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Matisse, illustrateur de poésies

Facette moins connue de l’oeuvre du chef de file du fauvisme, ses illustrations de livres. En particulier de poésie. Henri Matisse a mis en images les vers de Ronsard et de Stéphane Mallarmé. Et ce, loin de sa folie des couleurs, dans une sobriété extrême au trait de crayon minimaliste. C’est ce que fait découvrir l’exposition du musée de Forest Lawn, intitulée « Henri Matisse, a celebration of French poets and poetry ».
«Dessiner consiste à rendre la précision d’une pensée», disait le natif du Cateau-Cambrésis, dans le nord de la France. Surtout, opéré en 1941 suite à un cancer, il est quasi alité, ou se déplace en fauteuil roulant. La logistique que requiert la peinture à l’huile devient donc pesante. L’éditeur d’art Albert Skira lui passe alors cette commande et, en 1948, est publié le Florilège des amours, de Ronsard, illustré par 126 lithographies à la sanguine.
Matisse fait lui-même une sélection de poèmes de cette œuvre lyrique du XVIème siècle, qui lui permettent de représenter ses objets de prédilection : des portraits, des nus, des fleurs et des scènes de mythologie.  On y croise ainsi Dionysos, Cupidon ou encore des nymphes innocentes. Ronsard y est même dépeint en Cupidon (ou Eros en Grec, dieu de l’amour), barbu et couronné de lauriers sur la tête, car c’est bien en amoureux romantique qu’il apparaît dans ce recueil de sonnets. Ainsi va l’Epitaphe de Marie (sa maîtresse qui vient de mourir) : « Maintenant tu es vive, et je suis mort d’ennuy. / Ha, siècle malheureux ! malheureux est celuy / qui s’abuse d’Amour, et qui se fie au Monde. »
Mais Matisse s’est mis bien plus tôt au dessin et à l’illustration. C’est en 1930 que ce même M. Skira lui demande de dessiner sur les Poésies de Stéphane Mallarmé (symboliste du 19ème siècle). Il s’agit cette fois de gravures au trait fin noir. Matisse rentre alors d’un long séjour à Tahiti, influence qui transparaît dans certains de ses dessins, notamment dans la vue d’une chambre d’hôtel à Papeete.
Evidemment, ce ne sont pas les peintures impressionnantes qui ont provoqué la célébrité de Matisse, mais pour les inconsolables de l’huile, ne pas manquer, dans la pièce arrière du musée, un petit chef d’oeuvre français bien caché : « La Vierge aux anges », de William Bouguereau.
Du 28 janvier au 8 mai, gratuit. 1712 South Glendale Ave, Glendale.

Jean-Louis Etienne, infatigable explorateur

Le Tarnais Jean-Louis Etienne a participé à de nombreuses expéditions en Himalaya, au Groenland, en Patagonie, ainsi qu’à la course du monde à la voile sur Pen Duick VI avec Eric Tabarly.
Il a commencé ses premières conférences après cette course du monde avec Eric Tabarly, et s’attache à trouver les mots simples pour expliquer les phénomènes complexes, tout en “transmettant aux autres l’envie de faire quelque chose de mieux de leur vie”. Jean-Louis Etienne sera présent au Lycée français, ce vendredi 4 février à 19h30.
En 1986, il est le premier homme à atteindre le pôle Nord en solitaire, tirant de lui-même son traineau pendant 63 jours.
Entre 1989 et mars 1990, il est co-leader avec l’Américain Will Steger de l’expédition internationale Transantarctica et réussit en traîneaux à chiens la plus longue traversée de l’Antarctique jamais réalisée : 6300 km.
Infatigable défenseur de la planète, Jean-Louis Etienne mène entre 1990 et 1996 plusieurs expéditions à vocation pédagogique pour faire connaître les régions polaires et comprendre le rôle qu’elles jouent sur la vie et le climat. À bord du voilier polaire Antarctica, il part en 1991-1992 pour la Patagonie, la Géorgie du Sud et la péninsule Antarctique. En 1993-1994, c’est l’expédition au volcan Érébus, en 1995-1996, l’hivernage au Spitzberg.
Au printemps 2002, il s’engage dans la Mission Banquise, une dérive de trois mois sur la banquise du pôle Nord, à bord du Polar Observer pour un programme de recherche et d’informations sur le réchauffement climatique.
De décembre 2004 à avril 2005, il dirige une équipe de chercheurs du Muséum, de l’IRD, du CNRS pour effectuer un inventaire de la biodiversité et un état de l’environnement marin sur l’atoll français de Clipperton dans le Pacifique..
De janvier 2007 à janvier 2008, il fait construire un dirigeable pour traverser l’Arctique et mesurer l’épaisseur de la banquise. Après la destruction du dirigeable dans une tempête, l’expédition n’est pas repartie.
De septembre 2007 à octobre 2008 il est Directeur général de l’Institut Océanographique – Fondation Albert 1er, Prince de Monaco. Il a reçu de multiples récompenses (Légion d’Honneur, Ordre National du Mérite, ou médaille d’or de la Société de Géographie), il est l’auteur de plus d’une dizaine d’ouvrages et a participé à de nombreux films et conférences.
Conférence Jean-Louis Etienne
Quand : Vendredi 5 février, à 19h30
Où : Théâtre Raymond Kabbaz, sur le campus du Lycée français – 10361 W. Pico Blvd, Los Angeles CA 90064
Pour participer, RSVP @ [email protected]

Le Miami Children's Museum fête le Nouvel An chinois

Cette année, la nouvelle année du calendrier chinois tombe le 3 Février ! Pour fêter cette année du Lapin qui commence, rendez-vous en famille ce jeudi à 15h30 au Children’s Museum. Au programme, une heure d’ateliers créatifs pour enfants, suivis d’une parade conduite par le dragon traditionnel !
Miami Children’s Museum
980 MacArthur Causeway
Miami, Florida 33132

Vizcaya en musique

Dimanche, les élèves du Coral Gables Congregational Church Community Arts Program (CGCC CAP) donneront un concert sur la terrace de la Villa Vizcaya
L’ensemble présentera un éclectique mélange de musique classique européenne et de jazz américain, en harmonie avec cet endroit paradisiaque, en plein coeur de Miami mais directement influencé par les traditions européennes.
? Vizcaya Museum and Gardens – East Terrace, 3251 South Miami Avenue, Miami, Florida 33129
Quand ? Dimanche 6 Février de 15h à 16h
Combien ? Gratuit avec le billet d’entrée au musée.

Ateliers artistiques au MOCA

Samedi 5 Février de 14h à 16h
Creative Arts for Kids – “Japanime like Aya Takano”
$12 pour les membres, $18 pour les non-membres
Lundi 7 Février de 16h à 18h
“Fashion Design For Teens”
Gratuit
Nombre de places limité, RSVP nécessaire au 305 893 6211 ou à [email protected]
Joan Lehman Building
770 NE 125th Street,
North Miami, Florida 33161

Portes ouvertes à la NYFACS

Open House:

Samedi, 12 Février 10h – midi

Samedi 12 Mars 10h – midi

Samedi 26 Mars 10h – midi

New York French American Charter School
311 West 120th Street,
New York, NY, 10027

www.nyfacschool.net

Pourquoi les mères américaines le sont aussi…

Une Américaine, vivant dans un quartier avec une large communauté francophone, m’a dit un jour: « Les Français, on les reconnaît vite. À la piscine, ils arrivent les premiers, le matin, pour prendre les chaises longues, ils les regroupent dans un coin pour discuter entre eux toute la journée et ils sont les derniers à partir. Ce sont également les derniers à s’inscrire sur la liste des volontaires pour l’entretien des lieux… quand ils s’inscrivent ». Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire. Elle avait découvert notre “savoir-vivre” bien gaulois. Elle ne pouvait pas comprendre l’absence de réflexe à agir collectivement pour le bien-être de tous.
Mon précédent article sur “les mères françaises” a déclenché des commentaires parfois virulents. Preuve que nous sommes tous à la recherche du meilleur modèle pour élever nos enfants. Preuve surtout, qu’il n’y a pas de modèle. Mais nous, parents français immergés dans la culture américaine, avons une chance: nous pouvons profiter du meilleur des deux mondes. Comme l’a dit justement un commentateur de mon premier article: « il est beaucoup plus facile d’élever un enfant “à la française” aux États-Unis qu’en France (…) car, aux USA, il y a un environnement positif pour les enfants ». C’est avec cette phrase en tête que j’ai écrit ce nouvel article en tentant de souligner ce que j’aime tant dans l’éducation américaine ou, pour continuer sur le mode provocateur, “pourquoi les mères américaines sont supérieures” (c’est fou l’impact que peut avoir un titre de journal!). À partir de petits faits quotidiens, d’anecdotes véridiques, voici l’éducation “à l’américaine” telle que je la vis avec ma famille depuis 7 ans.
Welcome!
Avant notre départ de France, mon fils aîné était scolarisé en maternelle. À New York, il est entré en Pre-K (équivalent 2e année de maternelle) à l’école publique de notre quartier. Je suis passée d’un monde où les parents doivent lâcher leurs enfants à la porte des classes dès le 2e jour de la rentrée, à celui où les parents sont vivement invités à accompagner leurs enfants dans leur classroom et à penser, à la fin du premier trimestre, à écourter les “au revoir”. Je ne peux pas dire ce qui est le mieux pour les enfants – dans les deux cas mon fils pleurait au moment de la séparation – mais pour la mère, ce sentiment d’être bienvenue a fait – et fait encore – toute la différence. Il m’a aidé à intégrer mon nouvel environnement, à percevoir ce que mes enfants vivaient une grande partie de la journée. Ces quelques minutes passées dans les classes sont une excellente occasion de connaître les professeurs – un formidable “traquenard” car il est, du coup, plus difficile de leur refuser mon aide – et de rencontrer les autres mères…
WonderMoms
L’une de mes voisines, Jennifer, mère de 4 enfants, travaille à mi-temps chez General Electric, 3 jours par semaine. Ses 2 jours libres sont consacrés à l’école: réunions de PTO (Parent Teacher Organization), lecture dans les classes, animation d’ateliers. Elle prend des jours de congé pour la staff appreciation week (semaine durant laquelle les parents manifestent leur reconnaissance envers le personnel scolaire) et pour la célébration de fêtes en classe (Halloween, Thanksgiving, Hanoucca, Noël, Saint-Valentin… la liste est longue.). Son dévouement rend l’école bien plus vivante et il semble naturel. Même après plusieurs années de bénévolat au sein des établissements scolaires de mes enfants, je dois toujours me forcer un peu. Au fond, j’avais été habituée en France à ce que l’école fonctionne sans moi et c’était plutôt confortable.
Des Jennifer, j’en rencontre tous les jours. Ce sont ces mêmes WonderMoms que je retrouve, le week-end, en train de ramasser les ordures abandonnées dans les parcs et sur les plages, ou de repeindre les lampadaires tagués de leur quartier revêtues d’un tee-shirt “We love our street”. Elles sont bénévoles, soucieuses de leur environnement et initient leurs enfants au sens communautaire.
Community service
« À l’âge de 13 ans, j’ai planté une dizaine d’arbustes dans le square de ma ville. 40 ans plus tard, ils sont toujours là, ils sont devenus de grands arbres et forment un coin ombragé bien agréable dans la chaleur de l’été! ». Mon amie Regina, mère de 3 enfants, aime évoquer ses années de community services, ces “travaux d’intérêt général” qu’il vaut mieux traduire par heures de bénévolat. A partir de middle school (équivalent collège), tous les adolescents américains doivent donner de leur temps au service des autres: au sein de leur école, de leur association sportive, de leur lieu de culte… qu’importe, pourvu que leur action bénéficie à la communauté. Ça fait partie du programme pédagogique, c’est obligatoire pour entrer en high school (lycée) et pour poursuivre des études universitaires. Toutes les mères ont des souvenirs à partager avec leurs enfants et peuvent ainsi parler de participations concrètes au bien-être collectif. Elles ne racontent pas toujours tout (ma voisine Laureen m’a confié avoir gardé un profond dégoût de l’odeur d’éther depuis l’époque où sa mère la traînait dans les hôpitaux pour faire la lecture aux malades) mais je les ai toutes entendues reconnaître la nécessité de cette expérience dans leur éducation.
Je ne sais pas quoi répondre lorsque mes enfants me demandent ce que j’ai fait pour mon quartier. Ils me questionnent beaucoup sur le fonctionnement de ces community services qu’ils s’apprêtent à effectuer. Les jeunes Américains, eux, ne sont pas déroutés: ils ont vu faire leurs mères dès le berceau.
Le réflexe de solidarité
C’est dans un contexte particulièrement tragique que j’ai pu pleinement apprécier la solidarité à l’américaine. Nous vivions alors à Chicago. Une amie, mère française de deux enfants scolarisés dans l’école bilingue de notre quartier, est décédée des suites d’un cancer. La communauté francophone la connaissait bien et, unie, est venue soutenir la famille endeuillée. Chez les Américains, l’élan de solidarité fut instantané: en apprenant la nouvelle, les mères ont aussitôt offert de cuisiner à tour de rôle pour soulager le mari de la défunte. Ce dernier m’a avoué avoir reçu des plats de familles qu’il ne connaissait pas. Et cela a duré des mois.
J’ai – hélas – à nouveau vécu cette situation deux années plus tard dans notre quartier de Nouvelle-Angleterre. J’ai retrouvé cet élan d’entraide spontané autour de la famille plongée dans la peine. Je pense souvent à ce que je ferais si pareil cas se produisait en France. Offrirais-je spontanément mon aide à une famille que je ne connais pas? Mes enfants n’ont pas à se poser la question, ils ont définitivement acquis le réflexe de solidarité.
Est-ce caricatural? Sans aucun doute. L’éducation “à l’américaine” revêt encore bien d’autres aspects, d’autres valeurs, tout comme l’éducation “à la chinoise” ne se réduit pas à la formation de virtuoses et l’éducation “à la française” à l’apprentissage d’une attitude “polite and well-behaved”. Mais c’est l’Amérique que je vis et qui me nourrit. Un grand merci à toutes les mères américaines qui ont accepté de débattre sur nos différences au quotidien – avec souvent un sens aigu de l’autocritique – et qui continuent d’inviter mes enfants… avec le sourire!

La Soirée des Grands Crus en images

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(Photo ci contre: Penn Badgley de Gossip Girl -au centre- avec ses amis).
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La grâce nostalgique de Nicole Renaud

Au printemps dernier, à la Maison Française de NYU où je vais souvent écouter des écrivains de passage et où se produisait exceptionnellement une chanteuse française vivant à New York, j’ai passé un moment de grâce nostalgique. Le spectacle de Nicole Renaud, Couleurs, allie la poésie de Prévert aux mélodies des vieilles chansons françaises et aux accents d’une voix que The New Yorker et The New York Times ont tous deux qualifiée d’”éthérée” et qui m’a rappelé Barbara. Elle le présente cette semaine au Theater Lab près de Union Square.
Troisième de quatre enfants, fille d’un ingénieur et d’une professeur de lettres qui ont senti le besoin de s’expatrier à la fin des années 60, Nicole, née en 1967, garde de son enfance algérienne au bord de la mer dans la ville d’Annaba un souvenir solaire. En 1975 sa famille rentre en France et s’installe à Jouy en Josas, une banlieue verte, puis déménage en 78 à Évreux, en Normandie. De ses années d’adolescence dans une province à l’esprit étriqué date son désir de partir. À Los Angeles où ses parents l’envoient dans un échange l’été de ses seize ans, elle découvre une légèreté, une liberté contrastant avec la lourdeur et le pessimisme français qui coupent les ailes du désir. En France on pense à l’avenir. En Californie on étudie ce qui fait plaisir. Bonne élève, elle passe son bac C en 1984 et, malgré son goût pour le théâtre, cède à la pression parentale: elle s’inscrit dans une fac de gestion, Dauphine, où des études à mi-temps lui permettent de suivre aussi des cours de théâtre.
Pendant plusieurs années elle s’assied sur les bancs du Petit Conservatoire de la chanson de Mireille, qui a formé la voix de chanteurs comme Françoise Hardy et Alain Souchon. Très timide, Nicole écoute les gens chanter. Quand elle commence elle-même à chanter des reprises– Jane Birkin, Brigitte Bardot–Mireille décrète qu’elle a peu de voix mais du caractère. Nicole Renaud prend des cours de chant d’opéra au Centre du Marais et persévère.
En 1989 elle débarque à New York grâce à une bourse d’échange entre Dauphine et Baruch College. Elle partage un studio sur la septième rue et l’avenue A dans East Village, dont elle appris en arrivant que c’était le quartier où il fallait vivre. À l’époque East Village est peuplé de drogués, mais aussi de musiciens. Il y a une vraie vie de quartier. Nicole y partage de nombreux appartements avant de trouver en 1995 l’appartement rent-controlled où elle habite encore aujourd’hui.
Après un retour à Paris et un stage de fin d’études dans une boîte de production de disques, elle repart à New York à l’été 91, sans plan précis, sachant seulement que la gestion n’est pas pour elle. Elle y reste. Elle étudie le chant avec une cantatrice québeccoise qui croit en elle, suit des cours de yoga Jivamukti quatre fois par semaine et, pour survivre, travaille comme serveuse trois soirs par semaine dans un restaurant suisse de la septième rue. C’est une vraie vie d’East Village, dans un New York défoncé où l’on peut s’en sortir avec peu de moyens. Un accordéoniste qui joue avec un groupe le dimanche au Roettele AG découvre que Nicole chante et lui propose de les accompagner. Elle apprend le vieux répertoire: Jane Birkin, Edith Piaf, Charles Trénet, Barbara… Un Français qui dîne un soir au restaurant l’entend chanter et l’embauche bientôt comme serveuse et chanteuse dans le restaurant qu’il vient d’ouvrir sur Saint-Mark Place, Jules. Chez Jules, elle rencontre un excellent accordéoniste russe avec qui elle s’associe. À force d’entendre des accordéonistes, hommes et femmes, elle se dit qu’il serait bien d’être indépendante. Un ami financier qui loge souvent chez elle à New York veut la remercier en lui offrant un piano. Nicole répond: un accordéon.
En 1998 elle part au Japon avec deux amis qui ont obtenu un travail pour un trio et qui lui demandent de se joindre à eux alors qu’elle ne sait pas encore jouer de l’accordéon! Elle apprend vite. Au retour du Japon, elle décide d’arrêter de travailler comme serveuse. Depuis cette époque, elle fait de la musique à temps plein. Elle chante pour des mariages avec des groupes de jazz, pour des soirées, dans des cafés, des restaurants: Luncheonette, Ciel Rouge, le Bar Russe, le café “Pick me up.”
En 2000, elle commence à sentir la nostalgie de l’Europe. Elle part en Italie et joue au Carnaval de Venise et à Milan avant de se faire embaucher au Capri Palace où elle joue maintenant chaque été. Elle commence aussi à travailler pour une émission expérimentale sur Arte, Die Nacht/La nuit, et en 2006, joue pour “Ça me dit l’après-midi,” une émission de France-Culture en direct d’un café parisien. Frédéric Mitterrand lui offre un emploi à plein temps dans son émission mais elle refuse: elle veut rester libre de créer ce qu’elle désire.
Car entre temps, elle a commencé à écrire ses propres chansons. En 2003, inspirée par une histoire d’amour, elle compose la musique de quatre chansons à partir de poèmes du baron Fersen qui habitait à Capri une magnifique villa, et enregistre son premier CD. En 2004 elle donne un concert à Joe’s Pub pour le lancement de l’album. En 2008 elle écrit les poèmes sur les couleurs, et compose la musique avec l’aide du pianiste allemand Uli Geissendoerfer. Plusieurs de ses chansons, dont Le Gris, sont retenues par le cinéaste Bill Plympton pour ses dessins animés long métrage. Elle développe l’idée d’un spectacle multimédia qu’elle joue au Liban, en Algérie, en Suède, à Paris. Elle le travaille en 2010 avec Jacques Perdigues, directeur artistique parisien qui lui suggère de projeter sur sa robe les couleurs des poèmes et les mots du texte. Son rêve est celui d’un spectacle à la fois beau, conceptuel et vivant.
“Les gens ont un rêve, ils le poursuivent quoi qu’il arrive, et il se trouve toujours un fou pour les aider à le réaliser: pour moi, c’est New York,” dit Nicole Renaud, qui se demande quand même s’il s’agit toujours du New York d’aujourd’hui. Mais celle que Il Mattino a nommée “une soprano à la voix d’ange” poursuit son rêve avec confiance, grâce et bonne humeur, au rythme de rencontres de hasard qui rendent possible ce qui semblait impossible. Au moment où elle rêvait d’un accordéon transparent avec des lumières dedans, trop cher à faire fabriquer, elle a rencontré un artiste qui le lui a fait faire en lui demandant simplement, en échange, de jouer dans une installation qu’il réalisait. C’est avec cet instrument unique, le lincordian, qu’elle joue son spectacle Couleurs/A love story through colors.
Elle prévoit déjà une future rencontre avec Elsa Chimanti, une Napolitaine écrivant en français qui vivait à Tanger au début du siècle dernier, et qui inspirera à Nicole son prochain projet.
Theater Lab. 137 14th Street.
Du 3 au 5 février. $15. Réservations ici.

Le "Elle" américain devient… américain

Arnaud Lagardère est décidément un excellent vendeur: le prix auquel il cède les titres internationaux de son groupe de presse dépasse les estimations de la plupart des analystes. Une performance qu’il avait déjà réalisée avec d’autres cessions de l’empire qui ne ressemble plus guère à celui que créa son père Jean-Luc. Pour 651 millions d’euros (886 millions de dollars), l’éditeur américain Hearst (Cosmopolitan, Marie-Claire aus US, Bazaar, Esquire, etc) prend le contrôle de tous les magazines publiés à l’étranger par Lagardère. L’édition américaine de Elle (mais aussi les autres éditions internationales du magazine féminin) quitte donc le pavillon français.
Au total, Hearst (troisième éditeur de magazine aux Etats-Unis, derrière Time Inc et Condé Nast) récolte 102 titres publiés dans 15 pays par Lagardère qui ne garde que les magazines français (Elle, Paris Match, etc). Plus généralement, le groupe français souhaite se désengager de la presse et se concentrer sur le numérique ou encore les activités de gestion de droits sportifs.
Au Etats-Unis, outre Elle (et Elle Decor), Woman’s day (près de 4 millions d’exemplaires aux Etats-Unis), le magazine de cinéma Premiere ou encore Car and Driver et Cycle World rejoignent Hearst. La vente n’est pas une surprise. Elle était annoncée, et préparée par Lagardère. Aux Etats-Unis notamment, le groupe s’était lancé dans une cure d’amigrissement destinée à rendre la mariée plus belle: fermeture de titres, coupe claire dans les effectifs, déménagement du siège new-yorkais… Ce travail effectué, le français Alain Lemarchand nommé en 2008 à la tête de la filiale américaine avait rejoint le siège parisien en septembre dernier, laissant la place à un vétéran des magazines américain, Steve Parr.
Si aucune annonce n’a encore été faite par Hearst, on s’attend, dans les bureaux d’Hachette US à des plans d’économie. Mais, souligne un employé qui souhaite rester anonyme en cette période sensible, “Hearst semble vraiment convaincu de l’avenir des magazines écrits, ce qui est rassurant”. Le patron de Hearst, Frank Bennack Jr ne dit pas autre chose dans l’interview qu’il a accordée au Wall Street Journal: “nous sommes dans ce business pour aussi loin que l’oeil puisse voir”.
En raison de l’approbation nécessaire d’organes de régulation dans certains pays, la vente ne sera pas effective avant le deuxième moitié de 2011.

City Bakery Hot Chocolate Festival, édition 2011

Cette année encore, le Hot Chocolate Festival de City Bakery, qui ravit les amateurs de saveurs cacaotées depuis 1990, est fidèle au rendez-vous !

Et en 2011, l’institution de la 18e, soupconnée de concocter la meilleure boisson cacaotée de Manhattan, innove avec de nouvelles créations…

Caramel, gingembre, banane, tropical, cannelle ou même bière et whisky, vous aurez droit à une saveur différente chaque jour (ou presque) !

3 West 18th Street
New York, NY 10011
(212) 366-1414

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Marions-nous, l'apocalypse est proche

Le New York Times découvre l’existence (déjà traitée abondamment par la presse internationale depuis décembre) de ce petit village en plein cœur des Corbières : Bugarach, dont l’illustration choisie par le journaliste rappelle ironiquement les premières scènes du film Borat (voir photo). On en vient très vite à se demander qu’est-ce qui « dans l’une des régions les plus pauvres et les moins peuplées de France » attire l’intérêt de ce géant de la presse américaine… Ni plus, ni moins qu’une histoire de sanctuaire sacré qui protégerait de l’apocalypse annoncée pour le 21 décembre 2012. Jonglant entre ironie et gravité, l’article fait une description précise du village languedocien en mettant l’accent sur les activités paranormales et les légendes urbaines qui circulent dans la région.
Ce « Roswell » français prend de l’épaisseur avec l’évocation par le Times des phénomènes étranges dont témoignent les habitants du village: «il leur arrive de voir des défilés de personnes, les bras croisés en forme de X, l’ascension du pic avec des figurines de la Vierge Marie dans leurs mains.» A force de vouloir trouver traces d’ésotérisme –ce lieu aurait inspiré Steven Spielberg et Dan Brown –  les journalistes du New York Times semblent quelque peu ignorer les origines de Bugarach, une des étapes du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle, (un des plus pratiqué en Europe) et plus anciennement une terre d’histoire chère à la région, puisque c’est le haut lieu du Catharisme.

La décision prise par le conseil constitutionnel en ce qui concerne le mariage homosexuel remue la presse américaine. Le New York Times énonce les faits sans rentrer dans la polémique « Le Conseil constitutionnel a confirmé la législation, vendredi, qui concerne l’interdiction du mariage des couples de même sexe. »
A l’inverse le journaliste de Bloomberg n’hésite pas à s’insérer dans le cœur du débat en distinguant  dès le départ, la situation de la France par rapport aux autres pays Européens. « La décision met la France à contre-courant d’un groupe de pays européens – Belgique, Espagne, Portugal, Suède, Islande et Norvège – qui ont introduit le mariage gay depuis que les Pays-Bas ont effectué la première étape en 2001. »
Mieux encore, en période de préparation électorale, Bloomberg prend clairement parti pour la gauche française et reprend à plusieurs reprises les déclarations de Jean-Marc Ayrault, chef des députés socialistes au Parlement: « Le parti du président Nicolas Sarkozy, est opposé au mariage gay (…)La société évolue plus vite que l’UMP.”
Les exploits des handballeurs font ricaner USA today: « la France a FINALEMENT de quoi se réjouir après que leur équipe de handball soit devenue la première équipe nationale à remporter quatre titres consécutifs ».
C’est de notoriété publique, la dernière coupe du monde de football fut un « fiasco » et le journaliste n’hésite pas à rappeler les conséquences des actes inconsidérés des joueurs de l’équipe de France. Une tonalité qui ne désamplifie pas tout au long de l’article et qui prive les véritables gagnants du sports français actuels d’un article de fond sur leur réussite, ces” joueurs de handball qui ont remporté le championnat du monde, dimanche, avec une victoire 37-35 sur le Danemark .”

Personne ne dira le contraire, en France, comme aux Etats-Unis il est grand temps de tourner la page du mondial 2010…