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Amadou & Mariam, un dimanche à New York

Les musiciens Amadou Bagayoko et Mariam Doumbia sont de retour dans la Big Apple !
Avec sept albums au compteur, la réputation du couple originaire de Bamako n’est plus à faire. Ce n’est pas un hasard s’ils ont été choisi pour débuter la série de concerts “L’Afrik C’est Chic” (qui durera jusqu’en juin). En sortant des sentiers battus de la world music en mêlant musique traditionnelle malienne et rythmes blues, rock, pop et même reggae, ils ravissent depuis plusieurs années maintenant les amateurs de musique cosmopolite.
Un DJ s’assurera ensuite de l’ambiance jusqu’à minuit.
Où ? The Cooper Square Hotel Penthouse, 25 Cooper Square entre 5th & 6th Sts., New York, NY

Quand ? Dimanche 3 avril à 18h

Combien ? Gratuit. RSVP conseillé à [email protected]

 

 

France.com, tout simplement

Son site s’appelle France.com, en toute simplicité. C’est un site de tourisme en anglais aidant les Américains à voyager en France. Lorsqu’on sait que la France est la première destination du tourisme mondial et que les Américains sont les premiers touristes non Européens à s’y rendre, on saisit l’ampleur du succès d’une telle équation.

Jean-Noël Frydman crée www.france.com en 94, au tout début de l’Internet. Il a l’avantage des précurseurs : le choix, et peut déposer ce nom de domaine que tant d’autres rêveraient de posséder. Aujourd’hui, en tapant France sur Google.com, on tombe sur le site gouvernemental, sur la page Wikipédia dédiée à la france et sur le site France.com en troisième position. «J’ai quasiment un coup de téléphone par jour pour racheter le nom de domaine. Sans compter les rendez-vous officiels avec des ministères et autres agences gouvernementales qui souhaiteraient acheter des pages de publicité sur le site», admet Jean-Noël Frydman. Rien d’assez sérieux pour qu’il ait envie de vendre, «ce n’est pas à l’ordre du jour».
France.com reste donc son site de voyage et sa success story. Ce tour opérateur en ligne est utilisé en majorité par des Américains souhaitant voyager en France, mais il n’est bien évidemment pas limité aux frontières des Etats-Unis. Des agents de voyage locaux y ont de plus en plus recours, améliorant ainsi leur offre française et bénéficiant de la centrale de réservation mise en place. Tous peuvent y réserver des hôtels, des tours et des visites en bénéficiant du guide d’adresses de Jean-Noël Frydman et de son équipe. Une sélection d’hôtels de charme, des prix cassés sur des sorties comme un cabaret, des tours organisés en bus ou voiture vers les destinations « américaines » : Paris, Normandie, Châteaux de la Loire et de plus en plus les régions viticoles. La simplicité et l’efficacité du site ont convaincu Atout France qui l’a élu «meilleur tour opérateur américain sur la France» en 2010.
Aujourd’hui installé à Miami, Jean-Noël Frydman, 48 ans, est plus que serein. «On a une moyenne de 100 000 visiteurs par mois, dont 1,5 % font effectivement une réservation», explique-t-il, précisant que les rémunérations viennent des commissions versées par les hôtels et autres lieux ouverts à la réservation sur le site. En partance pour la France où il continue de tisser des liens avec des professionnels du tourisme, ce « domaineur » à succès regarde avec un poil d’étonnement ces quinze dernières années d’explosion de l’Internet. « Dès 94, je sentais l’immense potentiel de cette technologie, mais je n’aurais jamais cru que ça irait si vite », note-t-il, se souvenant du scepticisme de ses proches à l’époque.
Ce Parisien arrive à New York à 19 ans, en 1982. Il y étudie le cinéma avant de rejoindre la côte Ouest pour travailler dans la distribution de films. « La société dans laquelle je travaillais avait une connexion et utilisait parfois des emails, j’ai trouvé ça passionnant. » Il quitte le cinéma et se lance sur le Web dès 94, en déposant le nom de domaine France.com et en créant France One Line. « Mon idée était un serveur internet qui donnait accès à un kiosque d’informations sur la France depuis les Etats-Unis. Il faut se rappeler qu’à l’époque, c’était vraiment compliqué de s’informer, on recevait la presse avec deux jours de retard… » Douze médias le suivent, pas encore conscients qu’ils peuvent directement distribuer leur contenu sur le Web. France On Line propose donc des revues de presse et dispose pendant un temps d’un accord avec Le Monde qui fournit l’intégralité du journal via cet engin précurseur, disponible sur abonnement.
Puis ces médias comprennent un peu mieux le potentiel du Web et Jean-Noël Frydman s’adapte: il ajoute une partie anglophone sur la France, à destination des Américains. Rapidement, cette partie est la plus consultée, un nouveau business plan se met donc naturellement en place. L’entrepreneur décide de proposer un guide des hôtels de charme en France, un succès. France On Line est renommé France.com tout court en 1997, définitivement un site de tourisme en anglais. Jean-Noël Frydman quitte Los Angeles pour Miami en 2003, moins loin de la France et toujours sous les palmiers, d’où il peaufine son projet, en perpétuelle modernisation.

Les Lutins, deuxième partie

L’Alliance français de Pasadena organise une nouvelle édition du festival de courts “Les Lutins du court-métrage” qui propose au public une sélection des meilleurs films français sélectionnés par 2000 professionnels de l’industrie du cinéma.
Après les projections, une conférence sur le cinéma français est organisé à 20h30 et un apéritif est offert. Une autre session de projection est prévue le 6 mai. En attendant, voici le programme pour le 8 avril.
Shema directeur (2010) de Bernard Tanguy
Durée : 18 minutes
Un transport en commun (2010) de Dyana Gaye
Durée : 48 minutes

La raison de l’autre (2010) de Foued Mansour
Durée : 26 minutes
Où ?
Quand ? Vendredi 8 avril 2011 à 19h.
Combien ? $10 pour les membres / 15 pour les non membres. Réservations à [email protected]
Informations ICI.

Madeleine Peyroux en concert

La chanteuse de jazz franco-américaine Madeleine Peyroux se produit pour la première fois sur la scène du Luckman. Avec sa voix jazz and blues, elle est parfois comparée aux divas Billie Holliday ou Ella Fitzgerald.  Dans ses compositions, elle allie savamment mélancolie et insouciance comme dans ses deux titres “Careless Love” et “Don’t Wait Too Long”.
Où ? The Luckman Fine Arts Complex, California State University, 5151 State University Drive, Los Angeles
Quand ? Samedi 9 avril à 20h.
Combien ? $25/$35/$45, en vente ici. Moins 25% avec le code “AFP” (achat par téléphone ou au guichet)
Plus d’infos ICI.

Il était une fois la vie à Versailles

L’Alliance française de la Riviera californienne propose un voyage dans le temps vendredi. Une conférence, animée par Céline Glon est organisée sur le thème de Versailles, ses jardins, la vie de la cour, l’étiquette sous Louis XIV… bref tout ce qui faisait la vie au palais dans la France du XVIIe siècle.
Où ? Inn at Woodbridge – 11 Osborn St. – Irvine, CA 92604
Quand ? Vendredi 8 avril de 19h à 21h
Combien ? $5 pour les membres,  $10 pour les non-membres. RSVP avant le 7 April à [email protected] ou au (949) 251-1610
Infos ICI.

Cyrano de Bergerac sur grand écran

Le Grand Opéra de Floride donnera pendant les mois d’avril et mai des représentations de Cyrano de Bergerac. Un opéra de David DiChiera interprété selon le livret écrit par le français Bernard Uzan. La première de cet opéra adapté de la pièce écrite par Edmond Rostand avait eu lieu à Detroit en 2007 et n’a cessé de conquérir le public.
A cette occasion, l’Alliance française projette un film réalisé par Gordon K. Smith dans lequel il a regroupé dix scènes de la pièce d’Edmond Rostand qu’il compare avec celles de films, de productions sur scène ou d’opéra.. autant de versions différentes du Cyrano de Bergerac.
Cette projection sera suivie d’un débat en présence du librettiste Bernard Uzan.
Projection Mercredi 6 avril à 18h30.
Alliance française – 618 SW 8th Street – Miami, FL 33130
Entrée gratuite et apéritif offert.
Infos ICI.
Opéra Cyrano de Bergerac interprété par le Florida Grand Opera
Du 27 avril au 7 mai
Sanford et Dolores Ziff Ballet Opera House – Adrienne Arsht Center for the Performing Arts of Miami-Dade County – 1300 Biscayne Boulevard, Miami.
Infos ICI.

European Networking Cocktail

Jeudi soir, l’Alexander accueille une soirée de la FACC de Miami. Vous pourrez échanger votre “business card” avec les autres invités tout en sirotant des cocktails et en dégustant des hors d’oeuvres.
Ensuite, direction Shula’s Steakhouse où tous les participants recevront 25% sur leur addition !
Où ? The Alexander All Suite OceanFront Resort, 5225 Collins Avenue, Miami Beach, FL 33140
Quand ? Jeudi 31 Mars de 19h à 21h
Combien ? Gratuit pour les membres FACC / non-membres $20. RSVP à [email protected]
Plus d’informations ici et au (305) 374-5000

Exposition "Sentinels"

Christian Bernard aka Narbero avait été marqué lors d’un voyage en Afrique il y a 15 ans par le mélange entre modernité et tradition dans lequel vivaient les africains. Mais c’est seulement depuis deux ans au travers de sa série d’oeuvres d’art “Sentinels” que l’artiste français s’inspire des scultpures, peintures et symboles africains.
Né en france, Narbero vit à Miami depuis 11 ans où il rencontre un franc succès ainsi qu’en Caroline du Nord, Géorgie ou à New York où ses oeuvres ont été exposées dans des galleries.
Quand : ouverture du Vendredi 8 avril à 19h jusqu’au 6 mai 2011.
Où : Alliance française – 618 SW 8th Street – Miami, FL 33130
Tel: 305.859.8760
Infos ICI.

Ma soirée dans le même restaurant qu'Obama

Ce n’est pas la première fois que Marcus Samuelsson, le chef star d’origine éthiopienne cuisine pour le président. Pour le premier dîner officiel à la Maison Blanche, c’est Marcus qui était aux fourneaux (le fameux dîner où un couple s’était incrusté).
Depuis Marcus qui vit à Harlem et est considéré comme un demi-dieu dans le quartier a ouvert en décembre 2010 son dernier restaurant Red Rooster, baptisé d’après une institution harlémite.
Pas étonnant que Barack Obama ait choisi Red Rooster pour son “six-table, high-dollar” dîner ce soir (30 800 dollars par tête, au profit des démocrates). Le «Red Rooster», c’est «Yes we can» appliqué à Harlem.. Ici tout le monde se mélange : blacks, blancs, latinos, asiatiques…
Arrivée vendredi soir à 20h la bouche en coeur. On nous annonce 2 heures 30 d’attente pour une table sans sourciller. Pas question de renoncer. Il faut veiller au grain avant la venue présidentielle. Et puis, nous avions déjà tenté un soir d’obtenir une table, nous nous étions rabattus vers Lucienne, le  bistro français adjacent. (Lucienne semble bénéficier de l’ouverture du nouveau voisin recueillant les malheureux de Red Rooster)
Cette fois-ci, nous sommes résolus à goûter la cuisine, (avoir la peau du Coq!) Si côté déco, on pourrait se croire downtown (le restaurant ressemble à DBGB, de Daniel Boulud), la scène est toute harlémite avec des femmes à larges chapeaux.
Direction le lounge en bas. Des oeuvres de l’artiste d’Harlem Sanford Biggers aux murs et une ambiance de feu. Deux cocktails plus tard (le “Lenox” au bourbon vanille et le “Brownstowner”), nous obtenons une table en haut. Vue sur la cuisine ouverte où les assiettes préparées par le chef Andrea Bergquist (un ancien danseur d’Alvin Ailey) défilent.
Marcus butine à travers les tables, tandis que sa femme, Maya Haile, top model d’origine éthiopienne est assise avec des amis.
A la carte, une grande diversité, là aussi. Au menu, gravlax, moutarde violette et fenouil, une ode à l’éducation de Marcus en Suède et sa carrière stellaire à Aquavit midtown (LIRE ICI) .  “Yes we can” appliqué au menu : poulet frit, tacos, burger, « mac and greens » au four, une version végétarienne délicieuse du Mac n’Cheese au gouda, cheddar, comté. En dessert, l’incontournable  flan au lait. Tous les éléments du menu seront entre 4 et 25 dollars. On s’incrusterait bien au dîner ce soir nous.

La France sous les projecteurs

« Autoritaire, hyperactif, impétueux, paranoïaque »… Pour la National Public Radio (NPR) ces adjectifs ne caractériseraient plus le président français, désormais considéré comme le « libérateur de la Libye ». Projeté au devant de la scène internationale avec ses initiatives politiques et militaires, Sarkozy a bien obtenu le soutien populaire tant attendu, notamment dans son pays. Outre les considérations autour de l’éventuelle stratégie politique visant à redresser la côte de popularité présidentielle, impossible pour les médias américains de ne pas comparer ce «retournement de situation» à la réaction américaine, nettement plus frileuse. Marc Ginsberg, ancien ambassadeur américain au Maroc, affirme dans un article du Huffington Post, que les Américains devraient faire preuve de «reconnaissance» envers Sarkozy, qui a incité le gouvernement Obama d’abord réticent à s’engager militairement. Un engagement d’ailleurs «impopulaire» outre-Atlantique, rappelle The Associated Press. Le Washington Post ne peut pas non plus s’empêcher de comparer les deux présidents : mais si tous deux devront faire face à des enjeux électoraux en 2012, ils «ne pourraient cependant pas être plus différents».

« Bernard-Henri Lévy a t-il fait entrer l’OTAN en guerre ? » C’est ce que se demande le New Yorker, dans un article faisant écho à celui de Slate et qui revient sur l’éventuel rôle « décisif » de l’« intellectuel » dans l’intervention militaire française, et même américaine, en Libye…

Mais si les Français soutiennent en majorité l’intervention libyenne, l’impopularité de leur président se fait toujours bien sentir dans les urnes. Et avec ces élections cantonales à un an des élections présidentielles, il n’est pas seulement question d’enjeux locaux, et les journalistes américains l’ont bien compris. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Wall Street Journal ne prend pas de pincettes : «les électeurs assènent un coup au président», peut-on lire dans un article, et l’UMP «subit un échec», titre un autre. Avec 36% des suffrages, soit presque le double des voix emportées par le parti au pouvoir, le Parti Socialiste, «grand gagnant de ce second tour» (Huffington Post), a indéniablement «remporté les élections», écrit le New York Times.

Mais la montée de l’extrême-droite, plus seulement dans les sondages cette fois, ne leur échappe pas non plus. Le quotidien consacre un autre article au parti qui «fait froid dans le dos» avec un reportage dans son « bastion » du Pas-de-Calais, Hénin-Beaumont. Entre analyses des stratégies politiques et témoignages d’électeurs FN, le NY Times conclut finalement : «la vie est dure à Hénin-Beaumont [], voilà pourquoi ils votent pour le Front National».

Une fois n’est pas coutume, le New York Times consacre son «Saturday Profile » à un Français. Le quotidien dresse le portrait d’un « passionné de la presse écrite » comme on n’en fait plus : Claude Angeli, rédacteur en chef du Canard Enchaîné (photo). Figure incontournable de l’hebdomadaire satirique depuis maintenant 40 ans, ce réfractaire aux avancées technologiques en tout genre (comble de l’excentricité pour le NY Times!) y livre la recette du succès d’un des seuls journaux qui résiste à la crise de la presse française.

Cinéma enfin, avec la sortie de Potiche dans les salles new-yorkaises vendredi dernier. Si on en croit les articles parus, la dernière comédie de François Ozon semble être bien partie pour plaire aussi au public outre-Atlantique. L Magazine met à l’honneur le réalisateur, en publiant dans son dernier numéro une interview de lui. Mais c’est évidemment Catherine Deneuve qui fait l’unanimité, à grand renfort de références aux classiques du cinéma frenchie qui plaisent tant aux cinéphiles américains. Tandis que le Wall Street Journal la décrit tout simplement comme « la plus belle femme du cinéma français », Vanity Fair admire la « beauté froide » de l’actrice de Belle de Jour et des Parapluies de Cherbourg. Tous se livrent au jeu des comparaisons: le magazine, qui titre « La Revanche d’une Blonde » (Legally Blonde) cite Brigitte Bardot, tandis que le New York Observer évoque Jeanne Moreau. Les deux bonnes raisons d’aller voir Potiche pour le New York Times ? L’affiche très « glamour » évidemment, avec en tête Deneuve mais aussi Depardieu, deux «monuments» au «charisme» inégalable. À un mois et demi du Festival de Cannes, le 7e art à la française n’a pas fini de faire rêver les Américains.

Serge Normant décoiffe l'Amérique

Gisele Bundchen dans la dernière campagne H&M placardée dans le monde entier? C’est lui. Victoria Beckam en couverture du magazine Allure ce mois-ci? C’est aussi lui. Céline Dion sur la scène des Oscars cette année ? C’est encore lui.
Si toutes les célébrités lui confient leurs têtes, la plus fidèle est peut-être Julia Roberts. Ils se sont rencontrés il y a 18 ans lors d’une séance photos pour Vanity Fair sur le tournage de L’ Affaire Pélican. Les deux artistes ont grandi ensemble. Dans le cercle des proches de Serge figure aussi Sarah Jessica Parker, qui habite à un jet de pierre du salon dans le Meatpacking district. «Ces gens-là vous donnent une telle confiance en vous que ça vous porte», explique Serge, au crâne rasé et au visage poupon.
S’il l’on retraçait une généalogie de coiffeurs français à New York, le salon Bruno Dessange (le nom était le fruit d’un compromis entre Bruno Pittini et Jacques Dessange) sur Madison avenue serait certainement la racine de l’arbre. Serge Normant est issu de ce salon, qui fut un vivier de talents: Frédéric Fekkai, Yves Durif, Odile Gilbert.. «Nous étions des pionniers. Nous apportions quelque chose de nouveau», se rappelle Francis Mousseron, un maître de la couleur, qui officie aujourd’hui au salon Frédéric Fekkai sur la Cinquième Avenue.
Contrairement à Frédéric Fekkai, autre star française de la coiffure à New York, Serge s’est  d’abord lancé dans le travail de studio plutôt que dans le business. «Il voulait se faire en tant qu’artiste. Cela ne veut pas dire qu’il n’a pas une fibre commerciale», explique la makeup artist Laura Mercier. Une fibre qu’il exploite désormais, avec le lancement d’une ligne de huit produits, développée avec un laboratoire de recherche à Long Island. Les produits sont disponibles à Barneys, en ligne et dans les boutiques Space NK en Angleterre. Le lancement est prévu en France d’ici la fin de l’année.
Serge partage sa vie entre son loft de Chelsea et Paris où il revient environ tous les 3 mois. « Je n’ai jamais cultivé ce côté “coiffeur français”. C’est une réputation un peu galvaudée, on ne peut pas compter là-dessus. Mais il y a une chose qui est vraie : on a la chance d’être exposé à tellement de choses quand on est français. La culture française est sublime.”
Une équipe de choc

A son arrivée à New York en 1989, sur les traces de Bruno Pittini auprès du quel il avait appris le métier à Paris, Serge rencontre la make-up artist Laura Mercier. Elle s’en souvient: “J’avais une chaîne stéréo à donner. Bruno Pittini, avec qui je travaillais en studio, m’avait dit qu’un jeune coiffeur venait d’emménager dans un brownstone en face de chez moi sur la 22e rue. On a pris un café. On ne s’est plus quitté.” Ils ont ensuite été colocataires dans un appartement avant d’emménager ensemble dans une grande maison victorienne, quand leurs carrières respectives ont décollé.
Laura et Serge, c’est l’équipe de choc. Les contrats pleuvent. “En plus  de notre complicité, nous étions très complémentaires dans le travail et les gens le savaient.” Laura se souvient de leur collaboration sur le tournage du clip Butterfly de Mariah Carey. À l’aube, la diva un peu éméchée a voulu refaire une scène:
«Nous avions travaillé 27h d’affilée en Caroline du Nord, dans l’humidité et les moustiques. Toute l’équipe était dans un état d’épuisement total. Les décors étaient remballés, les gens au bord de la crise de nerfs. Serge était le seul à savoir la ramener à la raison: «Mariah,  nous ne sommes pas des bêtes». On en rit encore !»

Les deux amis ont collaboré aussi sur les livres de Serge Femme Fatale et Métamorphoses (Editions de la Martinière, 2004). De beaux livres qui leur ont permis de donner libre cours à leur imagination :  Julia Roberts a posé en Louise Brooks, Liz Hurley en Mata Hari, Britney Spears version Grace Kelly…
Serge rencontre John Frieda en 2002. Le pape britannique de la coiffure lui propose de reprendre son salon dans l’Upper East Side qu’il baptiserait Serge Normant at John Frieda. «A l’époque je n’avais pas particulièrement envie de revenir à un salon. Mais son élégance, sa vision de la femme m’ont beaucoup plu. Je me suis dit : “pourquoi pas” ! “Après tout, la clientèle, c’est ce qu’il y a de vrai, de concret. C’était un peu comme un retour aux sources ».
Serge détient 50% des parts du salon. Il met sa patte, transforme le salon en une version plus moderne. Cinq ans plus tard, il ouvre un deuxième salon dans le Meatpacking district.  Il ajoute également un troisième salon à Los Angeles. La collaboration entre les deux hommes s’étendait aussi à la ligne de produits de John Frieda, dans le giron de la société japonaise Kao. Il y a trois ans, Serge cesse la collaboration sur les produits : il a envie de créer sa propre ligne «avec les basiques qu’il utilise depuis longtemps».
Ses conseils à ceux désireux de tenter l’aventure : «Etre le meilleur possible sans avoir automatiquement envie d’être connu. Ca peut sembler facile pour moi de dire ça. Mais moi je rêvais avant tout de faire partie d’une équipe, d’un moment de la coiffure. La reconnaissance peut arriver de plein de façons différentes.»
A la cérémonie des Oscars, hiératique dans sa une robe vintage de Valentino, Julia Roberts portait un chignon sculptural réalisé par Serge. Un chignon porte-bonheur puisqu’elle a remporté cette année-là l’oscar de la meilleur actrice pour son rôle dans Erin Brokovitch.

Serge a aussi fait une apparition « cameo » dans un épisode de Sex and the City : le personnage de Carrie fait une séance photos avec Patrick Demarchelier. Le célèbre photographe de mode et Serge jouent leurs propres personnages. Un business man pas tout à fait comme les autres.

Retour gagnant

«Je rentre à Paris». Michel a l’air content de sa décision. «Après avoir passé dix belles années à New York, Je sens que c’est le moment». Il a acquis une grosse expérience dans le secteur qui le passionne depuis toujours, la finance, et vient de se marier à une charmante Française l’été dernier. Il a l’impression qu’il est temps de commencer un nouveau chapitre de sa vie. «Ce qui était rigolo entre 25 et 35 ans m’amuse beaucoup moins maintenant. J’ai envie d’être plus cool, de fonder une famille, tout en faisant le maximum pour être de plus en plus fort dans mon métier». Je me demande bien pourquoi il est venu me voir. Je l’écoute attentivement tourner autour du pot. «Ma femme Marianne me supporte dans ma démarche, mes amis et ma famille m’attendent impatiemment, mais aucun d’entre eux n’a idée de l’état de panique dans lequel je me trouve. Malgré mon CV plutôt imposant, personne ne veut de moi en France».
Michel a l’air d’avoir douze ans de nouveau. J’ai envie de lui dire qu’il raconte n’importe quoi, qu’une grosse pointure comme lui, formé à l’école Wall Street et qui a dû survivre à toute une panoplie de coups de poignards dans le dos, doit être recherché par bon nombre de compagnies, mais mon travail est d’abord de comprendre, surtout pas de donner des conseils, et encore moins de juger. Racontez-moi. «Même si je me fixe une deadline d’un an pour repasser de l’autre coté de l’océan Atlantique, j’ai déjà pu tester la température du marché en contactant les quelques relations de business qu’il me reste. Les nouvelles ne sont pas bonnes. La crise a fait disparaître beaucoup de jobs, et j’ai appris que ceux que l’on appelle « les ricains », comme moi, sont mal vus dans le milieu de la finance parisienne. Nous avons une image de petits prétentieux qui croient tout savoir mieux que les autres». Est-ce justifié ? «Pour ce qui est d’être bon, rapide, créatif et efficace, en effet, ils ne se trompent pas !». Michel a retrouvé l’humour et la prestance de l’homme adulte qu’il avait mis de côté. Pouvoir parler de ce qui le torture à quelqu’un de neutre et de candide lui a permis de se délester d’un poids qu’il n’arrivait plus à porter seul. Je le sens plus calme et plus serein. Mais où est le problème?
«J’ai besoin de vous pour gommer cette image négative qui peut m’empêcher de trouver un travail. Je suis prêt à faire les efforts nécessaires, même rentrer dans le rang, afin d’atteindre mon but au plus vite. Dès que j’aurai mis un pied dans la porte, je pourrai leur prouver de quoi je suis capable». Ce que j’entends m’abasourdit, j’ai dû crier victoire un peu trop vite. Avant de le mitrailler de questions, j’enfonce le clou. Pense-t-il que cela soit la meilleure stratégie possible ? «Sans aucun doute». En quoi a t’il besoin de moi qui ne connais absolument rien du monde du business et de la finance ? «Pour m’aider à ne plus être angoissé». De quoi ? Je lui demande de prendre le temps de réfléchir sur la véritable source de son stress. Je ne fais rien pour interrompre le silence qui s’installe entre nous. Nous sommes en plein coaching, il fait face à un miroir et se découvre à l’état brut. «Je ne regardais pas dans la bonne direction. Ce n’est pas la peur d’échouer dans ma recherche d’un job qui m’est pénible, mais plutôt celle de jouer à contre-emploi et de devoir faire profil bas. Je suis comme une pièce d’un puzzle qu’on cherche à faire rentrer au mauvais endroit, coûte que coûte. On insiste, encore et encore, jusqu’à l’écraser pour qu’elle trouve sa place dans ce massacre organisé. Au final, je ne tiens plus debout, le puzzle ne ressemble à rien, c’est un échec sur toute la ligne
Michel fait l’erreur que l’on fait presque tous lorsque nous nous sentons déstabilisés. Il cherche à ne pas se faire remarquer, il se mélange à la masse et en perd toute sa saveur. Il a oublié qu’il a autant de chances, sinon plus, d’être découvert par une société que de la découvrir par lui-même. Au lieu d’être sombre, brillez Michel, brillez, et ne vous en excusez pas. «C’est vrai. Je n’avais jamais regardé la situation sous cet angle-là. J’ai une vraie valeur, mais mon créneau est si spécifique que je ne peux intéresser que des gens qui sont à la pointe de mon industrie. Au lieu de vouloir plaire à tout le marché pour ensuite faire le tri de ce qui me plait, je me sens plus à l’aise de faire l’inverse». Le voilà sur le bon chemin, le sien. «Je vais même forcer le trait en donnant à l’élite parisienne qui fait du « racisme anti-ricain » une caricature de ce qu’ils attendent. Il y a en effet plein de choses que je sais faire mieux que les autres, autant leur prouver qu’ils ont raison. Ceux avec qui je suis censé travailler pourront ainsi me repérer au plus vite, les autres, je ne les regarderai plus que dans mon rétroviseur». Il y a une part de risques que je dois lui signaler pour vérifier s’il est bien en phase avec ses désirs. Il en est conscient, mais quelles sont ses options ? Faire semblant ou être fidèle à lui-même. Il a choisi.
«Par contre, pour ne pas passer pour un guignol, je dois briller à l’extérieur sans sonner creux à l’intérieur. J’ai toujours eu en tête ce projet de créer un « hedge fund » différent des autres, grâce à une approche innovatrice que je n’ai jamais eu la chance de développer dans ma compagnie actuelle. C’est le moment où jamais de m’y mettre». Travailler dessus l’a mis sur orbite. Cela l’a libéré et l’a réconforté sur son potentiel, sur son parcours professionnel assez remarquable, et sur ses valeurs de vie dont il est fier. Je l’ai suivi quelques mois, à sa demande, pour mettre en pratique tout ce qu’il a appris sur lui. Avant d’essayer de changer qui l’on est et ce qui nous différencie des autres, défauts compris, essayons d’abord de faire avec. C’est généralement la voie à suivre, celle qui paye, celle qui gagne. Jeu, set et match.
Pour en savoir plus sur ce qu’est le coaching avec Nicolas Serres-Cousiné, visitez www.monlifecoach.com