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La Rumeur à la NYU

HAMÉ, de son vrai nom Mohamed Bourokba, est membre du groupe de rap engagé La Rumeur depuis 1995. Titulaire d’un DEA de cinéma, il est également réalisateur de films et travaille actuellement à l’écriture d’un roman. Poursuivi en justice depuis près de neuf ans pour des propos dénonçant des policiers “assassins”, il viendra partager son regard sur la France d’aujourd’hui.
Le 26 Mars, de 12:30 à 2:00pm
Maison Française de la NYU, 16 Washington Mews

John Bowen à la Maison Française de NYU

John Bowen professeur d’anthropologie à Washington et auteur de “L’islam peut-il être français ? Pluralisme et pragmatisme dans un Etat séculier” donnera une conférence à la Maison Française de NYU.   Il est le spécialiste de l’Islam et de son intégration dans la société française.
Jeudi 25 Mars à 7:00 p.m.
Institute of French Studies Colloquium
Maison Française de NYU: 16 Washington Mews

General Elektriks à New York

General Elektriks, alias Hervé (RV) Salters, est un artiste parisien, féru de claviers rétros en tous genres. Il travaille au sein du groupe Vercoquin, puis pour différents artistes, comme M, Seb Martel, Femi Kuti (sur l’album Shoki Shoki) ainsi que le duo californien Blackalicious. Installé depuis 1999 à San Francisco, il sort son premier album solo sous le nom de General Elektriks, Cliquety Cliqk en 2003.
Son dernier album, Good City for Dreamers, sorti en février 2009, ne fait que confirmer la créativité de cet avant-gardiste, prodige de l’éléctro/pop psychédélique.
Le 24 mars au Santos, 96 Lafayette Street
Prix: $5 sur TicketWeb, $10 à l’entrée
Plus d’infos: http://www.santospartyhouse.com/

Non ma fille, tu n’iras pas danser à New York

French Morning : Il semblerait que vous tombiez amoureux de vos acteurs : avant, Louis Garrel, maintenant Chiara Mastroiani. Qu’est-ce qu’il faut dégager pour mériter votre amour de cinéaste ?
Christophe Honoré : Je travaille souvent avec les mêmes acteurs, donc des rapports un peu sentimentaux peuvent émerger, autour du nœud qu’est la fidélité artistique notamment. Je sais qu’il y a d’excellents acteurs français avec qui je ne jouerai jamais, parce que nous n’avons pas la même idée du cinéma. J’aime que les acteurs fassent preuve d’exigence dans leur choix artistiques. Je ne serai jamais complètement exhaustif sur la question des attraits des comédiens, c’est assez diffus. J’apprécie les acteurs rapides, faisant preuve de vivacité, mais aussi délicats dans leur jeu. Avec Chiara, en apparence, nous avions peu de choses en commun. Mais, en réalité, nous partageons le même imaginaire, ce qui est essentiel à la création.
Si vous deviez décrire Lena avec deux adjectifs ?
C. H. : Lena est déconsidérée et teigneuse. Elle refuse que sa famille la considère comme une adulte déclassée, elle se bat contre ce préjugé.
Laquelle est la plus libre : Lena, sa sœur ou sa mère ?
C. H. : Lena est la plus libre, la plus affranchie. On mesure sa liberté au fait que c’est elle qui en paye le prix fort : la détresse. Je suis sartrien : celui qui mène l’action est celui qui est dans une position de liberté. Ces trois femmes ont contemplé la tentation du départ après l’adultère. Seule Lena est partie.
La famille de Lena est-elle un refuge ou une prison ?
Christophe Honoré : Les liens du sang sont des liens toxiques. Le rapport des parents aux enfants est toujours un abus de pouvoir. J’en parlais déjà dans mon roman « Infamilles ».
Chiara Mastroiani : Lena est confrontée à une bienveillance mal dirigée. Elle vit dans l’adversité permanente face à une famille qui est dans la sollicitude. Je crois que ses parents cherchent aussi à se rajeunir en l’infantilisant. Quel adulte peut-on devenir pour ses propres parents ?
Les acteurs masculins ont des accents. Est-ce pour les rendre étrangers à l’univers féminin ?
C. H. : Oui, je voulais qu’ils soient des pièces rapportés et que le film se concentre sur les femmes.
L’intermède du conte breton sert-il l’analogie entre Lena et la princesse ou dénonce-t-il la persistance du poids des traditions ?
C. H. : Tout de cela à la fois. Cette légende, en tant que breton, je la connais bien. Elle est symptomatique de la manière dont sont asservies les femmes : on joue sur leur culpabilité.
Le personnage interprété par Louis Garrel déclare « on se découvre soi-même à travers le renoncement ». C’est votre idée ?
C. H. : J’arrive à un âge où l’on trie ce à quoi on a renoncé et ce qui reste possible, surtout quand on fait mon métier. Etre cinéaste, c’est apprendre à renoncer au cinéma qu’on ne fera jamais. Vous n’êtes jamais votre cinéaste préféré, ou alors c’est insupportable.
Vous avez renoncé à quel cinéma ?
C. H. : A mes débuts, j’ai cru que je n’étais pas un réalisateur français. Que la tradition romanesque française des longs dialogues ne me nourrissait pas. Inspiré par des artistes comme Pasolini, je me suis inscrit dans un art cinématographique de prose plus que de poésie et je pensais être un créateur d’images. En réalité, la littérature – et donc la teneur Nouvelle Vague – rode autour de moi, certainement à cause de mon passé d’écrivain. Mes deux premiers films, plus en phase avec un genre que j’admirais, ne m’ont pas apporté autant de plaisir de mise en scène que les derniers, plus « français ». Je ne regrette pas du tout mes débuts, qui ont une fébrilité intéressante. Il faut se méfier de la perfection. Jacques Rivette est à cet égard un cinéaste majeur pour moi, parce qu’il a de l’amitié pour les défauts de ses films, qu’il a su cultiver le gout de l’inachèvement.
Qu’est-ce qui vous vient le plus facilement, l’écriture scénaristique ou la réalisation ?
C. H. : Ce qui me coûte le moins est le montage, je n’ai pas de scrupule à me séparer des plans superflus et je prends presque un plaisir enfantin à monter et démonter. J’attache beaucoup d’importance au scénario, mais je ne le sacralise pas, cela reste un brouillon, un papier sur lequel on pose les tasses de cafés. La réalisation est certainement plus inconfortable pour moi. Mais il s’agit justement d’un exercice qui réclame de l’inconfort : c’est dans la contrainte que l’on crée le mieux.
Chiara, ce rôle est-il différent des autres ?
Chiara Mastroiani : Oui. Christophe honoré m’a offert un univers inattendu. Cela avait un peu commencé avec Arnaud Desplechin. Grace à eux, je me suis libérée artistiquement des choses de l’adolescence qui empêtrent. Il faut bien qu’il y ait des avantages à vieillir !
Non ma fille, … esquisse des sujets de société tels que la culpabilisation des femmes et le célibat des jeune mères. Votre cinéma devient plus social ?
C. H. : Surtout, je ne veux pas que mes films soient assimilés à des sujets de société cernés. La mode du calibrage thématique des films me déplait. La force du cinéma français est d’être indécidable, de conserver un flou sur ce dont il parle. Lena élève ses enfants seule. Le rapport d’adulte, avec son fils, est inversé. Ma génération a été sur-couvée par ses parents (à cause de l’insécurité liée au chômage, au Sida…) et donc déresponsabilisée. Par compensation, cette génération a tendance à sur-responsabiliser ses enfants, à les traiter très tôt comme des adultes. Ce rapport social est abordé dans le film, mais il n’est pas central.
Ah oui, dernière question hyper importante : pourquoi déshabillez-vous systématiquement Louis Garrel ?
C. H. :
Parce qu’il s’habille mal !

"Le marché à Miami montre des signes de vie"

Lundi matin, 10 heures. Je passe le Rickenbacker Causeway, le célèbre pont qui relie le centre des affaires de Miami à la petite île très huppée de Key Biscayne. Ce premier m’éloigne de la ville. Un second m’entraîne vers l’île. De part et d’autre, la mer turquoise scintille au calme. Elle est un élément déterminant de l’attrait qu’exerce Miami aujourd’hui sur les Européens. Pour le reste, Christophe Bourreau, de l’agence immobilière Barnes International Property Consultant me reçoit dans ses bureaux de Key Biscayne, précisément. Posséder son mètre carré a Miami, c’est  s’offrir du rêve pour 365 jours par an ! Reste que derrière ces prix de crise, aujourd’hui si attractifs, se cachent bien des drames personnels. Il va m’expliquer l’état de sante du marche immobilier de Miami.
Christophe, l’immobilier à Miami est-il toujours une foire aux bonnes affaires ?
Depuis l’été 2009 après 4 années d’agonie, le marché montre enfin quelques signes de reprise. Les prix qui avaient chuté de 40 à 60% demeurent plus attractifs que jamais pour la clientèle européenne et française, souhaitant tirer profit d’un euro encore très fort. Malgré un “inventaire” en hausse constante en raison du nombre de short sales (2) et de foreclosures (1), la tendance à la reprise des ventes et des prix sur 2010-2011 devrait se confirmer. Actuellement, les biens de qualité sont ceux qui se vendent le mieux, avec des acheteurs qui paient  le plus souvent comptant.
Reste-t-il tout de même de bonnes affaires ?
Oui, bien sûr. L’inventaire reste important, mais attention, les biens de qualité sont les premiers à partir ! Avantage pour les investisseurs étrangers : pouvoir négocier au mieux les prix, grâce à des propositions sans clause suspensive. Et comme le marché locatif reste très stable, tout bien acheté destiné à la location trouvera preneur rapidement et à bon prix.
Les foreclosures (1) sont elles vraiment des bonnes affaires ?
Eventuellement, même s’il faut regarder au cas par cas. En effet, la procédure de foreclosure (1) peut parfois prendre la forme de short sale(2), et dans ce cas peut durer jusqu’à plus de 12 mois, sans pour autant donner la garantie que celui qui fait l’offre deviendra l’heureux propriétaire…
De nombreux biens sont souvent en très mauvais état, ce qui implique un budget de rénovation important et par conséquent la bonne affaire perd de sa pertinence. Alors une étude approfondie avec votre agent immobilier en qui vous avez confiance, du marché traditionnel qui offre souvent de meilleures garanties et plus de sérénité aux investisseurs, s’impose avant tout.
Tendance pour la fin de l’année  2010 ?
Pendant que l’Europe sort lentement de la crise, le nombre de transactions devrait continuer à croître en Floride jusqu’à la fin de l’année. Miami avec ses prix inimaginables il y a encore 2 ans, reste une ville stratégique pour l’investissement immobilier
(1)Foreclosure > faillite immobiliere. Le bien est vendu par la banque après saisie, souvent aux enchères.
(2)Short sale > vente faite par le propriétaire en accord avec la banque  qui l’y autorise. Le bien sera mis en vente à prix cassé par le propriétaire pour attirer un maximum d’offres, qui seront toutes transmises à la banque, laquelle déterminera laquelle est la plus intéressante à ses yeux, s’il y en a une. Cette option évite au vendeur la faillite personnelle, mais peut prendre jusqu’à 12 mois, sans offrir aucune garantie de succès aux acheteurs potentiels.

Christine Ourmières, Air France-KLM : we had a dream !

« Avec mon mari, nous avions exactement les mêmes souhaits : travailler à Londres ou à New York. Londres, nous y avons passé quatre années formidables, nous voilà à New York, nous sommes comblés ! »
Évidemment, sur le plan professionnel, la période est plutôt rude.Pour l’instant, le “trafic business” ne repart pas entre les US et la France, l’un des concurrents sur la route Paris New York, Openskies, annonce l’ouverture d’une ligne sur Washington, le nouvel A 380 est toujours en période de réglage et la compagnie annonce un déficit d’un milliard trois pour l’année 2009 !
Visiblement, il en faut plus pour décourager cette dirigeante qui a fait toute sa carrière dans le transport aérien. Ça aussi c’était un rêve. Avec une formation d’ingénieur aéronautique complétée par un Master marketing et gestion, Christine Ourmières possédait de belles cartes pour faire son chemin dans une compagnie aérienne. « Quand j’ai intégré Air France, on m’a proposé le service maintenance de la compagnie, ce qui m’a donné la chance de travailler sur Concorde et sur les Airbus A 310 et 320. Ce n’est que par la suite que j’ai eu l’occasion de m’intéresser au commercial.»
Les dossiers et les nombreuses sollicitations qu’elle reçoit depuis sa prise de fonction ici « beaucoup plus qu’à Londres » lui laissent tout de même du temps pour s’occuper de ses trois enfants et profiter de New York.
« Pour des raisons de commodités nous vivons dans l’Upper East Side, mais mes quartiers favoris sont downtown: Soho, Chelsea. Et j’ajoute Brooklyn que je ne connais pas encore assez. Mes prochaines vacances, je les passerai aux US, ce qui devrait me laisser du temps pour découvrir de nouveaux quartiers. »
Christine Ourmières, provençale d’origine, constate, comme beaucoup, «la difficulté de sortir de la communauté française et de créer des liens avec les Américains». Par contre, sur le plan professionnel, les relations sont plus aisées «à ce propos, mon passage à Londres me sert beaucoup car il y a de nombreux points communs avec les Américains. Le Français est très affectif dans son travail, c’est presque une question de vie ou de mort. L’anglo-saxon est beaucoup plus pragmatique et ce n’est pas désagréable».
Cela ne vous étonnera pas, Christine Ourmières aime prendre l’avion «heureusement, vu les distances et la zone géographique dont j’ai la charge… Néanmoins nous mettons en place une communication par visioconférence, ce qui évite bien des déplacements», elle déteste le train et est malade en bateau. Ça ne s’invente pas !
Et si vous lui demandez si elle a appris à piloter un avion «j’aurai bien aimé mais des problèmes de vue m’en ont empêché. J’ai juste piloté des planeurs pendant quelque temps».
Un temps qui passe vite, peut être encore plus vite ici qu’ailleurs. C’était hier ou presque, Christine Ourmières et son mari avaient choisi pour vivre leur lune de miel… New York !
We had a dream…

Gloire et douleur françaises

Le verdict des régionales est tombé, l’heure est au bilan et au remaniement pour le gouvernement français. La presse américaine est unanime sur deux points : ces élections régionales ont fait office de sanction contre la politique nationale menée par le gouvernement Sarkozy et pour avoir des chances de revenir sur le devant de la scène politique française, la gauche devra compter sur les verts.
Il s’agit d’« un revers embarrassant » pour l’UMP de Nicolas Sarkozy selon le Washington Post . En ce qui concerne le taux d’abstention, de près de 50% ce week-end, il révèle selon le quotidien le mécontentement des français vis-à-vis de la politique du gouvernement.
Pour Le New York Yimes, «  Le niveau de l’abstention, et le balayage des voix, traduit à la fois la colère et l’aliénation ». Le quotidien relativise tout de même ce résultat, dû selon lui en parti à la crise économique : «  Les Français sont d’humeur changeante (…). Monsieur Sarkozy a cependant un bilan positif sur la scène internationale, et l’année prochaine il sera, avec la France, à la présidence du G20. (…) Une bonne performance pourrait l’aider à se repositionner pour l’élection 2012. »
Inspiré des expériences de Milgram faites il y a 50 ans, le documentaire choc de France 2, Le jeu de la mort, créé aussi la polémique de ce côté-ci de l’Atlantique. Le documentaire devait montrer « le pouvoir de manipulation de l’autorité, le contrôle de la télévision, et la nature tordue de la télé-réalité» commente le blog de Fox News, mais il est en réalité révelateur« d’une évolution inquiétante de la société d’aujourd’hui ». Le Washington Post va plus loin et déclare (avec chauvinisme): « La télé réalité américaine a laissé une traînée de cadavres, mais nous pouvons encore dire ceci: Personne ne semble avoir été exécuté sur l’une des émissions américaines» alors qu’en France « les gens seraient prêts à tuer leurs compatriotes pour leurs 15 minutes de gloire. »
Gloire et douleur toujours: « Alors que Fréderic Mitterrand poignardait accidentellement l’actrice Marion Cotillard, Tim Burton poignardait la sensibilité culturelle des américains » commente cette semaine le New York Times à propos de la remise des insignes de chevalier des Arts et des Lettres de l’actrice et du réalisateur à Paris lundi dernier. En effet, le ministre de la Culture a enfoncé l’épingle de la médaille dans la peau de l’actrice française qui, grimaçant de douleur, n’a évité la chute que grâce au bras de Frédéric Mitterand. Quant au réalisateur américain, il a insisté sur l’accueil chaleureux que lui a toujours réservé le public français : « J’ai toujours senti que les Français étaient la recherche de la poésie, à la recherche du sens, la recherche des choses que je voulais faire. C’est quelque chose qui ne s’est pas réellement produit en Amérique ».

Yvan Attal et Vincent Lindon, regards croisés sur New York

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Ils étaient incontestablement les deux vedettes du festival “Rendez Vous with French Cinema”, chacun avec deux films. Yvan Attal pour Rapt (de Lucas Belvaux) et Regrets de Cedric Kahn et Vincent Lindon pour Welcome (de Philippe Lioret) et Mlle Chambon (Stéphane Briset).
French Morning les réunit pour une interview croisée, chacun dans son style. Attal nous raconte pourquoi il adore New York; Lindon pourquoi il déteste les interviews…
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=1TQ0J5K1-N0]

Rendez-vous New Yorkais en compagnie de Jacqueline Chambord

Nous nous retrouvons dans un bistrot, français naturellement, en face du French Institute Alliance Française de New York, pour déjeuner. A l’intérieur, Jacqueline Chambord est accueillie comme la grande dame qu’elle est, un verre de vin l’attend, la voix apaisante elle salue quelques personnes qui la reconnaissent. Arrivée aux Etats-Unis en 1957, Jacqueline Chambord laisse derrière elle la France et sa carrière de comédienne. Elle est engagée à l’Alliance Française en 1973, où elle dirige la galerie et les programmes culturels. En 1997, le gouvernement français lui décerne la médaille de chevalier de l’Ordre du mérite. Aujourd’hui, elle est l’élément constant et le piler de l’Alliance Française, « sa petite niche ».
Lorsqu’on lui demande d’écrire un livre sur l’Alliance Française il y a quelques années, celle que l’on appelle « Madame Alliance » se tourne naturellement vers sa collection personnelle de photos afin de se remémorer chaque instant. En effet, depuis son arrivée au FIAF en 1973, elle amène à chaque évènement son appareil photo. «Pour moi, c’est comme une extension du bras» dit-elle. N’ayant jamais pris de cours de photographie, Jacqueline Chambord possède un talent certain dans la discipline. «On n’apprend pas la photographie, c’est un don». Le résultat, Manhattan Rendez Vous, est un recueil de photos, soigneusement sélectionnées, retraçant les évènements marquants du FIAF depuis plus de 30 ans. «Non seulement elle a permis à la magie d’opérer dans le temps et à travers le temps, mais elle a aussi capté avec son appareil toutes les activités tandis qu’elles se déroulaient» commente la peintre Françoise Gilot dans la préface de l’ouvrage.
De Nathalie Sarraute à Marcel Marceau, en passant par Jeanne Moreau et Fanny Ardant, toutes les personnalités ayant marquées le FIAF par leur présence sont dans Manhattan Rendez Vous. On y trouve aussi la trace de moments insolites, comme cette photo de Robert Berthier et son danseur étoile Marcin Krajewski devant la statue de la liberté, alors qu’ils avaient entrainés Jacqueline Chambord au pied de l’édifice pour la première fois depuis son arrivée à New York 30 ans auparavant.
Et si elle ne devait garder qu’une seule photo? Jacqueline Chambord répond naturellement « un ciel de Paris », une photo que l’on ne trouve pas dans Manhattan Rendez Vous. La capitale française ne quitte jamais son esprit, mais même si «à New York on ne voit pas assez le ciel », l’Alliance Française est ce qui la retient dans la grosse pomme. «Venir à l’Alliance Française est un but quotidien, j’ai vécu pour ça. Je suis là pour prendre des photos. La routine, c’est de venir ici tous les après-midi».
Manhattan Rendez Vous est disponible à la bibliothèque du FIAF, ou sur internet.

Sami Frey et son premier amour

Ils se sont croisés mais ne se sont pas connus. Pourtant, les noms de Sami Frey et Samuel Beckett sont souvent associés au théâtre. En 2007, le comédien lit Cap au pire de l’écrivain irlandais au Théâtre de l’Atelier quand Laura Pels, directrice du théâtre, lui présente le texte de Premier Amour. « J’ai accepté de le mettre en scène et de l’interpréter parce que ce texte m’a touché personnellement. J’y ai trouvé des résonances » dit-il.
Après de long mois de préparation sur les bancs de Paris, « un travail de longue haleine », Sami Frey se présente, seul sur scène, et raconte son premier amour, celui de Beckett, avec un humour déroutant, bien souvent cruel. Ecrit en 1945, la nouvelle ne fut publiée qu’en 1971. « On sent que ce texte à été revu par quelqu’un de plus mûr, avec plus de vécu. Il avait 39 ans quand il l’a écrit, mais il ne l’a pas publié. Jérôme Lindon a retrouvé le manuscrit en 1969 et Beckett l’a alors repris… à 63ans. C’est de ce nouveau regard dont je me suis servi » nous dit-il.
Samuel Beckett et Sami Frey se sont donc croisés : « C’était en 1963. Je jouais dans Le Soulier de satin Théâtre de l’Odéon, mis en scène par Jean-Louis Barrault. Il était souvent là, mais je ne l’ai pas connu. Je l’ai découvert très tard » nous raconte-t-il. Pourtant, le comédien se sent lié à l’écrivain. « C’est un auteur qui est proche de moiCes textes sont imprégnés d’une humanité profonde. C’est ce « tout dire » qui me touche, cette non-intellectualisation du propos ». Une humanité dans le texte et dans l’interprétation de Sami Frey qui permet de toucher un large public et à la pièce de s’exporter.
Encensé par la critique en France, le comédien sera donc à New York pour deux représentations au Florence Gould Hall du FIAF. A cette occasion, le comédien quittera le Théâtre de l’Atelier et découvrira pour la première fois le public américain. «Je suis venu à New York pour voir cette salle, et j’ai imaginé un nouvel espace, délimité et contraignant. Un autre décor que celui que j’avais au Théâtre de l’Atelier qui était composé principalement d’un rideau de fer. Cette pièce peut être interprétée n’importe où dans le monde et toucher tous les publics. Mais je n’en dirais pas plus sur ce nouveau dispositif car je vais l’expérimenter pour la première fois au Florence Gould Hall».
Les 9 et 10 avril à 8:00pm au Florence Gould Hall, 55 East 59th Street (entre Park et Madison Avenues)
Prix : $40, $50 pour les non-membres du FIAF
Réservations : fiaf.org ou 212 307 4100

Les types d’entreprises utilisés aux États-Unis

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Que vous vous lanciez dans une nouvelle entreprise commerciale ou que vous planifiez d’investir dans une entreprise existante, vous devrez inévitablement, en structurant votre investissement, prendre une décision en termes de structure légale la plus appropriée à vos intérêts commerciaux, à vos objectifs et à vos besoins.
Cette décision est importante puisqu’elle influence, entre autres, le montant des impôts que vous devrez payer sur le revenu généré par l’activité, le niveau de contrôle que vous pourrez exercer sur les opérations de l’entreprise et, dernier élément mais le plus important, la part de protection de vos biens personnels face aux créditeurs en cas de faillite ou de poursuite de l’entreprise suite à une négligence et/ou à des actes illégaux de certains responsables et cadres de l’entreprise.
Le présent article a pour objectif de vous fournir un sommaire des formes d’entreprises les plus communes aux États-Unis et de vous informer sur les caractéristiques importantes et/ou distinctives de chacune de ces structures légales.
Faire des affaires aux États-Unis :
Dans l’ensemble, les formes d’entreprises les plus communes aux États-Unis incluent :
1.     Les « entreprises individuelles  ou unipersonnelles» ou les entreprises non constituées – lesdites entreprises sont généralement possédées et exploités par un fondateur et parfois nommées « entreprises familiales » [mom and pop shops] ; et
2.     Les entreprises constituées qui incluent (a.) les sociétés anonymes ou « C Corp. ou general Corporations», (b.) les sociétés « S ou S Corporations» qui sont aussi des sociétés anonymes mais qui bénéficiant d’un régime fiscal spécifique grâce à leur statut de société « S »; et (c.)les sociétés à responsabilité limitée « LLC ou Limited Liability Company» qui sont des hybrides des entités intermédiaires qui proposent des protections en termes de responsabilité limitée pour une société, associées aux caractéristiques fiscales d’un partenariat.
Au cours de ces dernières années, les sociétés « LLC » et « S » sont devenues très populaires aux États-Unis bien que les sociétés « C » sont elles-mêmes encore très nombreuses. Ci-après se trouve un résumé des caractéristiques, avantages et inconvénients les plus importants de chacun de ces types d’entités :

L’Entreprise individuelle ou Unipersonnelle

L’entreprise individuelle (sole proprietorship) est la forme la plus simple de monter une entreprise aux États-Unis – il est très facile d’établir ce genre d’entreprise qui nécessite très peu de démarches administratives. Un atout positif de ce type d’entreprise : il existe un seul niveau d’imposition sur les revenus générés. Ceci étant, tous les revenus et toutes les dépenses de l’entreprise sont indiqués sur la déclaration d’impôt sur le revenu du propriétaire et taxe au taux d’imposition applicable sur les revenus personnels de ce dit propriétaire.
Un des inconvénients majeurs de ce type d’entreprise : le propriétaire a une responsabilité illimitée en termes vis-à-vis les dettes et obligations de l’entreprise. Ainsi, les biens personnels (c.-à-d. domicile personnel, économies, etc.) du propriétaire peuvent être hypothéqués pour étancher les dettes de l’entreprise en cas de banqueroute ou de litige.
Une entreprise individuelle possède également un caractère rigide puisqu’elle ne permet pas l’admission de partenaires ou la vente partielle de capitaux de l’entreprise à un investisseur extérieur.
 

La Société anonyme – Société « Inc. » ou « C Corp.» ou « General Corporation »

 
Très similaire à une « SA » en France, cette forme d’entreprise offre de nombreux avantages importants. Plus particulièrement, une société « C » apporte une responsabilité limitée à ses actionnaires. En d’autres termes, la perte maximale qu’un actionnaire peut potentiellement connaître en investissant dans une société de ce type, est limité au montant de son investissement dans le capital d’une telle société.
Les sociétés « C » proposent également une structure de propriété et de capital flexible où des individus et/ou des sociétés, entre autres entités, peuvent détenir des actions de l’entreprise. Vous pouvez également avoir différentes classes d’actions dans la même société (c.-à-d. stock préféré par rapport à stock commun), ce qui permet aux actionnaires de chaque classe d’avoir des droits différents (c.-à-d. droit de vote). Enfin, les sociétés « C » vous permettent généralement de transférer librement vos titres en vendant simplement vos actions lorsque vous le souhaitez.
Le côté négatif pour un actionnaire, c’est que les revenus générés par l’activité de la société « C » sont assujettis à deux niveaux d’imposition qui provoquent généralement des charges fiscales plus lourdes. La société « C » doit payer des impôts sur ses bénéfices nets (impôt niveau société). En outre, un actionnaire doit également payer des impôts sur ces mêmes revenus lorsqu’ils sont distribues par la société sous forme de dividende ou autre (impôt niveau actionnaire). C’est pour cette raison que l’utilisation des sociétés « S » et/ou à responsabilité limitée (LLC) a gagné du terrain en termes de popularité au cours de ces dernières années – elles éliminent les taxes (Impôts sur le bénéfice) au niveau de l’entreprise.

La Société « S »

Une société « S » (“S” Corp), maintenant utilisée depuis plusieurs années aux États-Unis, est une entité hybride qui regroupe les caractéristiques d’une société anonyme type « C Corp.», tout en combinant les caractéristiques d’un partenariat du point de vu fiscal.
Une société « S » est en effet une société anonyme « C Corp. » qui, selon certaines exigences d’admissibilité, choisit d’être imposée selon le régime fiscal d’un partenariat en conformité avec les dispositions du paragraphe « S » du Code fiscal fédéral des États-Unis (Internal Revenue Code). Ainsi, la société « S » préserve les mêmes protections en termes de responsabilité limitée à ses actionnaires mais élimine l’impôt sur le bénéfice applicable à toutes les sociétés anonymes de type général ou « C Corp.».
Comme avec un partenariat, une société « S » est transparente fiscalement. Tous les éléments de revenus et de dépenses sont transférés aux actionnaires de la société, proportionnellement à leurs titres investis dans la société. Sous ce régime, les actionnaires de la société payent des impôts sur le revenu en fonction de leur part de revenu ou de perte générée par l’entité.
Pour qu’une entreprise puisse être de type « S », elle doit répondre à certaines exigences. La société doit notamment, conformément à la loi en vigueur, avoir un maximum de 100 actionnaires. De même, la société ne peut avoir qu’une classe d’actionnaires et que des résidents et ou citoyens américains en tant qu’actionnaires. Les actionnaires de la société doivent être soit des particuliers, certains types de fiduciaires (trusts & estates) et/ou des organismes caritatifs.
Bien qu’offrant des avantages considérables à ses actionnaires en éliminant l’impôt sur les bénéfices imposables aux sociétés type « C », une société « S » n’est pas aussi flexible qu’un partenariat et/ou une société à responsabilité limitée [Limited Liability Company (LLC)]. Plus particulièrement, les exigences obligatoires en termes d’admissibilité d’une société « S » sont quelque peu limitatives puisqu’il n’existe qu’un certain type et qu’un certain nombre d’actionnaires pouvant investir dans ce genre d’entreprise.

La Société à responsabilité limitée [Limited Liability Company (LLC)]

Comme son nom l’indique, une LLC propose les mêmes protections en termes de responsabilité limitée qu’une société « S »  ou d’une société anonyme « C Corp. » à ses membres (propriétaires/actionnaires). Compare a une « S », une LLC élimine toutes les contraintes imposes aux sociétés « S » en termes de type et de nombre d’actionnaires admissibles. Du point de vu fiscal, une LLC, comme une « S », propose une transparence fiscal a ses membres et suit le régime fiscal d’un partenariat.
Cependant, outre ces caractéristiques importantes, elle propose également des options et avantages considérables qui ne sont pas disponibles dans les formes d’entreprises susmentionnées (sociétés « S » et/ou « C »). Contrairement aux sociétés « S » ou « C », une LLC, imposée comme un partenariat, apporte à ses membres une flexibilité totale en termes de la répartition des intérêts des actionnaires de la société. Par exemple, une LLC peut offrir a un investisseur potentiel un intérêt seulement and le capital de la société et/ou seulement dans les pertes et profits ou les deux (c.-à-d. 50% des pertes et profits à l’actionnaire A/50% des pertes et profits à l’actionnaire B/100% des intérêts sur le capital à l’actionnaire B/0% a A). Une telle répartition des actions d’une société peut uniquement être effectué dans un partenariat ou dans une LLC qui est imposée comme un partenariat.
Afin de limiter vos risques et de contrôler ce que vous aurez à payer comme impôts aux États-Unis, il est important et prudent de bien connaitre les aspects légaux et fiscaux pour chaque type de société et de bien choisir la forme d’entreprise le plus adapté à vos besoins prenant compte, entre autres, des éléments suivants : votre activité commerciale, ou se trouvent vos clients, vos plans d’expansion, les actionnaires et ou investisseurs actuels et potentiels de la société etc..
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Le français menacé par la crise budgétaire californienne

L’heure est grave de l’Université d’Etat de Fullerton (CSU Fullerton). Au Département de Langues Modernes, la directrice, Janet Eyring sonne l’alarme. «Notre Département de Littératures et Langues Modernes date de plus de 50 ans, et est composé de 23 professeurs à plein temps, ainsi que de 8 professeurs à temps partiel», explique-t-elle.  «Nous sommes situés sur le plus grand campus du réseau CSU (California State University). Nous sommes à l’image du monde d’aujourd’hui, avec un corps enseignant composé de diverses nationalités et origines ethniques, de langues différentes, et de formations académiques variées. Nous offrons 4 programmes de Bachelors , 4 Masters, et 5 programmes de Mention (Minor). Les coupures budgétaires proposées réduiraient cette offre de moitié.»
À compter de Septembre 2010, les suspensions annoncées par le rapport de la Doyenne Angela Della Volpe se traduiraient par un refus d’admission de tout étudiant désireux de s’inscrire aux programmes de français, d’allemand, et de portugais. Janet Eyring s’empresse de rajouter : «Ce que l’administration n’indique pas dans ses communiqués est que par défaut, les spécialisations de Commerce International en français, allemand, et portugais seraient également supprimées, parce que ces cours dépendent fondamentalement des autres programmes. »
Coordinatrice des Programmes de français, Hélène Domon déplore également cette décision qui éliminerait plus de 50 ans de travail académique dans les langues, la littérature, les civilisations, et les cultures modernes. «Nous n’enseignons pas simplement une langue étrangère aux étudiants. Nous leur apprenons à comprendre certains contextes, les valeurs, l’Histoire et les cultures de la langue qu’ils étudient. »
Janet Eyring et ses professeurs contestent donc vivement les arguments du Bureau du Doyen, en dénonçant des coupures budgétaires qu’ils jugent «prématurées» et «inutiles». « Chaque département dispose en effet d’un budget et d’un taux d’inscriptions cibles», explique Dr. Eyring, « un département réussit  son année quand il atteint son nombre d’inscriptions tout en restant dans le budget. Grâce à la popularité grandissante de nos programmes espagnols, japonais, et chinois, nous sommes confiants de pouvoir maintenir de plus petites classes en français, en allemand, et en portugais. Notre taux d’inscription pour ces trois programmes est tout à fait semblable à celui d’autres départements du réseau CSU, mais nous sommes actuellement le seul campus où ces trois langues sont menacées. »
Voyant se rapprocher à grands pas une réunion décisive courant avril et une décision finale par le Président de l’Université le 14 mai prochain,  Janet Eyrin et son équipe tentent de sensibiliser et de mobiliser largement.  «Nous nous demandons réellement pourquoi notre département a été choisi comme cible par l’université, mais cela ne règlera pas leur déficit budgétaire, et nous ne nous laisserons pas faire», conclut Janet Eyring, prête à se battre pour sauver ce qui peut être sauvé.
Pour participer :
1. Joindre le groupe Facebook Save French/ German/ Portuguese at CSUF !
2. Contacter Dr. Janet eyring [[email protected]] ou Dr. Helene Domon [[email protected]].