Depuis les années 1990 et la chute des régimes communistes, ce que l’on appelle le «post-colonialisme» est devenu l’objet d’un débat intense. La Maison Française de l’Université de Columbia organise une conférence internationale et pluridisciplinaire, afin de s’interroger sur la trajectoire complexe de la notion de «post-colonialisme» et son rôle dans l’héritage politique, social et culturel du colonialisme français. Pour cela, l’université recevra le 26 mars des historiens, politologues, sociologues, théoriciens de la littérature, et philosophes venant de France, des Etats-Unis et de l’Afrique sub-saharienne.
Programme:
9h00: Introductory Remarks
Philip Watts (Columbia University), Emmanuelle Saada (Columbia University)
9:30 am-12: 00 AM: Translating Postcolonialism
Emilienne Baneth-Nouailhetas (CNRS-Université de New York), Hafid Gafaiti (Texas Tech University), Achille Mbembe (Wits Institute for Social and Economic Research), Françoise Vergès (Goldsmiths College, Université de Londres) Président: Souleymane Bachir Diagne (Université de Columbia )
1:00-3:00: Historiographical Moves
Romain Bertrand (Centre d’Etudes et de Recherches Internationales), Daho Djerbal (Université d’Alger-Bouzaréah), Pap Ndiaye (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) Présidente: Emmanuelle Saada (Columbia University)
3:30 pm-5: 30pm: The Postcolonial between Literature and History
Doris Garraway (Northwestern University), Christopher L. Miller (Yale University), Mireille Rosello (Université d’Amsterdam) Présidente: Madeleine Dobie (Columbia University)
6: 00 h: Keynote Address
Gayatri Chakravorty Spivak (Columbia University)
Pour plus d’informations sur la conférence: http://www.columbia.edu/cu/french/maison/events/postcolonial
Réflexion sur le post-colonialisme à Columbia
Kirikou et la sorcière à l'IFC Center
Dans le village de Kirikou, la sorcière Karaba fait régner la terreur : il n’y a plus d’eau et tous les hommes du village ont été enlevés. Le minuscule garçon n’est pas comme les autres, et décide d’aider les villageois et de comprendre pourquoi Karaba est si méchante. Kirikou et la sorcière est le premier long-métrage d’animation de Michel Ocelot. Pour la bande originale de ce film, le réalisateur a fait appel au chanteur sénégalais Youssou N’dour. Réalisé en 1998, le film a reçu plus de vingt distinctions dans les festivals internationaux dont le Grand Prix du festival du film d’animation d’Annecy.
Le samedi 20 mars à 10:30 et le dimanche 21 à 11:00, en anglais.
IFC Center : 323 6th Ave
Plus d’infos: http://www.gkids.tv/intheaters.cfm
John Gerassi raconte Sartre
Professeur de Science Politique, activiste et journaliste John Gerassi a publié le compte rendu de ses nombreux entretiens avec Jean-Paul Sartre, ami proche de ses parents. Le livre aborde les sujets : des mouvements révolutionnaires du milieu du 20ème siècle, la guerre civile espagnole, la Seconde Guerre Mondiale, le colonialisme et ce que signifie “être écrivain”.
Mercredi 24 Mars à 7.00pm
Maison Française de NYU
16 Washington Mews New York, NY 10003
"La Rumeur", dans les tabloïds américains
La rumeur aurait commencé sur Twitter, puis le Sun, avant de traverser l’Altantique à la vitesse de la lumière. Le New York Post et le Daily News se sont jetés sur l’os des prétendues liaisons entre Carla Bruni-Sarkozy et le chanteur Benjamin Biolay et Nicolas Sarkozy et la secrétaire d’État chargée de l’Écologie Chantal Jouanno. “Nic and Carla’s affairs are rocking France” , titre le New York Post dans sa fameuse «page 6» tandis que le Daily News écrit: « Mon Dieu : French president and wife having affairs ». Les deux tabloïds ne manquent pas de rappeler que « la monogamie ennuie » la first lady, selon ses dires. Si la rumeur a la vie belle à l’étranger (La Stampa italienne, le Telegraph), “No one cares” en France, selon le Daily News.
Les médias traditionnels français en prennent pour leur grade, sous la plume du journaliste du Daily News : « La plupart des grands médias restent éloignés de la rumeur parce que la vie personnelle du président est un sujet sensible et ils craignent de mettre leur poste en danger s’ils la reprennent». Comme en France, les médias traditionnels américains comme le New York Times n’ont pas repris la rumeur.
Summer Camp au Lycée Français : des jeux, de l’art et du vocabulaire
(Article partenaire) Pour les parents expatriés, les vacances d’été sont l’occasion idéale de rentrer au pays pour permettre aux petits de renouer avec la culture française. Mais il n’est pas toujours possible de passer deux mois en France chaque année…
Du 22 juin au 10 juillet, le Lycée Français de New York propose un programme d’immersion en français dans son campus ultramoderne de Upper East Side, facilement accessible depuis l’ouest de Manhattan en bus, depuis downtown Manhattan et Brooklyn avec la ligne Q, et depuis Queens avec les lignes N, R, 7 ou 6.
Le programme est ouvert aux enfants de 3 à 7 ans. Tous les niveaux sont acceptés : les enfants n’ayant aucune notion de français sont également les bienvenus.
Que vous souhaitiez permettre à votre enfant de continuer à approfondir son vocabulaire dans la langue de Molière pendant l’été ou simplement lui offrir une introduction ludique à la langue et à la culture française, le Summer Camp du Lycée Français répondra à vos attentes avec sa vaste sélection d’activités organisées et conduites par des animateurs français ou francophones.
Chaque semaine, votre enfant aura l’occasion de rencontrer et de jouer avec d’autres enfants originaires du monde entier, tout en développant ses capacités en français grâce à des jeux, chansons, poésies et autres activités, le tout au sein des locaux du Lycée Français et en profitant de sa cour de récréation, sa salle de musique et sa grande salle de sport.
De nombreuses activités artistiques inspirées d’artistes français et francophones seront également proposées pour les “campeurs”, qui auront notamment l’occasion de s’essayer aux mimes et aux marionnettes. Au menu également : ateliers cuisine avec la cheffe Sylvie Berger ou encore théâtre pour les enfants de 4 ans et plus.
Pour assurer des activités adaptées à l’âge de votre enfant, le Summer Camp proposera 3 parcours : le Camp Éveil pour les enfants de 3 ans, le Camp Découverte pour les petits de 4 à 5 ans et enfin le Camp Exploration pour les plus grands de 6 à 7 ans.
Les inscriptions sont ouvertes pour l’édition 2020 du Summer Camp au Lycée Français.
Bénéficiez d’une réduction de $50 en tant que lecteur de French Morning en vous enregistrant avant le 1er avril et en utilisant le code FRANCEFM.
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Note: les “articles partenaires” ne sont pas des articles de la rédaction de French Morning. Ils sont fournis par ou écrits sur commande d’un annonceur qui en détermine le contenu.
L’ultime escale de « La Jeanne » à New York
Un porte-parole de la Marine nationale a indiqué mercredi à French Morning que la Jeanne d’Arc, le porte-hélicoptères le plus prestigieux de la flotte française, allait accoster à New York du 31 mars au 5 avril dans le cadre de la dernière campagne de son histoire. En effet, le célèbre bâtiment, qui a formé au cours de ses annuelles « Campagnes d’application » des milliers d’officiers de Marine depuis sa mise en service en juillet 1964, sera définitivement désarmé mi-2010.
La précédente escale de « La Jeanne » à New York avait eu lieu en début janvier 2008. Le navire transportait alors plus de 10 000 livres (dictionnaires, romans et bande dessinées) dont 7 000 destinés aux élèves des programmes bilingues de New York, le reste ayant été envoyé aux écoles de la Nouvelle-Orléans dévastées par l’ouragan Katrina en 2005.
L’opération sera renouvelée cette année, précise Fabrice Jaumont, attaché à l’éducation à l’Ambassade de France, qui évoque le chiffre de 5 000 livres pour les programmes d’immersion bilingue, les after-schools en Français de l’association EFNY (Education française New York), et le programme Héritage. Comme il y a deux ans, des élèves du programme bilingue de l’école publique Jordan L. Mott dans le Bronx participeront à la remise des livres à bord de « La Jeanne ». La cérémonie, qui aura lieu le 31 mars, sera suivie d’une réception pendant laquelle les invités pourront visiter le bâtiment et dialoguer avec les marins.
Pour cette dernière mission, le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc sera accompagné de la frégate légère furtive Courbet. Outre New York, les deux navires mettront le cap vers plusieurs ports du continent africain, d’Amérique latine, d’Espagne et d’Allemagne, sans oublier une ultime escale à Rouen, ville marraine de « La Jeanne », avant de gagner Brest en mai.
Williamsburg s’offre son programme bilingue
Avec les beaux jours arrivent les bonnes nouvelles. Les parents qui poussent depuis mars 2009 pour l’ouverture d’un programme d’immersion bilingue français-anglais à Williamsburg (Brooklyn) ont enfin reçu gain de cause. Léa Joly Sloan, Toby Oppenheimer et Josée Bienvenu ont annoncé que l’école publique PS84 José De Diego avait officiellement donné son feu vert pour accueillir, dès la rentrée 2011, une classe bilingue de niveau K « avec une possibilité de 1st Grade », mettant fin à des mois de doute à la suite d’un changement de direction à l’école.
Dès la rentrée 2010, l’école pourrait également ouvrir un programme after-school en Français comme il en existe déjà dans de nombreuses écoles publiques new-yorkaises, et intégrer, avec le soutien de l’Ambassade de France, des « événements culturels français » dans son curriculum.
« Nous sommes incroyablement enthousiastes de ce développement et avons hâte de travailler avec la directrice Rodriguez », indiquent les parents dans un communiqué.
Pour l’heure, les initiateurs du programme conseillent aux parents dont les enfants entreront en K en 2011 de les inscrire en Pre-K à PS84 avant la deadline du 9 avril prochain. L’école ayant le statut de « magnet school », les inscriptions ne sont pas soumises aux obligations de « zoning » : les enfants d’autres districts que celui de l’école peuvent donc déposer un dossier (téléchargeable ici). « En plus du fait que l’école a un très bon Pre-K, il est très important pour les parents de manifester leur intention de rejoindre l’école dès maintenant ».
PS84 devient ainsi la 7eme école publique new-yorkaise à accueillir un programme d’immersion bilingue, la deuxième à Brooklyn après PS58 à Carroll Gardens.
Pour plus d’informations :
Contacter Léa Joly Sloan à [email protected]
PS84 : 250 Berry Street Brooklyn , NY 11211 – (718) 384-8063
Des rappeurs de La Courneuve au pays du « Yes We Can »
Au départ, il y avait le pari un peu fou de l’artiste texan Monte Laster: faire venir un groupe de jeunes rappeurs de La Courneuve, où Monte vit et travaille, aux Etats-Unis. En 2008, l’élection de Barack Obama lui donne l’excuse parfaite. Et puis, il y a eu la rencontre, décisive, avec Muriel Quancard. Cette productrice française, à l’origine avec d’autres de la Biennale d’Art contemporain à Harlem qui devrait avoir lieu en 2012, cherchait des artistes en résidence pour une série de collaborations artistiques en préparation de l’événement.
Le 4 mars dernier, le voyage de nos huit courneuviens et de leurs accompagnateurs a pris fin. Retour au 9-3, des images plein la tête: un « hug » entre un étudiant et son professeur au Pratt Institute de Brooklyn : « On aurait porté plainte en France » ; des photos au World Trade Center aux côtés de policiers… souriants : « IM-PO-SSIBLE chez nous » ; Ou encore Times Square sous la neige : « On avait les pieds en glaçon » se souvient Houssam, le seul danseur de Our Better Angels – le nom donné au groupe en référence à un discours d’Obama.
Pendant deux semaines, l’une passée à New York et l’autre à Washington, nos jeunes rappeurs n’auront pas chômé. Parmi les temps forts, une rencontre avec Abiodun Oyewole, pionnier du rap US; un concert devant 40 ambassadeurs francophones à Washington. Une visite de la Maison-Blanche et de « Ground Zero », avec pour guide Lolita Jackson, rescapée des deux attentats contre le World Trade Center (en 1993 et 2001).
Et puis, il y a eu les Polo Grounds, un « project » d’Harlem. Une révélation pour les jeunes des « 4 000 », cité que Nicolas Sarkozy avait juré de nettoyer au Kärcher en 2005. « A Harlem, on rénove. Chez nous, on détruit, observe Ihab, alias B-Ghetto, faisant allusion aux destructions de barres HLM en France. C’est une grande différence qui enrichit Harlem et qui nous, nous détruit car détruire coute plus cher que rénover. »
Il ajoute : « Chez nous, on est tiré vers le bas. Si tu as une belle voiture, ton frère va peut-être te la brûler car il n’en possède pas. Ici, les gens sont tranquilles. Il y a un certain amour, un échange. Pas de voiture qui brûlent, pas d’arrachage de sacs…»
Quand on lui demande si, selon lui, il est plus facile d’être jeune de banlieue que jeune de « project », il est moins sévère: « C’est difficile pour tout le monde. A la Courneuve comme ici, les jeunes de couleur sont victimes de préjugés. Le plus difficile est de se battre pour sortir du lot.»
Dans l’exploration de la différence, le choc culturel a parfois été trop dur à encaisser. Monte Laster se souvient : « Quand on est arrivé à DC, personne ne voulait sortir du bus car ils avaient l’impression d’être dans un quartier d’affaires et qu’il n’y aurait rien à voir. Ça m’a surpris car en tant qu’Américain, je connais le Capitole, la Maison Blanche, etc (…) Parfois, ils ne réalisaient pas l’ampleur de ce qui leur arrivait. Avant le concert pour les 40 ambassadeurs à Washington (ndlr, dans le cadre de la remise du prix de la Francophonie), ils regrettaient qu’il n’y ait que 40 personnes ! Mais c’est plutôt attachant.»
Pour les organisateurs, le contrat est rempli. «C’est un projet complexe qui résonne à différents niveaux : artistique, intellectuel et humain. Les meilleurs moments sont ceux qui ont permis la collision de tout ça, affirme Muriel Quancard, citant notamment la rencontre avec Abiodun Oyewole, pape du rap américain. Les jeunes sont capables d’analyser les choses sous un angle que je n’aurais pas considéré. » Pour Monte Laster, l’objectif était de créer « des connections » entre le groupe et des personnalités influentes dans leur milieu. « Quand il y a une possibilité de contact direct, les choses avancent beaucoup plus vite, souligne-t-il. Ces jeunes ne peuvent plus dire ‘Nous n’avons pas eu cette chance’. A eux de décider maintenant ce qu’ils vont en faire. Ils ont entre seize et dix-huit ans. Ils ont le temps».
« A New York, j’ai réalisé que dans tu faisais la vie par tes réflexions, tes réactions, ton sourire, savoir quand parler fort ou pas, analyse Ihab. Ma mère me l’avait appris mais je m’en rends compte que maintenant. Il faut que je lui rende la monnaie de ce gros billet qu’elle m’a donné à mon enfance.»
Leur seul regret : ne pas avoir pu rencontrer Barack Obama. « Je veux lui dire ‘bravo’ pour ce qu’il a fait et lui souhaiter ‘bon courage’ pour l’avenir, glisse Houssam. Et : ‘recevez nous la prochaine fois !’»
(Photos: Joanna Maclennan)
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Trois Nicolas français à l'honneur
Si Nicolas Sarkozy cherche à se remonter le moral avant la débâcle annoncée des élections régionales, il lui suffit de trouver un exemplaire du New York Times de lundi. Dans un article quasi dithyrambique, le quotidien américain met les relatives bonnes performances économiques de la France face à la crise sur le compte du président français (et plus encore de son gouvernement). La faïencerie HB Henriot, à Quimper, qui sert d’étude de cas. Subventions, incitations fiscales: c’est grâce à ce type d’action, nous dit le correspondant du Times à Paris, que la France se démarque comme l’une des économies les plus stables d’Europe. « La politique française est loin d’être parfaite, avec un chômage en augmentation, surtout chez les jeunes, ainsi que le déficit budgétaire et la dette nationale déjà élevée. (…) Mais en général, le verdict est positif pour le président Nicolas Sarkozy et son gouvernement, qui n’a pas tardé à reconnaître une crise et à exercer les pouvoirs de l’Etat. » Certes, il y de sérieux bémols prévient le Times, «avec une dette toujours plus importante et un gouvernement qui promet de pas augmenter les impôts, la véritable question est de savoir combien de temps cela va durer ? »Mais en attendant, on imagine que l’article ne va pas tarder à être encadré quelque part à l’Elysée.
Mais comme si l’hommage ne pouvait durer, le New York Times se reprend vite, avec une fourberie: les Français seraient eux aussi menacés par l’obésité. L’entreprise suisse Nestlé lance Jenny Craig, sa nouvelle marque américaine de produits diététiques en France rapporte le quotidien . « La France semble être un pays logique pour s’établir. Une étude publiée en Janvier par l’Inserm, l’Institut national de recherche en santé, a montré qu’en 2009 31,9% des personnes de plus 18 ans sont en surpoids, contre 29,8 % en 1997. (…) Et en dépit de l’image créée par le best-seller “Ces Françaises qui ne grossissent pas…”, l’obésité est devenue un véritable problème».
Avec le tout Hollywood de retour aux Etats-Unis pour les Oscars, les premiers rangs des défilés de la Fashion Week étaient presque déserts la semaine dernière à Paris. Pour compenser ce déficit, le Wall Street Journal rapporte que Christian Dior a dû faire appel aux politiques français Christine Lagarde et Christian Estrosi afin d’accompagner la seule véritable star présente, l’actrice Charlize Theron. « Le défilé n’était pas de tout repos pour Mme Lagarde et M. Estrosi » commente le journal, «Pendant la semaine de couture en Janvier, la rédactrice en chef de Vogue, Anna Wintour, a demandé une réunion avec M. Estrosi afin de l’encourager à faire plus pour sauver la mode française ». Le quotidien rappelle également que la maison Christian Lacroix a evité de peu la liquidation judiciaire l’an passé, suite à de nombreux problèmes financiers.
Les Français, qui étaient eux aussi présents aux Oscars, ont frôlé le zéro pointé ce dimanche, malgré sept statuettes potentielles. Ils peuvent remercier Nicolas Schmerkin d’avoir sauvé la soirée. Le producteur du film français Logorama, Oscar du meilleur court-métrage d’animation, a marqué la soirée d’un très bon speech, «Un des meilleurs de la soirée » selon The Hollywood Reporter. Le journal se demande d’ailleurs comment ce court-métrage est passé au travers de la censure malgré toutes les marques représentées sans leur accord, «espérons qu’elles aient le sens de l’humour». Parmi sa sélection de photos des moments marquants de ces Oscars, Los Angeles Times a choisi une photo du Français enlaçant son trophée dans la salle de presse.
Quant à la gaffe du producteur français de Hurt locker (Démineur), Nicolas Chartier , elle ne l’a finalement pas empêché d’obtenir la récompense suprême. Et de célébrer, nous raconte indiewire.com, le site des films indépendants, à Malibu. « A l’entrée, on trouvait une affiche en couleur mettant en vedette Chartier frappée du mot “banned” (interdit). » Suite à la cérémonie, toute l’équipe du film et d’autres producteurs ont pris la défense du Français rapporte le site. « Harvey Weinstein n’aurait jamais été pénalisé aussi durement. Etant français et nommé pour la première fois, il était une cible facile pour l’Académie. »
Un anthropologue au pays des lunch-boxes
Quand on rencontre Richard Delérins, on le trouve en cuisine forcément, un tablier à la taille, un plat dans une main. Chaque semaine, ce chercheur en anthropologie historique de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales est l’hôte de très jeunes invités, les enfants de l’école franco-américaine Clairefontaine de Venice, qui savourent un déjeuner de cantine plutôt exceptionnel. Aujourd’hui, le menu de Richard affiche : salade au fenouil et lavande, risotto aux champignons, pêches blanches, pamplemousse et émulsion d’anis verte. L’objectif est de faire découvrir à ces élèves âgés de 4 à 6 ans un éventail de 120 saveurs sur une année.
Clairefontaine fait figure d’école pilote pour le programme élaboré par Richard et une équipe de chercheurs de UCLA. Leurs préoccupations recoupent celle de Joëlle Dumas, la directrice de l’école, qui place la nutrition au cœur des premiers apprentissages. « Depuis 20 ans je fais le marché pour les enfants, nous avons ici notre propre cuisine, des ateliers de pâtisserie et de jardinage, des pêchers et abricotiers. La cuisine est un vecteur de l’éducation, elle permet la socialisation, la verbalisation, la vie ! » s’enthousiasme-t-elle.
Richard Delérins adosse son programme de recherche à ce cadre porteur, orienté sur la nutrition et la génétique, pour lequel son département universitaire a été récompensé par le gouvernement américain en 2009. Financé pendant 3 ans, le projet « Nutrition et Génétique au 21è siècle en France et aux Etats-Unis » a pour ambition de démontrer scientifiquement les vertus physiques et sociales de la diversité culinaire. Cette approche croise différentes disciplines, comme l’anthropologie et la génétique, une discipline que le chercheur découvre à UCLA, lui qui a jusque là travaillé sur l’histoire comparée de la nutrition en France et aux Etats-Unis.
« On pense que la sensibilité au goût est complètement culturelle, or elle est aussi génétique, détaille Richard. Notre sensibilité au goût est inscrite dans notre ADN, elle nous est transmise héréditairement ». On définit 3 grands groupes de « goûteurs » : les super-tasters, les tasters et les non-tasters, qui marquent des inclinaisons différentes pour les saveurs douces, amères ou épicées. « Quelque soit son patrimoine génétique, un enfant confronté à une alimentation diversifiée peut infléchir son inclinaison naturelle. Or, aux Etats-Unis, un enfant est souvent conforté dans ses goûts ». D’après le chercheur, ni l’usage des lunchboxes ni les cantines ne poussent les jeunes américains à élargir leurs connaissances culinaires.
« L’habitude de manger seul aussi, qui fige l’enfant dans ses préférences » observe Richard. Les apports en termes de santé mais aussi de socialisation sont les enjeux de cette étude, qui va également observer et comparer le déroulement des repas du soir dans une trentaine de familles à Los Angeles et en France.
Dès la rentrée prochaine, le programme des menus saveurs doit être étendu à d’autres écoles publiques de Los Angeles, « au même prix qu’un menu de cantine : 2,35 $ » commente Richard. L’annonce début février de l’amélioration des School lunches dans les écoles américaines par la First Lady et le combat contre l’obésité galopante mettent son champ d’études encore plus en lumière.
http://www.letsmove.gov/
L’électrochoc BLASTED de Sarah Kane à Gables Stage
La pièce de Sarah Kane a été un électrochoc lors de sa création. Elle est très rarement jouée, car peu de directeurs de théâtre veulent s’y risquer par peur de choquer. Joseph Adler a eu raison de s’obstiner pour obtenir les droits et pour permettre aux spectateurs de Miami de venir voir « BLASTED ». Il va même jusqu’à vous dire avant le début du spectacle que si vous n’avez pas aimé, si vous avez eu l’impression de perdre votre soirée, il vous donnera une place gratuite pour un autre spectacle.
Il faut voir ce spectacle car c’est la vie crue, pas telle qu’elle nous est souvent présentée aseptisée au cinéma. L’écran nous permet de nous retrancher en nous même face aux comportements humains les plus violents. Au théâtre ces mêmes actes, mêmes simulés, nous obligent à encaisser le coup poing qui nous est servi et c’est parfois insoutenable.
Les magnifiques et courageux acteurs aussi remercient les spectateurs d’être venus et d’accepter de leur faire face dans leur nudité morale et physique. Ils savent que nous serons renvoyés à notre propre (im)moralité, à travers ce happening. Viol, fellation, cannibalisme, reflet de l’image barbare de l’homme prit dans un étau, quand il n’existe plus aucun espoir. 90 minutes non-stop pour passer du « social réalisme, au surréalisme pour finir dans l’expressionisme » comme nous le décrit Joseph Adler dans son programme.
A vous de décider si vous voulez voir ce spectacle, mais les acteurs méritent un soutien pour leur travail. Pour l’auteur, c’est trop tard, elle a écrit cette pièce en 1995 à l’âge de 23 ans et elle a disparu en 1999. Mais rien n’a changé depuis, rassurez vous.
Gables Stage jusqu’au 28 mars 2010
1200 Anastasia Avenue
Coral Gables, FL 33134-6364
(305) 445-1119
La French Touch au pays des navettes spatiales
Nous sommes en 2001. La Française, décoratrice d’intérieur, s’occupe de relooker l’hôtel Sheraton de Marrakech. Au même endroit sejourne Bill, un ingénieur américain de la NASA, en charge des atterrissages d’urgence de la navette spatiale. On se croise, on fait connaissance, “on devient copains”, dit Lydie, mais ce n’est pas le coup de foudre: on se quitte d’une bise sur la joue, non sans avoir échangé adresses electroniques et numéros de téléphone. Pendant six mois, la Française et le Yankee vont continuer à échanger sur le Net. Et puis Bill propose de venir faire un petit tour en France…. Et ce qui devait arriver arriva! Pendant deux ans, les deux tourteraux vont se retrouver, tous les deux mois, soit en France, soit en Floride.
Bill a demandé Lydie en mariage, mais elle ne se sent pas prête. Il lui faut du temps, elle hésite à abandonner sa fille en France, son petit-fils, sa maman, ses amis, son métier et sa maison sur la côte d’Azur… Un an se passe sans que Bill, très discret, ne réitère sa demande, et c’est Lydie qui lui annoncera qu’enfin elle consent.
Le 31 decembre 2003, elle débarque en Floride, munie de son visa de fiancée, et elle ne perd pas son temps: le lendemain, le 1er janvier 2004, elle crée sa societé de décoration, dont Bill sera le président, son statut d’étrangère ne lui permettant pas d’occuper cette fontion. Elle ouvre une première boutique de 80 mètres carrés à Cocoa Village. La “french touch” va vite avoir du succès: plusieurs magazines specialisés lui consacrent des articles, le bouche à oreille fait le reste… Très vite elle va se sentir à l’étroit, et s’installe dans un nouveau magasin, plus vaste, dont elle va doubler la surface. Aujourd’hui, sur 200 mètres carrés à l’enseigne de “Something Different” elle propose toutes sortes d’objets de décoration, des voilages, des parures de lit, qu’elle se fait livrer de France. Elle s’est enfin mariée en août 2004, elle a embauché deux salariées à temps partiel, et elle regarde son chiffre d’affaires progresser de mois en mois: pour les dernières fêtes de fin d’année, elle a dû renouveller trois fois sa collection! “J’avais investi 10.000 dollars quand j’ai commence en 2003 avoue-t-elle, et aujourdhui j’evalue mon stock à 4 ou 500.000…” La recette du succès? “Le savoir faire, l’energie et le management”.
De tout cela, elle ne manque vraiment pas. Exemple: un fournisseur français à qui elle avait commandé toutes sortes de voilages et de rideaux vient de déposer le bilan. N’importe: elle ira elle-même choisir ses tissus en Inde et fera confectionner les rideaux en Floride… En attendant de créer sous peu une boutique en ligne pour toucher l’ensemble des Etats-Unis… Vous avez dit énergie?
Mais si vous demandez aujourd’hui à Lydie si elle pense revenir en France un jour, la reponse est nette, tranchée: “Jamais!”. Il y a de vieilles blessures qui ne guérissent pas…