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Yannick Haenel, invité d'Olivier Barrot à la NYU

Pour continuer la série de conférences “French literature in the making”, Olivier Barrot recevra Yannick Haenel à la maison française de la NYU afin de revenir sur son parcours littéraire. Yannick Haenel est l’auteur de Les Petits Soldats, ou encore de Cercle qui a reçu les prix Décembre en 2007 et prix Roger Nimier en 2008. Son dernier roman, Jan Karski, basé sur la vie de ce résistant polonais, a été publié en 2009 et a reçu le Interallié ainsi que le prix du roman Fnac en 2009.
Le 12 avril à la maison française de la NYU, 16 Washington Mews, à 7:00pm

Gratuit et ouvert au publicPlus d’infos: (212) 998 8750 ou www.nyu.edu

Miracle Mile Art Walk

C’est devenu une sorte de tradition : chaque quartier essaie maintenant d’avoir son Art Walk.
Comme son nom l’indique, le concept est le suivant : vous laissez votre voiture (pour une fois) et vous vous baladez dans un quartier, passant de galerie d’art en galerie d’art, et profitant des conférences, dégustations et autres cocktails organisés.
Miracle Mile a également son Art Walk, avec plus de 40 galeries, et la prochaine édition prendra place le Samedi 17 Avril.
Quand ? Samedi 17 Avril de 12h à 22h environ.
Où ? Miracle Mile
Pour plus d’information : http://www.miraclemileartwalk.com/
ou via Twitter : http://twitter.com/MiracleMileAW

Jessica Fichot en concert à El Cid

Chanteuse et auteure d’origines Française, Chinoise et Américaine, Jessica Fichot a quitté Paris pour s’installer à Los Angeles, où elle fait rêver le public avec ses airs de jazz gypsy, et de folk latine américaine et chinoise.
Retrouvez Jessica en concert le 16 Avril sur Sunset blvd.
Plus qu’un “show”, c’est un voyage au sein de son imagination que l’artiste nous propose durant ses concerts. “Le Chemin”, son premier album, est sorti en 2007 et a définitivement trouvé son public…
Quand ? Vendredi 16 Avril à 22h
Où ? El Cid
4212 West Sunset Boulevard – Los Angeles CA 90026
Tarif : $10
Pour plus d’information : http://www.elcidla.com/ et http://www.jessicasongs.com/

Backstreet Boys en concert

Le boys band des années 90 composé de Nickolas Gene Carter, Brian Thomas Littrell, Alexander James ‘A.J.’ Mc Lean, Howard Dorough et Kevin Scott Richardson est de retour à Miami. Après avoir vendu plus de 100 millions d’albums à travers le monde et avoir rafflé de nombreux prix, le groupe interprétera ses meilleurs titres comme “Everybody”, et leur nouvel album “This Is Us”et  bien sûr toutes leur chorégraphies.
Samedi 29 Mai  à  8.00pm
American Airlines Arena | Miami, FL
Tickets: http://www.tickco.com/schedule/backstreet-boys/may-29-at-8-pm/

Découvertes des régions de France

C’est le troisième volet de la conférence « Découverte des régions de France et des départements d’Outre-Mer ». Dulce Goldenberg, conférencier,  vous présente toutes les régions de France: les grandes villes, les monuments, les traditions ainsi que l’art, la musique, la littérature…  Cette semaine La Loire et sa région sera à l’honneur. Elle sera suivie d’une dégustation de vin et des spécialités régionales.
Vendredi 30 avril de 18h à 20h
Adresse: 618 SW 8 St Miami
Prix: Membres et étudiants : 10$ / Autre : 15$

Business à l’Alliance Française

Madeleine Flanagan organise une conférence pour parler business en français. Que vous soyez dans une grande entreprise ou que vous montiez votre start-up venez échanger et partager vos idées.
Le 14 avril de 8.00 à 9.30 am
Adresse:  Boca Raton at the “Cote France Café” (Royal Palm Place , 101 Plaza Real S,  Boca Raton, FL 33432)

3 films français au Romance in a can Festival

Le festival du film romantique européen de Miami mettra 3 films français à l’honneur cette année. Pour l’ouverture du festival, qui se déroulera à la Tower Theatre, le réalisateur Mathias Gokalp viendra en personne, accompagné de la scénariste du film Nadine Lamari, présenter son film Rien de personnel (Nothing against you) avec entre autre Jean-Pierre Daroussin et Mélanie Doutey. Le réalisateur sera de nouveau à l’honneur le lendemain à l’Alliance Française qui présentera deux de ses documentaires, puis une série de questions-réponses. Les films avec Vincent Lindon sont très souvent projetés lors des festivals, cette fois il s’agit de Je crois que je l’aime (Could this be love?), réalisé par Pierre Jolivet et avec Sandrine Bonnaire. Enfin, La petite Jerusalem (Small Jerusalem) de Karen Albou sur les émigrés juifs de Sarcelles, avec Elsa Zylberstein, sera également présenté.
Du 29 avril au 9 mai à Miami, plus d’infos ICI

"Je me sens bien à Miami"

A quelques semaines des play-offs de la NBA (National Basketball Association), j’ai rendez vous  avec Yakhouba Diawara, joueur français des Miami HEAT. Je me présente à l’American Airlines Arena, théâtre du succès historique des HEAT en 2006, mené à l’époque par Shaquille O’ Neal. Dans le hall d’entrée sont déjà amassés multitude de cameramen et journalistes sportifs. Seule femme du groupe, je ne me laisse pas intimider et entre dans la salle d’entraînement. Dans une chaleur moite, s’entraînent tous les géants de l’équipe. Yakhouba est là, son coéquipier, le célébrissime Dwayne Wade, aussi. Je les regarde enchaîner slam dunk, contres et autres acrobaties  avec facilité et aisance. Les derniers ballons ont été ramassés et rangés et Yakhouba se prête très gentiment  au jeu des questions.
French Morning: Le Miami Heat est quasi assuré d’aller aux play-offs, quels sont vos objectifs pour cette fin de saison ?
Yakhouba Diawara: L’objectif de l’équipe est de finir 5eme ou 6eme et de passer le premier tour des play-offs.
Vous vous  voyez plutôt dans l’équipe des HEAT  l’an prochain ?
Je suis « free agent » (NDLR: libre de s’engager avec n’importe quelle équipe) donc on verra comment ça se passe. Je me sens très bien ici. Après la saison, on fera un bilan avec mon agent et on regardera les propositions.
Vous évoluez aux cotés de l’une des stars mondiales du basket, Dwayne Wade. Quel contact avez-vous avec lui ?
C’est clairement une inspiration d’être à ses côtés. On le regarde, on prend des conseils. C’est vraiment une grande star aux US et même en Europe. Ca fait plaisir de jouer avec quelqu’un comme lui. Tout le monde ne peut pas dire qu’il a joué dans la même équipe que Dwayne Wade et Carmelo Anthony . C’est un réel privilège et j’essaye  d’en apprendre le plus possible.
Cette année, il y a  pas mal de Français en NBA, Quelles relations avez-vous  avec eux ?
Quand on joue les uns contre les autres, on s’appelle et on essaye de manger ensemble la veille du match. De temps en temps, nous nous envoyons des textos pour prendre des nouvelles.  Nous avons tous un emploi du temps très chargé. J’espère que nous nous retrouverons en équipe de France.
A votre avis, comment s’explique la différence de comportement des supporters aux US qui sont pacifistes et en France où ils peuvent être assez violents ?
Je pense que le niveau de sécurité et la mentalité sont les facteurs déterminants. En Europe, les supporters sont cœurs et âmes  pour leur équipe. Pendant mon année a Bologne, en Italie, j’ai fait l’expérience des supporters italiens qui pour un match à 20h arrivent à 17h pour faire le BBQ dehors. Les fans en Europe sont généralement plus jeunes et passionnés. Aux US, c’est un mix, les spectateurs viennent en famille de 7 à 77 ans.
Pensez-vous également que cela pourrait être dû à l’engagement  des joueurs de la NBA dans la vie communautaire locale ?
La NBA est très  active côté pub et a de nombreux projets type « NBA care ». Nous allons à la rencontre et à l’écoute des gens dans les hôpitaux, les écoles, les quartiers défavorisés… il n’y a pas cela en Europe. Les stars du Basket aux US sont plus approchables que les joueurs de foot en Europe. Les supporters les respectent donc peut-être plus pour cela. Ca me plait beaucoup de faire tout ca pour notre communauté de Miami.
Depuis 2 ans, vous êtes à Miami, comment se passe votre intégration ?
La transition  de Denver (où il a joué de 2006 à 2008, NDLR) s’est bien passée et je continue à m’adapter. J’apprécie particulièrement les 25 degrés toute l’année à Miami ! Ca fait maintenant 8 ans que je suis aux US. J’ai fait mes années d’université ici (en Californie à l’universite de Pepperdine). Apres un bref passage à Dijon pendant un an, je suis revenu aux États-Unis. J’ai même parfois du mal à parler français, vu que toute ma vie professionnelle se passe en anglais. Je suis vraiment 50% français et 50% américain.
Etes-vous plutôt :
Bagel ou baguette ? A Miami, Bagel
Burger ou steak frites? Steak frites
Bordeaux ou Budweiser ? Aucun, je ne bois pas
Mercedes ou Cadillac ? Je roule en Cadillac
David Guetta ou Jay Z ? Jay Z
Football européen  ou  américain ? Européen bien sûr ! J’essaierai peut-être d’aller à la coupe de monde en Afrique du Sud sauf si je joue pour l’équipe de France pour les championnats mondiaux en Turquie.
Où achetez ou consommez-vous vos produits français ?
Je vais de temps en temps chez “Georges” dans Coconut Grove et chez “Paul”.
Samedi soir, pas de match, vous dînez entre amis ou sortez à South Beach ?
Je reste plutôt à la maison avec ma femme et si on a envie de sortir  on va chez Georges, Prime One Twelve, Houston ou Texas de Brazil.
Malgré les saisons NBA bien chargées, avez-vous le temps de profiter de la plage ?
Je n’ai pas vraiment le temps. Quand il n’y a pas d’entraînement, j’en profite pour me reposer à la maison avec ma famille et mes amis. On a besoin de s’aérer et penser à  autre chose qu’au basket.
Vous passez votre temps libre plutôt avec vos coéquipiers ou vos amis ?
Je le passe en famille et avec mes amis français. Les coéquipiers, je les vois déjà tous les jours …
Quels sont vos projets une fois que la saison sera terminée ?
Je vais d abord voir comment ça se passe avec mon contrat et peut-être que je jouerai aussi avec l’équipe de France au championnat du monde en Turquie. Je vais aussi aller faire ma visite annuelle en France pour voir mes parents. Apres l’été, c’est retour aux US et au boulot !!
(Crédit photo: NBA photos)

http://www.nba.com/nba_cares/

Le boulanger breton et les gangs

Hommes tatoués des pieds à la tête qui s’alpaguent bruyamment, à côté de personnes qui attendent patiemment sur des chaises et d’autres qui s’affairent documents à la main : nous sommes à Homeboy Industries, centre de réhabilitation d’anciens membres de gangs à Los Angeles. C’est dans cet établissement, fondé il y a plus de 20 ans par le père jésuite Greg Boyle que travaille Jean Christophe Le Varrat. Ce Breton vient d’accepter le poste de manager à la boulangerie du centre. Son objectif : faire de ses caïds les meilleurs boulangers-pâtissiers de la ville.
JC, comme il aime qu’on l’appelle, est un Breton “pur beurre” originaire de Guingamp. Sa première expérience avec les Etats-Unis remonte à 1986. A l’époque, il souhaitait améliorer son anglais pour travailler comme attaché de presse au sein d’une association de réflexion sur la défense : le Haut Comité Français pour la Défense Civile. Du microcosme politique parisien, le jeune homme fait le grand écart et débarque à New York comme sommelier au Plaza Athénée grâce à un contact : “A l’époque, c’était de la débrouille“, sourit-il, “le monde de l’hôtellerie-restauration était truffé de Bretons, alors on s’aidait entre nous.”
Jean Christophe Le Varrat n’a alors qu’un anglais balbutiant mais qu’importe : il devient accro au pays. Il monte en grade et devient maître d’hôtel à New York jusqu’à ce qu’une opportunité se présente dans un restaurant de Santa Monica désormais disparu appelé “Fennel”. De là, ses expériences s’enchainent notamment au Beverly Hills Hotel puis il monte son propre restaurant. Le trentenaire est comme un poisson dans l’eau dans un pays où la prise de risques est récompensée et se reconnaît dans le mythe du self made man.
Le retour à la réalité est brutal. En plus de perdre son travail dans le restaurant qu’il a co-fondé, il est en plein divorce alors qu’il a deux enfants en bas âge. “A 38 ans, j’ai eu l’impression de tout perdre, de tout avoir à recommencer à zéro”, se souvient Jean-Christophe. Une rude épreuve dont il a réussi à se sortir trois ans plus tard. “C’est à ce moment là que je me suis lancé sérieusement dans la boulangerie-pâtisserie”, confie-t-il. Sa secrète ambition est alors de concurrencer l’importante boulangerie de Los Angeles : La Brea Bakery. Il créé sa propre entreprise qui finalement échoue, mais l’idée reste intacte : “J’étais convaincu qu’il manquait une boulangerie digne de ce nom à LA.”
JC rêve de pains à l’ancienne, de campaillous, de ciabatta et de bonnes baguettes. Mais à 48 ans, il aspire aussi à donner du sens à son travail. “C’est à ce moment là que j’ai reçu un coup de fil de Homeboy Industries”, raconte-il, convaincu que rien n’est dû au hasard. “Au début, j’imaginais des types qui te braquaient avec un flingue à la moindre occasion”, se souvient-il, “mais je me suis bien trompé! Le père Greg, qui a fondé Homeboy Industries, a ce dicton “Rien n’arrête mieux une balle qu’un travail”, j’ai tout de suite compris quel était mon rôle.”
Le natif de Guigamp n’en revient pas : il avoue n’avoir jamais eu une main d’oeuvre aussi motivée. “La plupart de mes jeunes ont passé la moitié de leur vie en prison, ils sont déjà pères ou mères de famille et vivent constamment sous la menace de retourner derrière les barreaux. Tout ce qu’ils veulent, c’est s’en sortir”, explique Jean-Christophe, qui dit recevoir une sacrée leçon de vie de cette expérience qu’il vient à peine d’entamer. Et il a de l’ambition : faire de Homeboy Industries, qui est aussi un café où travaillent exclusivement des anciens membres de gangs, un endroit de référence en matière de boulangerie. “Je les fais retourner aux fondamentaux : finies les préparations déjà toutes prêtes. On fait nos pains et nos pâtisseries avec des oeufs, de la farine et du beurre.”
JC avoue que ce n’est pas facile tous les jours, comme un lundi où 10 des 40 employés manquaient à l’appel. Mais au final, la motivation est là, “et c’est 90% du travail”, assure-t-il. “Ce sont des jeunes qui ont un déficit énorme de confiance en eux, qui n’ont jamais reçu de compliments”, souligne-t-il se remémorant un épisode où il félicitait l’un de ses pupilles sur des croissants. “Mon élève était sur le point de pleurer”, se souvient-il, ému, “pour moi c’est la plus belle des récompenses.”
Homeboy Industries : http://www.homeboy-industries.org
Homeboy Bakery: 130 W. Bruno St. (at Alameda St.); Los Angeles, CA 90012

"Jacques Brel is Alive and Well and Living in Paris" à Burbank

Ce “théâtre musical” capture l’essence de l’oeuvre de Jacques Brel et révèle toute la puissance, l’espoir et la finesse de cet artiste qui aimait se transcender sur scène. “Passer la rampe” comme disent certains : Brel savait le faire. Chaque chanson était une histoire ; et son répertoire, son Histoire.
Des rêves oubliés, des maladresses, et surtout de la Joie : c’est ce qui vous attend au Colony Theater.
Quand ? Du Samedi 10 Avril au Dimanche 9 Mai – Previews les 7, 8 et 9 Avril à 20h.
Où ? The Colony Theater
555 N 3rd St – Burbank, CA 91502
Tarifs : $37.00 – $42.00 (tarifs étudiant, senior et de groupe disponible).
Preview Tickets : $20.00 – $25.00. Opening night avec reception : $50.00.
Pour plus d’information et pour réserver : http://www.colonytheatre.org/

Le French hero retrouvé

Il a fallu trois jours, mais ils y sont parvenus. Les limiers du New York Daily News ont retrouvé à Lyon le “French Hero” qu’ils traquaient. Il s’appelle Julien Duret et il était en vacances à New York. Les reporters américains l’ont retrouvé chez lui et interviewé par téléphone.
L’ingénieur de 29 ans se baladait le long de South Street Seaport avec sa petite amie quand il vit la fillette dans les eaux vaseuses. “J’ai été pris d’émotion. Tout s’est passé très vite. J’ai réagi très vite”, explique-t-il au New York Daily News. Au début, il pensait que c’était une poupée. “Ensuite j’ai compris que c’était un bébé.” Il a plongé dans l’eau à et a sorti la petite fille avant de la donner à son père. “J’ai cru que la petite était morte” confie-t-il au tabloïd américain. Elle était seulement inanimée sous le choc thermique, mais elle a récupéré très vite et est aujourd’hui en pleine forme.
Retourné sur le pier, Julien a été encerclé par la foule. Les promeneurs ont tendu au Français des vêtements secs. Quand il a vu que le père entrait dans une ambulance avec sa fille, il s’est engouffré dans le taxi. Le sauvetage est intervenu le dernier jour de son premier séjour à New York. Ce n’est que de retour à Lyon qu’il a réalisé que son acte de courage avait été remarqué. (Il fait la couverture du New York Daily News ce matin). “Je ne pense pas être un héros”, a-t-il confié au tabloid. “N’importe qui ferait la même chose. Je suis content d’avoir pu aider et que la famille soit réunie”.

Pas si égoïste, le patron de Cellfish

« A quoi ça sert, un email ? » s’est entendu dire Fabrice Sergent. C’était en 1992. Il rentrait d’un voyage aux Etats-Unis. Eberlué par sa découverte d’Internet, il cherchait à convaincre des investisseurs de l’intérêt de ce nouveau medium. Trois ans plus tard, avec le concours du groupe Lagardère naissait Club Internet, le premier fournisseur d’accès grand public en France. Aujourd’hui, le patron de Cellfish Media savoure un nouveau succès. L’agence qu’il a fondée voici six ans, toujours grâce au soutien de Lagardère, est aujourd’hui l’un des leaders du marketing mobile dans le monde. Elle emploie 250 employés et réalise plus de 100 millions de chiffres d’affaires repartis entre la France, l’Allemagne, les Etats-Unis et le Canada. Fabrice Sergent dirige le tout depuis New York, où il est venu s’installer avec sa famille en 2005.
Une nouvelle fois, il a fallu soulever des montagnes. Évangéliser collègues et amis. Convaincre que le téléphone mobile pouvait servir à autre chose qu’à passer des coups de fil. « Quelle solitude, d’entreprendre!, confie ce diplômé des Télécoms du haut de son grand bureau au 50ème étage de la tour Paramount, avec vue imprenable sur Manhattan. Mais c’est une bonne façon de contribuer à la société. »
Aussi loin qu’il s’en souvienne, Fabrice Sergent a toujours eu ça dans le sang. A dix ans, il commande une photocopieuse pour Noël et lance son petit magazine. A 12 ans, il monte un salon de la BD à Maisons-Laffitte. A 16 ans, il fait visiter les cabinets ministériels. Il adore la politique, dévore les journaux. Parce qu’ils combinent tout ce qu’il aime, il choisit de faire carrière dans les médias. “Je viens d’une famille qui a failli disparaître dans l’Holocauste. Aussi le maintien de la démocratie et la participation à la chose publique ont-ils une valeur considérable à mes yeux. »
Cette mission, Fabrice Sergent est convaincu de la remplir avec l’agence Cellfish Media. Ne vous fiez pas à son nom, un jeu de mot sur « égoïste ». Ni à son site Internet, sur lequel l’agence se propose d’aider les médias et les opérateurs de téléphonie mobile à “monétiser leur trafic”, c’est à dire envoyer de la pub sur votre petit “cellulaire”. Selon Fabrice Sergent, son rôle va bien au-delà : “A l’échelle mondiale, tout le monde ne possède pas d’ordinateur, mais le cellulaire est largement répandu. Grâce à ce medium, Internet touchera bientôt 100% de la population mondiale. En cela, j’ai la chance d’être dans un business qui peut réduire la fracture numérique, et améliorer la société.”

Preuve que le téléphone mobile, utilisé à bon escient, peut changer la donne, Fabrice Sergent évoque la « Mobile Giving Foundation », un consortium caritatif dont il est administrateur et dont Cellfish Media opère la plate-forme technique. Elle a levé des millions de dollars via textos après le tremblement de terre en Haïti en faveur d’une vingtaine d’ONG dont la Croix Rouge et l’association de WyClef Jean. «  C’est un bel exemple de technologie solidaire », commente-t-il.
Mais quand on lui demande quelle est sa définition du succès, Fabrice Sergent cite d’abord sa famille. « Pour moi, réussir sa vie, c’est entre autres avoir la responsabilité et le talent d’élever des enfants, pour passer d’un projet individuel à un projet collectif. »
Son prochain défi pourrait être de venir en aide aux médias traditionnels, que bien malgré lui, les nouvelles technologies ont contribué à casser. « Je suis très inquiet de la paupérisation de contenu qu’engendre Internet, notamment dans le domaine des news. Cela donne une société mécanique. Nous devons nous mobiliser pour défendre le journalisme. Sans lui, il n’y a pas de démocratie. »