Shimon Waronker croit en la théorie de l’aquarium. « Un poisson, dit-il, grossit en fonction de la taille de son bocal… » Sentant son interlocuteur mordre à l’hameçon, il poursuit : « Pour les élèves, c’est la même chose : ils grandissent en fonction de leur école. »
C’est pour cela qu’à la rentrée, l’ancien directeur de la Jordan L. Mott School dans le Bronx, junior high school difficile qu’il a su transformer en l’une des meilleures de New York, proposera aux enfants de Crown Heights (Brooklyn) d’apprendre simultanément trois langues dans des salles de classe de 185 mètres carrés avec (accrochez-vous) soixante autres élèves.
Le concept de la New American Academy (NAA) ressemble à un cauchemar. Mais pour Waronker, son futur directeur, il est « révolutionnaire ». « Le système scolaire public aux États-Unis, en France et dans d’autres pays est basé sur le modèle prussien, conçu pour contrôler les masses. C’est pour cela que les élèves sont en rangs dans la classe, que les professeurs sont isolés, estime-t-il. Nous voulons briser cet isolement. »
Du français au programme
Selon lui, le modèle de la NAA, qu’il a développé avec cinq autres directeurs au sein de la Harvard Graduate School of Education, met l’accent sur la communication entre instits et élèves, et au sein du corps enseignant lui-même. Dans la salle de classe, chacun des quatre instituteurs, dont un « master teacher » qui supervisera l’équipe, sera chargé d’un groupe de 15 ou 20 élèves selon les configurations, qu’il suivra jusqu’au 5th grade (CM2). L’effectif sera lui-même divisé en sous-groupes de niveaux différents.
Le programme comprend petit-déjeuner le matin, exercices physiques quotidiens, matières traditionnelles et pluridisciplinaires (comme la médecine, les transports et même l’élevage d’animaux). Les élèves n’auront pas de devoirs à la maison, « une perte de temps » selon Waronker.
A l’exception des enseignements pluridisciplinaires, toutes les matières (sport compris) seront enseignées tour à tour en anglais, espagnol et français. Si cette French touch s’explique avant tout par la localisation de l’école, dans le quartier haïtien de Crown Heights, on aimerait croire que l’histoire d’amour de Waronker avec la langue française y est aussi pour quelque chose.
Cet ancien officier de renseignement pour l’armée américaine reconverti en directeur d’école avait été l’un des premiers à introduire un programme bilingue français-anglais dans son établissement, ce qui lui avait valu d’être décoré en 2009 des Palmes académiques par l’Ambassadeur Vimont, distinction accordée aux éducateurs au service de la France. D’ailleurs, l’Ambassade a apporté son soutien au projet.
« C’est important pour les instituteurs d’inculquer dès le début les valeurs de l’école, le respect et l’écoute, pour s’assurer que tout se passe bien en cours, affirme Andrea Nolet, qui assurera les cours de français en Kindergarten. La structure des cours permet de faire beaucoup de choses avec les langues. »
L’école, qui compte une classe de Kindergarten et de 1st Grade, affiche déjà complet. D’ici 2012, Waronker veut en ouvrir 29 autres à New York, adaptant les langues proposées au contexte local. « Les conflits viennent de problèmes de communication. La paix progressera si nous apprenons à parler à d’autres cultures, dit ce juif hassidique natif d’Amérique latine arrivé aux États-Unis à l’âge de 11 ans. L’apprentissage de langues étrangères rend les individus plus humbles.»
Pour plus d’informations : www.thenewamericanacademy.org – 60 E94th St. – Brooklyn, NY 11212- (718) 935-4200
Des classes de soixante élèves pour apprendre le français !
Hommage à Romain Duris au BAM
On pourrait penser que Romain Duris est un peu jeune pour avoir déjà les honneurs d’une rétrospective au BAM. Mais après tout qui ira s’en plaindre? Le talent de l’acteur français n’est plus à prouver et justifie à lui seul une telle initiative. Donc courrez à la BAM Cinématek pour aller voir Duris en ado survolté dans Le Péril jeune, en dépressif dans Dans Paris, en petit nerveux dans De battre mon coeur s’est arrêté ou en séducteur invetéré dans L’Arnacoeur. Des films qui sont quasiment devenus des classiques.
Romain Duris au BAM $12 la place
Chiara Mastroianni, trentenaire perdue chez Christophe Honoré
C’est certainement l’un des plus beaux rôles offerts à Chira Mastroianni depuis longtemps que celui de cette mère de famille de 34 ans un peu perdue, un peu immature. Non ma fille tu n’iras pas danser c’est l’histoire de Léna qui essaie tant bien que mal de se dépatouiller de son mari qu’elle aime encore, d’être une bonne mère et de trouver sa voie. Tout ça au milieu d’une famille dont les membres sont tous un peu bancals et insatisfaits. Outre Chira Mastroianni, on retrouve la géniale Marina Fois, Jean-Marc Barre, Louis Garrel…
Chiara Mastroiani et Christophe Honoré étaient à New York pour présenter leur film dans le cadre du “Rendez-vous with French Cinema”, lire l’interview croisée ICI
Non ma fille tu n’iras pas danser (Making Plans For Lena) de Christophe Honoré. $12 la place.
IFC Center
23 Sixth Avenue at West Third Street | (212) 924-7771
Fri, Aug 20 at: 11:10 AM, 3:00 PM, 4:35 PM, 7:10 PM, 9:40 PM
Sat, Aug 21 at: 11:10 AM, 3:00 PM, 4:35 PM, 7:10 PM, 9:40 PM
Sun, Aug 22 at: 11:10 AM, 3:00 PM, 4:35 PM, 7:10 PM, 9:40 PM
Mon, Aug 23 at: 11:10 AM, 1:15 PM, 3:00 PM, 4:35 PM, 7:10 PM, 9:40 PM
Tue, Aug 24 at: 11:10 AM, 1:15 PM, 3:00 PM, 4:35 PM, 7:10 PM, 9:40 PM
Wed, Aug 25 at: 11:10 AM, 1:15 PM, 3:00 PM, 4:35 PM, 7:10 PM, 9:40 PM
Thu, Aug 26 at: 11:10 AM, 1:15 PM, 3:00 PM, 4:35 PM, 7:10 PM, 9:40 PM
Pour plus d’informations, cliquer ICI.
Le Consulat de France face au Big One
Le Consul de France à Los Angeles ne se contente pas de dormir avec un sac à dos qui contient l’essentiel au pied de son lit. Il veut aussi préparer au mieux son équipe à réagir en cas de tremblement de terre, le risque naturel le plus anticipé en Californie du Sud. « En cas de catastrophe majeure, le Consulat n’a pas pour mission de sauver les Français, mais plutôt d’informer la France de l’état de la communauté et inversement tenir les résidents au courant de l’évolution de la situation locale », précise David Martinon. Si la terre tremblait, le Consulat se réfugierait vers la Résidence de France, le domicile du Consul, dont l’annexe a été organisée en véritable camp retranché.
Difficile d’imaginer, dans ce quartier cossu de Beverly Hills, les répétitions des exercices de rapatriement s’y dérouler. Le matériel nécessaire à la survie de 30 personnes pendant 15 jours y est désormais stocké : rations militaires, lampes, bâches, tentes, téléphones satellites nécessaires pour communiquer malgré un réseau dysfonctionnant.
Tout le personnel du Consulat est invité à suivre une formation au secourisme. « Je veux que chacun sache comment fonctionne le groupe électrogène et où se trouvent les malettes de soins » estime le Consul. Ce dernier a introduit une petite innovation technologique avec l’installation d’un système qui rendrait l’eau de la piscine de la Résidence… potable. Grâce à l’intervention de la société Delta U.V. dont les filtres détruisent les organismes sans produit chimique. Avec le sens du détail, David Martinon a décidé ainsi de « briefer tous les chefs d’ilôts et appeler régulièrement tous les gens influents de la communauté : médecins, membres de compagnies aériennes, chefs d’établissements, pour s’assurer que leurs numéros sont à jour ».
Un réseau sur lequel le Consulat compte aussi en cas d’incendies. L’épisode du nuage volcanique cette année a aussi permis de tester la mise en place d’une cellule de crise. Et si les propositions d’hébergement de la part de la communauté française n’ont pas eu le succès escompté, David Martinon et son épouse ont ouvert les portes de la fameuse annexe de la Résidence à une famille de touristes.
US Open : dernières places à prendre
Dépêchez-vous, plus que quelques jours pour acheter ses billets. Les ventes ont commencé le 7 juin et les places sont de plus en plus rares. Parmi les joueurs français les plus connus on retrouvera Jo-Wilfried Tsonga, Gael Monfils, Michael Llodra, Richard Gasquet, Paul-Henri Mathieu et Arnaud Clément.
Pour acheter vos tickets, cliquez ICI.
Il existe différentes formules :
Les “individuel tickets”: Il reste des places pour les 4, 5 et 11 septembre. Les prix dépendent du jour et du moment de la journée.
Les Full Series tickets sont malheureusement déjà tous vendus. Impossible donc de s’offrir un pass pour assister à tous les match.
Les “group sales”
Appelez l’US Open Ticket Office at 718-760-6363. Un groupe doit être composé au minimum de 25 personnes. Le prix des places commence à 50 dollars. Mais tout de dépend du jour et du moment de la journée.
Et enfin pour les plus chanceux, le “Supreme package”
“Vivez l’US Open comme un vrai VIP!” explique le site. Vous serez placé dans les meilleures loges, des places de parking VIP, des cadeaux, un petit déjeuner dans la salle à manger des joueurs et bien d’autres choses. Mais tout cela a un prix: entre 700 et 1500 dollars selon les jours et le moment de la journée.
Pour plus d’informations sur le Supreme Package, appelez la Hotline au 718.595.2419.
Et pour compléter le formulaire d’inscription, cliquer ICI
Horaires du bureau de vente:
Monday – Friday 9 am – 5 pm
Saturday 10 am – 4 pm
Fermé le dimanche
Pour plus d’informations, visitez le site de l’US Open ICI.
Une forêt de bambous sur le toit du Met
Depuis le 27 avril, une forêt de bambous a poussé sur le dernier étage du Metropolitan Museum Of Art. Cette structure monumentale a été imaginée par deux artistes américains – des frères jumeaux – Doug et Mike Starn. “Big Bambu: You Can’t, You Don’t, and You Won’t Stop” est une oeuvre en perpétuelle évolution. La sculpture n’est donc jamais vraiment la même quand on revient la voir, puisqu’elle grandit au fil des saisons: le printemps, l’été et l’automne.
Les jumeaux sont connus pour travailler sur le mélange des différents arts: sculpture, photo, peinture, vidéo et installation. L’oeuvre d’art sera donc complétée par des photos et des vidéos pour montrer la progression de la sculpture. Avec cette sculpture monumentale, les deux frères ont voulu que chacun d’entre nous “se sente petit – ou au moins se rende compte du fait qu’individuellement nous ne sommes pas si grand. Une fois que nous sommes consients de notre véritable stature, on réalise qu’on est une part de quelque chose de bien plus vaste que ce que nous aurions pu rêver avant“. Vaste programme… En pénétrant dans la structure, on se sent davantage étouffé que petit. Mais la sensation est séduisante, on a la légère impression d’être dans un labyrinthe.
La sculpture va continuer de grandir. La taille définitive sera de 30 mètres de long, 15 mètres de larges sur 15 mètres de haut avec 5000 bambous. Pourquoi pas… Mais c’est vrai qu’au-delà de la beauté de l’emplacement et la curiosité que suscite la sculpture, on est tout de même un peu dubitatif. A voir quand même, rien que pour la vue.
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Big Bambu par Doug et Mike Starn
Jusqu’au 31 octobre, au dernier étage du Met, disponible avec le ticket basique d’entrée au Met.
Pour les plus aventureux, il est possible de monter dans la structures grâce à des allées de bambous avec un guide. Le préciser lors de l’achat des tickets.
François Langin sort de son bois
«Pourquoi courir au fond de la vallée quand on peut le faire sur les crêtes ?» François Langin a peut-être laissé ses Alpes natales à 9000 Kms, mais pas sa sagesse haute savoyarde, ni son enthousiasmant esprit d’entreprise. Cet ébéniste agenceur a débarqué à New York à 24 ans avec la bougeotte et 300 Francs Suisses en poche. Sans parler un mot d’anglais !
Vingt ans plus tard, le 1er février 2010, François a ouvert sa première salle d’exposition dans le Cienega Design Quarter, rendez-vous des plus grands décorateurs et spécialistes de l’ameublement de la Cité des Anges. Un vrai pari, en pleine récession, peu prompte à encourager les achats somptuaires. Mais un rêve américain accompli pour cet artisan d’exception, diplômé de la Fédération Nationale Compagnonnique, que le toucher et l’odeur du bois « font vibrer » depuis l’âge de cinq ans, quand il flânait dans l’atelier de charpenterie de son cousin, à Annecy…
Son rapport sensuel à cette matière noble se retrouve dans ces nouveaux meubles, créés en synergie des agencements luxueux qu’il dessine et fabrique sur mesure depuis 15 ans (bibliothèques, cuisines, salles de bains, home cinéma…) De vraies invitations au voyage. Essences exotiques, comme l’ébène de Macassar, le bois de palmier ou le Makore, s’y marient à de l’ivoire de mammouth laineux (vieille de 10 000 ans !) ou à la peau de Galuchat, cuir de raie ou de requin en vogue dans les années 30 art déco qui l’inspirent. Certaines pièces ont nécessité 120 heures de travail, comme un semainier en érable américain et cinq essences et matières différentes, fini à l’eau,« pareil au tableau de bord d’une Rolls ». Le prix à payer pour une pièce aussi rare et faite main à Santa Ana, par l’un de ses cinq employés ? 11 000 dollars.
Mais dans une ville obsédée par la production de masse et le jetable, notre artisan se démarque en misant sur 500 ans de tradition française en ébénisterie et sur le durable et l’«eco-friendly». Préférant le placage (le découpage du bois en fines lamelles appliquées sur une structure, qui requiert moins d’arbres), François choisit des fournisseurs agrées auprès du Forrest Stewardship Council, organisme international de protection des forêts, dédié à la reforestation.
De son passage de deux ans sur le chantier du palais royal d’Agadir d’Hassan II, un chantier pharaonique de 65 bâtiments à 500 millions de dollars, il a hérité la passion du haut de gamme et une saine distance. «Quand vous avez travaillé pour un souverain qui a droit de vie et de mort sur ses sujets, aucun client ne peut vous paraître «difficile »». Et aucun challenge impossible, quand on choisit, comme lui, de «courir sur les crêtes».
Christelle Laffin
photo credit : Jonathan Beckerman
Arnaud Fleurent-Didier : "Si tu rejettes une étiquette, tu passes pour un snob"
Dans le quartier des artistes branchés – Soho – rendez-vous avec l’un des artistes français sur lequel on le plus jasé cette année, Arnaud Fleurent-Didier. “AFD” en agace plus d’un, la faute à ses allures de dandy dont il se défend, mais ramasse les hommages de la presse culturelle à la pelle.
Costume cintré rayé bleu marine, c’est vrai que le look a l’air très étudié. “C’est pour un clip que je dois tourner après avec des copains” dit-il comme une excuse. Il a fait sensation début 2010 avec son album “La Reproduction” et son premier single “France Culture”. Beaucoup ont alors vu en lui le nouveau renouveau de la Chanson française. Celui qu’on n’attendait plus. “Chanson française”, une étiquette dont il se défend également. Rencontre avec celui qui ne voulait pas avoir l’air de ce dont il avait l’air.
Après douze ans de travail dans l’ombre et trois disques, qu’est-ce que ça fait d’être enfin reconnu avec ce quatrième album?
Je n’attendais pas ce succès. J’ai toujours fait de la musique de façon très pragmatique. Les oeuvres ont toujours été plus importantes pour moi que mon nom, qui est d’ailleurs impronnonçable ici pour les Américains (rires)! Je préférais mettre en avant mon label (French Touche, ndlr). Mais évidemment quand tu travailles en indépendant comme ça avec ton label, tu n’as pas autant de retours. Donc là avec une grosse maison de disque (Sony, ndlr), tu vois que les gens apprécient ton travail. Et pour être honnête, c’est plaisant! Ce succès est dû en grande part à la maison de disque. Ils sont beaucoup plus “pro”avec la promo, la communication…. Moi j’ai pas l’impression de faire de la meilleure musique qu’avant…
Et vous vous reconnaissez dans l’étiquette “nouvelle Chanson française”?
En France tout est tribu un peu. Je connaissais un peu Vincent Delerm, mais j’étais plus proche de Katerine. Mais on n’a tellement rien à se dire quand on se croise – “alors ça va, c’était bien ton concert? Oui et toi?” – que je ne comprenais pas comment on pouvait nous ranger dans la même catégorie. On n’a pas les mêmes envies, on travaille pas avec les mêmes artistes… Du coup je trouve ça bizarre, je ne trouve pas ça vrai. Y’a des gens qui me comparent à Benabar par exemple… bon pourquoi pas… Et puis si tu rejettes une étiquette, tu passes pour un snob.
Vous vous définissez plus comme chanteur “pop”…
Oui, prenez le groupe pop MGMT (qu’il va voir en concert le soir même au Radio City Music Hall, ndlr). Ils ont des relances, des mouvements, des accélérations, une construction (musicale, ndlr) très compliquée… C’est pas seulement une voix posée sur une petite grille d’accords. Et d’ailleurs souvent je modifie le texte pour que ça cadre avec la musique. En général c’est vraiment la musique qui prime. J’ai besoin de construire, ça me rassure beaucoup qu’il y ait un début, une fin avec une histoire.
Et c’est quoi l’histoire que vous racontez dans “La Reproduction”?
C’est un jeune homme qui arrive à l’âge adulte et au moment de faire l’amour, et donc de faire un enfant, il se rend compte qu’il ne connaît rien du monde, de la culture. D’où le titre d’abord “France Culture”. Et ensuite tu suis les pérégrinations de ce jeune homme qui au fur et à mesure se rend compte qu’il ne faut pas se prendre la tête (rires) avec “Ne sois pas trop exigeant”. Et alors il arrive à refaire l’amour, c’est dans la chanson “Risotto aux courgettes”. En fait ça dit un état d’esprit mais ce n’est pas autobiographique. C’est à propos de cette arrivée à l’âge adulte et de la question de faire un enfant. C’est la reproduction.
D’où le titre alors…
Oui c’est ça. La reproduction c’est un terme assez laid. C’est pour parler du sexe mais aussi la reproduction des erreurs des parents. En vieilissant, je ressemble de plus en plus à mon père et ça m’effraie. Ce que je voulais vraiment c’était de parler à la fois du sexe et de la politique, en France. Qu’est-ce que c’est que la gauche, qu’est-ce que c’est que la droite quand on n’a pas des parents, c’est mon cas, qui nous ont inculqué une idéologie marquée. D’où la chanson “Mémé 68” (sur la question de la mémoire des grands événements historiques, ndlr). Mais je voulais parler de politique d’une manière qui ne soit pas engagée du tout. Je liais ça à la question du sexe car quand tu fais un enfant, après quand tu votes c’est la question de quel monde tu choisis pour tes enfants.
Dans vos clips, on sent une influence des années 60, la Nouvelle Vague… c’est aussi le cas pour votre musique?
Musicalement je suis plus influencé par les années 70, mais les années 60 aussi c’est vrai. C’était une période extrêmement riche dans l’inventivité. C’est vrai que je fais moi-même mes vidéos avec trois francs six sous, ça rappelle la Nouvelle Vague. Et c’est plus ou moins “frenchie-charmant”. Mais ce n’est pas volontaire. C’est plus que j’ai ça dans ma culture. C’est comme Gainsbourg, des gens disaient à la sortie de l’album avec “France Culture”, “il a pompé Gainsbourg”. Mais je n’ai aucune fascination pour lui. Après que je me suis rendu compte que j’avais été influencé par “Bonnie and Clyde”, j’ai ça dans mon inconscient. C’est vrai quand j’avais 20 ans, j’étais fan de Truffaud et Godard. Le ciné et la littérature nourrissent la construction de mes albums.
Vous avez une image de dandy de droite, comment le vivez-vous?
Pas très bien. Il faut que je fasse gaffe à ce que je dis… Oui j’ai un goût pour certaines fringues, une certaine époque mais pas pour un élitisme culturel de droite. Le dandysme c’est quelque chose qui m’échappe totalement. Mon album a fait l’effet d’un pavé dans la marre : soit on déteste soit on adore. Comme une sorte d’ovni, et quand t’es un ovni, t’es automatiquement un dandy. Cela m’ennuie quand on juge plus ma personne ou mes fringues que mon travail. Mon nom est toujours écrit en tout petit sur mes disques.
Ca fait quoi d’être invité par le MoMA?
C’est exotique… ils sont charmants. Mais ce n’est pas impressionnant parce qu’en France on a joué dans des cinémas, à Bruxelles dans un musée… Ici c’est difficile de rendre une couleur, une esthétique. C’est le charme “Nouvelle Vague” qui fonctionne ici et ce n’est pas ce que je préfère. En France on me reconnaît davantage un nouveau style de chanson.
Arnaud Fleurent-Didier sera sur scène le 19 août dans les jardins du MoMA dans le cadre des MoMA Nights. A 17h30 puis à 20h45.
Ses autres dates:
Le 20 août au Zébulon à 21h
258 Wythe, Brooklyn
Et le 21 août à 20h à Barbès ($10)
376 9th St, Brooklyn
A noter également la sortie sur internet de l’album New French Song chez Barbès Records le 3 août. Avec Arnaud Fleurent-Didier, Marianne Dissard (interview la semaine prochaine) et d’autres artistes français.
«L’ArnaCOEUR »
Réalisateur et scénariste français, Pascal Chaumeil a d’abord collaboré avec Luc Besson et travaillé pour la télévision avant de sortir son premier long-métrage en 2010. Son film, L’Arnacoeur, raconte comment un briseur de couple professionnel, Alex (Romain Duris), va faire annuler le mariage de la riche Juliette (Vanessa Paradis). Sa méthode: la séduction ! Sa condition: que la femme soit malheureuse. Pourquoi va-t-il alors briser un couple heureux de riches trentenaires qui se marie dans une semaine?
En français sous-titrée en anglais.
Où: The Ray Stark Family Theater,
George Lucas Building, SCA 108
900 W. 34th Street, Los Angeles, CA 90007
Quand : jeudi 26 août 2010 à 19h00
Pour plus de renseignements : http://cinema.usc.edu/Heartbreaker
Contact: Alessandro Ago, [email protected] 213-740 2330
Entrée : gratuite (Parking structure : $8)
Réservation nécessaire sur http://scacommunity.usc.edu/events/rsvp/eventRSVP.cfm?rid=714
«De battre, mon cœur s’est arrêté» et «Dans Paris»
« De battre, mon cœur s’est arrêté » réalisé par Jacques Audiard, nous conte l’histoire de Tom (Romain Duris), agent immobilier véreux, comme son père. Une rencontre fortuite lui fait renaître l’espoir de devenir pianiste comme sa mère, rêve qu’il a abandonné à la mort de cette dernière.
Récompensé par 8 Césars en 2006, ce film est l’histoire d’un retour à la vie, de la rédemption d’un homme confronté à la folie du monde extérieur et à sa propre brutalité.
« Dans Paris », comédie dramatique de Christophe Honoré, nous raconte les aventures sentimentales de deux frères, leurs amours et leurs déceptions; le portrait d’une famille face aux tristesses des siens !
Où: American Cinematheque, AeroTheatre, 1328 Montana Ave., Santa Monica, CA 90403. 310-260 1528
Quand : samedi 28 août 2010 à 19h30
Pour plus de renseignements : http://www.americancinematheque.com
Entrée : $11 ($9 pour étudiants et retraités)
Réservation nécessaire sur http://www.americancinematheque.com/Aero/aeromastercalendar.htm
Muse « The Resistance Tour »
Muse, c’est un trio, emmené par le chanteur et guitariste Matthew Bellamy, connu pour ses mélanges de genres musicaux incluant le rock, l’heavy metal et la musique classique. Inspirations endiablées et jeu de scène original électriseront la scène du Staples Center !
Où : Staples Center, 1111 S. Figueroa St., Los Angeles, CA 90015
Quand : Samedi 25 septembre et dimanche 26 septembre 2010 à 19h30
Pour plus de renseignements : http://www.staplescenter.com/
Entrée: $35, $45, et $65 sur http://www.ticketmaster.com/ ou au 800-745 3000