“On m’a donné partant des dizaines de fois, alors ça finira bien par arriver”. Le ministre de la Défense n’en fait guère mystère: le landerneau politique parisien le donne parmi les perdants du remaniement ministériel, attendu pour les toutes prochaines semaines. Son voyage américain avait donc des allures de tournée d’adieu. A Washington, jeudi, il a rencontré plusieurs sénateurs puis déjeuné avec son homologue Robert Gates.
Il était à New York jeudi soir pour le lancement officiel de la fédération américaine de son parti, le Nouveau Centre. Pour quoi faire, une section américaine? “Pour porter nos idées en 2012 lors de l’élection présidentielle” explique le ministre. S’il refuse officiellement de confirmer son intention de se présenter à la présidentielle, l’élection occupe donc son esprit. Plus visiblement que la politique “locale” franco-new yorkaise qui était l’objet officiel de la réunion. Outre le lancement du Nouveau Centre New York, dont le délégué est Philippe Manteau, avocat, il s’agissait aussi de présenter la liste aux prochaines élections de l’Assemblée des Français de l’étranger, le 24 octobre menée par Richard Ortoli et soutenue par le Nouveau Centre.
Mais c’est visiblement une autre campagne, celle des présidentielles, qu’Hervé Morin avait en tête. Il a profité de l’occasion pour tester un -long- discours visiblement fait pour affirmer sa stature de présidentiable. “Il faut une société française apaisée” a-t-il expliqué, déclinant ensuite cette “vision” sous forme d’une exercice d’équilibriste consistant à respecter la solidarité gouvernementale (“oui les camps illégaux doivent être démantelés” a-t-il par exemple assuré à propos de l’affaire des Roms), tout en cherchant à faire entendre sa différence (“viser une population particulière est inadmissible”).
Vendredi, Hervé Morin rencontrait le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, avant de se rendre vers le Canada. Mais cette partie a été écourtée pour permettre au ministre de retourner en France afin de gérer la crise des otages au Niger. Le lancement de la section Montreal du Nouvea Centre aura donc dû se faire sans son leader charismatique.
(Photo: Hervé Morin entre Richard Ortoli et Philippe Manteau).
Un futur ex en campagne(s)
Voyage new-yorkais raccourci pour Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy et Carla Bruni-Sarkozy ont entamé leur visite new-yorkaise samedi par un déjeuner entre amis à Amaranth, le restaurant qu’ils fréquentent à chacune de leurs visites new-yorkaises, dans l’Upper East Side. Le célèbre photographe de mode français Gilles Bensimon était de la partie. Le photographe dont les muses s’appellent Naomi Campbell, Giselle Bundchen, Madonna et toutes les plus grandes stars est un ami de Carla Bruni. Elle avait écrit la préface de son album rétrospective publié en 2003.
Nicolas Sarkozy interviendra dès lundi matin au sommet des Nations Unies sur les Objectifs du millénaire pour le développement. Fixés en 2000, ces objectifs ambitieux visaient notamment à diviser par deux la pauvreté en 2015. On sait maintenant qu’aucun de ces objectifs ne sera tenu. La réunion, qui dure trois jours, a pour objectifs de rappeler à leurs devoirs les pays développés.
Nicolas Sarkozy veut montrer l’engagement de la France. Il va notamment rappeler que l’aide publique au développement sera, en 2011, la seule dépense publique à ne pas baisser. Le président français a préparé son dossier notamment en recevant vendredi à l’Elysée le chanteur Bono très actif sur le plan de l’humanitaire, un entretien auquel Carla Bruni a participé en partie.
Pour preuve de son intérêt pour la question, le président français s’est arrangé pour parler en deuxième, derrière le Honduras. L’ordre des chefs d’Etat et de gouvernment -ils seront plus de cent à se succéder en trois jours- a été déterminé par tirage au sort. La président aurait dû parler loin dans le programme, mais le Prince de Monaco, gagnant de la deuxième place au tirage au sort, a “de son plein gré” cédé sa place à Nicolas Sarkozy.
Le président français déjeunera ensuite avec Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations Unies, puis rencontrera le roi du Maroc Mohammed VI, avant de reprendre l’avion lundi en fin d’après-midi. Prévu au départ jusqu’à mardi, le voyage a été encore raccourci, grogne sociale sur la réforme des retraites oblige. Nicolas Sarkozy ne sera donc pas là lorsque Barack Obama arrivera à New York, mercredi et il ne participera pas non plus à l’ouverture de l’Assemblée Générale des Nations Unies.
C’est le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner qui y représentera la France. Il passera lui dix jours à New York. Conformément aux consignes présidentielles d’économie, le ministre n’ira pas à l’hôtel mais il dormira à la résidence de l’ambassadeur. Le président, lui, dort comme à chacune de ses visites, au Carlyle, dans l’Upper East Side.
Gallienne à la recherche du temps perdu
Sociétaire depuis 2005 de la vénérable Comédie française, Guillaume Gallienne a plusieurs cordes à son arc. Il s’est illustré en jouant Marivaux, Georges Feydeau, Shakespeare ou encore Molière mais s’est fait connaître du grand public pour ses rôles dans des comédies à succès et drames sur grand écran. Il a travaillé avec des réalisateurs tels que Fabien Onteniente, Gérard Krawczyk, Gilles Lellouche ou Sofia Coppola. Il lira à la Maison Française des extraits d'”A la recherche du temps perdu” de Marcel Proust.
Reservations: 212-998-8750; [email protected]
Tickets: $15; $10 pour les étudiants
Raimund Hoghe & Faustin Linyekula
Le dramaturge et metteur en scène allemand Raimund Hoghe et le danseur congolais Faustin Linyekula ont collaboré à une nouvelle création, Sans Titre qui met en lumière les liens entre les âges et les cultures.
Linyekula fera partie le 20 d’un panel de checrcheurs et d’architectes qui se pencheront sur le rôle de l’artiste dans les progrès sociaux.
Raimund Hoghe with Faustin Linyekula
Sans-titre
Thursday–Saturday,
September 16–18 at 7:30pm
Dance Theater Workshop
219 West 19th St
Btwn 7th & 8th aves
Pour acheter les tickets : 212 924 0077
Ticket Price
FIAF Members $15
DTW Members $15
Non-Members $20
Shopping contre vents et marées
Venez fêter la fin de la Fashion Week de New York avec une petite halte dans ce pop-up store ouvert par un groupe de stylistes (Lori Messerschmitt, Elisa Restrepo, Billie Madley). L’occasion parfaite pour vous approvisionner dans leur stock impressionnant de vêtements, accessoires et chaussures neufs ou vintage. Vous pourrez y faire des trouvailles signées Vivienne Westwood, Marimekko, Yves Saint-Laurent ou Issey Miyake.
Du vendredi 17 Septembre au dimanche 19 Septembre
139 Chrystie St. (between Broome and Delancey Sts); F–Su (noon–8).
Chez Only Hearts, la lingerie mais aussi le loungewear et le sportswear de marques sont en soldes. Les pièces féminines Stella McCartney, Elle Macpherson ou Huit vont jusqu’à moins 80% … mais dépêchez-vous, c’est seulement ce week-end, et il n’y en aura pas pour tout le monde !
Jusqu’au dimanche 19 Septembre
386 Columbus Ave. (between 78th and 79th St); W–F (11–7:30), S (11–6:30), Su (11–6)
La semaine prochaine, c’est la SpaFinder’s week of discounts : vous allez enfin pouvoir vous offrir les soins dont vous rêviez depuis longtemps sans en avoir les moyens. Pour l’occasion, de nombreux salons de beauté, spas et même clubs de sport divisent leurs prix par deux. Vous pourrez profiter d’un mois de cours illimité de yoga à Sonic Yoga, pour seulement $50, ou bien d’un massage de 90 min au Spa Guerlain du Waldorf Astoria pour seulement $193 (au lieu de $385) Enregistrez-vous en ligne pour réserver un rendez-vous dans l’un des lieux participants à l’évènement.
Du lundi 20 au dimanche 26 Septembre
spafinder.com/dealdays.
Si vous êtes adepte du “bio”, même pour votre chez- vous, ne ratez pas les soldes du magasin Establishment. En ce moment, le mobilier moderne et biologique est à moins 40%, voire même 70% pour certaines pièces. N’hésitez-pas à visitez le site internet pour vous faire une idée de l’univers de ce magasin charmant
Jusqu’au 21 Septembre
30 Gansevoort St., nr. Hudson St. (212-242-6565); Tu–S (11h–18h).
La mode n’est pas faite seulement pour les filles filiformes ! La preuve avec le magasin Pop-up Plus de Williamsburg, qui organise des soldes en ce moment. Un grand choix de vêtements grande taille Michael Kors, DKNY, Ralph Lauren, allant de 25 à 40%.
Jusqu’au 26 Septembre
439 Metropolitan Ave., nr. Marcy Ave., Williamsburg; tous les jours (noon–9).
Décidemment cette semaine les bons plans sont de l’autre côté du pont : l’irrésistible magasin Task de Williamsburg (voir photo) casse les prix de ses vêtements, chaussures et accessoires. On pourra y trouver du Antik Batik, Chan Luu ou Marika Charles à moitié prix.
Jusqu’au 30 Septembre
100 N. 3rd St., nr. Berry St., Williamsburg (718-963-2600); T–Su (noon–8).
Et enfin, pour celles qui en demandent encore, voici un dernier bon plan mode : Piperlime, le pop-up shop installé dans Soho propose plus de 100 marques de chaussures, bijoux et vêtements. Même si ça risque d’être dur de choisir, passez-y jeter un coup d’œil !
Jusqu’au 3 Octobre
93 Mercer St., nr. Spring St.; tous les jours (11h–20h).
“RENDEZ-VOUS”, la mode progressiste
“Rendez-Vous a été créé en opposition aux salons existants”, nous explique Antoine Floch, l’un des dirigeants. “L’idée est non plus de présenter un panel exhaustif de ce que l’on peut trouver sur le marché mais, au contraire, de trier sur le volet des marques premium et des designers indépendants qui proposent des collaborations intéressantes.”
Parmi les marques qui jouent le jeu on trouve Fred Perry – la marque du musicien Pharrell Williams – qui, chaque année, invite un artiste à travailler sur sa gamme Fred Perry Laurel. Après la chanteuse Amy Winehouse et le designer belge Raf Simons, c’est au tour de l’anglais Richard Nicoll, cette saison, de prêter main forte.
Et l’idée fonctionne. En s’associant à des grands noms et en les mêlant à de jeunes designers, Rendez-Vous créé du buzz et conquiert les Etats-Unis. Ainsi, pour sa quatrième édition new-yorkaise, l’équipe a sélectionné près de quatre vingt marques internationales qu’ils qualifient de “progressives”. Parmi elles, certains noms à retenir : le suédois hope et l’américain them atelier pour la qualité du produit et la sobriété des coupes, le scandinave Stylein pour la maille, les français Gat Rimon frais et féminin et u-ni-ty militaire et masculin, la marque de parfum Six Scents ou encore les chaussures brésiliennes Melissa.
Les grands magasins internationaux ayant une volonté de s’associer à des marques novatrices tels que Barney’s CO-OP ou Bergdorf Goodman sont séduits. Mais ce sont surtout dans les concepts stores tels que le Dover Street Market de Londres, Jonathan + Olivia à Toronto ou Opening Ceremony à New York que vous pourrez retrouver ces talentueux designers et vous habiller pour l’été.
Alors en attendant, puisque le salon est malheureusement réservé aux professionnels, rendez-vous sur leur site internet – www.rendez-vous-paris.com – pour un aperçu de ce que nous découvrirons dans les rayons des grands magasins au printemps prochain…
Informations utiles :
Du 20 au 22 Septembre
La.venue – 608 west 28th street – New York – between 11th and 12th avenues
Métro – 34th St-Penn Station/ 23d St Station
Heures d’ouverture : 10h00 – 19h00
Salon réservé uniquement aux professionnels.
Remportez votre place pour "New York Sings in French"
On vous en parlait hier, “New York Sings In French”, la première compétition musicale francophone à New York aura lieu mercredi prochain.
Pour l’occasion, 30 billets d’entrée sont offerts aux lecteurs de French Morning ! Il vous suffit de vous rendre sur le site dédié et de remplir les informations avec le code « FRENCH MORNING ».
Où ? Au Touch, 240 W. 52nd Street (Broadway & 8th Avenue), New York, NY – (212) 489-7656
Quand ? Mercredi 22 Septembre de 18h à 01h
Plus d’informations
Cinq femmes et un chant
Chant ancestral né aux confins du Maroc, l’Aïta a toujours fait partie de la vie de Bouchra Ouizguen: “Je ne l’ai pas découvert, c’est présent dans la vie de tous les jours au Maroc” explique-t-elle. Dans les fêtes familiales, les mariages, celles qui excellent dans cet art et que l’on nomme aussi les Aïta se produisent régulièrement, entamant ce chant particulier “presque crié” décrit Bouchra.
Chanteuses de cabaret, elles ont souvent été à la fois populaires et honnies par la société marocaine, étiquetées filles de mauvaise vie. Et c’est en partie cette indifférence au qu’en dira-t-on qui a fasciné la chorégraphe marocaine de 40 ans et qui l’a poussée à partir à leur rencontre dans les endroits les plus reculés du Maroc: “J’ai voyagé pendant trois ans pour aller les voir, discuter mais pas du tout dans l’optique de faire un spectacle” raconte-t-elle. “J’avais beaucoup d’admiration pour ces figures de femmes marocaines qui avaient décidé de devenir artistes et puis ce chant, la technicité vocale qui va avec, ce sont des virtuoses”.
Elle avait simplement envie de les comprendre, de savoir pourquoi à 13 ou 20 ans elles avaient voulu faire ce métier. Ce périple était aussi un regard porté sur la société marocaine des années 40 à nos jours. Une interrogation sur son propre parcours et sa propre vocation, elle qui n’est “pas du tout” née dans un milieu qui la prédestinait à la danse. “Ma mère était femme au foyer et mon père jardinier. A moins de considérer le jardinage comme un art…” dit-elle en riant.
Bouchra Ouizguen a fait du chemin depuis. Après le centre Pompidou, Madame Plaza, sa cinquième création, se retrouve programmée à New York: “On est très contente, très excitées. L’Amérique c’est un peu la destination impossible à atteindre. L’entourage est très fier” raconte-t-elle. “Pour moi, ça évoque beaucoup de films, une grande diversité dans la création, la population…et puis quelque chose de très positif. Depuis l’élection d’Obama, les Etats-Unis ont une très bonne image au Maroc”
Avant d’en arriver là, Bouchra Ouizguen balançait des hanches dans les fêtes, comme danseuse orientale, un art appris sur le tas avec des cassettes vidéos. Et à la maison, elle dansait pour elle tout autre chose: “J’ai commencé à créer des choses sans jamais mettre un nom dessus. Et puis un soir, je suis allée par hasard à un spectacle de danse contemporaine à l’Institut français de Marrakech” se souvient-elle. “Et là j’ai vu qu’il y avait des gens qui cherchaient et faisaient la même chose que moi. Ca a été une petite goutte vers une marrée de découvertes, de spectacles…”. Elle commence alors des stages de danses à l’Institut français, et rencontre ses deux mentors Mathide Monnier et Boris Charmatz qui la poussent à continuer. Bouchra dit qu’elle s’est formée à l’envers, allant à l’école à la fin du parcours.
Pour cette dernière création, le déclic qui a transformé le voyage initiatique en création artistique s’est fait par une rencontre: “C’était une chanteuse d’Aïta de 98 ans. J’avais peur en en faisant un spectacle de dénaturer cet art, de passer à côté des choses en mettant ça à la sauce contemporaine” se souvient Bouchra. “Et cette femme m’a convaincue que je pouvais le faire, que je passerai outre les clichés” poursuit-elle.
Elle sélectionne donc quatre femmes au fil de son voyage et monte son spectacle, Madame Plaza, du nom du plus vieux cabaret de Marrakech où l’une des Aïta présente sur scène travaille toujours :”J’aimais bien ce nom. Plaza c’est la place, c’était donc s’accaparer la place scénique, ça faisait référence au fait qu’elles contrôlent leurs vies, leurs choix” raconte Bouchra.
Mais si la création réunit cinq femmes sur scène et parle de leur liberté, elle n’est pas féministe pour autant. Bouchra Ouizguen s’en défend même “Absolument pas. J’aurais pu faire ce spectacle avec des mecs aussi. J’en ai rencontré qui chantaient très bien l’Aïta. C’est juste que j’aime bien ces atmosphères féminines, êtres entourée de femmes” analyse-t-elle. “Ce n’est pas un combat, une réflexion sur le statut de la femme. Ce sont plus des singularités de femmes qui sont données à voir que le mot général “femme”” souligne Bouchra.
Des singularités qui ne cessent d’impressionner la chorégraphe:”Démarrer comme ça une carrière de danseuse contemporaine à 50 ans ou plus… j’ai beaucoup d’admiration pour ça. J’espère avoir moi aussi plus tard cette esprit jeune et cette vivacité” lance-t-elle dans un rire.
Au Florence Gould Hall, les 22 et 23 septembre. Billets et renseignements.
Quand la danse s'interroge sur la danse
Pour ceux et celles qui aiment la danse contemporaine, Cédric Andieux de Jérôme Bel est un rendez-vous à ne pas manquer. Ce spectacle est une réflexion sur le statut d’artiste. Jérôme Bel, chorégraphe parisien de 46 ans, met donc en scène le danseur Cédric Andrieu dans son propre rôle.
Jérôme Bel, Cédric Andrieux
The Joyce Theater
175 Eighth Ave
Btwn 18th & 19th St
Saturday, September 18 at 8pm
Sunday, September 19 at 2pm
Pour acheter les tickets, cliquer ICI. Les prix commencent à $10.
212 242 0800