« Patali dirapata, cromda cromda ripalo, pata pata Kokoko ». On croirait entendre «La Chanson des mammouths» dans les salles de la Morgan Library. Le musée expose croquis, esquisses, dessins et planches finales des premiers albums des Brunhoff père et fils : “Histoire de Babar le petit éléphant” (1931) de Jean de Brunhoff et “Babar et ce coquin d’Arthur” (1946) de Laurent de Brunhoff.
Ce dernier ne cache pas son émotion de voir revivre son travail et celui de son père. «Je suis extrêmement heureux. Ca me touche énormément de voir tous ces dessins, toutes ces créations.(…) Je suis fier parce que je trouve que ce sont des merveilles ces esquisses de mon père Jean. Et de les voir comme ça présentées, c’est vraiment quelque chose ! » se réjouit-il.
L’exposition retrace le processus de création dans sa totalité. De la première pensée couchée sur le papier, à la page d’album finale en couleur. Les méthodes diffèrent: crayon à papier pour le père, pinceau et couleur pour le fils. Les silhouettes prennent forme, s’animent, se colorent et se précisent, avant de se figer dans la séquence de récit que le lecteur connaît. Céleste, la vieille Dame, Arthur, Cornélius ou Rataxès prennent vie progressivement.
Au fil de ces 175 images, on peut aussi découvrir les changements qui ont lieu au cours de l’élaboration. Le charme suranné des aquarelles agit comme une petite madeleine. Et au milieu de la salle consacrée à “Histoire de Babar”, trône le premier prototype de l’album : un livret en papier avec des dessins pastels.
Comment Babar est-il arrivé à New York? Dès les années 1960, Laurent de Brunhoff est invité aux Etats-Unis par Random House, son futur éditeur outre-atlantique. Les albums sont alors publiés simultanément en anglais et en français. En 1965, “Babar en Amérique” voit le jour. Babar remporte un grand succès. «Les petits enfants dans le monde entier ont les mêmes besoins» explique Laurent de Brunhoff.
Marié à une américaine, Laurent de Brunhoff s’installe aux Etats-Unis en 1985. Il vit aujourd’hui entre New York et la Floride. Et en 2004, les fils Brunhoff donnent la collection de dessins à la Morgan Library, temple des manuscrits rares.
Cette exposition est aussi l’occasion de retracer la saga familiale grâce à laquelle Babar a vu le jour et bercé les soirées de plusieurs générations. Paris dans les années 1930. Pour endormir ses fils de six et quatre ans, Cécile de Brunhoff invente l’histoire d’un petit éléphant orphelin. Les garçons racontent l’histoire à leur père, peintre.
Jean de Brunhoff étoffe l’histoire de Babar, qui s’appelait simplement «bébé éléphant» au départ, et en fait un carnet de croquis. Six autres albums suivront avant sa mort. A 21 ans, Laurent reprend alors le flambeau. «Babar était mon copain, je voulais le faire vivre encore» se souvient l’auteur.
L’exposition coïncide avec la sortie de “Babar’s USA” de Laurent de Brunhoff, publié uniquement aux Etats-Unis. Céleste est invitée à New York par une amie et la famille y débarque au complet. Pom, Flore et Alexandre apprennent à utiliser la climatisation et le téléphone portable.
Sans récit véritable, l’album relève plutôt du guide touristique que de nouvelles aventures américaines. Même les dessins ne sont pas au rendez-vous : les personnages apparaissent sur des photos de paysage où les conduit leur visite des Etats-Unis : Time Square, Central Park, Los Angeles, la Floride, Washington,…
Ce carnet de voyage ne ménage pas ses louanges sur l’Amérique : « Les américains disent « pas de problème » même s’il y a un problème » note Arthur. Et parfois dérape douteusement : « Les Américains sont optimistes car c’est une démocratie. Durant leur vie, ils peuvent s’élever sans limite» explique Cornélius à Flore. Mais tout est bien qui finit bien : les éléphants qui ont trop mangé et trop bu de soda finissent par rentrer à Célesteville. Sans oublier de rapporter des iPod à tous leurs amis.
The Morgan Library Museum – Drawing Babar : early drafts and Watercolors
19 septembre – 4 janvier
The Morgan Library & Museum,
225 Madison Avenue at 36th Street, NY
Babar entre au musée
L'Assemblée ou New York, il faut choisir
Député de la Marne, ancien Ministre du commerce, Renaud Dutreil, 48 ans, fut un jeune UMP plein de promesses. Mais les électeurs ne l’ont pas entendu de cette oreille. Après un parachutage raté à Lyon et l’échec aux municipales de Reims en mars dernier, il avait donc décidé de “quitter la politique” pour l’aventure du privé. LVMH l’a nommé président de sa branche Amérique du Nord, ce qui implique d’être basé à New York.
Mais l’ancien ministre a dû se faire prier pour quitter la scène politique. Il a d’abord envisagé de rester député, au moins quelques mois, tout en habitant à New York. La démarche est évidemment inédite et a soulevé l’émoi. Objet de la manoeuvre: éviter à la majorité une élection partielle risquée. En effet, jusqu’à présent, un député démissionnaire n’était par remplacé par son suppléant; une élection partielle devait être tenue. La révision constitutionnelle de l’été 2008 a changé cela. Seulement, pour la mise en application une loi organique est nécessaire, loi organique qui prendra quelques mois à être adoptée. Bref, Renaud Dutreil espérait attendre l’entrée en vigueur de cette loi organique avant de démissionner, pour léguer son poste à son suppléant, sans repasser par la case suffrage universel.
La mini polémique a fait capoter ce joli plan, d’autant plus que Bernard Accoyer, le président de l’Assemblée Nationale, pourtant UMP, n’a pas joué en équipe et s’est indigné de la non-démission de Dutreil. Celui-ci a donc rédigé sa lettre de démission ce mardi. Il est désormais “dans le privé” à temps plein et new-yorkais à part entière.
BHL en tournée américaine
Bernard-Henry Lévy poursuit son offensive sur le marché américain. Après “American Vertigo : Traveling America in the Footsteps of Tocqueville”, en 2006, il récidive, toujours chez le prestigieux éditeur Random House, avec “Left in Dark Times: A Stand Against the New Barbarism”, traduction de son dernier ouvrage, “Ce grand cadavre à la renverse”, critique des dérives de la gauche française.
Son voyage dans les pas de Tocqueville avait rencontré un certain succès aux Etats-Unis. Le pari est cette fois plus osé: les errements, réels ou supposés, de la gauche française vont-ils vraiment passionner un lectorat américain? Mais BHL, en excellent VRP de ses propres ouvrages, part à la conquête du marché avec entrain. Interrogé par French Morning sur ce qui pourrait intéresser le public américain dans son livre, il nous dit que pour son “grand rendez-vous avec le public new-yorkais” (jeudi au 92nd street Y, centre culturel communautaire juif de l’Upper East Side), il tentera de démontrer que l’antisémitisme en France (qui occupe une place centrale dans la démonstration de son livre) n’est pas pire qu’aux Etats-Unis.
La thèse est osée, mais BHL cite en exemple le livre paru l’an dernier: “The Israël lobby and the Foreign Policy”, écrit par deux universitaires américains (John Mearsheimer et Stephen Walt) qui dit-il, “diabolise Israël et aurait été impubliable en France, où il serait tombé sous le coup de la loi”. (NDLR: le fait est que le livre est bien paru en France, traduit, sous le titre “Le lobby pro-israëlien et la politique américaine”, éditions La Découverte). “A peu de chose près, s’enflamme BHL, c’est ce qu’écrivait Louis-Ferdinand Céline dans “L’Ecole des cadavres”.
Le public américain n’a en tout cas pas fini d’entendre parler de BHL: il va passer toute la campagne présidentielle aux Etats-Unis, qui, dit-il, le passionne, pour y étudier “cet affrontement idéologique qui n’existe plus en France, ces deux visions du monde qui s’affrontent”. Il en rendra compte notamment dans le Huffington Post, le site d’information en ligne, où il publiera chaque semaine un article (le premier, ‘Lettre ouverte au prochain président des Etats-Unis, est paru ici).
Mais s’il écrit pour les sites d’info, Bernard-Henry Lévy choisit de ne pas les lire. Interrogé sur la polémique qui a récemment suivi son reportage en Géorgie publié dans Le Monde, polémique où il s’est vu accusé par Rue89 notamment d’avoir raconté des “choses vues” qu’il n’avaient pas vraiment vues, il nous dit: “je n’ai pas suivi cette polémique; c’est une polémique sur Internet, or je ne lis pas ces sites, je ne peux pas vous répondre”.
Conférences:
BERNARD-HENRI LÉVY & SLAVOJ ZIZEK : A Debate Instigated by Paul Holdengräber Violence & the Left in Dark Times Mardi 16 Septembre à 7:00 PM à la New York Public Library
92nd Street Y. : Bernard-Henri Lévy in Conversation with Sam Tanenhaus Jeudi 18 Septembre à 8:00pm. Tel : 212-415-5500
Laïcité et Homard à la royale
Le New York Post s’énerve du traitement en France du mariage de Jean Sarkozy. Se référant curieusement à une dépêche de l’agence britannique Reuteurs (mais en précisant qu’il s’agit du “bureau de Paris”), la tabloïd new-yorkais relève que l’article précisait en une et en phrase d’accroche que la fiancée est d’origine juive avant de donner son nom : Jessica Sebaoun-Darty. “Juste au cas, dit le journal, où quelqu’un nourrirait l’illusion que l’antisémitisme n’existe plus en France”.
Rastibonne, Vol II. Que tout le monde se rassure pas d’émeutes à la clef, c’est tout du moins ce que promet le Time Magazine, qui salue cependant la portée intellectuelle du discours de Benoît XVI au collège des Bernadins. Visite qui avait cependant commencé par une entorse au protocole, comme le rappelle le Chrisitian Monitor. Devant un parterre de représentants religieux, de philosophes et d’intellectuels, le souverain pontife a insisté sur les dangers du “relativisme” et de la “liberté vue comme absence de contraintes”. Ceci avant de réitérer, comme à Rastibonne, ses mises en gardes contre la double menace du “fanatisme fondamentaliste” et de la “foi non tempérée par la raison“.
Benoît XVI et Nicolas Sarkosy qui seraient tombés d’accord sur le perron de l’Elysée, la vieille, quant à un nouveau concept de laïcité, moins rigide, plus “positive“. Nicolas Sarkozy a fait part de son souhait de voir la religion plus présente dans la société française. Et le magazine de faire remarquer que la laïcité en France fait plus souvent la une des journaux dans des affaires touchant à la communauté musulmane, pourtant représentée ce 13 septembre par le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubaker et de son successeur à la tête du Conseil Français du Culte Musulman Mohammed Moussai.
Un homard, de surcroît en plastique, dans le salon de Mars? C’est une révolte? Non, Sire, c’est Jeff Koons. L’artiste américain néo pop art expose à Versailles 17 de ses oeuvres dont Rabbit (un lapin gonflable géant, mais en inox) et Split Rocker (sculpture moitié dinosaure, moitié poney). De là, la très méconnue Union des Ecrivains Français de frôler l’apoplexie et de manifester devant le palais. Qu’on leur donne du baroque!
Qui n’a jamais rêvé d’une statue porcelaine et or de Michael Jackson et de son chimpanzé Bubbles? Pour le L.A Times, une preuve de plus de la détermination américaine à vouloir nous faire payer le non-engagement en Irak. Vu sous cet angle…
Renouveau du féminisme à Canal Street
Arrivée à New York en 1998, Virginie Sommet finit par monter sa propre galerie sur Canal Street, où elle y expose ses œuvres annuellement durant le mois de septembre.
Cette année l’exposition intitulé “One is not born, but rather becomes, a woman” s’intéresse à la façon dont les femmes sont influencées pour devenir telles que notre société les aime.
L’origine de l’exposition est le résultat d’«une longue digestion» : «Tout d’abord j’ai toujours aimé Simone de Beauvoir.. ça doit faire la dixième fois que je relis le “deuxième sexe”» raconte Virginie, exaltée; «Ensuite, j’ai rencontré deux personnes fabuleuses qui m’ont offert un bouquin incroyable sur les jouets et le sexisme qui en découle. Et ça m’a réveillé».
Les étapes d’une vie
Chaque œuvre de l’exposition représente différentes étapes d’une vie, de la petite fille à la femme en passant par l’adolescente.
Ainsi “To feed”, composée de collages sur trois assiettes, se plait à rappeler que «la première chose qu’une petite fille va faire, c’est nourrir sa poupée et s’occuper de quelqu’un d’autre qu’elle même» explique Virginie. Comment s’étonner de retrouver ensuite la pièce “To serve“, composée d’images de réclames, toutes représentant une femme, âgée ou non, en train de servir mari et/ou famille.
Plusieurs pièces de l’exposition abordent aussi le thème du mariage, à l’image de “99c Dream”, robe de mariée constituée de jeux pour petites filles. « Ce que j’ai contre le mariage c’est son histoire, inconnue par la plupart des femmes et très choquante! A l’époque c’était l’équivalent d’un viol officiel, alors moi me marier, je ne peux pas… mais je respecte les décisions des autres » s’exclame l’artiste française.
Condition féminine sclérosée
Ce qui l’énerve en revanche, c’est la sclérose de la condition de la femme, notamment illustrée avec la pièce ““Going in Circle”“. Autour d’une structure en forme d’aspirateur, des publicités pour produit ménagers sont collés, alternant pub de 1950, et pub de 2008. «La seule référence masculine du nettoyage c’est Monsieur propre! Seulement il ne nettoie pas, il représente le produit et explique comment il marche» , s’insurge Virginie.
Malgré son apparente radicalité, Virginie Sommet l’assure : «Je remets aussi en question la responsabilité de la femme ; Celle-ci ne laisse pas assez de place à l’homme, quand celui-ci veut aider, il s’entend dire “non, mais c’est bon, je le ferais plus vite de toute façon”».
Au final, le constat de Virginie Sommet paraît sans appel : Alors qu’on disait la perception des femmes changée, les stéréotypes semblent toujours présents. Alors, 1950/2008 : même combat?
Jusqu’au 30 septembre
Collective Gallery 173-171
173-171 Canal Street
Visite de la galerie sur RDV au: 1 646 245 60 72
Son site internet ICI
Osé festival
La culture française ne se résume pas à Edith Piaf ou Amélie Poulain, que les New-yorkais se le disent. Pendant trois semaines, le festival Crossing the Line présente des artistes d’avant-garde, français et américains, à travers des performances mêlant danse, musique, théâtre, vidéo… et même des «arts culinaires».
Le mot d’ordre : mélanger les genres créatifs, intégrer l’art à la vie quotidienne et abolir les frontières entre les disciplines. «Un des événements les plus excitants et donnant matière à réflexion» selon le New York Times.
Ce festival est organisé par Lili Chopra, directrice de la programmation du FIAF (French Institute-Alliance Française), et Simon Dove, du college de danse de l’université d’Arizona, en partenariat avec le FIAF, des galeries et un studio de danse new-yorkais.
«Crossing the Line se concentre sur les artistes qui transforment les pratiques culturelles des deux côtés de l’Atlantique» explique Lili Chopra. «Nous voulons casser les règles et les barrières, et ouvrir les créations.»
Catherine Baÿ, avec The Snow White Project, donnera le coup d’envoi du festival le 16 septembre. Plusieurs Blanche Neige, dispersées dans Manhattan, convergeront en face de la boutique Diane von Furstenberg dans le Meatpacking District. Le ton est donné. Et pour ceux qui rateront l’événement, séance de rattrapage en vidéo dans le lobby de the Hotel on Rivington.
Ce dernier-né parmi les festivals veut favoriser la visibilité des artistes qui représentent la culture contemporaine, en France et aux USA, dans toutes les disciplines. Cette manifestation a pour ambition d’être une plateforme présentant les formes émergentes d’art. Comprenez, des œuvres «inqualifiables» qui n’entrent plus dans les classements traditionnels. Autrement dit, on ne parle plus de danse, de théâtre ni de vidéo mais de créations trans-disciplinaires.
Cette année, le festival ne se contente pas de présenter les artistes. Les organisateurs ont sélectionné et co-produit une partie des performances. L’artiste reste la priorité. Il a carte blanche pour sa création. Il est sélectionné avant tout pour son approche différente et pluridisciplinaire.
De nombreux artistes français font partie de la sélection. Les organisateurs veulent aussi présenter la culture française dans une perspective globale et en interaction avec la culture américaine. Des visites d’artistes entre la France et les Etats-Unis sont prévues à cet effet.
Ce désir d’ouverture apparaît aussi à travers le vaste spectre d’exploration artistique: de Samuel Beckett à Blanche Neige, du jazz aux cours de cuisine. Afin de toucher une audience plus vaste et de séduire les néophytes, Crossing the Line introduit cette année l’art culinaire, avec Julie Andrieu présentatrice d’émissions culinaires à la télévision. Elle animera un débat et un atelier, avec le chef new-yorkais Wylie Dufresne de wd~50 (restaurant du Lower East Side) et le français David Zuddas de l’association de chefs « Générations C ». L’expérience culinaire – dont les plats ne sont pas décidés à l’avance- sera suivie d’une dégustation.
LES TEMPS FORTS
Festival Crossing the line, du 16 septembre au 5 octobre:
The Image – Arthur Nauzyciel
Le metteur en scène Arthur Nauzyciel réinterprète Beckett et son thème des limites de la communication. La production met en scène Lou Doillon et explore la même phrase sous l’angle du théâtre, de la musique, et de la danse.
FIAF 18-20 septembre
Eldorado / Preljocaj, – Olivier Assayas
Dans ce « film » mêlant danse et musique, le réalisateur de Paris, je t’aime montre le processus créatif au cœur du travail du chorégraphe et explore l’intérieur du travail du chorégraphe Preljocaj.
Tinker Auditorium, 1er octobre
Sujets à Vif – Christian Rizzo
Après sa première cet été au festival d’Avignon Christian Rizzo propose Sujets à Vif , un solo de la danseuse taïwanaise I-Fang Lin, ayant pour thème la transfiguration culturelle d’une taïwanaise vivant en France.
CPR–Center for Performance Research @ Greenbelt 25–27 septembre.
Portraits – Marie Losier
La réalisatrice française basée à New York propose une série de courts portraits d’artistes, révélant leur créativité et leur excentricité.
FIAF 23 septembre
The Bad Plus et Benoît Delbecq – Ballade De Melody Nelson
Après un solo du pianiste Benoît Delbecq, celui-ci rejoint le trio de jazz new-yorkais et sa tonalité électrique pour une variation autour de la célèbre chanson de Serge Gainsbourg.
FIAF 20 septembre
Food Futures – Julie Andrieu
Débat et atelier culinaire, avec Wylie Dufresne et David Zuddas.
FIAF 27-28 septembre.
Programme complet
"French Women don't get fat" au cinéma
Hilary Swank est aussi productrice, avec son associée Molly Smith, elle vient d’acquérir les droits du best-seller de Mireille Guiliano. Vendu à plus d’un million d’exemplaires aux Etats-Unis, traduit dans 40 langues, l’ouvrage a fait de cette Française de New York une star des “morning shows” sur toutes les télés américaines.
L’adaptation cinématographique devrait être très différente de l’ouvrage, mi-livre de recette, mi-témoignage. Hilary Swank, qui tiendra le rôle principal, a commencé un régime… grossissant. Elle devrait prendre jusqu’à 15 kgs rapportent les tabloïds.
Mireille Guiliano sera associée à l’écriture du scénario, qui aura moins de rapport avec son livre de recettes qu’avec sa propre vie, qui n’apparaissait qu’en arrière plan dans l’ouvrage. Elle était alors la patronne de Veuve Clicquot USA (groupe LVMH), qu’elle a depuis quitté pour faire fructifier son succès littéraire. Or, Hilary Swank jouera justement le rôle d’une patronne d’une entreprise de champagne, qui doit affronter les Françaises qui se goinfrent sans grossir.
Andrée Putman, l'éclectisme farceur
C’est un truc de fils ou fille de célébrité: ils ne disent pas “mon père” ou “ma mère”. Pour Cyrille Putman, c’est donc “Andrée”. Le fils de la célèbre designer française, directeur du développement de l’agence Putman a supervisé l’exposition organisée aux services culturels de l’Ambassade de France, “Beyond Style”. A 82 ans, Andrée vient toujours au bureau chaque jour, mais elle n’a pas fait le déplacement jusqu’à New York, “elle est fragile, on la protège” dit Cyrille, le directeur du développement de l’agence. Sa soeur Olivia est elle directrice artistique.
L’exposition est un inventaire à la Prévert, du piano Pleyel à 200 000 euros en série limitée, récemment crée par Andrée Putman, à la table Prisunic en fil de fer, “le risque, dit Cyrille Putman, était de créer une espèce de magasin, avec des objets sur des étagères”. Il a donc choisi une “pièce montée lumineuse”, sur laquelle s’étalent les objets. En un tour (rapide, l’exposition est de petit format), on découvre, dit le fils “le style Putman, la lutte contre le conformisme et en même temps le côte farceur”
Mais la meilleure preuve de l’influence et de l’actualité de Putman, c’est en dehors de l’exposition qu’on la trouve. Ce mercredi est inauguré l’hôtel Morgans rénové, sur Madison Avenue. C’est la décoration de cet hôtel, en 1984, qui a lancé Andrée Putman sur la scène internationale du design. Le damier noir et blanc, devenu sa marque de fabrique, est né dans les salles-de-bain de l’hôtel, “faute de moyens: c’étaient les seules couleurs qu’elle pouvait utiliser!” raconte Cyrille. Ian Schrager, le propriétaire, lance avec le Morgans le premier de ce qu’on n’appelle pas encore les “boutique hôtels”.
Le succès de Putman avec le Morgans est aussi l’histoire d’un quiproquo: “Ian Schrager pensait qu’elle était très célébre en France; en France, on pensait qu’elle était très connue aux US!”. En réalité, alors qu’elle a déjà 59 ans, Andrée Putman n’est alors connue, dans le monde de la décoration, que pour ses rééditions de meubles des années 30, c’est bien le Morgans qui fait changer de dimension cette designer qui, dit son fils “n’a jamais dessiné. Elle raconte une histoire à ses équipes, qui ensuite réalisent, sous son contrôle”.
Le Morgans rénové conserve ce style Putman. Ses équipes ont tout change, “mais rien n’a changé” dit Cyrille Putman: les damiers des salles-de-bain, notamment sont là, “réinterprétés”, mais toujours carrés en noir et blanc.
Exposition Andrée Putman, Beyond Style, Service culturels de l’Ambassade de France, 972 Fifth Avenue (entre 78th & 79th St). Exposition ouverte de 1 à 5 pm, du lundi au vendredi jusqu’au 10 octobre.
Le Morgans Hotel, inauguré ce mercredi, a rouvert début septembre. 237 Madison Ave (ent. Tel. 212 686 0300) entre 37th et 38th streets.
A voir aussi la boutique Anne Fontaine, ouverte au printemps dernier et designée par Andrée Putman, au 677 Madison Avenue (entre 61st et 62nd).
Le MXP4 à l'assaut du net
Imaginez votre chanson préférée en version pop, jazz, soul et dance, tout ça dans un même fichier. Cela sera bientôt chose possible grâce au nouveau format MxP4, lancé lundi par les Frenchies de l’entreprise Musinaut, simultanément à New York, Londres et Paris.
L’ambition annoncée : remplacer le format MP3 (format de compression nous permettant d’écouter nos musique favorites dans notre baladeur) en imposant un nouveau standard musical de meilleur qualité, et amorcer une écoute de la musique interactive.
A l’origine du projet, trois Français bien connus du monde de la musique et du jeux vidéo: Gilles Babinet -fondateur de Musicwawe-, Sylvain Huet -concepteur de la technologie SCOL (technologie associant 3d et internet)-, et Phillipe Ulrich -fondateur de Cryo Interactive.
Entre réunions et brainstorming, les trois protagonistes fondent finalement la société Musinaut en juillet 2006.
L’entreprise «comprend actuellement une vingtaine de personnes dont 2/3 d’ingénieurs-musiciens» nous explique Trish Thomson, CEO de la boîte.
Embauchée au mois de janvier par les fondateurs et le conseil d ‘administration, cette hardworker représente l’aspect international du projet, et le défend bien : « Grâce au MXP4, on peut naviguer, explorer, pousser la composition plus loin […] c’est une nouvelle expérience musicale ».
Skins à profusion
Pour mener à bien ce grand projet, deux outils ont été créés: Mxp4 Player et le Mxp4 Creator.
Grâce au premier -gratuit-, l’internaute pourra théoriquement écouter ses chansons dans différentes ambiances musicales, baptisées skins. Les possibilités semblent infinies (pop, soul, ac capella, sans guitare, sans piano, etc), mais ce joli concept est confronté au bon vouloir des artistes, qui restent seuls maitres de leurs œuvres.
Quant au Mxp4 Creator, il servira à créer ces fameuses pistes et sera vendu 349€. Le catalogue comptera au lancement une dizaine de titres et Trish Thomson s’emploie activement à le développer : «les maisons de disques aiment bien l’idée car cela leur donne beaucoup plus de possibilités» assure-t-elle.
Certains artistes, comme la chanteuse française Margaux Dubois, se sont déjà laissés séduire : «le coté imprévisible et surprenant m’a beaucoup intéressé, on sort vraiment du format classique et conventionnel, c’est un nouveau souffle» explique la chanteuse.
Levée de fonds
Si certains artistes présents dans le catalogue comme Margaux ou le rappeur Passi semblent emballés par cette dimension créative, les financiers ne sont pas en reste. La PME a déjà levé 5 millions d’euros début 2008, auprès de deux fonds de capital-risque français, Sofinnova Partners et Ventech.
Certains constructeurs de baladeurs, toujours à l’affut d’une nouveauté pour détrôner l’Ipod, seraient déjà sur les rang pour intégrer ce format d’écoute à leurs futurs baladeurs.
Cependant, Trish Thompson en convient, réussir à détrôner le format MP3 et s’installer durablement reste «un vrai challenge».
Pour y arriver, Musinaut compte non seulement sur la vente du logiciel Creator, mais aussi et surtout sur la vente de licences aux différents opérateurs et fabricants de téléphones ou de lecteurs de musique.
Mais, comme l’explique la business woman, «établir un nouveau format n’est pas facile», et «même si notre business plan est établi jusqu’à 2014, un tel projet ne se créé pas du jour au lendemain, cela prend du temps.»
Il faudra donc attendre un peu pour savoir si ce nouveau concept peut véritablement monter en puissance et remplacer pour de bon le Mp3, qui pour l’instant reste le roi.
– Découvrez le Mxp4
– Télécharger le Mxp4 player
Musinaut
Let's talk about France
« Un seul regard de l’actrice française Ludivine Sagnier peut faire s’incliner le monde du cinéma » : du film “une fille coupée en deux” au film “8 femmes“, en passant par “Peter Pan“, rien n’échappe au Los Angeles Times, qui semble fan de l’actrice française.
Le journal passe ainsi en revue la carrière cinématographique de la star de “Swimming pool” tout en rappelant que cette dernière «est maman d’une petite fille de 3 ans et qu’elle attend un autre heureux événement pour décembre».
Pendant que Ludivigne Saigner se la coule douce au bord de sa piscine, le président français Nicolas Sarkozy se rend à Damas pour y rencontrer le président syrien Bachar al-Assad.
Voice of america revient sur cet «effort pour rétablir des relations diplomatiques qui ont été coupées il y a trois ans».
Le journal rappelle que «la rencontre entre les deux dirigeants survient juste une semaine après que le président syrien ait nommé un nouvel ambassadeur en France, poste vacant depuis 18 mois», et qu’elle permet surtout à la France d’élargir son rôle au Moyen Orient.
VOA cite notamment un expert du sujet, Mohamed El Sayed Said, déclarant que «Monsieur Sarkozy utilise en France des liens historiques avec la Syrie et le Liban pour renforcer l’influence française dans la région».
«Sarkozy tente de tirer un maximum d’avantages des lacunes, incohérences et des échecs de la diplomatie américaine dans la région», continue l’expert.
Et le journal de conclure que selon les analystes de la région, «la sévérité des États-Unis à l’encontre de la Syrie a poussé Damas vers l’Iran, de la Russie et même de la France».
Retour en France, où, en pleine période de “rentrée“(en français dans le texte), « le ministre de l’éducation français Xavier Darcos n’a que deux mots à la bouche : Apprenez l’anglais.»
Selon le San Francisco Gates, « si ce message fait grincer des dents les amoureux de la langue de Corneille et de Molière, c’est aussi un signal d’alarme face à une nouvelle réalité mondiale ».
Qu’il fût bon le temps où le français était « la langue principale de la diplomatie et du monde de l’éducation et des élites ». Que l’on regrette le temps du 19e siècle où les Russes aristocrates, étaient « plus susceptibles de parler, lire et écrire le français, que de réciter des poèmes de Pouchkine. » Mais voilà, il va falloir s’y faire, de nos jours l’anglais est roi.
Même constat pour le DailyMail : si le français est la langue de l’amour, elle n’est pas celle du commerce; et le temps où l’académie française « protégeait le français des incursions d’autres langues » est révolu.
On retiendra surtout la pertinence du journal, expliquant qu’« il est difficile de soutenir la concurrence internationale lorsque les clients ne comprennent pas ce que vous dites. »
Ça c’est du scoop.
Colette, de la rue St Honoré à Manhattan
De la rue St Honoré à Fifth Avenue, il n’y a qu’un pas. Ou presque. A partir du 6 septembre, Colette investit l’espace éphémère de Gap midtown. Objectif ? Proposer l’univers de Colette et ses articles exclusifs dans une autre ville.
L’association de Colette et de Gap, symbole du vêtement basique, peut surprendre. Mais Gap n’en est pas à sa première collaboration. Ces dernières années, Mulberry (maroquinier) et Pierre Hardy (chausseur) ont occupé son espace éphémère. Grâce à ces associations, l’image de la marque s’est sophistiquée aux yeux de Colette, qui a accepté de prendre la suite.
« Notre but pour “Colette x Gap” est de célébrer le meilleur de la mode et de la culture, tout en essayant de surprendre et d’intriguer nos clients » explique Marka Hansen, présidente de Gap pour l’Amérique du Nord.
Gap a donné carte blanche à l’enseigne. Un mini Colette a été recrée. L’univers de la boutique parisienne a été transposé dans un espace dominé par le blanc et l’acier, comme rue St Honoré, avec des meubles envoyés de Paris pour l’occasion.
Comme en France, durant le mois de septembre, les acheteurs y trouveront des produits exclusifs et rares, des petites marques pointues, de la haute couture, ou des séries limitées. La gamme variée d’objets va du prêt à porter au design ou aux œuvres d’art, sans oublier les gadgets en tout genre.
Colette s’est lancé le défi de réinterpréter les pièces mythiques de Gap, comme le trench par André ou blouson en jean customisé par Olympia Le Tan. La boutique proposera aussi des articles uniques introuvables à New York, comme les chaussures BB de Repetto ou la montre Hello Kitty.
Les new-yorkais pourront acheter des produits crées spécialement pour colette x Gap, dont une édition limitée de tee-shirts Gap customisés par des artistes de Paris et de New York. Et le magasin sera réapprovisionné en nouveautés chaque semaine.
Si les accros de la mode connaissent déjà la marque, c’est la première fois que les articles sont en vente aux Etats-Unis. Le reste du temps, les fashionatas les commandaient sur internet ou faisaient le plein à Paris pendant la fashion week.
Rue St Honoré, on se réjouit de profiter de l’infrastructure de Gap et de bénéficier d’un deuxième point de vente, même momentané. Cela permet aussi de toucher un public plus large. Mais l’événement est exceptionnel. Colette, la fondatrice de l’enseigne, tient à ce que la boutique parisienne reste unique. C’est ce qui fait son identité. Colette x Gap n’annonce donc pas d’ouverture de boutique à Manhattan.
Colette x Gap, 54th St & Fifth Avenue, 6 septembre – 5 octobre
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Mon Mari est un goujat
Si Caroline pouvait revenir en arrière, elle réfléchirait à deux fois avant de répondre un oui légèrement gêné à John lorsque celui-ci lui proposa, à genoux comme il se doit, de l’épouser. Qu’un acte si unique et romantique se soit passé à 8h du matin, au milieu d’une centaine d’inconnus voyageant dans la même rame de métro qu’eux aurait pourtant pu lui servir d’indice.
C’était il y a trois ans. Les étincelles du début ont fait place à une routine pas aussi désagréable que ça. Ils s’aiment, mais ce qui parfois pouvait amuser Caroline l’agace maintenant au plus haut point. Elle vient me voir afin de “sauver son couple” et essayer de trouver une solution.
«Lorsque je me suis mariée, mes parents m’ont prévenue. Ils ont trouvé John très sympathique mais plutôt mal élevé.
Il parle fort, tient rarement la porte aux femmes, s’assied à table avant tout le monde, interrompt une discussion sans s’excuser, d’ailleurs il s’excuse rarement, ne parle pas un mot de français et s’attend à ce que tout le monde parle anglais, saute dans un taxi même si ce n’est pas le sien, décroche son portable au cinéma quand il ne mâchouille pas du pop-corn tout le long du film, complètement inconscient du monde qui l’entoure…. Bref une vraie caricature de new-yorkais, “loud and proud”, un vrai goujat en ce qui me concerne».
Qu’est ce que veut réellement Caroline? “Je veux rester avec lui car c’est un homme avec beaucoup de qualités de coeur mais j’aimerais qu’il fasse des efforts pour être un peu plus “frenchie”, au moins avec ma famille et mes amis en France”. Est ce réalisable? “Je pense que oui, surtout si j’en parle avec lui de manière plus douce, moins arrogante”. Je me demande si John a lui aussi des reproches à faire concernant les manières de Caroline? Elle sourit et admet: “oui c’est vrai, il m’a fait remarquer que je n’ai pas l’air convaincu quand sa famille prie autour de la table avant de dîner, que l’humour français est parfois trop salace à son goût, que je juge trop vite les gens, que je parle français avec mes amis en sa présence et qu’il se sent rejeté, et que je suis suspicieuse avant d’être accueillante. À bien y réfléchir, il faudrait qu’à mon tour, je sois un peu plus Américaine avec lui et son entourage!”
Faire partie d’un couple mixte c’est accepter les différences culturelles de l’un et de l’autre et ne pas chercher à imposer sa façon de voir. Personne n’a raison ou tort, il faut trouver le bon compromis qui donnera satisfaction aux deux membres du couple, sans que leurs identités n’en pâtissent. Caroline et John ont compris assez tôt que c’est en s’enrichissant de leurs différences que leur amour continuera à briller pour le plus grand plaisir de leur famille et amis.
Posez moi vos questions sur www.monlifecoach.com, j’y répondrai dans cette rubrique.