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Nicolas Sarkozy, président à l’américaine

Le Los Angeles Times s’intéresse au film de Xavier Durringer, « La conquête », sur l’ascension de Nicolas Sarkozy. Un genre inédit en France, assure le quotidien californien dans lequel on peut lire que “les réalisateurs français ne font pas de films sur un président en place“. En l’occurrence, insiste le LA Times, c’est d’abord à la vie privée que s’intéresse le réalisateur pour cette histoire “d’un homme qui gagna le pouvoir mais perdit sa femme”.
L’homme, pourtant, reste influent, en tout cas selon Time Magazine. Dans son traditionnel classement des 100 personnalités les plus influentes du monde, le président français pointe à la 32ème place, cité notamment pour son implication et son leadership dans l’intervention internationale en Libye. En tout, le Time a déniché 4 Français “influents”: après le président, arrivent Jean-Claude Trichet (37e place), le président de la Banque Centrale Européenne puis l’économiste Esther Duflo (54ème), considérée par Rana Foroohar comme une Nobel en devenir,  pour son rôle essentiel dans l’économie du développement, mettant en avant les questions microéconomiques et une plus grande implication sur place.
Enfin, à la 71e place se trouve Marine Le Pen. Plus que sa présence, c’est le choix fait le Time pour l’auteur de l’article à son sujet: le leader nationaliste russe Vladimir Volfovich Zhirinovsky. L’ancien épouvantail de la politique russe (aujourd’hui marginalisé), raconte ses conversations avec le père de son sujet, et assure notamment que Jean-Marie Le Pen a, ces dernières années, exprimé des regrets sur la stratégie du FN “qui est allé trop loin dans ses positions homophobes, anti-immigrants et parfois anti-sémites”.
Le New York Times lui se demande si face à son hyperprésident, la France ne regrette pas la monarchie… Le quotidien s’amuse en tout cas de la passion des médias français pour la mariage princier britannique. Des numéros spéciaux (70 pages dans Le Figaro!) aux retransmissions en direct (sur 3 chaînes en simultané!), le correspondant du Times se demande, sans vraiment parvenir à répondre, pourquoi ces Républicains de Français sont tellement fascinés par les têtes couronnées.

Nicolas Krafft sort l'argenterie pour les Américains

Vendredi après-midi, au siège de la filiale américaine de Christofle à New York. Des éclats de voix et de rires s’échappent des bureaux de la maison de luxe. Le Tabletop Market, exposition de 4 jours des arts de la table, vient de s’achever et l’ambiance est détendue. Nicolas Krafft, lui, n’a pas fini sa semaine: face à l’objectif du photographe, le PDG Amérique du nord de Christofle tente de garder son sérieux, un sabre à la main, sous l’air amusé de ses managers. Durant quelques minutes, il vole la vedette aux dernières créations de Haute-Orfèvrerie posées sur des banquises éphémères de polystyrène: centres de table sculpturaux de Karim Rashid, couverts baroques de Marcel Wanders ou encore vase sphérique et futuriste “atomes d’argent” de Richard Hutten… autant de preuves que «Christofle reste une marque créatrice», assure le dirigeant français.
Depuis sa nomination à la tête de la filiale, en 2006, Nicolas Krafft essaie de marier au mieux l’histoire de la prestigieuse entreprise d’orfèvrerie, fondée en 1830 par Charles Christofle, et les attentes d’un marché bien différent de celui de la vieille Europe. «Il y a toutefois une tradition de l’argenture ici, notamment en Nouvelle-Angleterre. Paul Revere (héros de la Révolution américaine, NDLR) était orfèvre à Boston», rappelle Nicolas Krafft. Si le travail du métal précieux est en passe de disparaître outre-Atlantique – la dernière manufacture, Lunt Silversmith, s’est déclarée en faillite l’an dernier- l’argenterie est toujours recherchée. «Et les Américains nous connaissent bien car nous sommes présents depuis longtemps», depuis le 19e siècle: le premier client de Christofle était le Marshall Field de Chicago.
La filiale nord-américaine a ouvert en 1953 et, aujourd’hui, les États-Unis et le Canada constituent le 2e marché de Christofle derrière la France, soit 25% du chiffre d’affaires de l’entreprise privée – encore détenue par les descendants de la famille du fondateur -,  estimé à «moins de 100 millions d’euros» selon Nicolas Krafft. La marque de luxe compte 12 boutiques dont l’historique sur Madison avenue à Manhattan (la même adresse depuis 24 ans mais Christofle va devoir déménager), Beverly Hills depuis 19 ans ou encore Miami, au mall de Bal Harbour, depuis 15 ans. Christofle est également distribué par des indépendants et par les grands magasins tels Neiman Marcus, Bloomingdale’s et Macys.
Pour réussir à s’imposer, Christofle a dû s’adapter au marché. Tout d’abord, il a fallu créer plus grand. Seaux à champagne et chandeliers ont adopté la taille XL. Désignant un imposant candélabre d’1,30 mètres de hauteur, Nicolas Krafft souligne avec humour que «c’est même un peu petit pour les mansions d’ici». Adapter le style également. Le modèle très épuré du jeune designer marseillais Ora Ïto, très apprécié en France, n’attire pas ici. Trop “simple”. Les ateliers d’orfèvrerie ont donc sorti un modèle plus au goût des Américains, baptisé Hudson, de style Art Déco, une réplique d’un couvert des années 30. L’enjeu est de taille: les services de table constituent 50% des ventes outre-Atlantique, via les listes de mariage. Les modèles classiques Marly et Malmaison restent des best-sellers. «Aux États-Unis, on vend les racines de Christofle; en France, on continue de créer pour vendre les ailes de la Maison».
Comme l’ensemble du secteur du luxe, Christofle a beaucoup souffert ces 3 dernières années. Même s’il reste des collectionneurs fortunés – un Texan vient de s’offrir une statuette à $55.000 -, la crise économique a vidé les boutiques. «C’est la première fois que nous avons vu des clients nous demander de racheter leur service!» s’étonne encore Nicolas Krafft. Il a fallu retrousser les manches pour «aller chercher le client». Le patron de Christofle Amérique bénéficie pour cela d’une expérience originale dans le monde du luxe: celle de la grande distribution. Après ses études d’économie à la Sorbonne, il a passé 10 années chez Cora et Prisunic, puis 5 ans dans le groupe de duty free AELIA, avant de partir à Shangai en 2002 pour diriger la filiale Asie de Christofle. De ces expériences, il a gardé le goût du terrain. «Je ne suis jamais aussi heureux qu’en boutique. J’ai appris à l’université comment compter, comment lire un P&L. Après, je suis un retailer, j’aime vendre», assure-t-il avec une jovialité communicative.
Et c’est un vendeur actif: il visite les magasins tous les mois, dispense lui-même des cours de sabrage de champagne et organise des tournées avec le Maitre Orfèvre Jean-Claude Bourbon des ateliers de Normandie pour promouvoir le savoir-faire maison. Il pousse ses responsables de ventes à aller chez les clients le plus souvent possible et à les relancer au téléphone. Au coeur de la crise, il crée une gamme complète de services, du nettoyage d’argenterie ($200/trimestre, le client venant rapporter ses couverts à nettoyer autant de fois qu’il le désire) à l’emballage de luxe ($10 la petite boîte) en passant par la location d’argenterie ou encore les enveloppes de “préservation” pour éviter l’oxydation de l’argenterie lors d’absences prolongées. Cette offre de services représente aujourd’hui 4 à 6% du chiffre d’affaires de la filiale américaine.
Le dirigeant, seul Français sur la cinquantaine d’employés de la filiale, s’amuse des particularités américaines et confesse avoir beaucoup appris depuis son arrivée. «J’ai fait l’erreur de croire qu’après avoir travaillé en Asie avec des Thaïlandais, des Vietnamiens, des Chinois de Shangaï ou de Hong Kong,  il serait simple de travailler aux États-Unis. Mais en fait, c’est bien plus complexe!» Nicolas Krafft a placé, dans chaque région, des managers locaux. «Faire vendre le luxe français par des Français est une erreur, ça ne marche pas», estime-t-il. Il cite pour exemple sa responsable des ventes en Californie. Grande brune élégante aux yeux clairs – venue pour la semaine à New York, elle vient saluer son boss avant de repartir pour la côte Ouest  -, Rachel connaît parfaitement tous les codes de Los Angeles. «Elle habite LA, appartient au club des Femmes de Beverly Hills et participe à tous les évènements du quartier». Ses leçons d’étiquette font le plein dans la boutique de Beverly Hills, cours pour adultes ET pour enfants, soucieux d’épater leurs amis en dressant une table parfaite d’anniversaire. C’est Hollywood…

Networking au Pain Quotidien

Jeudi soir, la boulangerie belge préférée des New-Yorkais accueille la traditionnelle soirée networking de la FACC, en partenariat avec la Belgian American Chamber of Commerce (BACC).

Vous pourrez y échanger votre “business card” avec les autres invités tout en profitant d’un apéro à la française (Vins, bières, hors d’oeuvres…).

Où ? Le Pain Quotidien, 65 Bleecker Street, NYC, NY 10012
Quand ? Jeudi 28 avril de 18h30 à 20h30
Combien ? Membres FACC (et +1) $45 chacun / non-membres $70
Plus d’informations ici et au (212) 867-0123.
RSVP à [email protected]

L'Anthology Film Archives fête ses 40 ans

Depuis 1992, l’Anthology Film Archives honore les personnalités et les institutions qui ont apporté leur soutien à la mission de la cinémathèque, qui vise notamment à conserver le patrimoine cinématographique indépendant et expérimental. À l’honneur pour l’édition 2011: le réalisateur Albert Maysles, l’universitaire Tony Pipolo, le directeur du Harvard Film Archive Vlada Petric, Technicolor et la Bibliothèque du Congrès.
Et comme l’Anthology Film Archives célèbre aussi cette année son 40ème anniversaire, la cérémonie sera accompagnée d’un programme de performances artistiques et de concerts de musiciens underground, avec entre autres la chanteuse islandaise Ólöf Arnalds et le musicien américain Richard Barone.

Où ? City Winery, 155 Varick Street, New York, NY 10013 ; Tél: (212) 505-5181

Quand ? Mercredi 27 avril à partir de 19h

Combien ? $40, $200 accès VIP avec table et diner

Plus d’infos sur www.anthologyfilmarchives.org ou à [email protected]

La Belle Epoque vue par Fabienne Delacroix

Née en 1972, Fabienne Delacroix est la fille du peintre naïf Michel Delacroix. Dès son plus jeune âge, elle commence à peindre dans le studio de son père. Elle expose ses toiles dans une galerie californienne à l’âge de 12 ans et connait un succès immédiat.
Si le style de Fabienne Delacroix peut évoquer celui de son père, ses tableaux colorés s’inspirent aussi de l’impressionnisme. Ils représentent surtout des paysages ruraux et de bord de mer, avec comme toile de fond la période de la Belle Epoque.
Axelle Fine Arts Galerie Soho
472 West Broadway
New York, NY 10012
(212) 226-2262
Vernissage en présence de l’artiste samedi 30 avril de 18h30 à 20h30 (RSVP à [email protected])

Les bibliothèques en question

Président de la New York Public Library depuis 1993 (et jusqu’en juin prochain), Paul LeClerc s’entretiendra vendredi soir avec son homologue Bruno Racine, président de la Bibliothèque Nationale de France.
La conversation aura pour thème l’avenir des bibliothèques à l’ère du numérique.
Où ? New York Public Library, 42nd St. et 5th Avenue
Quand ? Vendredi 29 avril de 19h à 20h30
Combien ? $25. $15 pour les seniors et les étudiants. $15 avec le code “FUTURE” au 888.718.4253 ou ici.
L’évènement sera aussi diffusé en direct sur le site internet de la Maison Française de Columbia.

Confiserie acidulée à l'IFC

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Vendredi 21 avril se tenait la première du documentaire sur Candy Darling, Beautiful Darling, à l’IFC center. Candy Darling ça ne vous dit rien ? Mais si, repensez au tube de Lou Reed Take a Walk on the Wild Side, le chœur entonnant « doo, doo, doo, doo »… Avec un peu de chance les paroles du deuxième couplet vous reviendront aussi en mémoire : « Candy came from out on the Island/In the backroom she was everybody’s Darlin’ ». Candy Darling est un des transsexuels qui furent parmi les muses d’Andy Warhol durant les heures glorieuses de la Factory.
La première valait le détour pour venir admirer un public haut en couleur. Il y a d’un côté les purs et durs, les vrais, ceux qui étaient déjà dans le Village au temps de Warhol et puis de l’autre la nouvelle génération composée de jeunes arty et de militants LGBT en mal d’icône. Je cherche en vain des yeux Patti Smith, car après tout la première à l’avoir mis sur les planches ce fut Candy Darling.
Mais ce qui fait de Beautiful Darling un film à ne pas manquer ce n’est pas tant sa dimension « people » que l’émotion intense qui se dégage tout au long de ce portrait d’une femme d’exception. Dès les premiers instants la sensibilité à fleur de peau de Jeremiah Newton, qui fut son meilleur ami, nous touche. L’homme a vieilli, pris du poids et peine à se déplacer. Difficile de croire qu’il s’agit bien du même homme que l’on aperçoit sur les images d’archives, jeune éphèbe qui faisait frémir Andy Warhol et la gente masculine de la Factory. Tous les intervenants font ainsi revivre au travers d’anecdotes et de confessions la star au destin tragique.
Figure de l’avant-garde dans les années 70, Candy Darling fut un mélange explosif du passé et de l’avenir qui la rend forcement terriblement actuelle. Pattie Smith dira d’elle et de Jackie Curtis qu’elles étaient «en avance sur leur temps mais ne vécurent pas assez longtemps pour voir le temps sur lequel elles avaient pris de l’avance.»
A une époque où pour le prix d’une intervention chirurgicale on vous redessine à souhait votre visage ou votre corps, où Michael Jackson, Madonna ou plus récemment Lady Gaga ont fait de leurs transformations physiques un gagne-pain lucratif, le choix de James Slattery de devenir non pas une femme mais une star était pour le moins précurseur. Il se voulait Kim Novak mais finira par ressembler davantage à Marilyn.
Candy Darling a choisi de transformer sa vie en une expérience artistique créant un personnage qui était – même pour son entourage proche – difficile à décoder. Lorsqu’on interrogera les intervenants sur sa vie amoureuse tous répondront « oh, elle devait certainement en parler à d’autres mais en tous cas pas à moi ! » Ses écrits lus par Chloe Sevigny qui nous ferait presque oublier qu’il ne s’agit pas de Candy elle-même, révèlent une souffrance sourde car être acceptée par certains impliqua nécessairement pour elle d’être refusée par d’autres. Souffrance aussi d’un milieu artistique instable où elle peine parfois à trouver sa place. Son cancer qu’elle affronta comme le dernier rôle de sa vie a l’âge de 29 ans l’emporta dans toute sa splendeur : belle et torturée.
Beautiful Darling est de ces films dont l’on ressort comme en deuil d’un être aimé. Impossible en effet de ne pas tomber amoureux de Candy Darling.
Où? IFC Center, 323 Sixth Avenue
Quand? Jusqu’au 28 avril.
Combien?13$

Nue York : les autoportraits dénudés d'Erica Simone

Ce rêve où l’on réalise après être sorti de chez soi que l’on est complètement nu, ca vous dit quelque chose ? Vous en cauchemardiez Erica Simone l’a fait. L’artiste, qui a grandi à Paris, s’est déshabillée dans les rues de New York – ville où elle réside aujourd’hui – et se met en scène dans les situations de la vie quotidienne.
Ainsi donc Erica est nue dans le métro, nue dans un fast-food, nue à faire la manche ou nue à faire du lèche-vitrine. Les images sont gaies et colorées. On s’amuse de l’absurde, sa nudité semblant passer inaperçue. On en finirait presque par se convaincre qu’à New York la nudité pourrait bien devenir une mode comme une autre. Ce corps nu, le visiteur photo, après photo aurait presque tendance à l’oublier, au profit d’autres paradoxes comme son choix de se propulser dans des situations «masculines» : chez un barbier, en ouvrière dans un chantier, à une table de billard.
Rapidement on s’interroge sur la démarche et c’est peut être là que le bât blesse. L’idée lui serait venue lors de la fashion week. Elle-même photographe de mode elle observe ce petit monde et se demande à quoi nous ressemblerions «si nous n’avions pas la mode pour montrer qui nous sommes, notre statut social, nos revenus, toutes ces choses.»  Oui mais voilà Erica Simone ne parvient justement pas à se mettre véritablement à nue: tatouages, piercing, lunettes de soleils, bonnets ou chaussures… L’esthétique prime sur le sens.
Et au vue du joli corps de l’artiste on se demande parfois si ce travail ne sort pas tout droit d’un numéro de Playboy ! Car ces positions aussi où le corps est mis en valeur et embelli confortent le visiteur dans une position voyeuriste, plus qu’il ne le pousse à une réflexion quelconque.
Au final l’effet provoqué par l’esthétique déconcertante des premières photos laisse donc place à un sentiment de répétition. A survoler.
Le site d’Erica Simone
Exposition: Dash Gallery, 172 Duane Street, NY.

Le 11 Septembre vu par Pascal Blondeau et Ultra Violet

Les visiteurs seront sûrement déboussolés à la vue de l’installation de cendres blanches, fruit de la collaboration entre les deux artistes sur le thème du 11 septembre. Pascal Blondeau un ancien chanteur et homme de spectacle, aujourd’hui plasticien et photographe vit à New York. Il est largement influencé par la culture pop. Ce fut donc une heureuse rencontre avec Ultra Violet, ancienne muse d’Andy Warhol (16 minutes of fame). L’exposition est la deuxième édition de “Nice to meet you” (qui consiste en collaborations entre Pascal Blondeau et d’autres artistes).
La soirée d’ouverture  gratuite et ouverte au public aura lieu vendredi 22 avril de 18h à 21h. Il y aura aussi des photos d’Hervé Saint-Helier. The Invisible Dog, 51 bergen street, brooklyn ny 11201, http://theinvisibledog.org/
Parallèlement à l’exposition de l’Invisible Dog, Pascal Blondeau expose une série de portraits aux services culturels de l’Ambassade : des créatures hybrides entre mannequins et modèles vivants, réalisées numériquement. Jusqu’à vendredi. 972 Fifth Avenue.

Les musées de New York hors des sentiers battus

New Museum
Inauguré fin 2007 sur Bowery, son bâtiment asymétrique (photo) conçu par des architectes japonais lui a valu le titre d’une des sept merveilles architecturales du monde. Design épuré, café, boutique et terrasse panoramique au dernier étage (le week-end seulement) et un leitmotiv : pas de collection permanente, mais des expositions temporaires toujours très cosmopolites. En ce moment (et jusqu’au 19 juin), la rétrospective Lynda Benglis, déjà passée au Consortium de Dijon, présente les peintures à la cire et autres sculptures en latex d’une des artistes les plus influentes pour la nouvelle génération notamment féminine.
235 Bowery, Manhattan, New York
$12, $10 seniors, $8 étudiants, gratuit pour les moins de 18 ans

Museum of the Moving Image
Réouvert depuis quelques mois, ce musée du Queens renoue avec le passé du quartier d’Astoria, centre historique de l’industrie cinématographique américaine avant que studios et maisons de production ne déménagent à Hollywood dans les années 30. Totalement repensée pour plus d’interactivité, l’exposition principale, Behind the Screen, vous révèlera l’envers du décor du petit et du grand écran, entre costumes, décors et autres secrets de tournage.
36-01 35th Avenue, Astoria, Queens, New York; 718-777-6800
$10 adultes, $7.50 seniors et étudiants, $5 enfants

International Center of Photography (ICP)
Fondé en 1974 par le photographe Cornell Capa, le frère ainé de Robert, l’ICP est depuis devenu l’institution incontournable du « 8e art » à New York. Prolongée jusqu’au 8 mai et à voir absolument si ce n’est pas déjà fait, The Mexican Suitcase, sur la Guerre Civile Espagnole. Et pour les autres expositions temporaires du moment, lisez notre article détaillé ici. À venir aussi, une rétrospective sur le photographie américain Elliott Erwitt ainsi qu’une exposition sur Hiroshima.
1133 Avenue of the Americas (et 43rd St.), New York, NY 10036, 212.857.0000
$12 adultes, $8 seniors et étudiants, gratuit pour les moins de 12 ans

Chelsea Art Museum (CAM)
On ne peut parler du CAM sans évoquer la Miotte Foundation, avec qui le musée partage ses locaux. L’une archive et protège les travaux du peintre abstrait français Jean Miotte, l’autre expose régulièrement les travaux de l’artiste, dont une rétrospective présentée jusqu’au 14 mai. De la peinture à la sculpture en passant par la céramique et la gravure, la collection permanente du musée contient aussi 500 oeuvres, la plupart issue des courants de l’Art Informel et de l’expressionnisme abstrait. Le CAM organise aussi des séries de projections, de performances, de conférences et propose un programme ludique, “CAMKIDS”, conçu pour faciliter l’accès et la compréhension de l’art contemporain aux 4-16 ans.
556 West 22nd Street, New York, NY 10011
$8, $4 seniors et étudiants, gratuit pour les moins de 16 ans

Center for Architecture
Au coeur de Greenwich Village, ce centre se destine aux professionnels, mais aussi à tous les amateurs d’architecture, d’urbanisme ou de génie civil. On y découvre aussi bien les stratégies durables mises en place en Inde pour répondre à la croissance urbaine (Jugaad Urbanism, jusqu’au 21 mai) que la richesse de l’architecture new-yorkaise. À noter, le bâtiment, très « green », utilise un système écologique de chauffage et de climatisation unique à New York.
536 Laguardia Place, New York, NY 10012
Gratuit

Pas totalement musée ni tout à fait galerie, voici une liste non-exhaustive de quelques espaces d’expositions d’art contemporain qui méritent aussi le coup d’oeil.
Art in General
Depuis maintenant trois décennies, Art in General assiste les artistes dans la production et la présentation de leurs nouveaux travaux. En leur offrant un espace pour présenter leurs oeuvres souvent peu conventionnelles, le centre cherche à apporter son soutien à des projets artistiques originaux. Il propose aussi des forums de discussion, ainsi que des programmes pour les artistes et pour le public.
79 Walker Street, New York, NY 10013
NP Contemporary Art Center
Une galerie, un espace de performances et un centre d’éducation : le NP Center se définit comme un véritable think-tank alternatif, au coeur du Lower East Side. Ses six expositions annuelles abordent l’évolution de la création contemporaine sous un angle toujours inédit et novateur.
131 Chrystie Street (entre Delancey and Broome), New York, NY 10002
Dumbo Art Center (DAC)
Avec ses allures de loft, le DAC est le plus grand forum urbain dédié à l’art expérimental sur le territoire américain. À l’origine du DUMBO Art Under the Bridge Festival (1997-2009), le centre a largement contribué à faire de ces quelques blocs entre les deux ponts un des quartiers les plus en vogue de Brooklyn.
111 Front Street, Suite 212, Brooklyn, NY 11201
donation suggérée : $2
(cliquez sur les titres pour accéder aux sites)

Quand Sébastien Stella dompte Hollywood

Entre interviews et essayage pour la première de Water For Elephants à New York, Sébastien nous reçoit chez lui à Los Angeles, tout sourire. On y parle de projets de films, de spectacles, de reportages, de studios… et on comprend pourquoi ils se l’arrachent, après tout. Charmant, il nous invite à nous asseoir sur le patio dominé par l’agrès acrobatique que lui et sa femme Katia utilisent pour entraîner leurs artistes apprentis. L’actrice Reese Whiterspoon elle aussi, est venue s’entraîner, tout comme les chanteuses P!nk et Cher, dans ce petit jardin discret.

Les passions de Sébastien, ce sont la scène, le mouvement, et la création. Ancien compétiteur gymnaste, il découvre sa vocation il y a de cela vingt ans lorsque, sur les conseils d’un supérieur, il entame le programme de l’Ecole du Cirque du Club Med. Cette expérience lui ouvre les yeux et les portes d’un monde de spectacles et de magie. À Paris où il a grandi, Sébastien est partout: outre ses performances aperçues au Cirque d’Hiver et dans l’émission Le Plus Grand Cabaret du Monde, il travaille en tant que cascadeur pour la télé et le cinéma, et se forme à d’autres disciplines comme la danse, le mime, les arts martiaux, et le parkour. Il fréquente également pendant quelque temps les planches du Studio Pygmalion. Son premier grand succès artistique, c’est la comédie musicale Notre Dame de Paris en 1998, qui le propulse au bout de quatre mois au rang d’assistant chorégraphe et coordinateur acrobatique: peu à peu, Sébastien revêt sa casquette d’entraîneur. Cette nouvelle passion ne s’arrêtera pas là.
En 2000, Sébastien part pour les USA, et se joint à la troupe du Cirque du Soleil à Las Vegas; s’en suivent deux années de représentations pour le magnifique spectacle « O », à l’occasion duquel Sébastien rencontre son épouse Katia, artiste acrobate canadienne. En 2005, ils s’installent à Los Angeles:  Sébastien fréquente l’école hollywoodienne d’acting Stella Adler, et est sollicité par l’émission Celebrity Circus sur NBC pour monter un numéro acrobatique avec une de leurs célébrités. Ce numéro télévisé tape dans l’œil de la chanteuse pop internationale P!nk, qui organise alors une rencontre acrobatique avec Sébastien sur le trapèze de Santa Monica Pier : « Ca a commencé à 12 mètres du sol, sur un trapèze… », nous dit-t-il lorsqu’on évoque son lien d’amitié avec la chanteuse américaine.
Car P!nk décide de prendre Sébastien, non seulement en tant que son entraîneur et chorégraphe personnel, mais aussi en tant que directeur-partenaire acrobatique durant toute la durée de sa tournée FunHouse tour. En un an, le Français enchaîne les pirouettes avec la rockeuse sur les plus grandes scènes internationales, sur un agrès qu’il a lui même conçu, devant plus de 20 000 spectateurs émerveillés à chaque représentation. Quelques 160 shows plus tard, Sébastien rentre à Los Angeles et reçoit l’appel d’un ami, ‘consultant de cirque’ pour le cinéaste Francis Lawrence.
«Il cherchait des artistes de cirque pour son nouveau film [Water For Elephants NDLR]; des gens créatifs qui font quelque chose de particulier. Il nous avaient sélectionné sans qu’on le sache, il avait vu des photos de moi et Katia, sur des shows que nous avions créés. Au départ, il voulait nous voir pour ça, puis Francis a appris que j’étais chorégraphe » nous raconte Seb avec engouement, «quand Francis Lawrence te regarde droit dans les yeux et te demande de travailler avec lui…t’y vas !» Et Sébastien est un fonceur, qui prend tous les défis que lui offre ce nouveau projet, y compris celui de travailler avec des animaux (un chien, des chevaux, et un éléphant de 9 tonnes appelé Tai) et une bête de scène souvent qualifiée d’indomptable : Reese Witherspoon.
En trois mois de préparation intensive, Sébastien forme la star hollywoodienne à l’art du cirque. «Ma spécialité, c’est de trouver le truc qui fonctionne, la solution face aux obstacles», nous explique-y-il. «J’aime créer un monde de fantaisie autour du mouvement». Le chorégraphe a donc également fait ses recherches, pour adapter ses directives et son entraînement de cirque à l’univers de la grande dépression des années 30, et créer une magie qui captive un public de 2011. Et puisque « [s]a plus grand fierté, c’est la réaction des gens, voir leurs émotions et leur ressenti », attendez-vous à être émus.
Crédit photo: Bjoern Kommerell
Lien vers le site Internet du film: Water For Elephants
Liens vers les sites Internet de Sébastien et Katia: Stellart Inc./ Seb&Katia

French Opera: A Short Story

Vincent Giroud, professeur à l’Université de Franche-Comté viendra présenter son livre French Opera : A short Story à la Maison Francaise de NYU jeudi 21 avril à 19h et débattra des spécificités et paradoxes des personnages types dans l’opéra français. Cette rencontre avec ce specialiste de la culture francaise en Amerique (Vincent Giroud a entre autres enseignes a Yale, Bard et Vassard) vous permettra aussi d’acquérir l’ouvrage en vente sur place.
Quand? Jeudi 21 avril à 19h.
Où? Maison Francaise de NYU, 16 Washington Mews, NY, NY 10003
Combien? Gratuit.