièces de Georges Courteline, auteur de vaudevilles et contemporain de Georges Feydeau. Dans ces tranches de vies comiques, les deux compères s’en donnent à cœur joie. Ils n’hésitent pas à cabotiner avec un léger décalage pour accentuer le comique de textes saugrenus présentant des situations ridicules ou pitoyables. Portrait impitoyable de la société du début du XXème siècle, “Courteline en dentelles” emmène le spectateur dans un univers complexe où l’ironie féroce et le sens de l’absurde sont les bienvenu.

Infos pratiques :

“Courteline en dentelles” de Michel Fau et Jérôme Deschamps, en français sous titré anglais, les 29 février et 1er mars à 20h au Florence Gould Hall, 55 East 59th Street, tickets à $45.

Que faire pour la Saint-Valentin à Los Angeles?

Classique, le dîner au restaurant traditionnel de la Saint-Valentin peut être transformé en expérience esthétique si on choisit le Café Del Rey, dont le menu spécial vous plongera dans une ambiance… marine. Les couleurs du coucher de soleil nimberont le lieu d’une aura romantique, idéale pour l’occasion. Cafe Del Rey, 4451 Admiralty Way, Marina Del Rey, CA 90292.

Qui aurait cru que Tarantino pouvait être approprié pour fêter la Saint-Valentin ? L’un des plus talentueux réalisateurs du moment est célébré au Show at Barre avec «My Bloody Valentine : A Date With Tarantino», un spectacle reprenant les musiques de ses films et un dîner et des cocktails thématiques. Ambiance assurée. Show At Barre, le 14 février à partir de 20h, 1714 N. Vermont, Los Angeles.

Culture et romantisme feront bon ménage au Los Angeles County Museum of Art (LACMA) et son restaurant Ray’s and Starck Bar. Le menu spécial Saint-Valentin comblera les estomacs avant ou après que les esprits aient visité les expositions proposées par le musée dont la plus récente, In Wonderland: The Surrealist Adventures of Women Artists in Mexico and the United States. Frieda Kahlo et Louise Bourgeois font partie des femmes mises à l’honneur.

Survoler à deux la Cité des Anges en buvant du champagne, ça vous tente ? Plusieurs compagnies proposent de vous faire planer pour la Saint-Valentin, en hélicoptère, en avion ou en ballon.

Si vous avez le mal de l’air, pourquoi ne pas tenter l’océan? Louer un petit bateau (possible avec un skipper) ou faire une petite croisière, Blue Water Sailing propose les deux pour jouir d’une vue imprenable sur Los Angeles et d’un coucher de soleil inoubliable.

Avec la liste des meilleurs endroits de Disneyland pour voler un baiser, on peut rendre romantique un petit tour au pays de Mickey et célébrer la Saint-Valentin dans un univers de dessin animé. Qui a dit que c’était réservé aux enfants ?

Chez Chérie, il suffit d’apporter le vin puisque c’est vous qui allez cuisiner le menu aphrodisiaque élaboré pour l’occasion. Une façon originale de passer la soirée de la Saint-Valentin, surtout que vous pourrez réutiliser la recette à d’autres occasions ! Chez Cherie, 1401 Foothill Boulevard, La Canada Fltrdg, California, 91011, Tel: (818) 952-7217, [email protected] $170.

L’hotel le Petit Ermitage fête le « mois de l’amour » tout au long de février avec trois options : l’Epoux, l’Amoureux et le Ménage A Trois, en français dans le texte ! Cela commence avec le pack de l’Epoux : champagne, fraises au chocolat, checkout tardif à 14h. Il faudra y ajouter quelques doses de sensualité et d’érotisme pour les autres packs. A partir de $395 par nuit.

Le Vodaspa propose plusieurs formules pour se faire bichonner à deux le jour de la Saint-Valentin. Massage aux pétales de roses ou au champagne, déjeuner en amoureux et thé à la russe sont autant d’options possibles. A partir de $230. Vodaspa, 7700 Santa Monica Blvd, West Hollywood.

 

Chasse au trésor coquine

Nous vous en parlions cet été, les “playdates” délicieusement régressives des Mice at Play  proposent aux femmes, working girls ou ménagères, de déconnecter de la pression de leur quotidien le temps d’une activité ludique, comme un cours de “mixologie” ou de danse burlesque.
Pour la Saint Valentin, ces souris très imaginatives proposent une chasse au trésor érotique. Une initiation à l’art de la séduction, aux nourritures aphrodisiaques, sex toys et lingerie coquine au fil des adresses de cette visite guidé qu’on nous promet stimulante.
Infos pratiques :
Mice at Play – Erotic Scavenger Hunt, le 11 février à 15h30 au Mice at Play Salon-Soho, entrée à $45, tenue sophistiquée.
 

Dites-le avec un cadenas!

Out les arbres et les bancs pour graver son union, place aux lovelocks ! Ces cadenas d’amour fleurissent depuis quelques années sur les ponts de Paris et d’autres villes européennes. Dans la Ville-Lumière, la tradition a vu le jour en 2008 sur le Pont des Arts et la passerelle Léopold Sédar-Senghor pour ensuite migrer vers le pont de l’Archevêché. On peut également voir ces cadenas romantiques en Italie, en Russie, en Hongrie ou encore en Corée du Nord.

Il n’a pas fallu longtemps pour que la pratique traverse l’Atlantique et se propage sur le pont de Brooklyn. Ils sont discrets et n’attirent pas tout de suite l’attention mais en observant bien, sur des câbles ou sur les gros pilastres du pont qui relie Brooklyn à Manhattan, on peut croiser ces “cadenas d’amour”, de toutes les tailles et de toutes les couleurs, accrochés par des amoureux de passage qui jettent ensuite la clef dans l’East River, en symbole de leur amour qu’ils espèrent scellé à jamais. Certains sont préalablement gravés d’initiales, d’une inscription, d’une date.

Une attaque contre le patrimoine

Si les amoureux les trouvent romantiques, les grincheux les accusent pour leur part de s’attaquer à la préservation du patrimoine”. Les cadenas accrochés à l’origine sur le pont des Arts ont d’ailleurs été déboulonnés en 2010 sans que l’on sache si la Mairie de Paris était responsable de son démantèlement. A Rome, la municipalité les interdit désormais sur ses monuments et infligent une amende à ceux qui tenteraient encore d’en accrocher. A New York, le phénomène ne semble pas inquiéter outre mesure le New York City Department of Transportation (DOT), l’autorité responsable de l’entretien des ponts de la ville. «Régulièrement, nos ouvriers les enlèvent car ils pourraient représenter une menace pour la stabilité des câbles du pont, cela fait partie de l’entretien général de nos structures», explique un des porte-paroles de la DOT contacté par nos soins, qui avoue ne pas savoir si des amendes sont en vigueur si des amoureux transis se font surprendre en train d’accrocher un de ces “symboles d’amour éternel”. Alors, et vous, pour la Saint Valentin, lovelock or not?