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Aerosmith enflamme le Jones Beach Theatre

Aerosmith sont devenus des icônes dans le monde de la musique rock’n roll. De leur premiers classiques tels que “Dream On” et “Sweet Emotion” à leurs réussites modernes, comme “I Don’t Wanna Miss a Thing» et «Love in an Elevator”, Aerosmith est devenu l’un des plus grand groupe de rock de l’histoire.
Les Bad Boys de Boston continuent au fil des années à ravir leurs fans avec des concerts remplis d’énergie. Si vous aussi vous avez l’esprit rock’n roll, ne loupez pas leur concert le 12 août au Jones Beach Theatre
Le mardi 12 août à 7.30pm (ouverture des portes à 6.30pm)
John Beach Theatre

Seaford, New York 11783

Informations : (516) 221-1000 et réservations ici

Dansez avec un professionnel!

Oubliez les petites salles de danses obscures avec pour professeur une vieille danseuse aigrie aux rêves de ballerines brisés. Le danseur et chorégraphe Thierry Thieu Niang chapeautera pendant une semaine des ateliers de danse. Ces cours concernent tout le monde, jeunes, moins jeunes, danseurs aguerris ou néophytes.
Les classes seront consacrées au travail du corps et du visage, ainsi qu’à l’improvisation et la chorégraphie. A la fin du programme, les chanceux qui auront suivi le programme participeront à un spectacle gratuit qui aura lieu les 27 et 28 août à l’Invisible Dog Art Center, à Brooklyn (Cobble Hill).
5 jours d’ateliers: $100
Ateliers intensifs: $150
15-20 élèves par classe
Les ateliers dureront 15 jours et on ne peut s’inscrire que pour un minimum de 5 jours.
Pour s’inscrire, envoyer un mail à cette adresse: [email protected], avec un CV et une petite autobiographie.
Pour en savoir plus, cliquer ici.

Photographier n'est pas copier

Au premier abord, la nouvelle exposition du MoMA – The Original Copy, Photography of Sculpture – semble limitée. L’idée de mettre en lumière les liens étroits entre sculpture et photographie est séduisante mais la première salle décevante. Les photos de statues par Charles Nègre, Clarence Kennedy et d’autres sont belles et poétiques certes mais le tout est figé et l’intérêt difficile à saisir.
Au premier abord, on est un peu perdu aussi, des photos du XIXème siècle en côtoient d’autres du XXème, comme celles d’Ann Hamilton ou Louise Lawler (et son intéressante photographie d’une exposition, comme mise en abyme). On ne cerne pas bien la scénographie de l’exposition.
Au premier abord toutefois. Car après 5 minutes de tâtonnement, les textes de présentation aidant, on se laisse emporter dans cette histoire d’amour compliquée entre photographie et sculpture. Et on s’amuse à chercher au fil des salles et des thèmes qui se succèdent les évolutions à la fois de l’art de photographier et de l’art de sculpter. Puisque c’est bien là que réside le propos et l’intérêt de l’exposition : cerner comment la photographie a alimenté l’évolution de la sculpture avec pour questionnement transversal celui des liens entretenus en original et copie. Ainsi comment la copie – la photographie – devient art à son tour.
L’exposition est organisée de façon thématique (10 thèmes). La première partie revient sur l’usage premier de la photographie en lien avec la sculpture: documenter. Charles Nègre et d’autres avaient pour mission ou désir de témoigner d’un patrimoine (souvent pour des archives). De cette salle se dégage une atmosphère étrange, le calme marmoréen des statues, de ces corps figés laisse songeur. Plus loin, la photo est alliée de la sociologie quand elle est utilisée par Walker Evans ou Robert Frank  pour montrer les monuments américains comme symboles d’une culture. Elle est aussi celle qui transforme comme d’un coup de baguette magique en sculpture. On pense ainsi aux étranges sculptures involontaires de Brassaï (ticket de métro déchiré, mie de pain roulée…). La photographie endosse tous les rôles, comme un jouet entre les mains des artistes.
Certaines sections sont plus intéressantes et frappantes que d’autres, comme celle consacrée à Rodin. Les photographes Edward Steichen et Eugène Druet sont parvenus à donner vie à la sculpture. Le premier a mis en scène le célèbre “Penseur” dans un cadre sombre comme un paysage à la nuit tombée. Il devient une silhouette fantomatique. Le second s’est consacré aux mains sculptées de Rodin, tordues, crispées, douloureuses. Les posant dans des draps blancs, on croit réellement voir des mains de chair et d’os, agrippant le tissu. La sculpture prend alors vie.
La partie de l’exposition consacrée aux photographies par Brancusi de son atelier donnent à voir une dimension nouvelle de la photographie. Organisant son atelier et ses oeuvres dans le but de prendre différentes photos, l’artiste met aussi en scène pour photographier mais montre en plus le processus créatif, les coulisses de son art.
Et puis la section consacrée au performing art montre comment le corps qui sert de support artistique devient sculpture grâce à la photographie, comme Hannah Wilke et ses différentes poses dans “Starification” ou Eleanor Antin et la photographie méthodique de son corps nu sur sept jours pendant un régime… La photographie permet alors de garder une trace d’une œuvre temporaire.
Par ses interrogations multiples sur photographie et sculpture, l’exposition du MoMA embrasse une question plus vaste : comment se définit l’art ? Vaste et insoluble question que l’exposition s’efforce de d’éclaircir ou du moins d’enrichir. Et si la photographie a peu à peu gagné son statut d’art à part entière, elle reste malgré tout – et c’est ce que montre l’exposition – un médium de communication, bien plus que tout autre art.
The Original Copy, Photography of Sculpture – 1839 to today
Du 1er août au 1er novembre
The Museum of Modern Art
11 West 53 Street
New York, NY 10019
(212) 708-9400

Dégustation de vins au Fiaf

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Venez découvrir les trois plus grandes régions viticoles françaises :  Côte du Rhône, Bordeaux, Bourgogne à travers cet atelier de dégustation proposé par le Fiaf de New York. Thierry Bidault de l’Isle, auteur du livre intitulé «Vins, Champagne, etc”, vous dira tout sur les capages et les terroirs.
Testez votre palais et découvrez comment reconnaître, choisir, conserver et servir un vin abordable, mais de bonne qualité. Un moment convivial pour améliorer son vocabulaire oenologique tout en dégustant de bons vins!
Les participants doivent avoir 21 ans ou plus.
Dégustation à 60$
Le vendredi 6 août de 5.30pm à 7.30pm.
French Institute Alliance Française
22 East 60th Street
Between Park and Madison avenues
New York, NY 10022
Tel. 212 355 6100

Pascalito au Metropolitan Room

Fan de jazz, tango, Bossa Nova, rendez vous pour le concert du chanteur Pascalito le mercredi 11 août au Metropolitan Room. L’artiste français assurera le show avec les chansons de son dernier album “Neostalgia”. Au violon, Sarina Suno, à la guitare, Luca Hara Garacci, à la basse Jose Moura et aux percussions Mike Ramsey.
Le mercredi 11 août à 7pm au Metropolitan Room
34 West 22nd Street (between 5th and 6th Avenue), New York, NY
Reservation : 212 206 0440

Entrée 12$ + deux consommations minimum

Shopping d'été

La boutique chouchou des fashionistas n’a toujours pas fini de solder. Rendez vous chez Opening Ceremony pour trouver chaussures, pièces de créateurs et accessoires à la pointe de la tendance. Si les noms Alexander Wang, Patrik Ervell, ou Chloë Sevigny vont font rêver, venez profiter des prix affichant jusqu’à 70% de rabais.35 Howard St., nr. Crosby St. (212-219-2688); M–S (11–8), Su (noon–7).
Dépêchez vous, vous avez jusqu’à dimanche pour courir à la boutique vintage What Comes Around Goes Around’s. Entre 30 et 50% off vous seront offerts sur la collection de l’été. 351 West Broadway, nr. Broome St. (212-343-1225); M–S (11–8), Su (noon–7).
Le magasin de luxe Boutique Resale affiche des prix défiant toute concurrence. Le sac Louis Vuitton doré est à 499$ au lieu de 1695$, le manteau Marni imprimé à 224$ au lieu de 1250$, les sabots en bois Pucci à 62$ au lieu de 450$. 1045 Madison Ave, nr. 80th St. second fl. (212-517-8099); M–S (10:30–7), Su (noon–7). 141 E 62nd St., second fl. (212-588-8898); M–F (11–7), S (10:30–6:30). 227 E 81st St., nr. Second Ave. (212-988-8188); M–S (11–7), Su (noon–7).
Nuits chaudes d’été, c’est l’occasion de faire un petit tour chez Kiki de Montparnasse, où la lingerie de luxe le laissera sans voix. Soutiens gorge en dentelle française à 158$, en soie pour un look de pin up à 148$, c’est le moment de craquer.  79 Greene St between Broome and Spring Sts (212-965-8150, kikidm.com). Mon, Tue 10am–8pm; Wed–Sat 10am–9pm; Sun
Envie d’exiber fièrement votre bronzage des beaux jours? Les robes de la boutique A. Cheng sont faites pour vous. Celles de la marque A. Cheng passent de 229$ à 114$, les Paul&Joe Sisters de 218$ à 109$. Vivement le prochain cocktail sur un rooftop! 152 Fifth Ave between St. Johns and Lincoln Sts, Park Slope, Brooklyn (718-783-2826, achengshop.com). Mon–Fri 11am– 7:30pm, Sat 11am–7pm, Sun 11am–6:30pm. Sun 1–Aug 25.
Attention, ces soldes de fin de saison ne sont à louper sous aucun prétexte. Marc Jacobs, Tracy Reese, Cynthia Steffe, autant de créateurs proposés dans le multimarques Purdy Girl. Déjà sur notre liste de courses, la robe bustier perlée à 98$ au lieu de 198$, les chaussures plate-forme en bois Matiko à 109$ au lieu de 172$, on adore… LaGuardia Pl between Bleecker and W 3rd Sts (646-654-6751). Thu 29 11am–8pm, Fri 30 11am–9pm, Sat 31 10am–9pm • 220 Thompson St between Bleecker and W 3rd Sts (212-529-8385). Thu 29 11am–8pm, Fri 30 11am–9pm, Sat 31 10am–9pm • 464 Columbus Ave between 82nd and 83rd Sts (212-787-1980). Thu 29, Fri 30 11am–8pm; Sat 31 10am–8pm • purdygirlnyc.com.

Aquavit, acte II

Pas facile de passer après le très médiagénique Marcus Samuelsson, le chef star suédois d’origine éthiopienne au sourire ravageur. Marcus Jenmark, anciennement chef au consulat suédois à New York s’en tire bien. Le nouveau chef d’Aquavit vient de recevoir une critique dithyrambique dans le New York Times.
“Marcus Samuelsson a fait quelque chose de magnifique : il a combiné avec succès sa propre histoire avec les techniques françaises et la cuisine scandinave”, explique Marcus Jernmark. “Quand la tendance de la cuisine fusion a commencé dans les années 1990, Aquavit a eu beaucoup de succès. En 2010, les gens veulent autre chose. Ils veulent savoir à quoi s’attendre”, ajoute-t-il.
Les chefs Niels Noren puis Johan Svensson ont entamé le retour aux origines suédoises du restaurant ouvert en 1987 mais en gardant le style de Samuelsson. “En pleine récession, quand vous vous retrouvez avec une salle de restaurant vide, vous ressentez une crise d’identité. Je me sens très attaché à la cuisine suédoise, peut-être même davantage que si j’habitais en Suède.”
Oubliez la cafeteria Ikea : le design ultra chic suédois, fauteuils profonds pivotants dans le lounge, beaux livres, photographies de Cindy Sherman aux murs. La salle “bistro” d’Aquavit est baignée de lumière. Au menu, une cuisine suédoise authentique : smorgasbord (un assortiment qui permet de goûter plusieurs spécialités comme le tartare de chevreuil, gravlax (qui en dépit de son nom peu inspirant est un délicieux saumon à l’aneth subtilement fumé), un cabillaud au coulis de tomates.  Bon plan, le menu “Restaurant Week” à $24 pour le déjeuner et $35 pour le dîner (sans les pourboires ni boissons) est offert toute l’année. Il comprend le smorrebrod de hareng, saumon poché, gâteau Budapest à la mousse au chocolat praliné, abricot et glace à la vanille.
L’expérience ne saurait être complète sans goûter l’aquavit (alcool) maison ou la Pritts, une bière suédoise servie fraîche et avec six ans d’âge. La salle gastronomique s’inspire de la tradition suédoise pour offrir une cuisine moderne. Au menu dégustation, un trio de hareng, saumon fumé, caviar, gâteau de pommes de terre et pistaches rôties. En dessert, ne manquez pas le “Cercle artique”, un parfait de fromage de chèvre avec sorbet myrtille.
Marcus Jernmark semble s’être investi d’un rôle d’ambassadeur de la cuisine suédoise. “Ce qui a façonné notre cuisine, est de prendre les produits à leur pic et d’utiliser des procédés de préservation pour qu’ils survivent au long hiver.” Au nombre des techniques, le fumage, la conservation dans du vinaigre, l’extraction d’eau pour obtenir un concentré de saveurs. Rompu à l’exercice diplomatique, Marcus nous raconte son faux pas quand, chef au consulat, il a servi une crêpe suzette à l’ambassadeur français, lui expliquant qu’il s’agissait d’un “pancake”. Son chemin a encore croisé celui de la République française quand il est sorti avec la demi-soeur de Carla Bruni. L’autre Marcus fait aussi des ravages.
Aquavit, 65 East 55th Street, New York, NY 10022, 212-307-7311

Quand le skate roule pour l’environnement

Avant que ce businessman écolo ouvre la bouche, on s’attendait au refrain bâti à coup de pubs sur l’urgence de sauver la planète. Au contraire, loin d’être langue de bois, le ton est passionné. Et le parcours de Pierre-André Senizergues explique le cap pris par Sole Technology. A en croire ce quarantenaire arrivé en Californie comme “sans abri”, cette entreprise ne s’y prend pas comme les autres. Elle se veut avant tout « sociale ». M. Senizergues, qui a vécu de bric et de broc pendant quelques mois a Venice Beach, après avoir quitté l’Hexagone pour assouvir sa passion, le skateboard, vante ses opérations tous azimuts : donner des chaussures à des SDF de Los Angeles, offrir des emplois aux jeunes skateurs, construire des skate-parcs publics pour inciter les ados à être actifs…
L’environnement, cause numéro un du groupe et celle qui en fait sa réputation, est en fait venu plus tard. «Trois surfeurs sponsorisés par la société ont lance l’idée», se souvient-il. Au bord du Pacifique, les surfeurs sont parmi les plus écolos. «Ils évoluent dans un milieu naturel victime des marées noires et d’autres pollutions majeures, tandis que les skateurs vivent en milieu urbain, le béton. C’est donc logique que la fibre verte soit venue des premiers». En l’an 2000, Senizergues amorce le tournant via la reconstruction des bâtiments,  plus économes en énergie (le toit est couvert de panneaux solaires). Par ailleurs, les vans qui servent à transporter les athlètes fonctionnent aux biocarburants. En peu de temps, cette entreprise tenue par un Français est érigée en modèle parfait, avant même le tsunami du greenwashing.
A tel point que Leonardo DiCaprio fait appel à Sole Technology pour financer son documentaire, La 11e heure, sorti en 2007. «Un jour, il m’a appelé au téléphone, je l’ai questionné pendant une heure car je voulais être sur que ce n’était pas juste une star qui voulait mettre du vert sur son nom». «Je n’aime pas trop le greenwashing», poursuit-il un peu naïvement. L’entreprise a cependant rédigé un communiqué pour annoncer sa dernière performance : une baisse de 14% de ses émissions de gaz a effet de serre. C’est désormais le principal objectif de ce petit empire de la basket, affirme Senizergues : annuler son empreinte carbone.
Utopique ? Pour celui qui, de la rue, est devenu un riche patron sous les palmiers californiens, pas vraiment. «Il faut avoir des rêves, on ne sait pas trop comment on va y arriver, mais le chemin parcouru est significatif. D’ici dix ans, imaginez le progrès fait en matière de nouvelles technologies disponibles!».
Pour parvenir a ce but lointain, Senizergues note qu’il faut embarquer tous les services et toutes les activités de l’entreprise dans l’aventure. «Certains se contentent d’avoir un département Environnement qui fait des choses tout seul dans son coin». Même le triage des poubelles est un « emploi vert » chez Sole technology, assuré par un jeune skateur motivé. L’entreprise a aussi tenu à identifier les sources de pollution. Cette étude, faite en interne, aurait montre que 57% de la pollution vient des usines de production en Asie. D’où l’importance d’influencer, aussi, les fournisseurs. Evidemment, un contrôle total est impossible. «Mais on a des moyens de pression, nos fabricants chinois savent que s’ils ne font pas des efforts, ils peuvent perdre un contrat important». Pourquoi alors travailler avec des usines chinoises, loin d’être exemplaires sur le plan social comme environnemental, et ne pas adopter une stratégie de fabrique sur place, comme le fait la chaine American Apparel par exemple ? «On est toujours dans les usines, on voit ce qui se passe. Des scandales comme ce qui est arrivé à Nike, ce n’est plus possible maintenant, c’est trop risqué», rétorque le Californien d’adoption. Pour ce qui concerne l’effort côté pollution, Sole Technology a demandé aux usines leurs factures de consommation d’énergie. Senizergues ne nie pas les risques de non-coopération, mais ne renonce pas. Il a déjà lâché ses fournisseurs qui tournaient au charbon pour d’autres qui utilisent de l’énergie hydraulique.
En somme, il a fait de la protection de l’environnement un «lifestyle» pour l’entreprise, tout comme l’est la culture skate. Et la clé de ce style de vie, c’est de n’accepter aucune mainmise de financiers, explique Senizergues. Résister a l’entrée en Bourse «malgré les offres». «Je ne veux pas ouvrir le capital et avoir des obligations de rendements de court-terme de 20%», dit-il. Ex-champion de skate, celui qui n’a jamais fait de grande école, n’a jamais étudié le commerce, s’inspire sans doute davantage de l’esprit de son sport, qui n’a ni règles ni terrain délimité.

"Le Concert", un hymne à l’optimisme

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Andreï Filipov (joué par Alexeï Guskov), la petite cinquantaine, passe ses journées à lessiver les sols du Bolchoi de Moscou, le célèbre mais décrépit théâtre russe. Sous son humble habit d’homme de ménage, qui soupçonnerait que se cache un illustre chef d’orchestre des années 80, avant que le soviétisme ne le compte parmi ses nombreuses victimes? Filipov, estampillé ennemi du peuple, a vu sa carrière brisée un soir de première, sur ordre du Parti. En plein milieu du concerto pour violon de Tchaikovski, le concert de sa vie. Lorsqu’un jour, affairé à astiquer le bureau du grand patron, il intercepte un fax du Théâtre du Châtelet invitant la troupe à se produire à Paris, Filipov décide aussitôt de reformer son ancien orchestre et de partir pour la “ville lumière”, à la place du vrai Bolchoi.
Le point de départ du Concert de Mihaileanu est donc une farce, une grosse farce aux rouages peu subtils. Tous les ingrédients sont ainsi réunis pour tour à tour faire rire et pleurer : destin brisé, clichés sur les Russes imbibés de vodka, sur l’intelligentsia française avec le très drôle et précieux François Berléand et puis la musique qui réconcilie tout le monde, même l’ancien opposant politique et l’ex-cadre du Parti.
Mais ça fonctionne. L’histoire gagne peu à peu en profondeur et l’on se coule aisément et en douceur dans ce bain de musique, de joie et de mélancolie. On adhère même à cette idée discutable d’”âme slave”, fougueuse et libre. Tandis que l’humour, présent tout au long du film, est le pilier principal de l’intrigue. On pense ainsi aux gitans qui confectionnent de faux passeports pour la troupe russe à même le sol de l’aéroport, à la tête déconfite du communiste russe qui apprend que le PCF ne fait plus recette… Et les deux heures que dure le film filent ainsi sans aucun ennui. Le Concert avait d’ailleurs reçu un très bon acceuil en France, lors de sa sortie en novembre 2009, comptant en février 2010 plus d’1,8 millions d’entrées.
Mihaileanu dépeint en filigrane le fossé entre deux mondes : la France, esthétique et organisée et la Russie au charme anachronique, traînant derrière elle ses vieilles casseroles communistes. La première est lisse et aseptisée, sans idéaux. La seconde est un joyeux foutoir où tout le monde bouillonne et rêve de grandes choses. Stéréotypes encore mais utilisés intelligemment, aboutissant à une réflexion sur la cohabitation – voire la fusion – entre deux cultures.
Les deux pays se rejoignent en la personne d’Anne-Marie Jacquet, la violoncelliste qui permettra l’étincelle lors du concert dans la scène finale du film, interprétée gracieusement par Mélanie Laurent (voir interview). Anne-Marie, cette jeune femme à laquelle on a menti sur son passé, élevée en France mais fille de deux musiciens russes juifs – amis de Filipov – déportés sous le soviétisme. Avec son archet, elle offre à l’orchestre et au public l’”harmonie”, cette vieille rengaine de Filipov. La scène voit se rassembler les musiciens russes débraillés, le très chic public du Châtelet, le maestro et la fille de ses amis disparus, dans un même enthousiasme mélomane… Une fin qui sent l’eau de rose mais c’est un doux parfum.
Le Concert de Radu Mihaileanu. Avec Alexeï Guskov, Dmitri Nazarov et Mélanie Laurent.
Sortie le 30 juillet à The Paris (4 West 58th Street)
à New York et au Landmark à Los Angeles (10850 West Pico at Westwood Blvd) puis en août dans le reste des Etats-Unis.

"Le succès du Concert montre qu'il ne faut pas prendre les Français pour des cons"

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Qu’est-ce qui vous a poussé à faire ce film?
Plein de choses. J’avais vu les autres films de Radu [Mihaileanu, ndlr], j’avais vu Vas,Vis et Deviens et je trouve que c’est un très grand réalisateur. Avant même d’avoir le rôle, j’étais d’abord très honorée d’avoir le scénario entre les mains, un scénario très populaire, très drôle, très émouvant aussi. Et puis il y avait ce gros challenge du violon. Il a fallu deux mois de cours intensifs! Mais c’était formidable. Avec ce métier on a l’impression de vivre plusieurs vies.
Justement, comment s’est passée la préparation de la scène finale du concert?
Jouer cette scène était un moment absolument fou, avec ces 300 figurants, l’orchestre… La main gauche, c’était un effet spécial [la doublure main était Mathilde Borsarello, violoniste à l’Orchestre ­national de France, ndlr]. C’était humainement impossible de faire les deux mains après deux mois de violons (rires). Mais la main droite c’est moi. C’est un peu du “air violon” mais tout est bon, la position de l’archet, sur les bonnes cordes… Tout ce travail rend un peu fou, ça devient une obsession, j’écoutais Tchaïkovski en boucle et j’avais l’impression d’avoir chaque note de chaque instrument dans la tête. Pour le son, c’était celui d’une grande violoniste [Sarah Nemtanu, ndlr] avec laquelle je me suis très bien entendue et qui est devenue une amie.
Votre personnage, Anne-Marie Jacquet est en quête de ses origines, de son identité. Ce sont des thématiques qui vous touchent?
Elles me touchent si elles sont bien écrites. Là c’était surtout l’idée de ne pas savoir qu’on a l’âme slave en soi et de le découvrir avec un orchestre. Le film parle aussi du communisme qui a détruit la carrière d’un chef d’orchestre. Il y a cette union aussi entre une violoniste solo et un orchestre et comment dans une société individualiste il faut s’unir aux autres pour obtenir quelque chose d’incroyable.
Le film a été bien reçu en France…
Sincèrement je pensais qu’il ne marcherait pas. Tout le monde ne met pas de l’argent pour un film sur la musique classique. Donc c’est aussi pour des raisons politiques que je l’ai fait. Je me suis dit que si le film marchait ça allait rehausser le niveau de ce qu’on a en France. Le succès du film montre qu’il ne faut pas prendre les Français pour des cons avec de mauvaises comédies. Et ça fait du bien à tout le monde!
Et quel regard portez-vous jusqu’à maintenant sur votre carrière?
Je suis assez contente (rires). Bon j’ai fait quelques petites erreurs de jeunesse mais c’était il y a longtemps.  Et même les films qui n’ont pas marché je suis fière de les avoir fait. Je ne travaille plus dans la souffrance et je tourne de plus en plus avec des réalisateurs que j’aime. Et puis je ne me dis pas “Il faudrait…” mais plutôt “Je voudrais…”. D’une manière générale, au cours de ma carrière, je n’ai fait que des choix du coeur.
Mélanie Laurent, César du Meilleur Espoir féminin en 2007 pour son rôle dans Je vais bien ne t’en fais pas, sera à l’affiche du film Le Concert à partir du 30 juillet à New York. La Rafle, dans lequel elle interprète une infirmière, sortira dans quelques semaines aux Etats-Unis. Elle sera également bientôt à l’affiche de Beginners avec Ewan McGreggor et de Requiem pour une tueuse avec Clovis Cornillac. La jeune commédienne commencera le tournage de son premier film en tant que réalisatrice à la rentrée, avec Marie Denarnaud et Gilles Lellouche.

Pour lire la critique du film, cliquer ici.

Quand le skate roule pour l’environnement

Avant que ce businessman écolo ouvre la bouche, on s’attendait au refrain bâti à coup de pubs sur l’urgence de sauver la planète. Au contraire, loin d’être langue de bois, le ton est passionné. Et le parcours de Pierre-André Senizergues explique le cap pris par Sole Technology. A en croire ce quarantenaire arrivé en Californie comme “sans abri”, cette entreprise ne s’y prend pas comme les autres. Elle se veut avant tout « sociale ». M. Senizergues, qui a vécu de bric et de broc pendant quelques mois a Venice Beach, après avoir quitté l’Hexagone pour assouvir sa passion, le skateboard, vante ses opérations tous azimuts : donner des chaussures à des SDF de Los Angeles, offrir des emplois aux jeunes skateurs, construire des skate-parcs publics pour inciter les ados à être actifs…
L’environnement, cause numéro un du groupe et celle qui en fait sa réputation, est en fait venu plus tard. «Trois surfeurs sponsorisés par la société ont lance l’idée», se souvient-il. Au bord du Pacifique, les surfeurs sont parmi les plus écolos. «Ils évoluent dans un milieu naturel victime des marées noires et d’autres pollutions majeures, tandis que les skateurs vivent en milieu urbain, le béton. C’est donc logique que la fibre verte soit venue des premiers». En l’an 2000, Senizergues amorce le tournant via la reconstruction des bâtiments,  plus économes en énergie (le toit est couvert de panneaux solaires). Par ailleurs, les vans qui servent à transporter les athlètes fonctionnent aux biocarburants. En peu de temps, cette entreprise tenue par un Français est érigée en modèle parfait, avant même le tsunami du greenwashing.
A tel point que Leonardo DiCaprio fait appel à Sole Technology pour financer son documentaire, La 11e heure, sorti en 2007. «Un jour, il m’a appelé au téléphone, je l’ai questionné pendant une heure car je voulais être sur que ce n’était pas juste une star qui voulait mettre du vert sur son nom». «Je n’aime pas trop le greenwashing», poursuit-il un peu naïvement. L’entreprise a cependant rédigé un communiqué pour annoncer sa dernière performance : une baisse de 14% de ses émissions de gaz a effet de serre. C’est désormais le principal objectif de ce petit empire de la basket, affirme Senizergues : annuler son empreinte carbone.
Utopique ? Pour celui qui, de la rue, est devenu un riche patron sous les palmiers californiens, pas vraiment. «Il faut avoir des rêves, on ne sait pas trop comment on va y arriver, mais le chemin parcouru est significatif. D’ici dix ans, imaginez le progrès fait en matière de nouvelles technologies disponibles!».
Pour parvenir a ce but lointain, Senizergues note qu’il faut embarquer tous les services et toutes les activités de l’entreprise dans l’aventure. «Certains se contentent d’avoir un département Environnement qui fait des choses tout seul dans son coin». Même le triage des poubelles est un « emploi vert » chez Sole technology, assuré par un jeune skateur motivé. L’entreprise a aussi tenu à identifier les sources de pollution. Cette étude, faite en interne, aurait montre que 57% de la pollution vient des usines de production en Asie. D’où l’importance d’influencer, aussi, les fournisseurs. Evidemment, un contrôle total est impossible. «Mais on a des moyens de pression, nos fabricants chinois savent que s’ils ne font pas des efforts, ils peuvent perdre un contrat important». Pourquoi alors travailler avec des usines chinoises, loin d’être exemplaires sur le plan social comme environnemental, et ne pas adopter une stratégie de fabrique sur place, comme le fait la chaine American Apparel par exemple ? «On est toujours dans les usines, on voit ce qui se passe. Des scandales comme ce qui est arrivé à Nike, ce n’est plus possible maintenant, c’est trop risqué», rétorque le Californien d’adoption. Pour ce qui concerne l’effort côté pollution, Sole Technology a demandé aux usines leurs factures de consommation d’énergie. Senizergues ne nie pas les risques de non-coopération, mais ne renonce pas. Il a déjà lâché ses fournisseurs qui tournaient au charbon pour d’autres qui utilisent de l’énergie hydraulique.
En somme, il a fait de la protection de l’environnement un «lifestyle» pour l’entreprise, tout comme l’est la culture skate. Et la clé de ce style de vie, c’est de n’accepter aucune mainmise de financiers, explique Senizergues. Résister a l’entrée en Bourse «malgré les offres». «Je ne veux pas ouvrir le capital et avoir des obligations de rendements de court-terme de 20%», dit-il. Ex-champion de skate, celui qui n’a jamais fait de grande école, n’a jamais étudié le commerce, s’inspire sans doute davantage de l’esprit de son sport, qui n’a ni règles ni terrain délimité.

Grain de beauté

“ Prendre soin de moi m’a permis de vaincre la dépression ” se souvient Marianne. Elle voudrait, à son tour, offrir un remède aux petits tracas de la vie quotidienne en créant dans son salon d’esthétique “ un moment et un espace d’intimité avec soi-même ”. Au coeur de sa pratique : l’aromathérapie, la relaxation et la méditation par la respiration qui l’ont aidée à rependre le dessus. “ Être belle c’est avant tout se sentir bien ” témoigne Marianne qui affiche une sérénité retrouvée.
Marianne se forme au métier d’esthéticienne, dès l’âge de 16 ans, par la voie de l’apprentissage au sein notamment de l’institut Phytomer, à Paris, dans sa région natale. Diplôme en poche, elle exerce d’abord en France avant de rejoindre la ville d’Atlanta, “ je ne m’y plaisais pas vraiment ” dit-elle, puis Los Angeles où sa collaboration avec les hôtels de Santa Monica Shutters on the Beach et Casa Del Mar est interrompue par deux maternités successives. Des événements difficiles bousculent alors la vie personnelle de Marianne qui cherche un nouvel équilibre à travers des méthodes naturelles, aujourd’hui vedettes de son institut.
L’une repose sur la maîtrise du souffle par l’apprentissage et l’exercice de techniques respiratoires ancestrales développées par les yogis : Pranayama (comprendre contrôle – yama – du mouvement constant, de l’énergie vitale – prana). L’autre est une médecine douce basée sur l’utilisation d’huiles essentielles. “ Celles que l’on connaît généralement pour leur parfum ont toutes sortes de propriétés selon le végétal dont elles sont extraites : stimulante, apaisante, équilibrante… ” éclaircit Marianne.
Dans un emplacement pour le moins inattendu, en plein coeur du fourmillant Jewelry District, au 14ème étage d’un immeuble dominant Pershing Square Park, Marianne ouvre au mois d’avril dernier, son salon d’esthétique de la taille d’un grain de beauté. Et quand l’une de ses clientes semble avoir besoin d’une écoute qu’aucun soin ne saurait apporter, elle n’hésite pas  “ à baisser le rideau, le temps de prendre un café ”.
Grain de Beauté – Facial & Waxing Studio
412 West 6th Street, Suite 1409, 14th Floor – Los Angeles, CA 90014
310 907 6553 – www.gdbbymarianne.com
Lundi, mercredi et vendredi de 10h00 à 16h30
Mardi et jeudi de 10h00 à 18h30
Stationnement à l’intersection de 6th Street et Spring Street, $6 par jour