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Le sushi "made in France" à la conquête de New York

Il faut travailler vite, bien. “A l’américaine”. Bruno Calvo, président et  associé du groupe Sushi Shop aux Etats-Unis, s’affaire dans l’endroit qui deviendra dans «la première quinzaine de février» le premier restaurant de l’incontournable chaîne française aux USA. Il supervise les travaux du lieu, toujours en chantier à quelques semaines de l’ouverture officielle, répond aux coups de fil et enchaîne les rendez-vous.

Ancien avocat en droit des affaires, créateur de deux agences de communication sur Internet (Planète interactive et Web Contents) Mr Calvo est un touche-à-tout. La rencontre avec les propriétaires de Sushi Shop s’est faite par accident: le « numéro un » européen du sushi voulant refaire son site web, un appel d’offre a été lancé et c’est  Planète Interactive qui a été choisie. Séduite par le personnage, l’entreprise décide de lui confier les rênes de l’expansion de Sushi Shop au marché américain. “Le courant est passé tout de suite, et nos projets concordaient. Ils avaient envie d’exporter la société à l’international, et je rêvais depuis longtemps de venir vivre aux Etats-Unis“,  explique Bruno Calvo.

Dix ans après l’ouverture du premier restaurant français, Sushi Shop est le leader du marché européen dans la restauration japonaise. Avec ses 85 magasins disséminés un peu partout sur le Vieux Continent, la chaîne réalise chaque année un chiffre d’affaire d’un peu plus de 110 millions d’euros. L’ouverture d’un restaurant sur Madison Avenue s’apparente donc à une consécration : pas moins d’un million de dollars ont été déboursés pour ce petit bijou.

Sushi Shop entend adapter le sushi et la cuisine japonaise à la culture locale. Car “on ne mange pas les mêmes sushis à Paris, Genève ou New York“, explique Bruno Calvo. Un choix marketing qui n’est pas sans rappeler la stratégie d’un autre géant de la restauration rapide : MacDonald’s. Autre atout de la marque: ses collaborateurs. Le chef Cyril Lignac a concocté un menu spécial pour la carte française. Kenzo a conçu des écrins pour mettre en valeur les produits. Son “ambassadeur américain” n’est autre que le chanteur Lenny Kravitz, qui vient de dessiner une “box” spéciale pour les sushis. L’entreprise française, “rock star” dans le monde du sushi, semble être bien partie pour conquérir le monde.

Infos pratiques :

Sushi Shop, ouverture prévue début février, 536 Madison Avenue (entre la 54ème et la 55ème rue)

 

Jours fériés: match (presque) nul

Vous cherchez une manière de répondre à vos collégues américains qui vous disent que “les Français sont toujours en vacances“. Parlez-leur des jours fériés (et ajoutez un peu de mauvaise foi): les “National holidays” sont le seul domaine en la matière où les Américains rivalisent avec les Français.

Explication: le calendrier officiel affiche certes 12 jours fériés en France, contre 10 aux Etats-Unis. Mais sur une année moyenne, c’est match nul: la France a des dates fixes, qui certaines années tombent donc un dimanche, alors que côté américain, la plupart des “National Holidays” sont ajustés chaque année pour tomber un jour de la semaine (Noël un dimanche donne par exemple lieu à un jour férié le lundi suivant). En 2012, où quatre jours fériés tombent un dimanche, la France n’aura donc que huit “vrais” jours fériés, contre dix aux Etats-Unis.

Mais mieux vaut arrêter ici votre conversation avec vos collégues. Pour le reste, ni la France ni aucun autre pays développé ne peut rivaliser avec le stakhanovisme américain. Les Etats-Unis sont le seul pays parmi les membres de l’OCDE à n’imposer aucun jour chômé aux employeurs. Les congés payés, comme les jours fériés, ne sont donc attribués que par les bonnes grâces des employeurs. A des employés qui en profitent… pour ne pas les prendre: 57% seulement des travailleurs américains utilisent tous les jours que leur attribuent leur employeur, contre  89% en France.

Même sans "triple A" la France fait rêver

Dégradés. La France et d’autres pays européens ont vu leur note abaissée par l’agence de notation Standard & Poor’s en fin de semaine dernière. Depuis, la presse américaine n’en finit pas d’analyser les conséquences de cette décision, en particulier pour la France, qui passe d’un « AAA » à un « AA+ ». La nouvelle plonge Nicolas Sarkozy dans l’embarras. «Sarkozy a évité directement des commentaires sur la dégradation», note le site d’information économique Bloomberg. Pour le Huffington Post rien d’étonnant, puisqu’au cours des cinq années de «sa présidence haute en couleur, la dette du pays est passée de 1.100 à 1.700 milliards d’euros.» Le Washington Post acquiesce et souligne que la nouvelle «a miné la campagne de Sarkozy». Seul Time Magazine tempère la dégradation de la France. Cela «aurait pu être pire» selon le magazine, qui rappelle que la perte du « triple A » français était annoncée.

France qui rit, France qui pleure

La nouvelle a en tout cas suscité, dans les colonnes du New York Times, un débat entre les admirateurs du modèle français et ses détracteurs. Dans un article du 15 janvier,  le correspondant du quotidien à Paris, Steven Erlanger, dresse un tableau particulièrement noir de l’état économique du pays. La France «est le pays d’Europe le plus centralisé, l’économie la plus étatique, et est profondément investie dans son opposition à ce que les Français disent des économies anglo-saxonnes de Grande-Bretagne et des Etats-Unis, dont l’approche ‘laissez-faire ‘ est blâmée pour la crise» écrit-il, donnant la parole à Nicolas Baverez, un économiste et essayiste que ses opposants décrivent comme « décliniste ». « La France a du mal à rivaliser avec l’ensemble de l’économie allemande, qui est plus souple, moins conflictuelle dans ses relations avec les employés et plus solidement construite sur l’industrie et les exportations », poursuit le quotidien.

Mais pour l’éditorialiste Nicholas Kristof  du  New York Times, la France et le Vieux Continent ont tout de même du bon. Dans un édito, le journaliste bat en brèche les préjugés de ses compatriotes sur l’Europe. Certes, elle «est dans un désordre économique» mais ce serait même une «erreur dangereuse de la percevoir seulement comme tel», souligne-t-il. Si l’éditorial est centré sur l’Europe, Nicholas Kristof s’appuie à plusieurs reprises sur la France pour étayer son propos. Le lecteur en vient même à se demander si le journaliste ne livre pas indirectement un plaidoyer pro-français. Il évoque notamment les 35 heures, les croissants trempés dans le café au lait et l’assurance santé universelle pour vanter les bienfaits du mode de vie à l’européenne. De même, les réussites européennes dans les domaines économiques, scolaires et sociétales semblent avant tout être des réussites françaises. «Le PNB par habitant en France en 1960 représentait 64% de celui des Etats-UnisIl a augmenté à 73% en 2010» écrit-il, ajoutant non sans provocation: «Les socialistes nous rattrapent ». Il rappelle également que l’espérance de vie des Français dépasse désormais de trois ans celle des Américains. Ainsi, « embrasser une caricature de l’Europe comme un échec révèle de notre propre ignorance et chauvinisme » conclut-il.

Ah, l’Éloquence!

Quand tout va mal, on peut compter sur la « Reine Christine » pour redorer le blason de la Gaule auprès des Américains. Dans une tribune parue dans le New York Times, la journaliste Christine Ockrent évoque l’usage des mots dans la politique française. Selon la journaliste, « les Français sont amoureux des mots ». Tellement amoureux que « leurs écoles d’élite leur font croire que dès lors qu’ils arrivent à forger une formulation intéressante, le problème est à moitié résolu ». La France est donc une nation de lettrés pour laquelle l’écrit compte: « Les hommes politiques se sentent obligés d’écrire un livre s’ils veulent être pris au sérieux ». Grâce à Christine Ockrent, le stéréotype du Français intello et raffiné a de beaux jours devant lui.

Brodinski, le jeune talent de la "French Touch", à New York

Depuis un an, le Webster Hall, se transforme en boite de nuit géante lors des soirées “Girls and Boys”. Ce vendredi, la salle de concert new-yorkaise accueille le prodige de la musique électronique française, Brodinski.

Issu du phénomène “fluo kid” et maintenant DJ phare de la nouvelle génération “French Touch”, ses sets sont un mélange d’électro minimale, musique “dance” et hip hop. Originaire de Reims, Brodinski est produit par le DJ Yuksek et jouera accompagné des DJs Gesaffelstein et Destructo.

Infos pratiques :

Girls & Boys avec Brodinski, le vendredi 20 janvier à 10h au Webster Hall, 125 E 11th st, entrée à $15, pré-ventes disponible ici.

 

"Leo", le théâtre en apesanteur

Défier la gravité et faire rire en même temps ? C’est l’ambition de Leo, le nouveau spectacle de la compagnie de théâtre allemande Circle of Eleven. Spécialiste des performances artistiques innovantes, mélangeant plusieurs genres (photographie, vidéo, comédie…) dans des spectacles uniques, le metteur en scène Daniel Briere fait évoluer son héros – Tobias Werner, co-auteur et unique acteur du spectacle, dans une pièce où la gravité terrestre ne fait plus effet.

Pour surmonter la difficulté technique de la trame de l’histoire, la scène est divisée en deux parties. Sur une moitié de la scène, Tobias Wegner joue « en direct », utilisant sa force et ses aptitudes acrobatiques pour simuler l’apesanteur. Un large écran, où une vidéo live de Wegner est projetée à l’envers, occupe l’autre moitié, donnant l’impression au spectateur que l’acteur marche sur les murs. Ce spectacle au concept original, qui a déjà séduit au Festival d’Edimbourg, ravira très certainement le public new-yorkais.

Infos pratiques :

Leo, jusqu’au 5 février, au Clurman Theatre, 410 w 42nd St, entrée à $48.25. Tickets ici

 

Les French Culture Nights reviennent

Pour leur première édition de 2012, les French Culture Nights reviennent au Taj Lounge, à Chelsea. Ces soirées mensuelles pour francophones et francophiles de New York mettent à l’honneur un ou des artistes français, francophones ou francophiles dans un bar ou lounge élégant de New York.

Pour cette première soirée de l’année, les travaux des photographes et peintres français Baldapo et Jeremy Taburchi, créateur du personnage du chat rose, seront exposés. Jeremy Tarbuchi a notamment figuré dans la Biennale 2010 de l’Union de la Méditerranée pour l’Art Moderne (UMAM), une association co-fondée en 1946 par Henri Matisse. Pour animer le dance floor, DJ Jean-Michel sera aux platines.

L’événement étant sponsorisé par Ricard, un apéro sera servi de 18h30 à 19h30 par la célèbre marque de pastis.

Infos pratiques :

French Culture Nights avec Baldapo et Jeremy Tarbuchi, le mercredi 18 janvier de 18h30 à 1h au Taj Lounge, 48 w 21 st, entrée gratuite sur réservation avant le 18 janvier à 16h sur le site des French Culture Nights ou $10 à la porte.

 

"The Artist" triomphe aux Golden Globes

Un vrai travail d’artiste. Jean Dujardin a remporté dimanche soir à Los Angeles le Golden Globe du meilleur acteur comique pour son rôle dans « The Artist ». L’acteur français de 39 ans a devancé plusieurs stars du cinéma américain, dont Ryan Gosling (« Crazy, Stupid, Love ») et Owen Wilson (« Midnight in Paris »). Le dernier Français à avoir obtenu cette récompense était Gérard Depardieu en 1991 pour son rôle dans “Green Card”.

Le film a également reçu le prix de la meilleure comédie et celui de la meilleure musique originale. Une moisson qui fait du film français le plus récompensé de la soirée, qui a rassemblé le tout-Hollywood.

« Quand j’ai débuté… ils m’ont dit : ‘Tu ne feras jamais de films. Ton visage est trop expressif. Trop grand. Ce n’est pas de ma faute. Mes sourcils sont indépendants, a déclaré Jean Dujardin au moment de recevoir la récompense. Sérieusement, j’ai toujours suivi mes instincts… et me suis battu pour mes rêves. »

Signé Michel Hazanavicius, « The Artist » raconte l’histoire de la chute d’une star du cinéma muet, George Valentin (Jean Dujardin), dans le Hollywood des années 20, et l’ascension de l’actrice Peppy Miller, jouée par Bérénice Bejo, au moment de l’arrivée du cinéma parlant. Sorti aux Etats-Unis fin novembre, il avait suscité l’enthousiasme de la critique américaine.

La récolte des Golden Globes, trois prix sur six nominations, s’annonce de bonne augure pour les Oscars qui auront lieu le 26 février prochain.

Mitt Romney attaqué parce qu'il parle français

Décidemment, Mitt Romney n’aurait jamais dû apprendre le français. Une nouvelle vidéo signée de la campagne de Newt Gingrich, son adversaire dans la course à l’investiture républicaine à la présidentielle, fait allusion au fait que l’ancien gouverneur du Massachusetts parle la langue de Molière pour le décrédibiliser.

Dans la vidéo (la voir ci-dessous), intitulée « The French Connection » et reprise sur plusieurs sites d’information, le narrateur ironise sur le fait que Mitt Romney s’est lui-même décrit comme un « indépendant » dans le passé, a soutenu des mesures de gauche et, cerise sur le gâteau, parle français tout comme le sénateur démocrate du Massachusetts John Kerry. « Mitt Romney dira tout pour l’emporter, tout… Et comme John Kerry, il parle français » insiste la voix-off.

Ce n’est pas la première fois que le français de Mitt Romney lui joue des tours. Une précédente vidéo, où l’on voyait le républicain s’exprimer en français dans un clip de promotion des Jeux olympiques de Salt Lake City en 2002, avec des sous- titres réécrits pour lui attribuer des idées démocrates, avait fait surface début décembre.

 

 

Jean Dujardin invente la promo muette

Comment donner des interviews à la télévision américaine quand on parle peu anglais? Il suffit d’avoir le talent de Jean Dujardin, et la complicité évidente de l’animateur. Invité pour parler de “L’Artiste”, grand succés critique aux Etats-Unis, et en tournée promotionnelle en vue des Golden Globe ce dimanche et des Oscars en février, la star française a fait un numéro visuel dont il a le secret. Imitation de Robert de Niro ou du chameau, numéro de claquette. A la télé aussi, le muet ça marche.

Le Met rouvre son aile américaine

Près de 2.800 m² de portraits, peintures de paysages et de vie quotidienne, sculptures et de pièces de mobilier… Située au deuxième étage, avec ces 26 galeries rénovées et agrandies, lumineuses et aérées, le nouvel espace impressionne. L’aile brasse des périodes et mouvements artistiques éclectiques: la Révolution, la naissance de la République, la guerre civile ou encore l’art dans la tradition populaire, l’impressionnisme américain ou l’ «Hudson River School», un mouvement de peintres paysagistes de la fin du XIXème siècle. On y croise de grands artistes comme John Singleton Copley, maître américain de l’art du portrait, Gilbert Stuart et ses fameux portraits de Washington. On peut aussi admirer les paysages américains réalistes et minutieusement peints de Thomas Cole, artiste considéré comme le fondateur de la « Hudson River School ».

Notre coup de cœur ? « Washington Crossing the Delaware », restaurée pour l’occasion. Peinte en 1851 par Emanuel Gootlieb Leutze, elle représente la traversée du fleuve Delaware par le général George Washington le 25 décembre 1776, en pleine révolution américaine. Leutze présentait la révolution américaine comme un modèle pour tous les libéraux du monde.

Le patriotisme américain rayonne dans nombre de ces galeries. «Faces of the Young Republic» présente une série de portraits d’Americains inconnus ou illustres à la naissance de la république américaine. D’autres s’attardent sur la vie « ordinaire » des Américains entre 1830 et 1860 ou encore sur l’image de la femme entre 1880 et 1910. On y trouve notamment un magnifique tableau de William McGregoc Paxton, « Tea Leaves », peint en 1909, représentant deux femmes en train de prendre un thé. Une certaine sérénité s’en dégage. Pour les amoureux des arts décoratifs, la galerie «Late Colonial Furniture 1730-1790» reçoit une mention spéciale pour ses pièces de mobilier rare.

Promenade sur la nouvelle frontière de Manhattan

Pourquoi y aller ? On dit qu’il est «trop loin», «dangereux». Bref, sans intérêt. Washington Heights fait partie de ces quartiers qui ont mauvaise réputation.

Eh bien, c’est l’heure de mettre les préjugés de côté. Ceux qui habitent Washington Heights depuis longtemps l’affirment: depuis quelques années, le quartier connaît une renaissance. Suivez le guide.


Culture

Sur le plan touristique, les Cloîtres («The Cloisters») sont, sans conteste, l’attraction la plus connue du quartier. Ces cloîtres reconvertis en musée constituent l’antenne du Met consacrée à l’art médiéval. Sur la 155ème rue et Broadway, le visiteur passe devant un imposant bâtiment, celui de la Hispanic Society of America, un musée et centre de recherches qui fait autorité dans le monde de l’art latino-américain, espagnol et portugais. Raison de plus pour y aller: il est gratuit. De l’autre côté de la 155ème, se trouve “Trinity Church Cemetery”. Ce cimetière peu connu abrite pourtant quelques figures marquantes de l’histoire de New York, notamment l’homme d’affaires John Jacob Astor IV, qui trouva la mort dans le naufrage du Titanic. On y trouve aussi un ancien maire de New York, l’inventeur du poster de cirque et l’un des fils de Charles Dickens, décédé d’une crise cardiaque alors qu’il s’apprêtait à donner une conférence sur l’œuvre de son père. Eric Washington, guide et journaliste, fait revivre ces morts illustres à travers ses visites guidées du cimetière. Et il parle français!

Plus vieux manoir de Manhattan

Autre lieu d’exception: la « Morris Jumel Mansion », le manoir le plus ancien de Manhattan. Ce petit trésor bien caché, datant de 1765, se trouve au cœur du district historique Jumel Terrace. Pour y accéder, se rendre à la 161ème et Amsterdam Avenue. Gravir les marches de pierre qui s’offrent à vous. Et se laisser surprendre par le spectacle: une rue pavée, silencieuse, bordée de deux rangées de maisons en bois de deux étages, à mille lieues du tumulte de la ville. Il s’agit de Sylvan Row, une artère qui servait autrefois d’accès au manoir pour les calèches. Au bout de cette allée irréelle, le manoir en question ne tarde pas à s’imposer. Cette bâtisse blanche, qui rappelle la Maison Blanche, était le quartier général de George Washington lorsqu’il livra la bataille de Harlem Heights en 1776 contre les Anglais. Au début du 19ème siècle, elle fut la propriété d’un marchand de vins français, Stephen Jumel, et de sa femme Eliza. Cette dernière n’était pas bien vue au sein de la high society new-yorkaise car elle était connue pour son passé de prostituée, petit secret qu’elle avait pris soin de ne pas révéler à son riche mari. Cela n’a pas empêché la Madame des lieux d’organiser de somptueuses soirées mondaines où l’on aimait se montrer. Pour en savoir plus sur l’histoire du manoir, se rendre chez Kurt Thometz, un spécialiste de l’histoire locale, dont la libraire “Kurt Thometz’s Jumel Terrace Books” (426 West 160th Street), se trouve juste à côté.

Jazz en appartement

C’est justement dans cette partie-là du quartier, à l’est de Broadway sous la 168ème rue, que vécurent plusieurs jazzistes de renom. Citons notamment Duke Ellington, dont l’appartement au coin de la 157ème rue et St Nicholas, est toujours visible. Le quartier comptait plusieurs clubs de jazz, mais ils ont tous fermé. Dernier en date : le légendaire “St Nick’s Club”. En attendant une probable réouverture, les amateurs peuvent se rendre chaque dimanche après-midi aux célèbres concerts de jazz de Marjorie Eliot, dans son appartement au 555 Edgecombe Avenue, Apt 3F. Depuis 1996, ces concerts gratuits (mais les dons sont appréciés) organisés en hommage au fils de Marjorie attirent les pontes de la discipline. Du talent à l’état pur, dans un salon… Pas de réservation nécessaire.

Parcs

Pour trouver les parcs les plus beaux, se rendre dans le nord du quartier, dans l’enclave de Hudson Heights. Impossible de rester insensible au charme des allées sinueuses, jardins, et vues spectaculaires sur la rivière Hudson qu’offre Fort Tryon Park, le parc situé autour des Cloîtres. Parfait pour les balades romantiques. Plus au sud, Bennett Park est le parc le plus élevé de Manhattan. S’y rendre pour se vanter, lors de dîners en ville, d’avoir gravi le sommet de l’île ! Plus difficile d’accès,  Fort Washington Park, le long de la Hudson River. Il faut souvent demander aux locaux le chemin pour y parvenir tant il est mal indiqué. Mais le jeu en vaut la chandelle. En effet, ce point de verdure se trouve au pied du Pont George Washington, qui relie Manhattan au New Jersey. On y trouve notamment des tables pour pique-niquer et un petit phare rouge, le dernier de l’île, en dessous du pont. Le « Little Red Lighthouse » est la mascotte du quartier. Il n’est cependant pas possible de le visiter.

Manger, boire

Les restaurants / bars ne sont pas le point fort du quartier. Cependant, l’offre s’étoffe progressivement. Pour les afficionados du pub irlandais, le seul qui se respecte s’appelle « Coogan’s » (168ème rue et Broadway). Les murs du lieu sont tapissés des photos de ses illustres clients, dont l’ancien président Bill Clinton. « Columbia Social » juste à coté n’est pas mauvais, mais reste cher pour la qualité de la nourriture et les portions servies. Eviter à tout prix « Reme », un diner situé sur la 169ème et Broadway. En revanche, nous adorons « Coral », un diner familial sans prétention au coin de Broadway et de la 158ème rue, pour son atmosphère cosy et ses plats satisfaisants, et « Margot Restaurant », un minuscule restaurant dominicain sur la 159ème et Broadway qui met tout le monde d’accord depuis trente ans.

Plus au nord, plusieurs options existent, notamment sur la 181ème et la 187ème rue, à l’ouest de Broadway. Sur la première, les locaux disent le plus grand bien du restaurant italien « Saggio » et du nouveau-venu irlandais « Le Chéile ». Sur la seconde, « Bleu evolution », un pseudo-francais dont les plats sont mieux inspirés que le décor, et « Gideon’s Bakery », une boulangerie familiale tenue par des juifs allemands depuis plus de cinquante ans, méritent de s’y arrêter.

Crédit: Sylvan Terrace (2000), Kimberley S. Johnson

 

A la poursuite du burger "vert"

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On ne présente plus le mythique Shake Shack, qui, après le succès de son premier restaurant à Madison Square Park, a ouvert pas moins de sept établissements à New York, cinq sur la côte Est et conquiert désormais le monde avec un restaurant à Dubaï et un autre à Koweït City. Son secret : une viande savoureuse, une recette riche en matières grasses mais dont le goût vaut le détour, et un choix très varié en terme de milk shakes, pour faire passer le sandwich… Attention les kilos, surtout si vous choisissez le “Shack Stack”, un cheeseburger fourré d’une pomme de terre remplie de fromage fondant ! L’attente est souvent très longue, surtout à midi, mais n’est ce pas toujours le cas pour les lieux  incontournables?

Entre  fast-food et diner, le Soho Park est un restaurant charmant à la déco végétale, avec en prime un patio très agréable lorsque les températures sont clémentes. Les burgers, simples ou doubles, et les frites, spécialités du restaurant, sont succulents, bien qu’un peu trop salées. Les prix sont abordables et le service relativement rapide. Malgré son succès, il y a presque toujours de la place pour s’asseoir. Un luxe dans le quartier. 62 Prince Street, (Prince St et Lafayette St)

The Counter Times Square propose des burgers sur mesure, avec un choix de viandes de différentes tailles. Le lieu est plein au déjeuner, le service pressé mais agréable. Le client reçoit une fiche pour faire son choix de viandes, d’accompagnements, de fromages, sauces et même de pain. Les frites arrivent rapidement et sont copieuses, le prix est abordable. Tous les goûts y trouveront leur compte : le client est aussi le “chef” de son burger. Il est conseillé d’éviter l’heure du déjeuner. 7 Times Square (41st & Broadway)

BareBurger est une chaîne de restaurants en pleine expansion avec plusieurs adresses à Manhattan, Brooklyn et dans le Queens. Cité dans le Zagat 2011, les avis sur ce restaurant convivial sont unanimement positifs. Les recettes sont originales avec par exemple le burger “Mediterranean”, dont la sauce au yaourt et au concombre accompagne parfaitement la viande d’agneau. Se laisser tenter par le “Pesto Red Pepper Burger”, à la mozzarella et aux poivrons grillés, ou encore “The Roadhouse”, à l’avocat, aux poivrons et au bacon, recommandé avec une viande de bison.

Elevation Burger a une seule adresse à New York, même si la chaîne commence à ouvrir des restaurants à travers les Etats-Unis. La viande servie est certifiée bio. Le “Elevation Burger”, signature de la Maison, vaut le détour. La viande est tendre, saignante et savoureuse. Evitez, en revanche, le “Half the Guilt”, un burger composé de deux steaks (dont un vegan) sans saveur. Il y a une grande variété d’accompagnements possibles (onze au total) et les prix sont assez bas, de $3.50 le “Grilled Cheese Sandwich” à $6.89 le “Elevation Burger” sans les frites. 103 W. 14th St (14th et 6th avenue)

The Green Table est un restaurant dont tout le menu est intégralement « bio ». Situé au cœur du Chelsea Market, ce lieu à la décoration champêtre propose un burger classique au bacon au prix « restaurant ». Tendance oblige, la carte propose une grande diversité de produits de saisons, locaux et « bio », en plus du fameux burger. Bon appétit! A l’intérieur du Chelsea Market, 75 9th Avenue, entre la 15th et la 16th.