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Haute cuisine niçoise à Chelsea

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Aux commandes, le jeune chef niçois du même nom, Alain Allegretti, dont c’est ici la première tentative en tant que maître des lieux : “Ce restaurant est mon bébé, j’ai un lien très fort avec lui“. Un petit nouveau donc, mais qui ne manque pourtant pas d’expériences. En France, il fait ses débuts chez Jacques Maximin (Restaurant Chantecler, deux étoiles au Guide Michelin), puis se perfectionne au coté d’Alain Ducasse dans son restaurant trois fois étoilé de Monte-Carlo. En 2001, il décide d’aller tenter sa chance à New York. Plus d’opportunités, plus de challenges, plus de prestige, voilà ce que la ville a à offrir à un jeune chef ambitieux et auto-qualifié de “battant“. “New York offre les moyens de réussir aux gens qui se donnent du mal“, explique celui qui ne voulait pas continuer à “vivoter dans le Sud“. Pendant 7 ans, il continue à faire ses armes dans les cuisines du Cirque 2000 et du restaurant l’Atelier, au Ritz-Carlton , avant de faire le grand saut et d’ouvrir en aout 2008 dans le Flatiron District Allegretti “.
Allegretti.
Son objectif est simple: faire la cuisine qu’il aime et dans lequel il a grandi, à savoir la cuisine provençale. “Une cuisine simple, mais pas simpliste, ce qui en fait sûrement une des plus compliquées à réussir“. Un beau défi donc pour ce cuisinier qui revendique son indépendance et ses influences, et ne veut devenir “le poulain d’aucun grand chef“. “Aujourd’hui, je suis le seul à New York à faire ce genre de cuisine“.
“Amener la French Riviera à New York”, voilà l’ambition affichée d’Allegretti qui surfe sur le glamour et l’élégance pour séduire et attirer la clientèle américaine fortunée, ou les Français nostalgiques. Mais ce classicisme confine parfois à la fadeur et la décoration de la salle suggère davantage l’atmosphère sans saveur de n’importe quel restaurant de grand hôtel vieux-jeu. Malgré les coraux et les sièges couleur sable, l’ambiance manque cruellement de parti-pris et de modernité. Les tons beiges et blancs dominent dans une lumière tamisée orangée, des miroirs et des gravures désuettes couvrent les murs, et une disposition de salle très commune avec une musique lounge indistincte en fond sonore finalisent le tout.
L'entrée du restaurant.
Un classicisme qui se retrouve dans une carte un peu monotone, mais fidèle à ses racines méditerranéennes. Le poivron, le romarin, la lavande et autres légumes et saveurs du Sud sont à l’honneur. La chef fait également appel à des grands succès du répertoire français (la soupe à l’ognon, les lentilles du Puy), mais aussi à des produits italiens (gorgonzola, grana, zucchini, sans compter les plats de pasta) et espagnols (chorizo, jambon serrano). Les entrées sont appétissantes mais minimalistes pour leur prix (la salade d’automne, c’est-à-dire quelques feuilles d’endive, des copeaux de poire, de noix et de grana, est à 12 dollars). Quant aux huit plats proposés, entre 30 et 36 dollars, ils offrent une bonne diversité de poissons et de viandes, mais semblent fuir tout recherche d’originalité.
La carte des desserts, maigrichone, est décevante, tout comme le pain (décongelé? vieux?) un comble, et une mauvaise entrée en matière pour un restaurant français.
A ces faiblesses du menu, le Niçois oppose sa conception d’une cuisine simple. “Je veux aller à l’essentiel, c’est-à-dire le goût. Aujourd’hui, les gens veulent une cuisine simple, élégante, et quand ils veulent.” La priorité est, dit-il, donnée à la qualité et à la fraicheur du produit. “Je recherche des ingrédients de base exceptionnels. De là dépend ma cuisine“.
Dans sa volonté de simplicité, Alain Allegretti a également voulu alléger les codes de la Haute Cuisine française. “Je me situe entre le bistrot et le fine dining“. “Nous avons choisi un service délibérément moins formel que dans les grands restaurants, et les prix s’ensuivent”.
Finalement, il assimile sa démarche à celle des chefs Joël Robuchon et Alain Senderens, qui après des années au firmament des trois étoiles, ont ouvert des versions plus décontractées de leurs restaurants: fini le caviar, les truffes ou les nappes et des prix (plus) abordables. Et comme eux, Allegretti dit ne pas faire la course aux trois étoiles. “Je ne fais pas tout pour, car cela demanderait trop d’argent“. Mais comme tous les autres chefs, il ne dit pas non.
Pour l’heure, les critiques sont inégales. Adam Platt, l’arbitre des élégances gastronomiques du New York Magazine n’a guère aimé le classicisme et n’accorde qu’une étoile (sur cinq possibles). Frank Bruni, du New York Times, est un peu plus généreux, avec deux étoiles (sur quatre).
Mais le chef ne se laisse pas abattre, “Nous sommes sereins face à la critique”, et reste confiant dans l’avenir. “La compétition à New York est plus rude, plus diversifiée que partout ailleurs“, et c’est cette stimulation que recherchait un jeune chef comme Alain Allegretti. Il imagine ses quinze prochaines à New York, et envisage d’ouvrir d’autres restaurants, soit ici, ou ailleurs aux États Unis.
Il se définit lui-même comme un entrepreneur. “Aujourd’hui la cuisine, ce n’est plus simplement avoir du talent, c’est aussi être un homme d’affaire”. “Les grands chefs, la cuisine française à la Bocuse, c’est un modèle dépassé. Maintenant il ne suffit plus de passer son temps en cuisine.”
Allegretti
Adresse: 46 W. 22nd St., nr. Sixth Avenue.
Tel: 212-206-0555.
Du lundi au samedi.
Déjeuner: 11:45am / 2:30pm
Diner: 5:30pm / 10:30pm
Prix:
– Entrées: de $10 à $18
Pasta: de $16 à $20
– Plats: de $30 à $36
Réservation recommandée.

Les femmes et Sarkozy à la rescousse de l'économie.

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Si les banques de l’Hexagone viennent d’être touchées de plein fouet par la crise, la presse française quant à elle lutte contre la dépression depuis déjà des années. C’est le triste constat dressé par un article du Herald Tribune daté du 19 octobre. Sur 1000 français, seulement 154 achètent et lisent un quotidien: moins qu’à Cuba ou qu’en Lituanie, et surtout bien loin derrière l’Allemagne ou la Grande-Bretagne! Trop chère, trop maigre, mal distribuée, la presse en France semble affligée de tous les maux. La faute à qui, selon ce journaliste anglo-saxon, et cela va de soi, libéral? A l’État, aux corporatismes et à la régulation bien évidemment. La loi Bichet (1947) interdit la sélection des titres en boutique, le réseau de distribution est en fait un monopole qui défend bec et ongles ses intérêts, les subventions gouvernementales empêchent la compétition et le dynamisme, et pour finir, cerise sur le gâteau, les kiosques sont souvent fermés le week-end (jours, dans tous les autres pays, de pic des ventes). Au lieu de s’enliser dans un tel modèle d’archaïsmes, le journaliste suggère que la presse française s’inspire de ses voisins allemands et britanniques: plus de tabloïds, penser les quotidiens comme un produit commercial, voilà les solutions!
La presse française enterrée, c’est au tour du système bancaire: comme l’explique un article du Financial Times du 13 octobre, les banques françaises s’étaient vantées jusqu’à présent d’être plus solides que leurs consœurs étrangères. Mais depuis la faillite de Dexia, et la révélation que trois des quatre plus grandes banques ont en fait largement ouvert leur capital aux spéculateurs étrangers pour lever des fonds, rien n’est plus sûr. Et c’est donc sans surprise que la confirmation d’un plan de sauvetage arrive le lendemain dans un article de Forbes Magazine. 320 milliards d’euros destinés à garantir les prêts des particuliers, et 40 milliards alloués à la création d’une réserve de liquidité en cas de situation d’urgence.
Le journaliste rappelle que ce plan est la contribution française à des mesures d’urgence adoptées au niveau européen. Si l’on doutait encore que ces dispositions financières soient indispensables, 600 millions d’euros de pertes sont annoncés par la Caisse d’Epargne, comme le relate le New York Times du 17 octobre. En cause, “l’extrême volatilité des marchés” et l’imprudence de certains traders qui ont dépassé les plafonds de risques autorisés lors de la spéculation sur des produits dérivés. Un article de Bloomberg Journal explique alors la volonté du gouvernement français de trouver des coupables et de leur faire assumer les conséquences. Le résultat est la démission ce week-end des trois premiers dirigeants de la Caisse d’Epargne, et des interrogations toujours plus grandes sur la supposée résistance de notre système bancaire.
Heureusement, Nicolas Sarkozy est là. Par force d’hyperactivité, il s’est imposé comme le leader incontesté de l’Union Européenne face à la crise. D’hyperactif justement, mais aussi “autoritaire et imprévisible“, voilà comment le qualifie le Herald Tribune du 15 octobre. Ce dernier salue son action à la tête de l’Europe, de la bonne gestion du conflit en Géorgie à sa réussite à réunir l’Europe, traditionnellement divisée sur les questions financières, autour d’une réponse commune à la crise. Attention à ne pas prendre la grosse tête conseille néanmoins un autre journaliste du Washington Post qui cite le désir du président français de “re-fonder le capitalisme mondial”, face à une administration Bush un peu sceptique.
Mais ici aussi, Sarkozy est décrit comme un chef compétent et actif (“un omni-président” dit l’article qui reprend une expression du Canard Enchainé), alors qu’il était jusqu’à maintenant surtout connu des américains pour ses frasques personnels et son remariage avec Carla Bruni. Et Newsweek de remarquer qu’il avait tout à gagner de ces prises de risques, puisqu’aucune élection ne le menace avant 2012.
Et si les femmes pouvaient aussi aider à résoudre la crise? C’est l’idée promue par le Forum économique et social de Deauville, qui se tenait de jeudi à samedi et auquel participaient plus de 1200 femmes du monde entier. Ingrid Bétancourt, Diane Von Furstemberg, Fadela Amara, Christine Okhrent, voilà quelques uns des grands noms français qui étaient présents lors de l’événement selon le New York Times. C’est d’ailleurs une française qui à l’origine de ce forum: Aude Zieseniss de Thuin, aujourd’hui 58 ans, et dont la volonté est de “donner une voix aux femmes”. Ainsi, pendant trois jours, se sont enchainés conférences et ateliers, avec comme problématique centrale la place et le rôle des femmes dans les grands sujets du moment: la crise économique, l’environnement et les élections américaines entre autres. Au-delà des grands sentiments, le journaliste ne peut s’empêcher de remarquer avec ironie, le paradoxe, apparemment fréquent en France, entre discussions sur la pauvreté et petits fours, débat sur les femmes battues et promotion de cosmétiques hors-de-prix. Mais selon une participante, il faut surtout retenir de ce forum qu’il est l’occasion de démontrer “une dynamique collective: les femmes sont au service du progrès”; et que loin des préjugés, il existe une véritable solidarité féminine: “Nous voulons toutes que toutes réussissent”.
Enfin, Joe le plombier, le héros de la campagne, célébré par McCain pour avoir interpellé Obama sur les impôts. Dans un éditorial du New York Times, Roger Cohen se livre à une étude comparative de la figure du plombier en France et aux États-Unis. Il rappelle ainsi qu’avant le Joe le Plombier de l’Ohio, il y avait le plombier polonais (appelons-le Jozef le Plombier donc) qui s’est infiltré avec heurts et fracas dans la vie politique française. L’éditorialiste ironise sur la célébrité de tels personnages, qui a toujours pour arrière-plan le marasme économique, et déplore leur inutilité à faire progresser le débat politique. Au final, il suggère que Joe et Jozef se rencontrent à Paris après les élections américaines, afin de discuter entre frères d’arme affectés par la crise d’une coopération internationale: Plombiers de tous les pays, unissez-vous! Remarquons au passage que Roger Cohen a omis de mentionner une différence de taille: dans le cas de la France, le plombier polonais n’était pas la victime, mais la menace.

NYC Big Wheel Race

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Après huit années successives à San Franscico et pour sa première édition new yorkaise, le NYC Big Wheel Race s’installe dans Central Park.
L’évènement est présenté par Newmindspace, un collectif d’artistes déjà réputés pour avoir organisé des combat de bulles et des batailles d’oreillers, au nom de la réappropriation de l’espace public.
Les participants se doivent de venir costumés avec leurs casques (protection oblige) et leur tricycle, (ou tout du mois moins tout ce qui possède une assise à 30 cm du sol et des roues).
Les quatre premiers arrivés seront récompensés, tout comme le costume et le véhicule le plus original.
Avis aux sportifs !
Les inscriptions gratuites pour la course se font à cette adresse : [email protected].
Le rendez-vous a lieu au Central Park Drive sur 103eme rue, côté East side.
Site officiel : NYC Big Wheel Race
NYC Big Wheel Race
Samedi 18 octobre
De 14h à 16h
Central Park, NY

14th Tour de Bronx

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Envie de profiter de l’été indien qui s’éternise?
Le 14th Tour de Bronx propose deux parcours, un de 25 miles (40 km) et l’autre de 40 miles (64 km).
Le parcours de 25 miles permets, en roulant sur des bandes de circulation et sur des pistes cyclables, de (re)découvrir le Bronx Greenway, les quartiers historiques, le littoral du Bronx, ses parcs et ses nombreux quartiers. Le trajet est encadré et par des volontaires et par des policiers à vélo pour assurer le maximum de sécurité et de confort.
Le parcours de 40 miles est donc une course plus rapide, plus grande distance, même laps de temps. Le trajet fait passer par City Island, SUNY Maritime College and Orchad Beach. La course est recommandée pour des cyclistes confirmés, suffisamment à l’aise pour se déplacer dans la circulation et le trafic. Ce parcours n’est pas encadré, les enfants de moins de 16 ans doivent être accompagnés par un adulte.
Pour s’inscrire en ligne et en connaître plus sur le parcours : Le Tour de Bronx 2008
Les inscriptions en ligne se font jusqu’au Jeudi 16 Octobre
The 14th Tour de Bronx
Samedi 14 Octobre
Bronx

New York Eldorado, New York J’aurai ta peau

En tant que life coach, je m’attendais à ce que mes clients aient en majorité des problèmes d’identité et de coeur à régler. Et bien, pas du tout. Beaucoup d’entre eux sont en pleine crise boulot, complètement scotchés sur le bord de la route, tiraillés entre ce qu’ils veulent faire et ce qu’ils doivent faire.
Emportés par l’énergie de la ville et les opportunités qu’elle offre, loin de toutes contraintes sociales et familiales, ils se disent que c’est le moment où jamais de se ré-inventer et de partir a la recherche de leur nouvelle voie professionnelle.
Gilles a 40 ans et est à New York depuis 5 mois. Sa femme ayant décroché un gros poste dans une agence de pub, ils ont décidé de déménager avec leurs trois filles pour tenter l’ expérience. Elle adore son nouveau job, les enfants sont ravis du changement, et lui reste seul toute la journée a déprimer en se demandant ce qu’il va bien pouvoir faire. Même si sa carrière en France a plutôt été brillante, refaire la même chose ici l’ennuie profondément. Il pense avoir toujours joué à contre-emploi et sent qu’il a en lui quelque chose de spécial qu’il n’a jamais osé exprimer. Appelons ça un don, un goût ou autre chose, qu’importe. Il a besoin de sortir ce qu’il a dans les tripes même s’il ne sait pas ce que c’est.
Je suis paralysé, j’ai besoin d’aide”. Il faut toujours construire sur ce qui va bien, et pour Gilles, c’est sa passion pour l’art contemporain. Dès qu’il en parle, il s’anime, prend des couleurs, prend vie. Pourquoi alors ne pas le pousser un peu plus dans cette direction, au lieu de le voir se morfondre à écrire un CV qui pèse une tonne et qui ne lui ressemble plus? Il se décide à étudier à fond un artiste par jour, et se remet à la sculpture abandonnée a l’age de 17 ans. Très vite, le bonheur de faire ce qu’il voulait faire, de se sentir enfin à sa place et de s’accepter en tant que créatif s’est traduit par un enthousiasme si communicatif qu’il rencontra alors cet investisseur Américain qui est maintenant son partenaire dans une boîte spécialisée dans la création d’événements artistiques.
Il faut du courage pour se remettre en question. Et ce n’est pas étonnant que bon nombre de Français décident de venir à New York, ville d’immigrés par excellence, pour faire le grand saut dans l’inconnu et être enfin en vérité avec eux-mêmes. La victoire n’en est que plus belle. L’échec hélas plus que retentissant. New York est une ville qui sait donner mais qui reprend bien vite si on ne le mérite pas.
Posez moi vos questions sur www.monlifecoach.com, j’y repondrai dans cette rubrique.

Une Newyorkaise au pays des prix littéraires

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A cette heure là, d’habitude, on peut la retrouver pour un petit-déjeuner à l’étage de chez The Adore,café de la 13ème rue. Là, elle prend le train pour Mulhouse. Elle ira comme ça dans une quinzaine de villes de France pour répondre à des questions de lycéens, puisqu’elle a été présélectionnée pour le Goncourt des Lycéens. « Ca m’amuse. Je n’ai jamais fait ça et je ne le referai peut-être jamais. » Comme si c’était un coup du hasard.
Le succès l’a prise par surprise. Elle était en train de se baigner en Bretagne quand la première critique élogieuse de son livre a été imprimée.
Notez que Marie, le personnage de son roman, blonde aux yeux bleus comme elle, passe aussi ses vacances en Bretagne. On fait semblant de croire Catherine quand elle dit que son dernier roman est une fiction. En arrivant à New York, j’avais entendu dire que si on passait trop près de la vie de Catherine Cusset, on risquait de se faire happer dans un de ses romans.
Ceci dit, le personnage central d’Un brillant avenir, ce n’est pas Marie mais sa belle-mère Helen. Helen, anciennement Elena, née en Bessarabie, adoptée, devenue physicienne nucléaire, a fui la Roumanie pour, à la quarantaine, redémarrer sa vie aux Etats-Unis ans avec son mari, Jacob.
En alternant son histoire passée et actuelle, les chapitres au passé et au présent font étape en Roumanie, en Israël, en Italie, en France, et bien sûr aux Etats-Unis.
Au présent, ses relations avec Marie, sa belle-fille, dont elle craint qu’elle attire son fils en France et gâche le « brillant avenir » qui lui était réservé aux Etats-Unis. Sans s’en rendre compte, Helen duplique ce qu’elle a vécu, quand, en Roumanie, ses parents ne voulaient pas qu’elle épouse Jacob parce qu’il était juif.
« Dans sa forme finale, je savais qu’il ne pouvait pas être différent » dit Catherine Cusset de son roman qu’elle a décousu, repris, retravaillé pendant trois ans. « J’ai beaucoup réfléchi, beaucoup hésité ». Elle avait envisagé de ne raconter que l’histoire d’Elena. Marie est arrivée après.
Mais le parcours de Marie la Française aux Etats-Unis n’est pas l’écho de celui d’Helen. « Expatriés, immigrés, c’est très différent. Les expatriés ne sont pas des immigrés, ils n’ont pas tourné le dos à leur passé. Helen a tourné le dos à son passé. Pour elle, il y a rupture », souligne la romancière. Alors que Marie revient, elle, chaque été de ses vacances en en France avec un peu de nostalgie de l’air breton.
On s’amuse à la lecture de l’arrogance désarmante de Marie qui à ses retours de France à New York tente de donner des leçons de qualité de vie à ses beaux-parents. « Quand tu vis à l’étranger, tu te rends compte de ce qu’est être français » s’amuse Catherine Cusset, installée aux Etats-Unis depuis vingt ans. Quant à ce petit sentiment de supériorité du Français qui débarque, elle l’a identifié très vite. « A peine débarquée, je m’en suis rendue compte. Je suis arrivée toute jeune après Normale Sup. On a l’impression qu’on est au centre du monde parce qu’on fait cette école alors qu’elle n’existe pas du tout à l’étranger. »
« Un brillant avenir » interroge ce qu’il (nous) reste du rêve américain, des promesses de la vie aux Etats-Unis. Alors que dans le livre, Helen est hantée par l’idée que sa belle-fille Marie soit tentée de retourner vivre en France, Catherine Cusset s’est accordée une année sabbatique en France à l’occasion de la sortie de son livre. Elle en parle comme d’une parenthèse réjouissante, profite de toutes ces petites choses sur lesquelles on n’arrive pas à mettre un nom quand on est aux Etats-Unis et qui peuvent manquer. Elle va bientôt retourner à New York pour quelques semaines. En vacances.
UN BRILLANT AVENIR de Catherine Cusset. Gallimard, 374 p., 21 €.
Catherine Cusset, amie de French Morning y a écrit une dizaine de chroniques, principalement des portraits de francophones de New York.
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Exception culturelle et ratatouille

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Newsweek profite de l’attribution du Prix Nobel de Médecine, partagé entre deux Français et un Allemand, pour dresser un bref état de santé de notre sécurité sociale. Selon les Français eux mêmes, l’état du système n’est guère encourageant, et leurs pronostic n’est guère optimiste. Newsweek pointe alors une contradiction assez frappante. Bien que défaitistes quant à l’avenir de la Sécu, ne croyant pas aux remèdes de Nicolas Sarkozy, seulement 48% (selon un sondage pour le Nouvel Observateur) sont prêts à payer de leur propre poche les traitements pour des maladies légères.
Newsweek mentionne également à propos de ce Prix Nobel la violente polémique qui avait divisé la France et les Etats Unis quant à savoir qui avait découvert le virus du Sida. Encore une fois en citant le Nouvel Obs, le magazine rappelle que, pour l’instant, chaque Nobel français de medécine a dû partager son prix avec un médecin d’une autre nationalité.
Le Washington Post prévient les prochains candidats pour le Nobel de littérature, l’insularité n’est plus à la mode. Petit rappel des faits : le mois dernier Mr. Engdahl le secrétaire perpétuel des prix Nobel a provoqué l’indignation aux Etats Unis, en déclarant les écrivains américains « trop insulaires » et «  trop sensible aux tendances dans leur propres pays » et l’Europe « centre du monde littéraire ». Le choix de JMG Le Clézio semble ainsi naturel. Le Washington Post reprend ainsi les propos de Mr Engadhl « Il [Le Clézio] est un grand écrivain de la diversité ». La littérature américaine est donc devenue inintéressante? Pas du tout répond au Washington Anne-Solange Noble, chez Gallimard qui assure qu’ils continueront à publier des grands écrivains américains, tout en suggérant de peut être participer un peu plus au dialogue littéraire.
Toujours à propos du Nobel, le New York Times, soulignant au passage l’étroite relation en Fance entre culture et politique, reprend les propos du Premier Ministre « cette récompense est une consécration pour toute la littérature française, bien loin de la thèse du prétendu déclin de la culture française ». L’ouvrage est d’ores et déjà en réimpression aux Etats Unis où l’on souligne jusqu’à Columbia University chez Le Clézio « son ouverture aux autres culture, au Sud, et aux minorités ». Et Toc !
Culture française encore: le Seattle Times octroie trois étoiles à « la Fille Coupée en deux » de Claude Chabrol. Un « traitement à la française » pour un « scandale américain ». En effet, le film relate un drame américain de 1906 transposé dans la France du XXIem siècle. François Berléant est jugé convaincant, Ludivine Sagnier ironique et Benoit Magimel terrifiant. Ce qui permet à Claude Chabrol de donner la preuve finale que ce drame « n’est pas du tout daté ».
Pourquoi la ratatouille est elle absente des étals américains? Premiers élèments de réponse dans le Christian Science Monitor.
« Si riche et plein de saveurs, qu’elle pourrait presque être servie en dessert », la ratatouille n’en reste pas moins à base d’aubergines « grasses, violettes -noires, et à la saveur de champignons une fois cuites ». Etymologie, historique de la ratatouille, et expansion de la ratatouille dans toute l’Europe font de ce repas simple un « élément de base » dans l’alimentation de nombreux pays.
La polémique à présent. Et là, le débat reste ouvert : doit-on cuire les légumes ensemble ou séparement?

Le journal de France 24 à New York

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Adieu le journal de France 2 sur la 25 (chaîne locale new-yorkaise): depuis le 1er octobre NYC TV diffuse en “prime time” trente minutes de programmes issus de la version anglaise de France 24, la chaîne française d’information.

Le journal de France 24 au coeur de la controverse
Du lundi au vendredi, de 19h à 19h30, le programme couvre l’actualité internationale, économique et culturelle du jour. Durant le week-end, cette demi-heure est occupée par des reportages, des infos sportives et les programmes courts “Arts de Vivre” et “Sur le Net”.
Si la ligne éditoriale de la chaine reste la même “l’actualité internationale avec un regard français“, les contenus diffusés sur NYC TV sont entièrement en anglais. France 24 émet en effet en trois langues différentes, français, arabe et anglais, sur trois canaux différents. Et à chaque version linguistique correspondent des émissions et des journaux spécialement conçus.
Grace à ce partenariat avec NYC TV, la chaine française est désormais disponible gratuitement pour 7.3 millions de foyers dans la région métropolitaine de New York. Un partenariat dont se réjouissent évidemment ses dirigeants, dans le cadre de la stratégie d’implantation sur le marché nord-américain. Car si Damien Amadou, chargé des relations Presse de France 24, se félicite que 30% des visiteurs du site France24.com soient américains, la chaîne n’est pour l’instant diffusée que sur la cote Est des États-Unis.
Selon le communiqué de presse des deux chaines, c’est donc “un accord gagnant-gagnant“, puisque de son coté NYC TV y voit l’occasion d’enrichir et diversifier ses programmes. Matthew Tollin, directeur général de NYC Media Group, se dit ainsi “très heureux de la conclusion de cet accord avec France 24 […], qui est un signal fort, et constitue une excellente opportunité de faire davantage découvrir les programmes de France 24 outre-atlantique”.
Tout le monde, pourtant, n’est pas satisfait. Le remplacement de France 2 par un programme en anglais, fut-il de production française, est une défaite de la francophonie s’insurge par exemple Jean Lachaud, conseiller à l’Assemblée des français de l’étranger, qui s’était battu pour la survie du journal de France Télévision. Il explique qu’il avait préconisé la retransmission d’un journal en français sous-titré, au directoire de France 24. Mais il semblerait que la langue anglaise ait été une exigence de NYC TV. Au moins, cela supprime les frais de sous-titrage.

Le photographe-missionnaire à New York

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Deux mois durant, de mai à juin 2009, près de 160 photos de la Terre vue du Ciel, pour la plupart inédites, seront affichées le long de la promenade de Battery Park City, au World Financial Plaza.
Pour monter un tel événement, il aura fallu près de trois ans de travail acharné, et un budget près de trois fois supérieur à celui habituellement consacré aux manifestations européennes du photographe. Comme l’expliquent les organisateurs de Picture Earth, le concept d’une exposition d’une si grande envergure, en extérieur, gratuite, s’est heurté à la frilosité des autorités locales et des sponsors, peu enclins à investir dans un projet détourné de tout profit financier, et demandant de surcroit une importante logistique sécuritaire et matérielle. Et Yann Arthus-Bertrand de récapituler qu’aux États-Unis “tout est toujours plus grand, plus cher et plus compliqué” et c’est la raison pour laquelle, 7 mois avant le début de l’exposition, sa présence à New York s’est révélée indispensable pour contribuer au Fund Raising de l’événement.
Le photographe se montre néanmoins confiant sur le succès de l’exposition. Celle-ci arrive précisément à un moment où l’Amérique est parvenue à une maturité écologique suffisante pour entendre et répondre positivement à son message environnementaliste. “L’Amérique est prête psychologiquement !“. Alors que ce pays est le plus gros pollueur mondial, c’est aussi celui le plus disposé à changer ses modes de consommation. Ces contrastes font des États-Unis “un pays fascinant” à ses yeux. A une triste réalité écologique s’opposent ainsi des avancées comme nulle part ailleurs: c’est ici qu’ont été inventés les parcs nationaux, et c’est ici que les militants verts sont les plus en colère et les plus actifs.
Tout l’équipe de “Earth From Above” espère que leur message saura toucher le public américain. “Notre message“, comme le dit Yann Arthus Bertrand. “Mon travail ne m’appartient pas, je ne suis pas responsable de la beauté de mes photos“. En exposant, le photographe veut que chacun puisse s’approprier ce qu’il a vu. “C’est une entreprise commune, une mission” dans laquelle chacun s’investit avec générosité, pour convoyer un message d’espoir résolument optimiste: “Aujourd’hui, nous n’avons plus le temps d’être pessimiste. Il faut se réveiller, et il n’est pas encore trop tard” explique ce dernier, pour qui “il faut changer notre façon de vivre: vivre mieux avec moins”.
Afin de diffuser cette “idée partagée“, Yann Arthus-Bertrand continue de photographier et souhaite pouvoir être exposé dans le plus d’endroits possibles, connus ou inconnus, grands ou petits. Mais aujourd’hui ce sont surtout ses projets de films qui retiennent toute son attention. “Le cinéma est pour moi une continuation naturelle de mon travail de photographe“. Un premier film, “Six Milliards d’Autres” est prévu dans le cadre de l’exposition du même nom au Grand Palais à Paris, à partir du 16 janvier. Mais le véritable événement est programmé pour le 5 juin, avec la sortie mondiale du film “Home”, diffusé gratuitement sur Internet. Fruit de deux ans de travail, et d’une collaboration avec Luc Besson à la production, ce dernier se veut la version cinéma de l’œuvre photographique “La Terre Vue du Ciel”.

Site officiel de Yann Arthus-Bertrand
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L’exposition “The Earth From Above,”, à voir à partir de mai 2009 à New York, le long de Battery Park City (World Financial Plaza).
(site officiel)
L’exposition “Six Milliards d’Autres”, à voir du 16 janvier au 12 février, au Grand Palais, à Paris.
(site officiel)
Film “Home“, sortie le 5 juin.

Nouveaux étoilés du Guide Michelin de New York 2009

Etrange vision que le Bibendum Michelin planté devant un immeuble de Lafayette Street. Il est en ville pour la sortie du Guide Michelin 2009. L’événement est orchestré de main de chefs par Michelin. Pour que le suspens reste entier, les livres sont sous surveillance, de la sortie des imprimeries aux librairies. « C’est le même dispositif que pour la sortie d’Harry Potter, » explique Chrisitan Delhaye, directeur général des Cartes et Guides Michelin pour le monde.
Roulements de tambours donc : Masa, le restaurant du chef japonais Masa Takayama dans le Time Warner Center brille au firmament des trois étoilés du Michelin. (Les prix sont également au firmament, avec un menu qui dépasse les $350 par tête.) Adour, Gilt et Momofuku Ko sont les 3 nouveaux établissements consacrés dans la catégorie 2 étoiles. Même la délégation du Michelin a dû s’armer de patience pour réserver dans le nouveau restaurant de David Chang dans l’East Village : on ne peut que réserver en ligne à 10h00 pile et six jours à l’avance. 10h05 est souvent déjà trop tard. On compte 7 nouveaux étoilés avec 1 étoile : Allen&Delancey, Alto, Eighty One, Fiamma, Insieme, Kyo Ya et Public.
Le quatrième millésime du Guide New York continue à faire la part belle à la gastronomie française même si on note que « la gastronomie italienne et les cuisines ethniques gagnent du terrain, » explique Jean-Luc Naret, directeur des guides Michelin. En 2008, Joël Robuchon était le chef le plus étoilé du monde avec 18 étoiles, suivi d’Alain Ducasse (15 étoiles accordés par les guides). Le guide New York compte 58 Bib Gourmand, les favoris des inspecteurs à moins de $40 et 74 restaurants avec un menu complet à moins de 25 dollars : une catégorie qui promet d’être populaire compte tenu du contexte économique actuelle, selon Jean-Luc Naret.
Quelles sont les caractéristiques de la scène des restaurants new yorkais ? « Ils ouvrent et ferment très rapidement, réalisent souvent un grand nombre de couverts et le volume sonore y est relativement important,» explique Jean-Luc Naret. « Nous avons songé à ajouter l’icône d’un amplificateur pour signaler le volume sonore. Si vous devez répéter trois fois lorsque vous demandez la main de votre douce, cela peut être gênant,» plaisante-t-il.
En quatre ans, le guide Michelin a su s’imposer dans le paysage américain où environ 150 000 exemplaires sont vendus chaque année. Il continue son développement aux Etats-Unis : après New York, San Francisco et Los Angeles, le guide de Las Vegas est sorti l’année dernière. D’autres villes américaines sont au programme.
Pour réaliser le guide de New York, cinq inspecteurs professionnels, employés de Michelin ont arpenté les restaurants de la ville. Rien ne sert de se faire passer pour un inspecteur dans un restaurant gastronomique pour manger à l’œil : « Les chefs ne vous croiront pas. Les inspecteurs arrivent dans les établissements anonymement, et ils paient l’addition,» explique Christian Delhaye.
A défaut de s’offrir un dîner à Masa, on peut se consoler en partant à la recherche de Michelin Man dans les rues de New York: si vous avez le guide 2009 sur vous, il vous remettra un sac de cadeaux. Des apparitions sont prévues au City Group Center. Cela ne manquera pas de remonter le moral des traders.
Dans les rayons des librairies depuis mardi ($16.95)
Trois étoiles
Jean Georges
Le Bernardin
Masa
Per Se
Deux étoiles
Adour
Daniel
Del Posto
Gilt
Gordon Ramsay at The London
Momofuku Ko
Picholine

Les modèles français et américain à l'épreuve de la crise

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Pour commencer par les bonnes nouvelles, le New York Times dresse une critique élogieuse de l’exposition Paris/New York: Design Fashion Culture (1925-1940). Par la mise en valeur des échanges aussi bien matériels qu’intellectuels entre les deux villes, l’exposition retrace une histoire d’amour faite de compétition et d’attraction mutuelle. A travers la figure de Joséphine Baker, le journaliste souligne l’influence de la culture américaine dans la vie parisienne, et réciproquement l’aura de Paris sur les artistes d’Outre-Atlantique.
Voici une autre Américaine fascinée par Paris, Jessica Roy, qui dans une chronique pour le Huffington Post, s’étonne de toutes ces petites différences qui font de la France un pays décidément si exotique de son Amérique natale. Par exemple, qui aurait cru que le tofu et le lait de soja seraient introuvables ici? Encore pire, les français ne semblent pas connaitre le concept du “tout livré par internet”, ou de la continuité des transports publics 24h/24. Mais si la jeune femme doit apprendre à faire face à ces difficultés au quotidien, elle ne peut s’empêcher d’admirer le concept “du jour de repos national”, le dimanche.
Un rythme de vie, ou plutôt de travail, peut-être bientôt mis à mal par la crise économique qui se profile, comme l’indique les articles de Forbes et de CNN. Au cours des deux derniers trimestres, le PIB français a reculé de 0.1%, ce qui signifie en termes techniques l’entrée en récession de l’économie. Néanmoins, l’INSEE table sur une croissance positive pour l’année 2009. Seule ombre au tableau: cette prévision se fonde sur les hypothèses que la crise financière ne s’aggrave pas, et que l’accès au crédit ne soit pas affecté par les troubles bancaires…un INSEE, qui bien loin de la sinistrose ambiante, décide de rester optimiste!
Mais pourquoi ne pas l’être, puisque qu’un journaliste suggère, dans article pour le Time, que les réponses apportées à la crise par le gouvernement américain sont décidément bien françaises, à savoir des nationalisations et un contrôle étatique renforcé de l’économie. “We’re becoming the United States of France” s’exclame l’auteur, qui voit les États-Unis se rapprocher dangereusement du modèle “semi-socialiste” des pays d’Europe de l’Ouest. En référence à la place de l’agriculture dans l’économie, ce dernier se voit même dans l’obligation de concéder que les Américains “sont encore plus Français que les Français”.
Un autre article du Time se propose d’étudier le problème dans l’autre sens: et si l’économie française était bien plus américanisée qu’elle ne voudrait le croire? Le journaliste retrace l’évolution des marchés financiers français vers la dérégulation et une intégration avec le reste du monde de plus en plus poussée. La France est donc aujourd’hui exposée en première ligne à l’imprudence économique des États-Unis. Dans ce contexte, les Français, qui traditionnellement font preuve d’un mépris pour le capitalisme anglo-saxon, n’ont pas le cœur à se réjouir du marasme économique. Nous n’aurons donc même pas la satisfaction intérieure de pouvoir dire “I told you so, Je vous l’avais bien dit”…

Le festival du kiffe

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C’est une première. La culture des banlieues françaises célébrée à New York. Le titre intrigue et nécessite une explication linguistique pour les anglophones. I kiffe ou I keef ?
Pendant trois semaines, spectacles de danse, concerts, expositions, projections de films et de documentaires se succèderont. Un week-end de conférence et de débat est aussi prévu. «L’objectif est de montrer des créations artistiques nouvelles et de susciter une réflexion sur la société américaine et sur la société française, tout en se divertissant » résume Kareen Rispal, conseillère culturelle à l’ambassade de France à l’origine du projet.
Celle-ci voulait montrer une autre image de la France que celle de Versailles ou des Impressionnistes, et mettre l’accent sur des formes d’expression artistiques souvent laissées dans l’ombre. Aucune discipline n’a donc été écartée. Au fil des 32 évènements, les new-yorkais découvriront un courant populaire et innovant.
Ce festival, organisé par le service culturel de l’ambassade, en partenariat avec le FIAF (French Institute – Alliance Française) a lieu sous le patronage du réalisateur américain Melvin Van Peebles, et Vincent Cassel, le héros de La Haine, connu aux Etats-Unis pour sa performance dans Ocean’s thirteen.
C’est comme un retour aux sources. La street culture américaine et la culture urbaine française se répondent. Par exemple, le hip-hop français s’est largement inspiré du hip-hop né dans les banlieues américaines dans les années 1990.
La banlieue, par la banlieue. Tous les artistes en sont issus. Audrey Estrougo, la réalisatrice du film Regarde –moi a grandi en banlieue parisienne. Les organisateurs ont volontairement écarté tout regard extérieur, pour éviter les stéréotypes. Et aussi pour mettre l’accent sur leur langage, leur propre forme d’expression et leurs signes de reconnaissance, comme avec l’exposition des graffitis de Fabien Verschaere.
I kiffe New York est aussi une réponse à la couverture médiatique des émeutes de 2005. « Paris brûle t-il ? » titrait le New York Times. L’occasion de donner une autre image des banlieues. Et l’occasion de jeter un regard iconoclaste et moderne sur une partie de la culture française contemporaine.
Les médias américains, eux, se montrent très curieux. N’en déplaise à aux grincheux. Certains français installés aux Etats-Unis s’étonnent de la mise en avant des banlieues par un organisme censé promouvoir la culture française. L’organisatrice n’en a cure et se réjouit si cet événement peut provoquer une interrogation sur l’identité des sociétés françaises et américaines.
Car au-delà du divertissement et de la performance artistique, ce festival cherche aussi à nouer un dialogue. Poser le regard sur la banlieue oblige à s’interroger sur son identité, son pays, sa culture. Le week-end de débats réunira sociologues, experts, documentaristes, français et américains et soulèvera les questions d’intégration, de discrimination positive et de représentation.
TEMPS FORTS
Festival I kiffe New York, du 6 au 28 octobre
Les Nubians : Echos Nubian Voyager
Concert R&B
Joe’s pub, 9 octobre
Films:
Regarde-moi , suivi d’une rencontre avec la réalisatrice Audrey Estourgo
FIAF, 7 octobre
Ma 6-T va crack-er
FIAF, 7 octobre
La Graine et le mulet
FIAF 28 octobre
Histoire d’un territoire, Yamina Benguigui
Documentaire sur l’image que projette la banlieue et sur les raisons de la concentration des problèmes sociaux dans ces quartiers
FIAF, 11 octobre
Les Mauvais garçons , documentaire
Suivi d’un débat avec Daniel Sabbagh (CERI-Sciences Po) et Michel Wieworka (sociologue)
FIAF 11 octobre
Théâtre de la vie urbaine – Fabien Verschaere
Exposition de peintures murales
Service culturel de l’ambassade, 14 au 18 octobre
Discrimination positive en France et aux Etats-Unis : perspective comparée
Conférence de Daniel Sabbagh (CERI-Sciences Po),
Columbia University, 15 octobre
That’s life!? – Pockemon
Danse (champions international de hip hop en 2003)
FIAF, 17 et 18 octobre
Programme complet