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Gilles Louvet, le bio jusqu’au bout du cep

Musique live de jazz en fond, lumière tamisée, ambiance feutrée, une odeur de cuisine méditerranéenne embaume la pièce. Nous sommes à Lallisse, où nous retrouvons Gilles Louvet, de passage à New York.
La présence du producteur de vins bio dans ce restaurant méditerranéen de Murray Hill sonne comme une sorte de retour aux sources. Le restaurant fut en effet le premier client new-yorkais du Français. Et peut-être, sans le savoir, la première marche de son empire aux Etats-Unis. Quatre ans après son entrée sur le marché américain, le producteur du Languedoc a exporté 30.000 bouteilles vers les « States ». On trouve sa gamme « O… by Gilles Louvet » (« O » pour organique) aussi bien dans des supermarchés de Caroline du Nord et du Sud que dans des bars et restaurants new-yorkais, dont l’Oyster Bar de Grand Central et le Whole Foods de l’Upper West Side. «Le consommateur américain est très curieux concernant le vin, il est friand d’informations, intéressé par les détails», constate t-il. De plus, «contrairement aux idées reçues, les Américains, tout comme les Allemands, se sont intéressés au marché du bio bien avant la France.»
Pour Gilles Louvet, l’aventure du bio commence en 1993. A cette époque, il prend conscience des effets néfastes des produits chimiques sur les hommes et les terroirs. Il créé l’ancêtre de sa marque Gilles Louvet Vineyards, Celliers du Languedoc Vins Distribution (CLVD), une aventure qui, dès 1995, réunit 25 producteurs autour d’une même ambition: développer des techniques de production respectueuses des grappes, de l’environnement et de la biodiversité. Le producteur se targue par exemple de laisser des fleurs, des plantes aromatiques et des buissons pousser au milieu de ses vignes pour notamment « attirer les abeilles qui viennent polliniser les fleurs de vignes ». Cela semble simple. Mais au début des années 90, il est l’un de seuls à croire en cette production verte, celle que lui a inspiré son grand-père, vigneron aussi.
Une fois son entreprise implantée sur les marchés français et européen (il est présent en Allemagne depuis 2002), il s’est tourné vers les Etats-Unis. Il fallait avoir les reins solides, notamment pour se conformer aux normes américaines d’appellation organique, le NOP (National Organic Program). Une toute nouvelle production fut donc lancée pour le consommateur américain, avec un budget annuel de 300.000 euros. «Une certaine somme pour une entreprise de notre taille », raconte le producteur, qui précise qu’il a fallu plus d’un an et demi pour parvenir à adapter la production aux normes américaines. « Le cahier des charges regorge de subtilités qui n’ont pas été sans nous poser quelques difficultés, dit-il. Mais, nous avons persévéré ».
Pour optimiser ses chances de réussites, notre producteur fut contraint d’adapter sa stratégie.  Etiquetage simplifié, mise en évidence du cépage et de l’appellation biologique. « Aux Etats-unis, on se réfère au cépage et non au terroir», souligne Gilles Louvet, même s’il constate que « les Américains commencent à changer de mentalité, ils apprécient de plus en plus des vins complexes se référant au terroir ». Le vin selon Gilles Louvet aurait-il de beaux jours devant lui?
Visiter le site de Gilles Louvet Vineyards ici

La Bohème envoûte le Metropolitan Opera

L’opéra du compositeur de la Tosca et de Madame Butterfly, romantique et populaire, fait souffler un vent parisien sur le Lincoln Center. L’histoire se passe dans les années 1830 et met en scène une communauté d’artistes (Rodolfo le poète, Marcello le peintre, Colline le philosophe et Schaunard le musicien) dans la capitale française. L’opéra en quatre tableaux raconte particulièrement l’histoire d’amour entre la couturière Mimi Grisette et le poète Rodolfo. Puccini s’attache à dépeindre cette vie de bohème avec tendresse et sincérité. Aujourd’hui, l’oeuvre est culte.
Le 25 novembre, la jeune Hibla Gerzmava fera ses débuts sur la scène du Metropolitan Opera en reprenant le personnage de Mimi. Il avait été interprété jusqu’à présent par Hei-Kyung Hong, rôle qu’elle a joué (et chanté) lors de plus de cinquante représentations .
La Bohème. Jusqu’au 8 décembre au Metropolitan Opera. 64th Street et Broadway. De $25 et $490. Réservation ici
 

La reine du jazz en concert

Tout juste de retour d’une tournée européenne, le Maria Schneider Orchestra est au Jazz Standard pour une nouvelle “Thanksgiving Week Residency”. L’occasion d’approcher – c’est tout l’avantage des clubs ! – l’une des formations “jazz” les plus brillantes du moment. Son leader n’est autre que la multi-récompensée Maria Schneider (Grammy award 2005 du Meilleur album jazz : “Concert in the garden” ; Meilleure composition 2008 : “Cerulean skies”…). Une “reine” qui s’affirme aujourd’hui en digne successeur d’un « Duke ». Entretien.
French Morning : Votre formation est un exemple assez rare de longévité. Vous l’avez baptisée orchestre et non big-band. Pourquoi ?
Maria Schneider : J’avais initialement créé un orchestre avec un autre musicien en 1988. Puis j’ai monté ma propre formation en 1992, avec laquelle nous nous sommes d’abord produits régulièrement au Visiones, un club de Greenwich aujourd’hui disparu. Depuis, nous avons tourné un peu partout dans le monde.
Bien sûr, certains musiciens ont bougé, et j’ai dû faire quelques changements. Mais le coeur de l’orchestre est demeuré le même, avec de nombreux solistes aujourd’hui renommés qui sont restés fidèles à la formation.
Pourquoi « orchestre » ? C’est que le mot « big band » a une telle histoire et renvoie à une tradition si forte que je ne souhaitais pas que le public arrive avec des idées préconçues. J’ai préféré le mot « orchestre » car je pense vraiment que ma musique est beaucoup plus orchestrale qu’elle n’est inscrite dans la tradition des « big bands ». Je ne sais d’ailleurs même pas si c’est du jazz, sinon que cela inclut de l’improvisation !

FM : Justement, vous étiez au Carnegie Hall en mai dernier à la tête du Saint-Paul Chambers Orchestra, avec un programme inédit de compositions plutôt classiques.
MS : C’est Dan Upshaw, la grande soprano, qui un jour m’a demandé d’écrire pour elle. C’était très intimidant, car c’est tellement différent d’écrire pour un orchestre ou pour un soprano classique. Parce que Dan insistait, j’ai dit OK ! Seulement, il me fallait trouver des textes, alors je me suis mise à lire des milliers de poèmes. J’ai finalement choisi le poète brésilien Carlos Drummond, pour la simplicité de ses poèmes mais également leur don de passer du sarcasme à un aspect très noir ou au contraire très lumineux, de la tristesse à l’humour, de la douceur à l’ironie la plus mordante. C’est vrai qu’il n’y a pas de place pour l’improvisation dans ces compositions, comme dans le jazz. Cela dit, je pense que les gens qui iront l’entendre diront : ‘d’accord, ce n’est pas du jazz mais ça sonne comme du Maria !’ Et ce n’était pas si évident : la plupart du temps, les compositeurs de jazz qui s’essaient à la musique classique cherchent à sonner comme Webern ou Messian, à s’inscrire dans la lignée des compositeurs modernes de musique classique. Je ne voulais surtout pas faire ça !
FM : Qu’est ce qui initialement, vous a orienté vers le jazz ?
MS : A la faculté, quand j’ai commencé la musique, au début des années 80, il y avait une énorme pression pour être atonal, pour composer de la musique très compliquée. A tel point que j’ai failli laisser tomber cette matière principale au profit de l’astronomie et de la physique ! C’est là que j’ai commencé petit à petit à m’intéresser au jazz et à être de plus en plus influencée par lui. J’ai découvert un monde tellement plus ouvert ! Le monde du classique, au moins aux Etats-Unis, est obsédé par la complexité, la sophistication, la nouveauté à tout prix, au point parfois d’en être incroyablement borné. La critique de jazz et le monde du jazz en général ont un état d’esprit largement plus ouvert.
FM : Finalement, au-delà des notions de “jazz” ou de “musique classique”, qu’est ce qui motive votre travail de compositeur ?
MS : La musique n’est qu’un moyen d’expression. Je ne la fais pas pour elle-même mais parce que je ressens le besoin d’exprimer des idées, des sentiments.
La musique a besoin de fondations. J’ai peur que beaucoup de musiciens ne commettent l’erreur de croire que composer c’est composer, composer encore et vouloir être chaque fois meilleur. Mais pourquoi ? Pour quoi faire ? Pour moi, si vous n’avez pas une vie à côté, des passions, vous n’aurez rien à dire, rien qui compte sinon satisfaire votre ego en étant un “grand musicien”, alors votre musique sera vide. Je crois qu’en art et en musique, les choses ne naissent pas à partir d’une idée préalablement formulée mais sont créées à partir d’un appel plus profond.
Pour moi, la priorité est de toucher les gens, de susciter de l’émotion chez eux. La musique doit vous saisir et non vous mettre au défi de comprendre ses subtilités techniques. Je ne veux pas que les gens qui entendent mes oeuvres se disent : ‘oh, quelle musique intéressante !’ Bien sûr que je souhaite, tout au moins je le suppose, être jugée intellectuellement intéressante, mais cela reste secondaire. Moi, je n’écris pas de la musique compliquée : je sais que ma musique est difficile à bien jouer, mais elle n’est pas difficile à écouter !
“The Maria Schneider Orchestra’s Annual Thanksgiving Week Residency”, du 22 au 27 novembre (sauf le 24) au Jazz Standard (deux ou trois sets par soir) : 116 E. 27th Street (entre Park and Lexington Avenue) 212-576-2232. Site ici


Avec Maria Schneider : compositions et direction ; Steve Wilson, Dave Pietro, Rich Perry, Donny McCaslin, Scott Robinson : anches ; Tony Kadleck, Greg Gisbert, Laurie Frink, Ingrid Jensen : trompettes ; Keith O’Quinn, Ryan Keberle, Tim Albright, George Flynn : trombones ; Lage Lund : guitare ; Victor Prieto : accordéon ; Frank Kimbrough : piano ; Jay Anderson : basse ; Clarence Penn : batterie.
 

Le monde va mal… la France n'est plus arrogante!

L’économie française continue d’inquiéter la presse américaine. Celle-ci dresse un portrait des plus alarmistes de la situation financière, mais plus encore du “modèle français”. Le Washington Post rappelle que la proximité des banques françaises avec leurs consoeurs grecques et italiennes effraie les marchés, d’où les risques de perdre cette fameuse notation triple A. La contagion est là, renchérit le  Wall Street Journal, “un signe de plus que la crise de la zone euro se répand des Etats les plus faibles vers ceux qui ont une économie plus solide”.
Seulement, se lamente le Los Angeles Times, les Français sont “en plein déni“. La journaliste Kim Willshers écrit que les dirigeants ont beau dire aux Français qu’ils devront fournir de nombreux efforts et que la situation est proche de la catastrophe, les Français ne sont pas impressionnés. Ils s’intéressent plus à ce que la journaliste nomme leurs“préoccupations immédiates”. Pour la journaliste, “les jeunes sont plus concernés par des problèmes concrets comme celui de trouver un métier et un endroit pour vivre plutôt que par des concepts abstraits comme les marchés financiers”. Le LA Times n’est pas long à trouver la raison du mal financier français: son modèle social. Tout y passe: semaine de 35 heures, retraite à 55 ans et sécurité sociale ultra-généreuse.
Trop modestes, les Français?
Et pourtant, les Français ne se sentent pas -plus?- supérieurs. L’éditorialiste du New York Times Roger Cohen, habituellement grand pourfendeur de l’arrogance française, en profite pour se vautrer dans l’ironie. Si même les Français jouent les modestes, c’est bien la preuve que la fin du monde est pour bientôt! D’après une étude du Pew Research Center, relève-t-il, seulement 27% des Français sont d’accord avec la phrase : “notre population n’est pas parfaite, mais notre culture est supérieure”“Cela faisait longtemps que je n’avais rien vu d’aussi déprimant”, écrit Roger Cohen, qui ajoute: “Quand l’humilité dépasse la culture française, c’est la fin”.
Car pour le journaliste, cela ne fait pas de doute: “la culture française est supérieure”. Pour preuve, il cite les Champs- Elysées, les vêtements Chanel et la ligne des sourcils de Bernard-Henri Levy. “C‘est évident pour tout le monde, sauf pour les Français frappés par le malheur”, écrit le journaliste. Il ajoute que d’après la même recherche, 60% des Américains de plus de 50 ans croient que leur culture est supérieure. Il conclut: “je ne sais pas ce qui est le plus terrifiant: la nouvelle modestie française ou une ancienne déception américaine”.
Cette semaine, Voice of America s’intéresse à l’extrême-droite française. La crise de l’euro  fait gagner des votes à Marine Le Pen. En effet, la politicienne a longtemps critiqué la monnaie européenne et le projet de construction européenne. “A mesure que la crise s’amplifie et que l’économie française connaît des difficultés, le message de Marine Le Pen connaît une certaine résonance parmi la majorité des votants français”, écrit la journaliste Lisa Bryant. Elle note que Marine Le Pen a également gagné une très grande attention de la part des médias français. Ce qui a permis à la femme politique d’arriver en 3ème dans les sondages. Mais d’après la journaliste, même si les soutiens de l’extrême droite se multiplient, il n’est pas sûr que la majorité de la population française veuille la fin de l’euro…
 

Gratuité des études à l'étranger: « On va avancer »

Edouard Courtial occupe un poste difficile. Quand on retire ceux qui pensent que son Secrétariat d’Etat ne sert à rien, ceux qui voient en lui en chasseur à voix au service de la majorité et ceux, en France, qui pensent qu’il représente deux millions d’exilés fiscaux, il ne lui reste plus beaucoup de soutiens. Pour ne rien arranger, Mr Courtial a connu une entrée en fonction difficile à la suite de la révélation qu’il avait, député, co-signé une proposition de loi visant à déchoir de leur nationalité les Français non-imposés en France.
Mais « le jeune loup » de l’UMP comme il est décrit dans la presse veut montrer qu’il est au travail. Le nouveau secrétaire d’Etat chargé des Français de l’étranger a refermé vendredi son premier déplacement américain depuis sa nomination. Non, il n’est pas là pour faire du pied aux électeurs français à l’étranger – « dans mes déclarations publiques, il n’y a aucun mot de travers, aucune ambiguïté ». Et non, la polémique autour de la co-signature du sulfureux texte de loi ne le décrédibilise pas. «La réalité, à travers ces déplacements (…), c’est que seules une ou deux personnes m’en ont parlé». Polémique dont il se sort par une habile pirouette en faisant référence à la création d’onze sièges de députés de Français de l’étranger voulue par Nicolas Sarkozy : «S’il y avait eu des députés des Français de l’étranger à l’Assemblée comme il y a des sénateurs des Français de l’étranger au Sénat, la proposition de loi n’aurait même pas passé le stade de la rédaction car on aurait alerté l’auteur en disant : ‘attention, tu ne mesures pas la totalité de ce que tu as écrit’»
Des lenteurs dans la mise en place de la gratuité
Deux thèmes – éducation et économie – étaient au centre de ses visites et réunions de travail à Boston, Washington, New York, la Nouvelle-Orléans et Houston.
Sur le front de l’économie, il a appelé les Français de l’étranger à aider le gouvernement à faciliter l’exportation de produits et les investissements américains en France et français aux Etats-Unis. Sur l’éducation, il a reconnu des lenteurs dans la mise en place de la gratuité universelle (ou PEC pour « prise en charge ») pour les enfants de nationalité française scolarisés dans les établissements français à l’étranger. En effet, la mesure voulue par le candidat Sarkozy en 2007 ne concerne aujourd’hui que les classes de Seconde, Première et Terminale. Son application a été mise entre parenthèses en raison de son coût. Selon le rapport parlementaire Joissains-Colot de novembre 2010, ce dernier ne serait pas aussi élevé que pensé, mais le même rapport estime qu’il augmentera dans les années qui viennent (3.600 euros par élève en 2007-08 contre 4.838 euros en 2017-18) à cause de la hausse des frais d’écolage et des effectifs d’élèves.
Pour autant, Mr. Courtial refuse de parler d’échec. « On n’avance pas au rythme que l’on souhaiterait compte-tenu de l’état de nos finances publiques mais les principes sont posés avec tous les bénéfices reçus pour nos compatriotes, affirme-t-il. On va avancer. Ca va être une question de rythme. » Et d’élections.

La France à travers l'interview de Christine Lagarde sur CBS

Christine Lagarde faisait l’objet dimanche soir d’un portrait de 13 minutes dans l’émission-phare de CBS, “60 Minutes”. Avec la journaliste Lara Logan, elle a évoqué la crise économique et financière actuelle et son ascension sociale et professionnelle, de son enfance modeste au Havre marquée par le décès de son père quand elle avait 16 ans, à son poste actuel de directrice générale du Fonds monétaire international. Bref, elle a parlé de tout sauf de son prédécesseur Dominique Strauss-Kahn, dont le nom n’est cité qu’en lancement du sujet.
La rencontre entre un médium américain et un Français produit toujours des moments drôles, des commentaires décalés ou stéréotypés riches en enseignements sur la perception américaine de la France. Tour d’horizon des préjugés confirmés ou infirmés par l’interview :
– Confirmée, l’élégance à la française: bien coiffée, claire et précise, Christine Lagarde présente bien. Dans le reportage, elle exhibe toute la richesse de sa garde-robe (au moins trois broches, deux colliers, quatre foulards et surtout énormément de boucles d’oreille). So French.
– C’est fou comme elle parle bien anglais : la classe politique française nous a habitué à de bien piètres performances en anglais. Christine Lagarde, elle, assure. Rappelons qu’elle a rejoint les bureaux parisiens du cabinet d’avocats américain Baker & McKenzie en 1981. En 1995, elle a gagné Chicago pour devenir membre du comité de direction de la société puis, en 1999, sa première « Chairwoman ». « Une Française, à 43 ans, à la tête d’un grand cabinet américain » s’étonne la journaliste.
– Les Français, ces machos: Christine Lagarde explique que le premier cabinet d’avocat auquel elle a postulé lui a dit que ses qualifications étaient impeccables mais qu’elle ne deviendrait jamais associée. Pourquoi? Parce qu’elle est une femme. Elle raconte qu’elle est partie précipitamment de l’entretien.
– Aidée par son américanité: « Pour le Président Nicolas Sarkozy, l’attrait pour Lagarde tenait à son américanité, souligne le reportage. Son anglais presque parfait, son carnet d’adresse fourni et son style sans détour. » Heureusement qu’il y a des Américains chez les politiques français!
-Les Français fainéants, surtout à gauche: Christine Lagarde est interrogée sur son discours du 10 juillet 2007 présenté comme une tentative de “faire travailler ses compatriotes davantage.” Dans ce discours, “elle a osé questionner un passe-temps favori des Français: penser. La France est un pays qui pense trop, a-t-elle déclaré devant l’Assemblée nationale. Retroussons-nous les manches!”  
C’était choquant pour beaucoup de parlementaires français, dit-elle à “60 Minutes”, surtout pour la gauche car ce n’était pas le style de langage auquel ils étaient habitués.
J’ai été louée aux Etats-Unis, et lourdement, brutalement critiquée en France“. Tout est dit.
-La Baguette: Un reportage sur une Française ne serait pas sans la bonne vieille Baguette, qui fait son apparition quand Christine Lagarde et son compagnon l’entrepreneur Xavier Giocanti (vêtu d’une écharpe, autre attribut très européen) se rendent au marché acheter… une fougasse.
Voir l’entretien avec Christine Lagarde en intégralité:
 

Edith Piaf en vie et sur scène

Nombre d’artistes ont revisité l’œuvre d’Edith Piaf depuis sa mort en 1963 à l’âge de 47 ans. Parmi eux, Floanne Ankah.
Dans « Edith Piaf, Alive and Living in New York », un spectacle-cabaret mis en scène par Alice Jankell et composé par Rachel Kaufman, la Française établie à New York réinterprète le répertoire de la star, incarnant tour à tour la chanteuse et les personnages de ses chansons. Sensualité, émotion et humour seront au rendez-vous.
Infos pratiques:
« Edith Piaf, Alive and Living in New York » – les mardi 6 et jeudi 8 décembre à Triad NYC – 158 West 72nd Street – Tickets $20 + deux boissons cash. Réservations ici
 

Les secrets de Times Square

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Quand on se trouve sur l’îlot central de Times Square, près du bureau de recrutement de l’armée, on peine à imaginer que le “Carrefour du monde” était, il y a quatre siècles, un marécage géant, terre promise des… castors. Ce lieu emblématique a été bien d’autres choses aussi: épicentre du vice et du crime, cœur industriel de New York et quartier des théâtres.
Ces différentes couches d’Histoire sont toujours présentes à Times Square (enfin, peut-être pas les castors!). Il suffit d’ouvrir les yeux. Voici quelques reliques du passé:
–         Le cordonnier de Broadway : De part et d’autre de Broadway, de la 40ème à la 50ème rue se concentrent encore les grands théâtres de la ville. Au coin de la 46ème rue et de la 7ème avenue, le bâtiment voisin du  TGI Friday, attire l’attention. On remarque quatre statues nichées dans la façade. Elles représentent des actrices personnifiant le théâtre, le cinéma, la comédie musicale et le film. On doit leur présence à l’ancien propriétaire du bâtiment en question, un immigré polonais nommé Israël Miller. A la fin du 19ème siècle, Miller était connu pour être le cordonnier des stars de Broadway. Il se servait du bâtiment comme boutique. Avec un certain succès.
–         Les philosophes de la 40ème rue : Sur la 40ème rue, sur la facade d’un bâtiment entre Broadway et la 6th Avenue, on aperçoit une série de sculptures, des hommes assis sur une sorte de trône, les jambes dans le vide. L’identité de ces personnages est incertaine. On sait juste que le bâtiment date de 1915. Le niveau de détail de ces sculptures est surprenant.
–         Sardi’s : au 234 West 44th St se trouve Sardi’s, une institution du Theater District. Ce restaurant, où se côtoyaient les stars de Broadway au début du 20ème siècle, existe depuis plus de 90 ans. D’ailleurs, des caricatures de ses illustres clients tapissent les murs de la vénérable institution. Pour les apprécier, nul besoin de rester déjeuner ou dîner. Vous pouvez les regarder depuis l’entrée, mais vous risquez d’en rater une bonne partie.
–         Shubert Alley : cette allée étroite, surprenante, relie la 44ème rue à la 45ème. Elle est considérée comme le centre géographique et symbolique de la planète Broadway. Un critique aurait dit que la « désirabilité d’un théâtre est inversement proportionnelle à sa distance de Shubert Alley ». Cette allée, qui doit son nom à une famille de producteurs de musicals, a servi pendant une bonne partie du 20eme siècle comme issue de secours pour les théâtres et hôtels avoisinants. Il n’était pas rare d’y voir des limousines et des posters de comédies musicales. Aujourd’hui, la petite allée accueille occasionnellement des événements artistiques, culturels et associatifs.
–         L’avenue du vice : 8th Avenue était l’épicentre des strip clubs et des peep shows dans le New York des années 70, quand la ville était en état de quasi-faillite. Certains de ces lieux, reconnaissables à leurs néons, existent encore. S’y rendre la nuit pour apprecier l’atmosphère
–         Birdland: Ce club de jazz situé sur Broadway et 52eme rue date de 1949. Ce lieu mythique est mentionné dans le roman « Sur la route » de Jack Kerouac et dans la chanson de U2, « Angel of Harlem ». Birdland est incontournable dans la scène jazz de New York, qui s’est considérablement réduite ces dernières années avec l’augmentation des loyers dans certains quartiers. Pour un programme complet des performances, visiter le site ici
–         The View Restaurant and Lounge: Prenez un peu de hauteur en passant la porte du Marriott Marquis Hotel de Times Square. Au sommet se trouve un restaurant / bar / lounge rotatif. Oui, il tourne sur lui-même pour vous offrir une vue panoramique de New York. Il est unique en son genre dans la ville. Pour plus d’informations, visiter le site ici
 
 

Sur les chemins de la mémoire à NYU

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Comment la mémoire individuelle ou collective s’empare-t-elle de l’Histoire ? Alors que le mémorial du 11-Septembre a récemment ouvert ces portes sur l’ancien site World Trade Center, une série de conférences intitulée « In the Tracks of Memory », programmée à la Maison Française de NYU, s’intéressera de près à cette délicate problématique.
Organisée dans le cadre d’un projet de recherche  franco-américain sur la mémoire et la mémorialisation, les conférences s’appuieront sur deux périodes de référence : la Seconde Guerre Mondiale et le 11 septembre 2001. A la fois international, transprofessionnel et pluridisciplinaire, ce projet fait intervenir conjointement NYU et le CNRS et associe historiens, juristes, anthropologues, psychiatres, philosophes…
Parmi les différentes conférences organisées pendant ces deux jours, on retiendra notamment l’intervention du père Patrick Desbois, le 19 novembre à 9:30 am (dans le cadre de la session “Archaeology of Memory, Archaelogy of Death”). Historien reconnu et lauréat du Prix Mémoire de la Shoah 2010, il a notamment participé à la révélation ce que l’on nomme aujourd’hui “l’Holocauste par balles” (fusillades massives perpétrées en Ukraine, un aspect peu connu du génocide juif). Egalement au programme de cette session, une intervention de Marc Shaming, directeur de collection au New York State Museum:”Ten Years After 11 September : from the Sacred to the Historical”.
« In the Tracks of Memory », du 17 au 19 novembre 2011Services culturels de l’Ambassade de France (972 Fifth Avenue) et NYU Maison Française (16 Washington Mews). Programme complet ici
 

Bonnie & Clyde braquent Broadway

Tragique et irrésistible, leur histoire d’amour audacieuse a capté l’imagination de tout un pays. Aujourd’hui le duo le plus infâme du 20ème siècle arrive sur Broadway. La comédie musicale« Bonnie & Clyde » est écrite par Don Black (Sunset Boulevard, Song and Dance) et Ivan Menchell et composée par Franck Wildhorn. Le spectacle, qui a déjà fait sa première mondiale en 2009 à La Jolla Playhouse, en Californie, sera à l’affiche du Schoenfeld Theatre, à partir du 1er décembre 2011. Les billets sont disponibles dès maintenant.
L’histoire est connue, vue et revue, notamment par Serge Gainsbourg et Brigitte Bardot. Bonnie Parker et Clyde Barrow sont deux criminels américains qui ont sévi dans le sud-ouest des Etats-Unis pendant la Grande Dépression. Le couple historique était spécialisé dans le braquage de banques.
Pour la comédie musicale, le metteur en scène Jeff Calhoun (Pippin, Grease) a redonné vie à l’histoire. Sur fond de musique gospel, de blues, de ragtime et de rockabilly, la pièce s’attache surtout à montrer et examiner comment un ado perturbé du Texas et une serveuse en mal d’amour sont devenus le couple le plus célèbre de l’histoire du crime. Si le spectacle se distingue du film, il s’attache à rester fidèle à la personnalité des personnages.
On retrouve, dans la distribution principale Laura Osnes (révélation de la comédie musicale Grease de 2007) dans le rôle de Bonnie, Jeremy Jordan dans le rôle de Clyde et Mare Minningham dans le rôle de la mère de Bonnie.
“Bonnie & Clyde” à partir du 1er décembre 2011. Les billets sont en vente dès maintenant ici. Schoenfeld Theatre. 236 West 45th Street.
 

La magie de Noël version Hollywood

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Le Père Noël sera évidemment au rendez-vous de ce spectacle ambulant. L’ambiance sonore sera assurée par une douzaine d’orchestres parmi lesquels – et pour la 53ème année consécutive – le Long Beach Junior Band. Les chars décorés par des sponsors prestigieux, tels que l’US Air Force, l’Association Américaine de Culture Chinoise (ACCA) ou Coca- Cola  défileront sous les ballons géants à l’effigie de figures célèbres dont Kermit la Grenouille et Rodolphe le renne au nez rouge.  L’événement comptera également son lot de célébrités, dont l’actrice Marie Osmond, “grand marshall” de charme du défilé.
Ambiance médiévale ou militaire, rodéo à la sauce Far West ou mexicaine : neuf compagnies équestres feront défiler leurs chevaux et cavaliers en tenues d’apparat, pour le plus grand plaisir des spectateurs, petits ou grands.
Il est possible de réserver des sièges dans les gradins afin de bénéficier d’une meilleure vue et de plus de confort.
– Pack à $45 (pour une valeur de $60) comprenant une entrée au musée Madame Tussaud Hollywood en plus d’une place dans les gradins.
– Place unique gradin à 35$
Dimanche 27 Novembre à 18h, départ au croisement de Hollywood Boulevard à Orange. Réservations et infos ici
 

Maurizio Cattelan, "l'idiot du village" au Guggenheim

Il a mis Adolf Hitler à genoux. Il  a blessé le Pape Jean-Paul II à coup de météorite. Parmi tant d’autres installations: un cheval empaillé suspendu au plafond du palais Rivoli de Turin ou un doigt d’honneur géant élevé sur la place de la Bourse italienne. Qu’on aime ou qu’on déteste, l’œuvre de Maurizio Cattelan est incontournable. Elle est présentée au Guggenheim jusqu’au 22 janvier dans le cadre de l’exposition « All ». L’occasion pour les aficionados comme pour les novices de se confronter à un art hautement subversif, tragique ou drôle, c’est selon.
Une rétrospective et aussi un hommage, puisque le roi de la provoc’ a donné sa démission. Maurizio Cattelan quitte à 51 ans la grande scène du petit monde de l’Art contemporain, après 20 ans d’une carrière sulfureuse…et plus que lucrative. Car s’il est véritablement question de retraite (rien n’est jamais sûr en ce qui concerne les propos de l’Italien passé maître dans l’art de l’absence et de la dissimulation), ce sera une retraite dorée. Né en 60 à Padoue, d’une mère femme de ménage et d’un père camionneur, cet autodidacte se classe aujourd’hui au palmarès des artistes les mieux cotés de sa génération (avec Jeff Koons et Murakami). Celui qui vit dans un petit deux pièces de l’East Village, sans atelier, fait du partie du 1%, pour reprendre une formule en vogue en ce moment.
S’amusant toujours à renvoyer le monde de l’art à ses propres absurdités, il a gentiment été surnommé : “l’idiot du village” de l’art contemporain. Une réputation qui le précède et dont il est complètement responsable.  Le fou du roi ne feint-il pas l’idiotie pour mieux faire passer la critique ?
Maurizio Cattelan : “All”.
Solomon R. Guggenheim Museum , 1071 Fifth Avenue (at 89th Street) New York, NY 10128-0173Fermé le jeudi