Attention changement d’adresse: cet événement ne se tiendra pas au Haven Lounge comme prévu, mais dans l’Empire State Building, au croisement entre la 5ème avenue et la 33ème rue.
Fan de choucroute et de flammekueche? Mercredi 19 octobre, à partir de 18h30, les French Culture Nights vous convient à une soirée spéciale Alsace. Au menu, vin et plats de la région, dont la traditionnelle choucroute. Les amuse-bouches seront cuisinés par le restaurant le Bec Fin, et le plat principal par Provence en boîte (vive le dialogue provencalo-alsacien !)
Des artistes alsaciens seront à l’honneur : la peintre Patricia Wersinger présentera ses oeuvres. Présentes également, les photographes Capucine Bourcart, qui exposera ses clichés d’Inde, et Sophie Schirch, ainsi que la décoratrice d’intérieur Isis Delomez.
Les non Alsaciens sont également les bienvenus. La chanteuse d’opéra californienne Jordan Gumucio chantera pour le public des morceaux alsaciens. Le DJ (lyonnais) Max Layn sera lui aussi de la partie. Il ne manquera plus que les cigognes…!
Alsatian night, mercredi 19 octobre de 18h30 à 01h. Empire Room, Empire State Building, 350 5ème avenue, au croisement avec la 33ème rue. L’événement est gratuit si vous vous inscrivez ici avant 16h le mercredi 19 octobre. Si vous voulez manger, c’est $15 par personne avec repas en vous incrivant ici. Sur place, l’entrée sera à $20 avec repas ou $10 sans repas.
Coup de Rhin aux French Culture Nights
Pascale Bassan, les pieds en Californie, la tête en Asie
Le destin s’amuse parfois à jouer des tours inattendus. Pascale Bassan, 59 ans, peut en témoigner. Cette Nancéienne a en effet emprunté des chemins inattendus avant de trouver son havre de paix à Santa Barbara. L’appel du voyage s’est ainsi fait sentir dès son plus son âge, en dépit d’un environnement plutôt terne : «Ma famille était installée dans le plus grand immeuble HLM d’Europe, au Haut du Lièvre, se souvient-elle. J’avais le sentiment d’y étouffer, de manquer de verdure. J’ai très vite rêvé de m’en échapper. Au début des années 60, lorsque des familles réfugiées venant de l’ancienne Indochine y ont été placées, j’ai eu le déclic. Je trouvais ces gens tellement beaux, différents, que je me suis prise de passion pour les cultures asiatiques. Cela ne m’a pas lâché depuis…».
Devenue adulte, diplômée de l’Ecole Normale, Pascale Bassan met provisoirement de côté ses rêves d’ailleurs. Mais ceux-ci se rappellent très vite à elle : «J’étais professeur d’histoire-géo et j’avais emmené mes élèves assister à la projection d’un documentaire de Connaissance du Monde sur Bali, en présence du réalisateur. Après le film, je suis allée lui poser des questions. Nous sommes devenus amis. J’ai alors appris qu’avec deux mois de salaire, je pouvais payer mon billet pour aller là-bas et pour y vivre pendant dix semaines. Je n’ai pas hésité : je suis partie dès la fin de l’année scolaire.»
Pascale Bassan revient sous le charme et repart dès l’été suivant. Elle y fait alors la connaissance d’un Américain dont elle tombe amoureuse. Les deux amants se rendent visite durant un an, avant que la Nancéienne ne fasse le choix d’aller s’installer en Californie : «J’ai alors travaillé un an au Lycée français de Los Angeles, avant de me mettre en disponibilité de l’Education nationale en 1979. J’ai ensuite commencé à voyager en Asie, puis à importer des objets d’art, des antiquités et des bijoux du Népal ou d’Inde.»
Ce business dure quelques années, mais le krach boursier de 1987 vient y mettre un terme brutal : «Pour continuer, il fallait beaucoup d’argent et de patience, car les clients sont fluctuants. C’était un luxe que je n’avais pas. Nous nous étions installés à Santa Barbara, qui est un petit marché économique, et cette année-là a aussi été celle de mon divorce. Seule avec deux enfants, je ne pouvais plus continuer.»
Pascale Bassan prend donc le temps de faire le point et décide en 1990 de passer sa licence d’agent immobilier. «Je pensais que c’était un métier facile que l’on pouvait faire à mi-temps. Quelle erreur ! C’est un travail permanent et très dur, mais j’ai vraiment appris à l’apprécier.»
Le succès est d’ailleurs au rendez-vous, avec quelques transactions non négligeables : «J’ai vendu la maison d’Alan Parson, fondateur du groupe “The Alan Parson Project” dans les années 70 et 80. J’ai aussi vendu une maison à Patrick Aumont, fils de Jean-Pierre Aumont, en 1994. La transaction a duré neuf mois (toute la grossesse de sa femme qui a accouché 2 jours avant la signature) à cause d’un divorce très belliqueux des vendeurs qui ne payaient plus leur emprunt. La banque allait reprendre la propriété quand les vendeurs ont déclaré faillite pour empêcher la banque de reprendre la maison. Cela m’a valu de gagner le Howard Gates Award pour avoir mené à bien la transaction la plus difficile de l’année ! Quant à la maison la plus chère que j’ai vendue, le prix était de 5,5 millions de dollars.»
Après plus de 20 ans dans la profession, Pascale Bassan n’a toutefois pas oublié l’Asie – comme en témoigne l’intérieur de sa maison, parsemé de nattes en paille de riz, de buddhas et d’estampes japonaises – et ses envies de voyage. Malgré son amour pour Santa Barbara «sa nature, ses montagnes, l’océan, la gentillesse des gens», dont elle est chef d’îlot pour le Consulat de France, l’intéressée tourne son regard vers d’autres horizons : «Je me donne encore trois ans dans ce métier. Par la suite, j’aimerais m’engager dans l’humanitaire et peut-être me remettre à enseigner puisque je suis toujours en disponibilité. Je pourrais proposer mes services dans les contrées qui m’attirent et me sentir utile. Mais entre temps, beaucoup de choses peuvent bousculer mes plans. Après tout, l’amour m’a fait venir en Californie, ce sera peut-être lui qui m’en fera partir !»
J'ai épousé un(e) Américain(e) pour la green card
Nous l’appellerons Jean. A 22 ans, ce Français veut travailler dans le cinéma. Il décide de partir à New York en 2009. Dans une boîte de nuit, il rencontre Lauren, New-yorkaise de 21 ans. Une semaine plus tard, autour d’un brunch, Jean lâche le mot magique. « Je lui dis que j’aimerais faire un faux mariage, que je connais des personnes, notamment des filles russes, qui ont payé $10.000 voire $20 000 pour le faire. On en parlait en rigolant ». Il se trouve d’ailleurs qu’un homme a déjà proposé à Lauren $35.000 pour un mariage blanc. Elle a refusé. « Il était répugnant » disait-elle.
Trois jours passent et Lauren reparle du sujet. « Elle me dit qu’elle serait prête à le faire pour moi, gratuitement. Elle voulait juste que je paie une lune de miel à Las Vegas ». L’Américaine semble avoir le béguin pour le frenchy. Il saisit cette « occasion en or ».
Pour ces immigrés qui veulent décrocher l’Amérique à tout prix, le mariage blanc est un recours possible mais pas toujours avoué. Comme beaucoup, les Français se laissent tenter. En 2010, l’U.S. Citizenship and Immigration Services (USCIS) a comptabilisé 1.343 formulaires I-130 (« Petition for Alien Relative ») impliquant des Français. Plus de 83% ont été acceptés cette année-là. Depuis 2005, 467 « dossiers français » ont été rejetés et seulement seize ont été transmis au bureau des fraudes.
Pour les faux couples que nous avons rencontrés – et dont nous avons modifié le nom, l’age et certains élements biographiques – le chemin est parsemé d’embûches administratives, de mensonges et de demi-vérités. Nous retrouvons Jean. Au moment de son pacte avec Lauren, il lui reste à peine deux mois pour orchestrer son mariage – il est titulaire d’un visa de touriste. « J’ai dit la vérité à mes parents contrairement à Lauren». Le couple prend contact avec un avocat et lance le processus d’immigration. Première étape : remplir le formulaire I-130. « Il faut mentir à l’avocat et ne jamais sous-entendre que c’est un faux mariage, insiste-t-il. La date pour le mariage doit être bien calculée car se marier au bout d’un mois alors qu’on n’est jamais allé aux Etats-Unis, ce n’est pas crédible ». Jean a déjà fait plusieurs allers-retours à New York. Le couple falsifie donc facilement la date de leur rencontre pour la rendre plus ancienne.
Après le passage à la Mairie, un mois et demi est nécessaire pour rassembler tous les papiers obligatoires pour l’immigrant : certificat de naissance, passeport, acte de mariage et un bilan de santé complet fait sur le sol américain. De nos jours, le service d’immigration accorde presque « systématiquement un ajusted status à l’étranger pour lui permettre de rester le temps que la procédure soit finalisée », explique Maître Pierre Georges Bonnefil, avocat spécialisé. Jean l’obtient. Environ quatre mois après le mariage, le gouvernement envoie au couple une date et une heure par courrier. C’est ainsi que, dix jours plus tard, arrive l’étape la plus importante: l’interview.
Faux albums de famille
Il y a une dizaine d’années, la carte verte arrivait seulement trois mois après le mariage. « Mais l’immigration a constaté trop de fraudes et a complexifié le processus » rappelle Maître Bonnefil. L’interview et l’obligation de rester mariés au moins deux ans pour obtenir la résidence conditionnelle ont donc été ajoutées. Jean et Lauren s’y sont préparés pendant plusieurs semaines. « Ca devenait comme un jeu pour nous ». Numéro de téléphone, nombre de frères et sœurs, profession des parents, animaux de compagnie ou encore de quel côté du lit chacun dort. Aucun détail n’est laissé au hasard.
Autre préparatif à ne pas négliger : les albums photo à présenter à l’officier de l’Immigration. Une réception a été donnée chez les parents de Lauren un mois après le mariage pour que Jean fasse la connaissance de sa belle famille et, surtout, réaliser un album. « L’avocat a toujours insisté » sur ce point. « On a du en faire quatre avec famille, amis et photos de vacances, le tout décoré et annoté de petits mots ».
Questions pointues
« Le 8ème étage du Federal Plaza sur Broadway », Jean s’en souvient encore parfaitement. L’avocat, qui les accompagne sur place, sert de coach de dernière minute avant l’arrivée de l’examinateur. Au bout de vingt minutes, le couple sort confiant. Le plus dur est passé. Si trop d’erreurs sont commises, l’homme et la femme sont séparés et une centaine de questions plus pointues sont posées lors de la redoutable Stokes Interview. Les services de l’Immigration peuvent offrir une deuxième chance à ceux qui ont raté le premier entretien. Mais pas une de plus.
Si le dossier est accepté, la carte verte tant convoitée arrive au plus tard deux mois après. Cette version expire au bout de deux ans. Et c’est 90 jours avant la date butoir que le formulaire I-751 est envoyé pour vérifier que les conjoints sont toujours ensemble. Après vérification, l’immigré reçoit la green card valable 10 ans. « C’est à ce moment là que les couples qui ont fait un business wedding divorcent » explique Maître Bonnefil.
« C’est illégal et dangereux »
Dans un mariage blanc, tout repose sur la confiance, surtout lorsqu’une somme d’argent est en jeu. Si le conjoint américain est un proche, cette magouille peut détruire une amitié. C’est le cas de Cécile, arrivée à New York en 1996 à l’âge de 26 ans. Lorsque son employeur lui annonce qu’il ne peut plus la sponsoriser, elle décide de rester et propose un mariage blanc à un ami américain. Toutes les démarches sont validées mais, au bout de six mois, le couple se fâche et divorce. Cécile n’obtient donc pas de carte verte. Elle se fait finalement sponsoriser par un autre travail et se remariera quelques mois plus tard, cette fois par amour. « Aujourd’hui, je ne le referai pas, dit-elle à propos de son mariage blanc. C’est un moyen rapide et efficace, mais qui nous lie à l’autre personne, ce qui peut amener parfois de gros problèmes de responsabilité. Mieux vaut essayer la loterie ! »
« C’est illégal et dangereux », voilà l’avertissement que donne Maître Bonnefil à ses clients. Comme beaucoup d’avocats aux Etats-Unis, il prend « toujours soin de rappeler les lignes du Formulaire I-130 expliquant les risques d’un Marriage Based Green Card ». En 20 ans de carrière, il dit avoir déjà refusé des couples qui lui semblaient « faux ». Les deux conjoints risquent beaucoup si la fraude est révélée par l’Immigration. Les conséquences pour l’étranger sont plus lourdes : possible passage en prison, puis déportation et une interdiction d’entrée sur le territoire américain pour 10 ans minimum. Le citoyen américain, quant à lui, risque jusqu’à cinq ans de prison et $250.000 d’amende.
Pour sa part, Jean compte divorcer prochainement. Le Français est conscient de la chance qu’il a eue en rencontrant Lauren. Mais il réalise aussi qu’il était dans une situation de dépendance vis-à-vis d’elle pendant près de deux ans. « Il suffisait qu’elle décide de divorcer et j’étais bon pour tout recommencer ».
J'ai épousé un(e) Américain(e) pour la green card
Nous l’appellerons Jean. A 22 ans, ce Français veut travailler dans le cinéma. Il décide de partir à New York en 2009. Dans une boîte de nuit, il rencontre Lauren, New-yorkaise de 21 ans. Une semaine plus tard, autour d’un brunch, Jean lâche le mot magique. « Je lui dis que j’aimerais faire un faux mariage, que je connais des personnes, notamment des filles russes, qui ont payé $10.000 voire $20 000 pour le faire. On en parlait en rigolant ». Il se trouve d’ailleurs qu’un homme a déjà proposé à Lauren $35.000 pour un mariage blanc. Elle a refusé. « Il était répugnant » disait-elle.
Trois jours passent et Lauren reparle du sujet. « Elle me dit qu’elle serait prête à le faire pour moi, gratuitement. Elle voulait juste que je paie une lune de miel à Las Vegas ». L’Américaine semble avoir le béguin pour le frenchy. Il saisit cette « occasion en or ».
Pour ces immigrés qui veulent décrocher l’Amérique à tout prix, le mariage blanc est un recours possible mais pas toujours avoué. Comme beaucoup, les Français se laissent tenter. En 2010, l’U.S. Citizenship and Immigration Services (USCIS) a comptabilisé 1.343 formulaires I-130 (« Petition for Alien Relative ») impliquant des Français. Plus de 83% ont été acceptés cette année-là. Depuis 2005, 467 « dossiers français » ont été rejetés et seulement seize ont été transmis au bureau des fraudes.
Pour les faux couples que nous avons rencontrés – et dont nous avons modifié le nom, l’age et certains élements biographiques – le chemin est parsemé d’embûches administratives, de mensonges et de demi-vérités. Nous retrouvons Jean. Au moment de son pacte avec Lauren, il lui reste à peine deux mois pour orchestrer son mariage – il est titulaire d’un visa de touriste. « J’ai dit la vérité à mes parents contrairement à Lauren». Le couple prend contact avec un avocat et lance le processus d’immigration. Première étape : remplir le formulaire I-130. « Il faut mentir à l’avocat et ne jamais sous-entendre que c’est un faux mariage, insiste-t-il. La date pour le mariage doit être bien calculée car se marier au bout d’un mois alors qu’on n’est jamais allé aux Etats-Unis, ce n’est pas crédible ». Jean a déjà fait plusieurs allers-retours à New York. Le couple falsifie donc facilement la date de leur rencontre pour la rendre plus ancienne.
Après le passage à la Mairie, un mois et demi est nécessaire pour rassembler tous les papiers obligatoires pour l’immigrant : certificat de naissance, passeport, acte de mariage et un bilan de santé complet fait sur le sol américain. De nos jours, le service d’immigration accorde presque « systématiquement un ajusted status à l’étranger pour lui permettre de rester le temps que la procédure soit finalisée », explique Maître Pierre Georges Bonnefil, avocat spécialisé. Jean l’obtient. Environ quatre mois après le mariage, le gouvernement envoie au couple une date et une heure par courrier. C’est ainsi que, dix jours plus tard, arrive l’étape la plus importante: l’interview.
Faux albums de famille
Il y a une dizaine d’années, la carte verte arrivait seulement trois mois après le mariage. « Mais l’immigration a constaté trop de fraudes et a complexifié le processus » rappelle Maître Bonnefil. L’interview et l’obligation de rester mariés au moins deux ans pour obtenir la résidence conditionnelle ont donc été ajoutées. Jean et Lauren s’y sont préparés pendant plusieurs semaines. « Ca devenait comme un jeu pour nous ». Numéro de téléphone, nombre de frères et sœurs, profession des parents, animaux de compagnie ou encore de quel côté du lit chacun dort. Aucun détail n’est laissé au hasard.
Autre préparatif à ne pas négliger : les albums photo à présenter à l’officier de l’Immigration. Une réception a été donnée chez les parents de Lauren un mois après le mariage pour que Jean fasse la connaissance de sa belle famille et, surtout, réaliser un album. « L’avocat a toujours insisté » sur ce point. « On a du en faire quatre avec famille, amis et photos de vacances, le tout décoré et annoté de petits mots ».
Questions pointues
« Le 8ème étage du Federal Plaza sur Broadway », Jean s’en souvient encore parfaitement. L’avocat, qui les accompagne sur place, sert de coach de dernière minute avant l’arrivée de l’examinateur. Au bout de vingt minutes, le couple sort confiant. Le plus dur est passé. Si trop d’erreurs sont commises, l’homme et la femme sont séparés et une centaine de questions plus pointues sont posées lors de la redoutable Stokes Interview. Les services de l’Immigration peuvent offrir une deuxième chance à ceux qui ont raté le premier entretien. Mais pas une de plus.
Si le dossier est accepté, la carte verte tant convoitée arrive au plus tard deux mois après. Cette version expire au bout de deux ans. Et c’est 90 jours avant la date butoir que le formulaire I-751 est envoyé pour vérifier que les conjoints sont toujours ensemble. Après vérification, l’immigré reçoit la green card valable 10 ans. « C’est à ce moment là que les couples qui ont fait un business wedding divorcent » explique Maître Bonnefil.
« C’est illégal et dangereux »
Dans un mariage blanc, tout repose sur la confiance, surtout lorsqu’une somme d’argent est en jeu. Lorsque le conjoint américain est un proche, cette magouille peut détruire une amitié. C’est le cas de Cécile, arrivée à New York en 1996 à l’âge de 26 ans. Lorsque son employeur lui annonce qu’il ne peut plus la sponsoriser, elle décide de rester et propose un mariage blanc à un ami américain. Toutes les démarches sont validées mais, au bout de six mois, le couple se fâche et divorce. Cécile n’obtient donc pas de carte verte. Elle se fait finalement sponsoriser par un autre travail et se remariera quelques mois plus tard, cette fois par amour. « Aujourd’hui, je ne le referai pas, dit-elle à propos de son mariage blanc. C’est un moyen rapide et efficace, mais qui nous lie à l’autre personne, ce qui peut amener parfois de gros problèmes de responsabilité. Mieux vaut essayer la loterie ! »
« C’est illégal et dangereux », voilà l’avertissement que donne Maître Bonnefil à ses clients. Comme beaucoup d’avocats aux Etats-Unis, il prend « toujours soin de rappeler les lignes du Formulaire I-130 expliquant les risques d’un Marriage Based Green Card ». En 20 ans de carrière, il dit avoir déjà refusé des couples qui lui semblaient « faux ». Les deux conjoints risquent beaucoup si la fraude est révélée par l’Immigration. Les conséquences pour l’étranger sont plus lourdes : possible passage en prison, puis déportation et une interdiction d’entrée sur le territoire américain pour 10 ans minimum. Le citoyen américain, quant à lui, risque jusqu’à cinq ans de prison et $250.000 d’amende.
Pour sa part, Jean compte divorcer prochainement. Le Français est conscient de la chance qu’il a eue en rencontrant Lauren. Mais il se rend compte qu’il était aussi dans une situation de dépendance vis-à-vis d’elle pendant près de deux ans. « Il suffisait qu’elle décide de divorcer et j’étais bon pour tout recommencer ».
En Amérique du nord, c'est Martine Aubry qui remporte les primaires
Les Français d’Amérique le montrent encore une fois, ils ne votent pas comme l’Hexagone. Au deuxième tour des primaires socialistes comme au premier, c’est Martine Aubry qu’ils ont préférée. Sur les 929 votants qui se sont déplacés dans les bureaux de votes ce samedi 15 octobre, la maire de Lille a obtenu 56,9% des voix, contre 43,1% pour François Hollande. Autrement dit l’exact contraire des résultats de la France. Le président du Conseil Général est devancé dans tous les bureaux de vote, sauf à Washington -où le vote a été très serré- et à Los Angeles.
Dans toutes les sections, même si la participation reste faible, elle a été plus forte qu’au premier tour: seuls 624 sympathisants avaient voté le samedi 8 octobre, contre 929 pour le deuxième tour. A New York notamment, le deuxième tour a mobilisé plus de monde. 229 Français se sont déplacés, soit 75% de plus qu’au premier tour. Martine Aubry y a récolté 57,6% des voix, une large victoire par rapport aux 42,4% de François Hollande.
” Ce deuxième tour est une réussite pour nous, car beaucoup de nouveaux votants se sont manifestés” commente Julien Ducourneau, secrétaire de la section de New York du parti socialiste. D’après lui, les primaires auront fait connaître cette section auprès des sympathisants. “Maintenant que des liens se sont formés, la prochaine étape, c’est la création d’une cellule new-yorkaise pour la présidentielle”, affirme le militant socialiste. Qui assure que malgré les résultats obtenus à New York, la section soutient désormais totalement le vainqueur François Hollande.
Martine Aubry en tête aux US, Hollande à LA
Les Français d’Amérique le montrent encore une fois, ils ne votent pas comme l’Hexagone. Au deuxième tour des primaires socialistes comme au premier, c’est Martine Aubry qu’ils ont préférée. Sur les 929 votants qui se sont déplacés dans les bureaux de votes ce samedi 15 octobre, la maire de Lille a obtenu 56,9% des voix, contre 43,1% pour François Hollande. Autrement dit l’exact contraire des résultats de la France. Le président du Conseil Général est devancé dans tous les bureaux de vote, sauf à Washington -où le vote a été très serré- et à Los Angeles où Francois Hollande l’emporte à 67%.
Dans toutes les sections, même si la participation reste faible, elle a été plus forte qu’au premier tour: seuls 624 sympathisants avaient voté le samedi 8 octobre, contre 929 pour le deuxième tour. A New York notamment, le deuxième tour a mobilisé plus de monde. 229 Français se sont déplacés, soit 75% de plus qu’au premier tour. Martine Aubry y a récolté 57,6% des voix, contre 42,4% à François Hollande.
” Ce deuxième tour est une réussite pour nous, car beaucoup de nouveaux votants se sont manifestés” commente Julien Ducourneau, secrétaire de la section de New York du parti socialiste. D’après lui, les primaires auront fait connaître cette section auprès des sympathisants. “Maintenant que des liens se sont formés, la prochaine étape, c’est la création d’une cellule new-yorkaise pour la présidentielle”, affirme le militant socialiste. Qui assure que malgré les résultats obtenus à New York, la section soutient désormais totalement le vainqueur François Hollande.
Dans une chambre avec Sophie Calle
Tout à la fois photographe, plasticienne, vidéaste et écrivaine, c’est peut-être la plus populaire et la plus controversée de nos artistes contemporaines. Avec son exploration inlassable de l’intime et ses méthodes peu orthodoxes, il faut dire que Sophie Calle a l’art de faire parler d’elle.
Qu’elle invite des inconnus à dormir dans son lit, qu’elle file des touristes dans les rues de Venise, qu’elle soit femme de chambre infiltrée ou strip-teaseuse d’un jour, sa vie, réelle ou fantasmée est souvent la matière première d’une oeuvre provocante, exposée depuis 30 ans dans les hauts lieux de l’Art Contemporain (Beaubourg, MoMa, Biennale de Venise…).
Interrogeant à nouveaux les limites poreuses entre sphère publique et sphère privée, Sophie Calle vous convie cette fois au luxueux Lowell Hotel, dans le cadre du festival Crossing the Line, organisé par la FIAF. Depuis jeudi 13 à minuit et jusqu’au dimanche 16, minuit, la porte de sa chambre est ouverte au public. Les objets fétiches de l’artistes y sont “exposés”, invitant le spectateur à imaginer les secrets d’une vie, (plus si secrète que ça?).
La curiosité vous pique, vous vous sentez un peu voyeur ? Rassurez vous, vous n’êtes que le pion d’une oeuvre d’art conceptuel. Ou bien alors, sa pièce maîtresse.
Sophie Calle, Room.
Jusqu’au dimanche 16 octobre, minuit, The Lowell Hotel, 28 East 63rd Street.
Apprenez à cuisiner un magret de canard rôti aux choux et fruits secs
Le cuisinier Pascal Condominé, du restaurant Le singe vert, situé dans le quartier de Chelsea, nous livre sa recette perso pour faire le meilleur magret de canard aux choux et fruits secs. Tous aux fourneaux!
MAGRET DE CANARD ROTI AUX CHOUX ET FRUITS SECS
Pour 4 personnes
Ingrédients
4 magrets de canard
1 demi chou rouge
1 demi chou vert
1 pomme Granny Smith
100 mL de gras de canard
Sel
Poivre
La sauce
300 mL de vin rouge
100 mL de vinaigre de balsamique
500 mL de fond de veau
100 g de cerises sèches ou autre fruit sec
Couper les 2 choux en fines lamelles
Faire suer le chou rouge à la graisse de canard dans un grand sautoir. Ajouter le chou vert lorsque le chou rouge est
encore un peu craquant. Ajouter la pomme verte coupée en tranches 5 minutes après. Assaisonner avec du sel et du poivre. Faire cuire le tout 5 minute à feu doux.
La sauce
Dans une casserole, faire réduire le vin rouge et le vinaigre de ¾
Ajouter le fond de veau et les fruits secs. Faire reduire de moitié
Assaisonner avec du sel et du poivre
Le canard
Dans un sautoir chaud et sec, saisir les magrets de canard, côté gras en premier. Faire cuire à feu doux jusqu’à ce que la peau soit bien colorée. Assaisonner avec du sel et du poivre.
Saisir ensuite le côté chair a feu vif pendant 1 minute, puis a feu doux pendant 2 minutes.
La présentation
Dans une assiette, disposer le mélange de chou au centre de manière à former une bande. Disposer le magret de canard au dessus.
Napper de sauce tout autour du canard afin que la peau reste croustillante.
Restaurant Le Singe Vert
160 7th Avenue
New York, NY 10011-1813
(212) 366-4100
Passez la nuit avec France-Galles
Le XV de France en demi-finale de la coupe du monde de rugby: un match à ne pas rater! Ce qui n’est pas évident avec le décalage horaire entre les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande: à New York, le match sera diffusé à 4h du matin dans la nuit de vendredi 14 octobre à samedi 15 octobre. Pas de panique, les amateurs de rugby pourront tout de même le voir en direct. La première solution: la télévision. C’est la chaîne Universal Sports qui diffusera le match à 4h du matin en direct et à 17h le lendemain. Il est également possible de regarder le match par internet. La diffusion sera payante et à la demande, à un tarif assez élevé: $29,90 par match!
Et pour ceux qui préfèrent l’ambiance conviviale des bars ou le prix -plus raisonnable- d’un verre à celui de l’abonnement télé, quelques bars resteront ouverts spécialement pour le match. Voici une sélection de nos préférés:
–Opia: Les propriétaires français, Antoine et Frédéric, ouvriront leur restaurant et bar lounge pour l’occasion. Venez soutenir notre équipe nationale dans une ambiance calme, très éloignée de celle des pubs. 130 East 57th street at Lexington Avenue. Tel: 212 688 3939
–La Provence en boîte: le patron de ce restaurant français reste ouvert pour soutenir le XV de France. Au menu: les incontournables omelette, croissants, vin, bière et café. 263 Smith street, Brooklyn. Tel: 718 797 0707
–Mac Cormack : Bières et vins vous feront passer un match agréable dans ce pub irlandais. Avertissement: les clients risquent d’être plus nombreux à soutenir le Pays de Galles… 365 3rd avenue, entre la 26ème et la 27ème rue. Tel: 212 683-0911
–The Australian: Ce bar et restaurant australien diffuse la quasi-totalité des matches de la coupe du monde. Il faut arriver tôt: le bar n’accepte plus d’entrée à partir de 3h30. 20 West 38th street. Tel: 212 869 8601
–The Red Lion: Un bar sportif connu pour ses diffusions de matches. Mieux vaut arriver tôt également, car il risque d’y avoir beaucoup de monde. 151 Bleecker street. Tel: 212 260 9797.
Bon match!
La pensée américaine en chemin pour la France
Le monde intellectuel français commence à s’ouvrir aux auteurs américains: leurs idées sont de plus en plus écoutées dans l’Hexagone. C’est en tout cas la théorie que défend François Cusset, historien des idées, professeur de civilisation américaine à l’université Paris X. Mardi 18 octobre à 19h, à la maison française de NYU, l’historien donnera une conférence intitulée “The Feedback story: American Theory travels to France”. Durant cette conférence, François Cusset se penchera sur l’ouverture de la pensée française aux intellectuels américains advenue ces dernières années. Un phénomène assez récent et encore souvent méconnu.
François Cusset est l’auteur de plusieurs livres, dont Queers critics: La littérature française déshabillée par ses homo-lecteurs, et French Theory, Foucault, Derrida, Deleuze & Cie et les mutations de la vie intellectuelle aux États-Unis. Il est l’ancien responsable du bureau du livre français à New York.
“The feedback story: American Theory travels to France”, mardi 18 octobre de 19h à 20h30. Maison Française de NYU, 16 Washington Mews, at Univ. Pl. & 8th street.
Quand l'intelligentsia française débarque à NYC
Qui sont nos penseurs français de premier plan ? Qu’ont-ils à dire sur le monde contemporain à leurs homologues américains ? Ces questions semblaient trouver peu d’écho outre-Atlantique jusqu’à l’arrivée du Festival Walls and Bridges. Soutenu par le Conseil de la Création Artistique (dirigé par Marin Karmitz), l’évènement promeut la pensée hexagonale à travers une démarche en forme d’échanges où se rencontrent intellectuels et artistes français et américains. Un décloisonnement nécessaire et fécond, qui mixe débats, cirque, danse, théâtre, projections et cet automne… pique-nique gastronomique.
On est loin en effet de la conférence ronflante ou de l’exposé académique : «Il ne s’agit pas simplement d’amener les intellectuels français ici, mais de créer des réseaux» commente Guy Walter, tête chercheuse et défricheur d’idées, président du festival et directeur de la très énergique Villa Gillet de Lyon. Au préalable, une exploration attentive et méthodique des sujets qui alimentent aujourd’hui la sphère intellectuelle new-yorkaise et un objectif simple bien qu’ambitieux: « faire en sorte que les gens se parlent ».
Mission accomplie pour Walls and Bridges. Estampillé « Best of the Fests » par Time Out NY, les deux premières éditions ont drainé un public enthousiaste et curieux, dans une multitude de lieux partenaires dont la NY Public Library, l’Invisible Dog Art Center de Brooklyn ou le Joe’s Pub.
Cette troisième saison mettra à contribution une trentaine d’intervenants et pas des moindres. Parmi eux: Hélène Cixous, Judith Butler, Catherine Millet, Dany Glover, Etienne Klein, Dany Laferrière… On y parlera Beauté, Neurosciences, Espace-Temps et plus particulièrement Infinites Affinities. Cette thématique fera l’objet de sessions spéciales parrainées par les philosophe Avital Ronell (la femme la plus dangereuse des Etats-Unis selon le Research Magazine) et Francois Noudelman (France). Quelles sont ces affinités, électives aurait dit Goethe, qui font se rencontrer (ou pas) individus, espèces, cultures, genres ou idées ?
Débats et rencontres donc, mais aussi deux jours de spectacles vivants aussi variés que réjouissants. Fruit d’une étroite collaboration avec Les Subsistances, laboratoire de recherche créative basé à Lyon et l’Institut de France, ces deux jours ouvriront une fenêtre sur ce qui ce fait de plus innovant en matière de création française. A cette occasion, cinq compagnies (danse, théâtre, cirque) se relaieront pour faire leur première à New York.
Si « les hommes construisent des murs et pas assez de ponts » (dixit Issac Newton), Walls and Bridges apparaît comme une tentative audacieuse de déconstruction… constructive. De quoi redorer le blason intellectuel français auprès du public américain. Au terme de cette ultime saison 2011, le festival new-yorkais s’annualisera en 2012 et deviendra pour sa version française à la Villa Gillet, les Premières Assises des Sciences Sociales. A suivre.
Walls and Bridges, du 19 au 28 octobre 2011. Accès gratuit ( à l’exclusion de “A Tale of two chefs”, et des événement acceuillis par le NYPL) réservation conseillée.
Programme complet sur www.wallsandbridges.net
La sélection de French Morning :
– Beauty Contest : cette discussion/performance ouvrira les festivités en interrogeant la notion de Beauté et ses constructions sociales. Avec la participation de : François Chaignaud | France / historien, choréographe et danceur Jon-Jon Goulian | USA / écrivain Silke Grabinger | Autriche / danceur et chorégraphe Salette Gressett | USA / Producteur de Spectacles vivants.
Mercredi, 19 octobre, 6.30 pm, The Austria Cultural Center. Entrée gratuite
– A Tale of Two Chefs : le jeune Chef français Mathieu Rostaing Tayard ( listé parmi le Top 10 des jeunes chefs européens par le Wall Street Journal) à ouvert, à Lyon, le 126. Ce restaurant-concept propose chaque jour un nouveau menu gastronomique accessible financièrement parlant au commun des mortels. Il concevra en direct et aux cotés du chef américain Brian Leth une “lunch box special” pour un pique-nique gastromique et transatlantique. L’occasion aussi de discuter cuisine avec deux des meilleurs Chefs de leur génération.
Avec la participation de : Brian Leth (Etats-Unis) et Mathieu Rostaing Tayard (France).
20$, sur ré[email protected]
Samedi 22 octobre de 12pm à 3pm, The Invisible Dog Art Center.
– Playing with Cinema, projection-performance : des artistes américains utiliseront des séquences de films français ( Melville, Godard, Tati ou Demi) comme base de leurs performances afin d’explorer les tensions entre image et corps et les affinités entre imagination du réalisateur et du performeur.
Samedi 22 octobre à 6.30 pm, The Invisible Dog Art Center. Entrée gratuite
– Stranger Strangers : 4 performeurs français font leur première à NYC. Avec notamment: Bring Home the Bacon ! par La Scabreuse : mêlant jonglerie et dance, cette performance explorera l’attraction-repulsion qu’exerce le cochon sur l’Homme. Coincidence par Adrien M. et Claire B. : du cirque digital en 3D pour une performance entre rêve et réalité.
Samedi 22 octobre, 9pm, The Invisible Dog Center. Entrée gratuite
– Please Kill Me, a Punk Musical Show, par Mathieu Bauer: adaptation de l’ouvrage éponyme de Legs McNeil sur le mouvement punk, Please Kill Me retrace l’histoire des icones terribles du punk (Dee Dee Ramones, Patty Smith, Iggy Pop…) à travers leurs plus folles anecdotes et leurs chansons emblématiques.
Dimanche 23 octobre, 6.30pm, The Invisible Dog Art Center. Gratuit, réservation fortement conseillée.
– Disruptive Kinship, discussion, avec la participation (exceptionnelle) de Judith Butler, Hélène Cixous et Avital Ronell : trois des plus grandes figures de la philosophie contemporaine et du féminisme discuteront la notion d’Affinité.
Lundi 24 octobre, 6pm, The New School, Theresa Lang Center. Gratuit, réservation fortement conseillée.