Tous les mois les galeries ouvrent leurs portes, c’est une bonne occasion de découvrir des artistes, des lieux parfois insolites, de se promener et de passer une bonne très soirée.
Coral Gables : le 1er Vendredi de chaque mois.
Design District et Wynwood : le 2ème samedi de chaque mois
Programmes et itinéraires
Art circuit
Louer une cabana à la plage
C’est possible a Key Biscayne au Crandon Park (entrée South)
Vous pouvez louer une petite cabine privée avec douche pour $37.45 la journée.
Cela vous permet de passer une belle journée a la plage, vous abriter du vent et du soleil, les cabines ferment a clés et ont une capacité de 8 personnes maximum, c’est vraiment très pratique avec des enfants. En plus vous aurez une place de parking attribuée et également une table réservée pour votre pic nic.
Pour plus d’information contacter Jose Hoyos : [email protected]
Adresse : 400 Crandon Park a Key Biscayne – Tel 305 361 54 21 ou presentez vous le jour même (first come, first serve) au Crandon Park Office située sur la « South Beach » entrance.
Vous (les Français) vous êtes tous hyper-sexy
« [Nous les Américains] On a ce mythe que vous êtes tous hyper sexy », explique Debra Ollivier, l’auteure de What French Women know, about love, sex and other matter of the heart and mind. Depuis le bestseller de Mireille Guiliano, les “French Women” ont le vent en poupe. Elles ont du moins le mérite d’inspirer les maisons d’éditions : French Women don’t sleep alone, etc.
Le dernier livre en date donc est celui de Debra Ollivier, une Américaine qui a vécu dix ans en France, où elle a suivi son mari français. Elle entend révéler à ses consoeurs américaines le secret des femmes françaises : si les femmes françaises ont ce « je ne sais quoi quoi » qui les rendent si attirantes, ce n’est pas lié à la lingerie, leurs toilettes, leurs rouge à lèvres, ni même à ce qu’elles mangent mais à leur culture.
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« Vous avez beaucoup moins de règles et de dogmes que nous, de « do’s and don’t », explique Debra Ollivier qui vit aujourd’hui à Los Angeles. « Vous n’êtes pas dans l’amour total ou le rejet absolu. Les choses ne sont pas blanches ou noires. » Quand il s’agit de passion, les Françaises composeraient donc avec une gamme de sentiments. L’incarnation de cette différence, selon Debra Ollivier ? Lorsque les petites filles françaises égrennent « il m’aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie », les petites Américaines se cantonnent à « He loves me, he loves me not ».
Ces règles sont en partie véhiculées par la flopée de livres « How to », aux Etats-Unis, selon Debra Ollivier. Tandis qu’ils prétendent offrir un mode d’emploi des relations amoureuses, ils enferment les femmes américaines dans un carcan. Debra Ollivier concède que c’est une contradition de son livre : What French Women know vient s’ajouter à la longue liste de ces livres “mode d’emploi”. Mais l’auteure assure que son intention première était de tordre le dos aux clichés sur les femmes françaises. En voici quelques uns :
Les Françaises flirtent, contrairement à leurs consoeurs américaines VRAI Cette différence découle du mouvement féministe, qui fut beaucoup plus radical aux Etats-Unis, explique Debra Ollivier. Parachutée dans les dîners parisiens, l’auteure a été frappée par le plan de table savamment concocté par l’hôtesse : une femme, un homme, une femme. Une incitation au flirt, selon elle.
Les femmes françaises sont des pros de l’adultère FAUX Debra Ollivier est allée pêcher une étude comparative du sociologue à l’INSERM Alain Giami. Résultat des courses, explique Debra Ollivier : “Tout le monde a des aventures. Aux Etats-Unis, on a plus d’amants, d’aventures d’un soir. En France, on a moins d’amants mais ils durent plus longtemps.”
Les femmes françaises ne grossissent pas FAUX Au passage, Debra Ollivier épingle le postulat de Mireille Guiliano. “On pense maintenant [depuis le livre FWDGF] aux Etats-Unis que les femmes françaises sont minces parce qu’elles mangent avec modération, tout en se faisant plaisir. Ce n’est pas la vraie raison. C’est parce qu’en France, il politiquement incorrect d’être gros, que les femmes sont minces. Aux Etats-Unis, on est un peu dans l’hypocrisie, on ne va pas être direct, on va vous dire « You look great ». En France, les gens n’hésitent pas à vous dire « Vous avez pris trop de poids. Attention ! »
Les femmes françaises sont réalistes VRAI « Elles sont libérées des codes et sont plus dans l’éxpérience. Elles n’ont pas cette notion de “Happily ever after” qu’ont les Américaines. Si une relation ne marche pas, ce n’est pas la fin du monde, ça aide à voir la vie d’une autre manière.”
Debra Ollivier, What French Women know, about love, sex and other matters of the heart and mind. Putnam Adult, $24,95
Quinze ans de Café Noir
En quinze ans, Café Noir, au coin de Thompson et Grand, est devenu un des grands classiques de Soho. Lundi soir, le restaurant fêtait l’extension de son bail pour dix ans de plus.
Café Noir remercie tous ceux qui ont bien voulu être au rendez-vous. Vous avez apporté une énergie fantastique et avez fait de cette soirée un moment unique. Nous tenons aussi à remercier nos partenaires Manhattan Beer, African Starr Rum, Baron Francois and Peroni pour leur générosité. Vous trouverez ci-dessous quelques photos souvenir ; une plus large sélection vous attend sur Facebook. Si vous n’avez pu vous rendre a la soirée du 19 Octobre, ne vous faites aucun souci, Café Noir prépare une soirée a thème ‘Industry Night on Monday Nights’ pleine de surprises. Donc, restez à l’écoute et a très bientôt.’
Voir le diaporama de la soirée:
La mode aussi pour les hommes, les enfants et l'intérieur
– Une valeur sûre pour les p’tits bouts ? Bonpoint bien sûr, surtout quand pour fille et garçon de zéro à 12ans, les prix descendent à -75% ! Des manteaux de bébés de $70 à $180 au lieu de $180-450, mais aussi des chaussures du 16 au 34 entre $35-80 au lieu de $150-260… et bien d’autres choses craquantes pour que les tout petits affrontent l’hiver. Du 28 au 29 octobre de 8am à 7pm et de 8am à 3pm, au Metropolitan Pavilion, 123 W 18th St entre 6th et 7th Ave, 5th floor.
Hommes
– Soldes à -80% chez Duckie Brown, où ces messieurs trouveront des pantalons à $120 au lieu de $450, des chemises à $100 au lieu de $350 et les indispensables « runway one-of-a kind » à 300-$600 au lieu de $1200-5000. Samedi 24 octobre de midi à 5pm au Morgans Hotel, 237 Mad 37th/38th.
– Un rendez vous de boulot ou autre entretien en tout genre ? Vous avez besoin d’un nouveau costume pour être au top ! Profitez des costumes Hickey Freeman à $500-600 au lieu de $1300-1800 et des pulls à côtes à $70 au lieu de $210. Mais aussi des blazers en laine Bobby Jones à $300 au lieu de $795. A partir de dimanche 25 octobre de 9am à 6pm, du 26 au 28 de 9am à 6.30pm jusqu’au vendredi 29 octobre de 9am à 5pm. Soiffer Haskin, 317 W 33rd St, Midtown West, tel 718 747 1656.
Accessoires
– Deux journées de soldes chez BO Concept. Au menu, des vêtements, accessoires et bijoux des créateurs Zang Toi, The Brungers, Wendy Brandes et Caroline Cameron à moins de 80%. Vendredi 23 de 5 à 8pm et samedi 24 octobre de midi à 6pm, au 105 Mad 30th, tel 212 686 8188.
– Pour les puristes du détail choc, pas besoin d’aller en Italie pour acheter ses sacs et accessoires. Il suffit d’aller faire un tour chez Tusk qui solde la collection de Paul Iwao jusqu’à -$70. Les portes feuilles accordéon passent de $110 à $50, et les bandoulières en cuir pas de $450 à $125. Du 23 au 31 octobre de 11am à 7pm au 242 W 26th St Chelseau, 212 212 8485.
– Les sacs à mains de Carlos Falchi’s sont connus comme étant parmi les imités des sacs de créateurs. Au lieu de s’acheter une imitation, pourquoi ne pas profiter des -$70 de soldes sur ces pythons à $325 au lieu de $1060, ces grands cabas à $1200 au lieu de $2875 et ces incontournables cuirs à $1300 au lieu de $2900. Les 28 et 29 octobre de 10am à 7pm. 260 W 39th Midtown West. Tel 212 921 2935.
Home
– Que se soit pour un diner assis ou une pizza party, la table de la salle à manger a bien le droit d’être tendance. Pour ce faire, Clothingline solde ses sets de tables à $13, $18 ou $5. D’autres accessoires de déco sont bien sûr envisageables comme ces sacs et gros paniers de rangement à $35 au lieu de $70. A partir du 27 au 29 octobre, mardi de 10am à 7pm, mercredi de 10am à 6pm et jeudi de 10am à 7pm. 261 W 36th St à Midtown. Tel 212 947 8748.
Oui mesdames, French Morning ne vous oublie pas !
– Affaires à faire sur les manteaux de la boutique Kisan : Sonia, Tsumori, Chisato, Vanessa Bruno, Joseph etc… à -30%. A partir du 23 octobre jusqu’au 31. Kisan, 125 Green Street, info sur KISANSTORE.
– Tenues de soirées, fourures et prêt à porter soldés à -75% chez Robert Cavalli Class. Du 25 au 27 octobre de 10am à 6pm – 135 W 52nd St, suite A. – Tel 212 920 1211.
Une Pomme pour tout petits
Pour leur premier magasin à Manhattan, les propriétaires de Pomme ont vu… petit. Une boutique de poche, idéalement située à Tribeca, qu’elles ont décidé de consacrer aux tout petits. Elles n’y vendront que des vêtements (et jouets) destinés aux nouveaux-nés, au contraire de leur “grande” Pomme, le magasin qu’elles ont lancé il y a quatre ans à Dumbo (Brooklyn).
Les deux fondatrices, Stéphanie Chayet et Samantha Adams, respectivement française et belge, avaient créé Pomme, en 2005, pour faire découvrir aux américains une mode enfantine différente, plus inventive que les quelques marques qui dominaient alors le marché. Depuis, le secteur a explosé aux Etats-Unis, les “designers” pour enfants sont légion.
Cette fois, avec leur Petite Pomme, elles créent la boutique réservée aux moins de 18 mois, un concept répandu à Paris mais qui n’existe guère à New York. Avec en vue un marché qui est, lui, typiquement américain: celui des “baby showers”.
Petite Pomme
186 Duane Street (Btw Hudson & Greenwich).
Tel: 212 219 1449.
Aux proviseurs francophiles, la Patrie reconnaissante
Ah, si Napoléon pouvait voir ça! Lorsqu’il créa la distinction des Palmes académiques – ou plutôt leur ancêtre, le titre d’Officier d’Académie – en 1808, l’Empereur des Français était loin de s’imaginer qu’elle serait un jour épinglée à la veste de quatre proviseurs d’écoles publiques new-yorkaises. Mercredi dernier, pourtant, en présence du patron du Department of Education (DoE) new-yorkais Joel Klein et de la communauté éducative franco-américaine, l’Ambassadeur Pierre Vimont a remis les insignes de chevalier de cette prestigieuse distinction à Giselle Gault-McGee de PS 58(Brooklyn), Jean Mirvil de PS 73 (Bronx), Robin Sundick de PS 84 (Manhattan) et Shimon Waronker, ex-CIS 22 (Bronx). Tous récompensés d’une belle couronne de laurier suspendue à un ruban violet pour avoir ouvert un programme bilingue français-anglais dans leur établissement.
Lorsqu’ils ont appris leur distinction par email ou téléphone il y a quelques mois, nos nouveaux chevaliers américains, peu coutumier de cette tradition bien française, se sont montrés quelques peu… circonspects. «Honnêtement, on ne savait pas trop quoi faire. Nous ne sommes pas habitués aux décorations dans ce pays », sourit Robin Sundick de PS 84. « J’ai du faire des recherches, confie Giselle Gault-McGee de PS 58. J’ai appris que Napoléon l’avait créée. C’est très impressionnant! » Jean Mirvil de PS 73, qui a étudié à la Sorbonne, reste premier de la classe en la matière. Encore que… « Je savais ce que c’était mais je pensais qu’elles étaient pour les ministres de l’Education (…) C’est une vraie joie d’être distingué dans la lignée de ces personnes prestigieuses! »
Ce n’est qu’en 1955, au terme d’un long processus d’assouplissement des conditions d’attribution, que le gouvernement décide de l’ouvrir aux personnalités étrangères ou françaises expatriées œuvrant pour la promotion de la culture française. Aux Etats-Unis, entre 25 et 30 personnes la reçoivent chaque année, mais, précise l’Ambassade, c’est la première fois qu’elle est remise à des proviseurs.
«Je vais montrer la palme à mes élèves et parler de ce qu’elle représente, promet Robin Sundick. Une manière de plus de connecter les élèves à l’autre rive de l’Atlantique. » Chose que Shimon Waronker, qui a quitté son école du Bronx et travaille désormais au bureau de Joel Klein, ne pourra faire. « Je vais la mettre dans un coffre-fort, sourit-il. J’ai peur que mes enfants s’en servent comme jouet! »
Barbie au régime ?
Rien n’est plus sensible en France qu’un projet de réforme qui voudrait s’en prendre au système éducatif. Nicolas Sarkozy en a déjà fait les frais l’année dernière. Il remet le chantier sur la table et n’entend pas cette fois céder devant la rue en colère. Un pari a priori compromis selon la journaliste Estelle Shirbon de Reuters, qui ne manque pas de rappeler les échecs essuyés par les précédents gouvernements. Véritable bête noire pour les politiques, cette problématique peut déchaîner étudiants et professeurs, surtout quand il s’agit de payer pour donner envie d’apprendre. C’est ce que relate Time cette semaine, à propos de cette initiative gouvernementale qui voudrait rémunérer la motivation d’élèves de deux lycées professionnels, sur la base de l’assiduité de chacun et des bonnes notes. Un sujet d’autant plus contestable selon Bruce Crumley qu’il concerne les quartiers difficiles de banlieues, se heurtant de plein fouet aux principes d’égalité
et de gratuité propres à la vieille République post 1789. Inutile de rappeler que l’argent ne servira pas à l’achat de la dernière PS3, mais bien à financer un projet commun pour toute la classe, supervisée par les professeurs. En Grande Bretagne et aux Etats Unis, des programmes similaires ont été mis en place, sauf que l’argent récolté se retrouve directement dans la poche des élèves. Finalement, pas de quoi s’affoler…
Le Wall Street Journal s’intéresse lui au casse-tête pour les linguistes français de trouver des équivalents up to date aux termes et mots anglais. Car si les mots « weekend » ou encore « surfer » et « start-up » ont fini par être approuvés et employés tel quels, d’autres expressions nées avec Internet deviennent incompréhensibles en français, bien que farfelues et pas inintéressantes. C’est le cas de « cloud computing » qui signifie « ressources informatiques » mais qui se traduit littéralement par « informatique en nuage » en français. Les linguistes s’arrachent les cheveux pour trouver les équivalents adéquats de mots anglais, lesquels sont étudiés par trois organisations d’experts avant d’être validés officiellement. On comprend vite pourquoi on s’est finalement résolu au snowbording (au lieu du « saut acrobatique sur tremplin de neige ») et à Wide World Web (littéralement « toile d’araignée mondiale »).
A l’heure où le Kindle e-book d’Amazon arrive sur le marché français,
les maisons d’éditions et groupes de presse de l’hexagone cherchent à tout prix à préserver leur identité culturelle des géants Google et Amazon. Le New York Times salue d’ailleurs le courage de ces professionnels du livre et de l’écriture mais reste sceptique quant à l’efficacité de cette résistance -bien française- trop désunie ; Hachette, Gallimard, Flammarion (pour ne citer que les plus connus) ont chacun lancé leur propre projet de bibliothèque numérique. Même constat dans le Wall Street Journal, mais cette fois le journaliste doute qu’Amazon connaisse le même succès en Europe qu’aux Etats Unis. Il n’est pas le premier à développer une offre e-book sur le vieux continent et bémol important, ses contenus ne seront disponibles qu’en anglais.
A lire dans Newsweek, la journaliste Tara Weingarten essaie de comprendre quelles différences il existe entre le champagne français « au goût contenu et presque austère» et le vin à bulle italien « doux et fruité ». Le prix d’abord : on boit du prosecco pour $7 ou $8 alors qu’une coupe de bulles française peut dépasser les $20. Mais lequel est meilleur ? Grand débat entre les puristes des bulles de chardonnay
(avec quoi est fait le champagne français) et celles du rafraichissant prosecco (italien). Un autre trésor français fait saliver la journaliste Angela Doland d’Associated Press. 450 000 bouteilles ont été découvertes dans les caves du restaurant parisien la Tour d’Argent –cette « si petite tour »- la semaine dernière, qui va organiser une vente aux enchères en décembre pour 18 000 d’entre elles. Au programme, des Château Lafite Rothschild de1970, 1982 et 1997, des Cheval Blanc de 1928 et des Château Margaux de 1970 et 1990. Mais aussi quatre bouteilles d’Armagnac Vieux de 1788 à $600 chacune.
Le San Francisco Chronicle n’en revient pas. Le créateur français Christian Louboutin, célèbre pour ses chaussures de luxe, trouve que les chevilles de Barbie sont bien trop grosses. Comment, vous avez dit « grosse » ? Louboutin est catégorique. Lui qui utilise le corps de Barbie comme modèle pour des versions miniatures de talons, veut remodeler les jambes du mannequin aux mensurations les plus enviées au monde. Mais contrairement à sa réputation, Barbie est loin d’être parfaite comme le rappelle le site That’s Fit. 50 kilos pour 1m82, la coqueluche de Mattel est sévèrement sous-alimentée. Si elle veut espérer présenter la nouvelle collection de Louboutin, il va pourtant falloir que Barbie fasse du sport et se mette un peu au régime. Affaire à suivre.
Sauvons les Désirs Pâtisserie !
« Quand ils se font virer de leur commerce, les gens ici ne disent plus rien ». Jean Pauget fait partie de ceux que le système américain n’épargne pas. Apres 10 ans passés aux fourneaux de Désirs Pâtisserie à Chelsea, voilà qu’il s’est vu refuser en février le renouvellement de son bail. Mais à 62 ans, ce pâtissier français installé à New York depuis 1985 ne l’entend pas de cette oreille. Des croissants, il compte bien en vendre pour plusieurs années encore.
Depuis le début du mois d’octobre, Jean Pauget et sa boulangerie sont dans toutes les bouches et les potinages du quartier. Le 25 septembre, les résidents de Penn South reçoivent une lettre de la société Mutual Redevelopment Houses -propriétaire des immeubles du bloc- stipulant que Désirs Pâtisserie laisseraient bientôt la place à une nouvelle boulangerie actuellement située quelques blocs plus bas. Premier concerné, Jean Pauget apprend la nouvelle par une cliente, surprise de lire que son pâtissier prenait sa retraite. « Ils ont magouillé dans mon dos pendant sept mois » : depuis février, Jean –qui n’a nullement l’intention de s’arrêter de travailler- attendait qu’on lui accorde le renouvellement de bail qu’il a réclamé quand a pris fin le précédent. Le couperet est tombé quelques jours après. Au retour d’une livraison, Jean retrouve une de ses caissières en larmes derrière le comptoir. Une lettre « sans enveloppe » tient-il à préciser, lui était destinée. Surligné au stabilo jaune, l’ordre de quitter les lieux d’ici février prochain.
Depuis, branle-bas de combat dans tout Penn South. Les habitants ne s’imaginent pas sans leur pose quasi-quotidienne aux Désirs Pâtisserie, ragoter autour d’un café au lait et d’un petit pain bien français. « On est ici comme a la maison » explique cette vieille dame assise au fond de la salle, « les produits sont bons et tous le monde se connait ». Un autre curieux s’approche et sur un ton plus grave « les valeurs et les sentiments se perdent à New York ». Les gens d’ici apprécient la vie de quartier que la boulangerie a su préserver. « Tout devient grand, cher, impersonnel » selon cette autre habituée du quartier général. Avant de lancer à Jean Pauget dans un clin d’œil « quand on voit quelqu’un depuis longtemps, c’est comme la famille ». Alertés, le journal du quartier Chelsea Now et la chaine d’informations en continue NY1 se sont emparés de l’affaire.
Tant de solidarité et de visibilité médiatique touchent Jean Pauget : « les gens d’ici connaissent l’histoire et sont écœurés ». Mais l’heure n’est pas aux désolations. Bien au contraire, « la guerre s’ils la veulent, ils l’auront» sourit le chef pâtissier, qui regrette surtout que les choses se passent ainsi : « pourquoi ne pas venir s’asseoir a une table et discuter, au lieu d’une lettre sans enveloppe et surlignée comme ça ? ». Dans un esprit un peu vengeur, il a glissé une copie de ce mémo sous la vitre des tables de la boulangerie. Pour que « tout le monde soit au courant des manières qu’ils utilisent pour virer les gens ». Et l’on ne peut passer à côté des dizaines de papiers qui ornent murs et vitrines et dont les mots « Help Save les Désirs Pâtisserie » attirent l’attention des passants depuis la rue. Une pétition, signée par 1200 personnes, pourrait aussi faire pression auprès des « politiciens » (pour beaucoup sénateurs de New York) que Jean a contactés dans l’espoir de soutiens officiels.
Ce qu’il espère ? Que tout ce bruit autour de lui décrédibilise le comité directeur du syndic en vue des prochaines élections de novembre par les résidents du bloc. Jean Pauget veut montrer qu’il est confiant : « ils sont en train de creuser leur tombe » se rassure t-il après avoir énuméré d’autres affaires qui selon lui nuisent à la réputation des teneurs de Penn South.
Sa détermination ne cache pourtant pas sa peine. Il le dit, la vie devient difficile pour les petits commerces à New York. Retourner travailler en France ? Il n’y pense que pour sa retraite et encore. C’est pour voir sa mère qu’il y passe deux semaines par an et chaque retour aux Etats-Unis lui procure un malaise : «quelques fois, je me sens coupable d’être venu». Coupable d’y avoir laissé ses proches. Mais sa vie est aux Etats-Unis depuis 1979 et il va bientôt obtenir la nationalité américaine. Washington DC, Baltimore, Pittsburgh, Dallas, Denver puis New York, ce n’est qu’après 30ans ici qu’il a lancé la procédure, estimant qu’ayant passé le même nombre d’années en France, il se sentait autant Américain que Français. « Voilà l’histoire d’un Français en Amérique », me lance t-il depuis sa cuisine où il s’active pour son fils, qu’il vient de marier ce week-end.
Broadway, tu le veux tu l'auras
Dans les studios encadrés de grandes baies vitrées de l’Alvin Ailey Dance Theater , ça ne sent pas la sueur. Bienvenue au pays de l’air conditionné à gogo, se disait Gwennaelle, en faisant ses premiers temps à l’école d’Alvin Ailey. Dans ce monstre de verre situé au niveau de la 55ème rue, tout est propre, transparent, inodore. « Comme on ne sentait pas la sueur, nous n’avions pas l’impression de travailler, plaisante cette Rouennaise d’origine malgache depuis un banc de Manhattan, un gobelet en carton à la main. C’était sûrement fait exprès pour que l’on se dépense davantage ! » Ce qui n’a en rien effrayé cette bosseuse qui s’est dit un beau jour, quand elle vivait encore à Paris, qu’elle serait danseuse dans la compagnie d’Alvin Ailey !
Pèlerinage arty
Gwennaelle,Myriam et Tatiana ont intégré leurs écoles de danse grâce à l’International Student Visa Program (ISVP). Sans audition à passer, ce programme d’une durée de 2 ans, de 4800 dollars l’année chez Merce Cunningham à 8000 chez Ailey, attire les danseurs internationaux par centaines. Dans son bureau à l’école Steps on Broadway, institution new-yorkaise de ballet depuis 30 ans, Claire Livingstone, directrice artistique, désigne une carte accrochée au mur indiquant la provenance de ses étudiants. Les cinq continents sont épinglés. «C’est une sorte de pèlerinage auquel doit se livrer tout danseur», commente le percussionniste du studio Cunningham, Taylor Mclean, qui y voit défiler des nouvelles têtes depuis quinze ans.
Quel danseur sensé ne s’est pas rêvé un jour sous les feux de ce gigantesque temple de la danse qu’est New York, où ont installé leurs studios Merce Cunningham, Alvin Ailey, Martha Graham ? Même bien avant l’époque des danseurs modernes, quand Paris était encore le centre incontesté du monde de la danse, certaines ballerines de l’Opéra partaient faire carrière à New York. C’est dire son attrait jamais égalé. «Je me sentais dans une impasse à Paris alors que j’avais de New York cette image de ville artistique aux mille possibilités, résume Gwennaelle, qui pratique chez Ailey les danses moderne, classique, africaine et les claquettes.
Repérez-moi !
Évidemment, les danseurs ont un même but, ou plutôt la même espérance: se faire repérer au hasard d’une classe, d’un workshop, d’une audition, en fait s’extraire à tout prix de cet anonymat dans lequel ils sont plongés, tous égaux, à leur arrivée. C’est ici que la bataille commence. Mais bizarrement certains sont plus avancés que d’autres, privilégiés. Chez Ailey, Gwennaelle a vu ainsi son rêve se dissoudre, impuissante : « les profs invitent certains élèves à participer aux workshops et pas d’autres. Le programme dans lequel j’étais inscrite était aussi le moins cher. On ne me donnait jamais la chance de me montrer. C’était très dur parce qu’au fond, tu es dans l’école, tu vis le rêve au quotidien, mais tu sais qu’il faut à tout prix que tu cherches ailleurs parce que de toute façon ils ne te prendront pas dans la compagnie. » Une expérience décourageante ? «Au contraire, cela m’a motivée. J’étais à New York, j’adore cette ville, je me suis dit que j’allais forcément trouver un projet ailleurs». Tout de même, elle regrette le manque de traitement au cas par cas et d’humanité de cette école «usine », qui accueille environ 200 élèves par an.
Dans l’environnement similaire du Broadway Dance Center (BDC), Myriam, pétulante métisse de 23 ans, a eu, si l’on peut dire, plus de chance. Cent cinquante à 200 danseurs internationaux s’enrôlent chaque année dans ce studio à deux pas de Times Square. À la sortie de l’ascenseur, en face des caisses surmontées d’une enseigne « credit card » ou « cash », sont projetés sur six écrans plats de télévision les cours du studio en simultané avec le dernier Disney. Dès mon premier cours de danse Latin Jazz, la professeur, Maria Torres, m’avait repérée, raconte-t-elle un matin, à la sortie du cours de hip-hop. C’était pourtant la première fois que je pratiquais cette danse. En mai dernier, elle m’a demandé de rejoindre sa compagnie qui se produisait pour la célébration des 25 ans du BDC, c’était incroyable! »
Myriam est fonceuse, son énergie a plu. L’aspect psychologique de l’aventure compte autant que les qualités techniques des danseurs. De ce point de vue, Tatiana Bouru, 20 ans, arrivée l’an dernier au studio de Merce Cunningham, a beaucoup appris. En classe, la jeune fille perdait souvent son temps à regarder d’un œil timide et inquiet les autres danseuses au lieu de se concentrer sur elle-même. Ce à quoi l’a poussé Jeff Moen, un de ses professeurs favoris. «Jeff me place en avant dans les cours, ou me demande de refaire un exercice devant tout le monde en solo. En un an, cela m’a totalement changée, les autres filles dans la classe aujourd’hui je m’en fiche, je bosse pour moi», assure-t-elle depuis le café du West Village où travaille Alonso , son petit ami. Sirotant un café au lait qu’il vient de lui apporter, Tatiana explique encore être partie à New York pour apprendre à vivre éloigné de ses parents. Cette année, après avoir reçu la bourse de la Fondation Cunningham qui en gratifie ses meilleurs danseurs, Tatiana court les auditions, confiante et sereine.
Retourner en France ? Surtout pas ! Myriam, l’élève du Broadway Dance Center , revient tout juste d’Angleterre où elle dansait dans la comédie musicale de sa bienfaitrice, un spectacle historique sur la Salsa, au festival de Salsa de Southport. «Je ne suis pas payée, reconnaît cette battante qui a travaillé un an dans un restaurant de Londres en tant qu’hôtesse d’accueil afin de se payer le BDC, mais c’est pour moi une aubaine de travailler avec elle, d’être conduit à rencontrer interprètes et chorégraphes». Car telle est en effet la solution pour ces danseurs étrangers qui ne peuvent, légalement, pas travailler à temps plein sous leur statut d’étudiant. Claire Livingstone explique que «les danseurs venant de l’étranger ont intérêt dans un premier temps à travailler gratuitement pour des compagnies qui pourront, une fois leur formation terminée, leur écrire une lettre de soutien nécessaire à l’obtention d’un visa artiste».
Ce visa, d’une durée d’1 à 3 ans, Gwennaelle, Myriam et Tatiana le veulent toutes les trois. Car aucune ne veut pour l’instant quitter New York. Malgré ses gros moments de désespoir, Gwennaelle assure n’avoir jamais décidé de repartir en France, elle se sent libre ici. «Si je rentre, je devrais être professeur de danse pour subvenir à mes besoins ». Peu de temps après avoir fini sa formation chez Alvin Ailey en mai dernier, elle a été prise sur audition dans une petite compagnie de Brooklyn, T-Lion Dance Body Stories, avec laquelle elle s’est déjà produite 5 fois grâce à une autorisation de travail qu’elle s’est procurée pour 300 dollars. « Les performances sont toujours payées, pas les répétitions, mais c’est une petite compagnie qui monte, je veux monter avec elle. » Fin octobre, elle se produira au renommé Baryshnikov Arts Center , autant dire que c’est là un premier pas vers la consécration. Plus que jamais déterminées, Gwennaelle, Myriam et Tatiana entendent bien continuer de cultiver leur petit lopin de rêve américain.