En 2012, les 1,2 millions de Français installés hors de France (et enregistrés dans les consulats) vont se rendre aux urnes pour élire les députés chargés de les représenter à l’Assemblée nationale.
Mais un peu plus de trois ans avant le scrutin, les tractations en vue de 2012 ont déjà commencé. Alain Marleix, le secrétaire d’Etat à l’Intérieur et aux Collectivités territoriales, est chargé du redécoupage électoral. L’homme, qui compte pourtant de nombreux amis parmi les socialistes, est soupçonné, de « tripatouillage »par certains d’entre eux. Derrière ces manœuvres politiques, la droite a « l’intention de rendre extrêmement difficile l’alternance », s’insurge le socialiste Pierre Moscovici. En cause, le projet du secrétaire d’Etat qui devait être remis à la fin du mois d’avril et qui semble plus difficile que prévu. «Armé de grands ciseaux», Marleix aurait favorisé les circonscriptions favorables à la droite.
«La loi fixe le nombre de députés au plafond prévu par la constitution, soit 577», explique le sénateur UMP Christian Cointat, représentant les Français de l’étranger. Si le nombre de parlementaires doit rester inchangé, cela implique la diminution du nombre actuel de députés dans l’hexagone. Le calcul est simple, explique le secrétaire d’Etat Marleix sur le portail Internet de Matignon. «La base est un député pour 115 000 habitants ». Avec quelque 1 268 000 ressortissants hors de France inscrits sur les listes électorales au 31 décembre 2006, ces derniers « gagneront 11 députés » en 2012. Au total cinq députés devraient représenter les citoyens de l’étranger en Europe, et six dans le reste du monde avec deux députés en Amérique du Nord et du Sud, deux députés en Afrique, un député pour la zone Afrique du Nord, Moyen-Orient et un dernier pour la zone Océanie.
«L’opposition s’indigne car elle est inquiète de perdre ses sièges en France et de ne pas les reconquérir à l’étranger», analyse une politique new yorkaise, qui préfère garder l’anonymat. «Pendant très longtemps les Français de l’étranger ont boycotté les urnes. Et il y a eu un sursaut après l’élection présidentielle de 2002 et l’arrivée de Le Pen au second tour. Les politiques savent désormais combien il est important de ne pas négliger ces voix qui peuvent faire balancer une élection ». En 2006, c’est grâce aux voix venues de l’étranger que Romano Prodi a été nommé à la tête du gouvernement italien.
Parachutage
Depuis 1982, douze sénateurs représentent les Français de l’étranger. Ils sont élus au suffrage universel indirect par le collège électoral de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE). Cette assemblée est également chargée de «donner au gouvernement des avis sur les questions et les projets intéressants les Français établis hors de France».
La perspective de députés de Français de l’étranger a visiblement créé un intérêt renouvelé pour l’AFE, dont les membres seront renouvelés le 7 juin en Amérique et en Afrique: pas moins de 6 listes se disputent les suffrages des Français de la circonscription de New York. Pour un certain nombre de ces candidats, les législatives de 2012 sont dans la ligne de mire.
Mais, la future bataille électorale pour représenter les Français des Etats-Unis pourrait bien se jouer à Paris, au siège des partis.
Les députés qui risquent de perdre leur circonscription, suite au redécoupage électoral, semblent avoir envisagé l’hypothèse de conquérir le cœur des Français de l’étranger. «Les membres de l’AFE pensent qu’ils ont du poids, mais les gros partis politiques ont déjà misé sur les meilleurs chevaux», poursuit l’experte politique installée à New York. «Il n’y a pas de condition de résidence pour un parlementaire, ce qui a permis à Jacques Chirac d’être à la fois maire de Paris et député de Corrèze », explique le sénateur socialiste Richard Yung, représentant des Français de l’étranger. Il explique qu’au Parti socialiste, «ce sont les adhérents de la circonscription qui voteront pour désigner leur candidat», ajoute le sénateur.
Scrutin uninominal
Un député devrait représenter les Français installés du Canada à New York, jusqu’à Miami et un autre pourrait représenter les Français de l’Alaska à l’Amérique du Sud en passant par le Texas. Le scrutin sera uninominal à deux tours. Les Français de l’étranger iront aux urnes, en même temps que les Français de l’hexagone. Le délai entre les deux tours sera d’une semaine. Face à l’étendue des territoires étrangers, plusieurs élus politiques réclament un délai de deux à trois semaines entre les deux tours. Rien n’est pour l’instant décidé, mais la campagne en vue des législatives de 2012 promet d’être musclée.
La bataille des députés de l'étranger
La France, entre barricades et satires.
Le correspondant du Washington Post, Edward Cody, revient sur les blocages des universités. Deux choses le frappent: la longévité du mouvement étudiant -“The strike went on. And on“- et la totale absence de revendications précises. A la base de cet engrenage universitaire, il reconnaît “la sclérose” du système, et l’injustice en faveur “des grandes écoles du gouvernement“. A la fin des deux pages de l’article, effectivement, personne -ni le journaliste, ni les lecteurs- n’a compris pourquoi les étudiants français font grève, et comme le résume si bien une étudiante américaine en échange: “It’s their country, it’s their culture“.
Michael Johnson, dans un éditorial pour le New York Times, se plonge au coeur même des racines du mal: Pourquoi, toujours, ce souffle de révolution prolétarienne en France? Un “conditionnement culturel“, qui remonte à 1789, répond-il. D’un point de vue américain, l’attitude des Français dans leur lieu de travail est surprenante. L’aptitude à cultiver une vie “à coté” est saluée, mais la contrepartie -paresse et esprit d’entreprise quasi-inexistant- est hautement moqué. L’éditorialiste assure qu’un Américain travaille en moyenne deux mois de plus par an qu’un Français. Dans le Washington Times du 11 mai, même énergie révolutionnaire: Michael Derbert décrit avec détail les manifestations du malaise social: “Les travailleurs français répondent à la crise économique mondiale à coup de grèves“.
Si les protestations sociales ne manquent pas, côté politique, ce ne sont pas les oppositions qui menacent le gouvernement. C’est en tout cas l’avis de Steven Erlanger dans le New York Times. Conséquence: le retour en grâce des humoristes politiques, à défaut des socialistes. Lorsque le Parlement manque à son rôle, les caricatures sont un contre-pouvoir populaire, surtout en France, explique le journaliste. A coups de citations, le grand gagnant de l’article est le cynique et implacable Stéphane Guillon, seul chroniqueur interviewé. Sarkozy est peut-être bien “le roi des Français“, et Stéphane Guillon, l’anti-bouffon: “Lorsqu’on commence à sympathiser avec les politiciens, on perd son indépendance“.
Quittons les studios radios de Paris, pour Béziers, ou Steven Castle, du New York Times également, vient s’enquérir du moral des vignerons français. Inutile de préciser qu’il n’est pas au beau fixe. “Is France loosing the war of Rosés?”, ou quand la guerre des vins rejoint la guerre des mondes. Car derrière la controverse sur l’appellation du vin rosé, c’est la France des traditions familiales versus le Nouveau Monde des vignobles industriels. La situation n’est pourtant ni toute blanche ni toute noire: c’est grâce aux vins californiens et australiens que boire du rosé est devenu “à la mode“, remarque le journaliste.
La vieille France face au changement, épisode II, dans le TIME et un article sur les relations “Francafrique”. La fin des liens incestueux entre la France et ses ex-colonies? C’était une des promesses de campagne du candidat Sarkozy, mais c’est “plus facile à dire qu’à faire” déclare Bruce Crumley, le correspondant du magazine. Là ou la diplomatie a echoué, c’est désormais le judiciaire qui prend le relais avec le début d’une instruction pour corruption contre trois chefs d’Etat africains, menée par la juge Françoise Desset. Peut-être le début d’une nouvelle ère, même si le journaliste reste sceptique.
Un point commun, insoupconné, entre la France et les Etats-Unis? Des lois sur l’immigration qui vont à l’encontre de l’avis de Bonnie Erbe, qui signe un éditorial conservateur dans le Times Herald, quotidien local en Pennsylvanie.Elle se dresse contre la possible impunité qui serait accordée à ceux qui aident les clandestins. En France, elle dénonce la glorification du secours au sans-papiers, aussi bien chez socialistes que dans le dernier film de Phillippe Loiret, avec Vincent Lindon. “Mass illegal immigration is bad“, mais attention, qu’on ne se méprenne pas de ses sentiments à l’égard des clandestins: “most of them are good“. Toujours est-il qu’elle conseille à la France “de ne pas écouter les socialistes“.
Breton de New York, et fier de l’être
C’est un rituel. Tous les matins à 10h30, François Lelan décroche son téléphone pour organiser la partie de pétanque quotidienne à Central Park. Une manière pour ce Breton retraité de la restauration de sortir de son quartier d’Astoria pour refaire le monde avec d’autres Bretons, new-yorkais d’adoption comme lui. Mais ses partenaires de jeu, emportés par l’âge ou le désir de rentrer au pays, se sont faits rares. François Lelan le constate tous les jours : une page de l’Histoire de la communauté bretonne est en train de se tourner. Ainsi va la démographie.
Mais que la Bretagne et ses amis se rassurent : la terre des Bagadoù et des crêpes ne va pas disparaître de New York du jour au lendemain. Aujourd’hui, une nouvelle génération de Bretons entend rendre sa culture plus visible dans la Grande pomme. Immigrés récents ou enfants d’immigrés nés et scolarisés à New York, ils veulent partager la richesse de leur identité avec le plus grand nombre. En témoigne la création fin 2006 de BZH New York, l’association des Bretons et des amis de la Bretagne, qui a notamment permis la participation de la Kevrenn Alre au traditionnel défilé de la Saint Patrick sur la Fifth Avenue en 2007, et en 2009 du prestigieux Bagad de Saint-Nazaire. «A New York, il suffit de regarder autour de soi pour voir qu’on vit dans une mosaïque de peuples, souligne Charles Kergaravat, vice-Président de l’association. Je suis né à New York mais je vais en Bretagne régulièrement, mes parents sont Bretons et je parle Breton. Je suis soucieux de partager ma culture avec les autres.»
Solidarité bretonne
Cette volonté d’ouverture est nouvelle dans l’histoire d’une communauté qui a longtemps fonctionné en vase clos. Les premiers immigrés bretons, fuyant la famine qui ravageait les villages du centre de la Bretagne, débarquèrent sur la Côte Est à la fin du 19ème siècle – début 20ème. Ils espèraient marcher dans les pas du légendaire Nicolas Le Grand qui, poussé par un camarade de chambrée américain, décida de quitter la Bretagne pour tenter sa chance outre-Atlantique. «Il n’a plus donné de nouvelles, sourit Josette Jouas, co-auteure de “Ces Bretons d’Amérique du Nord”. Un beau jour, il est réapparu, les poches remplies d’or.» Ainsi commenca un siècle d’émigration bretonne vers le Canada et les Etats-Unis.
Confrontés aux problèmes de langue, de logement et d’emploi, bref d’intégration, les Bretons se serrent les coudes. Lorsque la deuxième vague d’immigrés arrive sur les rives de New York et du New Jersey après la Seconde Guerre Mondiale, elle est accueillie par les Bretons déjà sur place. La solidarité communautaire et intergénérationnelle fonctionne à plein. Une association bretonne épaule les arrivants dans leur recherche d’emploi. A l’époque, les hommes sont boss-boys et les femmes assurent le «coat-check» dans des restaurants bretons. Ils travaillent également dans différentes usines françaises à New York et dans le New Jersey.
François Lelan, arrivé à New York en 1965, se souvient de cette forte solidarité entre Bretons. Ecouter François Lelan :
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La deuxième moitié du XXème siècle voit l’apogée du Stade Breton. Créé en 1955, la puissante association bretonne organise des matches de foot et surtout de fastueux bals annuels qui rassemblent plus de 1500 personnes avec biniou, bombarde et costumes bretons. La communauté fonctionne en réseau quasi-fermé. Des quartiers bretons fleurissent, notamment dans le Upper East Side et West Midtown. Les Bretons se retrouvent au « Tout Va Bien » de Jean-Pierre Touchard sur la 51ème rue, ou encore au Café des Sports, aujourd’hui fermé.
Une nouvelle génération
Depuis une quinzaine d’années, l’émergence d’une nouvelle génération de Bretons, plus diplômée, favorise l’ouverture de la communauté. Lorsque les fondateurs de BZH ont décidé du lancement de l’association en 2006, l’objectif était de rompre avec le modèle du Stade Breton et de privilégier la promotion de la culture bretonne à travers l’organisation de Festoù-Noz ouverts à tous, des évènements sportifs, économiques et culturels associant Bretons et amis de la Bretagne. «Le Stade Breton était une association d’accueil et d’intégration,» explique le morbihannais Laurent Corbel, président de BZH et Business Development Manager chez Fircosoft, une boîte d’informatique. «Au sein de BZH, nous voulions prendre la génération du Stade Breton, leurs enfants et des gens de l’extérieur comme des Américains ou des Français qui ont passé du temps en Bretagne pour faire une association vraiment ouverte».
Pour lui, le succès de l’association a été immédiat. Ecouter Laurent Corbel :
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L’immigration bretonne aura duré plus d’un siècle, se plait à rappeler Josette Jouas. Il faut espérer que son héritage vivra à New York pour au moins aussi longtemps.
Pour fêter la St Yves à New York: le 21 mai, BZH New York invite Red Cardell au Connolly’s Times Square. Red Cardell, mélange unique d’accordéon virevoltant, de guitares acoustiques et électriques, de batterie, de synthétiseurs est le lauréat 2009 du Grand Prix du Disque du Télégramme pour son album «Le banquet de cristal». Le 21 mai à 19:30 au Connolly’s (121 West 45th Street)
Pour plus d’infos sur BZH New York : ici
Voir aussi :
La Kevenn Alre à Manhattan : ici
La vidéo du bagad de Saint-Nazaire au défilé de la Saint-Patrick sur Youtube
Les bons plans shopping de la semaine
Les soldes créateurs:
– Save Fashion Pop-Up Shop : pendant seulement un mois, -50% sur une sélection de créateurs indépendants: A Peace Treaty, Jeffrey Monteiro, Alice Ritter, VPL, Rachel Comey, Helmut Lang, Sophomore, Steven Alan, et bien d’autres encore. Les collections changent au fil des semaines. Du 1er au 28 mai. Vendredi, samedi, et du lundi au mercredi de 10am à 9pm. Dimanche de 11am à 7pm. @ Port Authority, 41st St., au niveau de la Eighth Avenue.
– Yigal Azrouël: les robes du soir du beau couturier sont à $275, les robes d’été à $125, les hauts à $100, les pantalons à $75. Pour les hommes, il y a mêmes des accessoires et des t-shirts à partir de $43. Mercredi 13 et jeudi 14 mai de 9am à 7pm, et vendredi 15 mai de 9am à 3pm. @ 225 W. 39th St., entre Seventh & Eighth Aves., 7ème étage. (212-302-1194).
Pour préparer l’arrivée de l’été:
– J Rosen Showroom: les maillots de bain des marques Vix et Lisa Curran sont à $65, les paréos à $30 et les sandales à $10. Jusqu’au 22 mai, du lundi au vendredi de 10am à 8pm. @ 250 W. 39th St., entre Seventh & Eighth Aves., ste. 510 (212-221-2349).
– Lela Rose: -75% sur les robes de soirées de cette marque féminine et coquette à souhait. Du 13 au 15 mai, de 9am à 6pm. @ 224 W. 30th St., entre Seventh & Eighth Aves., 13ème étage.
– Tocca: -60% sur les robes d’été et les délicieux vêtements pour enfants, ainsi que sur les accessoires pour la maisons, telles que les bougies parfumées. Du 13 au 15 mai, de 11.30am à 7.30 am. @ 542 W. 22nd St., près de Eleventh Ave., 3ème étage. (212-929-7122).
– Tibi: -75% sur l’ensemble de la collection. Les vestes sont à $40 au lieu de $185, les robes à $99 au lieu de $380 et les maillots de bain à $55 au lieu de $190. Mercredi 13 mai de 1 à 7pm, jeudi 14 mai de 10am à 7pm et vendredi 15 mai de 10am à 6pm. @ 409 W. 39th St., entre Ninth & Tenth Aves.
Des basiques chics:
– Mavi: des jeans à -80%, c’est-à-dire entre $20 et $50, pendant uniquement une journée. Dimanche 10 mai, de 10am à 5pm. @ Mavi New York, 832 Broadway, près de 12th St. (917-289-0520).
– Fred Perry: les polos, les vestes de sports et les chaussures de la marque britannique sont bradés à $40. Du 11 au 17 mai, du lundi au vendredi de 10am à 7pm, samedi et dimanche de midi à 5pm. @ 547 W. 27th St., entre Tenth & Eleventh Aves.
– Gant: des grands classiques pour hommes et femmes à des prix imbattables. Les maillots de bain sont à $20 (au lieu de $95), les pulls à $35 (au lieu de $225) et les vestes à $95 (au lieu de $895). Mercredi 13 et jeudi 14 mai de 8.30am à 6.30am, et vendredi 15 mai de 8.30am à 5pm. @ 20 W. 55th St., près de Fifth Ave., 11ème étage. (212-230-1949).
Des accessoires:
– Monica Botkier: -75% sur les chaussures et les sacs de la marque. Habituellement entre $400 et $700, les sacs sont désormais entre $150 et $300. Samedi 9 mai de 11am à 7pm, dimanche 10 mai de 11am à 5pm. @ 172 Mercer St., sur Houston St. (646-747-4149).
– Rebecca Minkoff: -50% sur les sacs. Au même endroit, -50% également sur les habits été 2009 d’Abaeté. Samedi 9 et dimanche 10 mai de 10am à 8pm. @ 33 W. 17th St., près de Sixth Ave.
A noter:
– L’ouverture de la boutique Stella Filante, au 156/8 Ludlow Street, dans le Lower East Side, qui regroupe les marques françaises Manoush, Zadig&Voltaire, Antik Batik, et des créateurs africains.
Les meilleures tables en plein air
Les roof-tops ou les terrasses à l’étage: pour prendre de la hauteur et bronzer:
– Shang: Niché au second étage du Thompson Hotel, dans le Lower East Side, le restaurant Shang, applaudi pour sa cuisine chinoise fusion et haut-standing, vient d’ajouter une terrasse (couverte en cas de mauvais temps) à son palmarès. Ambiance design et décoration minimaliste, avec des cubes gris en guise de fauteuil et des tabourets en métal jaune, le tout avec vue sur Allen Street. 187 Orchard St., près de Stanton St. $15-$30.
– Juliette: Vaste roof-top au premier étage, à bon escient transformé en terrasse avec parasols blancs et palmiers. L’endroit est souvent plein et pris d’assaut à partir du printemps par les hipsters de Williamsburg. Carte française et vins abordables, brunch à $15 pour se remettre au soleil d’une longue soirée. 135 N. 5th St., près de Bedford Avenue, Brooklyn. $15-$25.
– Alma: un restaurant mexicain à Carroll Gardens qui se distingue par un toit avec une superbe vue sur les docks de Brooklyn et la skyline de Manhattan. Coté carte, des prix corrects, du guacamole et beaucoup de fruits de mer. A ne pas rater: une margarita au soleil couchant. 187 Columbia St., croisement Degraw St, Brooklyn. $15-$20.
– Hudson River Café: Comme son nom l’indique, un café en bord de rivière au niveau de la 133ème, sous la ligne de train qui relie Manhattan au New Jersey. Touristique (réservations recommandées) et un peu cher, l’endroit n’a pas volé sa réputation: vaste terrasse/lounge en rez-de-chaussée, patio, et dining room au premier étage. Cuisine éclectique avec une note d’originalité, à savourer avec les pieds (presque) dans l’eau. 697 W. 133rd St., près de Riverside Dr. $15-$40
– Terrace in the Sky: Tout est dans le nom. On ne vient pas ici pour la décoration, démodée et un brin prétentieuse, ni pour la cuisine, mêmes remarques que précédemment, mais bien pour la vue. Au 16ème étage dans Harlem ouest, une vue à 180 degré sur l’Hudson River, exposition plein sud et coups de soleil garantis. 400 W. 119th St; Harlem $35-$45
Les patios: pour des dîners intimes à la lueur des chandelles ou des brunches à l’abri des feuillages:
– Yaffa Café: Passée la première salle et sa décoration kitch de boudoir oriental, un jardin agréable et spacieux, entre les murs d’East Village. Terrasse en bois, parasols, carte très abordable et copieuse de new american coffee. Parfait en journée pour se prélasser avec un café au milieu d’une population étudiante et décontractée, idem pour le brunch. 97 St. Marks Pl., près de First Ave; East Village $10-$15
– Bär-bo-ne: Une cuisine italienne de qualité, des prix raisonnables, et un grand jardin fumeur…Que demander de plus? Peut-être plus d’espace entre les tables de la terrasse, mais l’ambiance conviviale et le bon rapport qualité/prix font de Bär-bo-ne le restaurant idéal pour un diner entre amis et à la belle étoile, accompagné d’une ou plusieurs bouteilles de vin.186 Ave. B, près 12th St; East Village $20/$40-prix fixe: $35
– Le Père Pinard: Cela ne vous surprendra pas d’apprendre que ce bistrot français sert du paté en croûte, des steaks tartares et du bon vin rouge. Oui, mais voilà, contrairement à beaucoup de ses collègues, il cache un petit patio à l’arrière. Ambiance café parisien, treillis et plantes grimpantes, pour profiter des derniers rayons de soleil de la journée. Une bonne alternative au Café Charbon voisin.175 Ludlow St., près Stanton St; Lower East Side. Prix fixe à $17.
– Casimir: Un pilier de la cuisine française de l’East Village et l’équivalent du Père Pinard en un peu plus coloré. La carte française est jouée à fond, on y mange bien, et la formule brunch dans le jardin est à $10. 103 Ave. B, près de 7th St. $15-$26.
– Bobo: La décoration et la clientèle est effectivement très bo-bo. Cuisine fusion en vogue et patio fort agréable. Plantes grimpantes, bougies, tables et sols en bois, coussins et murs blancs, c’est un petit havre de fraicheur en plein cœur du Village. Un peu petit justement, mais parfaitement intime pour un diner en tête-à-tête. 181 W 10th St, près de 7th ave; Greenwich Village. $30-$50.
– Barbetta: Une institution italienne dans Hell’s Kitchen. Cent ans d’existence et un décor un peu formel, mais un véritable trésor caché les pieds dans le jardin. Ce dernier est spacieux, verdoyant, avec des tables et chaises en fer forgé blanc et un éclairage tamisé. Une fontaine barroco-kitch au centre apporte la touche finale, et un agréable fond sonore pour savourer le risotto aux crevettes. 321 W. 46th St., près de Eighth Ave. $30-$50.
– Elizabeth: Une grande terrasse à l’arrière du restaurant, avec verrière rétractable en fonction de la pluie et du beau temps. La décoration est branchée, la clientèle aussi -on est à NoLiTa-, et les assiettes sont petites, tendance méditerranéenne/fusion. A accompagner d’un cocktail -la liste est longue et alléchante. 265 Elizabeth St. proche Houston St., $20-$30.
Les trottoirs, parce que la rue est toujours un spectacle:
– Le Cercle Rouge: Une brasserie parisienne aussi typique à l’intérieur qu’à l’extérieur avec une trentaine de chaises sur un petit bout de trottoir. Encadrée par une profusion de géraniums, rouges bien évidemment, cette terrasse orientée à l’ouest est idéal pour admirer les couchers de soleil sur la skyline du New Jersey. 241 W. Broadway, près de N. Moore St. $15-$40.
– Sidewalk: L’American dinner typique, probablement le meilleur de sa catégorie pour un brunch dans East Village/Lower East Side. La terrasse orientée sud s’étend tout le long de la 6ème rue, et la formule à $12 (café à volonté, cocktail, œufs sous toutes leurs formes, large portion de frites) attire les regards envieux des passants. 94, Avenue A.
– Favela Cubana: Le nouveau restaurant cubain du West Village ajoute la note finale pour savourer une caïpirinha: une terrasse. Une trentaine de sièges à l’étroit sur La Guardia Place, des spécialités cubaines autour de $15/$20, de la musique live à partir de 8 heures du soir, et le tour est joué. 543 LaGuardia Pl., nr. Bleecker St.; $20-$30.
– Scuderia: Cette sympathique terrasse de bistrot italien vient à peine d’ouvrir. La cuisine est celle de l’Italie du Nord, avec quelques pizzas à la carte, et les portions sont petites, car comme beaucoup de restaurants récents, Scuderia a cèdé à la mode des “small plates”. Le but: piquer dans l’assiette de son voisin. 10 Downing St., New York, près de W. Houston St. $15-$25.
– 10 Downing: Nouvel hot-spot du West Village, on vient au 10 Downing pour goûter à la “nouvelle cuisine américaine”. Le chef est célèbre, beaucoup de clients aussi, préparez-vous à faire la queue, surtout pour la terrasse d’une trentaine de place qui vient d’ouvrir sur le trottoir de la 6ème avenue. 10 Downing St., croisement Sixth Ave. $20-$40.
VOIR AUSSI: le guide 2008.
Et vos commentaires ci-dessous, avec vos bonnes adresses.
Chateau Bouissel
Histoire
Pierre Selle a repris l’exploitation familiale en 1978, qui, à l’époque, était exploitée en polyculture, (élevage, vergers, céréales et vignes). Il a recentré l’activité sur le vignoble et l’a entièrement restructuré pour le porter à 22 hectares dont la moitié plantée en Négrette, cépage autochtone de l’appellation Fronton.
À ses débuts, il livrait une partie des raisins à la coopérative, mais depuis 1986, la totalité est vinifiée au domaine. Son enthousiasme entraîne son épouse Anne-Marie, infirmière, à suivre une formation en viticulture-œnologie. En 1988, elle abandonne son métier pour le rejoindre et s’occuper de la commercialisation. Et la reconversion s’avère très vite payante avec une qualité de vins saluée par la profession.
Dès la première mise en bouteilles, en 1989, les vins du Château Bouissel s’illustrent au concours des Vins de Fronton.
Le début d’une magnifique histoire …
Des vins qui leur ressemblent !
Pierre et Anne-Marie favorisent une complicité toujours plus profonde entre le terroir et les cépages afin d’accompagner la vigne, favoriser son fruit et le transformer en un vin qui leur ressemble. Ils ont choisi de la conduire sans la brusquer, en limitant les traitements. Ils passent beaucoup de temps au contact de la nature, apprenant à écouter, à observer et à toujours à respecter le rythme biologique. Les vignes sont plantées sur la troisième et meilleure terrasse géologique du terroir de Fronton recouverte d’alluvions drainées du Massif Central par le Tarn. Ce sont des boulbènes caillouteuses (nom local) qui avec des graves forment un sol maigre. Taille courte, palissage, enherbement, ébourgeonnage, « relevage de la vigne », tonte de l’herbe, effeuillage et éclaircissage manuel…La majorité de ces travaux s’effectue manuellement.
Leur domaine exposé aux vents demande un palissage serré, des vignes dont l’enracinement en profondeur est le fruit d’un travail constant. Anne-Marie en parle avec passion car avec son époux ils partagent la volonté de faire du domaine une des références du Sud Ouest.
Fronton
Le vignoble de Fronton est le plus toulousain des terroirs français. D’ailleurs certaines cuvées de longue garde offrent des arômes de violette, mais l’appartenance au pays de Cocagne est plus enracinée, au sens premier du terme. L’Histoire intervient une fois de plus dans la naissance du vignoble. Des moines nobles, chevaliers de retour de Terre Sainte, au XIIè siècle, ont planté des vignes «mavro» (noir en grec) originaires de Chypre. Ce cépage, devenu Négrette, aujourd’hui s’est adapté aux reliefs et terrasses séparant le Tarn de la Garonne.
Cette vigne donne des vins élégants délivrant beaucoup de fruits (framboise, cassis, mûre), des saveurs épicées et réglissées et des arômes floraux, la violette notamment. En revanche, cette vigne est fragile devant les attaques fongiques et demande un long ensoleillement pour arriver à parfaite maturité. Ce cépage est resté à Fronton car peu de vignerons voulaient travailler une vigne aussi délicate. Aussi est-elle l’exclusivité de ce petit terroir de 2400 hectares.
L’appellation Fronton, dénomination obtenue en 2005 autorise un assemblage d’au moins trois cépages avec la Négrette : la Syrah rhodanienne pour sa robe profonde, ses arômes capiteux et sa finale épicée, le Cabernet bordelais pour sa structure tannique et ses arômes de cassis, ou encore le Malbec de cadurcien pour sa charpente.
Le Château Bouissel est situé à 200 km de l’océan atlantique et 150km de la mer méditerranée : le climat est dit continental (des hivers rigoureux et des étés chauds) mais par chance, le château est à la limite de ces deux influences et c’est pourquoi nous pouvons parler de microclimat. Ces influences favorisent une bonne maturation des raisins et permettent l’élaboration des vins de qualité grâce à un ensoleillement important et des pluies faibles. Les étés sont souvent chauds et secs, et le vent dominant, le célèbre « vent d’autan » (vent de Sud-est) souffle sur les vignes, aidant à la maturité des grains et assurant un excellent état sanitaire.
Les vins
Leurs vins s’adaptent à nos modes de vie : Château Bouissel Classic est prêts dès son ouverture. Il est parfait pour les visites à l’improviste ! La cuvée Sélection révèle toute sa palette aromatique au bout d’une petite heure d’ouverture ou directement après être passée en carafe.
Le Classic rouge – $14.99
France, Sud-Ouest, Fronton
Le chouchou : Il s’adapte à toutes les cuisines et à tous les moments de dégustations car il a plusieurs facettes : fruits, fleurs, épices, il se boit aussi bien tempéré (15°) que légèrement frais (entre 10° et 12°). Gourmand à l’heure apéritive, il se lie aux saveurs de nombreuses recettes et accompagne vos plats sans les dominer. C’est un vin régulièrement récompensé.
La cuvée Sélection – L’alliance du bois – $20.99
France, Sud-Ouest, Fronton
Avec la cuvée Sélection, fruité et boisé s’unissent et apportent des notes plus empyreumatiques.
Les élèves des lycées français dans la course à l'Université
Pour la majorité des élèves français des Etats-Unis, l’avenir est américain. Au Lycée Français de New York, par exemple, depuis une dizaine d’années, 60% restent étudier aux Etats-Unis, 20 % vont au Canada quand 15 % seulement retournent en France. Même rapport à l’Ecole Franco Américaine de New York (French American School of NY ou FASNY), située dans la ville de Mamaroneck, qui vient d’ouvrir cette année deux classes de Terminale (S et ES), soit 23 élèves, et qui n’en enverra que 2 en France, au grand dam parfois des parents effrayés par la colossale note de droits d’entrée des universités américaines.
La dizaine d’élèves interviewés pour cette enquête est unanime: le système éducatif anglo-saxon a leur préférence. Une autre voix l’encense, celle d’Yves Thézé, proviseur du Lycée Français. Cet ancien prof d’anglais, diplômé de l’université de Haute Bretagne, exerce dans les pays anglo-saxons depuis près de vingt ans. Pour lui, une fois que les élèves ont goûté au « confort des classes à 15 » et aux « profs qui les portent », il leur est difficile d’accepter l’anonymat des classes préparatoires surpeuplées en France.
Mais la compétition est serrée. Le niveau n’a cessé d’augmenter depuis 30 ans. Yves Thézé résume : « Au début des années 80, si vous aviez mention bien ou très bien, vous rentriez dans les universités de l’Ivy League (les 8 universités les plus prestigieuses, ndlr). Aujourd’hui, si on arrive à faire rentrer un ou deux élèves par an, on est bien content. » C’est la raison du lancement du bac franco-américain, qui livrera ses premières promotions en 2011. Avec 3 matières en anglais, il se veut plus souple et donc plus compétitif que le bac français avec option « international » (OIB) en vigueur.
Tout commence par les SAT (Scholastic Aptitude Test), une série de tests standardisés pour l’admission dans les « colleges » américains, que certains passent dès la Seconde et surtout en Première. L’objectif ? Obtenir le meilleur score sur 2400 points. Pour Margaux, élève de Terminale au Lycée Français, là réside la première difficulté pour les jeunes francophones. « Ces tests sont plus difficiles pour nous qui avons reçu une éducation française. Si l’on veut des meilleurs scores que les Américains, il faut se préparer longtemps à l’avance et avoir un tuteur à l’extérieur du lycée. » Ce qui a un coût. Margaux, que ce long processus d’inscription a rebuté, postule pour des prépas HEC en France, elle n’a donc rien fait de tout ça ; mais elle voit bien ses camarades, déjà bilingues, remplir des fiches de vocabulaire afin d’améliorer encore leur maîtrise de la langue.
En Première, ils se renseignent sur les « colleges » : leurs formations, le « look » du campus. Claire Champigny, en Terminale à Mamaroneck, a passé tous ses congés scolaires l’an dernier avec ses parents à visiter les campus d’une dizaine d’universités, de New York à Montréal.
Savoir se vendre
La clef pour ces jeunes est de savoir se vendre, mieux, de se faire vendre. Yves Thézé considère que l’étiquette bilingue sur les dossiers de ses élèves n’a pas de valeur ajoutée quand ils arrivent en même temps que des milliers d’autres, sur les bureaux des responsables d’admission. Rien de tel qu’un bon conseiller d’orientation. Mais, à mille lieues des experts français de la désorientation, dans le système américain, le conseiller d’orientation aide moins l’élève qu’il ne le promeut. L’Ecole franco-américaine a engagé son « college counselor » il y a deux ans, pour son carnet d’adresses. L’air sympathique, le verbe posé, Paul Martin, un Américain, est la force tranquille. Il les connaît tous, ces responsables d’admission. Sa mission : les convaincre de prendre un de ses élèves plutôt qu’un autre. Il est l’auteur de 23 lettres de recommandation, qu’il a profilées selon l’élève et sa demande, et a relu autant d’essais (l’essai est la pièce maîtresse de tout dossier d’inscription : au minimum une page où l’on se raconte, de façon à accrocher l’attention de l’enrôleur.) Autrement dit, sans conseiller, pas d’université. Certains parents scrupuleux engagent parallèlement un conseiller privé.
Margaret Neil, élève Américaine au Lycée Français, pense que comme tout processus d’inscription, le processus américain est imparfait, mais elle préfère cela à un concours, ou à une acceptation universitaire basée seulement sur les notes du bac. Car les universités américaines sont sensibles aux talents individuels des postulants. Claire a ainsi ajouté à son dossier un enregistrement de deux de ses chansons. Un aspect que ces élèves peuvent exploiter sans difficulté car les deux établissements huilés à la mode américaine proposent moult activités extrascolaires.
La semaine avant d’envoyer son dossier, en décembre dernier, Claire passait ses journées , « de 8h du matin à 3 du matin le lendemain » à le peaufiner. « Je n’ai jamais autant travaillé !», sourit-elle. En février dernier, elle a su qu’elle était acceptée à l’université de Mc Gill à Montréal, une de ses préférées. Certes, elle aurait bien voulu Columbia et ses bâtiments historiques, mais elle l’avoue elle-même, « c’était un peu trop dur ». Aujourd’hui, tout est fini, elle respire de nouveau. Ses journées sont maintenant libres… pour réviser le bac !
Ca mange et ça dort
On commence donc cette revue de presse hebdomadaire par le portrait tout en éloge que dresse le New York Post de notre beau pays et des ses habitants : « Ces agitateurs de drapeaux blanc et mangeurs de brie de Français ressemblent bien a leur stéréotypes d’adeptes de la nourriture, et peuvent maintenant ajouter à leurs habitudes de paresseux le sommeil ». Tout en finesse et en distinction, le tabloïd analyse un sondage publié par l’OCDE : 9 heures en moyenne passées au lit et 2 heures de la journée passées à manger et à boire : « un temps plus que considérable ».
Pour les viticulteurs français c’est la « concoction européenne » qui est difficile à digérer. Le Washington Post rejoue l’éternel poncif de la bataille du grand contre le petit, du bureaucrate bruxellois contre l’exploitant viticulteur provençal, « une attaque contre l’héritage Méditerranéen, une fêlure dans la civilisation française, un crime contre les amis du vins ». En cause, la décision de pouvoir appeler «rosé» un mélange de vins blancs et vins rouges. « Ces points de vue divergents ont encore une fois mis en évidence les critiques de la tradition du bien vivre et de la gastronomie contre ce qui apparaît comme la course irrépressible aux profits ».
Bonnes nouvelles cependant dans les assiettes du «touriste et du consommateur assiégé : le prix du diner au restaurant s’apprête à baisser». Le New York Times déchante pour «les amoureux du vins», pas de baisses annoncées sur le prix des bouteilles. L’annonce du gouvernement français devrait ainsi permettre de faire revenir les gens au restaurant : «La France a une des plus fortes taxes dans la restauration de toute l’Union Européenne. Depuis des années, ce fut l’un des points de mécontentement des hôteliers et restaurateurs français : le surcoût découragerait les clients en maintenant les prix à la hausse ». Reste à savoir si le français deviendra plus généreux sur le tips. «Pas sûr».
Toujours dans le New York Times : le retour au Parlement de la fameuse loi anti-pirates, plus connue sous le petit nom d’Hadopi. L’essentiel du problème viendrait de la fameuse riposte graduée, traduite ici par «three strikes» et de l’équité de laisser à une agence gouvernementale le pouvoir de couper les abonnements. Les artistes sont peut être du côté de la ministre de la culture «mais on ne peut dire la même chose de la part de nombreux députes qui l’ont interrompu de leurs huées».
Enfin, le TIME Magazine aborde le délicat sujet de l’antisémitisme français, en couvrant l’ouverture du procès des meurtriers présumés du jeune Ilan Halimi. Reprenant l’éditorial de Laurent Joffrin dans Libération, le TIME met en parallèle la montée des violences antisémites en France et les affrontements au Moyen Orient : «le vieux fléau est nourri par la tendance à vouloir tenir pour responsable les juifs français des actions d’Israël». Néamoins, la France change: « comme elle l’a prouvé récemment en reconnaissant les périodes les plus noires de son histoire sous l’Occupation Nazie, la France se montre claire dans sa volonté d’affronter l’antisémitisme plus que de le denier. C’est tout du moins ce que prouve la déclaration sur le meurtre d’Halimi ».
Rock'n'roll Vaudou
Richard Morse n’a pas toujours été prêtre vaudou, ni même habité en Haïti. En 1979, il sort diplômé d’anthropologie de l’université de Princeton, après une enfance passée dans le Connecticut. Puis la musique s’impose, d’abord avec un premier groupe de punk-rock, The Groceries: “Nous étions juste quelques amis cherchant quelque chose à faire“.
Fils d’un intellectuel américain et d’une chanteuse haïtienne, Richard revient à ses racines maternelles en 1985, en déménageant à Port-au-Prince. Depuis, il n’a jamais quitté Haïti. Alors que de nombreux artistes ont fui l’instabilité et la répression politique, le chanteur et son nouveau groupe, RAM, formé en 1990, ont survécu à plusieurs coups d’États, la misère et les catastrophes naturelles.
Pas tellement par choix. “Ma famille est ici, en Haïti. Et je veux bien aller à l’étranger, mais qui me propose un travail?“. Alors Richard Morse et les douze autres membres du groupe ont continué à jouer et à enregistrer des albums, cinq jusqu’à présent. Cela n’a pas toujours plu à la classe politique au pouvoir. Pendant la dictature de Raoul Cédras, le chanteur, qui affiche publiquement son soutien à l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, est menacé de mort. Sa chanson “Fèy” est interdite des ondes et de la bouche de quiconque aurait envie de la fredonner.
Pourtant Richard Morse ne se décrit pas comme un activiste politique, même si il écrit régulièrement dans les médias américains pour dénoncer la situation en Haïti. Dans ses chansons, il est surtout question de respect: “le respect des autres, des esprits et de Dieu“. Sa musique combine le rock’n’roll, les rythmes africains et la musique traditionnelle vaudou. Si le vaudou est l’essence de chaque morceau, RAM essaie d’y rajouter un message politique ou social: “Nous avons conscience que les paroles d’une chanson sont des paraboles que les gens interprètent, et nous utilisons ça“.
Malgré le retour d’un semblant de calme politique en Haïti, Richard Morse se dit toujours menacé. “Je suis un citoyen qui s’exprime. Je dis la vérité, ce sont des choses simples, mais les gens sont effrayés par la vérité“. Il fait principalement référence à la corruption, un des fléau qu’il n’a pas peur de combattre. “Lorsque je vois que la situation ne profite qu’à certains, et pas à tous, je le dis. Je dis ce que je vois“.
Il attend avec impatience le concert du 1er mai à New York, un retour à ses débuts musicaux dans les années 80. “Pour le public haïtien, cela va être bouleversant. Les Haïtiens comprennent ce qu’il y a derrière mes chansons, ils sont passés par là eux aussi“. Mais, même lorsque le groupe joue devant des publics étrangers, la connexion s’effectue. “Il n’y pas besoin de connaitre les paroles pour chanter et danser avec la musique“. Car la musique de RAM est avant tout une histoire de rythme, de rock et de magie vaudou.
RAM en concert sur la scène du French Institute Alliance Française (Florence Gould Hall) le vendredi 1er mai à 8pm.
Tickets: $20 tarif général, $15 pour les membres du FIAF
Du 11 septembre à l'amitié franco-chinoise
Depuis le 12 juin 2008, Dening Lohez est citoyenne française. Par fidélité posthume avant toute chose. Le 11 septembre 2001, elle n’était mariée à Jerôme Lohez que depuis trois ans, trop peu pour espérer obtenir la nationalité française. Le soutien de Jean-David Lévitte, l’ancien ambassadeur à Washington devenu conseiller de Nicolas Sarkozy, a eu raison des résistances bureaucratiques.
Des histoires de papiers, comme tous les expatriés et immigrants, Dening et Jerôme en ont connues beaucoup. Ils s’étaient rencontrés pendant leurs études, dans le New Jersey. Jérôme Lohez, ingénieur en informatique, y était dans le cadre d’un programme d’échange entre son école, EPITA, et le Stevens Institute, à Hoboken. Dening, américaine, née de parents chinois, était étudiante dans la même université.
A l’été 2001, après l’avoir longtemps attendue, Jérôme Lohez avait reçu sa carte verte. Enfin libre d’entrer et de sortir du pays, il était parti avec Dening en France. Le 9 septembre, tous deux étaient rentrés, ravis de retrouver “ce ciel new-yorkais si bleu”. Le 11, Jérôme était dans son bureau de NexxtHealth, une filiale de compagnies d’assurance pour laquelle il travaillait sur un logiciel, au 23ème étage de la tour Nord du World Trade Center. Dening était, elle, dans son bureau du New Jersey, sur l’autre rive de l’Hudson River; un bureau d’où elle allait voir s’effondrer les tours, tout en cherchant frénétiquement à joindre Jérôme sur son portable.
Huit mois plus tard, Dening apprit que “des parties du corps” de son mari avaient été identifiées.
Très vite, Dening a décidé qu’elle devait faire quelque chose pour honorer la mémoire de son mari. Grâce à l’assurance-vie de Jérôme et à une donation que ses grands-parents lui avaient faite, elle a d’abord distribué des bourses à l’Institut Stevens avant de créer, en 2005, la Jerôme Lohez Foundation. Elle distribue des bourses à de jeunes américains partant étudier en France et à de jeunes Français faisant le voyage inverse.
Huit ans après le 11 septembre, Dening souhaite maintenant élargir ses horizons aux relations franco-chinoises. Désormais Française, elle veut, dit-elle, “aider les Chinois à mieux comprendre les Français, notamment leur intérêt pour les droits de l’homme”. Un intérêt qui n’a rien d’abstrait pour elle: ses parents, chrétiens, ont quitté la Chine pour les Etats-Unis afin de pouvoir librement pratiquer leur religion. “En renforçant les relations entre jeunes des deux pays, on peut aider à sortir de cette attitude actuelle d’incompréhension, où d’un côté on crie “droits de l’homme” et de l’autre “souveraineté””.
L’association sera basée à Paris, mais porte un nom anglais, “Renew”, comme dans “renouveler l’amitié franco-chinoise”, dit Dening Lohez.
Les Américains, nos héros.
Saviez-vous que la ville de Châteauroux, dans la région Centre, avait abrité la plus grande base militaire américaine d’Europe? C’est ce que nous rappelle John Tagliabue dans le New York Times. Pendant les Trentes Glorieuses, ce sont plus de 8000 GIs qui ont fait vivre l’économie de la région, et tourner les registres de l’état civil. Jusqu’à cette date fatidique: “En 1966, De Gaulle décida que la France, qui a survécu à deux guerres mondiales avec l’aide des soldats britanniques, canadiens, australiens, néo-zélandais et américains, pouvait être militairement indépendante“. Le journaliste ne craint pas de relancer le débat sur le devoir de reconnaissance de la France envers les États-Unis. Comme il le souligne quelques lignes plus bas, nous devons également remercier les Américains pour les hamburgers, le pain Harry’s et les Doo Wap. Qu’il était bon le temps où les Américains étaient à Châteauroux, “those good old days“! Et si avec le retour de la France dans l’OTAN, les soldats de l’Oncle Sam devaient un jour revenir sur le sol de l’Indre, il ne fait aucun doute pour le journaliste qu’ils seraient accueillis en héros.
L’économie franco-française maintenant, avec un article de Tracy McNicoll dans Newsweek. Dans une analyse objective et détaillée, elle tente de comprendre pourquoi la prise d’otage des dirigeants est une stratégie qui fonctionne. Vu des États-Unis, le succès d’une telle tactique auprès, non seulement de l’entreprise, mais aussi de l’État et de l’opinion publique est étonnant. La journaliste évoque une classe politique trop laxiste -“peur de la guillotine?“- face à des syndicats trop minoritaires – la France est aujourd’hui le pays le moins syndicalisé d’Europe rappelle-t-elle. Mais que fait Sarkozy? Il “exulte” sur le succès du service minimum, et les syndicats jouent le jeu de la provocation. Toujours est-il qu’elle conseille aux patrons français de partir au bureau avec une brosse à dent.
Un article du New York Times nous prouve encore une fois que les Américains sont toujours aussi dubitatifs sur le bienfondé de l’exception culturelle française. Le sujet de clash: le cinéma. Le journaliste note un paradoxe à l’honneur de son pays: “Alors que ceux qui vont au cinéma se ruent sur les films américains, le cinéma français essaie de contenir Hollywood“. Il revient ainsi sur l’histoire d’un désamour entre grosses productions hollywoodiennes et cinéma national. Ces querelles de couples arrivent peut-être à leur fin avec les nouvelles mesures votées par le parlement. Celles-ci doivent encourager fiscalement les tournages étrangers sur le sol français. Bien que ces efforts du gouvernement soient applaudis, le lecteur retiendra de la France davantage sa fiscalité kafkaienne et anti-compétitive.
Cinéma toujours dans le TIME Magazine, avec la polémique créée par l’interdiction des affiches de Coco Chanel, une cigarette à la main, dans le métro parisien. Pour Bruce Crumley, la frontière entre le “révisionnisme du tabac” et le “politiquement correct à la française” est maigre. Il ose même le mot “censure” pour dénoncer les excès de zèle de la société de transport en commun. Surtout, il s’amuse d’une controverse qui peut paraitre déplacée et bien lointaine vue de ce coté-ci de l’Atlantique. Que va-t-il se passer quand le film sur Sherlock Homes va sortir sur les écrans? Et pire, celui sur Serge Gainsbourg?
La crise, grande inconnue au French Food Connection
L’ambiance est calme en ce matin d’ouverture du Salon French Connection. « On a eu un problème à la douane » confesse Marie Paul Spiess, directrice du projet a Ubi France. «Une partie des échantillons des exposants s’est retrouvée coincée a JFK. Les douanes américaines sont tatillonnes. Une raison sociale changée en France qui n’a pas été déclarée a la FDA », explique-t-elle. C’est donc tout une partie des 22 entreprises de ce salon qui se retrouve sans produits à faire déguster, aux potentiels acheteurs, importateurs et distributeurs, américains. French Food Connection est un salon itinérant, qui ouvre cette année sa troisième édition. Apres New York, les Français s’envoleront pour Boston avant de gagner la Cote Ouest pour la dernière étape du voyage : Seattle. Une journée dans chaque ville, pour des rencontres « B to B »; c’est-à-dire réservée aux professionnels.
L’enjeu est de taille. «Le marché américain est le plus gros marché au monde» glisse un exposant. Et les Français font la course en tête, premiers exportateurs de produits alimentaires européens avec un chiffre d’affaire de 18 milliards de dollars en 2008. « C’est un panel très divers, continue Marie Paul Steiss. L’édition 2009 compte 5 fromagers, dont l’association du French Cheese Club regroupant elle-même 5 fromageries familiales, 4 confiseurs, des condiments, des huiles d’olives… Des entreprises implantées depuis longtemps sur le marché américain ou ou contraire des firmes toutes récentes. » Objectif: «Vendre l’image de la France» avoue sans fausse honte Pascal Duret, fondateur de la confiserie Les Auberges Duret, l’une petites dernières du salon.
Ils sont ainsi plusieurs à tenter l’aventure américaine : « Nous avons une carte à jouer» assure Lionel Sawicki, directeur des Regals du Toucquet. «Nous arrivons avec un produit qui n’existe pas sur le marché américain». Même son de cloche pour Noémie Jamois de Marinades de France, qui s’est donné pour objectif de trouver des distributeurs en passant par la bonne vieille technique du porte à porte.
Dans un contexte de crise, le pari est osé. «Au départ, ca a été un peu difficile de trouver les entreprises. Mais on sent cette année, la volonté de dépasser la crise et les prémisses de la reprise». Malgré des produits axés haut de gamme, les exposants du salon affichent un relatif optimisme: «Nous avons l’opportunité de faire une place à nos produits. Si les grands marques y arrivent pourquoi pas nous ? » affirme Roger Padois de la Société des Eaux Minérales d’Arcachon. «Nous devons nous bagarrer » renchérit Lionel Sawicki. De même, au rayon fromages, « Tout va bien pour nous » affiche tranquillement Clarence Grosdidier, des fromagers Jean d’Alos. Discrètement un exposant ajoute : « N’empêche qu’ils sont plus regardant sur les prix que la qualité. La première question a laquelle j’ai droit c’est : « C’est quoi ton prix ? » ».
D’autant plus que l’occasion est belle. La menace d’augmenter les tarifs douaniers sur le roquefort (en rétorsion contre l’interdiction en Europe du boeuf aux hormones) a aussi fait de nombreux dégâts chez l’eternel rival transalpin. « Ce sont même eux, les Italiens, qui en ont le plus pâti» pour Marie –Paul Spiess. Les eaux italiennes, dont la très trendy San Pellegrino, ont vu les tarifs douaniers augmenter de 100% tandis que des produits français comme les moutardes et les soupes sont revenus a des tarifs compétitifs. «Nous avons eu de très bon retours des années précédentes, et face a la demande américaines, on s’adapte » conclut Marie Paul Steiss. Prochaine étape Boston : « En espérant que nous ayons pu récupérer nos échantillons ».