Dimanche dernier, le ciel n’était pas avec Francis Joyon. Le skipper français, qui devait s’élancer de la marina de Brooklyn pour battre le record de traversée de l’Atlantique Nord en solitaire dans le sens ouest-est, a du rebrousser chemin alors que son maxi-trimaran IDEC était engagé dans l’embouchure de la Hudson River, en route vers la zone de départ. Le Français a été surpris par les orages et les pluies diluviennes qui se sont abattus sur New York – les plus fortes précipitations enregistrées en 116 ans.
A cause de ces conditions de navigation difficiles, le Francais aurait heurté une des bouées métalliques qui flottent sur la Hudson, causant une avarie à son multicoque. “Alors qu’il remontait le chenal et se dirigeait vers la ligne de départ, Francis Joyon a découvert une fissure sur le bras de liaison avant d’IDEC. Le skipper explique qu’ils ont vraisemblablement dû heurter une bouée de chenal. La tentative de record de la traversée de l’Atlantique du maxi-trimaran IDEC est donc reportée” a indiqué un porte-parole dans un communiqué, précisant que les conditions météorologiques étaient “difficiles” et la visibilité “réduite”.
“Le carénage du bras de liaison avant de son trimaran IDEC est endommagé et le skippeur a dû faire demi-tour pour rejoindre la marina de Gateway. La réparation nécessite un travail de stratification que Francis effectuera seul à New York”, poursuit le communiqué. Mercredi, Joyon n’était toujours pas reparti.
Le record de traversée trans-atlantique est détenu par le Francais Thomas Coville en 5 jours 19 heures 30 minutes 40 secondes. Joyon détient depuis 2008 le record du tour du monde en solitaire sans escale (57 j 13 h 34 min 06 sec).
Le départ new-yorkais de Francis Joyon tombe à l’eau
Atelier de marionnettes pour tous
A seulement 23 ans , Nicola McEldowney est en charge du département sur les marionnettes à l’université de Columbia. C’est à Paris cependant qu’elle est venue chercher matière pour sa thèse intitulée “La marionnette en France dans les années 1930 et regards sur aujourd’hui” où elle s’est faufilée dans les dédales des théâtres parisiens, du théâtre de la Ville à celui de la Villette. La période de l’Entre-deux guerres, tiraillée entre les Années Folles et la crise de 29, a fourni un terreau fertile au développement des spectacles de marionnettes, véritables exutoires satiriques pour des populations européennes en mal de contestation. “Les marionnettes présentent le monde en miniature. On peut exprimer tout ce qui est caché, même ce qui est coincé dans l’inconscient” explique Nicola McEldowney.
Sa passion pour les marionnettes, elle la tient depuis l’enfance quand à 5 ans elle découvre, puis regarde en boucle, les émissions de PBS et notamment Storytime, présentée par des marionnettes “Muppet-Style”. Une passion qui ne la quittera pas puiqu’aujourd’hui, Nicola ne se contente pas de théoriser le rôle sociétal des marionnettes, elle en fabrique également à base de différents matériaux et écrit même des pièces comme The Golden Stoat, l’histoire d’une princesse contrainte de de soumettre à un mariage forcé . Elle se veut toujours visible durant ses shows car selon elle “c’est la synergie avec la marionnette qui est la plus importante”.
Son atelier est prévu ce samedi 27 août au Into This City International Acting School, une école de théâtre international. Au programme : création d’une marionnette, choix du personnage, choix des moyens de s’exprimer à travers celui-ci, invention d’une histoire et représentation du spectacle. 3h30 d’initiation complète où les enfants pourront laisser libre court à leur imagination et les plus timides ne seront pas lésés, car selon Nicola “c’est la marionnette qui permet au marionnettiste de se détendre avant le spectacle. À leur contact, les acteurs deviennent plus extravertis”.
Et si les marionnettes permettent également aux plus jeunes de prendre du recul face à des situations compliquées et de les analyser, Nicola McEldowney se défend de réserver leur usage aux enfants : “c’est un préjugé culturel, les marionnettes ne sont pas réservées aux enfants, autrement il n’y aurait pas Les Guignols de l’info“. Les adultes sont donc également conviés à venir voir le monde en miniature eux aussi.
Quand on interroge la jeune fille sur son étonnante passion un brin décalée pour son âge, c’est en riant qu’elle nous répond : “un jour, un garçon que j’aimais bien m’a demandé si j’avais de vrais amis”.
Consulter le site de l’International Acting School et le blog de Nicola McEldowney
Informations pratiques
New York retrouve Le Grand Fooding, cuisine à sensations
Parmi les duos, on retrouvera la rock star du restaurant Le Chateaubriand à Paris, Inaki Aizpitarte avec le chanteur du groupe LCD Soundsystem James Murphy, ou encore Dante Gonzales du camion itinérant Dante Fried Chicken et la chanteuse soul Muhsinah. Il y aura aussi des concerts,“puisqu’il semble si difficile de trouver autre chose que de la junk food dans les festivals de musique, et qu’il est tout aussi rare d’entendre de la bonne musique dans les restaurants chics”, explique une porte-parole du Fooding.
Les organisateurs limitent l’événement à 400 invités (contre 3 000 l’an dernier) pour “créer une atmosphère plus intime et limiter les files d’attente”. Les entrées seront vendues 50 $, un tarif incluant des cocktails à base de whisky Jameson, sponsor de l’événement, concoctés par les mixologistes Sasha Petraske de Milk and Honey et son ancien élève Richard Boccato.
Au programme du deuxième événement organisé cette année : un restaurant éphémère dans la galerie Honey Space de Chelsea le week-end du 23 au 25 septembre. Treize chefs s’y relaieront toutes les quatre heures, cinquante-deux heures durant.
Puisant dans la tradition du ‘cadavre exquis’ inventée par les surréalistes français, chaque chef devra maintenir la flamme de ce restaurant éphémère, en passant poêles et casseroles au suivant, pour concocter leurs recettes pour 40 convives assis autour d’une table commune.
Hugue Dufour (M.Wells, New York) et Andrew Carmellini (The Dutch, New York) débuteront avec un dîner réservé aux détenteurs d’une MasterCard, sponsor de l’événement. Parmi les autres chefs seront présents, outre des figures hexagonales comme Inaki Aizpitarte, Adeline Grattard (Yam’Tcha, à Paris) et Armand Arnal (La Chassagnette, à Arles) et Mauro Colagreco (Le Mirazur, France), plusieurs chefs européens ont répondu “présent”. Citons Kobe Desramaults (In de Wulf, Belgique), Sat Bains (Restaurant Sat Bains, Grande-Bretagne), Fulvio Pierangelini (Hotel de Russie, Italie), Massimo Bottura (Osteria Francescana, Italie) et Ana Ros (Hisa Franko Casa, Slovénie). Des cordons bleus américains seront également de la partie. Blaine Wetzel (Willows Inn, îles San Juan Islands dans l’État de Washington), Brooks Headley (Del Posto, New York) ou encore Corey Lee (Benu, San Francisco) prendront part à cette course-relai culinaire.
Les préventes sur le site du Fooding (et d’autres sites comme NY Times, Paper Magazine, Time Out, Blackbook, Urban Daddy, Flavorpill, Food& Wine) à partir du 15 août, seront disponibles au prix de 50$ pour la campfire session, et 100 $ le cadavre exquis, ce qui inclut un repas de quatre plats.
Où sortir ce week-end ?
Vendredi:
– Aussitôt sortis du travail, filez au Lincoln Center pour assister au concert du Metropolis Ensemble dirigé par Tan Dun. Cette pièce d’orchestre s’inspire de films d’arts martiaux tel que Tigre & Dragon de Ang Lee. Horaire : 19h30. Prix : gratuit
– Vous vous sentez davantage d’humeur rockeuse ? Ne manquez pas les Sonic Youth au Williamsburg Waterfront. Horaire : 20h00. Prix : $32,50
– Le New York International Fringe Festival ouvre ses portes aujourd’hui et fête par la même occasion ses quinze années d’existence. Ce festival pluridisciplinaire rassemble 5.000 artistes sélectionnés par un jury. Deux cent shows sont visibles à travers New York. Certains sont réservés aux familles et aux adolescents. D’autres seront uniquement en plein air.
Samedi:
– Après une grasse matinée tant attendue, brunchez chez M. Wells. Ce restaurant du Queens ferme à la fin du mois. Plus beaucoup de temps donc pour apprécier la cuisine américano-québécoise des propriétaires, entre foie gras et pizza.
– Après avoir fait bonne chaire, faîtes un saut dans un autre coin du Queens : PS1, l’annexe du MoMA. Assistez au Warm-Up, cet événement musical situé dans la cour de l’immeuble de PS1. De 14h à 21h se succèderont Black Dice, His Name is Alive, oOoOO, Clams Casino Ayshay et Water Borders. Entrée: 15$
– Retour à Manhattan ensuite pour assister sur Broadway à la pièce Jerusalem où l’acteur Mark Rylance, recompensé d’un Tony Award, brille de tous feux. Ne cherchez donc pas le lien avec le conflit israélo-palestinien : il n’y en a pas. Le titre est en réalité une référence au poème de William Blake. Jerusalem parle de cette frange de la population britannique qui faute de pouvoir s’intégrer la société de consommation opte pour un retour à la nature. À partir de 61$.
Dimanche:
– Transformez vos cheveux en dreadlocks et sortez vos plus beaux apparats rouge-vert-jaune car ce dimanche vous allez à Coney Island pour la Reggae Beach Party. Vaughn All Star, Carter Van Pelt, Tony Screw, Sir Tommy, Digital English et Clive Chi vous emmèneront dans les dédales de Kingston pour un dimanche après-midi en toute détente. Horaires : 14h jusqu’au coucher du soleil. Prix : gratuit
– Si vous réussissez à regagner la terre ferme avec un tel voyage, rendez-vous à la BAMcinematek pour regarder Lucky Luciano, une co-production franco-italienne signée Francesco Rosi. Le film raconte l’histoire de Charles Luciano, baron de la drogue à Manhattan dans les années 20 et« inventeur » de la Mafia moderne. Horaire: 21h15. prix : 12$
Et si vous en voulez encore plus, il vous est toujours possible de piocher dans nos sélections des meilleurs beer gardens, rooftops et piscines de la ville. Bon weekend!
Manu Chao retrouve New York
Accompagné de son groupe Radio Bemba, le chanteur-baroudeur partagera son répertoire musical coloré avec les New Yorkais les 4 et 5 septembre prochains, dans le cadre d’une tournée américaine qui débutera à Boston le 31 août et se terminera à Austin le 18 septembre.
Baroudeur invétéré, chanteur hors paire, l’ex leader du groupe gypsy La Mano Negra s’est fait connaître en 1998 avec la sortie de son hit Clandestino. En 1999, il remporte la Victoire de la musique du meilleur album dans la catégorie “Musique du monde”. Dans ses chansons en français, espagnol, anglais, portugais et même wolof, le Franco-espagnol alterne messages politiques et romantiques.
Manu Chao connaît New York pour s’y être produit en 2006 et 2007.Il avait alors participé au festival de musiques internationales “Celebrate Brooklyn”, à Prospect Park.
Manu Chao La Ventura – les 4 et 5 septembre à Terminal 5, 2011. Pour réserver vos places, cliquer ici
Visiter le site de Manu Chao
L'heure de gloire de la soeur de Mozart
Maria Anna Mozart alias « Nannerl », ou une femme qui vécut dans l’ombre de son génie de frère. Son histoire, le réalisateur René Féret la retrace dans le film “Nannerl, la soeur de Mozart” (« Mozart’s sister »). Il y évoque les trois années pendant lesquelles Léopold Mozart et sa femme mènent leurs deux enfants prodiges sur les routes d’Europe pour les présenter à toutes les Cours royales. Alors que le jeune Wolfgang jouait le violon, sa sœur aînée l’accompagnait au clavecin et au chant.
“A cette époque la sœur et le frère étaient présentés au public comme deux stars. Après, Nannerl a disparu, elle a été effacée de l’Histoire“, raconte René Féret. Entre fiction et réalité, le réalisateur rend ainsi hommage dans son film à cette femme alors adolescente qui rêve de succès sans pouvoir y prétendre au seul motif qu’elle est une fille.
A l’évidence, son père préfère son frère. Dans ce long-métrage, René Féret lui permet d’accéder à son heure de gloire en inventant une liaison amoureuse avec le Dauphin de France, fils de Louis XV. Ce dernier lui demande de composer des morceaux pour lui. Le réalisateur a fait appel à une compositrice pour écrire ces musiques qui auraient pu être jouées ou composées par Nannerl. “Rien ne prouve qu’elle n’ait rien composé“, souligne le réalisateur qui s’est beaucoup documenté pour écrire cette fresque historique.
Il a tout d’abord lu la correspondance que Léopold, le père entretenait avec son propriétaire qui finançait en partie cette tournée européenne. René Féret s’est ensuite rendu en Autriche où il a pu visiter la maison des Mozart. “J’ai vu à Salzbourg les deux habitations qui sont devenues des musées, il y a vraiment les meubles de l’époque, la petite chambre de Nannerl. D’un seul coup, j’ai vu la famille“, explique le réalisateur.
Comme les Mozart, René Féret travaille en famille avec sa femme au montage, son fils premier assistant et ses filles actrices. Ainsi Marie Féret, 15 ans, incarne-t-elle Nannerl. “Je l’ai tout de suite vue dans ce rôle et elle avait été bonne dans “Il a suffit que maman s’en aille”. C’était un pari quand même.” Son autre fille de 14 ans, Lisa endosse le rôle de Louise de France qui devient amie avec Nannerl mais est vouée à la vie en couvent. “J’ai déjà fait pas mal de films sur l’histoire de ma famille mais c’est vrai que la relation père-enfant est d’autant plus proche pour moi que j’ai un fils de 34 ans et ces deux filles de 15 et 14 ans. Dans les 10-15 dernières années, j’ai reconstruit une relation père-enfant et ça me passionne”.
Ce film pourrait lui porter à nouveau chance aux Etats-Unis où il a déjà vendu deux films, “La communion solennelle”, sélectionnée à Cannes en 1977 et “Le mystère Alexina”, l’histoire d’un hermaphrodite qui vécu au XIXe siècle.
René Féret n’est pas venu à New York depuis 15 ans et retrouve toujours avec autant de plaisir La Grosse Pomme. Une ville qui a beaucoup changé, selon lui, après les attentats du 11-Septembre. “Je trouve que New York s’est humanisée. Il y avait une espèce d’arrogance, un côté ‘pousse toi de là, laisse moi tracer ma ligne sur le trottoir, j’ai trop à faire, on n’est pas là pour s’amuser’. Et là, j’ai senti des gens plus modestes, plus humains.”
Voir la bande annonce ici
Une France obèse, libertine et "sur-sexuelle"
“Les boutiques et marchés d’extérieurs sont remplis de pâtisseries, viandes et fromages et les gens parlent constamment de nourriture “. La phrase assénée par le site internet de la radio NPR sonne comme une sentence : les Français sont en train de devenir, eux aussi, gros. En d’autres termes, le temps où les Français pouvaient se permettre des remarques désobligeantes sur l’Amérique de la malbouffe est révolu.
Car c’est un fait : près de 14% de la population française est désormais obèse, contre 8% il y a dix ans rapporte la correspondante de NPR à Paris. Pourtant, aux dires d’un spécialiste français cité dans l’article, “l’obsession française avec la nourriture est exactement ce qui les a protégé contre l’obésité”. Sont alors pointés du doigt l’urbanisation, l’immigration et la mondialisation qui ont fait perdre aux Français leurs bonnes habitudes culinaires. La journaliste cite une famille qui déplore ” la façon dont on copie les séries américaines”, habituées à montrer leurs héros grignoter à toute heure de la journée.
Toute autre polémique sur le site Fashionista.com où la journaliste Alice Pfeiffer revient sur le tollé provoqué par les photographies sexy de Thylane Loubry-Blondeau, une jeune fille de 10 ans posant en couverture de Vogue. Pose suggestive, talons aiguilles et robe affriolante, le cliché de Thylane a choqué plus d’un journal américain mais très peu de français, remarque Alice Pfeiffer. Dans son article intitulé “Pourquoi les Français ne sont pas outrés par les photos de la mannequin Thylane Loubry-Blondeau agée de 10 ans “, la journaliste explique : “descendez dans les rues de Paris et vous verrez des enfants habillés comme des mini-adultes, dans des tenues identiques à celles de leurs parents. Des marques comme APC, Zadig & Voltaire et Maje ont miniaturisé la collection pour mères et filles afin qu’elles jouent à s’habiller de la même façon. ” On s’attend à lire que les valeurs morales des Français sont bien basses. Cela ne tarde pas lorsque la journaliste évoque la photo prise par Irina Ionesco de sa fille nue: “la société française accepte cela (alors qu’en Amérique, elle serait allée en prison en une demi seconde).” Quelle bande de dépravés, ces Français.
Le magazine Newsweek se targue quant à lui d’expliquer la façon dont pensent les femmes françaises à travers l’expérience d’Anne Sinclair, l’épouse de DSK. Malgré les références historiques (Le Manifeste des 343 salopes, Feydeau, Sartre, De Beauvoir), l’article aligne les raccourcis malheureux. On apprend par exemple que le droit de cuissage se trouve être toujours en vigueur en France. La journaliste parle d’une “société extrêmement sexualisée où même le rejet a ses propres règles et rituels”.
À peine le temps de s’interroger sur le fait que les Américains ne doivent sûrement jamais se faire jeter que l’on tombe sur une autre théorie : le mot « salope » serait souvent utilisé par les hommes français pour exciter leur partenaire ou eux-mêmes au lit. Sans aucun chiffre à l’appui, l’information étonne. Aux yeux de la journaliste, les hommes français seraient donc des machos qui trouvent du plaisir en insultant leur compagne.
L’article se termine sur un ultime raccourci : “les journalistes couchent avec des hommes importants parce que c’est drôle et que ça entretient les sources”. Belle image du journalisme français.
Le FIAF dévoile son festival Crossing the Line 2011
Pour sa cinquième année , Crossing the Line, primé meilleur festival 2009 et 2010 par Time Out New York, The New York Times, et le Wall Street Journal, revient avec une programmation qui s’annonce “la meilleure des cinq éditions” aux dires du site du French Institute Alliance Francaise (FIAF), l’organisateur de l’évenement.
Trois thèmes seront à l’honneur : “Fiction & Non-Fiction”, “Lecture/Performance” et “Endurance/Resistance/Inspiration”. Cette année encore, la place sera faite à ce qui est l’ingrédient principal du festival : des artistes aussi bien connus qu’en devenir et aucune restriction dans les formes d’art proposées. Le festival se veut pluridisciplinaire, inventif, en dehors des sentiers battus. Une véritable invitation à reconsidérer le monde qui nous entoure à travers de nouvelles sensations.
C’est ce qu’abordera d’ailleurs le thème Fiction & Non Fiction via sa réflexion sur la façon dont notre intuition influe sur notre perception de l’extérieur. Vingt et un artistes se produiront rien que dans cette catégorie dont notamment Prune Nourry et son “Sperm Bar” ainsi que Kimberly Bartosik avec ” I like penises: a little something in 24 acts” qui s’annoncent très sulfureux.
La très connue Sophie Calle investira quant à elle une chambre à l’hôtel de luxe The Lowell où elle exposera des objets d’une grande valeur sentimentale, invitant ainsi le visiteur à comprendre davantage la vie de l’artiste et ses sujets d’inspiration.
A noter aussi l’inclusion dans le programme du collectif Soundwalk dont French Morning vous parlait déjà l‘an dernier. Soundwalk propose notamment une série de promenades sonores dans des quartiers de New York. Il suffit de télécharger une piste mp3 à partir du site sur votre smart phone, se rendre au lieu de départ indiqué et suivre les instructions contenues dans la bande sonore. Dans le cadre de “Crossing the Line”, le collectif proposera une balade gratuite le long du Museum Mile, sur la 5ème avenue.
Participeront aussi les artistes Nick van Woert (sculpture), Chong Gon Byun (multimédia), Rachid Ouramdane (danse), Marie Losier (cinéma) et Arthur Nauzyciel (théâtre) présenteront également leurs travaux étonnants.
Pour le programme complet, visiter le site du FIAF
Photo: “Poor Me” de Nick Van Woert – Crédit: Nick Van Woert
Sean Lynch, un proviseur à l’écoute
Sean Lynch aime bien la montagne. Ca tombe bien. L’ancien directeur de la prestigieuse section américaine du Lycée international de Saint Germain-en-Laye devra s’accrocher pour franchir ce qui est peut-être le plus haut col de sa vie professionnelle : la direction du Lycée français de New York (LFNY).
Mr. Lynch effectuera en septembre sa première rentrée, en remplacement d’Yves Thézé. Il aura à gérer un établissement de 1.331 élèves et un corps professoral de 145 membres, avec une tradition d’excellence pédagogique qui attire toujours autant, 75 ans après sa fondation. Sur le plan stratégique, il sera confronté à plusieurs défis comme le remboursement de la dette contractée en 2003 à l’occasion de l’aménagement du campus de l’Upper East Side ou encore le débat toujours non tranché de la prise en charge par l’Etat des frais de scolarité des élèves du Lycée.
Sur le long terme, il devra définir la place du LFNY dans une ère où les options bilingues gratuites se multiplient à New York et sa région. « Je dois à la communauté française de m’inscrire dans la continuité de cette illustre histoire, promet Sean Lynch. Notre mission est l’excellence scolaire, l’ouverture au monde et l’enseignement de la citoyenneté mondiale, et l’équibilibre personnel, émotionnel et social de nos élèves. »
L’excellence, ce Franco-américain connaît. Yale, Oxford, Sciences Po Paris et la Harvard Business School : le parcours de Sean Lynch ressemble fort à celui d’un premier de la classe. Il grandit dans une famille d’enseignants. « Mon père était universitaire. Ma mère professeur de littérature ». Ses frères, sa soeur et sa femme enseignent aussi. « J’ai occupé tous les postes dans le monde de l’enseignement : éducateur, conseiller en université, animateur de club… » Il ajoute : « Je suis profondément enseignant ». En 1996, il prend la direction de la section américaine du Lycée international de Saint Germain-en-Laye, où il fut élève aussi. Il a à sa charge quelques « 700 élèves » rattachés à un établissement de 3.000. L’aventure dure quinze ans.
Ses années auront sans doute forgé sa philosophie : si révolution il y a, elle sera tranquille. Il dit vouloir inscrire le LFNY dans un monde qui change, où les nouvelles technologies et les réseaux sociaux créent une nouvelle citoyenneté et de nouveaux modes de pensées. Il veut encourager la créativité des élèves. Ouvrir le lycée en lançant des projets communautaires à New York mais aussi dans d’autres pays. Travailler avec les écoles publiques de la ville qui proposent des programmes bilingues français-anglais. Pour lui, hors de question de jouer perso. « Le leadership, c’est avoir de bonnes valeurs et mettre en valeur l’élève. A partir du moment où l’on a les bonnes priorités, on peut fédérer tout le monde. La priorité de n’importe quel leader est de ne jamais oublier que nous sommes au service des élèves. » Il poursuit : « Je veux me mettre à l’écoute des élèves, du personnel enseignant et administratif, les parents d’élèves, et travailler avec le conseil d’administration. »
En plus des corps précités, il écoutera aussi le gouvernement français qui n’a toujours pas tranché l’épineuse question du maintien de la prise en charge des frais d’inscriptions des lycéens du réseau des établissements français à l’étranger. Depuis plusieurs années, des rapports d’élus critiquent la mesure mise en place par Nicolas Sarkozy en 2007. La gratuité ne concerne et donc n’avantage que les familles françaises, au détriment du brassage culturel, disent-ils. En outre, Le Parisien a indiqué début août qu’elle aurait coûté 33 millions d’euros à l’Agence française de l’enseignement à l’étranger (AEFE) en 2010, l’agence publique qui chapeaute un réseau de 470 établissements scolaires français dans le monde. Dans ce débat, Mr Lynch laisse au gouvernement le soin de trancher. « Ce qui m’importe, c’est de pouvoir offrir à nos élèves l’enseignement le plus complet possible et pouvoir maintenir la plus grande diversité » dans les salles de classe. Rappelons que les effectifs du LFNY sont composés à parts quasiment égales d’élèves français (33.5%), franco-américains (32%) et américains (28%) et de 6.5% d’enfants d’autres nationalités.
Les élèves, il entend les connaître tous individuellement. Il promet de se rendre dans toutes les salles de classe, sur les terrains de sport et à leurs activités. Mieux vaut connaître ses camarades de cordée. Cela facilite l’ascension.
Photo: Sean Lynch au LFNY – Crédit: Alexis Buisson
Les stations fantômes du subway new-yorkais
– L’ancienne station de City Hall (ligne 6): Autrefois, les conducteurs de la ligne 6 demandaient aux usagers de descendre du train au terminus. Plus maintenant. Si vous restez à bord du train au-delà de Brooklyn Bridge, il vous transportera dans un autre monde. L’ancienne station City Hall était en service de 1904 à 1945. Ses somptueuses arches, ses murs de tuiles, ses verrières, lustres et ornements métalliques rappellent qu’elle était conçue pour être une vitrine du subway new-yorkais au début du 20eme siècle. Cette station secrète tout à fait étonnante se trouve dans une boucle qui permet aux trains en direction de Downtown de se rediriger vers le Bronx dans le nord.
– Worth Street (lignes 4, 5, 6) : Entre les stations Canal Street et City Hall, il suffit de regarder par la fenêtre pour apercevoir cette station fantôme, qui faisait partie de la première ligne de subway. La lettre « W » pour Worth Street orne toujours les murs de la station, en partie recouverts de graffitis. Elle était en service de 1904 à 1962.
– 18th Street (ligne 6) : Entre les arrêts 14th Street et 23th Street se trouve la station18th Street. Ses deux quais sont visibles en regardant à travers la vitre du train. Au début du 20eme siècle, cette station était reliée à un tramway en surface qui faisait l’aller-retour entre Broadway et l’Avenue A, dans le quartier d’Alphabet City. Elle a été fermée en 1948 après la mise en service du train express à la 14eme rue.
– 91th Street (ligne 1) : La station 91eme rue a disparu des plans, mais elle reste visible depuis le train. Conçue pour des trains à cinq wagons, la station n’a pas survécu à l’extension de l’arrêt 96th Street à la 94eme rue dans les années 50. Pendant cette décennie, la MTA a décidé d’allonger ses trains à dix wagons. Les quais aussi. Avec un autre quai à seulement trois rues, le gestionnaire des transports ne voyait plus l’utilité de maintenir l’arrêt.
– Le niveau secret de 42nd Street (A, C, E) : il est facile de passer à côté des joyaux de la 42eme rue dans le dédale des couloirs de la méga-station. Le secret le mieux gardé du lieu est une plateforme inutilisée sous le niveau supérieur du quai du train local en direction de Downtown. La station a été construite en 1932 mais elle a céssé d’être utilisée en 1981. La raison de la construction de ce niveau est obscure. L’une, avancée sur le site du metro new-yorkais, est que la station bloquait la possible extension de la ligne 7, dont les butoirs sont adossés au mur de la station abandonnée, au moment où les deux lignes étaient gérées par des sociétés privées concurrentes. Le niveau n’est plus accessible aujourd’hui.
Photo: l’ancienne station City Hall – crédit: Fred Guenther
Nafissatou Diallo poursuit DSK au civil
L’avocat de la victime présumée de DSK, Kenneth Thompson, l’avait annoncé fin juillet, il l’a fait lundi: il a déposé au nom de sa cliente Nafissatou Diallo une plainte contre Dominique Strauss-Kahn devant la justice civile de New York. A la différence de la procédure pénale, en cours actuellement à Manhattan, le dossier sera suivi par la Cour suprême du Bronx, où la femme de chambre réside.
“Pensant bénéficier de l’immunité, le défendant Strauss-Kahn a intentionnellement, brutalement et violemment agressé sexuellement Mme Diallo et ce faisant humilié, dégradé, abusé d’elle et privé MmeDiallo de sa dignité de femme”, conclut la plainte, qui égraine le déroulé des faits tels que Nafissatou Diallo dit les avoir vécus et fait état de la détresse emotionelle dont sont victimes la femme de chambre et sa fille depuis le début de l’affaire.
La procédure qui s’enclenche désormais dans le Bronx est indépendante de celle qui se tient actuellement devant la Cour suprême de Manhattan et qui apparaît fragilisée après les mensonges de la femme de chambre sur son passé.
La procédure au civil vise, elle, à obtenir des dédommagements financiers. Ces derniers se chiffrent parfois en centaines de milliers de dollars. Dans le cadre d’une telle procédure, le standard de preuve requis pour la condamnation d’un accusé d’agression sexuelle est moins élevé qu’au pénal. Au civil, l’accusation doit simplement établir la possibilité que l’accusé à commis les faits qui lui sont reprochés (prépondérance de la preuve) alors qu’au pénal, la culpabilité doit être prouvée au delà de “tout doute raisonnable”. Dominique Strauss-Kahn n’est pas obligé d’etre physiquement présent lors des auditions.
Photo: Nafissatou Diallo lors d’une conférence de presse le 28 juillet à Brooklyn – crédit: Cécile Grégoriadès