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La philosophie des salles obscures

Si les penseurs ne nient pas l’intérêt philosophique du cinéma, ils considèrent encore souvent les films comme de simples illustrations d’idées déjà préexistantes. Des philosophes français du XXe siècle, comme Gilles Deleuze, Jacques Rancière ou Alain Badiou, ont cependant utilisé le cinema pour inventer et mettre en pratique de nouvelles idées.

Les universitaires Elie During et Patrice Maniglier examineront les idées de ces philosophes révolutionnaire et exploreront les enjeux qu’elles soulèvent : comment le cinéma nous fait reconsidérer l’essence même du temps du passe ? Comment cet art appréhende la relation entre le passé et le présent ? La conférence tentera notamment de répondre à ces questions.

Où ? East Gallery, Buell Hall – Maison Française de Columbia, 515 West 116th Street, New York, NY 10027 ; Tél : 212-854-4482
Quand ? Mercredi 2 Février de 18 à 20h
Combien ? Gratuit

Sylvie Weil raconte «l’esprit Weil»

Sylvie Weil n’est pas seulement la fille de l’illustre mathématicien André Weil (1906-1996) et la nièce de la philosophe Simone Weil (1909-1943). Elle est écrivain. Elle a publié des nouvelles, des romans (le Jardin de Dima, les Vendanges de Rachi), des ouvrages pour la jeunesse, et enseigné la littérature française dans des universités américaines. Née aux Etats-Unis, elle a grandi à Paris, et reçu son premier prix, au concours général, à 17 ans, des mains du général de Gaulle.
Sylvie Weil présentera, le mercredi 10 février à l’Alliance française, son dernier ouvrage At Home with André and Simone Weil, portrait croisé de deux personnalités exceptionnelles qui ont joué un rôle déterminant dans l’histoire des idées au XXème siècle.
Sylvie Weil parle de son dernier ouvrage « At Home with André and Simone Weil »
Quand : Mercredi 10 février, à 19h
Où : French Institute / Le Skyroom, 22 East 60th Street, New York, NY 10022
Tarif : $10 pour les membres de la FIAF (French Institute Alliance Française) / $15 pour les non membres.
Réservez vos tickets ici, par téléphone (1 800 982 2787) ou sur le site de la Fiaf.
Conférence en anglais.
At Home With André and Simone Weil (Northwestern University Press, octobre 2010), 192 pages, 18,36 €

Trois soirées à la Maison Française de NYU

Mardi 1er Février à 19h

« Long cours & pieds de mouche »- Eugène Nicole

Professeur de français à NYU et spécialiste de poésie contemporaine et de Proust, Eugène Nicole est l’auteur de L’Oeuvre des mers, qui comprend cinq ouvrages. La première partie a été publiée en 1988, et les deux dernières, Un adieu au long cours et A coups de pied-de-mouche, dont l’écrivain lira des extraits mardi, sont parues en 2011

Mercredi 2 Février à 19h

« Being French: The Four Pillars of a Nationality » – Patrick Weil

Dans le cadre du colloque de l’Institute of French Studies, l’historien et chercheur au CNRS Patrick Weil reviendra sur le débat controversé de l’identité nationale française. Il s’appuiera notamment sur son essai sorti en janvier 2011, Etre français: les quatre piliers de la nationalité (photo).

Jeudi 3 Février à 19h

« An Errant Eye: Poetry and Topography in Early Modern France » – Tom Conley

Professeur à Harvard, Tom Conley est auteur de Cartographic Cinema; The Self-Made Map et plus récemment de An Errant Eye. C’est cet ouvrage, consacré au développement de la topographie sous l’Ancien Régime (notamment à travers la littérature, la poésie et la cartographie), qui fera l’objet de sa conférence.

La Maison Française – New York University

16 Washington Mews, New York, NY 10003

212 – 998 – 8750

"Le parallèle entre la vieille Europe et la jeune Amérique est un enseignement quotidien"

Vous voilà honorée par le Lycée Français de New York. Pourquoi vous ont-ils choisie?
Stephan Haimo [président du board du Lycée] fait partie de l’association de développement de Sciences Po, que je préside aux Etats-Unis. Il m’a fait l’amitié de me demander de parler quelques minutes lors du dîner. Christine Lagarde m’avait précédée. Je n’avais aucune raison de ne pas accepter même si je connais mal le Lycée Français de New York car j’ai fait toutes mes études en France. Je pense qu’il voudrait entendre le point de vue d’une Française, journaliste, sur la vie américaine, la façon dont je vois la société américaine en y vivant. Je ne connaissais l’Amérique qu’en y venant de temps en temps.
En quoi votre regard a-t-il changé depuis que vous y vivez?

Ce qu’on voit outre-Altlantique du fonctionnement de la vie publique, politique et de la presse américaine n’est pas toujours exact. Je pense notamment aux pouvoirs relatifs entre le Président et le Congrès. C’est quelque chose que théoriquement, on sait difficile. A l’usage, nous voyons que c’est plus que cela : un équilibre permanent à la fois intéressant pour la démocratie et en même temps difficile pour gouverner.
Vous êtes toujours accro à l’actualité ?

Je suis journaliste dans l’âme et on ne se refait pas. Je lis les journaux français et américains tous les jours. Je suis l’actualité au plus près et j’en traite dans mon blog: la visite d’Hu Jintao à Washington, le discours sur l’Etat de l’Union… J’avais envie de créer ce blog pour des Francais intéressés par ce qui se passe aux Etats-Unis. Je l’avais commencé pendant la campagne présidentielle que j’ai suivie avec passion. Je trouve que le parallèle entre la vieille Europe et la jeune Amérique est un enseignement quotidien.
Vous contribuez à d’autres médias ?

J’ai suivi la campagne  présidentielle pour Canal Plus et Le Journal du Dimanche où je donnais les impressions d’une expatriée. Plus maintenant. Il m’est difficile d’avoir des contributions très régulières car je voyage beaucoup avec mon mari à travers la planète.  C’est pour cela que j’ai fait ce blog : pour rester en contact avec l’actualité et avec les gens. Par ailleurs, j’ai des travaux d’écriture personnels : un livre en chantier qui est un peu personnel et un livre en projet. Il correspond à ce que je suis, les rapports entre la politique et la presse,  aux Etats-Unis et en France. J’y réfléchis en ce moment, je n’en suis pas à l’écriture.

En quoi votre regard sur la politique française a-t-il changé?

Je ne m’exprime pas là-dessus.
Barack Obama a-t-il encore une marge de manœuvre ?
Il subit les  effets de la crise, du temps qui passe, de la déception forcément de l’action politique,  de l’obligation de  négocier avec le Congrès et de compromettre. Je  trouve l’atmosphère violente politiquement;  sans parler de la tuerie de  l’Arizona de l’autre jour;  la première décision  des républicains est  d’abroger la loi sur le système de santé… La popularité de Barack Obama a baissé mais il avait encore en novembre 47% d’opinion favorable, ce qui aurait fait rêver beaucoup de monde. Aujourd’hui, en ce mois de janvier, il est à 50%. Il ne se débrouille pas si mal ! Il n’a pas vraiment d’adversaire, d’autant que les républicains sont divisés notamment à cause du Tea Party. Je pense qu’il a toutes ses chances pour la prochaine échéance. J’ai été très impressionnée par ce président. Je forme des vœux pour qu’il puisse inscrire son action dans la durée.
En quoi l’atmosphère a-t-elle changé à Washington depuis son arrivée?

J’ai vu le soulagement. Washington vote à 92% pour les démocrates et il y a certainement un magnétisme qui se dégage de ce couple. Bien que les choses quotidiennes reprennent le dessus, l’atmosphère est plus légère.
Vous les avez rencontrés ?

Je les ai rencontrés de manière officielle lors du G20 qui a eu lieu à Londres il y a un an et demi mais n’ayant pas de fonction de journaliste réelle, je n’ai pas de demande d’interviews à formuler. En plus, pour connaître des anciens confrères correspondants français, je sais bien la difficulté de décrocher une interview pour une presse française qui intéresse peu ici.
Quel est votre rapport à New York ?

Je suis née à New York et je suis retournée en France à deux ans. Je suis revenue très régulièrement car mes grands-parents y vivaient. J’adore New York. Pour moi, la ville est synonyme de  fête. Enfant, j’y venais au moment de Noel  passer 15 jours. Pour une enfant dans les années 1960, c’était enchanteur : les pères Noel devant Saks, la neige à Central Park… J’ai gardé cette image très enchanteresse. En vieillissant, j’aime bien venir trois jours à New York et j’adore retrouver Washington,  qui est plus paisible et plus vivable quand on n’a plus vingt ans. Nous avons six enfants à nous deux et quatre sur six ont fait leurs études de troisième cycle à New York. Etre étudiant à New York ou à Columbia est une chance inouïe. Je les envie.
Le blog d’Anne Sinclair: Deux ou trois choses vues d’Amérique

Un spectacle à faire soi-même

Vous aimez les comédies avec beaucoup d’acteurs, le nouveau spectacle  en anglais du New Theatre à Coral Gables est original en ce sens que plus personne n’ose monter un spectacle avec 35 protagonistes sans risquer la faillite de son théâtre.
Comment Ricky Martinez le talentueux metteur en scène a réussi ce tour de force dans ces temps difficiles : la réponse  dans « High Dive » la pièce de Leslie Ayvazian.
L’histoire est simple à suivre : Une femme raconte ses vacances catastrophiques à travers le monde, les situations rocambolesques dans lesquelles elle s’est trouvée, aidée par les 34 comédiens qui lui donnent la réplique. Mais, où cela devient très original c’est que c’est vous-même qui allez interpréter un des 34 rôles. Ne vous inquiétez pas, si nous n’avez pas envie, vous n’y serez pas obligé.
Le spectacle commence a 20h, mais si vous arrivez a 19h30, vous aurez la chance d’être choisi au « casting » et vous transformerez en père, mère, belle mère, touriste, ami(e) ou ennemi(e) de l’héroïne magnifiquement interprétée par Barbara Sloan. Muni de votre page de script et de votre numéro d’acteur, au fur et à mesure de l’action, un tableau vous indique que votre tour arrive. Pas de panique, vous n’aurez pas plus que quelques lignes à échanger avec l’actrice. Il y a même des rôles pour nous francophones: je fus choisi pour être un Belge dans une rencontre en haute montagne.
Ce qui est surprenant, c’est que ca marche, peut-être parce que nous sommes en Amérique ou parce que un acteur dort en chacun de nous.
Même si vous n’avez pas un scenario sur vos genoux vous allez passer une  soirée originale. Ne manquez donc pas cette occasion.
Où? New Theatre, 4120 Laguna Street. Coral Gables, Florida 33146. Tel 305 443-5909;  www.new-theatre.org.
Quand? Jusqu’au 13 février 2011.

Bien sur soi et chez soi

Du jeudi 27 janvier au mercredi 2 février, la marque l’Effrontée fait sa braderie avant de se déplacer dans son nouveau magasin. Elle offre notamment des réductions sur les articles dédiés à son espace pop-up: accessoires géniaux soldés, y compris les bottes Camilla  Skovgaard pour 215 $ (prix de base 520 $); lunettes de soleil « Linda Farrow »  réduites de 495 $ à 200 $, et les merveilleuses boucles d’oreilles Iosselliani passent de 220 $ à 87 $. Où ? 181 Mott Street, entre Broome et Kenmare Sts (917-826-1105)  leffrontee.com
La maison D. Porthault Posh ferme ses portes et  affiche des soldes records avec 80% de réductions sur certains articles du magasin… Sur l’ensemble de la literie Queen, les prix passent de 1.600 $ à 960 $. Les fameuses serviettes Matisse, de 360 $ à 216 $. De plus de linge de maison sera réduit de moitié prix (de 350 $ – 550 $). Où ? 470, avenue du Parc à St 58e (212-688-1660) dporthaultparis.com. Lun-mer, ven, sam 10 heures-18 heures. Du jeudi 27 janvier au 5 février.
Daryl K Dublin designer de la marque haut de gamme Daryl Kerrigan propose des vêtements pour femmes avec des réductions allant jusqu’à 60 %. Les vestes en tricot affichent des réductions de 295 $ à 149 $. Les corsets de soie sont aussi soldés de 288 $ à 188 $. Enfin, les robes asymétriques seront accessibles à 285 $ (au lieu de 335 $). Où ? Entre St Bowery et Lafayette St (212-529-8790,  darylk.com Quand ? Lun-mer, ven, sam 11 heures-19 heures; dim midi-18 heures. Du vendredi 28 janvier au 3 février.
French Connection, le label streetwear  britannique casse ses prix !  Nous ne pouvons plus attendre pour nous approvisionner en robes de soirée à la mode, des chandails et des vestes qui font la réputation de la marque. Les gars peuvent s’offrir des hoodies avec des boutons pour 45 $ (à l’origine $ 138), tandis que filles profitent des robes en crêpes, soigneusement taillées  de 168 $ à 75 $, et de sublimes les robes en soie, pour 125 $ (au lieu de 288 $). Où? 435 West Broadway à Prince St (212-219-1197) frenchconnection.com. Quand ? De 10 h à 20h  du lundi au vendredi, samedi 11 h-20 h et dimanche de 11h à 19 h. Du jeudi 27 au 28 février.
Et aussi…
Le 30 janvier,  faites un arrêt à la boutique Fjällräven, spécialiste de vêtements de plein air et profitez de  30 à 50 % de réduction. Où? 262 Saint-Mott, Saint-Prince nr (212-226-7846).
Le 31 janvier,  les canapés de BoConcept sont soldés  jusqu’à 25 % dans le cadre de la vente d’hiver du magasin. Où ? 69 Saint-Greene, nr. Broome St. (212-966-8188). Du lundi au vendredi de 10h à 19h. Du samedi au dimanche de 12h à 18h.
Le 2 février, les vêtements pour hommes et femmes et des chaussures des marques  VPL, Lorick, Timo Weiland, sont soldés de 30 à 50 % de réduction. Où? 4186 Saint-Grand, nr. Bedford Avenue, Williamsburg (347-689-9143). Du lundi au samedi de 12h à 20h et le dimanche de 12h à 18h.
Du 7 au 13 février, laissez-vous séduire par la vente en sous-sol avec jusqu’à 70 % de démarque sur les vêtements de grandes marques comme Dries Van Noten, Martin Margiela, et Comme Des Garcons. Où?  94 rue Grand, nr. Mercer St. (212-334-4964); Du mardi au samedi de 11h à 19h. Dimanche: 12h à 18h30.
Du 2 au 28 février , arrêtez vous chez BookBook et profitez de -20 % pour tout achat dans le cadre de la vente anniversaire du magasin. Où? 266, rue Bleecker, nr. Cornelia St. (212-807-0180). Du lundi au jeudi de 11h à 22h. Du vendredi au samedi de 11hà 23h et le dimanche de 11h à 22h

Kaboom, le délire apocalyptique de Gregg Araki

Si son nom ne vous dit surement rien, Gregg Araki est pourtant une icône pour les adeptes du cinéma indépendant américain, et ce depuis déjà plusieurs années. Sa désormais culte Teenage Apocalypse Trilogy (Totally F***ed Up, The Doom Generation, Nowhere) ou encore les plus récents Mysterious Skin et Smiley Face lui ont valu une réputation de provocateur assumé.
Premier pas vers une reconnaissance grand public, Kaboom, son dernier long métrage, faisait partie de la sélection officielle à Cannes l’année dernière. Figure du cinéma gay, Araki y a remporté la première Queer Palm de l’histoire du Festival. Un « honneur », auquel il ne s’attendait pas, mais qu’il accepte volontiers, surtout si cela peut permettre à son oeuvre de sortir de la confidentialité.
Un campus californien, un casting de jeunes acteurs prometteurs (dont la française Roxane Mesquida), une bonne dose de surnaturel et une pointe d’érotisme, c’est la recette de ce film iconoclaste mêlant science-fiction, horreur et comédie. En l’espace d’une nuit, tout va basculer pour Smith, le héros, et ses acolytes, tous aussi déjantés les uns que les autres. Victime d’un complot, cet ado en quête de son identité va se retrouver embarqué dans un délire paranoïaque mêlant rêve et réalité, et dont personne ne sortira indemne.
Avec son esthétique colorée et ses dialogues absurdes et incisifs, le monde de Kaboom s’affirme comme une échappatoire à notre réalité trop conformiste. Dans cet univers fantasmé de toute pièce par le réalisateur, la sexualité, plus que suggérée, « y est présenté comme une force positive, sans conséquence, grâce auquel les protagonistes apprennent énormément sur eux-mêmes ». Critique sociale acerbe ou utopie fantasque ? Araki ne tient pas à donner d’interprétation de son oeuvre, car comme il l’a appris en école de cinéma, il tient à chaque spectateur de voir ce qu’il veut y voir…
Et si pour les connaisseurs Kaboom rappelle indéniablement les premiers films d’Araki, ce n’est pas un hasard. C’est le pape de la provoc John Waters qui a soufflé à son ami l’idée de ce retour aux sources. Un résultat dans le plus pur style Araki, mais moins sombre, plus léger et surtout plus mature artistiquement que ses travaux précédents.
Un film « old school » qui enchantera les fans de la première heure, mais aussi les non-initiés. Plus accessible que le reste de la filmographie d’Araki, Kaboom s’avère idéal pour se familiariser à ce réalisateur incontournable du cinéma contemporain.
IFC Center, 323 Avenue of the Americas, New York, NY
Plus d’informations sur les horaires ici

Grégoire Chamayou et la chasse à l’homme

L’idéologie de la chasse à l’homme, c’est tout l’objet du dernier ouvrage Les Chasses à l’homme, du philosophe français Grégoire Chamayou, qui en offre une lecture inédite mardi prochain, au Union Docs.
Chasse aux esclaves fugitifs, aux Peaux-Rouges, aux peaux noires, chasse aux pauvres, aux exilés, aux apatrides, aux juifs, aux sans-papiers : l’histoire des chasses à l’homme est une grille de lecture de la longue histoire de la violence des dominants. Ces chasses ne se résument pas à des techniques de traque et de capture : elles nécessitent de tracer des lignes de démarcation parmi les êtres humains pour savoir qui est chassable et qui ne l’est pas. Si la chasse à l’homme remonte à la nuit des temps, c’est avec l’expansion du capitalisme qu’elle s’étend et se rationalise, raconte Grégoire Chamayou dans son livre.
Agrégé de philosophie et chercheur à l’Institut Max-Planck à Berlin, il a récemment publié Les Corps vils – Expérimenter les êtres humains aux XVIIIe et XIXe siècles (La Découverte), et s’occupe de la maison d’édition Zones, centrée sur la contre-culture, l’activisme et ses nouvelles formes de contestation.
Grégoire Chamayou débattra de l’histoire de la domination, avec la lecture de certains passages de son livre, des clips de films, des courts métrages. Un débat aura lieu avec la conceptrice de jeux vidéos Katie Salen, qui a notamment enseigné au MIT (Massachussetts Institute of Technology), et avec le réalisateur et conservateur de musée Jamie Hook.
Grégoire Chamayou : Hunter vs Hunted
Cette rencontre est organisée dans le cadre de l’événement « Walls and Bridges : Transatlantic Insights, Season 1 ».
Quand : Mardi 1er février, à 19h
Où : Union Docs– 322 Union Avenue, Brooklyn, NY 11211
Tarif : $9
Les Chasses à l’homme (La Fabrique éditions), 247 pages, 13 €

Le génie de Jean-Georges dans les lampes d'ABC Carpet

On connaissait le Jean-Georges gastronomique (son restaurant Jean Georges a trois étoiles au Guide Michelin), le Jean-Georges asiatique (Spice Market dans le Meatpacking District), place au Jean-Georges « biologique ». Avec son restaurant ABC Kitchen ouvert en avril, le plus célèbre des chefs alsaciens se fait le fer de lance de la cuisine bio et locale.
Notre chef français, icône de la gastronomie, aurait-il succombé un peu facilement à une tendance? La question me taraude. Mais ABC Kitchen figurait notamment dans les classements des meilleurs nouveaux restaurants de 2010 du New York Times et du New York magazine. Et il ne désemplit pas. “Il existe des restaurants bio à New York, mais nous avons poussé le concept dans les moindres détails”, avance Jean-Georges Vongerichten. Conscience journalistique oblige, une visite s’impose.
On peut facilement passer devant l’entrée du restaurant (sur la 18ème rue entre Broadway et Park Avenue) sans la remarquer. Après avoir parcouru le bloc dans les deux sens, je finis par trouver. Sésame ouvre toi. L’entrée discrète ne laisse pas deviner le très grand espace entre la partie bar, la salle, le lounge, le bar à jus…L’intérieur blanc, avec ses tables en bois (faites par des ébénistes de la région) fait penser à un grand chalet chic de magazine de déco. Premier coup du génie de Jean-Georges :  il n’a pas eu à se soucier de la déco car tout provient du magasin : la vaisselle en céramique chinée, les chaises en métal recyclé, les éclairages écologiques, les bougies à base de soja sans pesticide jusqu’aux paniers à pain faits main par des amérindiens de Patagonie (vendus dans la boutique)….
Ici on ne plaisante pas avec le le concept de « local ». Si la déco vient des étages du dessus, le chef achète ses ingrédients dans un rayon de trois blocs. “90 à 95% des ingrédients que nous utilisons proviennent du marché de Union Square”, nous explique Dan Kluger, le chef de cuisine.  C’est d’ailleurs en achetant ses produits sur ce même marché où convergent les petits producteurs des environs de New York que Dan Kluger, un ancien de Union Square Café, Tabla a fait la connaissance de Jean-Georges.
La clientèle est celle des “power lunches” de downtown et des femmes attirées par le menu sain : le Toast de courges kabocha rôties, ricotta, le Sashimi de thon mariné au gingembre et à la menthe, le Bar noir aux herbes, pommes de terre, épinards, la panna cotta aux figues et compote de fruits confits.
Préparez vous à avoir de la lecture en ouvrant le menu car tout y est : la charte éthique, la provenance des ingrédients (le nom de la ferme et quasiment le pédigré de la volaille).  Si les prix semblent inversement proportionnels à l’empreinte carbonique (22 dollars  sans les pourboires et taxes), le menu à 25 dollars est un très bon plan : une soupe de choux-fleur au croûtons à base de seigle, un artic char sauce carotte et basilic, tarte à l’amande et raisin concord. Les femmes, encore légères, peuvent continuer leurs emplettes.
Deuxième visite un lundi soir, arrivée la bouche en cœur sans réservation. L’hôtesse annonce sans sourciller qu’il faudra patienter 30 minutes  pour une table au bar. Je n’ose pas demander le temps d’attente pour une table de la salle. La carte des boissons est aussi à rallonge : s’y côtoient sodas infusés maison (le délicieux gingembre-citron vert), vins biodynamiques, bières pression de Brooklyn et belge (Rare Vos),whisky de l’état de New York, café et thés labellisés équitables, jus, smoothies et cocktails comme le Coco loco (eau de coco, sirop d’agave et extraits de vanille).
Si la tendance “fusion asiatique” est bien morte, Spice Market prospère toujours sept ans après l’ouverture au point que Jean-Georges ouvre ce mois-ci une annexe à Londres. ABC Kitchen connaîtra-il la même destinée?  Malgré le succès, le chef n’envisage pas de dupliquer le concept pour l’instant. Difficile de refaire le même alors que tout le concept repose sur son ancrage local, à moins de décliner le concept à trois rues d’un autre marché bio. “Nous n’allons pas faire une chaîne, assure le chef. Cet établissement est unique.” C’est le génie de Jean-Georges qui parle.

« Savannah Bay », de Marguerite Duras

« Savannah Bay » retrace les efforts de transmission de la parole dramatique à travers deux personnages. Une comédienne de théâtre (Marie-Christine Barrault) tente de se souvenir de sa vie et de transmettre sa mémoire à la jeune génération (Guila Clara Kessous).
Marie-Christine Barrault alterne le théâtre, le cinéma (Woody Allen, André Delvaux, Andrzej Wadja) et la télévision. Elle travaille avec les réalisateurs Michel Boisrond ou Roger Vadim, dont elle était la dernière épouse jusqu’à sa mort en 2000, et incarne des personnalités comme Marie Curie ou Jenny Marx. En 2009, elle tourne sous la direction de Christophe Honoré le film « Non ma fille tu n’iras pas danser » aux côtés de Chiara Mastroianni. Elle a créé un spectacle de chansons, « L’Homme Rêvé » au théâtre des Bouffes du Nord à Paris, et fait paraître un livre aux éditions XO, « Ce long chemin pour arriver jusqu’à toi ».
Guila Klara Kessous a joué dans plus d’une vingtaine de spectacles en France et à l’étranger. Artiste, chercheur, enseignante, elle bénéficie d’une approche théâtrale interculturelle en collaborant avec des metteurs en scène tels que Jim Spruill, Michael Marmarinos ou John Malkovich. Elle travaille également avec de nombreux écrivains (Marie NDiaye, Elie Wiesel) et artistes, sur des créations notamment liées à des causes humanitaires.
Elle est actuellement enseignante à l’Institut Universitaire E. Wiesel, chercheur à l’Université de Harvard (Centre des études juives) et est chargée de mission CNRS au sein du laboratoire ARIAS (Atelier de Recherches sur l’Intermédialité des Arts du Spectacle – CNRS/ENS/Paris III). Elle a été nommée Chevalier Arts et Lettres par le Ministère de la Culture pour sa participation au rayonnement de la culture française à l’étranger.
« Savannah Bay », de Marguerite Duras, avec Marie-Christine Barrault et Guila Clara Kessous
La pièce sera présentée en avant-première, avant son unique représentation à l’American Repertory Theatre à Cambridge. Elle a été encensé par Laura Beaumont, journaliste au Monde dans la rubrique Littéraire.
Où ? United Nations International School, Sylvia Howard Fuhrman Center – 24-50 F.D.R Drive (at East 23rd Street), New York, NY 10010-4046.
Quand ? Jeudi 17 février, à 18h30
Combien ? $20
Réservez vos places par mail : [email protected]
Plus d’informations sur la pièce ici : http://hommageajlbarrault.com

Marin Karmitz à Williamsburg

Il a produit plus de 100 films et distribué près de 350 films ces dix dernières années. Le producteur-exploitant Marin Karmitz a ouvert, en 1996, le complexe MK2 Bibliothèque, premier groupe de cinéma indépendant en France, pourvu de 14 salles, avec restaurants, galeries, librairie, etc.
On connaît moins son passé de metteur en scène. D’abord auteur radical, puis carrément gauchiste, sa carrière de cinéaste ne durera que huit ans, de 1964 à 1972, le temps de signer deux courts métrages (Nuit noire Calcutta, Comédie), et trois longs (Sept Jours ailleurs, Camarades, Coup pour Coup) dont le second fut, en 1970, sélectionné à Cannes.
Coup sur Coup sera diffusé dimanche à l’Union Docs à Williamsburg. L’occasion pour le cinéaste de revenir sur son passé de cinéaste engagé. Le film se déploie autour de l’enchainement grève-occupation-séquestration. Pour protester contre les brimades et cadences de travail, les ouvrières d’une usine de confection déclenchent une grève sauvage qui déborde bientôt les syndicats.
“Coup pour Coup” (1971, 90 mn) avec Marin Karmitz
Quand : Dimanche 30 janvier à 19h30
Où : Union Docs – 322 Union Avenue, Brooklyn, NY 11211
Tarif : $9
Projection en Français avec sous-titres en anglais.

5/7 Boulevard, live from NYC

Une fois n’est pas coutume, pendant cinq jours 5/7 Boulevard quitte la Maison de la Radio et s’envole pour la Big Apple.
Diffusée tous les soirs de 17h à 19h depuis septembre dernier, l’émission est menée par Philippe Collin, figure indétrônable d’Inter et sa bande de chroniqueurs et de reporters. Dans l’esprit de Panique au Mangin Palace, que Collin animait, l’équipe du magazine traite avec un second-degré toujours pertinent les enjeux culturels et sociaux de notre époque.

Si le programme et les invités n’ont pas encore été confirmés pour les sessions new-yorkaises, on parie que la culture francophone aux Etats-Unis et les Français de New York y tiendront une place de choix.

Pour assister à l’une des cinq sessions qui auront lieu du lundi 31 Janvier au vendredi 4 Février de midi à 13h, confirmez votre présence (en indiquant la session à laquelle vous voulez participer) à [email protected]

L’émission étant en direct, les participants doivent arriver avant 11h40 et les retardataires ne seront pas acceptés.

The Cultural Services of the French Embassy
Fifth Avenue (et 79th Street)
New York, NY 10075